Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 60 capitoli

Pubblicato: 02-03-20

Ultimo aggiornamento: 30-04-20

 

Commenti: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Capitolo 33 :: chapitre 33

Pubblicato: 03-04-20 - Ultimo aggiornamento: 03-04-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Vous pouvez le lire sans prise d'anxiolytiques. Mettez juste vos tenues de gala: c'est jour de mariage. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 33  

 

- Ca y est, Kaori. C’est le grand jour.  

 

Ryo observa le calendrier où le treize mai était entouré en rouge. C’était le jour où David et elle allaient célébrer publiquement leur mariage devant des centaines de témoins, d’après les informations qu’ils avaient eues de Jack, et, dans la nuit qui suivrait, ils décolleraient de Los Angeles pour l’Europe pour un voyage de noces de deux semaines et apparemment plusieurs mois de voyage d’affaires sans retour au bercail à travers le monde. Aucune escale n’était prévue au Japon mais il allait s’arranger pour que David soit obligé de changer ses plans et d’atterrir avec toute la famille sur l’île… L’heure des retrouvailles approchait donc et il se sentait respirer un peu mieux même s’il savait que d’ici là, ils n’auraient plus aucune information car Jack ne faisait pas partie du voyage.  

 

- Tiens le coup, Sugar., murmura-t-il, jetant un œil sur la photo qu’il avait encadrée d’elle et de Kei.  

 

Ils lui manquaient tous les deux. Il avait envie de connaître son fils, de le voir grandir et évoluer, de jouer avec lui, de le prendre dans ses bras et de veiller son sommeil. Il voulait retrouver sa femme et pouvoir l’aimer comme et quand elle serait prête. Elle avait su aller à son rythme. Il irait au sien, l’épaulerait autant qu’elle en aurait besoin et, si leur nuit d’amour était la seule de toute leur vie, il s’en fichait tant qu’elle revenait. Après l’enfer qu’elle vivait, la voir sourire, l’entendre rire seraient déjà une belle victoire.  

 

Il releva le regard et croisa son reflet dans la vitre. Comme un mirage, il vit se superposer l’image de sa femme et posa les doigts sur le carreau comme pour caresser son visage.  

 

- Coupez court, comme cela., indiqua Kaori à la jeune coiffeuse.  

- Mais Madame, votre belle-mère…  

- Qui est la cliente ici ? Ma belle-mère ou moi ? Je veux que vous me coupiez les cheveux ainsi., réitéra-t-elle.  

- Ca ne sera pas très pratique ni très féminin pour un mariage., pipa la jeune femme brune.  

- Peut-être mais c’est la manière dont je me sens belle. Ces cheveux longs m’indisposent. Dépêchez-vous, s’il vous plaît. Je n’ai pas toute la journée., la pressa-t-elle.  

 

Dans une heure, sa belle-mère arriverait au salon de beauté pour l’emmener à la cathédrale Vibiana. Il fallait absolument que ses cheveux soient coupés avant son arrivée. La coiffeuse s’activa et lui coupa les cheveux comme demandé. Kaori laissa un léger sourire étirer son visage. Ca lui faisait du bien de retrouver la coupe de sa jeunesse, la même qu’elle avait quand ils avaient combattu Kaïbara. Elle se sentait un peu redevenir elle-même même si elle savait que c’était illusoire, que plus rien ne serait pareil… Lorsqu’elle eut finie, la coiffeuse la conduisit auprès de la maquilleuse.  

 

- Je dois admettre que vous avez raison. Cette coupe vous va très bien., pipa la jeune femme avant de partir.  

- Merci.  

 

La maquilleuse attacha un bandana autour de ses cheveux pour ne pas les salir et se mit à l’oeuvre. Kaori se mit à tousser quand elle la poudra avec d’amples mouvements.  

 

- Doucement sur le maquillage. Quelque chose de naturel., lui demanda-t-elle.  

- Laissez-moi faire. Nous allons insister sur vos yeux, vos pommettes et votre bouche. Votre mari n’aura qu’une envie : la croquer comme une pomme…, plaisanta-t-elle.  

