Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 21 chapters

Published: 18-08-19

Last update: 07-09-19

 

Comments: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Chapter 14 :: chapitre 14

Published: 31-08-19 - Last update: 31-08-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 14  

 

La semaine qui suivit fut particulièrement difficile et ce fut à deux que les nettoyeurs passèrent le réveillon du Nouvel An, Kaori refusant de sortir fêter l’évènement. Sayuri avait obtenu un rendez-vous auprès de son oncologue deux jours après Noël et s’y rendit accompagnée par Kazue. Malgré les injonctions du Professeur, la nettoyeuse passa les deux heures de son absence à se ronger les sangs, se demandant quel serait le résultat. Elle avait bien vu le regard échangé par Ryo, Kazue et Sayuri avant de partir et sentait qu’ils lui cachaient quelque chose mais ils ne voulaient rien lui dire. Ca la stressait.  

 

Lorsqu’elles étaient rentrées, Kazue était venue la voir pour lui expliquer que le médecin avait demandé des examens complémentaires et que Sayuri allait devoir être hospitalisée quelques jours pour les réaliser. Elle assura à Kaori qu’il n’y avait rien de grave puis la laissa. Mais la version qu’elle donna à Ryo fut tout autre : des métastases s’étaient maintenant développés au foie et aux poumons. Ils étaient peu nombreux et situés dans une zone restreinte. Sayuri rentrait à l’hôpital pour les faire retirer. Elle avait réussi à convaincre le médecin de le faire pour gagner un peu de temps.  

 

La journée précédant son entrée à l’hôpital, les deux sœurs la passèrent à deux, Ryo leur tenant par moments compagnie mais leur laissant la plupart du temps l’intimité dont elles semblaient avoir besoin.  

 

- J’aurais voulu pouvoir être là., murmura Kaori, se sentant coupable de ne pouvoir l’accompagner ou lui rendre visite.  

- Tu as mieux à faire pour le moment. Ce ne sont que des examens, Kaori. Ca va bien se passer., la rassura Sayuri.  

- Mais je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui ils doivent t’hospitaliser et pas les autres fois. Que vont-ils faire exactement ?  

- Je n’ai pas bien compris., biaisa Sayuri.  

- Tu as déjà réfléchi à des prénoms pour ce bébé ?, changea-t-elle de sujet.  

- Non, pas encore. Je n’arrive pas à me projeter aussi loin.  

- Tu as encore quatre mois et demi pour y penser.  

 

Ryo avait emmené Sayuri à l’hôpital le lendemain et Miki, Kazue et Eriko s’étaient relayées pour lui tenir compagnie en l’absence de la nettoyeuse. De son côté, cantonnée à son lit, Kaori ruminait. Kazue et Ryo voyaient que ça n’allait pas, qu’elle était stressée mais ils étaient en porte-à-faux avec Sayuri qui refusait que sa sœur fut mise au courant avant les résultats de l’intervention.  

 

Les seuls moments de répit de la future maman étaient les nuits où elle pouvait profiter des bras de son partenaire et y trouver le repos. Ils avaient pris l’habitude de dormir l’un contre l’autre, Ryo collé à son dos, une main recouvrant la sienne sur son ventre. Elle se sentait alors protégée, à l’abri de tous les soucis et lui pouvait enfin se reposer baignant dans l’odeur de sa partenaire, sentant leur enfant gigoter sous sa main.  

 

Ce soir-là, c’était le réveillon. Kaori n’avait pas le coeur à fêter cette nouvelle année qui arrivait. Elle ne voulait pas fêter l’année qui allait la priver de sa sœur dans d’horribles souffrances. Tous leurs amis y avaient été de leur bonne raison de venir passer la soirée avec eux, tous sauf Umi qui avait posé sa main sur son épaule sans un mot, lui inspirant une profonde envie de pleurer tout en se sentant protégée, un simple geste qui avait eu tellement de sens à ses yeux, comme certains gestes que faisait Ryo. Ils avaient fini par lâcher l’affaire et la laisser seule. Elle avait bien dit à son partenaire qu’il pouvait y aller mais il n’avait pas voulu.  

