Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: CHANLYR

Beta-reader(s): Lifetree, Libellule

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 30-01-05

Ultimo aggiornamento: 02-10-05

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Cette fic est inspirée d'un poème anglais. Un homme, une femme qui s'aiment d'un amour inavoué, un pressentiment, une légende et tout se jouera la veille de la Saint-Agnès

 

Disclaimer: Les personnages de "On the Eve of Saint-Agnes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue m ...

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   Fanfiction :: On the Eve of Saint-Agnes

 

Capitolo 4 :: Le sanctuaire de la mort

Pubblicato: 11-04-05 - Ultimo aggiornamento: 09-05-05

Commenti: Merci à celles qui suivent cette fic et m'encouragent, surtout mes beta qui supportent mes frasques. gros bécôts. Ca s'accélère pour qui vous savez, même que j'aimerais pas être à leur place...

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Ils arrivèrent devant le hangar cerclé de barbelés. Kaori fut impressionnée. Certes elle avait vu les photos et Saeko l’avait mise en garde. Ils faisaient face à un grand bâtiment dont le front ne présentait que deux grandes portes coulissantes, aucune fenêtre ni autre ouverture et une toiture en fibre de kevlar de haute résistance. C’était un vieux hangar désaffecté, racheté par la société Aero-Dynamic qui le réhabilita puis le réaménagea entièrement pour en faire l’un des parkings privés le plus prisé de la région. Un certain nombre de jets privés flambant neuf atterrissaient quotidiennement au grand dam de la compagnie aérienne locale.  

 

Sous cette latitude, la nuit régnait déjà en maître sur la nature. Equipés de lunettes à vision infrarouge, Kaori et Ryô vérifièrent les alentours ainsi que la présence des gardes. Conformément au plan, seuls deux hommes armés gardaient l’entrée du hangar. Leur ronde était enregistrée par des caméras de surveillance. La lune jetait ses pâles rayons sur le relief accentuant ainsi les difformités. C’est alors que le regard de Kaori fut attiré par un monticule recouvert d’une fine épaisseur blanchâtre, inhabituel à cet endroit. Ce ne pouvait être la naissance d’une colline, ni un tas de fumier et encore moins un trou de taupe. Ryô fit la même observation. En revanche, il comprit instantanément. Saeko n’avait su répondre à sa question. Son indicateur avait pensé à un crématorium mais l’examen des photos du site n’avait pas révélé de conduits spécifiques. Ryô ne douta plus une seule seconde que ce monticule fut un charnier humain. Ces gens ne reculaient devant aucune atrocité. Ainsi disparaissaient les corps des victimes. Un charnier à ciel ouvert, à la vue de tout un chacun. Ses mâchoires se contractèrent et ses poings se fermèrent avec une telle force que Kaori sentit une onde meurtrière envahir l’espace. Cette tension soudaine l’inquiéta. Elle tourna vivement son visage vers Ryô mais ce dernier restait impassible. Ryô, je t’en prie, garde ton calme et ta lucidité sous peine de remettre en question la réussite de la mission et …  

 

Embusqués derrière les bosquets, ils observaient les deux gardes en faction. L’un arrêta de siffloter et se retourna brusquement. Ryô cessa de feuler Kaori, immobile, assistait à la scène avec stupéfaction. Elle connaissait les talents d’imitation de son partenaire mais à ce point, elle fut confondue.  

 

« Eh, Ryuchi, t’as rien entendu ? »  

 

Son coéquipier fit non de la tête.  

 

« J’aurais juré entendre le cri d’un animal ! »  

 

Il reprit sa marche, perplexe. Deux secondes plus tard, un craquement. Il s’immobilisa.  

 

« Et là, t’as toujours rien entendu ? »  

 

Cette fois-ci, son acolyte acquiesça avant d’ajouter, d’une voix monocorde :  

 

« Y a des chiens errants qui rôdent. Y sont même prêts à bouffer de la carne avariée ! »  

 

Ryuchi resta dubitatif. Le périmètre avait été nettoyé de toutes bêtes indésirables et pour lui, le hasard n’existait pas pour la simple et bonne raison qu’il n’y croyait pas. Il s’éloigna avec précaution de son coéquipier, et silencieux, l’arme en main, le regard affûté balayant le sous-bois, il se dirigea vers Ryô. Plus il s’approchait de ce dernier, plus il lui semblait reconnaître des traces de pas dans la neige, des traces qui ressemblaient à des empreintes humaines. L’ouïe fine de Ryô frappa à nouveau. Au moment où le garde s’accroupit pour vérifier et donner l’alerte, Ryô lui assena un violent coup sur la nuque qui lui fit perdre connaissance. Kaori sortit alors le cordage pour le ligoter soigneusement et fermement. La besogne accomplie, tous deux se redressèrent ; Kaori reprit sa place et Ryô se dirigea d’un pas assuré vers le second garde.  

