Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 21 chapters

Published: 18-08-19

Last update: 07-09-19

 

Comments: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Un couple à part

 

Chapter 20 :: chapitre 20

Published: 06-09-19 - Last update: 06-09-19

Comments: Bonjour, voici l'avant dernier chapitre de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 20  

 

En pleine nuit, le téléphone sonna à l’appartement et réveilla Ryo. Bien éveillé – c’était l’effet que pouvait avoir un appel à une heure aussi indécente-, il décrocha, assis dans le lit.  

 

- Saeba.  

- C’est l’heure., lui dit simplement le Professeur avant de raccrocher.  

 

Ces quatre mots résonnèrent en lui comme l’annonce d’un grand changement. Kimi allait naître… Il rejeta les draps en quatrième vitesse, fila sous la douche, histoire d’être d’attaque pour l’évènement, s’habilla et courut presque jusqu’à la porte. La refermant derrière lui, il s’immobilisa un instant observant cet appartement. Ce qui n’avait été qu’un toit pour s’abriter du mauvais temps, un endroit pour dormir, s’était peu à peu transformé en un lieu de vie chaleureux. Il s’y sentait bien et ne voudrait plus en changer pour rien au monde. Il avait juste hâte de revenir avec ses deux femmes, de retrouver le foyer que Kaori avait réussi à créer malgré lui pour lui, pour eux. Ils en étaient partis à deux, ils y reviendraient à trois. Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres et il ferma la porte.  

 

Une demie-heure plus tard, il avait passé une blouse et se tenait aux côtés de sa femme. La tenant par la main, il l’encourageait à continuer malgré la fatigue. Le Professeur lui avait expliqué que les premières contractions étaient apparues dans la soirée mais, comme cela était déjà arrivé et que ça passait, elle ne l’avait prévenu que lorsque la douleur avait augmenté et que l’espacement était devenu régulier et se réduisait.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda-t-il avec sollicitude.  

 

Le Professeur leva un sourcil, plaignant son manque d’expérience en la matière, s’attendant à la répartie cinglante de la jeune femme. Il en avait vu passer des femmes enceintes et généralement cette remarque-là était très mal accueillie et suivie d’une réponse avec pas mal de noms d’oiseaux à l’encontre du futur papa.  

 

- Super, c’est la forme…, répondit-elle en grimaçant sous l’effet d’une contraction.  

- Je suis crevée, on me comprime l’utérus régulièrement comme si c’était un ballon de baudruche à dégonfler, sans le bruit heureusement. Mon intimité est exposée, mon dos me fait un mal de chien et lui…, dit-elle en pointant un doigt rageur vers le Professeur qui ne s’en offusqua pas.  

- Me dit que je dois encore attendre pour avoir ma péridurale. Ce n’est pas quand elle sera sortie qu’il faudra me la faire., ragea-t-elle.  

- Tout va bien quoi…, pipa Ryo qui se recroquevilla sous le regard noir qu’elle lui lança.  

- Je vais voir où ça en est., dit le médecin, cachant son sourire.  

 

Ryo surveilla suspicieusement le vieillard qui auscultait l’intimité de sa compagne, s’apprêtant à agir s’il montrait le moindre signe de perversion.  

 

- Tu es à quatre centimètres. Ca a bien progressé, on va pouvoir poser la péridurale. Ryo, tu l’aides à se mettre en position assise., lui demanda-t-il, s’installant de l’autre côté du lit.  

 

Il les guida pour qu’elle prit la bonne position et, cela fait, inséra l’aiguille puis le cathéter. Il régla le dosage et lentement elle sentit un léger fluide froid dans le bas du dos mais également un léger vertige. Elle ferma les yeux et s’agrippa vaguement à Ryo  

 

- Ca va ?, lui demanda le médecin.  

- J’ai un peu la tête qui tourne., murmura Kaori, pâle.  

- Allonge-toi, ça va passer. Certainement un malaise vagal.  

 

Tous les deux l’aidèrent à reprendre sa position puis le Professeur les laissa seuls. L’anesthésiant fit doucement son effet et la douleur s’atténua. Elle ne sentait plus que son ventre qui se contractait à intervalles réguliers et la fatigue qui commençait à prendre le dessus.  

 

- Tu es prête ?, lui demanda Ryo.  

- Je crois oui. Je suis contente d’avoir réussi à la tenir quatre semaines de plus, que ses poumons soient prêts à fonctionner…  

- D’avoir eu le temps de remonter un peu la pente aussi, non ?  

