Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Baby-Face

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 10 chapters

Published: 29-03-04

Last update: 09-07-04

 

Comments: 21 reviews

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GeneralGeneral

 

Summary: Coucou, pas de résumé pour l'instant, en fait ceci est le chapitre 10 d'une histoire depuis longtemps commencée sur le site de Julie "L'univers de City Hunter", si vous ne la connaissez pas ce n'est peut-être pas très intéressant de commencer directement par ce chap ^_~. Je n'ai pas les autres chapitres sous la main, alors excusez-moi si je ne mets que le chap 10 en ligne ici, mes chapitres se baladent un peu où ils veulent, et en tout cas ils ont déserté mon disque dur... sniff ;-))

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple sans histoire" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple sans histoire

 

Chapter 6 :: Chapitre 6 / 31 Mars 1965 – 12 Mai 2000

Published: 09-07-04 - Last update: 09-07-04

 


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Jusqu’alors recroquevillée dans une eau dont la chaleur la berçait et la réconfortait, elle déplia lentement une jambe qu’elle offrit à la caresse de l’air. Des gouttes ruisselèrent sur sa peau lisse, impatientes de retrouver la matrice dont elles étaient issues, et la baigneuse frissonna légèrement. Non que la sensation fut désagréable, au contraire, l’atmosphère saturée de vapeur n’était pas assez froide pour cela. Mais le frisson, s’il avait pour origine un contraste physique, trouvait également une résonance dans l’esprit de la jeune femme ; jusqu’à présent, elle s’était empêchée de penser, vaquant à ses activités quotidiennes comme si de rien n’était, puis, l’heure avançant, se réfugiant dans le cocon protecteur d’une eau où elle avait laissé couler sa conscience.  

Mais il était temps de revenir à la réalité.  

Se départant brusquement de la langueur qui avait rythmé tous ses mouvements, elle laissa lourdement retomber sa jambe, éclaboussant généreusement le sol de la salle de bain. Les vagues suscitées par son geste ne s’étaient pas apaisées quand elle se leva. Sans laisser à l’eau le temps de ruisseler de son corps, elle prit pied sur le dallage blanc, goûtant le simple plaisir de voir des petites flaques se former sur son passage.  

Soulevée par une sorte d’euphorie qui étirait un sourire radieux sur son visage, Kaori se planta devant son miroir et regarda avec attention sa sœur jumelle. L’image que lui renvoyait avec fidélité le miroir était – incontestablement – celle d’une femme, jeune, à laquelle son visage décidé ainsi que ses cheveux bruns coupés courts, coiffés à la va-vite, donnaient un peu une allure de garçonne. Mais cette dernière n’était, à bien y regarder – et seuls quelques uns en étaient capables – qu’un atout de plus, et ajoutait une touche de vitalité dynamique à la finesse des traits et à l’absolue féminité des formes.  

Le regard était dirigé sur son reflet, et sa fixité jurait avec le sourire dessiné par la bouche au modelé parfait, annonçant clairement que ce sourire ne serait que de courte durée. Et, en effet, il ne tarda pas à vaciller, livrant sa dernière bataille avant de disparaître totalement. Kaori lutta contre elle-même encore quelques instants, essayant en vain de retenir des bribes effilochées de son euphorie, puis renonça. Après tout, ce n’était pas son genre de laisser l’hypocrisie envahir ses pensées et ses sentiments. Ce matin, après que Ryô fut parti en l’embrassant, elle avait vécu un moment de pur bonheur mais très vite doutes et interrogations avaient à nouveau envahi son esprit. Elle s’était empressée de les mettre de côté, mais savait bien que de toute façon elle était ainsi faite que son malaise ne pourrait être dissipé que lorsqu’elle y aurait trouvé des réponses claires.  

Ce matin, avait-il voulu lui faire comprendre que cette journée serait enfin différente des autres ? Cette idée plaisait à Kaori, mais lui laissait en même temps un arrière goût d’angoisse : elle s’était tellement habituée à l’impasse de leur relation que, mise au pied du mur, elle avait peur de former avec lui un véritable couple. Secouant le carcan d’angoisse qui lui étreignait le cœur, Kaori serra énergiquement les poings et se promit intérieurement que de toute façon elle ferait tout pour remplir le vide de leur vie. Elle ne comprenait pas pourquoi leur relation n’avait pas évolué sept jours plus tôt, après ce qui avait été une véritable déclaration d’amour, mais elle sentait bien que si elle ne faisait rien ils allaient une nouvelle fois échouer au « jeu de la vie ».  

