Chapitre 12 :: Un secret enfin dévoilé...(STELLA)

Publiée: 24-04-10 - Mise à jour: 24-04-10

Commentaires: Bonjour à tous! Avec un jour d'avance sur le timing habituel je maj un nouveau chapitre de cette fic. Je suis ravie qu'elle vous plaise et encore merci pour vos reviews qui sont toujours un régal à lire^^Alors j'espère que ce nouveau chapitra vous plaiera aussi et je pense que vous allez avoir la réponse à au moins une question...Je vous laisse découvrir laquelle...Comme Saoria vous le disait la semaine dernière, il faudra être un peu patient car elle sera absente quelques semaines...Je vous dis donc à bientôt et bonne lecture!

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Il avait mal, atrocement mal. Il sentait la douleur s’insinuer dans toutes les parties de son corps. Avec difficulté il ouvrit les yeux. Autour de lui, l’air était quasi irrespirable. Il y avait de la fumée partout, elle piquait les yeux de Ryo, si bien qu’il avait du mal à les garder ouverts. L’air intoxiqué qu’il respirait commençait à lui brûler les poumons et à le faire tousser. Tant bien que mal, le nettoyeur réussit à se mettre à genoux et tenta de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il avait encore l’esprit un peu embrouillé mais il se souvint soudain qu’il n’était pas seul. Mick ! Il jeta un coup d’œil autour de lui pour tenter de trouver son ami.  

Au bout de quelques secondes, il l’aperçut gisant inanimé à quelques mètres de lui. Malgré un équilibre précaire, Ryo se releva et se précipita vers Mick. Il s’agenouilla à côté de lui et d'une main tremblante, il chercha son pouls. Avec soulagement, Ryo s’aperçut que Mick respirait encore, faiblement mais il respirait. Il se dit qu’il ne fallait pas perdre de temps et qu’il devait le conduire chez le Doc. Il passa le bras de Mick autour de son épaule et s’aidant de son propre poids, il le souleva. Tant bien que mal Ryo réussit à l’emmener jusqu'à la voiture. Il installa son ami sur le siège passager et prit à son tour place dans le véhicule qui partit en direction de la clinique.  

Durant tout le trajet, Ryo jetait des coups d’œil furtif à son ami, priant pour qu’il s’en sorte. Les mains du nettoyeur se crispèrent sur le volant. Il avait du mal à contenir la rage qui naissait en lui. Marika, Shinji, Kaori et maintenant Mick…Combien de victimes ce fou de Ikary allait-il faire juste pour assouvir sa vengeance contre Saeko ? Mais ce n’était pas une simple vengeance, c’était de la folie pure. Toutes les photos, tous les articles qu’ils avaient trouvé dans cette maison prouvaient qu’Ikary était obsédé par la jeune femme. Et surtout qu’il serait prêt à tout pour arriver à ses fins ! Mais Ryo se promit de le traquer en enfer s’il fallait et que lorsqu’il l'aurait trouvé, Ikary mourrait de ses propres mains.  

C’est dans un crissement de pneus que la voiture se gara devant la clinique. Ryo transporta Mick jusqu’à l’entrée et au même moment, Kazue et Doc sortaient de la chambre d’un des malades. Quand ils virent les deux nettoyeurs, ils se précipitèrent vers eux :  

- Qu’est-ce qui s’est passé ? s’exclama Kazue affolée alors que le Doc et Ryo allongeaient Mick sur un brancard.  

- Nous étions sur les traces de ce type et on avait réussi à trouver l’endroit où il se cachait. On est entré pour trouver des indices mais on s’est retrouvés piégés par les flammes…  

- Mick a du inhalé trop de fumée ! Il faut le conduire en réanimation ! dit le Doc.  

Il demanda à Kazue de venir avec lui mais lorsque Ryo voulut les suivre le praticien lui ordonna de rester là :  

- Je vais envoyer une infirmière s’occuper de toi Ryo. Ne t’inquiète pas, nous allons faire notre possible pour le sauver !  

