Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 60 capitoli

Pubblicato: 02-03-20

Ultimo aggiornamento: 30-04-20

 

Commenti: 75 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I would like to read the NC-17 fanfictions.

 

You have: - to sign in - to log in - to use the link put for this purpose and send me an email certifying you are 18 years old or older, that you have read and accepted the rules of the website. Don't forget to mention your pseudo. - to use the email address you gave in your profile. If your request doesn't fufill all these conditions, it won't be processed. If I learn later that you lied to m ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Capitolo 5 :: chapitre 5

Pubblicato: 06-03-20 - Ultimo aggiornamento: 06-03-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Je ne vais plus spoiler mon histoire. Il faudra donc attendre et voir.;) Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 5  

 

Lorsque Kaori arriva à l’orphelinat, les plus jeunes enfants jouaient dans la cour pendant que les plus grands étaient à l’école. Elle fut assaillie de toutes parts et eut le droit à un concours du baiser le plus mouillé, concours auquel elle se plia avec plaisir. Les cris et questions fusaient de tous côtés et elle rit de bon coeur face à l’enthousiasme des enfants. Leur promettant finalement de venir jouer avec eux lorsqu’elle aurait fini, les petits déguerpirent aussi vite qu’ils étaient arrivés pour retourner jouer.  

 

Souriant, la nettoyeuse se releva et avança vers l’entrée quand elle vit la petite Sakura assise sur un banc, Hime lui tenant compagnie. Elle approcha doucement et attrapa Hime qui lui sauta dans les bras.  

 

- Bonjour, ma puce. Ca va ? Tu tiens compagnie à Sakura ?, lui demanda-t-elle.  

- Sakura est triste. Elle veut sa maman et son papa., lui expliqua la petite fille.  

- Va jouer un peu, Hime. Je vais rester un peu avec Sakura. Tu veux bien, Sakura ?, l’interrogea-t-elle doucement.  

 

La petite la regarda et haussa les épaules, reniflant. Hime observa Kaori puis son amie et reprit place à ses côtés.  

 

- Je préfère rester avec Sakura. Je pourrai toujours jouer plus tard., affirma-t-elle.  

- D’accord, alors je vais vous tenir compagnie un petit peu., dit-elle en s’asseyant.  

- Tu es triste, Sakura ?  

 

La petite hocha la tête doucement.  

 

- Elle veut son papa et sa maman., répéta Hime, Sakura pleurant de nouveau.  

 

Kaori sentit son coeur se serrer et entoura ses petites épaules d’un bras pour la réconforter.  

 

- Tu ne peux plus les voir, ma chérie, mais, tu sais, ils sont là dans ton coeur., lui affirma-t-elle, tapotant d’un doigt sur sa poitrine.  

- Partout où tu vas, ils sont avec toi. Vous savez, moi aussi, j’ai été comme vous. Je n’ai jamais connu ma maman et j’ai perdu mon papa quand j’avais à peu près votre âge. C’est mon grand frère qui m’a élevée et, aujourd’hui, lui aussi est parti. Je sais ce que c’est d’être triste comme vous.  

- Tu es toute seule, Kaori ?, lui demanda Hime.  

- Non, j’ai des amis autour de moi. J’ai Ryo, Mick, Miki, Umi et Kazue, entre autres. Je n’ai plus de famille avec un papa et une maman mais j’ai une famille qui m’a adoptée et que j’ai adoptée.  

- Mais Ryo, ce n’est pas ton père. Tu ne peux pas te marier avec ton père., rétorqua Hime, les sourcils froncés.  

 

Kaori se mit à rire de bon coeur face à l’innocence de la petite fille.  

 

- Non, tu as raison. Mais ce que je veux dire, c’est que nous nous aimons tous comme si nous étions une famille. Nous nous aidons et nous soutenons comme une famille, un peu comme tu le fais avec Sakura. Ainsi, vous n’êtes plus toutes seules. Vous êtes comme des amies, peut-être qu’un jour vous vous considérerez même comme deux sœurs., suggéra-t-elle.  

- Et toi, tu serais comme notre maman ?, demanda la petite, les yeux plein d’espoir.  

