Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 21 chapters

Published: 18-08-19

Last update: 07-09-19

 

Comments: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Un couple à part

 

Chapter 9 :: chapitre 9

Published: 26-08-19 - Last update: 26-08-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 9  

 

Ryo ne vit pas venir le danger. Il se retrouva projeté en arrière et atterrit violemment un mètre plus loin, peinant à recouvrer son souffle sous la violence du choc. Se relevant péniblement, lui qui était à peine réveillé, il vit une tornade rousse le court-circuiter pour la place aux toilettes. Il grimaça en entendant le bruit caractéristique de vomissements.  

 

Ca avait commencé doucement quelques jours après la confirmation par le Professeur du test positif. Au début, c’était juste en réaction à l’odeur de café. Elle avait fini par s’habituer, ce qui lui avait permis de retourner au Cat’s qu’elle avait fui comme la peste, prétextant devoir s’occuper de sa sœur. Elle avait souffert de ne pas pouvoir rendre visite à ses amis mais elle voulait attendre un peu avant de leur annoncer. Mais depuis une semaine, c’était systématique : dès qu’elle se levait, son estomac se rappelait à elle.  

 

- Je n’ai pas été assez rapide apparemment., souffla Sayuri.  

- Donne-lui cela. Ca devrait la soulager un peu., lui dit-elle en lui tendant un paquet de biscuits salés.  

 

Il le regarda sceptique mais le prit. Sayuri le laissa et redescendit préparer un petit-déjeuner léger. Depuis la fin du traitement, les symptômes s’étaient estompés et elle se sentait plus en forme. Alors à son tour, elle prenait soin de sa petite sœur.  

 

Au bout de quelques minutes, Kaori sortit des toilettes et tomba sur Ryo. Epuisée, elle posa la tête sur son torse, cherchant un peu de réconfort. Il hésita quelques secondes puis la serra contre lui.  

 

- Allez maman, ce n’est qu’un mauvais moment à passer., l’encouragea-t-il.  

- Tu seras fâché si je te maudis quelques jours tout en sachant que c’est moi qui l’ai voulu ? Je garde l’auto-malédiction pour l’accouchement…, murmura-t-elle, vidée.  

 

Elle sentit son torse vibrer sous le léger rire qui le prit.  

 

- Tant que tu ne sors pas ta massue ou ton yo-yo, je ne m’en plaindrai pas. Ta sœur m’a donné ça pour toi. Tu ferais peut-être bien d’essayer. Recouche-toi un peu et relève-toi quand ça ira un peu mieux., lui conseilla-t-il.  

 

Elle acquiesça et quitta ses bras à regrets. Elle se laissa tomber sur son lit, prit deux crackers et se recoucha. Elle s’endormit comme une souche jusqu’au midi. Elle ne s’était jamais sentie aussi fatiguée et, d’un autre côté, la nuit, elle avait souvent du mal à s’endormir. Au départ, c’étaient les bras de son partenaire qui lui avaient terriblement manqué mais progressivement elle s’était habituée au retour à la normale. Il lui restait ses rêves pour revivre ces doux moments, quand elle arrivait à s’endormir…  

 

Elle se leva péniblement et fila sous la douche. Ses mains s’attardèrent sur son ventre encore plat si ce n’était le très léger renflement qui commençait à apparaître. A l’intérieur, chaudement caché, son bébé grandissait. Pour le moment, à part sa poitrine, aucun signe extérieur ne trahissait sa présence. C’était plus son comportement qui risquait de vendre la mèche. Elle était surprise de ses changements d’humeur soudains qui s’accentuaient avec le temps, de la sensibilité de son odorat, agacée par sa capacité à aller dix fois aux toilettes en une heure comme si elle était incontinente ou à se retrouver le nez scotché dans un paquet de chips à trois heures du matin… Heureusement que le Professeur lui avait assuré que tout cela serait passager…  

 

De retour dans sa chambre, elle enfila un soutien-gorge et le retira, étant trop serrée dedans. Elle les essaya tous et poussa un hurlement de rage sans pouvoir se contenir puis se mit à pleurer en rageant encore plus alors qu’elle perdait tout contrôle de son corps. Sayuri arriva quelques secondes après. Voyant toutes les pièces de lingerie par terre et sa sœur uniquement vêtue de sa culotte, elle comprit la situation et descendit dans sa chambre avant de remonter.  

 

- Tiens, je pense que ça t’ira. Si tu veux cette après-midi, on ira faire les boutiques., lui dit-elle en l’enlaçant.  