Pourtant même si Ryo savait que Doc était sans doute un des meilleurs médecins de la ville, il les regarda s’éloigner avec un regard qui reflétait toute son inquiétude…  

*******************************  

Kaori avait beau avoir fait ce trajet des milliers de fois, le chemin jusqu’au parc lui parut durer une éternité. Elle était aux aguets faisant attention aux moindres bruits. Elle avait peur de voir surgir Ikary de l’une de ces ruelles lugubres. Mais cette fois elle ne se laisserait pas avoir, elle avait pris toutes ses précautions. Passant sa main à l’intérieur de sa veste, elle tata la poche et la présence de son arme la rassura quelque peu. Elle ne se laisserait pas prendre au dépourvu une nouvelle fois, elle était prête à se défendre. Depuis des mois maintenant, Ryo avait décidé de l’entraîner et même si elle n’était pas encore l’égale de Saeko ou Reïka, elle savait désormais bien viser.  

Kaori pressa le pas et quelques instants plus tard, elle pénétra dans le parc. Elle avait donné rendez-vous à Toshio près de la fontaine. Et il était bien là, la jeune femme n’eut aucun mal à le reconnaître. Il n’avait pas beaucoup changé depuis le lycée, toujours cette stature imposante et cette allure nonchalante. Mais contrairement à certains flics ou à certains hommes de milieu, il ne se dégageait pas de lui une aura de danger. Il avait plutôt un côté protecteur qui lui rappelait Hideyuki. C’était d’ailleurs Maki qui était à l’origine de sa vocation de policier. Toshio et Kaori se connaissaient depuis l’école primaire et le jeune homme avait passé beaucoup de temps chez eux. Il vouait une admiration sans borne à Hide et c’est pour lui ressembler qu’il avait voulu entrer dans la police. Comme s’il avait senti la présence de son amie, Toshio se retourna et lorsqu’il aperçut Kaori, un large sourire se dessina sur son visage :  

- Kaori ! l’interpella-t-il en lui faisant de grand signe de la main.  

Puis il se précipita vers elle et les deux amis tombèrent dans les bras l’un de l’autre.  

- Je suis contente de te revoir ! s’exclama Kaori en déposant un baiser sur la joue de son ancien camarade de classe.  

- Moi aussi ! Ca fait si longtemps…Depuis l’enterrement de Hide en fait…  

Un court instant de silence s’installa entre les deux amis en souvenir de cet être cher trop tôt disparu mais Toshio se reprit bien vite. Il ne voulait pas se laisser envahir par de tristes souvenirs, il était trop heureux de revoir Kaori.  

- Tu sais que je t’ai cherchée pendant longtemps après la disparition de ton frère mais il semblait que tu avais disparu de la circulation. Aucun de nos amis n’avait de tes nouvelles…  

Kaori baissa la tête elle se sentait un peu honteuse de sa conduite de l’époque. Mais la mort d'Hide avait réellement bouleversé sa vie et elle avait coupé les ponts avec ses camarades d’alors.  

- Je me suis fait du soucis pour toi jusqu’au jour où j’ai rencontré le Lieutenant Nogami. Je me suis souvenu qu’elle avait été la co-équipière de ton frère. Quand je lui ai demandé de tes nouvelles, elle m’a dit que tu vivais avec ton fiancé et que tu étais devenue détective privé…Je vois que toi aussi à ta manière tu as suivi la voix de Maki. Je suis sûr que ton frère aurait été très fier de toi !  

Ces paroles touchèrent profondément Kaori. Elle s’était toujours demandée si Hideyuki aurait approuvé son choix de vie. Mais s’il l’avait confiée à Ryo c’était qu’il devait penser que c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle.  

- Merci, répondit-elle. Mais je suis aussi certaine qu’il serait fière de ce que tu ais devenu. D’après ce que je sais tu es l’un des plus jeunes inspecteurs cités au tableau d’honneur. En tout cas, je te remercie d’avoir accepter de m’aider…  

- Je te devais bien ça en souvenir du bon vieux temps et de notre amitié…Viens asseyons-nous sur le banc là-bas nous serons plus à l’aise pour parler de ce que j’ai trouvé…  

Une fois installés sur le banc en pierre à l’abri des regards indiscrets, Toshio ouvrit son dossier :  

- Comme tu me l’as demandée je me suis renseigné sur cette Marika et contrairement à tes informations, elle n’a jamais fait parti de notre programme de protection des témoins…  

- Tu es sur ? demanda Kaori, réellement surprise par cette information.  