- Mais je n’ai pas l’habitude…  

- Je sais alors laissez-moi faire. Je sais ce qu’il vous faut., la coupa-t-elle.  

 

Kaori pinça les lèvres et la laissa faire. Elle finissait d’appliquer le rouge à lèvres d’un rouge voyant quand Atty pénétra.  

 

- Vous avez fini ? Nous sommes prises par le temps. La cérémonie a lieu dans une heure et les robes arrivent. J’espère que tout ira bien. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas eu d’autres essayages., maugréa-t-elle.  

- Voyons, belle-maman, vous savez très bien que toutes les demoiselles d’honneur font attention à elles. Elles n’auront pas pris un gramme ni un centimètre depuis ces quelques semaines. La styliste n’a eu après tout que peu de temps pour réaliser ces onze robes., la rassura Kaori, de très mauvaise foi.  

- C’est vrai., admit-elle.  

- Alors cette coiffure, je peux voir ?, demanda-t-elle, approchant.  

- Vous verrez à la cérémonie. Il faut que nous y allions. Jack va m’amener Kei et ce sera l’heure de son repas., éluda la jeune femme.  

 

Atty arbora un air mécontent mais suivit tout de même sa belle-fille jusqu’à la voiture.  

 

- Je ne comprends pas votre entêtement à allaiter le bébé. Il a trois mois maintenant…  

- Deux et demi à peine. C’est un moment de partage entre nous., répondit Kaori.  

- Vous pourriez partager plus avec votre mari si vous lâchiez un peu plus Kei., lui reprocha-t-elle.  

- David et moi partageons suffisamment de choses, bien plus même que je ne le pensais., répliqua la mariée, cachant son amertume.  

 

Elle détourna les yeux et fixa le regard sur les rues qui défilaient. Elles arrivèrent à la cathédrale où un voiturier leur ouvrit la porte. Jack arriva au même moment avec Kei en poussette. Le visage de la maman s’éclaira d’un large sourire et elle se pencha sur son bonhomme.  

 

- On va bientôt retrouver papa, Kei., souffla-t-elle, pensant à Ryo.  

 

Elle avait conscience que, si tout allait bien, elle partirait ce soir pour ne plus revenir à Los Angeles. Elle ne savait combien de temps cela prendrait mais elle avait confiance en lui. Il trouverait un moyen de les faire venir au Japon. Elle pourrait enfin présenter son fils à Ryo. Sans un regard pour sa belle-mère, elle suivit Jack jusqu’à la pièce qui lui était réservée.  

 

- Ca va aller, merci., fit Kaori, alors qu’Atty essayait d’entrer à sa suite.  

- Mais votre robe…  

- Elle n’est pas encore là et je dois nourrir le bébé. Je suppose que vous n’avez pas besoin d’assister à cela. David aura besoin de vous., répondit-elle.  

- A tout à l’heure, Atty.  

 

Elle referma la porte sur la femme et la verrouilla avant d’aller s’installer et de nourrir Kei. Vingt minutes avant la cérémonie, on frappa à la porte et elle alla ouvrir. Jack lui tendit une housse.  

 

- Votre robe., lui dit-il.  

- Celles des demoiselles d’honneur ?, demanda Kaori.  

- Juste derrière., lui indiqua-t-il.  

- Un petit conseil : fuyez les environs dès que vous les aurez livrées. Ca risque de hurler. Et pouvez-vous vous arranger pour que le mariage commence à l’heure., dit-elle, mystérieuse.  

 

Il lui lança un regard amusé et s’en alla, emmenant Kei avec lui. Kaori accrocha la housse et l’ouvrit. Un sourire vengeur s’étira alors sur ses lèvres.  

 

- Ca va être un mariage dont tout le monde se souviendra., murmura-t-elle.  

