Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 60 capitoli

Pubblicato: 02-03-20

Ultimo aggiornamento: 30-04-20

 

Commenti: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Capitolo 59 :: chapitre 59

Pubblicato: 29-04-20 - Ultimo aggiornamento: 29-04-20

Commenti: Bonjour, voici l'avant-dernier chapitre de l'histoire. bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 59  

 

Assis dans le divan, veillant Kei qui jouait et Mai allongée sur une couverture, Ryo lisait le journal. Soudain, il entendit un bruit de chute d’objets et leva la tête. Kei pesta deux secondes mais, lorsque sa sœur se mit à rire de bon cœur, il arrêta et lui sourit, ce qui fit sourire son père. Il regarda Kei ramasser les briques de sa tour éparpillées autour de lui et, du coin de l’oeil, nota l’intérêt de sa fille pour une brique rouge vif tombée non loin d’elle. Elle avait tourné la tête et avançait la main pour l’attraper quand, d’un coup et à sa grande surprise, elle se retrouva sur le ventre, le nez dans la couverture. Ne sachant quoi faire, elle finit par relever la tête doucement et se mit à chouiner. Papa se leva avec le sourire et doucement l’aida à se remettre sur le dos, lui donnant l’objet convoité.  

 

- Ma brique !, rouspéta Kei, mécontent.  

- Elle ne va pas la manger, Kei. Laisse-lui deux minutes., l’exhorta son père.  

- Ma brique., gémit-il.  

- Prends-en une autre.  

- Non, celle-là.  

- Non, tu patientes.  

 

Heureusement pour le petit garçon, au même moment, sa sœur lança la brique. Malheureusement pour lui également, elle lui atterrit sur le front et il se mit à pleurer, se tenant la tête. Ryo doutait que l’impact ait été si fort mais il alla quand même consoler son fils.  

 

- Méchante Mai !, protesta Kei.  

- Ah… rrrrr… bebebebe…, babilla la petite en réponse.  

- Méchant bébé !  

- Ba !, s’extasia-t-elle.  

- Ca suffit Kei. Elle ne l’a pas fait exprès. Elle ne sait même pas viser. On reconstruit ta tour ?, lui proposa-t-il pour changer le cours de ses pensées.  

 

Kei accepta et, à deux, ils refirent une plus grande tour, plus solide. Voyant sa fille tourner la tête à plusieurs reprises vers eux et poussant des cris comme pour les appeler, Ryo la rapprocha et ce fut ainsi que Kaori les trouva tous les trois en rentrant de la fondation.  

 

- Vous êtes touchants ainsi., fit-elle remarquer.  

- On s’occupe., répliqua Ryo.  

- Maman !, s’écria Kei en se jetant dans ses jambes.  

- Bonjour, mon grand. Tu joues avec papa ?, lui demanda-t-elle, se mettant à sa hauteur.  

- Oui, tour !., s’exclama-t-il, désignant sa création.  

- Elle est super grande., admira sa maman, provoquant un sourire fier chez son fils.  

- Nous l’avons faite à deux mais c’est Kei qui choisissait les briques à mettre., expliqua Ryo, levant les yeux au ciel comme pour dire « c’était toute une histoire ».  

 

Malgré tout, il avait apprécié chaque moment même si c’était dur de ne pas s’énerver face à des choses insignifiantes qui semblaient prendre une ampleur phénoménale à seize mois comme mettre la brique verte et pas la rouge…  

 

- Le repas chauffe. Reste un peu avec eux. Je vais gérer., lui dit-il, lui donnant Mai.  

 

Il en profita pour lui voler un baiser avant de s’éclipser. Kaori s’assit par terre à côté de Kei et prit le journal dont elle regarda la première page avec une photo de voiture calcinée. « Accident de voiture mortel : le cadavre identifié après six jours. » titrait la une. Un sourire étira ses lèvres en lisant l’entrefilet : « Mitsuko Kotara est décédée dans un accident de voiture. Elle était la fille illégitime de Akemi Kotara et Nobuto Tanaka. ». Cet article mettait fin à la rumeur qui avait longtemps couru sur la fille cachée de l’oyabun du lotus noir. Mitsuko n’était plus. Morte et enterrée, elle n’était plus une cible pour le milieu. Etrangement, une jeune femme lui ressemblant et se prénommant Atsuko avait décollé quelques jours auparavant en même temps que Sayuri qui l’emmenait à New York avant de la conduire au Canada où elle allait refaire sa vie.  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda Ryo, venant s’asseoir près d’elle.  