Son regard s’attarda à nouveau sur son double optique. Elle n’avait jamais bien su répondre à la question « ai-je du charme ? », ses idées là-dessus évoluant aussi rapidement que son humeur. L’attitude d’Eriko et, surtout, celle de Mick avaient contribué en partie à lui donner confiance en elle, mais elle ne savait pas vraiment comment la jugeait celui qu’elle aimait. Ses jambes étaient fines et fuselées, résultat des longues heures de jazz dance et d’aérobic auxquelles elle s’astreignait depuis des années. Elle ne les mettait pratiquement jamais en valeur, hormis avec des jeans moulants, mais il avait dû s’en lasser, après tout ce temps. Restait cette minijupe droite, fermée sur le côté par des boutons, qu’elle ne portait que trop rarement pour ne pas entraver ses mouvements. Aujourd’hui... Oui, pourquoi pas ?  

Pour calmer les tremblements nerveux qui agitaient ses mains, elle les posa sur sa taille. Celle-ci était mince, et se creusait sous une poitrine qui était – quoiqu’il puisse en dire – généreuse. Kaori soupira. Jamais elle n’oserait mettre un bustier à la Saeko, ce n’était pas son genre. Luttant intérieurement quelques secondes pour savoir si elle devait ou non se forcer à dépasser sa timidité pour mettre une tenue vraiment sexy, elle finit par y renoncer au souvenir d’une conversation qu’elle avait eue récemment avec Miki.  

– Je ne comprends pas... Alors que nos sentiments à tous les deux étaient devenus si clairs, rien n’a changé... Comme je continue à m’habiller comme d’habitude, tu crois que ça l’empêche d’être attiré vers moi ? Tu crois que je devrais m’habiller de manière plus féminine ?  

Miki avait plissé amèrement les lèvres. Sous l’apparente naïveté de la question, elle décelait une véritable détresse qui s’accentuait de jour en jour. Comme toujours dans ces cas-là, elle s’était employée de son mieux à réconforter son amie, occupée à noyer sa déprime dans du café.  

– Je ne pense pas que ce soit nécessaire, avait-elle dit en secouant négativement sa chevelure brune. Tout comme je ne pense pas que ce serait une bonne chose : c’est de toi que Ryô est amoureux, de toi et pas d’une autre Kaori... Si tu changeais, je me demande bien comment il réagirait...  

Kaori avait rougi, et plongé du nez dans sa tasse de café.  

– Peut-être, mais...  

– Et il a besoin de temps. N’oublie pas qu’il a toujours été un dragueur invétéré, et qu’il a du mal à rompre avec ses anciennes... habitudes.  

Les deux femmes s’étaient souries et Miki avait ajouté :  

– J’ai attendu Falcon plus de dix ans... Tu sais, j’ai l’impression qu’on savoure mieux le bonheur quand il s’est fait attendre.  

Un silence de complicité les avait unies, mais il avait rapidement été brisé par une voix féminine exaspérée venant de la rue.  

– Lâchez-moi ! Vous êtes collant ! !  

– Mais ne me dites pas ça... La colère ne sied pas à la beauté parfaite de votre visage... Hé hé hé... Si vous ne voulez pas de café, ce n’est pas grave, allons directement tirer un coup à l’hôtel !  

– Yaaaah ! ! Ne me touchez paaaas ! ! !  

Sur le point de se précipiter dehors pour donner à cet obsédé la correction qu’il méritait, Kaori s’était sentie retenue en arrière par deux mains vigoureuses. Abaissant son marteau, elle s’était retournée pour interroger du regard celle qui la retenait par les épaules.  

– Ne fais pas ça, c’est exactement ce qu’il espère que tu feras, avait dit Miki – décidément, Ryô exagérait, il n’aurait que ce qu’il méritait.  