- Comme une grande sœur, Hime. J’aimerais beaucoup que vous trouviez une famille pour avoir un nouveau papa et une nouvelle maman. Moi, je ne pourrai pas., leur dit-elle honnêtement.  

- Pourquoi ? Tu ne nous aimes pas assez ? On n’est pas assez bien ?, l’interrogea Hime, les yeux brillants.  

- Oh non, ma chérie ! Hime, j’aimerais beaucoup pouvoir tous vous adopter. Ca me ferait très plaisir, tu sais. Je vous aime tous tellement mais je n’ai pas les moyens de vous élever correctement, parce que l’amour seul ne suffit pas malheureusement., la rassura-t-elle.  

- Si je ne vous aimais pas, Hime, je ne viendrais pas ici aussi souvent, tu sais. J’essaye d’être là pour vous à ma manière., ajouta-t-elle d’une voix plus douce.  

 

Hime la regarda puis se leva et vint vers Kaori. Elle l’observa un instant avant de se jeter dans ses bras.  

 

- Je suis désolée, Kaori. Moi aussi, je t’aime beaucoup., pleura-t-elle.  

- Ne pleure pas, ma puce. Ne pleure pas. Ce n’est pas grave., la réconforta-t-elle, la prenant dans ses bras.  

 

Elle sentit soudain une autre contact soyeux contre son bras et baissa les yeux vers la tête brune qui s’était posée sur son bras.  

 

- Tu veux venir sur mes genoux, Sakura ?, lui proposa-t-elle, ne voulant pas la brusquer.  

- Viens., répondit-elle, quand elle sentit le hochement de tête de la petite.  

 

Elle leva le bras et la fillette grimpa sur ses genoux, venant se coller contre elle. Elles restèrent ainsi pendant plusieurs minutes jusqu’à l’arrivée de Madame Tomoka.  

 

- Je me disais bien que j’avais entendu une voiture., dit-elle juste avant de voir le tableau.  

 

Elle fut surprise de voir Sakura dans les bras de Kaori. C’était la première fois que la petite se laissait approcher depuis son arrivée mais la jeune femme avait ce je-ne-sais-quoi qui faisait que les enfants et même les plus grands se sentaient toujours rassurés en sa présence.  

 

- Bonjour, Madame Tomoka. Désolée de vous avoir fait attendre mais j’ai dû dire bonjour et Sakura n’allait pas fort. Je n’ai pas pu la laisser ainsi., s’excusa-t-elle.  

- Ca va mieux, les filles ?, leur demanda-t-elle.  

 

Les deux petites s’écartèrent et hochèrent la tête, esquissant un sourire.  

 

- Si vous alliez toutes les deux jouer ? Sakura, je suis sûre que ton papa et ta maman t’aimaient beaucoup et ils n’aimeraient pas te voir ainsi., lui expliqua-t-elle, la voyant se renfermer et refuser d’aller avec Hime.  

- Ils voudraient te voir sourire, t’amuser et jouer. Moi, si j’avais un enfant, c’est ce que je voudrais pour lui même si je devais ne plus pouvoir être avec lui. C’est ce que je veux pour les gens que j’aime, qu’ils soient heureux., dit-elle, plongeant dans son regard.  

- D… D’accord…, murmura la fillette d’une petite voix.  

 

Le coeur de la nettoyeuse fit un bond en entendant pour la première fois la voix de la petite. Hime la prit par la main et toutes les deux, elles partirent vers les jeux.  

 

- C’est stupéfiant. Vous avez un don avec les enfants. Comment avez-vous fait ?, s’enquit la directrice.  

- Je n’ai rien fait de particulier. J’ai juste parlé avec mon coeur., répondit Kaori.  

- C’est tout le travail qui a été fait avant. Je ne suis certainement qu’arrivée au bon moment., ajouta-t-elle, gênée.  

- Non, vous vous sous-estimez, Kaori. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Votre présence ici est bénéfique pour tout le monde, à commencer par les enfants., souligna Madame Tomoka.  

- Peut-être… Nous allons voir ces devis ?, dévia la rouquine.  