- Atsuko. J’espère qu’elle se plaît dans sa nouvelle vie., répondit-elle.  

- Ca ne fait que six jours. Il lui faudra du temps pour s’adapter mais, au moins, elle y sera en sécurité. Et maintenant, elle n’est plus tout à fait seule puisque son père veille sur elle, même de loin, grâce à toi. Allez, on passe à table., leur dit-il, attrapant Kei qui râla pour la forme.  

 

Kaori se souvint de la douleur qu’elle avait lue dans les yeux de Mitsuko en lui apprenant la vérité, qu’elle était recherchée parce qu’elle était la fille d’un chef de clan, qu’on en voulait à sa vie pour le faire plier. Autre chose était né : l’espoir, l’espoir de pouvoir enfin connaître ce père qu’elle avait tant aspiré à connaître. Certes, il n’était pas le père idéal, travaillant en marge de la loi, mais il restait son père. Ryo lui avait permis de soulager un peu sa culpabilité en lui expliquant que l’oyabun Tanaka était un chef de clan parmi les plus respectueux, qu’il faisait attention aux gens qu’il protégeait et que, si toutes ces activités n’étaient pas légales, il ne recourait à la violence qu’en cas d’absolue nécessité. Il faisait partie de ces vieilles familles encore établies pour qui l’honneur tenait une place centrale.  

 

Après une nuit de réflexion, Mitsuko avait exprimé l’envie de connaître l’homme qui lui avait donné la vie. Ils avaient eu une grande conversation sur les implications de sa décision mais elle n’en avait pas démordu et Ryo avait été lui-même voir l’oyabun pour lui parler de la demande de la jeune femme. La réponse était arrivée en début d’après-midi par un bref coup de fil : rendez-vous était fixé dans un parc isolé de la ville. Les enfants confiés à Sayuri, ils y étaient allés à trois. Les présentations faites, la conversation débutant avec timidité et hésitation, le couple s’était éloigné pour laisser père et fille faire connaissance. Restant vigilants, malgré la vingtaine d’hommes de main dont ils sentaient la présence en plus des deux qui se tenaient proches de leur chef, ils les suivirent tout autour de l’étang et les virent discuter de plus en plus ouvertement. Leur conversation dura trois heures seul à seule et ils la terminèrent dans les bras l’un de l’autre.  

 

Se séparant, l’oyabun Tanaka invita les City Hunter à approcher.  

 

- Merci de m’avoir permis de faire connaissance de ma fille, Saeba., lui avait-il dit, se penchant légèrement en avant dans un signe de déférence.  

- De rien, Oyabun, ce fut un plaisir., avait répondu Ryo très sérieusement.  

- Qu’allez-vous faire maintenant ?, leur avait demandé Kaori.  

- Pour sa sécurité, Mitsuko ne doit pas être connue comme liée à moi. Je lui ai conseillé de poursuivre ses études d’ingénieur dans un autre pays où nous pourrons garder le contact.  

- Ca ne m’enchante pas mais, si c’est le prix à payer pour que je puisse connaître mon père et ne pas le mettre en danger, je suis prête à le faire., avait admis la jeune femme.  

- Peut-être devriez-vous enfin révéler cette filiation, Oyabun., avait lâché Ryo, un sourire de conspirateur aux lèvres.  

- Nous en avons parlé tous les deux et je ne veux pas que Mitsuko soit liée au milieu. C’était la raison pour laquelle j’avais éloigné sa mère au départ alors que j’aurais pu l’épouser et qu’elle aurait pu devenir la mère de mes deux fils orphelins en plus de porter notre enfant. Je ne voulais plus de ce danger qui m’avait déjà coûté ma première femme. Je ne pouvais rien pour mes garçons déjà nés mais je pouvais les protéger elles., avait-il expliqué.  

- Si vous me faites confiance, elle sera définitivement à l’abri et je vous ferai savoir comment la joindre dans quelques temps., lui avait promis le nettoyeur.  