Elle ne pensait vraiment pas que sur ce sujet aussi Saeko leur ait menti. Mais quel lourd secret cachait-elle pour en arrivait à de tels mensonges ?  

- Je suis sûr de mes informations Kaori. J’ai un ami qui travaille pour ce programme. Il est toujours délicat de demander des renseignements sur des personnes que l’on a mises sous protection. Mais il me connaît bien et il me devait un service. Il est donc passé outre les autorisations nécessaires et il a fait une recherche minutieuse. Marika n’apparaît pas dans leurs fichiers. Par contre ce qui est vrai c’est qu’elle semble avoir disparu de la surface de la terre il y a 6 ans. J’ai fait des vérifications sur son compte en banque et il n’y a eu aucune activité depuis toutes ces années. Elle semble s’être volatilisée…  

- Et personne ne s’est inquiétée de cette soudaine disparition ? demanda Kaori.  

- Non personne n’a signalé sa disparition mais je crois comprendre pourquoi elle a voulu fuir cette ville…Tiens regarde pas toi-même, dit Toshio en lui tendant un dossier.  

Kaori s’en saisit pensant que c’était celui de l’affaire concernant Ikary mais il s’agissait en fait de toute autre chose. Kaori eut de plus en plus de mal à y voir clair dans tout ce que Saeko leur avait raconté. Plus elle cherchait à savoir la vérité, plus elle découvrait de nouvelles informations. Mais ce dossier lui confirmait au moins une chose : Marika n’avait rien à voir avec Ykari, du moins elle n’avait jamais été témoin d’un des meurtres. Elle en eut d’ailleurs confirmation quand Toshio lui remit la copie du dossier sur l’enquête de ce tueur en série : il n’y avait eu aucun témoin à charge pendant le procès. Ikary avait été condamné uniquement grâce des preuves matérielles à savoir une peluche couverte du sang d’une de ses petites victimes que la police avait retrouvé dans sa cave. La même peluche que Hide avait placé là pour le faire accuser…  

Kaori referma le dossier ne sachant que penser du tournant que prenait cette histoire. Elle devait avoir une explication avec Saeko. Une explication franche cette fois. Le temps des mensonges était fini. Kaori remercia une nouvelle fois son ami pour son aide précieuse et lui promit de le revoir une fois que cette affaire serait terminée. Puis elle le quitta et regagna son appartement songeuse. Quand elle arriva devant son immeuble, elle eut la surprise de voir Miki qui semblait complètement affolée :  

- Kaori ! s’écria celle-ci en apercevant son amie. Dieu soit loué tu es là ! Mais où étais-tu passée ?!  

- Je suis désolée Miki, mais il fa…  

- Plus tard les explications ! répliqua la barmaid en la saisissant par le bras. Ryo et Mick ont eu un accident ! Ils sont chez le Doc !  

A ces mots, le sang de la nettoyeuse ne fit qu’un tour : « Non, pas ça !!! » pensa-t-elle en imaginant déjà le pire.  

- Dépêchons nous Kaori, je vais te conduire à la clinique ! Falcon restera à l’appartement pour veillez sur Shnji !  

Tout en se dirigeant vers sa voiture Miki prit son portable et téléphona à son mari pour lui dire qu’elle avait retrouvé Kaori. Ils ne s’étaient aperçus de son absence que quelques minutes auparavant. En voyant les cordes à la fenêtre, ils avaient compris que la jeune femme avait du sortir en douce et ils avaient peur qu’elle soit partie toute seule à la poursuite d’Ikary. Par chance Miki l’avait aperçue quand elle rentrait à l’appartement. Miki se dit que ce n’était pas le moment de l’embêter avec des questions stupides. Le plus important c’était de savoir comment allaient Ryo et Mick. Durant tout le trajet, Kaori resta silencieuse. Toutes ses interrogations sur cette affaire s’étaient envolées, sa seule préoccupation était Ryo. Elle s’en voulait de la manière dont elle avait réagi ce matin. Elle n’avait pas été juste avec lui et elle n’avait qu’une hâte : le retrouver pour se faire pardonner…  

*********************************  

A la clinique, Ryo attendait avec anxiété des nouvelles de Mick. Une des infirmières l’avait installé dans une chambre et l’avait examiné. Elle avait nettoyé ses plaies et lui avait installé un masque à oxygène pour évacuer tous risques d’intoxication suite à toute la fumée qu’il avait inhalé. Il resta ainsi allongé pendant trois bons quarts d’heures avant qu’on ne frappe à la porte. Ryo retira son masque et dit :  

- Entrez !  

