Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 60 capitoli

Pubblicato: 02-03-20

Ultimo aggiornamento: 30-04-20

 

Commenti: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Capitolo 54 :: chapitre 54

Pubblicato: 24-04-20 - Ultimo aggiornamento: 12-03-24

Commenti: Bonjour, voici la suite,. Désolée de l'avoir posté plus tard que d'habitude. PEtite panne de réveil ce matin. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 54  

 

- Vous vouliez me voir, Maître ?, fit Kaori, pénétrant dans la cabinet de son avocat.  

 

Elle posa un regard curieux sur lui, se demandant ce qu’ils pouvaient bien encore avoir à voir ensemble. David n’était plus, sa mère avait été condamnée à une peine de prison à perpétuité deux semaines auparavant et renvoyée aux Etats-Unis aussi vite. Pour elle, la page était maintenant tournée et elle devait donc avouer que son appel l’avait surprise.  

 

- Oui. Si cela vous inquiète, rien n’a été remis en cause. J’ai juste eu un appel surprenant hier de deux personnes qui désirent vous voir., l’informa-t-il, la guidant jusqu’à une salle de réunion.  

 

Il lui pria de passer devant lui et la jeune femme se retrouva devant deux hommes. Elle n’avait pas besoin qu’on lui dise qu’ils n’étaient pas japonais et elle pressentait qu’elle apprendrait qu’ils étaient américains, ce qui lui donna une forte envie de grogner de frustration. Ne lui ficheraient-ils jamais la paix…  

 

- Kaori Makimura, voici Maîtres Thomson et Philips. Ce sont les avocats de feu votre ex-mari., lui présenta-t-il.  

- Maîtres., les salua-t-elle sur la réserve.  

- Mademoiselle.  

 

Maître Yoshi les invita à s’asseoir, proposant une chaise à sa droite à sa cliente pendant que les deux autres prenaient place à sa gauche.  

 

- Je vous laisse le soin d’expliciter la raison de cette entrevue, Messieurs., leur proposa l’avocat de Kaori.  

 

Maître Thomson, le plus âgé des deux, prit le dossier que lui confia son collègue et l’ouvrit, se raclant la gorge avant de commencer.  

 

- Mademoiselle Makimura, suite au décès de Monsieur James et au rapport du médecin légiste sur la cause accidentelle de sa mort, nous avons procédé à l’ouverture du testament., commença-t-il.  

- Je vous prie de m’excuser mais je ne vois pas en quoi ça me concerne., le coupa-t-elle, mal à l’aise.  

- Vous allez très vite comprendre : Monsieur James a fait de vous son héritière universelle. Vous héritez donc de tous ses biens, liquidités, actions, propriétés, et autres possessions. Vous héritez de la propriété de ses entreprises et vous allez recevoir l’intégralité des assurances-vies qu’il avait souscrites. Je ne vais pas vous citer la liste de tout ce dont vous héritez. Il me semble plus simple de vous confier ce dossier afin que vous puissiez en prendre connaissance en toute tranquillité., l’informa-t-il, faisant glisser le dossier, épais de vingt centimètres, vers elle.  

 

Kaori regarda bêtement la chose comme si elle allait la mordre puis les deux avocats et enfin le sien.  

 

- C’est une plaisanterie ?, murmura-t-elle d’une voix blanche.  

- Non, Mademoiselle., répondit Maître Philips.  

- Mais nous étions divorcés. Je l’ai fait jeter en prison. Il y a forcément une erreur. Il n’a pas pu laisser mon nom…, bafouilla-t-elle.  

- Pour être honnête, nous lui avons conseillé à plusieurs reprises de changer le bénéficiaire mais il n’a pas voulu nous écouter. Il a toujours remis à plus tard et, comme votre nom était expressément noté sans être accompagné du qualificatif d’épouse, vous restez héritière malgré le divorce., lui expliqua Maître Thomson.  