- Je suis père et mari également. Je comprends votre position, Oyabun., avait-il ajouté, passant une main à la taille de sa femme.  

 

Tanaka les avait alors regardés tous les deux et avait acquiescé. Après une dernière accolade, père et fille s’étaient séparés et chacun avait regagné ses quartiers. Le lendemain matin, une voiture percutait violemment une citerne d’essence dans le vieux port, s’embrasant aussitôt. Mitsuko n’était plus, Atsuko était apparue au même moment à l’aéroport. Quelques ficelles tirées par Saeko, la jeune femme avait une nouvelle identité et, aujourd’hui, le lien était définitivement fait entre le cadavre et Mitsuko, là aussi avec l’aide d’une très habile marionnettiste aux yeux améthyste. La rumeur avait commencé à circuler dans le milieu la veille.  

 

- Dans combien de temps tu vas le contacter pour lui dire comment la joindre ?, demanda Kaori à son mari.  

- D’ici un mois, le temps que la rumeur se tasse, que Tanaka ait l’air affecté quelques temps., répondit-il, aidant Kei à finir son dessert alors qu’il se frottait les yeux.  

- Tu n’as pas peur qu’il la recherche avant ?  

- Non. C’est un homme d’honneur. Je pense qu’on s’est compris et il attendra. Si ce n’est pour ma parole, il le fera pour elle.  

 

Les deux parents finirent de nourrir leurs enfants et montèrent les mettre au lit pour la sieste. Se croisant dans le couloir, Ryo attrapa sa femme et la plaqua contre lui.  

 

- Je me sens un peu fatigué également. Ca te dirait une petite sieste avant de sortir à quatre cette après-midi ?, lui proposa-t-il, approchant de ses lèvres.  

 

Pour toute réponse, elle scella leur baiser avec amour, glissant les bras autour de son cou. Il la souleva alors dans ses bras, Kaori encerclant ses hanches de ses jambes, et l’emmena faire la sieste dans leur chambre. Leurs rêves éveillés les laissèrent pantelants et langoureusement éreintés dans les bras l’un de l’autre, peau contre peau, se caressant doucement comme pour s’apaiser après cette nouvelle explosion de sensations qui se renouvelait à chaque fois.  

 

- Il faudrait peut-être se rhabiller., murmura Kaori, lovée contre son homme et peu désireuse de quitter la chaleur et la douceur de sa peau, la tendresse de son étreinte.  

- Oui, il faudrait…, répondit-il, sans pour autant faire le moindre mouvement.  

 

Ils restèrent ainsi un moment somnolant dans les restes de volupté, sans un mot, juste entourés de cette bulle que rien ne semblait pouvoir faire éclater.  

 

- Tu fais quoi là ?, dit-elle soudain, échappant à ses doigts qui avaient glissé le long de sa colonne vertébrale avant de longer la courbe de ses fesses et d’aller se perdre dans des abysses chauds et accueillants, contrairement à leur réputation habituelle.  

 

Pour ce faire, elle s’était glissée sur lui, sentant tous les muscles de ce corps masculin désiré et plus qu’apprécié jouer sous elle, en plus de celui qui n’en était pas un malgré toutes ses prétentions.  

 

- Comme ça, ça me va aussi., murmura-t-il, se relevant en la retenant par les fesses.  

 

Elle le sentit entrer en elle, prenant son temps, et s’entendit gémir longuement à sa douceur et sa lenteur qui lui permirent d’apprécier toutes les sensations, millimètre après millimètre. Leur deuxième danse fut toute en sensualité, tendresse et partage. C’était comme s’il n’y avait pas un millimètre carré de peau qui ne touchait pas celle de l’autre. Leurs regards ne se quittaient pas, pas un son ne brisait le silence de leur étreinte alors qu’ils tenaient la plus douce et amoureuse des conversations, une conversation qui ne parlait que d’eux, des sentiments profonds et intenses qu’ils partageaient, de la confiance aveugle qu’ils se vouaient et de l’amour infini qui les unissait. La consécration les cueillit en même temps et ils étouffèrent leur cri respectif dans un baiser langoureux. Ils restèrent ainsi enlacés, la tête reposant sur l’épaule de l’autre pendant quelques minutes, revenant doucement à la réalité.  