 

Elles pénétrèrent dans le bâtiment et se dirigèrent vers le bureau. La directrice lui tendit tous les devis et elles les étudièrent à deux attentivement. Souhaitant revoir les éléments qui avaient besoin d’être réparés en urgence, elles firent le tour du bâtiment, ce qui ne fit qu’assombrir l’humeur de Kaori. La portion qui allait être réparée s’était fortement dégradée depuis le temps et l’usure touchait maintenant les trois quarts de la toiture. Il allait sans dire que le reste suivrait de peu et que, pour un bien, il aurait fallu tout refaire d’un pan. D’autres fenêtres vinrent s’ajouter à la liste déjà établie. Elles conclurent vite que les travaux prévus ne seraient qu’un pansement sur une jambe de bois et qu’il leur faudrait espérer une saison de typhons clémente, sans quoi l’orphelinat ne serait plus un lieu adéquat pour les enfants. En attendant, il fallait donc parer au plus urgent et elles se décidèrent.  

 

Quand elles sortirent du bureau, les plus grands revenaient de l’école pour le déjeuner et ils entourèrent aussitôt la jeune femme pour la plupart.  

 

- Tu manges avec nous, Kaori ?  

- Reste, s’il te plaît.  

- J’ai plein de choses à te raconter.  

- Ryo n’est pas avec toi ?  

 

Elle sourit en entendant la voix d’une fillette de huit ans. Dire qu’à cet âge-là, il faisait déjà des ravages… Elle savait déjà avoir une rivale en la petite Sarah, plus si petite d’ailleurs, qui devait même approcher des dix-huit ans maintenant, pensa-t-elle. S’il commençait à subjuguer les gamines de huit ans également, elle devait peut-être se faire du souci sur la quantité de rivales qu’elle allait avoir…  

 

- Tu es la seule…, entendit-elle soudain résonner dans ses oreilles.  

 

Elle se tourna mais Ryo n’était pas là. C’était comme un songe éveillé, elle se rappelait les paroles de la nuit précédente. Elle aurait peut-être des rivales mais il était à elle comme elle était à lui. Rien ne changerait cela. Les cris des enfants la ramenèrent à la réalité. Ce n’était pas la première fois que les enfants insistaient pour qu’elle reste un peu plus longtemps et elle accepta avec plaisir, s’absentant juste le temps de prévenir son partenaire. Elle sortit et l’appela.  

 

Quand le téléphone sonna, Ryo finissait juste de ranger les couverts qu’il avait utilisés. Il décrocha le téléphone en vitesse.  

 

- Saeba., fit-il comme à son habitude.  

- C’est moi, Ryo. J’avais prévu de rentrer mais les enfants veulent que je reste pour déjeuner avec eux., lui dit-elle, embêtée.  

- Fais-leur ce plaisir. De toute façon, je viens juste de finir de petit-déjeuner.  

- Tu es sûr ?  

- Oui. Prends le temps. Je vais continuer les recherches concernant Yoko, voir si je n’ai rien raté. Je peux me débrouiller seul.  

- D’accord. Sakura a enfin parlé…, lui apprit-elle, un sourire dans la voix.  

 

Il sourit en réponse. Il imaginait très bien l’émotion que pouvait revêtir pour sa partenaire cette information. Elle devait être soulagée. Ca l’avait tracassée depuis l’arrivée de la petite à l’orphelinat.  

 

- C’est super. J’entends que ça crie derrière toi., remarqua Ryo, amusé.  

- Oui, ce sont les enfants qui m’appellent. Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?, lui demanda-t-elle une nouvelle fois.  

- Non, Sugar. Profite. On se voit ce soir.  

- Ryo, tu vas me manquer., lui avoua-t-elle.  

- Toi aussi, Kaori… mais ne le crie pas sur les toits, j’ai une réputation à tenir., la taquina-t-il.  

- J’ai l’ouïe fine, Ryo. Souviens-t-en., le prévint-elle, joueuse.  

- Je n’oublie pas. A ce soir, Kaori.  

- A ce soir.  

