Chapitre 9 :: dernier jour à Kyôto

Publiée: 18-04-09 - Mise à jour: 18-04-09

Commentaires: Voilà un nouveau chapitre ^^ merci pour toutes vos gentilles reviews, ça fait toujours chaud au coeur. Bonne lecture kiss xx

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Alors que leurs doigts s’entrelacés et que leurs yeux n’arrêtaient pas de se chercher, Ryô et Kaori, assis dans le bus qui les menait à leurs dernières visites, ne se souciaient que d’eux même. Kaori avait l’impression de vivre un rêve éveillé. Elle avait pour elle seule, le seul homme qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer. Et celui-ci répondait à ses attentes secrètes depuis la veille. Il ne la quittait pas des yeux et déposait sans arrêt des petits baisers dans son cou ou sur ses joues. Elle ne l’avait jamais vu ainsi et était surprise de le voir si sérieux à son attention.  

Alors que le paysage défilait derrière les vitres, les amoureux se lançaient des regards sous entendu. Toujours absorbés l’un par l’autre. Sans la voix éraillée du chauffeur pour les sortir de leur contemplation, ils ne seraient pas descendus au bon arrêt.  

Arrivés devant le temple Ryôan-ji, célèbre pour son jardin zen dessiné par Sôami au début du 16ème siècle, le couple de nettoyeurs pénétra dans l’enceinte du monastère. D’abord accueillis par la nature luxuriante du lieu, avec un étang longé de sentiers et ses sakuras en fleur, le couple parti ensuite à la découverte du temple lui-même abritant le jardin de gravier et de rochers.  

Le jardin rectangulaire entouré d’un mur sur trois côté est ouvert sur un corridor sous lequel les visiteurs peuvent s’assoir à leur aise. L’océan de graviers, ratissé chaque jour par le moine en charge du lieu, abrite en son sein quinze rochers de tailles différentes et placées de telle sorte que l’on n’en voit que quatorze, quelle que soit notre position.  

La blancheur du gravier contrastant avec les branches roses tombantes d’un cerisier passant au dessus du mur, fit à nouveau rentrer Kaori dans une contemplation purement esthétique. Délaissant un instant son partenaire, elle se remit à mitrailler le lieu de photos. Ce dernier amusé, la laissa et s’assit tranquillement pour la contempler.  

Les minutes passèrent puis la nettoyeuse se retourna vers son homme et le prit en photo.  

-Que fais-tu ?  

-Je te prends en photo, répondit-elle en riant.  

-Je vois mais qui t’as autorisé à le faire ?  

-Moi Monsieur !  

-Ah oui !  

L’attirant vers lui, il la fit basculer sur ses genoux et nicha son visage dans le cou de la jeune femme puis tout en mordillant le lobe de son oreille, il lui murmura :  

-Je vais me venger !  

Kaori se mit à rire et se laissant faire, elle s’accrocha à lui. Puis alors que les autres visiteurs leur lançaient des regards choqués, le couple se calma et reprit une contemplation silencieuse, enlacés.  

-C’est magnifique, continua Kaori, en reprenant son appareil photo.  

-Mouai… des cailloux…  

-Tu n’aimes pas ?  

Les yeux de Ryô se posèrent sur le petit décolleté de la jeune femme et prenant une tête de pervers, ce dernier lui répondit d’une voix roque :  

-Ce n’est pas ça qui me plait !  

-Ryô !  

Alors que le nettoyeur fini sous une massue, Kaori reparti, seule, à la découverte du bâtiment.  

Le reste du temple abritait des paravents joliment décorés de dessins représentant grues ou bambous et des statues représentant les divinités protectrices. L’ambiance reposante du temple et le calme à nouveau retrouvé, donnait à Kaori une sérénité bienfaitrice. Rejoint par un Ryô boudeur, les deux partenaires repartirent main dans la main. A la sorti, ils partirent en direction du temple Ninna-ji, seulement distant de quelques kilomètres.  

Le Ninna-ji est un temple, qui pendant la saison des sakuras, est une vraie merveille à visiter. Datant du 9ème siècle et construit par Kôkô et son fils, il est l’un des plus beaux temples de Kyôto. Possédant une ceriseraie immense, le lieu grouille de touristes. Le prix d’entrée est d’ailleurs plus élevé au vu de l’événement.  