 

Kaori s’accrocha à la table. Elle avait l’impression que tout tournait autour d’elle. Elle ne pouvait pas être l’héritière de David. Elle ne voulait pas de toutes ces responsabilités et encore moins de son argent. Elle sentit la colère monter en elle à ce nouveau coup du sort qui lui tombait encore une fois dessus par sa faute. Ne lui ficherait-il donc jamais la paix malgré sa mort ? Résolue à ne rien accepter, elle se leva.  

 

- Je n’en veux pas., répondit-elle.  

 

Les deux avocats la regardèrent comme si une troisième tête lui était poussée. Quelle personne saine d’esprit refuserait un héritage pareil ?  

 

- Je n’en veux pas., répéta-t-elle.  

- Messieurs, pouvez-vous nous laisser un instant, s’il vous plaît ?, leur demanda Maître Yoshi.  

 

Les deux hommes se levèrent et sortirent de la pièce.  

 

- Kaori, je connais votre position par rapport à l’argent et je peux comprendre votre refus d’autant plus que cela vient de votre ex-mari. Mais ne fermez pas la porte complètement pour le moment. Prenez vingt-quatre heures pour réfléchir. C’est l’occasion de prévoir pour vos vieux jours, pour les études de vos enfants ou bien d’autres choses encore…, lui conseilla-t-il.  

- Je ne veux pas que son fric serve à nos besoins. Si mes enfants veulent faire des études, je me débrouillerai., objecta-t-elle.  

- Kaori, prenez le dossier, jetez-y un œil. Parlez-en avec votre conjoint. Donnez-vous juste vingt-quatre heures pour prendre une décision avec un peu de recul. Faites-le pour moi., l’implora-t-il.  

- Je me sentirai moins mal quand vous refuserez. J’aurai au moins réussi à vous faire prendre une décision réfléchie.  

 

Elle le jaugea un instant puis soupira, refermant le dossier.  

 

- Très bien. Mais ma réponse ne vous surprendra pas., l’informa-t-elle.  

- Venant de vous, certainement pas mais vous n’aurez pas agi sous le coup de la colère au moins., approuva-t-il.  

 

Kaori tapota pensivement le dossier avant de soupirer puis consulter sa montre.  

 

- En avons-nous fini ? J’ai un autre rendez-vous., lui apprit-elle.  

- Oui. Deux heures demain après-midi, ça vous convient ?, lui demanda-t-il.  

- Je m’en passerai mais oui., concéda-t-elle.  

- Très bien, je préviens ces messieurs. Bonne lecture., ironisa-t-il.  

 

Il sourit amicalement à sa cliente dont il avait pu apprécier le caractère affirmé et intègre. Kaori le remercia et quitta son bureau saluant les deux avocats au passage. Ceux-ci n’eurent pas le temps de s’interroger sur son départ qu’ils furent invités à regagner le bureau.  

 

La nettoyeuse ressortit du cabinet de Maître Yoshi et regagna son domicile. Elle trouva Ryô dans le salon soulevant Kei dans les airs.  

 

- Alors, chenapan, tu as décidé d’aller fouiller dans les revues et tu jettes tout. Je ne suis pas d’accord., le sermonna-t-il.  

- Le début des ennuis ?, plaisanta-t-elle, approchant.  

- Monsieur joue les curieux…, répondit-il.  

 

Il l’observa un instant et elle se sentit toute chose. Son regard descendit le long de sa silhouette jusqu’à s’arrêter sur le dossier qu’elle tenait encore à la main. Sentant sa question, elle le posa sur la table.  

 

- Un nouveau tour de magie. Il n’y a pas grand-chose à en dire. On y va ?, lui demanda-t-elle.  

- Si tu veux.  

 

Ils habillèrent les deux enfants et descendirent au garage. Une heure plus tard, ils se garèrent sur le parking de l’orphelinat. Ils sortirent de voiture et mirent Mai dans le landau pendant que Ryô portait Kei. Kaori avança, le cœur battant, vers les bâtiments. Les deux dernières fois où elle était venue, elle avait été préoccupée par autre chose et n’avait pas vraiment fait attention aux lieux.  