 

Elle s’habilla rapidement, ajusta les bretelles, le décolleté plongeant qui lui permettrait d’allaiter son fils. Elle ignora le voile que sa belle-mère tenait absolument à la voir porter et enleva le bandana. Rapidement, elle effaça le rouge à lèvres voyant ainsi que le eye-liner qui soulignait de manière trop provocante son regard. Elle savait que David serait furieux, peut-être qu’il la battrait une nouvelle fois mais elle avait fait son choix plusieurs semaines auparavant. Le vin était tiré, maintenant il fallait le boire… Elle assumait et y prendrait un peu de plaisir également…  

 

Avisant l’heure, elle sortit de la pièce, entendant les hurlements de ses demoiselles d’honneur. Elles n’appréciaient apparemment pas le choix de robe qu’elle avait fait. Il était vrai que le modèle dentelle exclusive avec juste des motifs cachant certains points précis de leur féminité n’était pas forcement du goût de tout le monde. Elle se détourna de la pièce et se dirigea vers la salle de la cérémonie. Elle entrouvrit la porte en arrivant et fit signe à l’organiste qui attendait au fond. Les premières notes résonnèrent et les portes s’ouvrirent. Relevant le menton avec dignité et fierté, elle s’avança dans l’allée. Les respirations se bloquèrent à son approche, rapidement suivies de murmures effarés mais elle n’en avait cure.  

 

Elle vit le regard de David d’abord surpris puis s’assombrir et ses traits se figer. Il lança un regard lourd de reproches à sa mère qui se retourna et manqua s’évanouir en la voyant avancer dans l’allée non pas vêtue de la robe de mariée blanche, parée de mille et une fioritures, avec un décolleté haut et un laçage dans le dos pour l’empêcher d’allaiter mais d’une robe d’un rouge vif, profondément décolletée et ornée d’une longue traîne. C’était le détail que Kaori n’avait pas noté quand son regard s’était posé sur le catalogue alors qu’elle allaitait Kei dans la boutique mais ça n’avait pas grande importance…  

 

Quand elle arriva près de son mari, la personne qui officiait se tourna vers eux, reprenant un air calme et posé.  

 

- Qui donne cette femme à cet homme ?, demanda-t-il.  

- Personne., répondit Kaori.  

- Puisque je lui appartiens…, ajouta-t-elle avec un semblant de sourire amoureux.  

 

Cependant, David n’apprécia pas sa réplique, surtout lorsqu’elle plongea son regard noir dans le sien. Il connaissait le sens profond de ses mots, qu’il la forçait à l’épouser. Le moment fut interrompu par l’arrivée en panique des demoiselles d’honneur habillées de leurs vêtements de ville. Sous le regard surpris de l’assistance, elles se reprirent et allèrent s’installer sur les bancs parmi la foule.  

 

- Nous sommes réunis aujourd’hui pour assister au mariage de David et Kaori, un couple qui a débuté dans des contrées lointaines, dans le pays où le respect des traditions et de l’autre fait loi et nous pouvons être sûrs que cela guidera l’ensemble de leur vie commune.  

 

Kaori se retint d’intervenir même si l’envie lui démangeait mais elle ne se priva pas du regard haineux adressé à son mari qui serra les dents pour ne pas la remettre en place devant tout le monde. La cérémonie se poursuivit sans heurt jusqu’à l’échange des vœux.  

 

- Kaori, tu as apporté un nouvel éclairage sur ma vie, une brise d’air qui m’a fait aspirer à d’autres choses que les buts que je m’étais fixé. Je sais que nos débuts n’ont pas été faciles, que partir de ton pays pour me suivre a été un profond déchirement mais aujourd’hui, nous sommes ici réunis en présence de notre fils, de notre famille et de nos amis pour célébrer la profondeur de notre amour. Je ferai le maximum pour te rendre heureuse, ma chérie. Je te donnerai la vie que tu mérites, celle que tu n’espérais pas mais que tu es en droit d’avoir. Je suis persuadé que nous finirons nos jours ensemble heureux et reconnaissants de cette rencontre inopinée., énonça David.  

 

Elle s’était promise de garder la tête froide jusqu’à ce qu’ils sortent de son emprise. Elle le devait pour Kei et pour Ryo. Aussi se résolut-elle à ne pas répliquer à son discours assez vertement comme l’envie la tenaillait.  

