Capitolo 4 :: Confessions

Pubblicato: 23-01-14 - Ultimo aggiornamento: 23-01-14

Commenti: Ryô se laisse aller face à une Kaori endormie

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Elle était dans ses bras. Endormie.  

Leurs visages étaient à quelques centimètres. La scène était presque intime. Il se mit à l'admirer comme jamais.  

Sans détours.  

Ses yeux ne mentaient pas. Et trahissait tel un miroir indécent les vrais tourments intérieur du nettoyeur. Un amour criant. Un homme dont le coeur était enchainé avec le cadenas de l'amour.  

- On est toujours aussi idiot tous les deux !  

s'exclama-t-il  

Tu ne trouves pas ma chérie ? lui demanda-t-il ironiquement  

Laisse moi deviner ?  

Demain je parie que tu ne te souviendras plus de rien !  

N'est-ce pas ? dit-il en riant en sortant de la salle de bains avec la belle dans ses bras.  

Il s'engagea doucement dans le couloir. Il avançait. Réalisant une sorte de procession silencieuse. Suivant comme un automate le chemin qui menait jusqu'à la chambre.  

Son coeur tressaillait de joie. Même si aucun signe extérieur ne le laissait deviner. Il était heureux de porter son amour.  

- Quand ce n'est pas toi, c'est moi !  

On cafouille toujours au même point dit-il en souriant tristement le coeur soudain un peu lourd.  

Seulement ...  

Je ne suis pas sûr que l'on puisse continuer ce petit jeu encore longtemps ma belle dit-il en s'arrêtant sur le pas de la porte de sa chambre.  

La regardant d'un regard chaud. Espérant qu'elle lui réponde de façon rationnel. La serrant encore plus fort contre lui. Il voulait la sentir plus près. S'enivrer de son parfum. De sa peau. De son aura.  

C'était si bon d'être proche d'elle.  

La chaleur de son corps semblait lui brûler les doigts. Lui transpercer les mains. Il hésita à entrer dans son temple. Sa chambre.  

- Qu'est-ce que j'aurais voulu que tu m'invites dans ta chambre ! Si tu savais ! dit-il douloureusement. Les yeux clos. Le front collé à celui de Kaori. Il sentait le souffle de la belle lui balayer le visage.  

Leurs fronts se touchaient délicatement.  

Ryô écoutait la douce respiration de sa belle.  

Il se décida à entrer. Le doux parfum poudré de la chambre vient lui chatouiller le nez. Il la déposa avec grande précaution sur le lit.  

Il resta penché quelques instants au dessus d'elle.  

Rare étaient les occasions où ils pouvaient être aussi proches sans que l'un ou l'autre soit terriblement mal à l'aise.  

Lui se sentait bien. Paisible. Auprès d'elle. Il la contempla. A sa guise. Se gavant comme un glouton. Détaillant chaque détails de son grain de peau. Jusqu'à être rassasié. Mais en faite non ! Il n'en aurait jamais assez. Il avait l'impression de faire quelque chose d'interdit. D'illicite. Profitant au maximum de l'instant. De la faille. Saisissant la "trop" belle opportunité. Pourtant, il ne faisait "que" regarder cette femme. Rien d'extraordinaire. Mais dans son esprit c'était déjà "trop". C'était déjà bien indécent. Parce qu'il la dévorait. Mentalement. Parce qu'il se délectait. Tout simplement. Sans sa permission. Avec pour seul instrument ses magnifiques prunelles. C'était déjà des caresses fictives. Son esprit vagabondait déjà. Loin. Ça lui procurait un certain plaisir. Mais qu'il jugeait malsain. A tort. Il cessa l'enchantement. Coupant son fantasme.Net. Plus de contact visuel. Trop de tentation. C'était trop dur. De résister. Alors il se retira. Et s'assit au bord du lit.  

A côté d'elle. En lui tournant le dos. Une main posé sur ses yeux. Comme pour les retenir de vouloir encore observer la nymphe tentatrice. Il voulait rester encore avec elle. Ne pas partir comme ça. Ça serait trop dommage. Ça serait trop douloureux. Pour lui. Il voulait rester assit près d'elle ...  