 

- C’est beau., lâcha-t-elle.  

- Oui, ils ont intégré les constructions dans l’environnement naturel. Megumi avait cerné ta façon de voir les choses. Je l’y ai un peu aidée et Madame Tomoka aussi. Elle a fait respecter les lieux. Tu pourras encore y voir ton frère., murmura-t-il.  

- Merci, Ryô. C’était important pour moi., apprécia-t-elle.  

 

Il ne dit rien mais esquissa un léger sourire. Ils pénétrèrent dans les bâtiments et furent vite entourés par les enfants. Ils avaient tous tellement grandi en plus d’un an et demi qu’elle fut surprise. Quelques-uns restèrent à l’écart, ceux qu’elle n’avait pas connus, mais tous les autres cherchèrent à la toucher, l’enlacer ou l’embrasser.  

 

- Maman…, pleurnicha Kei, jaloux.  

 

Avec un léger sourire, elle l’attrapa et le présenta aux autres enfants. Marquant sa propriété, le petit garçon s’accrocha aux épaules de sa mère, lançant des regards noirs à tous ceux qui approchaient.  

 

- Tu vas devoir apprendre à partager, bonhomme., lui dit-elle.  

- Ma maman., insista Kei.  

- Les enfants, allez-vous habiller pour sortir jouer., leur ordonna la directrice.  

- Kaori, ça me fait plaisir de vous revoir dans ces circonstances., l’accueillit-elle avec un grand sourire.  

- Moi aussi, Madame Tomoka. Ca m’aura pris du temps mais je suis heureuse d’avoir su revenir., lui assura-t-elle.  

- C’est votre fils ?  

- Oui, Kei. Il aura un an à la fin du mois. Et là, c’est Mai., présenta-t-elle.  

- Ils sont adorables., murmura-t-elle avec un sourire attendri.  

 

La vieille dame les conduisit dans son bureau où ils retrouvèrent un homme d’une quarantaine d’années.  

 

- Monsieur Sato vient d’Osaka. Il a entendu parler de notre projet pour faciliter la transition à la sortie de l’orphelinat et est venu voir. Cela vous dérange si nous faisons la visite tous ensemble ?, les interrogea-t-elle.  

- Bonjour, Mademoiselle Makimura., fit l’homme tendant la main à Kaori.  

 

Elle lui serra la main, tentant d’ignorer son regard qui la détaillait, la mettant mal à l’aise. Ryô s’intercala dès qu’il le put sans paraître grossier. Il avait vu le coup d’œil vers la main de sa compagne et se doutait des pensées de l’homme.  

 

- Ryô Saeba, son compagnon., se présenta-t-il, au grand soulagement de la jeune femme.  

- Nous y allons ?, leur proposa la directrice.  

 

Kaori attrapa Mai dans son landau et ils la suivirent. Ils passèrent plus d’une heure à visiter les lieux, évoquer les difficultés auxquelles ils faisaient face, les adaptations qu’ils avaient mises en place. Ils eurent la chance de croiser deux jeunes qui profitaient de ce nouveau programme et échangèrent constructivement avec eux, découvrant ce que leur apportait cette opportunité.  

 

De retour dans le bureau de la directrice, ils prirent place sur les sièges et canapés. Mai s’agitant, Kaori la positionna pour téter et se couvrit de son écharpe, Ryô faisant temporairement paravent face au regard inquisiteur de l’autre spécimen mâle de la pièce.  

 

- L’initiative que vous avez eue, beaucoup aimerait la mettre en place mais nous manquons de moyens. Nous ne pouvons demander plus à l’État., soupira Monsieur Sato.  

- Vous avez eu de la chance d’avoir ce coup de pouce. Ce riche mécène…, déclara-t-il.  

 

Madame Tomoka observa Kaori puis baissa les yeux, mal à l’aise. Elle savait ce à quoi sa chance avait tenu, ce que ça avait coûté à la jeune femme…  

 

- Oui, c’est vrai., acquiesça-t-elle.  