 

Ils se trouvaient donc allongés tous les deux dans le lit et regardèrent le feu d’artifice qui éclata à minuit. Sentant sa fébrilité, Ryo enlaça Kaori et la tint fermement contre lui, l’empêchant de sombrer malgré les tremblements qui parcouraient son corps.  

 

- On y est… C’est l’année de tous les changements…, soupira-t-elle, la voix étranglée.  

- Les pires comme les meilleurs. Tu es forte, Kaori, et tu n’es pas seule. Je serai toujours là pour toi., répondit-il en déposant un baiser sur sa tempe.  

- Fais-moi perdre la tête, Ryo. Je ne veux plus réfléchir. Je veux oublier et me sentir vivante entre tes bras.  

- Le bébé, Kaori.  

- Tout va bien de ce côté-là. Je dois juste éviter les pensées négatives. C’est un bon remède, non ?, murmura-t-elle en se tournant dans ses bras.  

 

Elle l’observa un moment et l’embrassa, passant les mains sous son tee-shirt. Ryo hésita un moment : il ne voulait pas profiter d’elle dans un moment de faiblesse mais elle le connaissait déjà trop bien et lui fit rapidement perdre la tête. Il était incapable de rester insensible aux sentiments qu’elle lui transmettait et faisait naître en lui. Il voulait l’aimer comme il savait le faire, il voulait lui montrer ce qu’il était incapable de lui dire. Ils finirent ainsi la nuit alternant entre le sommeil et les moments câlins.  

 

Le matin les trouva fatigués mais radieux. Ils se levèrent, se douchèrent ensemble prolongeant la volupté de la nuit à l’aide de caresses savamment dosées et déjeunèrent rapidement avant que le nettoyeur ne reconduisit sa partenaire au lit pour son repos forcé. Elle ne lui laissa pas le temps de repartir. Elle ne lâcha pas sa main au moment où il allait partir.  

 

- Kaori ?, l’interrogea-t-il, inquiet.  

- Reste., lui demanda-t-elle.  

 

Son regard était sans équivoque. Elle s’était sentie tellement bien cette nuit qu’elle ne voulait plus que ça se termina. Pour la première fois depuis une semaine, elle n’avait pas pensé à la mort, à la tristesse et la tension qui la rongeait. Elle savait qu’elle lui en demandait beaucoup mais elle voulait rester dans cet état d’insouciance, d’oubli aujourd’hui encore. Demain viendrait bien trop vite, l’absence de sa sœur à sa deuxième écho lui rappelant ses doutes et ses peurs.  

 

- Kaori, on avait parlé des nuits. Les jours…  

- Je ne veux rien d’autre que faire l’amour. Je ne te demande rien d’autre, ni de m’aimer, ni de t’engager, juste une journée et une nuit de plaisir pour oublier la douleur, pour me souvenir ce qui peut rendre cette vie belle., argua-t-elle.  

- Tu n’es même pas obligé de me faire l’amour, du sexe me suffira tant que tu me fais perdre la tête.  

- Je n’ai jamais couché avec toi et ne le ferai jamais. J’ai trop de respect pour toi.  

 

Elle le regarda et baissa les yeux, honteuse de s’être ainsi rabaissée devant lui. Elle sentait le côté sombre revenir et voulait lutter contre par tout moyen.  

 

- Je vais appeler l’hôpital pour savoir comment va Sayuri et on en reparle après, d’accord ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle acquiesça et il partit. Il appela et tomba sur l’infirmière qui lui apprit que Sayuri ne pouvait pas parler. Elle avait attrapé une infection qui s’était déclarée dans la nuit et ils l’avaient placée en chambre isolée. Elle était trop faible pour soutenir une conversation. Il la remercia et prévint le Professeur, discutant avec lui quelques minutes de ce qu’ils devaient faire pour Kaori et le vieil homme lui proposa une solution pour tout lui annoncer le lendemain. Soulagé de ne plus avoir à lui cacher la vérité beaucoup plus longtemps, il monta la rejoindre, sachant que si elle le lui demandait à nouveau, il ne résisterait pas. Il adorait chaque moment passé dans ses bras même si ça rendait plus difficile d’analyser objectivement la suite.  

