Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 9 chapters

Published: 24-01-10

Last update: 13-02-12

 

Comments: 70 reviews

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General

 

Summary: Ahhh...la Saint Valentin... Rien de mieux pour moi, l'Etalon de Shinjuku pour fêter l'amour...mais quoi!?! Un autre homme vient me faire concurrence sur mon propre terrain! Ah ça non! Foi de Saeba, il n'aura pas toutes les femmes à ses pieds celui-là! Pour qui il se prend pour oser me défier, moi l'homme de l'amour!

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 39: Toutes folles de moi!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 39: Toutes folles de moi!

 

Chapter 3 :: Le gros lot!

Published: 17-03-10 - Last update: 17-03-10

Comments: Salut à tous! Me revoilà avec le chap 3 du tome 39! Je remercie les personnes qui continuent de me suivre depuis le début mais aussi celles qui sont arrivées depuis peu et qui viennent de lire mes précedents tomes, comme Blanche-neige. Je me doute que tu as du y passer du temps vu la longueur! Merci à toi pour la review!^^ Bon vous vous attendez à tout d'après ce que j'ai pu voir avec cette nouvelle fiction et moi, je ris intérieurement car là, c'est certain que vous allez sourire avec ce chapitre. Je ne pense pas que vous ayez imaginé telle situation! Enfin, je vous laisse lire, vous comprendrez! Bisous à tous.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9


 

Mick sifflotait gaiement. C'était une belle journée qui s'amorçait. Le soleil était radieux bien que l'air était frais mais il s'en fichait : c'était la Saint Valentin et il allait passer cette journée avec les deux femmes qui comptaient le plus dans sa vie. La journée avec Kaori allait être très intéressante et la soirée qu'il avait prévu pour Kazue encore plus. Il se mit à baver rien qu'à s'imaginer cette journée passionnée et passionnante.  

 

Kaori, par contre, était soucieuse. Plus elle repensait à ce pari, plus elle se traitait de gourde intérieurement. Quelle idée saugrenue avait-elle eu? Elle avait donné le bâton pour se faire battre ! Il était clair que ce pari était perdu d'avance tant elle ne se voyait pas embrasser le premier venu tout ça pour contredire cet imbécile de Ryô. Tout ça pour faire bouger les choses entre eux... Pourquoi avait-elle raisonné de façon si irréfléchie, si ce n'est parce qu'il y avait encore un malaise depuis leur dernière affaire, malaise qu'elle souhaitait éclaircir tant il lui pesait au fond d'elle. Ils s'étaient embrassés, l'affaire s'était terminée et ni l’un ni l’autre n'avait remis sur le tapis ce qui s'était passé entre eux deux.  

 

Elle, sans doute à cause de sa timidité à parler de choses si intimes mais aussi par peur d'être rejetée. Lui, sans doute parce qu'il n'avait pas dans l'idée d'approfondir ce baiser en quelque chose de plus sérieux. En fait, tout était évident. A quoi pouvait-elle s'attendre? Une fois les menottes rendues, elle ne l'avait quasiment pas vu d'une semaine. Il partait la journée entière, faisant on ne sait quoi, avec on ne sait qui et elle, restait là, à se poser des questions sur cette distance qu'il créait à nouveau entre eux. Il rentrait tard le soir, sérieusement éméché la plupart du temps et cela suffisait pour éviter une simple discussion entre eux.  

 

C'est ainsi que le temps passa et que tout redevint normal, routinier, laissant de côté ce souvenir dans un coin du coeur. Oui, elle était quasiment certaine que Ryô ne voulait guère s'avancer sur les sentiments possibles qu'il avait pour elle et c'est ainsi qu'elle en était venue à vouloir le provoquer de façon si stupide afin d'exprimer sa colère et son impuissance face à son mutisme.  

 

Elle soupira de désespoir ; elle allait encore passer pour une personne ridicule aux yeux du monde, et ce, à cause de lui et de son coeur d'éponge, qui absorbait tout ce qu'on lui donnait mais qui ne le gardait jamais longtemps.  

 

Mick lui attrapa alors la main, la sortant de ses réflexions, et lui murmura :  

 

-Te fais pas de bile, ma douce ! J'ai un plan !  