 

- David, nos chemins n’étaient pas faits pour se croiser et, pourtant, ils l’ont fait. Comme dans toutes tes entreprises, tu t’es montré conquérant, âpre, impliqué. Tu m’as enlevée à mon pays tel un chevalier au grand cœur alors que je menais une vie trop simple et précaire à ton goût. Tu m’as placée dans un palais où tout est trop pour moi et je ne mérite pas cela. La violence de tes sentiments me frappent jour après jour et pénètrent au plus profond de moi-même, me transformant à jamais. Je ne m’attendais pas à une telle puissance. Je ne peux alors que m’incliner face à ton amour entier, unique qui me place au rang d’une œuvre d’art., déclara Kaori.  

 

Ils échangèrent un long regard chargé d’électricité. David serrait les mains de sa femme à lui faire mal tellement il était furieux du discours à double sens qu’elle avait tenu. Si pour tout un chacun, cela pouvait ressembler à une étrange déclaration d’amour, il savait ce qu’il en était. Elle lui avait tout jeté à la figure, tout ce qu’il lui avait fait, la manière dont il la considérait. Ce qui le faisait encore plus enrager, c’était l’absence de peur dont elle faisait preuve, le fait qu’elle soutint son regard sans faillir.  

 

L’officier continua la cérémonie et ils échangèrent leurs alliances. Quand elle entendit le « jusqu’à ce que la mort vous sépare », Kaori se retint de dire qu’ils ne seraient plus ensemble depuis bien longtemps à ce moment-là et elle passa l’anneau à l’annulaire de son mari.  

 

Ils furent ensuite invités à s’embrasser avant de quitter le lieu de la cérémonie.  

 

- Tu me le paieras, Kaori., gronda-t-il, avant de poser les lèvres sur les siennes.  

- Je sais que je peux compter sur toi pour cela., répondit-elle, abrégeant leur baiser.  

 

Main dans la main, ils remontèrent l’allée pour se diriger vers la salle de réception. Kaori ne put prendre Kei à bras avant un long moment, devant saluer, embrasser des inconnus et serrer des mains à n’en plus finir. Elle vit les regards déçus de ses demoiselles d’honneur et ne s’en formalisa pas. Ce mariage n’était qu’une mascarade après tout. Elle faillit rire des compliments forcés qu’elle entendit sur sa robe, se contenta de sourire poliment cependant et observa les airs pincés des bien-pensants qui trouvaient inadmissible la façon qu’avaient maintenant les jeunes de bafouer les coutumes ancestrales. Où allait le monde si on se mariait en rouge et avait un bébé avant les noces ?  

 

Elle ne faillit perdre son sang-froid qu’une fois en surprenant les paroles d’un couple qui mettait sa lubie sur le fait qu’elle venait d’un pays en mal de reconnaissance depuis qu’il avait été écrasé par les américains pendant la guerre. Ce n’était pas un sujet avec lequel elle aimait plaisanter car trop de personnes étaient mortes ou avaient souffert à cette époque. Qu’auraient-ils pensé, eux, s’ils avaient su que leur si respectueux ami la maltraitait et l’avait obligée à se marier avec lui ? Ils mettraient cela aussi sur un manque de reconnaissance ?  

 

Heureusement Kei la sauva, réclamant sa pitance, et elle le prit et se dirigea vers sa pièce. Oubliant de verrouiller la porte, elle s’installa dans le fauteuil et baissa la bretelle de sa robe. Il ne mit pas deux secondes à refermer les mâchoires sur son téton et téter goulûment. Elle se laissa aller à le contempler et profiter de ce moment de répit.  

 

- Kaori ?, entendit-elle soudain.  

 

Surprise, elle releva la tête et vit Sayuri devant elle. Elle ne l’avait même pas entendue entrer.  

 

- Sayuri ? Je suis si contente de te voir…, murmura-t-elle.  

- Moi aussi, ma chérie., répondit la journaliste, venant enlacer sa cadette en faisant attention au bébé.  

- C’est Kei, votre bébé ?, demanda-t-elle.  

- Oui. Je ne le bougerai pas de là sinon ça va être la crise., s’excusa la nettoyeuse.  

- Un glouton comme son père…, constata son aînée.  

- Oui.  

 

Elles s’observèrent un moment en silence, heureuses de se retrouver. Sayuri leva la main et caressa doucement le visage de sa sœur.  