 

Elle raccrocha et regagna l’enceinte de l’orphelinat. Le déjeuner se passa dans le bruit et la bonne humeur. Les enfants parlaient, racontaient leurs matinées, s’esclaffaient des bêtises des plus jeunes. Assise à côté de Madame Tomoka, Kaori observait tout ce petit monde d’un œil attendri et amusé.  

 

- Ca doit vous paraître bien silencieux le soir quand ils sont tous couchés., s’amusa-t-elle.  

- Oh oui quand on ne doit pas partir à la recherche des adolescents qui décident de faire le mur…, soupira la vieille dame.  

- Ca arrive souvent ?  

- Une fois par semaine, principalement le week-end. Ce n’est plus de mon âge tout cela… Vous êtes sûre que vous ne voudriez pas prendre la relève ?, lui redemanda-t-elle.  

- Je n’ai pas les qualifications nécessaires, Madame Tomoka.  

- Vous aimez ces enfants, vous êtes intelligente et combative. C’est bien suffisant.  

- Je vous l’ai déjà dit, Madame Tomoka. Je suis très touchée mais je ne peux pas. J’ai déjà un métier.  

- C’est vraiment dommage. Vous les auriez rendus très heureux.  

 

De son côté, Ryo refit un tour sur le campus de l’université des beaux-arts de Tokyo puis de tous les clubs de danse et ateliers de peinture de la ville. Il montra la photo de Yoko à des dizaines d’étudiants sans succès. Il aurait pu en profiter pour draguer mais n’en avait aucune envie. Il voulait juste en finir et rentrer retrouver sa partenaire. Suivant son intuition, ou peut-être sa jalousie, même si elle n’avait plus lieu d’être, il se renseigna sur David James, le lieu où il résidait, où il travaillait, où il se divertissait mais ne trouva rien de suspect. Il ne sut s’il en était fâché ou soulagé.  

 

Quand il rentra en fin d’après-midi, il était frustré. Il n’avait pas avancé d’un pouce. Yoko s’était complètement évaporée. Les indics qu’il avait interrogés sur son passage ne lui avaient remonté aucune information concernant un trafic d’êtres humains, ce qui pouvait signifier deux choses : c’était une fausse piste ou Yoko était la première. Cela faisait bientôt trois semaines qu’elle avait disparu, il y aurait eu d’autres disparitions.  

 

Il ne lui restait donc qu’une chose à faire : attendre que la nuit tombe et faire le tour des rues chaudes de la ville pour interroger les filles en espérant, aussi abject que cela put paraître, qu’elle n’ait pas été emmenée dans un de ces bordels de luxe qui parsemaient les quartiers chics. Il avait un sombre pressentiment et le fait que Kaori ne fut toujours pas rentrée n’était pas pour l’aider. Il tourna en rond un moment puis monta sur le toit pour fumer une cigarette. Il se perdit dans ses réflexions, s’apaisant légèrement à la vue de la vie qui se déroulait normalement sous ses yeux.  

 

Après le repas, les plus petits furent mis à la sieste et les grands regagnèrent leur école. Pour certains, la sieste fut une affaire vite réglée : trop excités par la présence de leur visiteuse, ils ne s’endormirent pas et furent vite extraits des chambres pour ne pas réveiller ceux qui avaient cédé à l’appel du marchand de sable. Comme cela était déjà arrivé, Kaori leur proposa des histoires dans la petite bibliothèque de l’orphelinat. Elle s’assit dans un coin et les enfant s’assirent ou s’allongèrent selon les envies, l’écoutant lire les livres qu’elle avait choisis. Certains s’endormirent et furent ramenés à leur chambre pour profiter d’un sommeil réparateur mais cinq l’écoutèrent jusqu’au bout, plus ou moins calmement. Finalement, quand tout ce petit monde se réveilla, elle accepta de participer à la promenade organisée sur la plage en contrebas de l’orphelinat. Toute la troupe était joyeusement prête à démarrer quand une voiture se gara sur le parking et un visiteur inattendu en sortit.  

 

- Je vais prévenir la directrice., dit Kaori, surprise, à l’une des accompagnatrices.  