 

-Mick, c'est très gentil de vouloir m'aider mais soyons réalistes !... Embrasser Falcon ou toi, ça peut encore être possible de me l'imaginer et donc de le faire car vous êtes mes amis, je vous connais suffisamment bien pour savoir que je ne vous blesserais pas, que vous ne vous en offusquerais pas... mais embrasser d'autres hommes, je ne m'en crois pas capable. De plus, je n'ai pas la silhouette de Saeko pour faire tourner les têtes des hommes, espérer un regard de leur part en ma direction et les utiliser à leur dépend. Je suis désolée de te décevoir mais Ryô a raison : ce pari est perdu d'avance, je le crains.  

 

Kaori baissa les yeux tristement. Elle se décevait mais décevait également ceux qui croyaient en elle.  

 

Mick la regarda se lamenter et finalement lui déclara :  

 

-Il est hors de question que l'on capitule, femme ! Réveille-toi et montre ton pouvoir ravageur ! En bref, fais-moi confiance et tu vas voir comment ton charme naturel va égayer le quartier !  

 

Kaori le regarda soucieuse de savoir ce qu'il lui préparait tandis qu'il lui faisait un clin d'œil complice. Qu'avait-il en tête ?  

 

-Pour faire un carton plein, il n'y a qu'un endroit où l'on peut attirer l'attention.... Mais avant regarde-moi un instant.  

 

Mick arrêta sa marche et se posta devant Kaori. Il posa ses mains sur ses bras et scruta attentivement de la tête aux pieds le corps de Kaori qui se mit à rougir devant le scanner vivant qui la décryptait. Il la regarda alors dans les yeux avec défi et lui dit :  

 

-Je peux modifier deux, trois détails, ma douce ? Je te promets de rester correct ! Tu as ma parole d'ami !  

 

Kaori ne répondit rien, bien trop attentive à ce que lui réservait son ami. Son silence donna raison à l'américain qui passa ses mains ses vêtements. Kaori voulu réagir quand soudainement elle sentit les mains de l'américain lui attraper le haut de sa jupe en jean et la faire remonter un peu plus haut au niveau de sa taille. Kaori se sentit subitement soulever par ses deux mains fermes et larges. Elle poussa un petit cri surpris et dévisagea Mick, se demandant à quoi il jouait. C'est ainsi que les jambes de la nettoyeuse étaient encore plus à découvert et que l'on pouvait admirer leur longueur et leur grâce. Il osa ensuite descendre la fermeture éclair de sa veste en cuir, puis de son gilet à hauteur de poitrine. Kaori se mit à rougir et sa timidité reprit le dessus. Elle lui attrapa sa main tenant le morceau de métal afin d'arrêter sa descente. Mick sourit et lui susurra à l'oreille :  

 

-Fais-moi confiance. Je ne vais pas te manger ! Je veux juste te rendre justice.  

 

-Ah oui ? C'est bizarre mais j'ai du mal à suivre ton plan, là !  

 

Mick fit une grimace désapprobatrice et lui dit :  

 

-Bah quoi ? C'est pas comme si je t'avais emmené à l'hôtel !!!  

 

Il lâcha alors la fermeture éclair et détacha de son cou un foulard en soie qu'il portait élégamment. Ce foulard était sa touche personnelle, donnant un style dandy glamour qui faisait tomber les filles. Il le replia convenablement et le passa autour du cou gracile de la nettoyeuse, ce qui accentua de ce fait le volume de sa poitrine légèrement signifié par l'ouverture du gilet et la rendait plus "précieuse".  

 

-En voyant cela, un homme n'aura qu'une envie : glisser ses lèvres soit sous le foulard pour frôler ton cou fragile, soit sur tes seins, joliment mis en valeur grâce au foulard...  

 

Mick était satisfait de ce relooking express mais soft, à l'image de ce qu'était Kaori : une beauté cachée. Il finit de positionner correctement le foulard avant de ramener sa main sur la joue de la nettoyeuse pour une tendre caresse pleine de nostalgie et de regrets face à ce qu'il n'avait pas pour lui seul.  