 

« Alors ?! »  

 

Ryô leva le bras pour indiquer que tout allait bien.  

 

« T’as perdu ta langue ? … Qu’est-ce que c’était alors ? » continua-t-il alors que Ryô arrivait à sa hauteur. Il vit une main se lever pour la seconde fois mais pour lui décocher un direct du droit avant qu’il ne s’aperçoive de la duperie. Il se retrouva à son tour fermement ligoté, bâillonné, yeux bandés, face contre terre. Les deux gardes étant hors état de nuire, éloignés et cachés l’un de l’autre, Kaori et Ryô arrivèrent aux portes du hangar, hors champ caméras.  

 

Avant de progresser à l’intérieur du bâtiment, il leur restait à désactiver les caméras de surveillance et neutraliser le poste de sécurité. C’était à Ryô de s’en occuper. Il était prévu qu’il intervienne le premier dans la forteresse, Kaori devant rester à l’extérieur pour guetter toute intrusion, tout mouvement suspect. Dès la neutralisation du système de sécurité, il devait la rejoindre. Kaori détenait cordes, explosifs et autres armes de destruction massive dont la puissance allait réduire en poussière les murs de cette bâtisse. Ryô composa le code d’entrée, noté alors qu’il observait avec des jumelles, un son sourd résonna immédiatement suivi par l’ouverture de la porte.  

 

Il se tourna vers elle, tendit le bras et saisit le sien. Kaori tourna lentement son visage. Il resta silencieux, son regard lui assurait que tout allait bien se passer. Il la couva de ses yeux radieux débordant de confiance avant de s’engouffrer à l’intérieur et disparaître de sa vue. Quelle chaleur dans ton regard ! Le cœur de Kaori se serra comme si elle le voyait pour la dernière fois. Alors qu’elle regardait Ryô s’éloigner, elle fut saisie par la scène qui se jouait devant elle. La lueur bleutée projetait un tableau macabre. La silhouette de Ryô n’était plus qu’une ombre diffuse cernée par des panneaux blancs. Un linceul ! Elle blémit tout à coup, un poids oppressa sa poitrine. Elle aurait voulu l’arracher ce poids, crier à pleine voix à Ryô de ressortir de cette morgue déguisée pour la rejoindre et ne plus la quitter. Seules des larmes silencieuses s’écoulèrent qu’elle chassa d’une geste vif. Elle devait rester concentrée.  

 

* - *  

 

Vêtu d’une simple chemise de coton, un homme, les joues creusées par la faim, les yeux pochés de fatigue, le teint blafard, avançait à pas hésitant dans la neige. Il retenait sa mâchoire pour ne pas claquer des dents, ce qui aurait trahi sa présence dans ce silence nocturne. Le froid aussi vif que des aiguilles lui transperçait la peau. Il ressentait une vive douleur à la base de son crâne. Il eut soudain peur d’attraper la mort. Cette pensée incongrue le fit sourire intérieurement, son visage gardait quant à lui la même expression. Ses pieds lui faisaient mal. Ses chaussures de ville, des bottines en toile érodées jusqu’à la corde, n’estompaient en rien la brûlure du froid. Il sentait ses orteils se raidir, des fourmillements apparaître à l’extrémité de ses membres. S’il ne trouvait pas une échappatoire, une sortie de secours, il mourrait de froid. Bientôt ses cheveux blanchirent. Le duvet neigeux l’enveloppait doucement quand il aperçut une ombre qui semblait être agenouillée.  

 

Kaori perçut le crissement des pas sur la neige et resta immobile. Les pas lui paraissaient hésitants. Elle se tourna lentement vers la source du bruit en prenant garde de ne pas changer la position de son corps. Elle devait se fondre dans le paysage et ces pas qui se dirigeaient vers elle prouvaient qu’elle avait encore échoué.  

 

Le visage de l’homme se détendit lorsqu’il réalisa que cette forme ombrée n’était pas un gardien. Son soupir de soulagement parvint aux oreilles de Kaori qui, à son tour, baissa sa garde. Elle pouvait se redresser un peu sans craindre de représailles. Elle lui fit signe discrètement de poursuivre son chemin et de se baisser. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, son visage esquissait un léger sourire. Kaori releva ses lunettes. Elle remarqua alors combien sa tenue était inappropriée à ce froid polaire et spontanément, se défit de sa doudoune, de son bonnet et de ses gants pour les lui enfiler directement sans accepter le moindre refus. Le pauvre homme se confondit en remerciements. Des larmes embuèrent son regard soudain triste. Elle vit tout à coup les épaules de l’homme se soulever à un rythme anormal, la bouche ouverte happer de l’air et le visage se congestionner. Kaori regarda autour d’elle, voulut appeler de l’aide mais se rendit vite compte qu’elle était seule, Ryô avait déjà investi les lieux. Pris d’un hoquet face à tant d’émotions, l’homme se tenait la poitrine pour tenter en vain de calmer sa crise de larmes. Kaori planta alors son regard dans celui du rescapé, lui tint fermement ses épaules et l’invita à suivre son rythme respiratoire. Progressivement, il réussissait à reprendre un souffle régulier. L’intervention de Kaori apaisa son inquiétude. Quelques secondes s’égrenèrent. Chacun questionnait l’autre du regard. Après s’être assurée que cet homme avait récupéré un peu de sa vigueur, elle le lâcha puis hasarda quelques questions.  

