Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 21 chapters

Published: 18-08-19

Last update: 07-09-19

 

Comments: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Chapter 7 :: Chapitre 7

Published: 24-08-19 - Last update: 24-08-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires ShaninXYZ, Didinebis et RKever. ^^ Bonne lecture

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 7  

 

Le lendemain matin les trouva enlacés et endormis malgré l’heure tardive. Ryo se réveilla aux bruits venant de la cuisine. Tenant Kaori contre lui, il déduisit qu’il s’agissait de Sayuri. Il hésita un moment à réveiller sa partenaire puis doucement laissa ses doigts remonter le long de sa colonne vertébrale, la tirant du sommeil.  

 

- Bonjour, l’endormie., dit-il, déposant un baiser léger sur ses lèvres.  

 

En temps normal, il aurait fait beaucoup mieux que cela mais pas aujourd’hui.  

 

- Bonjour., marmonna Kaori.  

- Si tu veux profiter de la journée avec ta sœur avant son entrée à l’hôpital, il faut te lever.  

- Quelle heure est-il ?  

- Dix heures.  

- Quoi ?, s’écria-t-elle, s’asseyant sur le lit d’un bond, exposant son corps dénudé au regard de Ryo.  

 

A la flamme de désir qui brilla soudain dans ses yeux, elle baissa les yeux et rougit violemment, attrapant le drap pour se recouvrir.  

 

- Dommage, la vue me plaisait énormément., murmura-t-il, la voix rauque.  

 

Il attrapa son poignet et l’attira dans ses bras, l’embrassant avidement, trouvant toujours le même répondant.  

 

- Dépêche-toi de filer sous la douche. Je te donne cinq minutes après je prends la place et, si tu y es encore, tant mieux pour moi., l’avertit-il, le regard pétillant.  

 

Il ne comprit pas les mots qu’elle bafouilla mais elle s’échappa en vitesse de ses bras, le faisant rire. Il aimait sa pudeur et sa timidité et était content que tout cela ne fut pas tombé en une nuit. Et quelle nuit, se dit-il… Le retour à la normale serait dur.  

 

- Je ne parle pas de toi., dit-il en soulevant le drap.  

 

Le temps imparti étant écoulé, il se leva et se dirigea vers la salle de bains.  

 

Sous la douche, Kaori commença à se laver rapidement. Ses gestes ravivant ceux de la nuit, les souvenirs affluèrent en mémoire, les sensations également. Elle hésita un moment à ralentir le mouvement et laisser une chance à Ryo d’arriver avant qu’elle ne fut sortie puis changea d’avis. Elle voulait donner du temps à sa sœur avant l’épreuve du lendemain et des semaines à venir. Elle eut juste le temps de s’entourer d’une serviette avant qu’il entra dans la pièce, nu sans aucune gêne.  

 

Elle s’esquiva, craignant une tentative de sa part pour la distraire, et fila dans sa chambre s’habiller. Elle enfila un short et un débardeur. Elle s’arrêta un moment devant le miroir et s’observa. C’était rare pour elle mais elle se sentait transformée et voulait savoir si c’était physique ou uniquement dans sa tête. Physiquement, rien n’avait changé… enfin rien de visible, sourit-elle. Le sourire toujours aux lèvres, elle descendit rejoindre sa sœur en cuisine.  

 

- Tu as tout préparé ?, s’étonna Kaori.  

- Oui. Je me doutais qu’après la nuit que vous avez passée, tu ne te lèverais pas aux aurores comme d’habitude., la taquina Sayuri.  

- Tu dois avoir faim., ajouta-t-elle, éclatant de rire en voyant sa sœur rougir.  

- Excuse-moi, je ne voulais pas te gêner mais c’était trop tentant., s’excusa-t-elle, la prenant dans ses bras.  

- N’en fais pas une habitude., marmonna Kaori, faussement fâchée.  

 

Elles commencèrent à petit-déjeuner, bientôt rejointes par Ryo. Ils discutèrent tranquillement de tout et de rien, Sayuri ne poussant pas le vice à taquiner le couple. Elle en avait eu suffisamment avec sa sœur. Elle les observa, souriant légèrement, calculer chaque geste pour paraître naturel, comme si rien n’avait changé entre eux. Dès qu’ils se touchaient, ils se fixaient d’un regard gêné chargé de désir et détournaient rapidement les yeux.  