 

Kaori déglutit devant la prévenance de l'américain. Rester de marbre devant un tel homme était quasiment impossible lorsqu'il arborait cet air sérieux et tendre. Il était vraiment craquant et elle comprenait l'attitude jalouse de Kazue par moment quand il s'intéressait à d'autres femmes. On ne voudrait pas le partager avec une autre. Face à son regard, on pouvait facilement se sentir en confiance et le suivre n'importe où. A cet instant-là, c'était le cas. Il lui rendait son assurance et sa féminité, il la flattait et la dorlotait. Un sentiment qu'elle ne connaissait que trop peu mais qui lui faisait pourtant tant de bien.  

 

Il l'attrapa à nouveau par la main et lui dit :  

 

-Allez cette fois, on y va !  

 

-Mais on va où Mick ? Tu ne m'as toujours rien dit !  

 

-Au marché des Halles de Shinjuku, évidemment !  

 

-Au marché ?!?  

 

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Miki ne cessait de soupirer. Elle n'en pouvait plus de le voir ainsi ! Ryô était là, accoudé au comptoir à tourner sa cuillère dans sa tasse à café, tout en rouspétant contre Falcon pour lui montrer sa rancune face à la façon dont il l'avait éjecté de son établissement et dont il traitait son client le plus fidèle. La barmaid n'en pouvait plus de prendre sur elle-même et au bout de quelques minutes, craqua :  

 

-Quand est-ce que tu vas bouger ton cul de là et chercher ta partenaire ?!!, lui cria-t-elle, soufflant comme un buffle tandis que Falcon cessait de rincer ses verres pour écouter sa femme.  

 

Ryô se recoiffa après le vent qu'il venait de recevoir en sa direction et lui dit d'un calme olympien :  

 

-Mais pourquoi veux-tu que j'aille la chercher ?  

 

-Mais parce que si tu ne fais rien, tu t'en voudras toute ta vie, espèce d'idiot !!, lui hurla une nouvelle fois la barmaid.  

 

-Tu crois que je vais regretter quoi ? Soyons sérieux deux minutes. Kaori ne va pas assumer ce pari. On la connait tous les trois et il est clair que tout cela, c'est du pipeau juste pour faire bonne figure et me faire taire. C'est son impulsivité qui a répondu plus que sa raison, comme d'habitude. Je vais donc faire comme si je n'avais rien entendu, elle va en faire de même la connaissant, oubliant ce stupide pari au bout de quelques heures, une fois sa colère retombée, et ce soir j'aurais mon repas de Saint Valentin comme prévu et j'irai ensuite à Kabucki-cho retrouver mes miss mokkori. Et voilà, l'affaire est réglée !  

 

-Tu es bien candide de croire qu'avec Mick, Kaori va rester sage !...lança juste comme ça Umibozu.  

 

Cette remarque fit mouche dans l'oreille de Ryô qui s'enflamma soudainement.  

 

-Cet avorton de dragueur de rats d'opérette ne me fait pas peur. Kaori reste et restera ma partenaire. Il ne m'arrive pas à la cheville ! Mettez-vous bien ça dans la tête !  

 

-Bah pourquoi tu t'énerves tout à coup ?, lui déclara avec un sourire doucereux Miki. Serais-tu jaloux que Kaori puisse finir par trouver mieux ailleurs, en l'occurrence avec Mick ? Après tout, ils ont été déjà partenaires et ça avait plutôt été pas mal comme association d'après mes souvenirs !  

 

-Ne dis pas n'importe quoi ? Kaori ne ramènera ni valentins, ni baisers, ni quoique ce soit, et elle ne restera jamais avec l'amerloque car...  

 

-Tu es mieux que lui ! Ça va, on connait la chanson ! finit de dire Falcon avec lassitude. Tu n'es qu'un idiot et moi les idiots m'énervent. Miki, je vais faire des courses. Je ne le supporte plus ce moustique !  

 

Falcon enjamba sa porte d'entrée en miette et partit voir si l'air était meilleur ailleurs. Ryô soupira d'agacement.  

 

-De toute façon, on ne peut pas discuter avec vous ! Je suis un incompris de tous. Je préfère aller draguer et récolter des baisers de Saint Valentin. Ce pari est finalement plus intéressant que votre compagnie ! Une luciole et une folle qui joue avec les poisons, très peu pour moi ! Adieu !  

 

Le nettoyeur se leva et se dirigea vers la sortie, prenant la direction opposée à Falcon, mais la tête haute, tel un prince qui part dignement. Miki soupira devant l'attitude nigaude du nettoyeur. Pourquoi refusait-il de voir la vérité en face, que ce retour soudain à un partenariat de Kaori avec Mick l'avait blessé plus qu'il ne le laissait paraitre ? Pourquoi continuait-il à refouler ses sentiments ?  