 

Il entra dans la chambre et l’admira un moment. Elle dormait un bras replié sous sa tête, son autre main posée sur la peau nue de son ventre. Il avait remarqué cette petite manie qu’elle avait de relever son tee shirt sous la couette pour être directement en contact avec le bébé. La nuit dernière l’ayant privé de quelques heures de sommeil également, il s’allongea à ses côtés et remonta la couette sur eux. Il ne sut pas si ce fut l’affaissement du matelas ou sa chaleur mais elle se tourna vers lui, posant sa main sur son torse avec un soupir de contentement. Il entoura ses épaules et s’endormit.  

 

Une main baladeuse le réveilla deux heures plus tard. Il ouvrit les yeux et trouva les doigts coupables qui dessinaient des arabesques sur son torse en dessous de son tee-shirt. Sa partenaire avait passé une jambe au dessus de la sienne et glissé son pied très sensuellement de haut en bas, provoquant mille délicieuses sensations. Il tenta de résister malgré l’envie et céda quand elle se souleva légèrement pour poser ses lèvres dans son cou et le mordilla légèrement. Il la retourna avec rapidité et délicatesse et se retrouva au dessus d’elle, fier de lui montrer son gainage acquis au travers de nombreuses années d’entraînement.  

 

- Des abdominaux comme on les aime…, susurra-t-elle en les caressant.  

- Il n’y a pas que ça qu’on aime en général chez moi…, répondit-il d’une voix sensuelle qui la fit frémir.  

 

La journée et la nuit qui suivirent furent à l’aulne de la nuit précédente, faites d’amour et repos. Ils se réveillèrent le lendemain et s’observèrent nostalgiquement : la parenthèse magique se refermait à nouveau et il faudrait attendre le soir pour la rouvrir. Kaori se leva le coeur lourd. Elle repensa à sa sœur qui était à l’hôpital et qui aurait dû assister à cette échographie-là. Elle tenta de se réconforter en se disant qu’il lui resterait toujours la prochaine mais y arriverait-elle ? Ryo était anxieux car il allait devoir avouer à Kaori qu’il lui avait menti sur l’état de sa sœur et n’était pas sûr de réussir à trouver les mots adéquats pour alléger sa faute. Il avait aussi, et surtout, peur de sa réaction et de voir son état se dégrader.  

 

Ils déjeunèrent dans le silence puis se préparèrent à partir. Remarquant son anxiété, Ryo attrapa la main de Kaori lorsqu’ils descendirent au garage. Sentant sa chaleur entourée ses doigts, elle lui adressa un petit sourire reconnaissant.  

 

- Je ne t’ai pas demandé si tu voulais connaître le sexe du bébé., lui dit-elle soudain.  

- C’est ton choix, Kaori., lui répondit-il doucement, lui rappelant que, pour le moment, sa décision n’avait pas changé.  

- Je veux savoir. J’ai déjà eu assez de surprises dernièrement., soupira-t-elle.  

 

Ils arrivèrent à la clinique où les attendait le Professeur. Il examina la jeune femme, vérifiant l’état du col, la position et les dimensions du bébé, prenant sa tension, lui posant des questions sur son état général et effectuant une prise de sang qui partit rapidement en analyse.  

 

- Nouvel An a été actif apparemment., les taquina-t-il, le regard pétillant.  

- Tu divagues, grand-père., railla Ryo.  

- Je sais distinguer du liquide séminal de pertes blanches, Ryo., le toisa-t-il avec un grand sourire.  