- J’en ai marre de ne plus me sentir moi-même., s’énerva Kaori.  

- C’est la magnifique expérience de la grossesse, magique par moments, horrible à d’autres. Je suis sure que tu oublieras vite le côté horrible mais beaucoup moins le magique. Allez, habille-toi. On va essayer de te faire manger quelque chose ce midi. Ce bébé et sa maman ont besoin de carburant pour arriver au bout.  

 

Kaori finit de s’habiller, passant un large pull qui soulignait moins l’opulence de sa poitrine et un jean qu’elle abandonna au profit d’un legging moins serrant.  

 

- La marmotte est réveillée. Heureusement qu’on a un cordon bleu à la maison sinon je mourrai de faim. Remarque ça nous change de tes plats infâmes. Aïe !, cria-t-il, après avoir reçu un coup de yo-yo sur le front.  

- Ca, ça vaut vingt points. Je m’améliore, tu ne trouves pas ?, demanda Kaori à sa sœur qui acquiesça  

 

Le nettoyeur maugréa pour la forme, soulagé intérieurement de retrouver sa partenaire avec le sourire. Il avait repris ses attitudes antérieures, distant, mesquin, mais parfois, comme ce matin, son coeur reprenait le dessus et il avait des gestes attentionnés envers elle. C’était dur de lutter contre soi-même quand on avait pu goûter au paradis quelques temps. Quand il la voyait mal en point, il n’avait qu’une envie : la réconforter. Quand elle dormait, il rêvait de se glisser à ses côtés et de l’enlacer. Il savait qu’elle dormait mal la nuit mais ne voulait pas aller la trouver de peur de céder à la tentation et ne plus pouvoir en sortir une deuxième fois. Ca avait déjà été dur de retrouver le chemin de son lit en solitaire.  

 

Il s’assit à ses côtés à table et se tourna vers elle mais ses yeux s’arrêtèrent sur sa poitrine. Il ne put empêcher son fidèle ami de manifester son approbation à la vue. Kaori, sentant son regard, le dévisagea et se mit à rougir en voyant ses yeux posés sur sa poitrine et son mokkori en action. Une bouffée de désir la prit par surprise et elle agrippa le tissu de son legging pour éviter de poser ses mains autre part…  

 

- La grossesse t’aura au moins apporté des atouts féminins., lâcha-t-il, tentant de masquer son trouble.  

- Mes atouts féminins n’avaient pas l’air de te déplaire quand tu jouais avec avant que je ne sois enceinte., lui asséna-t-elle, vexée, quittant la table brusquement.  

- Ryo, c’est pas possible…, soupira Sayuri, se levant pour aller voir sa sœur.  

 

Elle la retrouva dans sa chambre entrain de faire la fête à sa poupée fétiche tout en l’insultant copieusement. Elle grimaça, imaginant la douleur de la pauvre chose.  

 

- Kaori, calme-toi. Viens manger.  

- Ce goujat, cet imbécile, ce rustre…  

- Oui, Ryo quoi… Oublie ce qu’il a dit. Tu le connais, Kaori.  

- Il me manque…, lâcha soudain Kaori en même temps qu’elle serrait la poupée dans ses bras.  

- C’est dur de ne plus pouvoir être avec lui., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Sayuri enlaça sa sœur et réprima son envie de se tourner pour voir la réaction de Ryo qui, elle le savait, l’avait suivie et devait attendre dans le couloir la fin de la tempête. Il reposa la tête contre le mur en fermant les yeux, luttant contre le sentiment de culpabilité qui l’envahissait. Il pouvait imaginer sa douleur sachant celle par laquelle il passait et lui n’avait pas un corps en pleine transformation dont il n’était plus maître. Réfrénant son envie de pénétrer dans la chambre et remplacer Sayuri, il redescendit et prit sa veste avant de sortir.  

 

Le claquement de la porte leur fit comprendre qu’il avait quitté les lieux et Kaori finit par accepter de redescendre déjeuner même si l’envie n’y était pas. Après le repas, elles se reposèrent un peu puis partirent au centre commercial. Elles passèrent deux heures à faire les magasins de vêtements et à regarder les affaires de bébé, Sayuri s’extasiant et demandant des milliers d’informations. Tout cela prenait trop de dimension pour la nettoyeuse qui commençait à ressentir les effets de la fatigue.  

 

- On peut rentrer, s’il te plaît ?, demanda-t-elle à sa sœur.  