- Si vous avez son numéro de téléphone, je suis preneur…, plaisanta-t-il.  

- Sauf si vous avez une ligne vers le paradis, ce sera compliqué., pipa Kaori.  

- Ce mécène est décédé., acheva-t-elle d’un ton neutre.  

- En effet, ce sera compliqué. Il faudra explorer d’autres pistes alors., résuma-t-il.  

- Oui. Il faudrait qu’on rentre, Ryô. Kei ne va pas tarder à demander à manger et Mai s’endort., constata-t-elle.  

 

Ryô acquiesça et se leva. Monsieur Sato l’imita et se tourna vers Kaori.  

 

- Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Si j’osais, je vous proposerai de venir boire un verre avec moi., tenta-t-il, un regard langoureux posé sur elle.  

- Heureusement que vous êtes raisonnable alors parce que la dame a déjà quelqu’un avec qui sortir., intervint Ryô, le regard noir.  

- Oui, c’est vrai. J’avais oublié., fit l’homme, gêné.  

- Souvenez-vous en dorénavant., lui asséna-t-il sévèrement.  

 

Les deux nettoyeurs saluèrent la directrice et Monsieur Sato et s’en allèrent. Quand les deux enfants furent couchés après le repas, ils se retrouvèrent dans le séjour où ils prirent place dans le canapé.  

 

- Alors, tu vas me dire ce que c’est ce dossier ?, l’interrogea Ryô.  

- Ah ça… C’est… mon héritage., lâcha-t-elle.  

 

Elle se leva et alla chercher le dossier qu’elle posa sur la table basse devant eux avant de se rasseoir.  

 

- David m’a désignée comme sa seule héritière. Je récupère tout ce qu’il a de l’entreprise aux maisons, les comptes en banque… Tout., résuma-t-elle, désignant du menton le dossier.  

- Je peux ?, lui demanda Ryô.  

 

Elle acquiesça et il ouvrit la pochette. Il feuilleta rapidement les documents avant de refermer le tout.  

 

- Tu es riche, Kaori. Tu es tranquille pour une centaine de vies., remarqua-t-il.  

- Je ne veux rien., déclara-t-elle.  

 

Nerveuse, elle se leva et se mit à arpenter la pièce de long en large jusqu’à s’arrêter en lui faisant face.  

 

- Tu… Tu crois que je devrais accepter ? Pour nous ? Pour les enfants ?, lui demanda-t-elle, perdue.  

- Non, on n’a pas besoin de ce fric pour bien vivre. Accepte-le si tu le veux mais je ne t’en voudrais pas si tu le refuses. De toute façon, je suis sûr que tu as déjà pris ta décision., répondit-il avec un léger sourire, se renfonçant dans le siège, l’invitant à l’y rejoindre.  

 

Elle ne se fit pas prier et se laissa guider dans ses bras.  

 

- Est-ce irrationnel de ne pas vouloir cet argent ? J’ai l’impression que, si j’accepte, ce serait comme s’il m’achetait. Mais je devrais peut-être voir plus loin, au moins pour les enfants, pour payer leurs études, leur offrir une belle vie., pensa-t-elle à voix haute.  

- On leur paiera des études, même à la sueur de nos fronts, Kaori. Et tu crois vraiment qu’ils seront plus heureux en étant riches ?, lui demanda-t-il.  

- Non, je sais que non. Je ne veux pas de cet argent, Ryô. Tu aurais pu être le seul à réussir à me convaincre d’accepter., lui avoua-t-elle.  

- Je ne veux pas de son argent non plus., lui assura-t-il.  

- En plus, je n’ai plus de dettes à éponger ni de raison d’en faire de nouvelles puisque je t’ai., la taquina-t-il.  

 

Elle leva un regard lumineux vers lui et lui sourit avant d’approcher et de l’embrasser. Ryô glissa les doigts dans ses cheveux et répondit à son étreinte. Leurs baisers s’intensifièrent et doucement les mains commencèrent à voyager, effleurant avec délicatesse les courbes des corps alanguis. Un peu plus confiante, Kaori s’écarta et, après avoir plongé dans le regard de son compagnon, déboutonna doucement son chemisier, écartant les pans.  