– Mais...  

– Tu crois qu’il ne sait pas que tu l’observes ? Allons... Si tu veux vraiment avoir un conseil, Kaori, alors je vais te donner celui-ci : ignore-le, surtout quand il fait ses pitreries, et laisse-lui croire que tu te détaches de lui.  

Khu hu hu...  

Se surprenant à rire doucement toute seule, Kaori revint à la réalité. Elle n’avait pas eu de mal à mettre ce conseil en pratique, étant véritablement lassée de sa relation avec lui ; mais elle n’avait pas pensé que cette méthode pourrait porter ses fruits aussi vite...  

Elle acheva de sécher sa peau encore humide, puis passa dans la cabine où elle avait laissé ses sous-vêtements. A bien y réfléchir, elle allait mettre un de ses chemisiers habituels.  

Quand elle eut finit de s’habiller dans sa chambre, ses pas la conduisirent vers le fauteuil du salon, où elle s’affala, désœuvrée. Il n’était que quatre heures de l’après-midi, et il lui restait deux bonnes heures à tuer avant son retour ; aussi ce fut avec un réel plaisir qu’elle aperçut son carnet, posé négligemment par elle sur un coin de la table en verre un peu plus tôt. Allongeant le bras, elle s’en saisit avec l’intention de le ranger à sa place habituelle, puis laissa ses doigts – trop heureux de trouver une occupation – jouer machinalement avec. Tout à l’heure, un peu avant midi, elle était allée vérifier les messages à la gare de Shinjuku. C’était ce qu’elle faisait tous les jours, d’ailleurs, il n’y avait pas de raison qu’elle changeât ses habitudes aujourd’hui. Kaori n’avait fait qu’une entorse à son parcours quotidien : au lieu de passer par le Cat’s eye, elle l’avait soigneusement évité, ainsi que tous les lieux où elle aurait pu tomber sur Ryô. Elle s’était attendue à être déçue, comme toujours – aussi se préparait-elle pendant le trajet à ne rien trouver, cela lui permettait au moins d’atténuer la déception – mais elle avait finalement eu la bonne surprise de voir l’annonce.  

Elle finit par ouvrir son carnet à la dernière page utilisée, où elle avait noté exactement ceci :  

« XYZ Urgent Tel 401 655 0845» Le message était succinct, mais n’avait laissé aucun doute à son œil surentraîné : l’écriture était celle d’une femme. Kaori avait balancé une bonne dizaine de minutes pour savoir si elle allait ou non noter l’annonce, puis elle s’était décidée en songeant qu’après tout elle n’avait rien à perdre à vérifier si la personne en question était susceptible de ne pas exciter le premier nettoyeur du Japon – qui était aussi le premier libertin du monde. Dans le cas contraire (99.9 % de probabilité, hélas) elle arracherait la page de son carnet, la découperait en petit morceaux qu’elle brûlerait, puis récupèrerait les cendres avant de les éparpiller dans le vent du haut d’un gratte-ciel.  

Kaori referma le carnet d’un geste sec. La personne qu’elle avait obtenue à partir du numéro de téléphone indiqué était bien une femme, qui parlait le japonais à la perfection mais dont la voix contenait une pointe d’accent étranger. Elles avaient convenu d’un rendez-vous pour le lendemain matin, auquel rendez-vous Kaori n’allait que poussée par les innombrables factures qui s’entassaient depuis un mois : son instinct lui soufflait que leur cliente était une jolie femme, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute.  

Des minutes, puis des heures, passèrent ainsi, Kaori s’attachant à penser à des futilités qui la distrayaient de son attente. Quand la pendule murale marqua six heures, elle secoua sa semi-somnolence pour aller dans la cuisine préparer le dîner. Aujourd’hui avait beau ne pas être un jour tout à fait comme les autres, cela n’empêcherait pas Ryô de se bâfrer comme quatre, ainsi qu’à son habitude. Et, pour aujourd’hui, elle allait s’appliquer tout spécialement à lui préparer un repas délicieux, qui serait le reflet de ses sentiments. Elle doutait qu’il soit sensible à ce genre de détail, mais bon...  