 

- Vous ne blufferez personne ainsi. Vous calculez trop. Il ne vous faudra pas trente secondes pour être repérés par vos amis., leur dit-elle.  

- Je ne vous conseille pas de vous retrouver aujourd’hui ensemble à l’extérieur. Vous êtes beaucoup trop à fleur de peau.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent et durent admettre qu’elle avait raison.  

 

- Je vais faire le tour de mes indics aujourd’hui en ville. Vous faites quoi ?, leur demanda Ryo.  

- J’ai rendez-vous chez le Professeur puis je pensais que nous pourrions aller à la plage toutes les deux si tu en as envie, Sayuri.  

- C’est une bonne idée. Ca fait des années que je n’ai pas pris le temps de le faire.  

- Je dois me dépêcher ou je vais être en retard., fit Kaori se levant et débarrassant la table.  

- Laisse, je vais m’en occuper… Oui, moi., répondit-il offusqué par le regard surpris qu’elle lui adressa.  

 

Elles partirent toutes deux à la clinique du Professeur. Kaori était nerveuse : elle aurait préféré éviter cette confrontation mais tant qu’à faire les choses, elle voulait les faire bien. Malgré son côté dépravé, le Professeur était un excellent médecin et elle ne comptait pas avoir recours à un autre pour la suivre même si ça impliquait de lui montrer son intimité lors des examens et de l’accouchement. Lorsqu’elles arrivèrent, elles tombèrent sur Kazue.  

 

- Kaori, ça va ? Que fais-tu là ? Tu es malade ?, s’inquiéta-t-elle en l’examinant du regard.  

- Non, non, je viens pour un… examen de routine. Kazue je te présente ma sœur, Sayuri. Kazue est une de mes amies et la compagne de Mick., expliqua Kaori à sa sœur.  

- Mick, le dragueur à deux yens ?, s’étonna Sayuri.  

- Ah je vois que vous avez rencontré mon homme sous son plus mauvais jour. Il vous a importunée ?, demanda Kazue, tentant de réprimer un accès de colère.  

- Il va tâter de ma massue, celui-là.  

- Rien de bien méchant., répondit Sayuri, gênée.  

- Sayuri, tu peux m’attendre ici si tu veux. Je ne devrai pas en avoir pour longtemps. Tu peux visiter le jardin qui est de toute beauté., l’invita sa sœur, entrant dans la clinique.  

- Kaori, viens je t’attendais., lui fit le Professeur en la voyant arriver.  

 

Elle pénétra dans le bureau et eut l’occasion de tester sa nouvelle arme anti-pervers. Le vieil homme en mode libidineux reçut un yo-yo en plein œil.  

 

- C’était quoi ça ?, s’écria-t-il.  

- Ca remplace la massue mais il faut encore que je perfectionne ma technique., avoua Kaori, relativement satisfaite du résultat.  

- Quelle drôle d’idée… Et pourquoi faut-il remplacer ton objet fétiche ?, lui demanda-t-il.  

- Tu as un souci au poignet ou au dos ?  

- Non. Je vais avoir un bébé., lui répondit-elle soutenant son regard.  

 

Le Professeur la regarda avec des yeux grands comme des soucoupes et mit quelques instants à se remettre.  

 

- Tu… tu es enceinte ?, bafouilla-t-il, interloqué.  

- Pas encore, mais ça ne va pas tarder… enfin j’espère, ce qui explique ma présence ici. Je voudrais faire un bilan complet et avoir le nécessaire pour débuter une grossesse dans les meilleures conditions., lui demanda-t-elle.  

 

Il l’invita à passer à la table d’examen et commença à l’ausculter.  

 

- Pourquoi maintenant Kaori ? Ryo et toi vous êtes enfin ensemble ?, l’interrogea-t-il.  

- Ryo est au courant de ma décision mais nous ne sommes pas ensemble., réussit-elle à dire sans rougir ni baisser les yeux.  

- Ma sœur est mourante. C’était son idée d’avoir un enfant mais elle n’a pas pu et j’ai voulu prendre sa suite…, lui expliqua-t-elle.  

- Quel est le diagnostic ?  

- Cancer du col de l’utérus, une tumeur maligne. Les médecins lui donnent trois mois à vivre.  