 

- Tu es sûre ?, murmura Ryô.  

- J’en ai envie. J’espère résister., avoua-t-elle.  

 

Il prit ses lèvres en douceur puis descendit le long de son menton, dans son cou, jusqu’à la naissance de sa gorge. Il toucha du bout des doigts les courbes voluptueuses de sa poitrine, la sentant frémir au passage. Il retrouvait avec plaisir la chaleur et la douceur de sa peau laiteuse, la sensation des battements de son cœur contre sa paume. L’observant, il laissa glisser les doigts sur le tissu de son soutien-gorge, entendant son souffle se couper alors qu’il effleurait les pointes sensibilisées par l’allaitement.  

 

- Doucement…, dit-elle, attrapant ses doigts, légèrement gênée.  

- Tu veux arrêter ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Non… Juste doucement, c’est intense., expliqua-t-elle.  

 

Il caressa l’ovale de son visage, chassa les mèches qui lui barraient le front. Il s’abreuvait de la vision de ses pommettes rosies, son regard légèrement voilé, ses lèvres gonflées. Il l’attira à lui et l’embrassa de nouveau. Elle se laissa aller contre lui, la gêne s’effaçant pour laisser la place au plaisir. Prenant confiance, elle glissa les mains sous le tee-shirt de son homme, redécouvrant les contours longuement parcourus de ses abdominaux, de ses pectoraux. Leur redécouverte fut cependant interrompue par les cris de Kei et ils se séparèrent à regrets, se rajustant. La journée passa rapidement et le soir arriva. Le couple se coucha éreinté mais le cœur léger comme les mains qui se baladèrent à l’instar de la séance de début d’après-midi.  

 

Pourtant, malgré la fatigue, Kaori ne réussit pas à trouver le sommeil et se releva pour monter sur le toit, un peu d’air frais lui ferait certainement du bien. Pensive, elle s’absorba dans la contemplation de la ville, du ciel étoilé. Elle revécut les évènements de la journée, n’arrivant toujours pas à croire que David avait encore réussi à la tracasser. Sentant les frissons monter, elle redescendit et se prépara une tisane qu’elle but dans le divan. Ses yeux se posèrent sur le dossier et elle l’ouvrit plus par curiosité que par intérêt. Elle passa plusieurs heures assise là devant les documents. Elle n’arrivait à s’imaginer l’ampleur de la fortune de son ex-mari. C’était juste démesuré. Les sept millions qu’il avait versés à l’orphelinat n’était qu’une goutte d’eau pour lui, une goutte d’eau dans un océan, mais cette goutte d’eau avait fait un bien fou à l’établissement…  

 

Vers trois heures du matin, Mai se réveilla et elle alla l’allaiter. Quand la petite fut rendormie, elle redescendit et se mit à la fenêtre. Les images de l’orphelinat sous son ancienne et sa nouvelle configuration se superposèrent. La joie et la reconnaissance des deux jeunes qu’ils avaient rencontrés lui revinrent de plein fouet. Oui, l’argent de David, argent versé pour le mal qu’il lui avait fait, avait été un bienfait pour eux. Elle se tourna vers le dossier, songeuse, et revint s’asseoir sur le canapé.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là, Kaori ?, l’interrogea Ryô, encore ensommeillé.  

 

Surprise, elle leva les yeux et tourna la tête vers la fenêtre : le jour se levait à peine.  

 

- Je réfléchis., répondit-elle.  

 

Elle ne se sentait pas fatiguée malgré l’absence de sommeil.  

 

- Tu es réveillée depuis quelle heure ?  

- Huit heures hier matin… Je n’ai pas réussi à fermer l’œil., avoua-t-elle.  

- Viens te coucher.  

- Non… Je n’ai pas envie de dormir.  

- Qu’est-ce que tu fais ?, lui demanda-t-il, venant s’asseoir à ses côtés.  

