Capitolo 6 :: Installation chez le Professeur

Pubblicato: 04-12-10 - Ultimo aggiornamento: 04-12-10

Commenti: Me revoilà avec un nouveau chapitre de cette fic canine. Clo, Sugar, Grisou, Ank, Shamane, Nad, Ten, Cris, Mégafan et Super-Groupie je vous remercie pour vos gentilles reviews. Je suis contente que le passage sur le parfum de Kaori vous ait touchées. J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira (même si Super-Groupie n'avait pas mérité de le recevoir si tôt... Il faut croire que le tatou de Hanouka était d'humeur généreuse.) Et encore merci à Toto pour sa relecture.

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Kazue étendit les futons sur le sol avec nervosité. Elle n’aurait pas dû accepter de revenir s’installer dans cet endroit. Oh bien sûr, les arguments de Mick étaient des plus censés. Ryô avait besoin à la fois d’une surveillance médicale et d’un garde du corps. Ses ennemis n’allaient pas tarder à apprendre son état, et les pièges de Kaori et d’Umibozu ne les éloigneraient pas tous. Pourtant, Kazue pressentait que Mick était plus envie de garder le corps de Kaori que celui de Ryô.  

Elle connaissait son homme. Il était un insupportable pervers, il adorait l’alcool, le danger et les femmes, mais il lui demeurait fidèle… du moins, jusqu’à présent. Une seule femme représentait un réel danger pour leur couple, et elle allait partager leur toit. Mick avait aimé passionnément Kaori, il avait été prêt à mourir pour elle, elle était même parvenue à ramener son âme dans son corps brisé par la poussière d’ange… Un tel amour pouvait-il réellement s’éteindre ?... Le destin était d’une cruelle ironie. Elle avait aimé trois hommes dans sa vie, le premier était mort, les deux autres étaient amoureux de Kaori Makimura.  

Elle se souvenait de ses premiers mois auprès de Mick. Quand avait-elle commencé à nourrir de tendres sentiments pour son patient ? Avait-elle succombé à la fierté farouche lui faisant refuser tous les antidouleurs qu’elle lui proposait ? Elle revoyait encore l’éclat féroce de ses yeux quand il repoussait les cachets en déclarant qu’il « avait déjà pris bien assez de drogue comme ça ! » Que ressentait-elle alors pour cet homme meurtri, plongé dans un enfer de douleur où il s’était jeté pour l’amour d’une femme ?  

Elle posa une main tremblante sur sa poitrine en songeant à cette nuit où elle avait découvert l’amour infini de Mick pour Kaori… C’était la pire nuit qu’il ait vécue durant son sevrage. Elle n’avait jamais vu de drogue aussi redoutable que la poussière d’ange. Les premières semaines, elle avait cru qu’il n’y survivrait pas… Il maigrissait à vue d’œil… On aurait dit que son corps s’étiolait littéralement. S’il endurait cela en serrant les dents, sa mine livide trahissait sa souffrance… Et une nuit, son corps avait cédé. Elle l’avait découvert recroquevillé dans un angle de sa chambre. Brûlant de fièvre, il était agité de spasmes douloureux et des gémissements déchirants s’échappaient de ses lèvres. Elle s’était approchée, prête à lui administrer de gré ou de force un sédatif, quand il l’avait enlacée avec une vigueur surprenante pour ses bras décharnés et il avait murmuré son nom… « Kaori, ne me quitte pas… Tu as déjà sauvé mon âme deux fois… Tu es mon salut… Reste là, mon ange… » Ces paroles avaient marqué au fer rouge le cœur de Kazue. Il avait déliré ainsi des heures durant. La prenant pour la nettoyeuse, il lui avait crié son impossible amour… Comme elle avait haï Ryô et Kaori pour la souffrance qu’ils avaient infligée à cet homme ! Elle avait alors compris qu’elle était éprise de son patient au regard triste.  

Elle aurait dû s’éloigner de lui aussitôt, mais elle ne l’avait pas fait… Elle savait pourtant qu’il était vain d’essayer de rivaliser avec Kaori Makimura. Elle avait espéré malgré tout, et finalement, Mick lui avait ouvert son cœur. Ils étaient en couple depuis près d’un an maintenant… Cependant si son bel Américain avait renoncé à son premier amour, Kazue avait peine à croire qu’il ne ressentît plus qu’une tendresse toute fraternelle pour Kaori… Et ce soir, une voix insidieuse lui chuchotait qu’elle n’avait jamais été qu’un pis-aller et que, si Ryô ne se réveillait pas, Mick se ferait un devoir de consoler sa partenaire…  

L’infirmière secoua la tête et essuya rageusement une larme traîtresse, qui avait coulé le long de sa joue. S’approchant de la fenêtre, elle contempla les ombres des nettoyeurs qui posaient des pièges autour du jardin… Mick embêtait Umibozu et proposait régulièrement à Kaori de l’aider dans son ouvrage, il ne réussissait toutefois pas à l’approcher, le grand malinois veillant à toujours s’interposer entre le corps de sa maîtresse et les mains du pervers. Ce chien était une bénédiction !  