 

Soudain, le cri de Kei se fit entendre et ils furent bien obligés de se remettre en marche.  

 

- Va prendre une douche si tu veux. Je vais m’occuper de lui., proposa Kaori.  

- Je la prendrais bien avec toi., suggéra-t-il.  

- On n’en sortira pas avant un bout de temps si c’est le cas., murmura-t-elle, le regard fiévreux.  

- Qu’est-ce que j’ai fait de toi, Sugar ?, lâcha-t-il, la voix rauque.  

- Une femme heureuse, amoureuse et épanouie qui assume ses envies., répondit-elle, sans détourner le regard du sien.  

- Alors si l’envie te dit, on se couchera tôt ce soir, très tôt., lui proposa-t-il.  

- Tu ne dois pas aller faire un tour au Kabuki ?, s’étonna-t-elle.  

- J’ai mieux à faire ce soir. Ma femme m’a lancé un XY Sexe que je suis plus que prêt à relever.  

 

Elle se sentit rougir malgré ses propos antérieurs, d’autant plus qu’elle le sentait déjà prêt à l’action, mais elle ne pouvait pas se laisser aller et profiter de ce retour de forme, les cris de Kei s’intensifiant.  

 

- Tu n’es jamais fatigué…, lâcha-t-elle avec un demi-sourire.  

- Quand il s’agit de te faire perdre la tête ? Jamais., avoua-t-il, assez fier de lui.  

- Je suis navrée de te laisser sur ta faim mais Kei va finir par réveiller Mai., s’excusa-t-elle.  

- Tu sais, en deux minutes, ça peut être réglé., suggéra-t-il, mutin.  

- Père indigne…, le sermonna-t-elle, n’en pensant pas un mot.  

 

Elle s’entendit gémir quand il bougea en elle pour la taquiner.  

 

- Arrête, Ryo…, murmura-t-elle en fermant les yeux.  

 

Doucement, il l’allongea et l’embrassa langoureusement, avant de se retirer et de lui tendre son tee-shirt. Elle se releva et le passa, enfilant une culotte en dessous avant d’aller chercher Kei. Elle était peu vêtue certes mais le tee-shirt de Ryo était suffisamment grand pour la couvrir jusque mi-cuisse. Ca suffirait le temps de le suivre dans… pour la douche, se corrigea-t-elle, sentant le désir lui tordre les entrailles.  

 

Lorsqu’elle arriva dans la chambre de Kei, elle trouva son lit vide. Contemplant bêtement le matelas pendant un instant, elle sentit l’inquiétude grimper et le chercha aux alentours quand elle l’entendit babiller. Elle contourna le meuble et trouva son fils jouant à terre avec son doudou.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là, toi ?, lui demanda-t-elle, le prenant à bras.  

- Plus dodo., dit-il simplement en haussant les épaules.  

 

Elle sentit un sourire étirer ses lèvres à sa mimique et déposa un baiser dans ses cheveux. Elle l’emmena dans le séjour et le déposa près de ses jouets. Il se remit aussitôt à construire une tour avec ses briques, s’appliquant avec beaucoup de concentration, demandant de l’aide quand elle devint trop haute pour lui. Il finissait quand Ryo arriva, les cheveux encore humides, Mai dans les bras en train de gazouiller de bon cœur comme elle faisait depuis quelques jours quand elle se réveillait, comme si son cerveau avait besoin d’exprimer tout ce qui lui passait par la tête.  

 

- La salle de bains est libre si tu veux.  

 

Kaori acquiesça et se dépêcha d’aller se doucher. Elle redescendit quelques minutes plus tard, fraîche et pimpante dans une robe d’été que Ryo ne lui avait plus vue porter depuis… depuis avant leur séparation en fait. C’était la première robe qu’elle portait, en dehors du mariage de Mick, pour sortir depuis qu’ils s’étaient retrouvés.  

 

- Tu es magnifique., la complimenta-t-il.  

- Merci., murmura-t-elle, rougissante.  