Il croyait que c’était Doc ou Kazue qui venait lui apporter des nouvelles de Mick. Mais à sa grande surprise, c’est Saeko qui entra dans la chambre et qui se précipita dans ses bras. Falcon l’avait prévenue de ce qui était arrivé :  

- Je suis désolée, Ryo ! Encore une fois tout ça est ma faute ! dit la jeune femme.  

Saeko avait du mal à cacher ses émotions comme elle le faisait en temps normal. Tous ses amis étaient impliqués dans cette histoire et elle se sentait responsable de ce qui pouvait leur arriver. Elle se demandait d’ailleurs si elle avait pris la bonne décision en lançant une véritable chasse à l’homme. Elle espérait ainsi qu’Ikary ferait une erreur mais elle savait aussi que c’était à double tranchant et que cela poussait aussi ce fou dans ses derniers retranchements.  

Ryo desserra son étreinte pour regarder Saeko dans les yeux. Une fois encore il voulait lui ôter toute culpabilité :  

- Ce n’était qu’un stupide accident, il ne faut pas t’en vouloir pour ça ! dit-il en lui caressant la joue en signe d’affection.  

A fleur de peau, la jeune femme sentit soudain le besoin de se sentir rassurée, de sentir qu’elle n’était pas toute seule. Alors elle appuya sa joue contre la main de Ryo et ferma les yeux, se laissant aller. C’est ce moment que choisit Kaori pour entrer à son tour dans la chambre. La seule chose qu’elle vit , fut ce geste de tendresse. Elle resta un instant figée puis quitta la pièce en claquant violemment la porte.  

- Et merde ! s’écria Ryo en se levant précipitamment et en se lançant à la poursuite de sa belle.  

Kaori avait trouvé refuge dans la salle de repos. Elle déposa ses dossiers sur la table et alla se servir un verre d’eau. Elle était encore toute chamboulée par la scène qu’elle venait de voir. Elle avait l’impression d’avoir interrompu un moment intime entre un couple d’amoureux. Même si elle savait que ce n’était pas le cas, elle n’arrivait pas à faire taire sa jalousie. Elle avait toujours eu peur de cette complicité qui avait toujours uni Saeko et Ryo. Une complicité que Kaori avait peur de voir se transformer en amour. Après tout autrefois, ils avaient bien eu des sentiments l’un pour l’autre…  

Kaori retint un sanglot, elle avait l’impression de perdre toute objectivité. La situation dans laquelle ils vivaient depuis des jours mettait ses nerfs à rudes épreuves. Elle était dans un état de stress et de peur de perdre les êtres qui lui étaient chers à cause de la folie d’un homme. Prise par ses pensées, elle n’entendit pas Ryo qui pénétra dans la pièce. Elle ne se rendit compte de sa présence que lorsqu’il posa une main sur son épaule. La jeune femme sursauta et se retourna. En voyant Ryo, elle voulut partir mais il la rattrapa et la serra contre lui. Il ne voulait pas qu’elle le fuit une deuxième fois :  

- Kaori, je ne sais pas ce que tu as pensé quand tu es entrée dans cette chambre mais encore une fois tu t’es fait des idées…Kaori c’est toi que j’aime tu m’entends ! Tu es la seule ! Est-ce que tu comprends ?! demanda le nettoyeur.  

Dans son regard ténébreux, la jeune femme put y lire tout l’amour que cet homme ressentait pour elle et Kaori se sentit stupide de s’être laissée aveugler par sa jalousie.  