 

- J’ai un message pour toi. Ryo va se débrouiller pour vous faire venir au Japon. Il essaiera de te sortir de là mais, si tu vois une opportunité, fonce et il te retrouvera, d’accord ?  

- Compris., acquiesça la nettoyeuse.  

- Vous allez vous retrouver, Kaori. Vous formerez une famille tous les trois., l’encouragea Sayuri.  

- Je… je ne sais pas. Tellement de choses se sont passées., soupira Kaori.  

- Aie confiance.  

 

Souhaitant couper court à cette partie de la conversation, la maman hocha la tête en baissant les yeux vers le bébé. Elle le changea de sein et se rajusta.  

 

- Une robe de mariée rouge, Kaori ? Tu as fait fort.  

- Il voulait un mariage mémorable.  

- Ce sera le cas. Je dois aller l’interroger pour faire mon article. Tu…  

 

Quelqu’un toqua à la porte et Kaori fit signe à sa sœur de se cacher derrière le paravent.  

 

- Entrez !  

- Je me demandais où vous étiez., lui reprocha Atty.  

- Comme vous pouvez le voir, je nourris mon enfant., répondit Kaori, d’un air ennuyé.  

- En effet… vous nous avez bien roulés dans la farine en sabotant le mariage en tout cas., lui lança-t-elle.  

- Vraiment ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. C’est vous qui avez choisi la robe, c’est votre signature en bas du bon de commande. Personnellement, je trouve que c’est un choix osé mais très moderne. Je ne vous pensais pas aussi rock’n’roll, belle maman., admit-elle, se retenant d’éclater de rire à la tête de sa belle-mère.  

 

Atty ne sut quoi répondre et se retourna pour sortir.  

 

- Dépêchez-vous. On ne fait pas attendre ses invités !, lui indiqua-t-elle.  

- Un bébé encore moins. Je prendrai le temps qu’il faudra. A tout à l’heure., la salua-t-elle.  

 

La vieille dame s’en alla d’un pas raide, refermant la porte derrière elle.  

 

- Rock’n’roll, Kaori ?, pipa Sayuri hilare.  

- Oui définitivement., admit-elle avant de rire.  

 

Kei ayant fini, elle se rhabilla et le tourna vers sa sœur après lui avoir fait faire son rot.  

 

- Il ressemble à Ryo, tu ne trouves pas ?, lui dit la maman.  

- Oui, c’est vrai., admit Sayuri.  

- Je peux prendre une photo pour l’envoyer à son père ?  

- Oui, vas-y et dis-lui surtout que je lui parle de lui, de l’homme bien qu’il est, du père génial qu’il sera., lui demanda Kaori, les larmes au bord des yeux.  

- Calme-toi, c’est bientôt fini., la rassura-t-elle, passant un bras autour de ses épaules.  

 

Kaori acquiesça tout en sachant que, lorsque cette épreuve serait finie, une autre l’attendrait, longue et difficile, un chemin qu’elle n’aboutirait peut-être jamais mais elle devait le tenter pour Kei. Elle devrait se reconstruire…  

 

- Je sais. Tu ferais mieux d’y aller. Je vais sortir aussi et rejoindre la réception.  

- Tu as raison, ma chérie.  

- Sayuri, ça m’a fait du bien de te voir. J’ai hâte de rentrer à la m… au Japon., se corrigea-t-elle.  

- Il t’attend, Kaori. Ils t’attendent tous en fait et maintenant qu’ils peuvent rentrer en action, ils ne vont pas s’en priver.  

- Je sais. J’ai confiance., lui assura la nettoyeuse.  

 

Sayuri l’embrassa une dernière fois puis s’éclipsa discrètement. Kaori la suivit de peu et elles se retrouvèrent comme deux parfaites inconnues pour une interview rapide avec David. Un peu plus tard, la réception publique se termina et ils furent conviés à rejoindre l’autre salle plus intime. Le directeur n’avait pas failli et avait changé la disposition de la pièce pour mettre Kei à l’abri des enceintes qui diffusaient la musique, lui aménageant même un coin un peu plus sombre pour qu’il puisse dormir. Malgré le monde, Kaori était rassurée car Jack était juste à côté et veillait, empêchant les curieux de venir réveiller son fils.  