 

Elle ne savait pas si c’était une bonne idée ou non mais elle en avait eu envie, envie de retrouver ses habitudes antérieures, envie de paraître féminine aux yeux de son homme, envie de se sentir bien… La température étant cependant trop chaude, elle ne pouvait se couvrir d’un gilet au dessus. C’était un point qui l’embêtait un peu car elle se sentait à découvert mais, après mûre réflexion, elle savait qu’elle pouvait le faire et Ryo serait avec elle donc elle se sentait protégée.  

 

Ils s’en allèrent tous les quatre et récupérèrent la poussette stationnée au rez de chaussée. Après un détour par la gare pour voir s’il y avait des messages, ils se dirigèrent vers le parc. Tous deux étaient vigilants malgré leur apparente décontraction. Ils savaient que les enfants étaient une cible comme Kaori l’avait été et l’était encore mais ils n’arrêteraient pas de vivre pour cela. Ils étaient à deux pour les protéger comme ils étaient à deux pour les aimer.  

 

Arrivés au parc, chacun se sépara, gardant l’oeil sur un enfant. Ils ne se démarquaient pas vraiment des autres parents sauf peut-être dans l’attention que mettait Ryo à ne pas laisser plus de cinq mètres de distance entre lui et Kei. Mai dans les bras, assise sur un banc, Kaori veillait les alentours, prête à donner l’alerte en cas de danger. L’organisation était tacite mais efficace et ils pouvaient tous deux profiter de ce moment malgré tout.  

 

Après une heure passée à jouer et courir dans tous les sens, Kei montra les premiers signes de fatigue et ils prirent tous les quatre la route du Cat’s. Ils furent ravis de retrouver Mick et Kazue de retour de leur dix jours de voyage de noces à Okinawa ainsi que Miki et Umi. Kaori regarda sa meilleure amie épanouie, sa mine radieuse malgré les légères cernes sous ses yeux, les petits sourires qu’elle lançait à son époux quand il la déchargeait discrètement d’une tâche et elle eut un pincement au cœur malgré la joie sincère qu’elle éprouvait pour elle. C’était une chose qu’elle ne vivrait jamais, cette bienheureuse insouciance des premiers mois, cette joie à partager avec l’être aimé, la sensation de vivre sur un petit nuage… David l’avait privée de cela pour Kei et pour Mai aussi.  

 

Alors que tous étaient rassemblés autour d’une table où les deux plus jeunes goûtaient tels deux affamés, Miki se racla la gorge avant de prendre la main de son mari.  

 

- Voilà, on voulait vous annoncer que nous allions avoir un bébé. Je suis enceinte de deux mois., leur apprit-elle.  

 

Les cris fusèrent autour de la table, les félicitations s’imposèrent et deux hommes ne se privèrent pas de taquiner le futur papa qui vira au rouge quand sa femme émue l’embrassa tendrement avant de se mettre à pleurer.  

 

- Ah la joie des hormones…, pipa Kazue.  

- Vous savez ce que c’est., fit-elle sans réfléchir à Ryo et Kaori.  

 

Tous deux se regardèrent avant de détourner les yeux vers l’enfant dont ils s’occupaient, mal à l’aise.  

 

- Désolée… Je… Je n’ai pas réfléchi. Vous avez l’air si parfaitement ajusté que j’oublie parfois…, murmura-t-elle, horriblement gênée.  

- Ne t’en fais pas. Tout va bien., objecta Kaori.  

- Au moins, je n’ai pas d’histoire sordide qui sortira du placard à ce sujet…, ajouta-t-elle, se forçant à sourire.  

 

Kazue n’y vit que du feu mais pas Ryo. Il pressa doucement sa cuisse en soutien et elle oublia cet incident qui ne se répéta pas deux mois plus tard, quand Kazue leur annonça à son tour sa grossesse. Ce fut ainsi que trois couples se retrouvèrent au réveillon de la nouvelle année faisant le point sur cette année riche en émotions entourés de leurs autres amis.  

 

- A la fin de cette année qui nous aura tous vu évoluer et grandir., lança Ryo à vingt-trois heures cinquante huit.  

 

Tous levèrent leur verre, les faisant tinter joyeusement.  

 

- A la fin de cette année qui nous aura enfin vu réunis et unis comme jamais., dit-il, se tournant vers Kaori.  

- On frôle la perfection., admit-elle.  