- Encore une ou deux boutiques…  

- Sayuri, s’il te plaît. C’est… c’est trop pour moi. Ce bébé n’est pas plus grand que l’ongle de mon pouce et prend déjà une place phénoménale. J’ai besoin d’un peu de temps avant de commencer les achats pour lui.  

- Tu regrettes ?, s’inquiéta la journaliste.  

- Non, bien sûr que non. On peut enfin souffler un peu après la fin de ton traitement. Je m’adapte à ma nouvelle condition. Tout ce que je veux dire, c’est que j’ai besoin d’un peu de temps…, soupira Kaori qui se rattrapa soudainement à une rambarde, livide.  

- Ca ne va pas ?, s’inquiéta sa sœur.  

- Juste un vertige.  

 

Elles s’assirent deux minutes puis décidèrent de passer par le Cat’s avant de rentrer. De là, si ça n’allait pas, elles pourraient toujours demander à Miki de les ramener ou Ryo de venir les chercher. Arrivée au café, Kaori regretta d’être passée. Elle qui rêvait d’un peu de calme ne pouvait qu’observer tous leurs amis discuter. Elle ne savait quelle mouche les avait piqués pour qu’ils se retrouvèrent tous là en même temps mais ils y étaient, même les deux sœurs Nogami et le Professeur. Attirée, elle tourna la tête et vit Ryo se garer également… Tout le monde serait là. Sayuri prit les sacs et les mit dans le coffre de la mini, échangeant quelques mots avec lui. Ils revinrent près d’elle, l’entourant.  

 

- Kaori, si tout le monde est là, c’est peut-être l’occasion de leur annoncer la bonne nouvelle, non ?, lui suggéra-t-il.  

- Tu crois ?  

 

Il acquiesça et ça la soulagea d’une partie de son appréhension. Elle croisa les doigts et ils entrèrent dans le café. Mick sauta sur sa cible préférée mais fut accueilli par le canon du revolver de Ryo. Il s’arrêta, interloqué, et lança un regard d’incompréhension à son ami qui rangea son arme sans sembler y prêter attention. Ils s’installèrent au comptoir et Umibozu leur servit deux cafés et un chocolat chaud à Kaori.  

 

- C’est une nouvelle recette. Tu me diras ce que tu en penses., se justifia-t-il.  

- Kaori prend un café, nounours…, protesta Miki.  

- Laisse Miki. Ca me va très bien., intervint Kaori, soulagée.  

 

Elle aurait juré qu’il l’avait fait exprès. Umi avait un don après tout… Elle trempa les lèvres dans la boisson et en apprécia la saveur.  

 

- Il est délicieux, Umi. Parfaitement dosé., lui assura-t-elle.  

- Alors Kaori, ça fait un moment que je ne t’ai pas vue, ma chérie., lui demanda Miki avec un léger ton de reproche.  

- Je sais. Je suis désolée. Je n’ai pas pu., répondit-elle, baissant les yeux.  

- Comment tu vas, Sayuri ?, demanda Kazue, son regard de professionnelle posée sur elle.  

- Mieux depuis que le traitement est terminé. On va pouvoir profiter un peu., s’enthousiasma-t-elle.  

 

Un cri de douleur interrompit l’échange. Mick se tenait le nez, tout en reculant face à une Kaori visiblement très en colère qui faisait tournoyer son yo-yo dangereusement.  

 

- Ma douce, je suis désolé. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Tu m’as tellement manqué. Promis, je ne vais plus t’embêter., l’implora-t-il.  

 

Kaori envoya son yo-yo qui tournoya et s’arrêta à un centimètre de son nez avant de revenir en arrière et de disparaître dans sa poche.  

 

- Il vaudrait mieux pour toi., gronda-t-elle, se retournant.  

 

De là où il était, l’américain eut une superbe vue sur son profil et la rondeur de sa poitrine et se releva prestement pour venir se coller contre elle et en tâter la fermeté.  

 

- Ma belle, que ta poitrine est ronde et ferme., ronronna-t-il.  

 

Tout à son expérience sensorielle, Mick ne sentit pas l’aura de fureur qui s’éleva. Il se retrouva projeté en arrière et une massue un million de tonnes apparut dans les mains de la nettoyeuse.  

 

- Pas la massue, Kaori !, cria Ryo.  