Kaori venait de déposer sur la plaque de cuisson une casserole pleine de riz sauté au saumon quand elle se raidit brusquement. Le bruit était imperceptible, mais elle l’avait guetté tant de fois, angoissée à l’idée qu’un jour il ne revienne pas... C’était le bruit caractéristique de son pas dans l’escalier, juste avant qu’il ne rentre dans le salon en claquant la porte derrière lui. Elle étouffa sa respiration, attentive au moindre bruit, puis haussa les sourcils, perplexe. La porte n’avait pas claqué comme à son habitude, elle s’était contentée de faire un léger bruit, si léger qu’elle ne l’aurait sûrement pas entendu si elle ne s’y était pas attendue. Pourquoi...  

Refusant de laisser le malaise s’installer à nouveau en elle, Kaori chassa cette question de son esprit. Pour se décontracter, elle essaya de deviner combien de temps Ryô mettrait à la trouver dans la cuisine pour l’embrasser. Une vingtaine, une dizaine de secondes ? Moins, sans doute... Il allait arriver tout de suite, c’était sûr. Elle l’imaginait déjà arrivant sans bruit derrière elle, la saisissant par la taille tandis qu’elle sursauterait. Elle l’imaginait la retournant vers lui, plongeant ses yeux dans les siens pour déchiffrer leur message. Elle l’imaginait se pencher insensiblement sur elle et glisser doucement sa main contre sa nuque. Elle l’imaginait fermant lentement les yeux et faisant glisser sur ses lèvres la caresse de son souffle chaud, exquise esquisse de baiser. Elle l’imaginait...  

Kaori sursauta, et se retourna avec vivacité. La cuisine était encore déserte, pourquoi ? Pourquoi est-ce que rien ne se passait comme elle l’avait prévu ?  

Pincées fortement, ses lèvres blanchirent quand elle entendit le bruit étouffé d’une nouvelle porte, celle de la chambre de Ryô cette fois. Ainsi donc, il était rentré comme un voleur en l’évitant soigneusement ? Mais alors, pourquoi avoir eu ce comportement ce matin ? Enfin, l’aimait-il, oui ou non ?  

Avisant une chaise, Kaori s’en saisit machinalement et s’y assit. Elle se sentait sur le point de pleurer, et pressa ses doigts contre ses paupières pour les soulager. Quelle sotte elle avait été de croire qu’elle pourrait enfin être heureuse... Elle sentait une larme rouler sur sa joue quand une image s’imposa soudain à son esprit fatigué : la vision d’elle-même, nue, serrant les poings devant la glace et se promettant de tout faire pour attirer Ryô dans ses bras.  

Kaori rouvrit les yeux, durement. Jusqu’à présent, tout ce qu’elle avait fait pour changer leur relation était... Rien, elle n’avait strictement rien fait, ou peu s’en fallait. En tout cas, ça n’avait pas été suffisant. Ces derniers temps, elle s’était contentée de suivre les événements sans tenter d’influer directement sur leur déroulement, mais ça allait changer. Il allait voir qu’elle pouvait aussi être actrice, plutôt que simple spectatrice. Mais... Elle ne connaissait qu’une seule méthode pour y arriver.  

Elle hésita encore quelques secondes, ne sachant pas très bien jusqu’où elle oserait aller ; ensuite, ayant pris sa décision, elle vida son esprit de tout ce qui pouvait affaiblir sa résolution et se leva. Là, debout au milieu de la cuisine, elle se dévêtit totalement, puis remit son seul chemiser. Ce dernier descendait suffisamment bas pour épargner ce qu’elle n’avait pas sacrifié de pudeur, mais elle regretta tout de même de ne pas pouvoir l’étirer davantage d’un coup de baguette magique.  

Kaori eut une ultime hésitation puis, comme hypnotisée, elle quitta la cuisine à grandes enjambées mécaniques, plantant là ses autres vêtements mais aussi et surtout tout un passé de faiblesses et de tergiversations. Négligeant ou oubliant de frapper pour annoncer son arrivée, elle entra dans la chambre de Ryô au moment où celui-ci s’allongeait sur son lit. Repoussée d’un coup de pied, la porte se referma sur eux avec un bruit sec.  

 

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