 

Elle le regarda, un éclair fugitif de tristesse dans les yeux. Sayuri lui manquait terriblement comme Hide. Elle aurait aimé les avoir à ses côtés et partager cette joie avec eux. Tout doucement elle faisait le deuil de sa sœur. Les larmes s’étaient espacées, les souvenirs qui l’avaient fuie les premiers jours étaient revenus progressivement, réussissant à la faire sourire. Elle pouvait désormais penser à sa sœur en restant à peu près sereine, comme elle y était parvenue pour son frère. Ils étaient tous les deux ensemble là-haut et elle se plaisait à les imaginer se chamaillant, lui placide, elle plus explosive, mais elle ne doutait pas d’une chose : ils s’entendaient. Cette pensée suffisait à l’apaiser.  

 

- Oui. Merci d’avoir été là pour moi, Ryo., murmura-t-elle en prenant sa main.  

- Tu n’imagines certainement pas le bien que tu m’as fait. Sans toi, Kimi serait déjà là et ce serait très dur.  

- Ouais, tu lui expliqueras que trois heures du matin, ce n’est pas une heure pour un réveil. Il ne faudrait pas qu’elle en fasse une habitude…, maugréa-t-il, bougon.  

 

La lueur dans ses yeux démentait son attitude et elle sourit, consciente de son subterfuge.  

 

- Elle risque de se réveiller la nuit au début, tu sais, et peut-être d’inverser le jour et la nuit., le prévint-elle.  

 

Il la regarda les sourcils froncés puis se détendit.  

 

- Hors de question. J’ai mieux à faire de mes nuits que de me lever…, dit-il.  

- Je sais, Ryo. Tu n’auras rien à faire. C’est ma fille. Je m’en occuperai., se résigna Kaori.  

- C’est le marché qu’on avait dès le départ. Je ne compte pas m’y soustraire. Tu n’auras pas à t’occuper d’elle.  

- Qui te parle de cela ? On va mettre les points sur les i, c’est tout., déclara-t-il.  

 

Il baissa le drap qui recouvrait son ventre et s’émerveilla une nouvelle fois des miracles de la nature. Il se souvenait parfaitement de la minceur de Kaori et la voir avec cette rondeur-là le surprenait toujours autant.  

 

- Tu n’as pas mal ? Ton ventre est tellement… rond.  

- Je suis énorme, tu veux dire…, soupira-t-elle, craignant de ne plus lui plaire.  

- Non, je trouve ça merveilleux mais je pouvais presque faire deux fois le tour de ta taille avant alors j’imagine que ça ne doit pas être agréable ou confortable tous les jours., dit-il, posant une main sur l’arrondi.  

- C’est vrai mais heureusement je suis au bout. Le mal de dos ne me manquera pas., plaisanta-t-elle.  

 

Il compatit. Dans quelques heures, ce ventre rond n’existerait plus. Le bébé serait là et la vie prendrait un nouveau cours. Il baissa la tête et la posa doucement là où était la petite.  

 

- Kimi, princesse, tu vas écouter papa : je te préviens que les folles nuits, que tu sois bébé ou adolescente, ce sera niet. La nuit, c’est fait pour dormir, pas pour embêter tes parents. Papa et maman auront mieux à faire que de te donner des biberons et changer tes couches. Papa et maman ont plein de nuits mokkori à rattraper., dit-il à sa fille, son coeur faisant un bond dans sa poitrine.  

 

Il n’avait pas prémédité ses paroles. Elles étaient sorties naturellement et il s’en sentait léger. Il entendit un sanglot à ses côtés et se tourna pour regarder sa compagne qui pleurait, souriante et émue.  

 

- Tu le penses ?, lui demanda-t-elle, la voix tremblante.  

- Oui. Ca m’aura pris sept ans pour accepter ce que nous étions et neuf mois pour elle mais je pense chaque mot, Kaori. Tu vas mettre au monde notre enfant et nous rentrerons à la maison en famille. Je ne veux plus perdre de temps avant de vous aimer.  

- Je t’aime, Ryo. Si tu savais comme je t’aime…, murmura-t-elle.  

 

Il s’assit à ses côtés et l’attira doucement dans ses bras.  

 

- Il faudra qu’on aille brûler des tonnes de bâtons d’encens au temple parce que ton frère doit me maudire de là où il est.  

- Je ne pense pas et au pire Sayuri lui remettra les idées en place., plaisanta-t-elle.  

- T’imagines s’ils tombent amoureux l’un de l’autre ?, lui demanda Ryo, à moitié sérieux.  