 

Mais celle-ci disparut rapidement, sa propriétaire s’effondrant, évanouie, rattrapée de justesse par les deux bras de son partenaire avant qu’elle ne heurta le sol. Ryo l’allongea par terre délicatement, la tête sur ses genoux, et le Professeur vint l’examiner.  

 

- Ce n’est qu’un malaise. Elle va vite se réveiller., les rassura-t-il, restant non loin.  

 

Le nettoyeur chercha du regard son ami et le vit empêtré sous une massue visiblement lancée par sa compagne qui le houspillait généreusement. Sa colère retomba et il se concentra sur sa partenaire. Sayuri était également agenouillée à ses côtés, livide.  

 

- Tu devrais t’asseoir. Je ne peux pas me permettre d’avoir deux évanouies dans mon équipe. Ca ferait mauvais genre., dit-il en plaisantant, tentant de rester léger.  

 

Elle prit place dans le fauteuil non loin et attendit. Quelques minutes plus tard, Kaori revint à elle, légèrement désorientée. Elle sentit la main chaude de Ryo sur son front et ouvrit les yeux pour tomber dans les profondeurs gris sombre.  

 

- Comment tu te sens, Kaori ?, lui demanda le Professeur, lui tenant le poignet pour prendre son pouls.  

- Vaseuse.  

- Je vais te chercher un verre d’eau., fit Miki, qui se remettait de son inquiétude.  

- Tu as mal à la tête ou autre part ?  

- Non. Ca va. J’ai juste froid.  

- Ca doit être le carrelage. Tu vas te relever doucement et venir t’asseoir. Ryo, tu l’aides, s’il te plaît ?  

 

Prudemment, il la mit en position assise sur le sol, puis l’aida à se relever. Comme elle vacillait, il la soutint jusqu’au fauteuil où elle prit place à côté de sa sœur. Le Professeur alla chercher deux sucres qu’il lui força à avaler avec l’eau et vit avec soulagement quelques couleurs lui revenir aux joues.  

 

- Qu’est-ce qu’elle a, Doc ?, lui demanda la barmaid, n’y tenant plus.  

- Certainement une hypoglycémie. La massue à soulever plus le demi-tour subit a provoqué une chute de tension, d’où le malaise., expliqua le Professeur.  

- Mais Kaori a l’habitude de ses massues. Elle n’a jamais eu de malaise auparavant., intervint Kazue, fronçant les sourcils.  

- Mais avant je n’étais pas enceinte…, précisa soudainement Kaori.  

- Quoi ?, s’étonnèrent la plupart d’entre eux.  

 

L’annonce fit l’effet d’une bombe. Saeko regarda la petite sœur de son amour avec émotion, sa sœur hésitait entre l’euphorie et la désillusion. Umi semblait presque sourire, fier que son intuition ait encore une fois fait mouche, Miki se mit à sautiller sur place, extatique. Kazue était heureuse pour son amie mais avait également les yeux rivés sur son compagnon qui, lui, avait le visage fermé.  

 

- Qui est le père ?, demanda-t-il, soudain d’une voix froide.  

 

La question claqua comme un fouet, faisant relever la tête à Kaori pour croiser le regard de son ami. Elle frémit sous l’intensité de celui-ci et sentit la main de sa sœur prendre la sienne pour lui donner du courage.  

 

- Personne., répondit-elle avec une assurance qu’elle était loin de ressentir.  

- Personne ?, ricana-t-il durement.  

- Révise tes cours de biologie, Kaori. Il faut être deux pour faire un bébé. Qui est le père ?  

- Cet enfant n’aura pas de père. J’ai rencontré quelqu’un, j’ai craqué, on a couché ensemble et voilà !, répondit-elle, s’en tenant à l’histoire qu’ils avaient montée.  

 

Saeko ne pouvait en croire ses oreilles : Kaori n’était pas du genre à coucher avec le premier venu et Mick aurait été d’accord avec elle.  

 

- Tu veux dire que soudain tu tombes sur un mec et tu écartes les cuisses., railla-t-il.  

- Mick… intervint Kazue, blessée autant que choquée par son attitude.  

- Tu veux me faire croire que tu peux oublier six ans de ta vie ainsi pour quoi ? Une heure de plaisir ?, dit-il, plaçant deux mains de chaque côté d’elle et baissant son visage dur vers elle.  

- Et toi, tu n’as rien à dire ? Tu acceptes ça Ryo ?, demanda-t-il à son ami en lui lançant un regard noir.  

- Que veux-tu que je lui dise ? Elle a le droit de mener sa vie comme elle l’entend. Je ne suis personne pour lui demander d’avorter ou de garder son enfant., répondit-il nonchalamment.  