- Je suis désolé. Tu me donneras le nom du cabinet qui s’occupe de ton insémination. Je veux pouvoir te suivre…  

- Ce ne sera pas une insémination. J’ai trouvé un donneur mais on fait ça naturellement., dit-elle en rougissant.  

 

Le Professeur fut surpris. Il ne s’attendait pas à cela venant d’elle. La relation qui existait entre les City Hunter était tellement forte qu’il ne la pensait pas capable d’aller voir ailleurs à moins que…  

 

- C’est Ryo le père ?, demanda-t-il, les yeux plissés.  

- Cet enfant n’aura pas de père., répondit-elle sans faillir malgré le coup au coeur qu’elle ressentit.  

- D’accord, disons le géniteur alors. Est-ce que c’est lui, Kaori ? C’est le médecin qui te parle. Tout ce que tu me diras, je ne le répéterai à personne ni ne l’écrirai dans ton dossier si tu le veux. Même pas au personnel médical si tu as peur que Kazue l’apprenne. Ca me faciliterait le suivi de savoir.  

 

Kaori pesa le pour et le contre. Elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance, qu’il n’était pas léger lorsqu’il s’agissait de sujets médicaux. Elle aurait aimé que Ryo fut là pour l’aider mais il ne l’était pas et elle devait se décider. Elle acquiesça.  

 

- Mais personne ne doit savoir., murmura-t-elle.  

- Je serai muet comme une tombe. Mais au moins je connais ses antécédents médicaux, son groupe sanguin et ça me permettra de prendre les mesures nécessaires le cas échéant. Allez, une prise de sang et je te libère avec un complément en acide folique et une prescription d’aspirine dosage bébé à prendre tous les deux jours.  

- De l’aspirine pour bébé ?, l’interrogea-t-elle surprise.  

- Oui, ça stimulera la circulation sanguine et favorisera l’implantation. Je suppose que tu veux tomber enceinte rapidement. Connaissant le géniteur, il y mettra toutes ces compétences alors autant favoriser les choses de ton côté également., déclara-t-il, un petit sourire aux lèvres.  

 

Elle prit l’ordonnance et la rangea dans son sac.  

 

- Je t’appellerai ce soir ou demain matin pour les résultats. Si tu as besoin d’une ordonnance complémentaire, je la faxerai à la pharmacie que tu m’indiqueras. Prends soin de toi., la salua le Professeur.  

- Merci. Si je ne décroche pas, laissez-moi un message et je rappellerai. Sayuri se fait opérer demain : je serai certainement à l’hôpital avec elle., le prévint-elle.  

- D’accord. Courage, Kaori.  

 

Elle lui fit un léger signe de tête et s’éloigna. Elle croisa de nouveau Kazue avant de sortir.  

 

- Ta sœur est dans le jardin. C’est vrai ce que m’a dit Mick : elle est condamnée ?, lui demanda-t-elle avec sollicitude.  

- Oui. Il ne lui reste que quelques mois.  

- Toi, tout va bien ? Je t’avoue que ça m’inquiète de te voir débarquer ainsi à la clinique., s’enquit-elle.  

- Sa maladie remet plein de choses en question. Elle a besoin de savoir que je vais bien. Si ça la rassure…, mentit Kaori.  

- Il faut que je te laisse. On va profiter d’une journée à la plage., lui dit-elle en s’éloignant.  

 

Kazue la regarda rejoindre sa sœur puis partir toutes les deux en voiture, ses pensées accompagnant son amie qui allait passer par des moments difficiles.  

 

La journée passa rapidement et les deux jeunes femmes avaient profité de la journée avec beaucoup de plaisir. Elles rentrèrent, le sourire aux lèvres, et, après une bonne douche, préparèrent le dîner avec beaucoup de complicité. Ce fut ainsi que Ryo les trouva et il se remémora instantanément la fois où il les avait ainsi surprises et la culpabilité et le désespoir qui l’avaient frappé. Il avait laissé volontairement Kaori dans l’ignorance pour son bien mais aussi pour le sien, évitant ainsi de la perdre. Aujourd’hui, elle savait et il savait qu’elle ne partirait pas mais Sayuri allait les quitter définitivement cette fois. Une nouvelle fois, il se demanda s’il avait fait le bon choix.  

 

- Tu as l’air soucieux. Ca va ?, lui demanda Kaori, le tirant de ses réflexions.  

