Chapter 2 :: Saint Valentin, baiser, pari et ...statistiques!(2è partie)

Published: 07-02-10 - Last update: 07-02-10

Comments: Coucou everybody! Voici la suite de ce premier chap d'ouverture de la fic. J'espère que ça va vous plaire. Merci pour vos reviews d'encouragements. Je vous embrasse. Paty

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La cloche de la porte d'entrée retentit et Mick fit son entrée.  

-Bonjour la compagnie !! Ma Kaori d'amour ! Me voilàaaaa !!!  

Tel un oiseau, l'américain vola vers Kaori, la bouche en forme de cœur. D'abord inquiète, Kaori leva le tabouret vers lui dès qu'il entra, jusqu'à ce qu'elle ait le déclic. Mick était la solution ! Avec lui, exit la timidité ! Elle connaissait ses lèvres ! Elle reposa le tabouret et Mick atterrit finalement contre elle. Surpris dans un premier temps il la regarda, inquiet de ne pas voir la tornade Kaori déferler sur son pauvre petit corps plein d'amour. Mais sa surprise fut encore plus grande lorsque Kaori lui attrapa le visage de ses deux mains et lui dit :  

-Bonjour Mick! Tu tombes bien, il n'y a que toi qui puisses m'aider !  

Mick, troublé par ses yeux noisette si proches des siens et ses mains si douces posées sur ses joues, déglutit.  

-Ah...ou..oui ? balbutia-t-il.  

-Oui ! fit-elle d'un air sûr. Il n'y a que toi qui puisse me rassurer sur ce que je vais faire. Je dois le faire taire!  

Ryô regarda soudainement sa partenaire avec inquiétude. Elle n'allait pas...? Kaori approcha alors son visage de celui de Mick et elle déposa ses lèvres dans un léger contact; tout en fermant les yeux, puis recula, laissant juste le temps à Mick de savourer ce cadeau.  

Mick la dévisagea de façon perplexe. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui avait donné à nouveau un baiser. Pourtant, il devait bien avouer que cela lui rappelait le baiser qu'il avait osé lui donner à l'époque où Kaori était devenue temporairement sa partenaire et que Ryô était partagé entre la protection de Mama Saeba et son dilemme concernant son partenariat avec Kazue. Il s'en rappelait comme si c'était hier. Ils étaient tous à table, dans ce fameux restaurant de la Tour de Tokyo et il avait défié ouvertement Ryô et Kazue en mettant en évidence son parfait partenariat avec Kaori, au point même de l'embrasser afin de les agacer au plus haut point.  

Ce baiser avait été magique. Son plus beau souvenir mais aussi le plus personnel. Il ne pouvait révéler que c'était le meilleur, surtout depuis qu'il s'était réconcilié avec son infirmière préférée. Il avait tout fait pour l'oublier, s'exhortant à aimer encore plus fidèlement sa chérie. Mais aujourd'hui, ressentir les lèvres de Kaori avait eu raison à nouveau de son cœur, même s'il savait que ce baiser n'avait rien de sérieux. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement lorsqu'il s'agissait de Kaori. Finalement l'effet fut si fort, si intense et si imprévisible, qu'il en tomba en arrière, la tête dans les vapes.  

Miki, Ryô et Falcon regardèrent la scène, à la fois impuissants et abasourdis. Elle l'avait fait ! Elle avait embrassé un homme ! Miki poussa un cri de joie.  

-Bravoooo Kaori ! Il est tombé à la renverse ! Un à zéro, Saeba ! Alors ? Tu dis quoi maintenant ? Je te l'avais dit qu'ils tomberaient tous à la renverse avec un seul de ses baisers. Ça t'agace, hein?  

Ryô regarda Kaori, la bouche grande ouverte de surprise. C'était la seconde fois que Mick se permettait de sentir les lèvres de sa partenaire et bizarrement, à chaque fois son cœur se serrait. Pourtant il ne voulait pas perdre la face devant Miki. Il était l'étalon de Shinjuku et il fallait qu'il le reste, quoiqu'il arrive. Kaori le regarda avec un petit sourire de défi qui déplaisait encore plus fortement au nettoyeur.  