- Un instant ! dit-il  

- Juste un instant ! murmura-t-il  

Il resta assit en silence. Dans la pénombre. A écouter son souffle. Il se sentait bien dans la chambre de Kaori. Il ne savait pas pourquoi ? Elle avait quelque chose d'accueillant et de reposant. Et puis surtout au delà de ces aspects somme toute classique pour une chambre. Elle transpirait Kaori. C'était chez elle. Son jardin secret véritable. Et Ryô s'y sentait paradoxalement bien et mal à l'aise à la fois.  

C'était une des rares occasions où il se permettait de rester si longuement en ce lieu sacré à ses yeux. Il avait l'impression qu'il n'avait pas le droit d'être là. C'est comme si il abusait d'elle et de son intimité. Il se sentait mal à l'aise à cause de ça. Il réalisa que cela faisait maintenant de longues minutes qu'il était là. Combien ? Il était incapable de le dire mais sûrement trop longtemps car il avait perdu un peu la notion du temps. Le souffle régulier de Kaori, le rassurait car il prenait toute la place dans ce silence pesant. Il se dit qu'avant de la quitter, il voulait lui dire quelques mots pour soulager son coeur.  

- Puisque tu dors et que demain tu n'auras qu' un vague souvenir de ce qui s'est passé. Ou que tu croiras sans doute que tu as simplement rêvé...  

Laisse moi alors épancher un peu mon coeur. Moi qui suis toujours si avare... de mes sentiments avec toi. Je m'inquiétais de savoir ce que toi tu ressentais. Mais je suis sûre que tu ne t'imagines même pas ce que moi j'ai ressentis ? dit il pour lui même à haute voix.  

Quand tu m'as embrassé tout à l'heure ... Tu veux savoir ce que j'ai ressentis ? dit-il en serrant les dents.  

Il était de nouveau agacé. Car il aurait voulu avoir le contrôle absolu sur lui même, sur ses émotions et sur ses sentiments la concernant.  

Rien que d'y repenser son ventre le tenaillait d'une sorte de crampe. Lui, embrassant Kaori.  

C'en était assez.  

Il s'était suffisamment épancher pour ce soir, déjà qu'il n'avait pas réussi à se contrôler et qu'il l'avait embrassé. Il fallait qu'il parte de cette chambre.  

Il voulut se retourner une dernière fois vers elle pour la regarder dormir à son insu.  

Quand soudain  

- Oui ! Je veux savoir Ryô. Dis le moi dit-elle les yeux grands ouverts.  

Ryô sursauta.  

Il se leva brusquement du lit.  

Elle ne dormait pas ! Mais depuis quand ? Assez longtemps visiblement pour avoir entendu au moins la dernière question qu'il lui avait posé. Rien de plus ridicule que de sursauter quand on constate que la personne à laquelle on parle nous écoute. Il se tenait maintenant près du lit. Debout les poings serrés. La stature droite presque stoïque de s'être laissé berner aussi bêtement.  

- N'aie pas peur Ryô ! dit-elle la voix peu assurée, en regardant le plafond  

Le regard de Kaori commença à s’embuer à cause de l'émotion.  

- N'aie pas peur ! Je n'ai pas encore cuvée tout mon alcool.  

Alors comme tu le dit si bien, demain je ne me souviendrai de rien et on pourra continuer notre petit jeu ridicule et cruel. dit-elle sèchement.  

Ryô était stupéfait. Il n'osait pas bouger. Malgré les vapeurs d'alcool qui avaient perturbé son esprit elle avait tout entendu.  

- Vas-y ! Qu'est-ce que tu attends ? ... Dis le ! Qu'est-ce que tu as ressentis ? dit-elle la voix cassée par l'émotion sans lui lancer le moindre regard, se contentant de fixer un point au plafond.  

- Kaori je ... commença - t-il à bafouiller  

Il se surprit à trembler face à la détermination de Kaori.  

Il soupira pour soulager son coeur et rassemblant son courage il dit :  

- Je me suis sentis ... vivant ! avoua-t-il  

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