Passant l’immense porte de bois marquant l’entrée du temple, Kaori et Ryô suivirent la foule. Familles, amis, couples, tous se pressaient pour jouir de cette magnifique journée ensoleillée sous les fleurs de sakuras. Des moines vendant les billets permettant d’atteindre les précieuses fleurs faisaient barrières. S’y faufilant, Ryô paya leurs places et le couple parti à la conquête des premières marches bordées des premiers cerisiers aux fleurs roses. Une nouvelle porte entourée de deux statues protectrices se tenait devant eux. Puis une allée en pierre menait directement à la ceriseraie sur la gauche et aux stands sur la droite.  

La ceriseraie était magnifique. Tous les cerisiers aux fleurs blanches étaient fleuris et la pelouse verdoyante ressortait encore plus sous ce soleil de printemps. Empruntant les allées traversant les sakuras, le couple contemplait le lieu avec de la magie dans les yeux. De ci de là des gens étaient installés sous les arbres, pique niquant ou buvant simplement quelques bières ou autres boissons. Des bancs de bois étaient aussi mis à la disposition des visiteurs et c’est à l’abri des regards que le couple City Hunter s’installa sur l’un d’eux. Kaori avait des papillons dans les yeux et prenait encore pleins de photos des sakuras sous toutes les coutures. Ryô s’alluma une cigarette et regarda tendrement sa compagne.  

-Tu as faim ? lui demanda-t-elle en se retournant vers lui.  

-Un peu et toi ?  

-Oui… reste là, je vais nous chercher quelque chose aux stands.  

Alors que la jeune femme allait partir, le nettoyeur l’attrapa par le bras et l’attira vers lui.  

-Ryô ?  

Mais les lèvres de ce dernier arrêtèrent les plaintes de Kaori. Le baiser se fit plus passionné puis Ryô se dégagea.  

-Maintenant, tu peux y aller, fit il avec un clin d’œil.  

Kaori pesta mais alors qu’elle lui tournait le dos, elle effleura, de ses doigts, sa lèvre inférieure et émit un sourire. Puis chantonnant, elle partie. Ryô la regarda s’éloigner et ne pu s’empêcher de sourire à son tour. Il se sentait pousser des ailes comme jamais. Il n’avait jamais pensé qu’il éprouverait autant de bien être en affichant ainsi ses sentiments. Il était devenu un être entier et plein d’une force inconnue qui lui parcourrait les veines. Tout était devenu si normal et si vrai, qu’il se maudissait de ne pas avoir fait le premier pas plus tôt. Dans son fort intérieur, il remercia Miki, l’instigatrice de ce changement et son ange de l’avoir poussé dans ses derniers retranchements. Maintenant, il ferait tout pour garder ce nouveau bonheur. Même s’il savait que leur vie allait être différente à Tôkyô qu’elle ne l’était pendant ces courtes vacances, il se promit de régler les détails les plus importants pour continuer à profiter de cette chance.  

Tirant la dernière latte de sa cigarette, l’homme vit la jeune femme réapparaitre devant lui, les bras chargés de nourritures de toutes sortes. Se levant pour l’aider, il récupéra les bouteilles de thé et de bière.  

-Hé bien en effet, tu as très faim !  

-Ne te moque pas ! Je ne savais pas quoi prendre… alors voilà…  

Ryô l’attira contre lui et déposa un baiser sur son front.  

-C’est parfait Sugar.  

Kaori se mit à rougir à nouveau devant cet élan de tendresse. Elle n’arrivait toujours pas à s’y habituer et son cœur battait toujours aussi fort dès que son partenaire agissait ainsi.  

-Mangeons.  

Mochi au sakura*, Yakisoba*, ika*, Yakitori*, Kaori avait vraiment tout prit. Le couple dévora alors tous ces mets aussi exquis les uns que les autres, tout en discutant de ce week-end chargé en émotions.  

-Je n’ai pas envie de rentrer, avoua Kaori.  

-Pourquoi ? demanda Ryô, étonné de cette révélation.  

-Je ne sais pas… j’ai l’impression qu’ici, on est comme dans un rêve et je n’ai pas envie de me réveiller.  

Comprenant où sa douce voulait en venir, Ryô essaya de la rassurer. Passant se main le long de sa joue, il la regarda dans les yeux.  

-Rien ne changera Kaori. Je ne changerais pas, n’es pas peur pour cela.  

-Tu ne changeras pas d’avis… tu… enfin nous serons à nouveau City Hunter à Shinjuku… répondit-elle faiblement.  

-Je sais. Et je ne changerais pas d’avis même s’il va falloir changer quelques trucs en rentrant c’est sur.  

-Changer quelques trucs ? Comme quoi ?  

Ryô avait alors un visage grave. Ses yeux pétillaient d’une lueur nouvelle mais inquiétante.  