- Tu n’affronteras donc jamais tes sentiments, Ryo ? Tu préfères la laisser baiser avec n’importe qui plutôt que toi ?  

 

Le nettoyeur voyait sa partenaire lutter contre les larmes, blessée par les paroles de celui qu’elle tenait pour un ami très proche, voire un deuxième frère. Kazue était livide aussi, les paroles de Mick laissant paraître sa jalousie et sa douleur face à la situation, signes que ses sentiments envers Kaori n’étaient pas tout à fait éteints.  

 

- Mick, tu ferais mieux de te taire., l’avertit Ryo que la colère gagnait.  

- Je n’en ai pas envie. Je t’ai laissé la place il y a deux ans et je le regrette. J’aurais fait mieux de me battre quoique… , dit-il en se tournant de nouveau vers Kaori.  

- Tu étais la personne en qui j’avais la plus grande confiance, Kaori. Te voir bafouer ainsi tes sentiments et principes pour une vulgaire histoire de cul me déçoit énormément. Finalement plus personne n’a le sens de la vertu…, acheva-t-il.  

 

La future maman éclata en sanglots, rapidement enlacée par sa sœur qui se retenait de ne pas exploser pour ne pas la choquer plus.  

 

- Sors d’ici Mick., tonna la voix d’Umibozu.  

- On est une famille et on se soutient. Ton comportement est déplacé vis-à-vis de ton amie et de ta femme. Sors d’ici et ne reviens que lorsque tu auras les idées claires.  

 

Mick haussa les épaules et sortit. Le Professeur sortit chercher sa trousse et prit la tension de sa patiente.  

 

- Elle a besoin de s’allonger et de calme, Ryo.  

- On va rentrer., répondit-il sombrement.  

 

Il prit sa partenaire, toujours secouée par les larmes, dans ses bras et se dirigea vers la sortie, le médecin veillant sur la deuxième sœur.  

 

- On peut faire quelque chose ?, demanda Miki.  

- Occupe-toi d’elle. Elle en a besoin., dit-il en jetant un œil vers Kazue, toujours agrippée au fauteuil, regardant par la vitre dans la direction prise par son compagnon.  

- Et Mick ?, l’interrogea son amie, visiblement inquiète.  

- Laisse-le écumer sa colère. J’avoue que si je le voyais maintenant, je lui collerai volontiers mon poing dans la figure., répondit-il, la mâchoire serrée.  

 

Il sentit une pression sur son cou et baissa les yeux sur Kaori. Son regard le surprit et le toucha. Elle l’implorait de ne pas céder à la colère.  

 

- Je m’abstiendrai., lui promit-il et elle reposa la tête contre son torse.  

 

Il l’amena à la voiture où les attendaient Sayuri et le Professeur. Contre toute attente, il sentit son corps se calmer brusquement et, lorsqu’il la posa sur le siège, il vit qu’elle s’était endormie. Ils rentrèrent à l’appartement et Ryo la porta dans sa chambre où il la coucha pour la nuit.  

 

- Si elle se plaint de maux de tête, de vertiges ou de maux de ventre, vous venez à la clinique. Mieux vaut être trop prudent que pas assez.  

- D’accord. Merci Professeur., fit Sayuri avant de se tourner vers Ryo.  

- Il y a eu quelque chose entre Kaori et Mick ? Pourquoi a-t-il réagi si violemment ?  

- Kaori a été son premier amour mais il n’a pas insisté car elle avait des sentiments pour moi. Je pense qu’il y a un fond de regret et surtout qu’il m’en veut de ce qu’il lui arrive, parce que je n’agis pas assez à son goût.  

- Ryo, Kaori n’a pas des sentiments pour toi : elle t’aime. Et pourquoi vous ne leur dites pas la vérité ?  

- Parce que nos amis nous aiment et je ne veux pas qu’ils nous mettent la pression. Elle a assez de choses à gérer comme cela. Et aussi par sécurité, pour qu’il n’y ait aucun risque de fuite sur la paternité de l’enfant.  

- Je n’adhère pas à ton point de vue mais c’est votre choix. Je vais la veiller un peu.  

 

Elle le laissa. Gardant sa vieille habitude de monter même sans fumer, Ryo s’accouda au garde-corps. Il observa un long moment l’horizon adressant une prière muette pour que Kaori tint le coup et ne perdit pas le bébé.  