 

Elle rentra au pas de course dans le bâtiment et toqua à la porte du bureau de Madame Tomoka avant d’être invitée.  

 

- Un problème, Kaori ?  

- Monsieur James est là. Vous aviez rendez-vous ?, lui demanda-t-elle, le regard neutre.  

- Non. Je ne sais pas ce qu’il veut., répondit la vieille dame, se levant pour sortir.  

 

Elles rencontrèrent l’américain dans les couloirs de l’orphelinat, venant vers elles.  

 

- Bonjour Mesdames !, dit-il d’un ton enjoué.  

- Bonjour David., répondit poliment la directrice.  

- Monsieur James., répliqua Kaori, méfiante.  

 

Elle était déjà prête à sortir les griffes s’il revenait à la charge et cela dut se voir car il lui adressa un sourire amusé.  

 

- Je préférais quand vous m’appeliez par mon prénom, Mademoiselle Makimura. Rangez les couteaux et les haches. Je suis venu en ami., les informa-t-il, levant les mains en air, le regard pétillant.  

- Vous voulez vous porter bénévole, Monsieur James ?, lâcha Kaori d’un ton méfiant.  

- Grand dieu, non ! Je n’aurai jamais votre patience avec des enfants., répondit-il, rieur.  

- Alors que voulez-vous ?, demanda la directrice.  

- Je vais être honnête avec vous. Il se trouve que l’une des sociétés qui gère une de mes constructions vous a envoyé un devis et j’ai entendu que vous deviez en parler aujourd’hui avec Mademoiselle., expliqua-t-il, jetant un regard vers Kaori.  

- J’en ai bassement profité pour essayer de revoir Mademoiselle Makimura. J’ai tenté ma chance et il faut croire qu’elle était de mon côté., dit-il, d’un ton chaud.  

 

Tous les trois restèrent silencieux un moment, assimilant cette information. Kaori se sentait mal à l’aise sous le regard scrutateur de David James. Madame Tomoka passait de l’un à l’autre sans savoir comment réagir puis, finalement, s’éclaircit la gorge avant de parler.  

 

- Vous n’êtes pas venu nous redemander de vous vendre le terrain alors ?, résuma-t-elle.  

- Non, mon intérêt est strictement personnel. Juste un homme qui cherche à revoir la femme qui hante son esprit depuis plusieurs jours., avoua-t-il sans aucun complexe.  

- Je pense que je suis de trop alors., dit-elle en s’éclipsant discrètement, laissant les deux adultes l’un face à l’autre dans le couloir.  

- Nous pourrions peut-être aller faire un tour dehors ?, proposa-t-il, nerveusement.  

 

Il avait espéré un accueil un peu plus chaleureux, surtout après avoir renoncé au terrain, mais la jeune dame semblait distante. Kaori l’observa un moment pensive, puis releva le menton.  

 

- Je ne veux pas vous donner de faux espoirs, Monsieur James. Votre décision a redoré votre blason mais je ne nourris pas de sentiments amoureux à votre égard., lui apprit-elle.  

- Vous ne me connaissez pas encore. Laissez-moi une chance de vous connaître et de me présenter. Après tout, nous avons eu une très mauvaise entrée en matière., se justifia-t-il.  

- S’il vous plaît, allons faire un tour dehors. Ca ne vous engage à rien. Et, par pitié, cessez de m’appeler Monsieur James. J’ai envie de me retourner à chaque fois pour voir si mon père n’est pas derrière moi. J’ai passé l’âge. Mon prénom, c’est David et, si ça peut vous rassurer, ce n’est pas un mot de passe étranger pour dire épousez-moi., plaisanta-t-il.  

 

Kaori sourit à la plaisanterie et se détendit quelque peu.  

 

- Ca signifie juste aimé, ce que j’aimerais beaucoup être de votre part., lui avoua-t-il après quelques secondes.  

- Je… je vous l’ai dit. N’attendez rien de moi., lui rappela-t-elle doucement.  

- Vous êtes mariée ?  

- Non mais…  

- En couple ?, insista-t-il.  