 

 

Ryô se laissa aller dans ses pensées. Il est vrai que cette nouvelle association entre sa partenaire et Mick ne l'enthousiasmait guère. On ne pouvait pas dire qu'il gardait un bon souvenir de leur partenariat, même si la réconciliation avec sa partenaire lui avait rappelé qu'il tenait à elle toujours un peu plus chaque jour. Miki avait raison. Peut-être devrait-il s'inquiéter de ce que pourrait mijoter Mick et Kaori ? Cela faisait deux heures qu'ils avaient quittés le Cat's. Il décida d'aller à la maison, dès fois qu'elle serait rentrée. Il devait lui parler et se rassurer sur ce stupide pari.  

 

Il décida de passer par les Halles de Shinjuku pour arriver plus vite mais il dut se rendre compte que couper par les Halles relever du parcours du combattant tant il y avait du monde en cette fin de matinée. C'était le jour le plus animé de la semaine mais aussi la Saint Valentin et il était difficile de se faufiler entre les passants, les badauds, les marchands ambulants, les fleuristes et chocolatiers et les clients du quartier. Mais bien vite son attention se porta vers une masse de personnes qui faisaient la queue. Un brouhaha viril définissait ce qu'il voyait et surtout entendait. Pourquoi tant d'hommes amassés et avec tant d'enthousiasme au vu des sourires limite libidineux qu'ils affichaient ?  

 

C'est là qu'il vit un grand panneau avec indiqué dessus : " Grand tirage au sort. Venez gagner une soirée avec Valentine ! Baiser assuré ! 20 yens le ticket !". Ryô se mit à sourire en voyant ce panneau. Il venait de trouver un moyen d'assurer sa soirée. Une valentine était toute disposée à l'embrasser et peut-être plus si affinités en une seule soirée! Il devait en savoir plus sur ce tirage au sort afin d'être le seul gagnant et voir à quoi ressemblait Valentine... Après tout, l'étalon de Shinjuku ne pouvait être que le seul gagnant !  

 

Pour avoir un meilleur accès aux premières loges, il fallait qu'il contourne la file d'attente. Il décida donc de bifurquer sur la droite et, après avoir joué du coude à coude avec les habitants du quartier faisant leur emplettes du matin, passa derrière l'étalage du marchand de chaussures qui se trouvait à côté et qui profitait de cette affluence inespérée pour faire son chiffre d'affaire. Il longea la série de paravents qui faisaient la devanture d'un marchand de vêtements et se trouva alors pile poil devant la table où se trouvait l'urne, mais suffisamment en retrait pour observer sans être remarqué grâce aux paravents. Il dévia alors son regard vers les deux personnes se tenant face aux votants et faillit faire une attaque.  

 

Kaori se trouvait là, les mains devant elle, le regard baissé, limite gêné, au côté de Mick, assis derrière une table, qui s'époumonait à jouer son rôle de manager à la perfection.  

 

-Allez, allez, allez ! Venez tenter votre chance ! Venez achetez votre billet de tombola afin de gagner mon joli petit lot !...  

 

Mick passa alors son bras autour de la taille de Kaori dans un clin d'oeil complice et un grand sourire tandis que Kaori lança un " Miiick !" d'un air vraiment embêté.  

 

-N'est-elle pas belle ? N'avez-vous pas envie de l'embrasser ! Je suis sûr que cette soirée avec elle ne vous déplairait pas ! Allez, messieurs, osez l'impensable et venez chercher l'amourrrr !  