- Oui. Tout va bien. Alors cette journée à la plage ?  

- Ca a fait un bien fou., s’extasia Sayuri qui avait pris de jolies couleurs, masquant sa pâleur.  

 

Le téléphone sonna, les coupant, et Kaori alla décrocher. Elle revint deux minutes après.  

 

- C’était le Professeur avec mes résultats d’analyse. Tout va bien. Ryo, je… je lui ai dit que tu étais le géniteur. Il avait besoin de savoir pour des raisons médicales., lui avoua-t-elle, craignant sa réaction.  

- Tu as bien fait. Le vieux schnock a bien des défauts mais il respectera le secret médical. Je lui fais confiance pour cela., la rassura-t-il.  

- Si on mangeait, j’ai faim., s’exclama-t-il théâtralement pour alléger l’ambiance.  

 

Ils dînèrent dans la bonne humeur, le nettoyeur taquinant Sayuri pour savoir si elle s’était faite draguer à la plage, si elle lui montrerait son bikini, si elle le laisserait lui passer de la crème solaire la prochaine fois sur tout le corps. Joignant l’image au son, il fit mine d’approcher les doigts d’elle et son nez fit la rencontre avec le nouveau jouet de sa partenaire.  

 

- C’était quoi ça, Kaori ?, grogna-t-il, frottant la zone douloureuse.  

- Comme je ne peux plus jouer avec mes massues, j’ai trouvé autre chose mais je ne suis pas encore tout à fait au point…, s’amusa-t-elle.  

- Il y a au moins du progrès dans un domaine. Je préfère me prendre un yo-yo qu’une massue quoique ça fait mal quand même.  

- Et attends, je n’ai pas encore inventé une version améliorée…, le taquina-t-elle.  

- Je ne doute pas que tu trouveras…, pipa-t-il, un sourire ironique aux lèvres.  

- Je vais vous laisser. J’ai mon sac à faire et je me lève tôt demain matin., grimaça Sayuri.  

- Tu veux que je te tienne compagnie cette nuit., lui proposa Kaori, soucieuse.  

- Non, ça va aller. Cette journée m’a épuisée. Je vais bien dormir, ne t’inquiète pas. Et tu as mieux à faire., murmura-t-elle à son oreille en l’embrassant sur la joue.  

 

Kaori ne put s’empêcher de rougir. Elle regarda sa sœur s’éloigner et débarrassa la table avant de faire la vaisselle. Elle était soucieuse. L’opération de Sayuri était anodine et le chirurgien doué mais cela n’annihilait pas les risques encourus. Elle mit quelques minutes à se maîtriser et reprendre le dessus. Elle repoussa ses craintes au plus profond : elle aurait tout le temps de tergiverser demain pendant l’opération. Quand elle eut fini, elle retrouva Ryo dans le canapé et s’assit à ses côtés. Ils regardèrent un moment la télé puis il l’éteint et se leva, lui tendant la main.  

 

- On a mieux à faire, non ?, lui dit-il, le regard brûlant.  

 

Elle acquiesça timidement et prit sa main. Il l’emmena dans sa chambre où il attaqua sans préambule les nerfs de son cou, la faisant frémir sur place.  

 

- J’en ai envie depuis ce matin. Qui aurait cru qu’une nuque puisse avoir un tel pouvoir érotique ?, murmura-t-il, glissant ses mains sous son débardeur pour le lui retirer.  

- Ta peau a un goût salé. Tu as nagé ?  

- Oui., souffla-t-elle, perdant pied sous l’attaque de ses lèvres.  

- J’aurais aimé te voir en bikini.  

- Tu vas me voir nue., répondit-elle, réprimant un gémissement quand ses mains remplacèrent son soutien-gorge.  

- C’est encore mieux., fit-il en la retournant et prenant possession de sa bouche.  

 

La suite se fit dans un relatif silence entrecoupé de gémissements et cris étouffés par les lèvres de l’autre. Ils s’endormirent repus et épuisés quelques heures plus tard.  