 

Kaori réfléchit : pouvait-elle considérer que Ryo et elle étaient en couple ? Sentimentalement parlant oui mais rien n’était officiel pour le moment. Ils ne faisaient que se tourner autour.  

 

- J’ai quelqu’un dans ma vie., répondit-elle.  

- Ca, ça signifie que j’ai encore une chance., fit-il, triomphant.  

- Laissez-moi juste vous connaître et vous montrer que je ne suis pas cet horrible bonhomme qui a voulu vous acheter ce magnifique terrain contre un terrain insalubre en toute ignorance. S’il vous plaît, Mademoiselle Makimura…, l’implora-t-il.  

 

La nettoyeuse le regarda et se demanda s’il risquait de faire marche arrière si elle disait non. Qui pouvait lui assurer que, blessé dans sa fierté masculine, il n’irait pas faire pression sur Madame Tomoka pour acheter le terrain ? Elle avait besoin de s’en assurer, de s’assurer que sa parole valait autant que sa richesse et n’était pas que pacotille.  

 

- D’accord., concéda-t-elle.  

- Merci. Est-ce que ça veut dire qu’on peut passer l’étape des Monsieur et Mademoiselle et que j’ai le droit de vous appeler par votre prénom sans risquer de me faire rabrouer ?, lui demanda-t-il, le regard pétillant.  

 

Contrairement à Ryo, celui-là n’y allait pas par quatre chemins pour dire ce qu’il voulait. Ca changeait. Ce qui ne changeait pas, c’était que son coeur ne battait pas pour lui, mais accélérait dès qu’elle pensait à son partenaire.  

 

- Oui, David.  

- Tant mieux parce que j’avais l’impression de me retrouver face à ma maîtresse quand j’avais huit ans. J’en étais fou amoureux mais elle voulait toujours être appelée Mademoiselle Simms.  

- Donc, en fait, ce n’est que la nostalgie qui vous pousse vers moi ?, lui demanda Kaori, amusée par l’aveu.  

- Peut-être… mais surtout vos beaux yeux couleur noisette., avoua-t-il d’une voix suave.  

- Donc ce n’est que physique. Vous vous en remettrez rapidement alors., répondit-elle nonchalamment, passant devant lui pour sortir.  

 

Elle se retrouva plaquée contre le mur du couloir, le regard de l’américain plongé dans le sien, un regard empli de désir, chaud et tendre à la fois.  

 

- Si je dois tout vous avouer aujourd’hui, j’aime tout chez vous, Kaori, même le fait que vous vous opposiez à moi sans crainte, sans intérêt autre que de défendre vos convictions. Vous êtes belle, intelligente, déterminée et sauvage. Vous êtes passionnée, tendre et d’une douceur infinie avec les enfants. Vous avez de la compassion et de l’empathie. Vous êtes la femme de mes rêves., lui dit-il.  

- Si ça ne tenait qu’à moi, je vous enlèverais sur le champ, vous épouserais et vous ferais l’amour jusqu’à ce que vous soyez enceinte. Je suis certain que nous pourrions former une belle et grande famille.  

 

Kaori le regarda un peu perdue. Elle n’était déjà pas habituée aux grands discours mais elle sentait en plus toute la ferveur et la détermination de l’homme, ce qui l’intimida.  

 

- Je suis tombé amoureux de vous, Kaori., lui apprit-il, posant une main sur sa joue, la caressant du pouce.  

- Je… je vous l’ai dit, David. J’ai quelqu’un dans ma vie. Nous ne sommes peut-être pas en couple mais je tiens à lui comme il tient à moi., lui opposa-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

- Ca fait longtemps que ça dure ?, lui demanda-t-il, la regardant très sérieusement.  

- Sept ans., répondit-elle.  

 

Une lueur triomphante passa dans son regard et un petit sourire satisfait éclaira son visage.  

 

- Sept ans et vous l’attendez encore. Vous êtes une sainte… Vous êtes peut-être amoureuse de lui mais il ne doit pas l’être autant, Kaori., affirma-t-il, méprisant.  

- Vous n’avez donc pas connu d’autres hommes en attendant ?, s’enquit-il.  