 

La mâchoire de Ryô tomba devant le cinéma qui se jouait devant ses yeux ! C'était un sketch ! On se jouait de lui. La blague du jour ! Un poisson d'Avril un 14 Février ! C'était impensable tant que cela relevait du ridicule... Et pourtant, leur plan fonctionnait à merveille. La file d'attente ne cessait de croître et de s'allonger. Les hommes venaient en masse déposer leur 20 yens dans un petit panier en osier et mettre leur bulletin de participation dans l'urne prévue à cet effet. Mick était assis sur une chaise, un cahier en main, distribuant les bulletins et inscrivant sur un cahier le numéro du bulletin correspondant à la personne qui votait. Tout semblait être si sérieux dans l'élaboration qu'on avait l'impression que l'enjeu était réel. Kaori faisait des petits sourires à chaque passage avec un petit merci qui avait pour effet de rendre le votant tout chamallow et encore plus enthousiaste à cette idée de soirée. Ryo put constater que Kaori avait décidé d'user de ses charmes cachés pour rendre tout cela encore plus appétissant : jupe relevée, gilet et chemisier ouverts....et ce foulard qui par contre, ne ressemblait à rien ! Mick avait tout fait pour faire de Kaori SA propriété, au point même de lui mettre ses propres affaires sur elle. Une vague de jalousie inexpliquée s'empara de lui. Il serra les dents pour contenir cette colère venue de ses entrailles.  

 

-Suivant ! s'écria Mick très concentré à son rôle. Votre nom, prénom et téléphone s'il-vous plait !  

 

-Miyato Hirogashi ! déclara l'homme qui se présenta à eux. Bonjour Kaori ! Comment vas-tu !? s'empressa-t-il de demander avec un sourire protocolaire.  

 

-Bonjour Monsieur Hirogashi ! répondit poliment Kaori surprise de voir le poissonnier venir jusqu'à elle pour participer au jeu. Je vais bien merci.  

 

-J'espère avoir la chance de gagner cette soirée ! dit-il tout en déposant le bulletin dans l'urne, le rose aux joues tant la gêne lui parcourait son être tout entier.  

 

-Espérons! ria ironiquement la nettoyeuse aussi gênée que lui de cette situation incongrue.  

 

Penser que le poissonnier chez qui elle allait au moins une fois par semaine avait des vues sur elle, lui semblait irréaliste. Mais depuis une heure maintenant, la moitié des gens qui venaient devant elle lui faisait cet effet. Des connaissances anodines semblaient vouloir se transformer en quelque chose de plus approfondie, pour son plus grand malaise. Bientôt elle n'oserait plus sortir dans le quartier, ne sachant comment se comporter avec ces potentiels prétendants.  

 

-Suivant! cria à nouveau Mick, toujours le nez dans son cahier. Votre nom, prénom et téléphone SVP !  

 

-Akira Komiya ! fit l'homme en se penchant pour saluer. Bonjour miss Kaori !  

 

-Bonjour Monsieur Komiya. répondit Kaori tout en se penchant de même en avant pour saluer le fleuriste.  

 

- Tenez ! Cette rose est pour vous… lui déclara-t-il tout en tenant avec des tremblements la fleur, le visage rougi par la gêne.  

 

Kaori s'étonna encore une fois d'autant d'attentions de la part des commerçants du quartier. Cette sympathie pour elle la fit finalement sourire et elle accepta alors la rose avec plaisir et l'en remercia. Du coin de l'oeil, Mick lui souffla :  

 

-Et bien, que d'attentions on te porte, dis-moi ! Je vais finir par être jaloux, moi ! Ils sont tous « love » de toi, ma douce ! Shinjuku veut te mettre la corde au cou, je crois !  

 

-Mick, ne dis pas n'importe quoi ! répondit-elle alors qu'elle regardait le fleuriste partir en chantonnant. C'est juste par sympathie qu'ils viennent tous. Ils font cela car je suis une cliente fidèle à leurs boutiques et m'en remercient ainsi, c'est tout.  

 

-C'est ça ! répondit alors Mick sachant très bien que le charme de Kaori avait opéré depuis longtemps dans le quartier.  

 

Ryô regarda ce petit manège durant quelques minutes encore. Il n'en croyait pas ces yeux. Tout le quartier… Ce quartier qu'il affectionnait tant, qu'il protègerait au péril de sa vie, était en train de le trahir sous ses yeux. Tous venaient obtenir les attentions de Kaori. Il dut se rendre à l'évidence que lorsque le chat n'est pas là, les souris dansent. Avec lui à ses côtés, aucun de ces hommes n'osaient un regard langoureux envers la jeune femme, mais dès qu'il n'était plus avec elle, ils bavaient tous comme de gros porcs ! Cela le dégoutait une telle attitude....même si au fond, cela se comprenait… Mais quand même ! Ce n'était pas une raison pour en profiter !  