- Non, Hide aimait trop Saeko. J’aurais aimé qu’il soit là, Ryo.  

- Moi aussi. Mais peut-être qu’on n’en serait pas là si c’était le cas. Tu mènerais certainement une vie normale loin de moi…  

 

Elle le regarda et comprit le sens de son propos. Elle posa la tête sur son épaule, rassurée et confiante en l’avenir.  

 

- Tu devrais peut-être essayer de dormir un peu. Je reste là, Kao.  

 

Elle ferma les yeux et, sans vraiment dormir, somnola un moment. Elle entendait tous les bruits, sentait les contractions augmenter en puissance et cadence, mais, pendant un long moment, fut incapable d’ouvrir les yeux. Ce fut une contraction violente suivie de la sensation humide et chaude sur ses jambes qui la tirèrent de son état d’inconscience.  

 

- Appelle le Professeur, Ryo. Je viens de rompre la poche des eaux., souffla-t-elle, gérant la contraction.  

 

Deux minutes après, le médecin pénétra dans la pièce. Il souleva le drap, l’examina, regarda les tracés.  

 

- On y est presque. Tu es à neuf centimètres. Le col est totalement effacé. Comment sont les contractions ?  

- Fortes.  

- Tu as envie de pousser ?  

- Oui., dit-elle alors qu’une nouvelle contraction arrivait.  

- Ne le fais pas encore. On va te positionner d’abord. Je vais appeler Kazue pour qu’elle s’occupe du bébé. En attendant, tu respires., lui conseilla-t-il en s’absentant.  

- J’vais lui en coller du respire, moi., bougonna-t-elle, sous le coup de la douleur.  

 

Ryo faillit sortir une plaisanterie mais, en voyant son regard noir, s’abstint. Il n’avait pas envie de se retrouver sous le feu de sa colère.  

 

- J’ai dormi combien de temps ?, demanda-t-elle, calmée à la fin de la vague.  

- Deux heures, je pense. Regarde, le jour commence à se lever.  

- Oui, c’est… oh mon dieu, Ryo, elle est là !, paniqua Kaori, sentant la tête se présenter.  

- Reste calme., lui conseilla-t-il.  

- Calme ? Tu veux que je reste calme alors que ta fille est entre mes jambes et que mon idiot de médecin n’est pas là ! Elle ne va jamais réussir à passer par là ! Il est où le Professeur ?, s’énerva-t-elle.  

- Je vais le chercher ! Ne bouge pas !, paniqua Ryo.  

- Tu veux que j’aille où, crétin ? J’ai ta fille entre mes jambes.  

- Ce n’est pas que ma fille. C’est la tienne aussi. C’est toi qui l’a voulue, je te signale !, lui asséna-t-il.  

 

Il s’en voulut de l’agressivité de sa voix mais il était stressé par la rapidité soudaine des choses et le Professeur qui ne revenait pas. Il ne voulait pas être celui qui accoucherait Kaori.  

 

- T’avais pas l’air mécontent de me foutre ton mokkori là où elle passe actuellement. C’est toi qui m’a proposée de me la faire alors assume !  

- Mais c’est ce que je fais !  

- Alors va chercher le doc tout de suite ou je te coupe le mokkori dès que je peux me lever ! Je te jure que…  

 

Elle s’interrompit en pleine phrase, un masque de douleur s’imprimant sur son visage. En moins de deux secondes, la dispute était oubliée et Ryo lui tenait la main. Le Professeur revint au même moment, suivie de Kazue.  

 

- Ok. Tiens encore une petite minute, Kaori.  

- Vous étiez où ?, grogna-t-elle.  

- J’avais une autre future maman à gérer., répondit-il en lançant un regard sévère à son infirmière, penaude.  

 

Il avait dû aller la chercher au fin fond du placard à balais où elle se cachait pour manger et ne plus souffrir les remarques de son patron et de son compagnon sur le fait qu’elle avait déjà pris trop de poids à seulement quatre mois de grossesse. Kazue rougit.  

 

- J’avais faim., répondit-elle piteusement.  

- T’attendrais pas des jumeaux ?, ironisa Ryo.  

 

Kazue se mit à pleurer et il se prit un plateau en inox sur le coin de la tête, gentiment lancé par sa compagne.  

 

- Solidarité féminine., lui dit-elle, lui lançant un regard noir.  

- Doc, dites-moi que je peux pousser. Ca recommence., grimaça-t-elle.  