 

Elle leva les yeux vers lui et lui sourit pour le rassurer.  

 

- J’essaie de sortir du bon de tout cette folie., lui expliqua-t-elle.  

- Je t’écoute., répondit Ryô, se calant dans le fauteuil, l’attirant dans ses bras et les recouvrant d’un plaid.  

 

Elle se lova contre lui, profitant de sa chaleur.  

 

- David me lègue tout cet argent dont je ne veux pas. D’un autre côté, l’orphelinat a pu faire tant de choses avec même pas un quart de ce qu’il leur a versé. Alors, je me dis que cet héritage pourrait servir à faire du bien aux enfants.  

- C’est bien ton style., approuva Ryô.  

- Je n’aurai pas de cas de conscience à donner cet argent : David n’était pas pourri en affaires. C’est un défaut que je ne peux pas lui imputer. Il était dur mais clean…  

- C’est ce qu’il est ressorti de nos enquêtes. On a dû monter l’affaire de blanchiment de toutes pièces., admit Ryô.  

 

Ils se lovèrent l’un contre l’autre, silencieux, un moment. Ryô caressait doucement le bras de sa femme, l’entraînant doucement vers le sommeil.  

 

- Donc, qu’envisages-tu ?, lui demanda-t-il.  

- Je voudrais créer une fondation qui financerait des projets pour améliorer le bien-être des enfants les plus fragilisés et leur donner de meilleures chances dans la vie.  

- C’est une bonne idée. Tu te sens prête à présider une telle fondation ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle laissa échapper un léger rire.  

 

- Non, bien sûr que non. Je n’ai aucune envie de me retrouver dans la ligne de mire., avoua-t-elle.  

- Etre bénévole me suffit mais je connais la personne idéale : Megumi., affirma-t-elle.  

- Je suis d’accord. Elle ferait bien le job. Il faudra quand même lui trouver un nom à cette fondation., déclara Ryô.  

 

Kaori leva les yeux vers lui, légèrement préoccupée.  

 

- J’avais d’abord pensé l’appeler la fondation Hideyuki Makimura en hommage au rôle qu’a eu mon frère dans ma vie., lui apprit-elle.  

- Mais tu as changé d’avis apparemment., constata Ryô.  

- Oui parce que mon frère aurait été gêné par cette marque de reconnaissance.  

 

Le nettoyeur repensa à son ami et ne put qu’approuver : Hide était loin d’apprécier les feux de la rampe.  

 

- Ton autre idée ?  

- La fondation ABC. C’est pour Hide, nous et nos amis. Nous répondons aux XYZ des gens en détresse. Je veux pouvoir être là pour ces enfants au début, avant les problèmes, avant la tristesse, la souffrance et les déceptions. Je veux pouvoir intervenir pour les voir rire et s’épanouir, grandir et devenir des personnes qui rendront ce monde meilleur., plaida-t-elle, passionnée.  

- Comme je le disais, c’est tout toi., murmura-t-il, admiratif.  

- On va commencer par le début : tu vas aller dormir pour être en forme. Tu vas devoir convaincre Megumi de prendre le rôle qui te semble dévolu.  

- Je n’en veux pas. On ne peut pas se retrouver au premier plan., raisonna Kaori.  

- Je veux continuer à aider ceux qui en ont besoin., dit-elle.  

- Je te comprends. Allez au dodo !, s’exclama-t-il, la prenant dans ses bras et l’emmenant au lit.  

 

Quelques heures plus tard, Kaori se présenta au cabinet de son avocat en compagnie de Megumi.  

 

- Alors Mademoiselle Makimura, qu’avez-vous décidé ?, demanda son avocat.  

 

Posément, elle se tourna vers les deux américains.  

 

- Donnez les œuvres d’art à des musées, vendez tout ce que David avait comme possessions. Tout l’argent que vous en tirerez sera donné à la fondation ABC., leur apprit-elle.  

 

Les deux avocats la regardèrent avec des yeux ronds comme des soucoupes. Ce n’était visiblement pas la réponse qu’ils attendaient.  