 

-Suivant ! déclara d'une voix monotone l'américain, maintenant las de cette ritournelle. Nom prénom, et téléphone SVP !  

 

-Jungi Takashi ! Bonjour Mademoiselle Makimura ! Quelle merveilleuse idée vous avez là ! Je me permets enfin d'oser ! Moi qui croyais que vous n'aimiez pas les hommes ! Finalement, j'aurais du tenter ma chance avant et ne pas écouter cet imbécile de Ryô !  

 

Kaori se mit à rire jaune quand elle vit le vieux vendeur de vidéos se pointer devant elle. Il était aussi pervers que Ryô. C'était son second mentor avec le Doc car il lui filait souvent en douce des DVD de moeurs peu correctes.  

 

Malheureusement pour le nettoyeur, cela ne passait pas inaperçu aux yeux de la belle et elle devait les ramener à la boutique avec Ryô à ses basques qui pleurait à chaque fois sur son malheur. Alors s'imaginer passer une soirée avec un autre pervers tout aussi tordu que son partenaire lui faisait finalement très peur.  

 

-Mais dîtes-moi, Ryô n'est pas avec vous ? demanda-t-il soulagé mais en même temps surpris. D'ordinaire il n'est jamais très loin. Et vu les circonstances, tout à notre avantage, il est étonnant de ne pas le voir jouer les yeux noirs !  

 

-Euh...bah..... répondit gênée Kaori.  

 

-Qui sait qui joue les yeux noirs ?  

 

Une voix sombre sortit du dos du vendeur de vidéos. L'homme se tétanisa sur place lorsque la tonalité de la voix parvint jusqu'à son cerveau et qu'il réussit à en associer le propriétaire. Il y eu un long silence... Mr Takashi osa timidement tourner sa tête vers l'ombre qui le recouvrait presque. Une goutte perla alors le long de sa tempe tant il sentait l'angoisse monter en lui, comme s'il venait d'être pris en flagrant délit. Kaori écarquilla les yeux quand elle vit apparaitre derrière son dos son partenaire. Tout deux devinrent blancs comme un linge.  

 

-Ry...Ryô!?! balbutia le vendeur.  

 

Mick leva les yeux à l'entente de ce mot et vit le nettoyeur, peu enclin à sautiller de joie.  

 

-Tiens, tiens, tiens ! Tu es venu déposer un bulletin mon frère ! déclara l'américain avec un brin de défi pour mieux déstabiliser son rival. On veut participer ?  

 

-Participer ? PARTICIPER ! Non mais tu te fiches de moi !? Il est hors de question que je participe à ton jeu ! lui cria-t-il vexé et en colère.  

 

-Très bien!... déclara nonchalamment Mick. Alors n'empêche pas les autres de voter, tu veux ! Ils n'attendent que ça !  

 

Pour donner du relief à ses paroles, Mick lui fit un geste de la main lui incitant à ne pas importuner les participants et à partir. Il replongea dans l'écriture de sa liste sans aucune autre considération pour le nettoyeur. Ryô serra ses mains de rage devant son insolence. Il savait que Mick était le pire adversaire qu'il pouvait avoir. Il se tourna alors vers Kaori pour reprendre contenance. Avec elle, il aurait plus de chance de déstabiliser et d’obtenir gain de cause.  

 

-C'est de la triche ton système, Kaori ! Tu ne les embrasses pas vraiment ! Tu n'as que des mots et des bouts de papier.  

 

-C'est pas de la triche ! s'injuria la nettoyeuse. En postulant à ce jeu, ils s'engagent tous à vouloir m'embrasser eux aussi ! Donc une promesse équivaut à l'acte et je suis à ...  

 

Kaori se pencha au-dessus du cahier de Mick et sourit.  

 

-54 Participants ! C'est pas mal hein, pour un travelo sans charme ?!  

 

Ryô se retint de ne pas faire voler en éclats l'urne qu'elle tapotait sereinement, tant il ne supportait pas son arrogance alors que tout cela était ridicule pour lui.  

 

-Tu crois franchement que je vais gober tout ce cinéma ?!  

 

-Pourquoi, ce n'est pas vrai ce jeu ?! lança le vendeur soudainement alarmé et déçu.  

 

Ryô lui lança un de ses véritables regards noirs dont Mr Takashi craignait tant les ravages sur son moral de pauvre commerçant innocent.  