- Je sais, pardonne-moi Ryo…J’ai eu des réactions idiotes depuis hier…Pardonne-moi, répondit Kaori en se serrant contre le torse puissant de son homme. Pardonne-moi…  

- Il n’y a rien à pardonner mon amour, je comprends que tu sois perturbée après tout ce qui s’est passé mais cela ne doit pas te faire douter de moi…Il n’y a jamais rien eu entre Saeko et moi, tu m’entends JAMAIS, lui assura-t-il en appuyant bien sur les derniers mots pour qu’elle comprenne.  

Il ne voulait pas perdre sa confiance, ce n’était pas le moment pour City Hunter de se diviser. Ils devaient au contraire être plus unis que jamais. Ils avaient à faire à un ennemi redoutable qui semblait bien prêt à tout. La voix de Saeko, qui venait d’entrer à son tour dans la pièce, se fit elle aussi entendre. Elle voulait à tout prix désamorcer cette situation houleuse entre les deux nettoyeurs. Elle sentait bien que depuis ce matin quelque chose n’allait pas entre eux. Mais elle était loin de se douter que c’était parce que Kaori se sentait menacée par elle. C’était absolument ridicule !  

- Ryo a raison, il n’y a jamais rien eu entre nous deux…Tu n’as pas à être jalouse de moi !  

- Je ne suis pas jalouse de toi ! répliqua Kaori assez sèchement.  

Elle ne voulait pas que Saeko croit qu’elle avait cette ascendance sur elle. Sentant sa compagne se crisper, Ryo lui caressa tendrement le dos ce qui eut pour effet de la calmer immédiatement.  

- Je sais que je n’ai pas à être jalouse de toi, ajouta Kaori. Par contre j’estime que j’ai toutes les raisons d’être en colère contre toi…  

- Kaori ! Tu ne vas pas recommenc…  

- Non, laisse moi finir, Ryo ! Cela n’a rien à voir avec toi. Si je suis en colère contre Saeko c’est parce que j’ai découvert qu’elle nous avez encore menti ! Ne me regarde pas comme ça Saeko, je sais tout !  

Kaori se dégagea des bras de Ryo et se dirigea vers la table pour se saisir des dossiers.  

- Qu’est-ce que c’est ? demanda Saeko en fixant les feuillets que la nettoyeuse tenait dans les mains.  

- Ca ce sont des dossiers venant tout droit des archives de la police. Un de mes amis d’enfance est inspecteur et je lui ai demandé de me procurer le dossier d'Ikary parce qu’il y avait des zones d’ombres que je voulais éclaircir. En faisant des recherches sur Internet, je suis tombée sur des articles qui parlaient du procès d’Ikary et curieusement le nom de Marika n’apparaissait nulle part. Je me suis dit que c’était peut être normal vu qu’elle avait été par la suite placée sous protection. Je pensais que pour sa sécurité on avait tu son identité. Mais le dossier de police est formel : Ikary a été condamné uniquement grâce à la preuve que mon frère et toi avez placé. Aucun témoin à charge n’a témoigné contre lui contrairement à ce que tu avais dit. J’avais aussi demandé un autre service à mon ami, celui de se renseigner sur Marika. Il m’a alors dit qu’elle n’avait jamais fait parti du programme de protection des témoins. Par contre il m’a emmené un autre dossier dans lequel son nom apparaissait. Ce n’était pas celui d’Ikary, celui là parlait d’une jeune mère de famille qui avait perdu sa petite fille de trois ans dans un accident de voiture causé par un homme qui conduisait en état d’ivresse. Et c’est toi qui as été chargée de l’enquête à l’époque. J’en déduis donc que tu n’as pas rencontré Marika parce qu’elle était un témoin dans cette affaire de meurtres d’enfants mais parce que tu as travaillé sur la mort de son premier enfant.  

Saeko était complètement abasourdie, elle ne s’attendait pas à ce que Kaori soit capable d’enquêter dans son dos. Elle pensait que la nettoyeuse s’en tiendrait à l’histoire qu’elle avait inventé et qu’elle pensait parfaite.  

- Ce que je n’arrive pas à comprendre Saeko c’est pourquoi ce monstre a tué Marika et pourquoi il veut s’en prendre à Shinji. Tout les deux n’ont rien à voir dans cette histoire, dit Kaori.  