 

Au petit matin, Ryo se réveilla et regarda sa partenaire dormir un moment. Elle était paisible. Il aurait aimé lui accorder un peu de temps supplémentaire mais ils devaient accompagner Sayuri à l’hôpital. Il lui offrit cependant un réveil digne de lui et l’emmena sur les chemins du plaisir avant même de lui avoir dit bonjour. Se remettant de son vol plané, Kaori le regarda les yeux brillant, reconnaissante d’avoir vécu ce petit aparté avant l’épreuve de la matinée. Silencieusement, ils se levèrent et chacun leur tour se douchèrent. Kaori alla ensuite réveiller Sayuri qui dormait encore à poings fermés puis, pendant qu’elle se lavait, ils avalèrent une tasse de café pour l’une, un solide petit-déjeuner pour l’autre.  

 

- Tu dois manger quelque chose, Kaori.  

- J’ai l’estomac noué.  

- Tu ne peux pas commencer à faire des impasses.  

- Je mangerais après l’opération, promis. Là, c’est juste impossible., lui dit-elle.  

 

Il abandonna. Peu après, ils partirent à l’hôpital. Rapidement, le chirurgien passa et Sayuri fut emmenée en salle d’opération. Kaori se posta à la fenêtre de la salle d’attente, perdue dans ses pensées. Ryo s’était assis dans un siège et feuilletait un magazine, enfin si rester une heure sur la même page pouvait s’appeler feuilleter… Il gardait un œil vigilant sur sa partenaire, prêt à réagir si le besoin s’en faisait sentir mais elle ne flancha pas. Au bout d’une heure, il la rejoignit. Les chirurgiens commençaient à sortir des opérations courtes et la salle se vidait et se remplissait des familles d’autres patients.  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. J’ai commencé par prier Hide qu’il veille sur elle puis après c’est le vide. Je n’arrive pas à réfléchir., murmura-t-elle.  

- Viens t’asseoir. Tu es livide.  

 

Il ne lui laissa pas le temps de protester et l’emmena s’asseoir de force. Il prit place à ses côtés et posa un bras sur le dossier du siège derrière elle. Elle s’adossa et posa la tête sur son bras, trouvant un peu de réconfort. Une demie-heure plus tard, le chirurgien de Sayuri apparut enfin.  

 

- Mademoiselle Makimura, nous avons fini. L’opération s’est bien passée mais nous avons dû effectuer des prélèvements sur des zones qui nous ont paru suspectes. Votre sœur est en salle de réveil. Nous la remonterons dans deux heures dans sa chambre.  

- Merci docteur., répondit Kaori, soulagée de savoir sa sœur sortie de l’opération.  

- Allez viens. On a deux heures devant nous. On va aller au Cat’s et tu vas avaler quelque chose.  

- Mais…  

- Tu n’as plus d’excuses., lui dit-il d’un ton qui n’admettrait aucune contradiction.  

 

Elle le suivit. Arrivés au Cat’s, ils prirent leur place habituelle. A la demande de Ryo, Miki sortit une assiette du plat froid qu’elle avait prévu de servir au café le midi et la servit à Kaori. Elle picora du bout des lèvres, digérant la nouvelle que le chirurgien leur avait donnée, que des zones suspectes avaient été détectées, ce qui signifiait que peut-être le cancer s’était étendu. Elle essayait de ne pas tirer de plans sur la comète mais c’était dur. Elle avait peur de manquer de temps, peur que la maladie fut plus forte, peur que Sayuri ne baissa les bras…  

 

- Ta sœur est forte, Kaori, comme toi., intervint soudain Umibozu avant de reprendre l’essuyage de son assiette.  

- Merci Umi., murmura-t-elle après l’avoir fixé un moment.  

 

Son intervention avait brisé le cercle de ses pensées et recadré les choses sur le plus important : leur espoir. L’espoir de voir cet enfant ne fut-ce qu’une fois toutes les deux ensemble était leur force. Elle sentit son moral remonter légèrement et son esprit combatif reprendre de l’ampleur. Elle ne la laisserait pas baisser les bras. Elle serait là à chaque étape. Chaque fois qu’elle devrait aller à l’hôpital pour ses séances de radiothérapie, chimiothérapie ou curiethérapie, elle serait là.  

 

Miki et Ryo se regardèrent, surpris, ne comprenant rien à ce qui venait de se passer. Le plus important était que Kaori semblait aller mieux.  

 

Soudain, la porte s’ouvrit et Mick s’élança dans les airs en direction de sa cible préférée. La bouche en coeur, les vêtements volant dans les airs, il fonçait droit sur Kaori, mokkori en action. Affinant sa technique, elle réussit à toucher l’endroit exact qu’elle visait. L’américain retomba par terre se tenant l’entrejambe, la larme à l’oeil.  