 

-Toi mon petit gars, si tu ne veux pas que je te fasse chuter ton chiffre d'affaires et que j'aille voir la concurrence, j'irais voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs ! Sale traitre !  

 

Le vendeur déglutit et prit ses jambes à son cou sans pour autant avoir oublié de mettre son bulletin dans l'urne juste avant.  

 

-A voté ! lança innocemment Mick, le regard vers le ciel, comme pour rajouter de l'huile sur le feu. Au suivant !  

 

-Excuse-moi Ryô mais tu gênes monsieur là ! lui déclara Kaori qui se sentait bizarrement forte depuis quelques minutes.  

 

Tout semblait aller dans son sens. Ryô serra les dents au point d'en voir sa mâchoire bouger inconsciemment. Il se retenait de ne pas faire un plus grand scandale. Il savait que s'il se lâchait, il serait catalogué d'homme jaloux auprès des autres, et Mick n'attendait que ça.  

 

Il fit donc demi-tour en un mouvement circulaire des talons et longea la file sans ajouter un mot de plus à ses deux compères. Il fallait réfléchir à la meilleure des solutions pour parer à cette attaque à sa fierté. La guerre était vraiment annoncée cette fois-ci.  

 

Tandis qu'il remontait la file d'attente, son instinct le fit s'arrêter. Il tourna alors la tête et crut défaillir en voyant la personne qui faisait la queue.  

 

-Non mais là, c'est la totale ! hurla le nettoyeur tout en s'arrachant les cheveux. Qu'est-ce que tu fous là, Atsuyo !? J'espère que ce que tu vas me dire va me convaincre ! déclara le nettoyeur arrivé au point de non retour. Tu ne travailles pas au club ?  

 

La jeune femme portait une casquette dans laquelle elle avait caché ses cheveux, une fausse moustache et un pantalon large.  

 

-Ohhh Ryo-chou ! dit alors la jeune femme, surprise mais heureuse de trouver l'homme. Toi aussi tu viens faire la queue ? lui dit-elle inconsciente de ce qui se jouait dans la tête de Ryô.  

 

-La queue ? Tu fais donc bien la queue pour cette tombola débile! C'est pas possible ! Je te signale que le cadeau ce n'est pas un mari fortuné mais ma partenaire, un travelo sans intérêt ! lui cria-t-il presque à bout de souffle à vouloir autant s'époumoner.  

 

-Bah... fit la jeune femme gênée tout en se frottant l'arrière de la tête. Tu sais que j'aime les hommes, chéri, et toi particulièrement !.... Mais je dois dire que quand je te vois avec ta partenaire.... Bah, je me dis que tu as de la chance ! Ha ha !  

 

La mâchoire de Ryô en tomba une nouvelle fois. C'était une journée maudite ! C'était la seule réponse qui lui vint en tête. Il n'arriva qu'à la montrer du doigt, comme si la personne avec qui il jouait de nombreux soirs au club des Tigresses de Saïgon était une étrangère. Ce n'était pas vrai ! Elle faisait la queue volontairement et en toute connaissance de cause. Il osa alors dire l'impensable :  

 

-Tu... Tu es lesbienne ?!  

 

Atsuyo rigola nerveusement, baissant un peu ses yeux de devoir lui dire une telle vérité après tant d'années de complicité.  

 

-Quand le patron du club a appris par le livreur d'alcool qui le tenait du gérant du restaurant, livré lui-même par le poissonnier, que l'on pouvait gagner une soirée avec Kaori, et bien j'ai tenté le coup ! Je me suis déguisée en homme pour augmenter mes chances. Elle a tout pour plaire cette fille ! dit-elle des coeurs à la place des yeux. Une fougue incroyable, une beauté sauvage, un tempérament de feu et une douceur si rare dans les yeux....Moi ça ne me laisse pas de marbre, tu comprends !  

 

Ryô venait de prendre la pire des douches froides avec cet aveu. Non seulement Kaori rameutait tous les gars du quartier, mais en plus elle rendait ses bunnies lesbiennes ! C'était la pire des choses qu'on pouvait lui faire. Subitement il se sentit bien seul et las. Sans même en attendre davantage d’Atsuyo, il reprit sa route, la tête basse et les épaules portant le poids de sa déception. Il n'avait plus que ses yeux pour pleurer son malheur. Il poussa un long soupir de désolation puis regarda une dernière fois la longueur de la file d'attente et posa son regard sur sa partenaire qui souriait à chacun de ses votants.  