 

- Approche Angel. Je ne te frapperai pas., lui lança Ryo, réfrénant sa colère.  

- Tu devrais pourtant. J’ai été le dernier des salauds., admit Mick.  

- J’ai fait une promesse à Kaori., grogna-t-il.  

- Depuis quand tu l’écoutes ?, se moqua l’américain.  

- Depuis qu’elle est enceinte et qu’elle pleure ou explose de rage à chaque contrariété et qu’elle doit gérer sa grossesse en plus de sa sœur qui va mourir. Qu’est-ce qui t’a pris, Mick ?, s’énerva Ryo.  

- Je ne supporte pas l’idée qu’elle ait pu bafouer ses sentiments pour une partie de jambes en l’air. Je ne sais pas comment tu peux l’accepter.  

- Tu as vu ce qu’elle a supporté depuis le retour de sa sœur ? Elle est humaine, elle a le droit de craquer. J’ai accepté qu’elle reste, Mick. C’est mon choix. Et puis de quel droit me permettrai-je de la juger alors que le premier responsable, c’est moi ?  

- Je pensais que si un jour elle avait un enfant, ce serait le tien même si cela était peu probable. Alors savoir qu’elle est enceinte d’un autre…  

- Elle a besoin de soutien, Mick. Elle va perdre sa sœur et avoir un enfant. Si tu n’es pas prêt à la soutenir, tiens-toi à l’écart. Je n’admettrai plus que tu la blesses comme tu l’as fait.  

- Comment va-t-elle ?, demanda-t-il en baissant les yeux.  

- Elle dort. J’espère que tout cela n’aura pas de répercussion…, murmura Ryo, d’un ton difficilement neutre.  

 

Ils restèrent silencieux un moment avant que Mick ne poussa un long soupir douloureux.  

 

- Tu crois que je pourrais la voir ?  

- Pas ce soir, elle dort. Viens demain en fin de matinée., lui proposa Ryo.  

- Je ne te promets rien et si elle te demande de t’en aller…  

- Je m’en irai., accepta Mick.  

- Occupe-toi de ta femme en attendant. Je pense qu’elle aura besoin d’être rassurée., lui conseilla Ryo.  

- J’y vais. Ryo… merci et pardon.  

- Dégage Angel., lui dit Ryo avec un sourire en coin.  

 

La nuit passa calmement et, le lendemain matin, Kaori se réveilla, nauséeuse, dans son lit. L’entendant grogner, Ryo se réveilla et s’assit à ses côtés.  

 

- Consignes de docteur Sayuri : avale deux crackers avant de te lever. Ca calme les nausées, paraît-il.  

 

Elle se plia de bonne grâce aux ordres du « docteur » qui s’avérèrent efficaces. Une dizaine de minutes plus tard, elle se leva et descendit à la cuisine où l’attendait un petit déjeuner.  

 

- Comment tu te sens ?, demanda Sayuri soucieuse.  

- Groggy mais ça va., murmura Kaori.  

- Tu m’as veillée toute la nuit ?, demanda-t-elle à Ryo.  

- Ta sœur en début de soirée puis moi, oui., admit-il.  

- Bien obligé, sinon Sayuri aurait eu de vilaines cernes qui auraient nui à sa beauté…, se justifia-t-il.  

- Idiot…, lâcha Kaori.  

 

Elle voyait à son air que son excuse était bidon mais s’il se plaisait à lui cacher la vérité, c’était qu’il n’était pas encore prêt à assumer ses sentiments. Elle laissa couler. Repue, elle alla se doucher et, harcelée par sa sœur, se posa dans le canapé. Vers onze heures, on toqua à la porte et elle alla ouvrir.  

 

- Mick ?, murmura-t-elle en voyant son ami penaud sur le pas de la porte.  

- Je suis désolé, Kaori., lui dit-il en lui tendant un bouquet de roses blanches.  

 

Sayuri et Ryo entendirent la gifle monumentale qu’il reçut alors qu’ils arrivaient. Prêts à intervenir, ils observèrent Mick et Kaori se faire face avant qu’elle ne se jeta dans ses bras, lui ayant déjà accordé son pardon. D’abord surpris, Mick referma les bras sur son amie, prêt à lui apporter le soutien dont elle aurait besoin. Il croisa alors le regard de Ryo et reçut cinq sur cinq l’avertissement qu’il contenait : ne lui fais plus de mal. Il acquiesça et resserra son étreinte sur celle qu’il avait aimée et blessée… 

 


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