La jeune femme reprit le chemin de la chambre de Ryô. En dépit de sa jalousie, elle ne parvenait pas à réellement détester Kaori… Cette femme avait fait de Mick l’homme qu’elle aimait. Elle avait transformé une machine à tuer en un homme loyal, attentif et droit, et Kazue en était bien consciente. Elle soupira… Pourvu que le coma de Ryô ne dure pas !  

Cette harpie était d’une cruauté sans borne. Non contente d’avoir bridé l’Etalon de Shinjuku pendant près de huit ans, elle martyrisait un pauvre toutou ! Musha avait monté la garde dans la chambre la nuit précédente, s’était levé aux aurores pour l’accompagner à la gare, avait brisé sa laisse pour lui porter secours, avait sauté dans un cachot rempli d’eau pour la sauver, l’avait suivie comme son ombre après, et n’avait pu manger que quelques biscuits volés avant qu’elle ne les confisquât. Il méritait bien quelques heures de sommeil ! Mais, non ! Cette folle furieuse se moquait de sa fatigue ! La nuit était tombée depuis des heures, et elle ne pensait qu’à transformer la résidence du Professeur en château-fort. Elle était inquiète pour lui, il en convenait, mais avec Tête de poulpe et Mick sur place, son corps ne risquait rien… Tout du moins, son corps à lui, car celui de Kaori n’était pas à l’abri des deux libidineux hantant les lieux… Où donc était passée Kazue ? Il fallait tenir le dégénéré qui lui tenait lieu de fiancé ! Ce type était un vrai vicieux pour courir après Kaori de la sorte… surtout en partageant la vie d’une Miss Mokkori comme Kazue !  

D’autant qu’à cet instant, Kaori n’avait vraiment rien de séduisant. Son visage trempé de sueur trahissait la fatigue de la journée, ses traits étaient tirés et des cernes sombres entouraient ses yeux noisette. Ses mains étaient noircies par la terre du jardin, maintes fois retournées pour y placer des pièges, et ses genoux étaient écorchés par les pierres et les cailloux… Il détestait la voir ainsi… Il détestait la voir s’épuiser pour le protéger… C’était à lui de prendre soin d’elle, et non l’inverse ! Il ne supportait pas de sentir la culpabilité suinter par chacun des pores de sa peau… Elle n’était pas responsable de son état ! Elle n’avait rien à lui prouver ! Ne savait-elle donc pas qu’elle était son salut et non sa faiblesse ?... Non bien sûr. Il avait dit qu’il survivrait par n’importe quel moyen pour elle, mais après des années à s’entendre traiter d’incapable et à se faire kidnapper par des délinquants de tout poil, Kaori avait toujours l’impression d’être le point faible de City Hunter. Elle refusait de s’appuyer sur Mick et Falcon… Elle faisait toujours tellement d’efforts pour être « digne de lui »… Plus que tout, il détestait la voir ainsi et ne rien pouvoir faire pour soulager sa peine.  

Non mais il était impossible, celui-là ! s’énerva-t-il en poussant un aboiement retentissant. Mick avait encore essayé de tripoter Kaori ! Il avait suffi d’un instant d’inattention pour que ce dépravé se glissât derrière elle. Sans la vigilance de Falcon, il lui aurait peloté les fesses… Il aurait bien mérité qu’il lui mordît les siennes ! L’étalon canin préférait mordiller les fesses de femmes, mais l’Américain avait besoin d’une bonne leçon.  

Quand Umibozu jeta le malotru au pied d’un arbre, Ryô eut une idée diabolique. D’un geste gracieux, il releva sa patte arrière contre la racine et aspergea les chaussures de cuir et le pantalon à pinces de son insupportable ami. Une flopée de jurons, qui auraient fait honte aux amoureux de la langue de Shakespeare, résonna dans le jardin, suivi d’un rire non moins tonitruant.  

- Ce chien est de plus en plus sympathique ! déclara Falcon entre deux éclats de rire.  

Bien qu’embarrassée, Kaori ne put s’empêcher d’esquisser un sourire devant la mine furibarde de Mick. A enchaîner les bêtises, Musha lui faisait presque oublier ses angoisses… Là-dessus aussi, il ressemblait à Ryô, se dit-elle en se remémorant les innombrables pitreries que faisait son partenaire à chaque nouvelle cliente. La tête lui tourna tout d’un coup, et elle dut s’appuyer contre le muret.  

- Tu devrais manger quelque chose et aller te coucher ! lui dit le géant. Tu as eu une journée éprouvante…  

- Non, il faut terminer…  

- Je vais finir !  

- Je n’ai pas faim de toute façon…  

Le Malinois saisit alors l’ourlet de sa jupe dans sa gueule et traîna ainsi la jeune femme, trop étonnée pour réagir, jusqu’à la maison. Falcon les considéra avec amusement. Ce chien était de plus en plus protecteur avec sa maîtresse… Les événements de la journée avaient dû le choquer car il lui paraissait changé… comme plus humain. Umibozu haussa les épaules. Quel étrange qualificatif pour désigner un chien !  

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9