 

Au même moment, il mettait son deuxième pied dans l’étrier et l’aidait à glisser un peu plus au bord du lit.  

 

- Tu peux y aller. Tu sens où elle est ?  

- Oui.  

- Alors tu te concentres sur ce point-là. Je vois sa tête, Kaori. Quand tu veux.  

 

Dès lors les contractions s’enchaînèrent rapidement. Le sérieux était revenu dans la pièce. Kazue attendait, une serviette entre les mains. Ryo tenait la main de sa compagne et l’encourageait. Le Professeur veillait la progression du bébé, ordonnant à Kaori de cesser de pousser lorsque la tête fut sortie pour vérifier la position du cordon puis la guidant pour les derniers efforts et la maman écoutait religieusement chaque directive, poussant de toutes ses forces à chaque contraction.  

 

C’était une sensation étrange de sentir le bébé évoluer vers la sortie. Les premières heures du travail lui avaient semblé interminables et soudain tout s’accélérait et, moins de dix minutes après le retour du Professeur, il lui mit sa fille hurlant sur le ventre, la recouvrant d’un drap et l’essuyant doucement.  

 

Le couple observa sans y croire ce bébé qu’ils avaient conçu et aimé, cette petite fille qui s’égosillait et qui devenait enfin une réalité. Ce petit moment qui leur parut une éternité ne dura que quelques secondes en réalité puis Kaori enlaça sa fille en l’appelant doucement par son prénom. La fillette se calma rapidement et tourna le visage vers la source de la voix. Elle ouvrit doucement les paupières, découvrant deux onyx. Kaori et Ryo s’observèrent en souriant légèrement. C’était râpé s’il voulait encore garder le secret.  

 

Le nettoyeur caressa du bout des doigts le front de sa fille et toucha quelques cheveux épargnés par les traces de sa naissance. Il était ému, les larmes au bord des yeux. Il la trouvait magnifique, aussi belle que sa mère. Il était heureux de pouvoir enfin la voir, savoir qu’il pourrait bientôt la tenir dans ses bras. Soudain devoir se lever la nuit n’avait plus aucune importance : il savait qu’il ferait tout ce qui serait nécessaire pour son bien-être. Elle était la deuxième femme de sa vie. Kaori lui avait apporté l’amour et l’humanité, Kimi lui apportait la rédemption, un futur où joie et amour se côtoieraient.  

 

- Elle est belle, Kaori. Elle a tes cheveux et ton nez., dit-il, caressant le bout tendrement.  

 

Kaori le regarda tracer chaque contour de son visage avec amour. Il ne se cachait pas et montrait toute la tendresse qu’il ressentait, toute l’émotion qu’elle éveillait en lui. Il ne lui avait jamais semblé aussi fragile et aussi fort à la fois et elle se sentait un peu ainsi également. Kazue approcha doucement.  

 

- Je vais l’emmener pour la peser, mesurer et lui faire sa toilette. Ryo, tu veux venir avec moi ?, lui demanda-t-elle.  

 

Déchiré, il regarda Kaori. Elle lui sourit tendrement et acquiesça.  

 

- Vas-y. Je pense qu’on n’a pas tout à fait fini ici., lui dit-elle.  

 

Ils sortirent avec le bébé et le Professeur se tourna vers Kaori. La délivrance se passa bien et, après examen, il la débrancha de tous les appareils et perfusions.  

 

- Les effets de la péridurale s’estomperont d’ici une petite heure. On te ramènera dans peu de temps dans ta chambre. Essaye de te reposer un peu, Kaori.  

- Merci Professeur. Merci pour tout., lui dit-elle en lui prenant la main et la serrant légèrement.  

- De rien. Ryo est comme un fils pour moi. Ce bébé… c’est un grand signe d’espoir pour moi et qu’il l’ait accepté, ça vaut tous les sacrifices et efforts qui ont été faits. Tu es la meilleure chose qui lui soit arrivé et je te suis infiniment reconnaissant de t’être accrochée malgré son comportement.  

- Je l’aime. Il vaut la peine que je me batte pour lui et je ne regrette rien.  

- Repose-toi. Tu vas en avoir besoin dans les jours à venir. Je n’autorise les visites qu’à compter de cette après-midi. Nul doute que tu auras du monde mais pense à toi et à Kimi avant tout. Plus vous serez sollicitées, plus elle risque d’être énervée.  

- D’accord., murmura-t-elle, luttant contre le sommeil.  