 

Au moment de la première danse, David se leva et tendit la main à Kaori qui l’accepta. Arrivés sur la piste de danse, elle attrapa sa traîne et le laissa la guider dans une valse.  

 

- Une robe rouge, Kaori ? Moi qui croyais que tu aimais la discrétion., gronda-t-il, arborant un sourire pour l’apparence.  

- Elle est rouge comme le sang que j’ai versé, David, comme mon cœur qui saigne., répondit-elle, lui adressant un sourire amical.  

- Tu n’as donc vraiment pas l’intention de t’adapter ?  

- L’intention, non. Mais je n’ai pas vraiment le choix., souffla-t-elle.  

- J’ai apprécié ton discours. J’ai bien compris le sens intrinsèque de tes paroles. Sache que tout comme pour ta robe et cette coupe de cheveux affreuse, je saurai te remercier comme il le faut en temps opportun.  

- Fais David. Je ne m’attends de toute manière plus à rien de bien venant de toi., admit-elle sombrement.  

- Même un enfant ? Pourtant tu les adores., souligna-t-il.  

- J’aime les enfants. Mais je ne sais pas si je saurai aimer un… deuxième enfant de l’homme qui m’a violée., se reprit-elle juste à temps.  

- Tu l’aimeras comme tu aimes Kei. Lui ne semble pas te dégoûter. A croire que tu as aimé le concevoir., laissa-t-il échapper, un sourire ironique aux lèvres.  

- A cette époque-là, tu ne me battais pas encore., le remit-elle à sa place, le plantant au milieu de la piste de danse.  

 

Sentant tous les yeux braqués sur lui, il s’empressa d’inviter sa mère à danser. Ils jouèrent ainsi au chat et à la souris pendant tout le reste de la fête, se lançant des piques discrètement. Au moment où ils découpèrent le gâteau, Kaori imagina bien un moment déraper et lui planter le couteau dans le cœur. La joie perverse qu’elle éprouva à cette idée la déstabilisa et elle se reprit. Ce n’était pas elle. Elle n’avait jamais éprouvé de plaisir à l’idée de tuer quelqu’un. Qu’avait-il fait d’elle ?  

 

Ce fut avec soulagement qu’elle vit donc arriver le moment où Jack leur signala qu’ils devaient partir à l’aéroport. Kaori alla se changer rapidement, jetant sa robe à la poubelle comme ce qu’elle comptait faire de ce mariage. Elle retrouva les deux hommes près de la voiture, Jack installant le siège auto de Kei.  

 

Moins d’une heure plus tard, ils étaient sur le tarmac de l’aéroport, les bagages chargés dans l’avion. David salua Jack brièvement avant de monter dans le cockpit. Kaori se tourna vers son garde du corps et ami, le bébé dans les bras.  

 

- Merci, Jack. Merci pour tout., lui dit-elle.  

- De rien, ce fut un plaisir. J’aurais aimé faire plus., avoua-t-il.  

- Vous avez déjà fait énormément pour nous trois., lui assura-t-elle.  

- Faites attention à vous, Kaori, et envoyez-moi des photos quand vous serez rentrés. La vie vaut la peine d’être vécue. Souvenez-vous en. Vous êtes la victime, pas la coupable., lui rappela-t-il.  

- J’essaierai de m’en souvenir., lui promit-elle.  

 

Elle le serra d’un bras brièvement puis le salua, les larmes aux yeux. L’estomac noué, elle monta dans l’avion à son tour.  

 

- Ce n’était qu’un garde du corps., s’énerva David.  

- Il me respecte, lui., lui répondit-elle, tenant Kei contre elle.  

 

David serra les dents et Kaori détourna les yeux. Quelques minutes plus tard, les réacteurs montèrent en puissance, l’avion se mit à rouler et décolla peu après. La jeune femme regarda les lumières s’éloigner. Elle ne se dirigeait pas du côté qu’elle voulait mais elle savait que ce n’était plus qu’une question de temps…  

 


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