 

Kaori rougit furieusement et il eut presque l’impression que son protégé aussi. Il installa ensuite la jeune femme pour l’échographie, positionnant une couverture sur ses jambes, la pièce ayant du mal à chauffer avec le froid hivernal. Il déposa le gel sur son ventre et plaça la sonde.  

 

- Tu veux connaître le sexe du bébé ?, lui demanda-t-il, posément.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- C’est un bébé actif en tout cas., remarqua-t-il, les premières images apparaissant.  

 

Le bébé remuait les pieds et les mains, ce qui correspondait assez aux sensations ressenties par la future maman. Il semblait chasser la sonde qui appuyait sur la paroi.  

 

- Là, c’est sa tête. Les dimensions sont correctes. On voit les deux lobes du cerveau qui sont de bonnes tailles. Regarde : ses oreilles, ses yeux, son nez et sa bouche.  

 

Kaori observait, les larmes aux yeux, son enfant. La cherchant, elle trouva la main de son partenaire pour trouver un appui face à l’afflux et la force des émotions. Le Professeur examinait tous les organes du bébé et leur fit écouter un long moment son coeur qui battait. Il vérifia le développement des quatre membres, prit les mesures nécessaires, vérifia les flux entre la mère et l’enfant et refit un tour global.  

 

- Ta fille se porte à merveille, Kaori., lui apprit-il, en souriant.  

- C’est une fille ?, murmura-t-elle, émue.  

 

Elle était heureuse. Elle avait un moment pensé qu’un garçon briserait d’emblée le cercle dans lequel sa sœur et elle avaient été enfermées mais une fille, ce serait d’autant plus symbolique de réussir à la sortir de tout cela. A vrai dire, elle se fichait d’avoir un garçon ou une fille. Elle voulait juste avoir un enfant en bonne santé.  

 

- Oui et elle va très bien. Tes problèmes de tension ne semblent pas l’avoir affectée. Je vais t’autoriser à te lever après un dernier examen., lui apprit-il, lançant un regard à Ryo.  

 

Le moment de vérité était venu. Ils allaient expliquer toute la situation concernant Sayuri. Il croisa les doigts pour que ça se passa bien.  

 

- On va t’installer dans une chambre et tu vas faire un monito.  

- C’est vraiment nécessaire ?, geignit Kaori.  

- Oui. Pendant que j’y pense, vois avec Kazue pour les cours de préparation à l’accouchement et à la parentalité.  

- D’accord, je lui en parlerai.  

 

Il l’emmena dans une pièce où les attendait Kazue. Kaori regarda les appareils, les perfusions et autres médicaments déjà prêts et se tourna vers eux, sa tension montant.  

 

- Que se passe-t-il ? Je doute que l’on ait besoin de tout cela pour un simple monitoring., leur demanda-t-elle.  

- Allonge-toi et je vais t’expliquer dès que tout sera en place., lui indiqua Ryo, d’une voix posée.  

 

Elle lui lança un long regard puis s’exécuta, un nœud au ventre. Kazue plaça les bandes élastiques sous elle, puis les capteurs qu’elle attacha une fois la bonne place trouvée. Les battements de coeur résonnèrent dans la pièce et elle baissa le son. Pendant ce temps, le Professeur avait placé un holter sur son bras. Ryo s’assit sur le lit et prit une longue inspiration avant de se lancer.  

 

- Je dois te parler de Sayuri et des raisons qui l’ont amenée à l’hôpital. Elle ne voulait pas que tu saches mais je vois que ça te stresse et je ne veux pas te cacher la vérité plus longtemps même si j’ai peur du mal que ça peut vous faire à toi et ton enfant.  

- Ryo., murmura-t-elle plaintivement.  

- Sayuri a des métastases au foie et aux poumons., lui annonça-t-il.  

 

Kaori porta une main à sa bouche et les larmes coulèrent d’elles-mêmes. Ryo posa une main sur sa cuisse pour lui montrer qu’il était là.  

 

- Ils étaient suffisamment réduits en localisation et taille et elle s’est faite opérée pour les faire enlever. L’opération a réussi. Mais elle a développé une infection à cause de sa faiblesse générale.  