-Tu vois, je peux avoir du succès ! lui dit-elle alors, rassurée et conquérante.  

Ryô se ressaisit et bredouilla :  

-Mick n'est pas une référence ! C'est une guimauve avec toi !  

-Tu es de mauvaise foi Saeba ! lança Miki. Elle vient de te prouver qu'elle pouvait avoir du succès.  

-Il est mort à cause de son haleine de chacal ! tenta-t-il pour expliquer la réaction exagérée de Mick, tout en sachant que là, il poussait le bouchon un peu trop loin en disant cela.  

Kaori empoigna sa massue. C'était la vanne de trop. Elle voulait la jouer cool aujourd'hui mais là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase ! Pourtant, elle n'eut pas besoin de s'en servir car Mick prit alors sa défense.  

-Pas du tout ! dit alors l'américain qui tentait de se relever et de se reconnecter à la réalité. Ma Kaori, c'est quand tu veux, où tu veux ! Je suis ton esclave ! Demande-moi encore de t'aider, je le ferai avec un immmeennse plaisir ! finit-il de dire, la bave aux lèvres.  

-Ha haaa! fit Miki conquérante. Ça te calme ça, Saeba !?!  

-Mick n'est pas une référence. C'est un pervers ! répondit Ryô la en faisant une moue légèrement vexée.  

-Oh ! Fais gaffe à ce que tu dis, le japonais ! rétorqua l'américain qui s'approcha du visage du nettoyeur pour mieux le toiser du regard.  

-Quoi l'amerloque ?! On se vexe devant la vérité ?  

-C'est plutôt toi qui est vexé que Kaori m'ait embrassé.  

-Quoi ! Moi !?! Vexé ? nia radicalement le nettoyeur. Pff ! Pour moi, ça ne prouve rien. Elle n'aura pas plus de valentins que toi de sex appeal et de conquêtes.  

-Ne sous-estime pas Kaori, ni moi-même d'ailleurs !  

Mick se tourna vers Kaori. Il lui attrapa ses deux mains et avec tendresse, il lui dit, en posant un regard intense sur elle :  

- Tu veux que je sois ton valentin, ma douce?  

-Et Kazue ? Tu te la mets dans ta poche ? lui lança vindicativement Ryô, le menton posé sur sa paume, regardant Falcon astiquer encore et encore.  

Une libellule tomba sur la tête de linotte de l'américain qui voyait là bien des ennuis arriver s'il continuait à prendre cette tangente. Ryô se redressa subitement, en réalisant ses propos.  

-Oh mais Kazue dinera avec Ryôchou quand elle va savoir que son amie et son chéri sortent en amoureux pour la Saint Valentin ! Il faut vraiment que je lui dise !  

-Tu ne ferais pas ça, tronche de cake ?!  

-Tu veux parier ?! demanda alors Ryo tout en se tournant en direction de son acolyte avec un grand sourire hypocrite sur le visage, contrastant avec celui de Mick angoissé et à la limite du meurtre. Je pourrais même lui dire que vous vous êtes embrassés, tiens ! Comme ça, elle n'aura que moi comme épaule réconfortante et mokkori réconfortant !  

-Espèce de sale pourriture de .....  

-Kazue ne lui dira rien ! haussa d'un ton Kaori pour couper court à la querelle de coqs.  

-Pourquoi ? Qu'est-ce qui peut te faire affirmer cela ? demanda Ryô sceptique de son argumentation à venir.  

-Tout simplement parce que je lui expliquerai les raisons de mon geste et lui dirai que tu n'es qu'un sale pervers de mes deux ! finit-elle de dire en hurlant contre lui, prête à lui sauter dessus.  

Ce fut Mick qui stoppa la bête qui s'apprêtait à dévorer l'avorton qui lui servait de partenaire.  