-Tu vas devenir une cible de premier choix…  

-Ce n’est pas déjà le cas ?  

L’innocence et le raisonnement de Kaori déstabilisèrent le nettoyeur qui ne savait plus quoi dire. Se grattant la tête, il se mit à sourire bêtement.  

-Si…c’est vrai…  

-Alors que va-t-on changer ?  

Inspirant, il la regarda dans les yeux et comprit qu’il était temps pour lui de changer aussi son discours.  

-Je vais t’apprendre à te défendre…  

Kaori le fixa intensément. Avait-elle bien entendu ? Ryô allait lui apprendre à se défendre ? Lui qui jusque là avait toujours refusé d’en arriver là, venait de lui proposer l’impensable.  

-Quoi ? demanda-t-elle pour être sûre que son imagination ne lui avait pas jouer des tours.  

-Je vais t’apprendre ce que la compagne d’un homme tel que moi doit savoir. Je ne serais pas toujours là pour te protéger et je pense que c’est notre seule alternative.  

Le sérieux de la conversation fit frissonner la jeune femme. Ainsi sa vie prenait un tournant. D’abord, elle et Ryô était enfin un couple et ce dernier acceptait enfin qu’elle devienne sa partenaire à part entière. Bouleversée par ces simples mots, Kaori se mit à pleurer silencieusement.  

-Merci…  

Balayant quelques larmes de sa main, Ryô lui répondit par un sourire. Maintenant tout était joué, sa vie changeait.  

L’émotion passée, le couple fini sa visite des lieux. Sortant de la ceriseraie, ils se dirigèrent vers la pagode entourée elle aussi de cerisiers et autres arbres colorés. Kaori prenait des photos de Ryô faisant le pitre puis s’approchant de lui elle essaya de se cadrer près de son visage et les fleurs. Partis en fou rire sous les diverses tentatives ratées de la nettoyeuse, Ryô demanda finalement à une lycéenne de les prendre ensemble en photo. Puis ils se dirigèrent vers le bâtiment le plus coloré où le rouge ressortait comparé à la pagode en bois foncé ou à la végétation environnante. Toujours en touriste bien appliquée, Kaori flashait à tout va. Ryô, lui, fixait ces instants de bonheur dans son esprit puis il regarda sa montre et interpela sa compagne :  

-Je ne veux pas jouer les rabat-joies mais nous devrions repartir en direction de la gare si on ne veut pas rater notre train.  

A contre cœur Kaori arrêta ses prises de vues et acquiesça.  

-Quelle belle journée ça a été…  

-Elle n’est pas fini ma belle, répondit le nettoyeur en attrapant sa main.  

Kaori lui sourit et le couple parti en direction de la sortie.  

Arrivés à la gare de Kyôto, Kaori proposa un arrêt au Starbucks car il leur restait près d’une heure avant le départ de leur train. Ryô accepta et ils y allèrent. Situé en face de la gare le café de la chaine américaine, adapté pourtant aux plaisirs des japonais, proposait un large choix de diverses boissons. Passant commande d’un frappuchino macha * pour elle et d’un café pour son partenaire, Kaori le rejoignit à leur table à l’extérieur.  

-Kyôto est vraiment une ville magnifique, commença la jeune femme, une certaine émotion dans la voix.  

-Oui.  

-Je me rappellerais ce week-end jusqu’ à ma mort…  

-Moi aussi. Mais tu sais, on pourra toujours revenir. Ce n’est pas si loin en fait.  

-C’est vrai.  

Serrant Kaori contre lui, Ryô l’embrassa doucement.  

-3h30 de trajet… quand on aura besoin de vacances, on sait où aller, dit-il en lui souriant.  

-Oui… et puis j’aimerais bien découvrir Nara et Osaka aussi…  

Ryô se mit à rire. Kaori était vraiment comme n’importe quelle jeune femme. Elle ne pensait pas que leur métier pouvait être un frein à ses envies, bien au contraire. Prenant exemple sur elle, le nettoyeur se dit que finalement quitte à faire un métier si dangereux autant profiter de la vie.  

-Oui pourquoi pas !  

Mochi au sakura* : « gâteaux de riz gluant goût sakura ».  

Yakisoba* : « soba (nouilles japonaise) cuite avec de la viande et des légumes ».  

Ika* : poulpe grillé.  

Yakitori* : brochettes de viandes (traduction littérale : « poulet cuit » mais ça peut être des brochettes de bœuf, porc ou poulet).  

Frappuchino macha * : ma boisson préférée au Starbucks japonais miammm ^^ c’est du thé vert frappé donc glace pillée et crème… un délice lol  

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