 

- Mais les entreprises, l’argent, les maisons…, murmura maître Thomson.  

- Tirez-en un bon prix, vendez les sociétés à des personnes qui ne chercheront pas à licencier tout le monde. Et comme je viens de vous le dire, les bénéfices iront à la fondation.  

- Mais c’est quoi cette fondation ? Je n’en ai jamais entendu parler., demanda maître Philips.  

- C’est une nouvelle fondation dirigée vers les enfants fragilisés. Elle financera des projets pour les orphelinats, l’éducation, la santé entre autres…  

- Vous allez présider…  

- Non, c’est madame Yamamoto qui présidera la fondation. Je n’en ai pas la carrure., leur opposa Kaori.  

- J’ai tout de même réussi à la convaincre de devenir salariée de la fondation à temps partiel et d’être la responsable de la sélection des projets.  

 

Kaori sourit à Megumi et se souvint des âpres minutes de négociation de la matinée. C’était Ryô qui avait eu le mot final, réussissant à la convaincre qu’elle pourrait toujours l’aider puisqu’elle serait assez souvent à la maison et qu’il était indispensable qu’elle participe au projet parce qu’elle seule pouvait en être l’âme. Elle avait abdiqué.  

 

- Faites-moi signer tous les papiers nécessaires. Je vous donne pour consigne de donner les œuvres d’art et de liquider tout le reste au profit de la fondation et dans le respect des personnes impliquées. Dès que la fondation sera créée, nous vous communiquerons les éléments nécessaires., leur dit-elle, déterminée.  

- Très bien., murmura maître Thomson, passablement troublé.  

 

Quelques minutes plus tard, les deux avocats étaient partis et Kaori resta seule avec Megumi et maître Yoshi. Celui-ci se tourna vers son ex-cliente, un petit sourire narquois aux lèvres.  

 

- Je ne me souviens pas avoir tant profité d’un spectacle qu’aujourd’hui., admit-il, assez satisfait.  

- Je dois également vous avouer, Kaori, que vous avez encore réussi à me surprendre.  

- C’est une force de la nature., affirma Megumi.  

- Je connais peu de personnes avec une telle force de caractère et le cœur sur la main. Beaucoup se serait rué sur l’argent sans réfléchir.  

- Je ne suis pas à vendre. Tout l’or du monde ne vaut pas celui qui repose dans notre cœur. Ma plus grande richesse, c’est l’amour que je porte à mes proches et qu’ils me rendent si bien, la confiance que je leur donne et qu’ils m’accordent. Il n’y a rien de plus précieux., déclara Kaori, une main sur son cœur.  

- Je ne pourrais jamais apporter à chaque enfant des parents mais je peux au moins contribuer à rendre sa vie moins difficile. Ce n’est pas parfait mais c’est un geste vers eux. En ce qui me concerne, c’est un moyen de sortir quelque chose de positif de toute cette expérience., admit-elle.  

- Je vais vous laisser maintenant. Ma famille m’attend. On se revoit lorsque les papiers seront prêts, Maître. Megumi, merci d’avoir accepté ma demande.  

- C’était peu et avec plaisir.  

 

Kaori les quitta et rentra chez elle. Lorsqu’elle referma la porte de l’appartement derrière elle, elle ferma les yeux un instant pour ressentir cette ambiance particulière et apaisante qui régnait dans son foyer. Elle entendit à l’étage le rire de Kei et monta. Ils étaient tous les trois allongés sur le lit de leur chambre, Ryô taquinant les enfants. Elle vint s’asseoir à côté d’eux, un sourire attendri aux lèvres. Kei se jeta sur elle et elle l’embrassa dans les cheveux tout en croisant le regard chaud de son compagnon.  

 

- C’est la Saint-Valentin demain soir. Tu crois qu’on arriverait à trouver une baby-sitter ?, demanda-t-elle, un léger fard venant colorer ses joues.  

- J’en fais mon affaire., lui assura-t-il, un regard rassurant posé sur elle. 

 


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