-En attendant Saeba, elle t'a cloué le bec en l'embrassant, lui, et pas un autre ! déclara sagement Miki. Ça t'a scotché sur place ! Tu es devenu plus qu'insignifiant à ses yeux tout à coup !  

La remarque de Miki aurait pu être déstabilisante pour Ryô, pourtant, son sourire satisfait avait le don d'agacer l'assemblée. Il souriait de façon si sûre, si contrôlée. Pourquoi ne disait-il rien pour se défendre de ce qu'il avait ressenti en les voyant s'embrasser encore une fois ?  

-Laissez-moi rire ! Kaori ne peut rien faire face à moi ! Je vais vous racontez un truc qui a été à la source de ma réputation d'étalon. C'est comme ça, c'est statistiquement les faits.  

Kaori et Miki attendaient avec impatience la suite de son raisonnement. Elles ouvrirent grands leurs oreilles devant l'idiotie qu'allait encore leur sortir Ryô. Falcon se rapprocha du comptoir et Mick s'installa sur un des tabourets. Il allait y avoir un moment mémorable à connaitre et à rire; ils le sentaient tous.  

-Voilà, je vais vous révéler la naissance de mon aptitude à satisfaire les femmes....  

Miki et Kaori levèrent déjà les yeux devant la prétention du nettoyeur. On y était ! Encore un laïus sur son charisme indétrônable.  

-Il y a bien longtemps, quand j'étais jeune....  

-Tiens, tu reconnais que t'es vieux maintenant? fit Kaori sarcastique.  

-Aaaah ! Ne commence pas à me couper ! Contrairement à toi, ma vie sexuelle a commencé très tôt.  

Kaori fut prise d'un spasme en entendant la façon dont il venait de la dénigrer une nouvelle fois. Monsieur venait de la traiter d’amatrice. C'est vrai qu'elle valait zéro en matière d'amour et de sexe mais ce n'était pas une raison pour sous-estimer son charme et ses valeurs en séduction comme il le faisait depuis plusieurs minutes.  

-Bientôt il va nous faire croire qu'il a perdu sa virginité au berceau ! grogna-t-elle très agacée.  

-Mais tu vas te taire à la fin ! protesta Ryô, énervé de ne pas obtenir l'attention de toute l'assemblée. Je reprends. Je lisais un livre, un magazine plus exactement, portant sur l'économie des pays de cette planète...  

A ces mots, tous plissèrent les yeux, peu convaincus par ses premières phrases. Imaginer Ryô potasser ce genre de lecture n'était pas en adéquation avec l'homme qu'il était.  

-Et c'est là que j'ai eu l'illumination ! Des chercheurs ont fait un constat alarmant concernant la population mondiale : il y aurait un homme pour six femmes dans le monde ! Oui, oui, un homme pour six femmes !  

Les deux jeunes femmes se regardèrent, étant d'accord sur le fait que s'il existait plus d'hommes de son spécimen, pervers lubriques dégénérés du slip que de femmes dans le monde, elles n'étaient pas sorties de l'auberge ! Dans un sens, ces statistiques les rassuraient sur le fait que les femmes garderaient le pouvoir par le nombre!  

-Vous vous rendez compte ! Cela signifie que si un homme est pour la monogamie, cinq femmes se retrouveraient seules, et ce sont cinq femmes sans attentions mokkori, cinq femmes sans possibilités de procréer ! C'est dramatique car non seulement on ne peut répondre à la demande de toutes ses femmes si on suit les cultures monogames, mais on réduit encore plus la possibilité de descendance ! La planète est EN DANGER !  

Bientôt Kaori et Miki froncèrent les sourcils, sentant le dénouement logique de cette histoire arriver. Elles l'écoutaient déblatérer toute sa science avec son air si sérieux, d'un regard suspicieux tandis que Mick l'observait admirativement, comprenant la conclusion qu'il allait annoncer.  