- Tu ne sais pas Kaori, non tu ne sais rien. Tu penses avoir découvert la vérité et il y a encore tellement de choses que tu ignores…  

- Alors dit les nous Saeko ! répliqua Ryo d’une voix tranchante. Je n’arrive pas encore à croire que tu nous caches encore des choses ! Maintenant, il est l’heure de jouer cartes sur table avec nous !  

L’inspectrice regarda le duo City Hunter et comme Ryo, elle pensa que le moment était venu de leur révéler son plus grand secret, celui qu’elle gardait pour elle seule depuis des années. Le secret que seule Marika connaissait et qui lui avait coûté la vie. Se demandant comment elle allait leur annoncer cette nouvelle, Saeko réfléchit quelques minutes avant de se dire que le meilleur moyen était de commencer par le début. Alors elle prit une grande inspiration et se lança :  

- Kaori tu as raison, Marika n’a jamais témoigné dans le procès contre Ikary et elle n’avait rien à voir dans tout ça. Je l’ai rencontrée suite à l’accident qui à coûter la vie à son enfant. Sa petite fille avait tout juste trois ans et c’était tout ce qu’elle avait dans la vie. Et elle lui a été cruellement arrachée par un homme qui a eu la bêtise de conduire en état d’ivresse. Je me suis beaucoup attachée à cette jeune femme, elle m’a beaucoup touchée. Le procès de cet accident a été une épreuve pénible pour elle, en particulier parce que comme c’était son premier délit le conducteur n’a été condamné qu’à de la prison avec sursis. J’ai soutenu Marika comme j’ai pu et nous sommes devenues amies. Si bien qu’elle aussi quand j’en ai eu besoin elle a été là pour moi. Oui, elle m’a rendu le plus grand des services…  

Saeko se tut un instant. Parler de cette histoire faisait remonter tant de souvenirs en elle et pas que des meilleurs :  

- Il y a une chose que je n’ai jamais dit à personne excepté à Marika. Quelques semaines après la mort de Hide, j’ai appris…j’ai appris que j’étais enceinte…  

Cette révélation laissa Kaori et Ryo pantois. Saeko avait un enfant ? Non, c’était pas possible ! Et pourtant…  

- Quand j’ai appris que j’attendais un enfant, je ne savais pas quoi faire…  

- Tu aurais pu venir nous en parler à Kaori et à moi, dit alors Ryo qui avait du mal à croire que Saeko ait pu leur cacher ça. Nous aurions été là pour toi !  

- Votre vie était déjà tellement compliquée à cette époque ! Vous ne pensiez qu’à vous venger de l’Union Teope. J’avais moi-même mes propres ennemis et je me sentais incapable d’élever un enfant. Mais Marika, elle, avait tout pour être une bonne mère, contrairement à moi qui dans ma vie n’avait pas de place pour un bébé. Je lui ai donc proposé qu’elle adopte mon enfant. C’était la meilleure solution pour le protéger des dangers de ma profession et en plus il aurait une mère qui l’aimerait et qui lui donnerait la vie normale qu’il méritait. J’ai donc caché ma grossesse aussi longtemps que possible et au bout du cinquième mois je suis allée à Osaka où Marika avait emménagé. J’ai prétexté une mission de longue durée et Marika s’est occupée de moi jusqu’à…jusqu’à la…  

Elle n’arrivait pas à finir sa phrase. Les larmes coulaient maintenant sur son beau visage. Elle vivait avec cette blessure béante depuis tellement d’années. Elle avait abandonné son enfant, même si c’était pour son bien, elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle avait abandonné son bébé…C’est Ryo qui termina sa phrase pour elle :  

- Jusqu’à la naissance de Shinji…C’est bien ça Saeko, Shinji est ton fils…C’est pour ça que tu avais toutes ces lettres et ces photos du petit, n’est-ce-pas ?  

Saeko confirma ses dires d’un hochement de tête. Kaori, elle, n’avait pas encore réagi, tentant d’assimiler cette nouvelle : Shinji était le fils de Saeko…Le fils de Saeko et de son frère ? C’est d’une voix tremblante que la jeune femme demanda :  

- Et est-ce que Hide est le père de Shinji ? C’est son fils, n’est-ce-pas?  

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