- Je veux aller la voir., l’informa sa partenaire.  

- Tu ne peux pas. Personne ne le peut, Kaori : elle est trop fragile. Dès qu’elle ira mieux, je t’y emmènerai., la rassura-t-il.  

- Pourquoi tu ne m’as rien dit avant ?, lui demanda-t-elle soudain.  

 

Il la regarda douloureusement un long moment avant de détourner les yeux.  

 

- Sayuri ne voulait pas t’inquiéter. Elle m’a demandé de garder le silence.  

- J’en ai marre de vos secrets et cachotteries. Je suis ta partenaire, Ryo, pas ta fille ! Arrêtez de vouloir me protéger de tout !, hurla-t-elle soudain.  

 

Une contraction coupa court à sa colère et elle posa une main sur son ventre en attendant que la douleur disparut.  

 

- Je dois m’attendre à ce que les métastases reviennent, n’est-ce pas ? Sans chimio ni radiothérapie, c’est inéluctable., murmura-t-elle en regardant le Professeur.  

- Oui. Et si son état général ne s’améliore pas, la chirurgie ne sera plus possible. Kaori, ta sœur va certainement développer d’autres métastases dans les semaines ou mois à venir. Ca peut être long ou très rapide. On ne peut pas le dire. Elle peut aussi succomber à une simple maladie car son corps n’est plus en capacité de se défendre comme avant. Il faut te préparer.  

- Je… Je ne peux pas., murmura-t-elle.  

- Je voudrais rester un peu seule, c’est possible ?  

- Oui. Je te laisse branchée. Si tu as besoin, tu appuies sur le bouton.  

 

Kazue et le Professeur sortirent.  

 

- Je veux rester seule, Ryo. Laisse-moi, s’il te plaît.  

- D’accord. J’attends dans le couloir., l’informa-t-il à contre-coeur.  

 

Elle détourna le regard pour ne pas croiser le sien coupable. Elle était fâchée et blessée qu’ils l’eurent à nouveau tenue à l’écart. Elle voulait juste être là pour sa sœur, profiter des derniers mois qu’elle avait avec elle et elle avait la désagréable impression qu’ils tentaient tout pour l’en empêcher. Cela partait sans doute d’une bonne intention mais le résultat était le même : ils lui avaient menti. Le holter se compressa douloureusement sur son bras et elle vit la mesure s’afficher avec angoisse. Elle faisait un pic de tension. Comme pour confirmer, elle sentit son ventre se durcir, la douleur restant supportable, et le coeur du bébé ralentit quelque peu. Elle devait se calmer.  

 

Elle trouva le bouton du son et l’augmenta, laissant les battements résonner dans la pièce et prendre le pas sur ses autres pensées. Elle se concentra sur ce bruit, et uniquement cela. Elle pensa à sa fille qui ne demandait qu’à s’épanouir dans son ventre puis naître sous les meilleur auspices. Elle tenta d’imaginer ses traits. Serait-elle rousse comme elle ou aurait-elle une crinière noire ébène comme Ryo ? Aurait-elle des yeux marrons ou de la couleur de l’onyx ? De qui prendrait-elle ses traits, son caractère ? Réussirait-elle à l’élever comme une petite fille et non comme un garçon manqué ? Saurait-elle la laisser grandir sans l’accabler de toutes les attentes, de tout le poids de leurs familles ? Cet enfant représentait tout pour elles et même pour Ryo. Cet enfant, c’était avant tout le symbole de leur espoir, l’espoir d’une vie meilleure.  

 

- Kimi… Ryo !, appela-t-elle, un sentiment d’urgence dans la voix.  

 

Il ne mit pas un quart de seconde à ouvrir la porte et se précipiter, inquiet. Il l’examina attentivement sans rien voir et s’apprêtait à alerter le Professeur.  

 

- Kimi… notre… ma fille s’appellera Kimi., lui dit-elle, une lueur brillant dans ses yeux.  