-C'est pourquoi, moi, Ryô Saeba, j'ai décidé de donner mon corps à la science et j'ai donc accepté de combler les cinq autres femmes potentiellement écartées par les autres hommes ne pouvant les combler. Sachant qu'il y a 6 milliards et demi de personnes dans le monde, donc, j'ai, on va dire, près de 5 milliards de femmes dans le monde. Donc...  

Ryô se mit à compter sur ces doigts.  

-Quatre milliards de femmes à combler !  

Kaori tomba cette fois-ci de son tabouret ! Comment faisait-il pour sortir des âneries plus grosses que lui ?! Et en plus il le déclarait avec tellement de passion dans la voix qu'on pouvait presque le croire. Miki soupira tandis que Mick ne put qu'applaudir la performance de son ami. Là, il y avait du lourd ! Nul doute ! Mais Ryô oubliait un détail...  

-Tu oublies un détail mon ami..., fit Mick soudainement sérieux.  

Ryô le regarda de façon perplexe. Il ne pouvait omettre aucun détail quand il s'agissait de miss mokkori.  

-C'est que sur tes 4 milliards, tu ne pourras en choper aucune, vu que je suis déjà passé devant toi !  

-N'importe quoi !, s'emporta le nettoyeur ! T'es qu'une tafiole ! T'es minable face à moi !  

-Tu veux parier le contraire ?  

-Mais c'est tout vu ! T'es comme Kaori, t'es condamné à ne pas avoir de conquêtes, c'est tout !  

-Parce que tu crois que ton argumentation tient la route ! explosa Kaori. Cinq milliards de femmes pour un milliards d'hommes, t'as vu ça où? Ce n'est pas de la logique, c'est de la débilité profonde !  

-Quoi ! De la débilité profonde ?! Pauvre idiote, tu dis ça car t'as la trouille que je dégotte toutes ces femmes alors que toi, même pas un homme ne voudrait te regarder !  

Face à ce flot de remarques acerbes, la soupape de Kaori explosa. Elle se releva, lança un regard empli de haine à son partenaire et se dirigea vers la sortie. Mais avant cela, elle s'arrêta devant Falcon, et dans un geste de désarroi, lui sauta au cou et lui déposa un baiser sur la bouche.  

Cette fois-ci, il n'y eut pas que Ryô qui resta bouche bée. Même Miki et Mick en eurent pour leur compte. Quant au premier intéressé, le temps s'arrêta un instant. Il revoyait au ralenti le mouvement du corps de Kaori se dirigeant vers lui et ses lèvres s'approchaient des siennes dangereusement, sans avoir le temps de réagir d'une quelconque façon. Son cœur de nettoyeur bourru n'y résista pas. La déferlante Kaori s'était emparée de lui. Elle l'avait traversé de part en part et tous ses synapses avaient ressenti l'onde de choc. Cela fit l'effet d'un nuage atomique en lui, qui se matérialisa au niveau du visage par une bouffée de chaleur incontrôlable. Son visage vira au rouge carmin alors qu'il restait tétanisé par la fièvre qui émanait de ses lèvres au point que tout à coup, un nuage de fumée sortit de ses orifices. Kaori recula de trois pas et vit Falcon tomber en arrière, raide comme un piquet.  

Ne cherchant pas à s'enquérir davantage de la santé du mercenaire, elle se tourna vers Ryô et lui dit :  

-Le pari est lancé ! Ça fait deux à zéro ! Tu viens de signer la fin de ta réputation !  

Ryô déglutit alternant son regard entre le cadavre encore brûlant du barmaid et sa partenaire et cherchant à comprendre ce qui lui était passé par la tête pour avoir eu le cran d'embrasser Falcon. Elle était devenue folle ! Où croyait-elle pouvoir aller comme ça !?  

-Kaori… tu... comptes vraiment t'engager dans ce pari ?! lui demanda-t-il encore surpris par son aptitude belliqueuse, mais heureux de son impulsivité.  