 

- Yes ! Je m’améliore., exulta-t-elle.  

- Pourquoi tant de haine ma douce ? Et ma massue, elle est où ?, s’enquit-il, déçu.  

 

Kaori sentit tous les regards posés sur elle, attendant son explication. Même Ryo semblait intéressé alors qu’il savait.  

 

- Je teste d’autres moyens de défense… pour garder un effet de surprise...parce que tout le monde est habitué à ma massue., se justifia-t-elle, le rose aux joues.  

- C’est une bonne idée, ma douce. Tu te débrouilles bien…, la rassura Mick, se frottant l’entrejambe en grimaçant.  

- C’est plus petit, zone d’impact plus réduite donc impact concentré. Ca fait mal, hein ?, se moqua Ryo.  

- Tu y as goûté aussi ?, s’enquit Miki.  

- Oui, en plein nez.  

 

Kaori consulta sa montre et se leva, reprenant son sac à main.  

 

- Merci, les amis. Ca m’a fait du bien de vous voir. Je vais retourner voir Sayuri.  

- Embrasse-la pour nous., lui fit Miki.  

- Merci, Miki.  

- Je t’accompagne., l’informa Ryo, attrapant ses clefs sur le comptoir.  

- Tu n’es pas obligé…  

- Et laissez ma belle Sayuri loin de son étalon. Ce serait dommage. Aïe !, cria-t-il, se frottant la cuisse.  

- Mince, loupé., marmonna Kaori, rangeant son nouveau jouet.  

- Tu voulais casser mon outil de travail ?, la sermonna-t-il dans la voiture, à l’abri des oreilles indiscrètes.  

- Il s’est déjà pris un nombre incalculable de massues et n’en a pas souffert, alors un malheureux yo-yo…  

- Donc tu l’as trouvé en forme., la taquina-t-il.  

 

Elle rougit violemment. Ses massues lui manquaient…  

 

- Cesse de le personnifier et roule. Je voudrais voir ma sœur., ronchonna-t-elle.  

 

Ryo se mit à rire : il aimait son côté grincheux. Le contraste était saisissant avec sa douceur et bonne humeur habituelles. Ils arrivèrent rapidement à l’hôpital et retrouvèrent Sayuri qui venait juste d’être remontée. Après une heure passée en leur compagnie, Ryo les laissa seules, leur accordant du temps en privé. Il revint en fin d’après-midi récupérer sa partenaire.  

 

- Comment va-t-elle ?  

- Elle est fatiguée et déprimée. Elle se sent moins femme., répondit-elle, la voix lasse.  

- J’ai tenté de lui remonter le moral mais je ne suis pas sure d’y être arrivée.  

- Laisse-lui le temps de récupérer., lui dit-il.  

- Et toi, comment tu te sens ?, lui demanda-t-il sans réfléchir.  

 

Elle le regarda surprise. Depuis quand s’inquiétait-il de comment elle allait ? Il s’arrangeait pour s’occuper d’elle sans un mot mais il ne lui posait que rarement la question. Devait-elle y voir un signe que les choses pouvaient évoluer entre eux ? Pouvait-elle voir une lueur d’espoir que son enfant devint leur enfant ? Trop fatiguée pour maîtriser ses traits, Ryo lut toutes ses interrogations sur son visage et se sentit obligé de remettre les choses en place.  

 

- Si je te demande cela, c’est pour savoir si j’aurai ma soirée libre ou non., lui lança-t-il.  

- Si tu veux sortir, sors. Rien ne t’oblige à me faire l’amour après tout., répondit-elle d’un ton acerbe, réprimant les larmes qui lui montaient aux yeux.  

 

Elle était déçue et fatiguée. Elle aurait aimé sentir ses bras autour d’elle cette nuit, qu’il lui fit perdre la tête au point d’oublier cette journée, ne pas devoir l’imaginer dans les bras d’une autre…  

 

Ils montèrent à l’appartement et dînèrent en silence. L’air était tendu. Après avoir fini de nettoyer la cuisine, Kaori monta prendre une douche. Elle tenta d’oublier son inquiétude et sa déception. Elle sentit soudain deux bras enlacer sa taille et un corps se coller au sien. Il n’était pas sorti... 

 


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