- Ca ne vous regarde pas., s’offusqua-t-elle, rougissant.  

- Non, vous avez raison. Je n’attendrai pas sept ans en tout cas., dit-il, baissant le visage vers le sien.  

- Non !, lui intima-t-elle, le repoussant.  

- Je ne veux pas ! Alors laissez-moi tranquille.  

 

Elle le planta dans le couloir et sortit du bâtiment. Arrivée dehors, elle inspira une bouffée d’air frais et se sentit un peu moins oppressée. Elle sentit David arriver et se tendit. Il lui fit face et passa une main nerveuse dans ses cheveux.  

 

- Je suis désolé. Je me suis conduit comme un idiot. Je ne sais pas ce qui m’arrive mais je n’arrive plus à réfléchir lorsque vous êtes là. Je n’ai pas pour habitude de m’imposer aux femmes, Kaori. Je vous prie d’accepter mes excuses., lui demanda-t-il, le regret visible sur son visage.  

 

Kaori le regarda puis baissa les yeux, ne sachant quoi faire. Elle n’avait pas l’habitude des relations homme-femme ; elle n’avait eu jusque là à faire qu’à deux types d’homme : Ryo qui lui avait battu froid pendant plus de six ans puis Mick et Ryo encore flirtant avec elle plus ou moins ouvertement. Elle n’avait jamais dû affronter un amoureux a priori transi, chose qui la laissait encore plus mal à l’aise tellement l’idée semblait saugrenue.  

 

- S’il vous plaît…, l’implora-t-il.  

- J’accepte vos excuses., murmura-t-elle.  

- Merci., lâcha-t-il soulagé.  

 

Gênés, ils restèrent silencieux un bon moment, ne sachant quoi se dire. Soudain, David leva le regard vers le ciel, attiré par un envol d’oiseaux.  

 

- Cette toiture est vraiment en mauvaise état., lâcha-t-il.  

- C’est ce que vous allez faire remplacer ?, l’interrogea-t-il, retrouvant un ton professionnel.  

- Non. c’est la partie la moins abîmée. Nous allons faire remplacer uniquement un tiers de la toiture. Nous n’avons pas les moyens d’en faire plus. Il nous faudra prier pour que les typhons ne soient pas trop agressifs cette année., fit Kaori, amère.  

- C’est de l’inconscience…, lâcha-t-il, perdu dans ses pensées.  

- Nous faisons ce que nous pouvons ! Nous n’avons pas les moyens de plus !, se braqua la nettoyeuse.  

- Comment vous vous y prenez pour récolter des fonds ?, lui demanda-t-il abruptement.  

 

Kaori s’assit sur le même banc où elle avait câliné Hime et Sakura le matin même.  

 

- Nous écrivons régulièrement, téléphonons quand nous avons le temps, aux mécènes connus de la ville mais il y a beaucoup de demandes et nous avons peu de retours., soupira-t-elle.  

- Vous ne connaissez personne, je suppose ?, lui demanda-t-il.  

- Non, ce n’est pas vraiment mon milieu…, lâcha Kaori, amère.  

- Alors, laissez-moi vous aider., lui proposa-t-il.  

- David…  

- Je ne fais pas cela pour gagner votre coeur. Je vous ai vue défendre ces petits et vous m’avez donné envie de m’investir.  

 

Elle le jaugea du regard puis acquiesça, prête à écouter son plan.  

 

Quand elle rentra le soir à l’appartement bien plus tard que prévu, elle mit rapidement le repas en route avant de rejoindre Ryo qu’elle savait sur le toit. Elle approcha de lui et l’enlaça tendrement. Sans un mot, il referma les bras sur elle et enfouit son nez dans ses cheveux, sentant leur doux parfum. Ils restèrent ainsi un long moment, s’apaisant mutuellement.  

 

- Tu m’as manqué., finit par murmurer Kaori contre lui.  

- Toi aussi, Sugar. Tu rentres tard…, fit-il, tentant de masquer l’inquiétude qu’il avait ressentie.  

- Je sais. Ryo, il faut qu’on parle., lui dit-elle, s’écartant pour plonger un regard sérieux dans le sien. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de