-Et comment ! Tu vas perdre, Ryô Saeba ! Ta fin est proche ! Tu as 24 heures !  

Ryô se mit à sourire car il savait qu'elle n'irait pas jusqu'au bout. Ryô se leva de son tabouret et s'approcha de sa partenaire afin d'écourter la distance qu'il y avait entre eux.  

-Très bien. Défi relevé. Ma petite, t'es morte. Je vais te mettre la pâtée de ta vie. Aucune femme ne résiste à mon charme.  

-Pauvre idiot ! Si tu crois que tes statistiques tiennent la route. Non seulement je vais ramener plus d'hommes que toi de femmes, mais je te garantie que ce sera même toi qui me supplieras de t'embrasser tant tu voudras mettre un terme à ce défi !  

-Moi t'embrasser !? s'emporta le nettoyeur légèrement gêné par ces propos. Rêve pas ma chère ! C'est plutôt toi qui voudras gouter mes lèvres tant tu ne supporteras pas de me voir en contenter d'autres que toi !  

-Ah ouiiii ?  

-Ouiiiiiiiiii !  

Les deux nettoyeurs se fixaient du regard avec un léger sourire de satisfaction devant la hauteur du défi. Miki et Mick regardèrent leurs amis avec un air complice, heureux de ce défi, également car ils sentaient bien que cela allait apporter pas mal de chamboulements dans la vie de City Hunter et ils comptaient bien être aux premières loges.  

-Marché conclu ? dit alors Kaori en tendant sa main pour sceller le pacte.  

-Marché conclu ! répondit Ryô en lui serrant la main avec une lueur de bonheur dans les yeux.  

-Très bien ! Que le meilleur gagne ! déclara Kaori.  

-Parfait ! déclara Mick qui vint à leur rencontre. Comme tu sous-estimes ma partenaire...  

-Ta partenaire ? Je ne crois pas l'amerloque !  

-Et bien… C'est décidé, je vais devenir son manager !  

-QUOI !!!!!!!!!?????? s'étouffa le nettoyeur, tant la surprise était inattendue.  

Mick se tourna vers Kaori et lui dit :  

-Viens Darling, il va regretter chaque mot qu'il vient de prononcer ! Fais-moi confiance. Je vais t'arranger le coup !  

L'américain fit un clin d'œil complice à Miki et il se dirigea avec Kaori vers la sortie, bras dessus bras dessous. Ryô voyait sa phrase et son aide d'un mauvais œil. Il devait faire diversion pour les empêcher de partir ensemble. Il se mit à sourire et cria soudainement :  

-Mikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii d'amouuuuuuuuuuuuuurr!  

Et en moins de temps qu'il ne le fallut, il passa par dessus le comptoir et agrippa la barmaid, la bouche en avant. Mick et Kaori se tournèrent, surpris par ce cri de tous les diables.  

-Hors de ma vue, sale pervers ! hurla Miki tout en tentant d'éloigner avec sa main la bouche du nettoyeur de son visage.  

-Je dois rattraper mon retard immédiatement ma Miki ! Aide ton Ryôchou en changeant le score à deux à un ! lui murmura-t-il tout en forçant un peu plus son geste vers le visage dégouté de Miki. Je ne peut pas être Fanny, c'est impossible !  

Kaori vit rouge ! Elle savait que cela faisait partie du jeu mais de le voir ainsi batifoler avec son amie la mettait hors d'elle. Ryô jeta un coup d'œil vers sa partenaire. Elle allait craquer… Il était évident qu'elle ne supporterait pas le voir embrasser toutes les femmes sans réagir. Elle avait voulu se lancer dans un pari audacieux mais elle n'avait pas mesuré la portée de son acte et allait s'en mordre les doigts. Rien de tel qu'un baiser à sa meilleure amie pour lui rappeler les règles de leur partenariat. Le nettoyeur ressentit alors un réchauffement au fond du cœur lorsqu'il vit la massue se matérialiser. Quoiqu'il arrivait, il la maitriserait, il gagnerait.  