- On n’y est pas encore ?, l’interrogea-t-il doucement.  

 

Son visage était baigné par l’obscurité et elle ne pouvait lire dans ses yeux. Elle en aurait eu besoin pour tuer ce manque qui s’était glissé insidieusement en elle depuis quelques mois maintenant. Elle s’en voulut parce qu’ils avaient déjà tout pour être heureux : ils étaient ensemble, leurs deux enfants grandissaient bien et les comblaient de bonheur et pourtant…  

 

Elle releva le visage quand il plaça deux doigts sous son menton et donna une légère impulsion. Elle força un sourire sur ses lèvres et fit taire cette petite voix.  

 

- Tu me connais. Je ne veux pas nous porter malheur en disant que c’est parfait., éluda-t-elle en plaisantant.  

 

Elle l’observa un moment et, quand elle l’entendit rire, se détendit. Elle ne voulait pas le blesser ou lui demander plus. Il en avait déjà assez fait. Ils étaient bien. Elle le laissa la prendre dans ses bras et la serrer contre lui, fermant les yeux pour chasser cette petite pointe d’amertume contre la vie qui s’était montrée rude avec elle. Elle savait pourquoi elle avait fait tout cela : pour lui, pour eux, parce qu’elle l’aimait et que sa vie sans lui ne valait pas la peine d’être vécue. Aujourd’hui, elle l’avait et ils étaient heureux. Elle ne devait pas attendre plus, c’était tout ce qu’elle voulait.  

 

Sentant la tension dans le corps de sa femme, Ryo ne la lâcha pas avant la fin du feu d’artifice qu’ils regardaient tous ensemble du haut du toit de l’immeuble. Après avoir trinqué tous ensemble à l’arrivée de cette nouvelle année, chacun rentra chez soi et le couple alla se coucher, sachant que d’ici quelques heures et comme l’année dernière, ils se retrouveraient le lendemain matin avant le lever du soleil sur le toit. Le nettoyeur regarda le dos de sa femme endormie, le sourcils légèrement froncés. Il s’inquiétait de la tristesse grandissante qu’il sentait chez Kaori depuis quelques temps. Il ne savait comment aborder le sujet car, fidèle à elle-même, elle arborait toujours ce masque de légèreté et de bonheur en public. Elle s’y réfugiait même en sa présence, ce qui l’embêtait.  

 

Ils avaient construit leur relation amoureuse sur la vérité et la fin des non-dits. Que devait-il voir dans sa volonté de se taire ? Il soupira et faillit se donner une claque parce qu’il ne valait pas mieux. Il lui avait tendu une perche juste avant le feu d’artifice et elle ne l’avait pas saisie mais peut-être aurait-il dû lui-même mettre les pieds dans le plat et lui parler de ce qu’il ressentait ? Peut-être n’aurait-il pas dû avoir peur de sa réponse et de voir ses espoirs refoulés ? Il savait pourtant qu’il pouvait lui faire confiance mais c’était un sujet si difficile à aborder pour lui parce que ça la concernait elle aussi et qu’il avait toujours peur d’enclencher une régression. Kaori était forte mais pas infaillible et il ne voulait plus la voir souffrir, d’autant moins par sa faute.  

 

Lentement, il vint se coller contre son dos et l’enlaça, se laissant gagner par sa chaleur. Sa main posée sur son ventre, il sentait les mouvements réguliers et profonds induits par sa respiration. Il se laissa apaiser par cela, par sa présence. Il se remémora toutes ces nuits passés seul dans ce lit qui avait accueilli leurs ébats. Toute leur relation avait été diluée dans le temps jusqu’à l’arrivée de James et là, c’était comme si le temps s’était contracté avant de se dilater à nouveau. Ils avaient été amants une nuit et c’était comme si, le lendemain, il s’était retrouvé père d’un enfant de sept mois et compagnon d’une femme enceinte de quatre mois d’un autre homme, une femme qu’il pouvait à peine toucher et qu’il avait mis des mois à remettre en confiance. Il ne lui en voulait pas mais il se sentait spolié d’une partie de sa vie sans savoir quoi faire pour chasser ce sentiment. Il aurait après tout pu la perdre pour toujours, ne jamais connaître son fils, son propre sang, ni sa fille qu’il aimait tout autant même s’ils n’étaient pas liés biologiquement.  