 

Comment en était-il arrivé là? D'ordinaire, il arrivait toujours à rebondir. Pourquoi cette fois-ci tout semblait aller contre lui ? Un élan de fierté vint frapper le plus profond de son être, meurtri par l'affront. Il fronça les sourcils et d'un mouvement décidé, se dirigea à nouveau vers la table de vote. Il prit deux traiteaux qui trainaient derrière un stand de fleurs, ainsi qu'une longue planche et installa son établi à côté de celui de Kaori et Mick. Ces derniers stoppèrent leur activité et regardèrent le nettoyeur s'exécuter avec un certain étonnement. Ryô attrapa une longue étoffe vendu par le marchand de vêtement qui n'osa pas rétorquer en voyant le regard glacial de Ryô. Il l'installa sur sa table et respira un grand coup avant d'annoncer :  

 

-Mesdames, votre attention s'il vous plait ! Cette journée étant une journée exceptionnelle, je me dois de faire pour la saint Valentin un geste exceptionnel. Je mets donc mon corps et mon âme à votre entier service, moi l'Etalon de Shinjuku, pour toute une soirée ! Laissez-moi votre prénom et numéro de téléphone et je charge la jeune femme à côté de moi …  

 

Ryô montra du doigt Kaori qui écarquilla les yeux devant son implication aussi imprévu qu'annonciatrice du pire.  

 

-...d'être la main innocente qui piochera le nom de la femme qui aura tous mes privilèges.  

 

Il lança un regard insistant à Kaori afin qu'elle comprenne que quoiqu'il arrivait, ce serait elle qui le pousserait à avoir une valentine, qu'elle serait responsable et donc qu'il gagnerait. Il se mit à sourire sournoisement avant de reprendre :  

 

-Femmes ! Ryôchou est tout à vous ! Pas de besoin de billets pour me payer ! C'est gratuit !  

 

Il laissa tomber sa tête en arrière et leva les bras en croix comme s'il attendait les femmes se ruer sur lui.  

 

Trente secondes plus tard, le silence avait définitivement prit place à sa table et il releva la tête, tandis qu'un corbeau passait devant la table. Les passants et badauds reprirent leurs occupations s'en prêter plus attention à son discours. Kaori ne put s'empêcher de lâcher un petit rire étouffé. Ryô la fusilla du regard.  

 

-Je t'interdis de rire ! lui cria-t-il. Tu vas voir que ça va venir. Un billet tomba alors sur la table. Ryô regarda le billet avec le numéro de téléphone et esquissa un large sourire à Kaori. Mais la réaction qu'il attendait de sa partenaire ne fut pas à son goût. Kaori le dévisagea à la fois avec pitié et misère face à ce qu'elle voyait. Ryô tourna la tête vers la jeune femme qui avait posé son numéro de téléphone et s’arrêta de respirer.  

 

-Bonjour mon petit Ryô ! Alors là, tu viens de rendre une femme très, très, trèèèsss heureuse !  

 

Ryô déglutit en voyant le rouge carmin d’Erika, le boss travelo du bar Eroïca. Le nettoyeur venait de recevoir le coup de grâce. Il se pencha avec beaucoup d'hésitations pour vérifier qu'il n'y avait pas une jolie miss mokkori derrière au cas où Erika avait voulu lui piquer la place mais il dut se faire une raison. Il avait quatre autres travelos avec Erika, tous émoustillés à l'idée d'avoir une soirée en privé avec Ryô. Il fit un pas en arrière rien qu'à l'idée de devoir se faire cajoler par le militaire en rouge à lèvre tandis que Mick et Kaori s'esclaffaient de leur côté... Il poussa alors un grognement marquant sa colère mais aussi sa fatalité et, après avoir jeté un regard dévastateur à Kaori, quitta sa table tout en marmonnant :  

 

-Puisque c'est comme ça, je m'en vais voir Saeko ! Elle, au moins, sera gentille avec moi !  

 

Mick et Kaori le regardèrent s'éloigner, tout en sachant que ses mésaventures n'étaient pas finies, connaissant le caractère de l'inspectrice.  

 

 


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