Kaori fit apparaitre sa massue en acier trempé dernier cri avec une rage mal contenue. Elle s'apprêta à punir l'ordure qui osait poser ses sales pattes de pervers sur son amie lorsque Mick posa sa main sur les siennes, tenant l'engin de punition. Kaori le regarda perplexe lorsqu'elle le vit presser son geste vers le bas, lui signifiant de ne pas agir.  

-Laisse-faire! lui souffla-t-il. Il est tant qu'il se ramasse lamentablement, et tu vas l'aider à voir la vérité en face : que même sans toi pour interférer, c'est un looser !  

Kaori regarda alors Ryô qui était à deux centimètres de son objectif. Elle grogna pour montrer son insatisfaction à ne pouvoir agir comme à son habitude.  

Ryô s'approchait dangereusement des lèvres de Miki qui n'arrivait plus à contenir la bête. Plus qu'un centimètre, quarante millimètres, trente, vingt dix..... vingt, trente, quarante, deux centimètres... ?  

Ryô se rendit compte qu'il y avait un problème; il s'éloignait involontairement de son objectif. Il regarda alors pourquoi il reculait au lieu d'avancer. Il baissa alors ses yeux vers le bas et s'aperçut qu'il ne touchait plus le sol. Il se mit à bouger ses pieds, à les étirer vers le bas pour tenter de retrouver la terre ferme mais en vain. C'est à ce moment-là qu'il percuta une ombre derrière lui. Une ombre large, dominante, et suffisamment noire pour se faire du souci… C’était Falcon qui tenait d'une main le col de Ryô.  

-Umibozu ! dit-il si doucement et si plaintivement qu'on put en devenir la suite. Il n'y pensait déjà plus.  

De son autre main Falcon attrapa la ceinture du nettoyeur et, tel un lanceur olympique de disque commença à tournoyer sur lui-même, Ryô à bout de bras. Le nettoyeur se mit alors à hurler :  

-Umibozu, nonnnnn !!! Repose-moi je t'en prie ! Je te demande pardon ! Repose-moi ! NOOOONNN !!  

Ayant pris un élan suffisant et donc une vitesse conséquente, Falcon calla son pied dans un nuage de poussière, prit ses appuis et poussa un grondement en proportion avec la force de son lancé. Il lâcha alors sa prise qui vola à travers le café. Ryô traversa la vitre de la porte d'entrée dans un fracas et alla finir sa route sur la chaussée, obligeant les voitures à piler pour ne pas écraser l'objet volant non identifié. Des klaxons et des bruits de tôles froissées se firent entendre à l'extérieur et tous purent voir des insultes fuser dans tous les sens à l'encontre du nettoyeur qui ne put que râler et s'indigner sur son pauvre sort de martyr de la population.  

Le calme revint alors dans le café. Seule la cloche de la porte tintait jusqu'à ce que la fixation lâche à cause de l'impact que Ryô avait provoqué contre la porte et que la dite cloche tombe par terre. Falcon laissa reposer sa colère et reprit progressivement son souffle. Mick et Kaori purent s'apercevoir que le géant à lunettes avait perdu un peu le contrôle de sa colère, sans doute chamboulé par les derniers évènements. Miki regarda son mari, bouche bée. Il était tellement rare de voir son nounours se mettre dans une telle colère pour elle, qu'elle en fut émue. Elle se précipita sur lui et l'embrassa sur la bouche avec passion pour lui montrer s a gratitude et son affection. Falcon fit trois pas en arrière, surpris par ce nouvel élan d'amour à son encontre. Ce fut le geste de trop pour le mercenaire qui explosa de gêne.  

Le café se souleva dans un nuage de vapeur et l'on put entendre, légèrement couvert par les bruits de klaxons et les disputes des automobilistes :  

-Falconnnnn, réveille-toi ! Je t'en prie, dis quelque chose !..... Mon Dieu, Kaori, je l'ai tué !  

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