 

Dans la nurserie, Ryo regardait Kazue manipuler le bébé pour le peser, mesurer et craignait à chaque geste qu’elle la blessa. Il savait que c’était stupide mais c’était un bébé et sa fille par dessus tout. Lorsqu’elle la piqua pour déterminer son groupe sanguin, Kimi pleura et il se retint de se fâcher, caressant seulement son front, ce qui l’apaisa. Kazue ne dit rien, mais intérieurement elle était impressionnée et envieuse : elle espérait que Mick serait également ainsi avec leur enfant. Quand vint le moment de la laver, elle se tourna vers Ryo et lui tendit la petite.  

 

- Non, non, non. Fais-le. Je vais la casser., tenta-t-il, stressé.  

- Elle ne risque rien. Prends-la en dessous de la tête et des fesses. Quand elle sera dans l’eau, tu passes ta main sous son aisselle, ton poignet tiendra sa tête. Elle va chouiner mais c’est normal. Elle sort d’un bain à trente sept degrés alors, même s’il fait bon actuellement, elle n’appréciera pas.  

 

Il la regarda peu convaincu mais s’exécuta. Kimi leur fit part de son mécontentement puis se calma au toucher délicat de Ryo. Quand elle fut propre, il la sortit et la posa sur le matelas à langer, la séchant délicatement. Son amie lui montra comment mettre la couche, soigner le cordon puis l’habiller, le laissant effectuer les gestes. Quand il eut fini, il regarda Kimi et se sentit fier de ce qu’il avait effectué. Elle ouvrit les yeux et sembla le regarder un moment, ce qui le remua, puis soudain elle bâilla et referma les yeux.  

 

- Kaori a certainement envie de voir sa fille. Si tu la lui ramenais ?, proposa Kazue.  

 

Il retourna avec son précieux fardeau dans les bras auprès de sa femme. Il sentait la chaleur du bébé contre lui, son petit corps se soulever au rythme de sa respiration et son coeur battre. Kimi semblait sereine et dormait paisiblement contre lui et il se sentit apaisé. Il rentra dans la salle et vit les infirmiers aider Kaori à se mettre dans un fauteuil. Lorsqu’elle les vit, son regard se posa, plein de convoitise, sur le bébé dans ses bras et, souriant bien qu’un peu jaloux, il le lui donna.  

 

- Elle va bien ?  

- Cinquante et un centimètres pour deux kilos huit cent grammes. Un peu légère mais en pleine forme.  

 

Kaori fut installée dans sa chambre. Allongée sur son lit, elle regardait sa fille, les yeux brillant d’une douce lueur.  

 

- Tu es heureuse ?, lui demanda Ryo, caressant sa joue du pouce.  

- Oui, je ne pouvais rêver mieux. Et toi ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

- Je ne rêvais pas d’avoir un enfant mais c’est bien quand la réalité dépasse les rêves, non ?, lui répondit-il en souriant.  

- Merci Kaori, merci d’avoir accepté ma proposition, merci de m’avoir donné ton coeur et cette merveilleuse petite fille.  

 

Elle le regarda amoureusement, les larmes aux yeux. Elle voulait son bonheur et y avait contribué. Il avait réussi à maîtriser ses peurs et à se donner la chance de pouvoir aimer et être aimé. Brisant ce beau moment de tendresse et de partage, elle ne put contenir le bâillement qui la prit, ce qui fit rire son homme. Ryo se leva et prit le bébé qu’il déposa dans le berceau.  

 

- Tu dois dormir maintenant. Je vais prévenir nos amis qu’ils peuvent venir vous voir cette après-midi, une heure pas plus, et je reviens. Je ne veux plus voir ces jolis yeux à mon retour., murmura-t-il contre ses lèvres avant de l’embrasser.  

 

Elle retourna son baiser avec passion et le regarda s’éloigner avant de se tourner légèrement vers le berceau et de fermer les yeux, sombrant dans un profond sommeil. Lorsqu’elle se réveilla plusieurs heures plus tard, Ryo tenait le bébé dans les bras.  

 

- Tu tombes bien. Elle a faim., lui dit-il en la lui tendant.  

- Je ne savais pas si tu voulais l’allaiter ou lui donner le biberon. Kazue a ramené le nécessaire.  

- Biberon. Avec notre mode de vie, je ne peux pas la faire dépendre de moi pour l’alimentation., répondit-elle.  