 

Il devait admettre que, par moments, ce sentiment et l’existence de cette tension chez Kaori lui faisaient peur. Il ne voulait pas que cela vienne se mettre entre eux et fasse exploser ce qu’ils avaient mis tant de temps à construire. Mais comment les chasser s’ils n’arrivaient à mettre des mots dessus ? Il ne savait pas. Se sentant vulnérable, il resserra son emprise sur sa compagne et enfouit le nez dans ses cheveux, fermant les yeux. Le sommeil finit par le cueillir ainsi.  

 

Ce fut le téléphone qui les réveilla au petit matin, bien avant le lever du soleil. Kaori décrocha, ensommeillée, et raccrocha quelques secondes après, les yeux bien ouverts.  

 

- Ryo, réveille-toi. Miki va accoucher., lui apprit-elle.  

- Vraiment ? C’est un beau cadeau de Nouvel-An., répondit-il.  

- On y va ?, demanda-t-elle.  

- Kao, c’est leur premier enfant. On ne va pas tous débarquer à la clinique et squatter le couloir pendant des heures., lui dit-il amusé.  

- C’est mon amie, je suis inquiète., objecta-t-elle.  

- Alors, vas-y. Je vais rester avec les enfants et on viendra plus tard.  

- D’accord., approuva-t-elle.  

 

Elle se leva en quatrième vitesse et, moins d’un quart d’heure plus tard, elle était partie. Ce n’était pas le réveil qu’il avait prévu pour ce matin-là mais il pouvait faire contre mauvaise fortune bon cœur et se leva pour préparer un petit-déjeuner pour leurs autres amis.  

 

Tous arrivèrent pour l’heure prévue et furent étonnés de ne pas trouver Kaori, le Professeur ou les Ijuin. Quand Ryo leur expliqua, tous comprirent et ils essayèrent de faire comme à l’habitude, de ne pas se montrer trop inquiets ou impatients. Après le petit-déjeuner, aucun ne rentra chez lui. Des groupes se formèrent, les enfants furent l’objet des attentions de chacun mais, à midi, plus personne n’y tint et, comme un seul homme, le groupe se prépara et descendit aux voitures, direction la clinique.  

 

Quand ils y arrivèrent, ils trouvèrent Kaori assise dans le couloir, se triturant nerveusement les doigts. Elle accueillit avec soulagement Kei, vingt deux mois, qui courut jusqu’à elle et Mai, qui aurait un an quelques jours plus tard, qui gigota pour descendre des bras de son père avant de faire quelques pas hésitants. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle marchait après tout…  

 

- Alors ?, demanda Kazue, s’asseyant maladroitement.  

- C’est la dernière ligne droite. Le bébé…, expliqua-t-elle avant d’être coupée par les pleurs d’un nouveau-né.  

- Vient d’arriver., acheva-t-elle, soulagée.  

 

Le soulagement et la joie les gagnèrent tous et ce fut ainsi que les trouva l’heureux papa quand il sortit de la salle d’accouchement quelques minutes plus tard, un bébé endormi dans les bras.  

 

- Miki m’a demandé de venir vous le montrer. Elle était sûre que vous seriez là., leur apprit Umibozu, visiblement, pour une fois, ému.  

- Garçon ou fille, Umi ?, demanda Kaori, attendrie.  

- Un garçon, Kiseki., répondit-il d’un ton bourru.  

- Il est magnifique., murmura-t-elle, laissant échapper une larme qu’elle tenta d’essuyer furtivement.  

 

Elle sentit deux bras l’entourer et l’attirer et se retourna spontanément pour fourrer son nez dans la veste de son homme. Elle ne savait d’où venait cette soudaine envie de pleurer alors qu’elle était sincèrement heureuse pour leurs amis. C’était comme si les regrets la submergeaient. Elle sentit Ryo l’emmener à l’écart et, quand il s’arrêta enfin, elle releva la tête et vit qu’ils étaient dans un autre couloir à l’abri des regards. Elle osa enfin lever les yeux vers lui et ce qu’elle y lut et lui en retour les réchauffa tous les deux.  

 


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