- Kimi, c’est joli. Tu ne veux pas l’appeler Sayuri ?, lui demanda-t-il.  

 

Il avait pensé que ce serait le prénom qu’elle lui donnerait ou Hideyuki si ça avait été un garçon.  

 

- Non, je ne veux pas mettre un poids plus grand sur ses épaules qu’elle n’aura déjà. Elle portera nos espoirs, Ryo. C’est déjà bien assez lourd, tu ne trouves pas ?, lui expliqua-t-elle.  

- Oui, c’est vrai. Kimi Makimura, ça sonne bien., approuva-t-il.  

 

Il la prit dans ses bras tendrement et la tint contre lui quelques secondes jusqu’à ce que le monitoring se mit à sonner.  

 

- La réception est mauvaise apparemment., plaisanta-t-il, en la reposant.  

- Oui. Ryo, ne me cache plus rien, s’il te plaît. J’ai besoin d’avoir confiance en toi., lui dit-elle, les yeux dans les yeux.  

- Je ferai de mon mieux, Kaori. Mais c’est difficile de ne pas vouloir te protéger., admit-il.  

- Je sais. Mais on est plus fort à deux. Si tu es là, ce sera dur mais j’encaisserai. Au pire, je tomberai mais je me relèverai. Si je perds confiance en toi, que me restera-t-il ?  

 

Ils s’observèrent un long moment puis il fit un imperceptible mouvement de tête qui la soulagea. Ils restèrent un moment silencieux, écoutant les battements de coeur de leur fille.  

 

- Tu m’aideras pour les cours de préparation quand Sayuri ne sera pas là ?, lui demanda soudain Kaori.  

- Puis quoi encore ? Demande à Miki ou Kazue., grogna Ryo.  

- Il paraît qu’à certains cours, ils donnent des astuces pour augmenter le plaisir sexuel pendant la grossesse., inventa-t-elle pour l’amadouer, pas très fière de la supercherie.  

- Tu te plains de mes compétences ?  

- Non, mais pourquoi se priver d’une source d’informations ? Et puis pour une fois tu pourrais voir des photos de femmes les seins à l’air sans que je te frappe., ajouta-t-elle, pensant à l’inévitable séance sur l’allaitement.  

 

Le propos fit mouche à la lueur qui s’alluma dans son regard. Il poussa un long soupir à fendre l’âme et se décerna le prix du meilleur acteur parce qu’il avait déjà décidé d’accepter si la question se posait avant qu’elle ne le lui demanda.  

 

- D’accord. Mais c’est bien pour te faire plaisir., maugréa-t-il.  

- Merci Ryo. Tu sais quand ils vont m’enlever tout cela ? J’ai envie de sortir d’ici. J’ai une faim de loup. Je voudrais bien avoir des nouvelles de ma sœur aussi même si je ne peux pas la voir et j’ai du ménage à faire et les courses aussi. Tu sais s’il y a beaucoup de linge à laver ? Il faudra que je change les draps de Sayuri. Et puis les nôtres et que je commence à laver les affaires de bébé. J’ai envie de toi aussi. Et… tu te souviens où tu as acheté ce milkshake à la fraise parce que j’en voudrais bien un. Il était super bon. Tu devrais y goûter d’ailleurs...  

 

Ryo la regarda stupéfait. On lui avait dit que les femmes enceintes étaient dures à suivre et il en avait un exemple devant les yeux. Il fit alors la seule chose qui lui passa par la tête pour la faire taire et la distraire, enfin la deuxième chose, la première étant de sauter sur une femme dans la rue pour qu’elle usa de sa massue en colère : il l’embrassa. Il sentit sa surprise tout d’abord puis elle passa les bras autour de son cou et répondit à son baiser passionnément.  

 

- Finalement je me contenterai d’avoir envie de toi…, murmura-t-elle contre ses lèvres.  

- Ca me va très bien., répondit-il, approfondissant leur échange. 

 


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