 

Kimi s’endormit sur sa pitance. Se sentant moite, la jeune maman décida de prendre une douche et en sortit revigorée, un peu moins courbaturée. Elle n’eut que quelques minutes de répit avant de recevoir la visite de ses amis, les mains remplies de fleurs, ballons et autres cadeaux. Miki et Eriko s’extasièrent devant le bébé, Saeko la regarda avec un air attendri mal caché sous une indifférence feinte. Umi et Mick se tinrent éloignés de la petite chose fragile. Kazue rentra peu après.  

 

- J’ai les résultats du groupage sanguin. Elle est B-. C’est un groupe rare.  

 

Kaori et Ryo se regardèrent. Elle était du groupe O- et Ryo AB-. Ca faisait deux faisceaux de présomption avec la couleur de ses yeux.  

 

- Elle doit tenir ça de son géniteur., ajouta Kazue.  

- C’est sûr., pipa Kaori, les joues rosies.  

- En parlant de lui, tu n’as jamais eu de nouvelles ?, demanda Miki, curieuse.  

 

La jeune maman ne savait pas quoi répondre. Ils n’avaient pas encore discuté de la nouvelle position de Ryo par rapport à Kimi et de savoir s’il voulait en parler à leurs amis.  

 

- Si elle en a eu., répondit Ryo, un léger sourire aux lèvres.  

- Non ? Il a osé. Qu’est-ce qu’il voulait ?, demanda Mick, d’une voix dure.  

- Remettre le couvert., l’informa son ami.  

- Dis-moi que tu l’as tué, ratatiné, trucidé., gronda l’américain, les yeux lançant des éclairs.  

- Je n’ai pas encore de tendance masochiste… enfin physiquement parlant. Je suis un adepte de l’autoflagellation mentale, c’est déjà bien suffisant et dur pour l’entourage., ironisa-t-il.  

 

Ryo regarda son ami assimiler ses paroles mais ce fut Saeko la plus rapide, talent d’inspectrice retorse obligeant.  

 

- Alors c’est toi le géniteur et père de Kimi. J’en connais un qui doit grommeler là où il est., pipa-t-elle.  

- Espèce de salaud !, gronda Mick, très fâché.  

- Tu m’as laissé lui dire toutes ces horreurs alors que tout ça c’était de ta faute., expliqua-t-il en colère.  

- Non, Mick. Ce n’était pas de sa faute. C’est moi qui voulais un enfant et il m’a donné mieux que cela : j’ai pu porter l’enfant de l’homme que j’aime, même si je devais le cacher, et non celui d’un inconnu.  

- Pourquoi tu ne pouvais pas assumer de suite, Ryo ? Regarde-toi maintenant, je ne t’ai jamais vu aussi heureux et serein alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?  

- Tu ne comprends pas, Mick ? Pourtant, tu le devrais au moins en partie. Ce n’est pas compliqué de faire un enfant, c’est même très plaisant. Ce qui est dur, c’est d’assumer la peur qui naît avec, la peur d’aimer et de perdre, la peur de ne pas être à la hauteur, de mal faire. Prendre la responsabilité de quelqu’un quand on a été habitué à vivre seul et à n’engager que sa vie, de l’exposer au danger, c’est un horrible dilemme. J’ai vécu sept ans avec, sept ans avant de m’apercevoir qu’au fond cette peur m’empêchait de vivre, sept ans pour accepter le choix d’une adulte. Il m’a fallu un peu de temps pour accepter et apprivoiser la peur d’y mêler également un enfant.  

 

Il le laissa méditer ses paroles quelques instants.  

 

- Tu vas être père, Mick. Tu sais ce que c’est de grandir dans une famille, contrairement à moi, mais dis-moi en toute franchise que tu n’as pas eu une seconde où tu t’es demandé si tu ne faisais pas une énorme connerie en ayant un enfant, même de la femme que tu aimais ?, lui demanda Ryo, le regard plongé dans le sien.  

- Je mentirai si je le faisais., répondit son ami très honnêtement.  

 

La tension redescendit dans la pièce et Mick s’approcha de son ami, l’attrapant dans une accolade virile.  

 

- Alors dis-moi, elle était vierge ?, murmura-t-il à son oreille.  

- Ca mon ami, je ne te le dirai jamais. C’est entre ma femme et moi., lui fit Ryo, un sourire malicieux aux lèvres.  

 

Mick insista lourdement, Ryo resta sur ses positions et tout cela se termina lorsqu’Umibozu déclara l’américain insupportable et l’emmena à l’extérieur, signifiant l’heure du départ pour tous. Quand ils ne furent plus que trois, Ryo se tourna vers Kaori.  

 

- Ca s’est plutôt bien passé, non ?, déclara-t-il, satisfait. 

 


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