 

« D’où venez-vous ? Que faites-vous dehors à cette heure, ici, dans une tenue aussi légère ? » fit-elle d’une voix si basse qu’il dut se concentrer et fut obligé de suivre le mouvement de ses lèvres pour la comprendre.  

 

« Mademoiselle », lui répondit l’homme. Il lui saisit le bras et le serra si fort que ses doigts s’enfoncèrent dans sa chair. « Il ne faut pas rester ici. » Ses mains se croisaient et se décroisaient au rythme effréné de ses mouvements de tête. « C’est la mort qui vous attend ! » Ses yeux emplis d’effroi rencontrèrent ceux de Kaori.  

 

Kaori eut un léger mouvement de recul. Elle n’en croyait pas ses yeux ni ses oreilles. Une euphorie la gagna tout à coup. Ainsi cet homme sortait de cet endroit, de ce fameux local dont ils n’avaient aucune information quant à son emplacement exact. Ni le système d’aération, ni le système d’évacuation des eaux usées ne leur avait permis de déceler la faille. La grande évasion défila devant ses yeux. Mais ce fut une bande dessinée, lue alors qu’elle n’était qu’une lycéenne, qui retint son attention. L’auteur y décrivait un monde parallèle, sous-terrain, dont l’existence lui fut révélée, par hasard, par une photographie. Comment ces deux mondes se reliaient, elle ne s’en souvenait plus. Une idée germa dans son esprit. Et pourquoi pas ?! Dans un sens, elle remercia le destin, ce destin qui approuvait l’absence de Ryô, retenu plus longtemps que prévu dans la phase de neutralisation. Ryô aurait catégoriquement refusé qu’elle intervienne ainsi en première ligne. Puis une autre hypothèse vint lui traverser l’esprit. Et si Saeko ne nous avait pas montré les bons plans ? Quelles raisons aurait-elle eu ? Elle ne mettrait pas notre vie en danger ! Alors, on ne lui aurait pas remis les vrais plans, à bon escient. Dans quel but ? Kaori rageait. Saeko aurait pu vérifier ses sources. Et si son indic avait changé de camp ?! Assaillie par le doute, elle retrouva sa contenance pour ne pas l’effrayer.  

 

« Par où êtes-vous sorti ? Comment avez-vous fait ? »  

 

Devant le mutisme de l’homme, elle insista.  

 

« Aidez-moi, s’il vous plait. Guidez-moi ! Amenez-moi jusqu’à l’endroit d’où vous vous êtes échappé. Je dois y entrer, vous comprenez ? »  

 

Il fit non de la tête. Quand il put enfin articuler quelques mots, il reprit d’une voix larmoyante.  

 

« Pourquoi ? … Pourquoi tenez-vous à entrer dans ce sanctuaire de la mort ? »  

 

« C’est une question de vie ou de mort ! J’ai été engagée pour sauver ces gens, pour arrêter ce trafic et ses responsables. Le temps presse. »  

 

Kaori s’emportait malgré le calme qu’elle affichait. Elle commettait une grande imprudence à livrer à un inconnu les raisons de sa présence et cependant, elle avait répondu avec franchise à cet homme qui lui paraissait humble et honnête. S’il avait réussi cet exploit, d’autres suivraient. Ils se feraient piégés par un manque de vigilance tôt ou tard. Et leur espoir s’envolerait. L’éclat de ses yeux confirma à l’inconnu la détermination de Kaori. L’homme hésita longuement. Il trouva étrange qu’une jeune femme ait été engagée pour une telle mission mais devant ce visage qui lui inspirait confiance, devant cet acharnement, il ne posa plus de questions et fléchit. Après des secondes que Kaori jugeait interminables, le froid commençait à attaquer sa chaleur interne, il acquiesça, se tourna, hésita une nouvelle fois avant d’avancer un pas puis se lança. Kaori décida d’entrer dans ce sanctuaire de la mort sans avoir pu en informer Ryô. Laisser une inscription aurait été inutile étant donné le vent qui balayait tout. Elle délaissa certaines armes encombrantes, se leva et suivit son guide.  

 

* - *  

 

Quand Ryô sortit, il ne trouva pas Kaori. En revanche, il aperçut des traces de pas recouvertes de neige. Kaori aurait-elle été surprise puis prise en otage ? La profondeur des empreintes lui iconfirma que non. A y regarder de plus près, il lui sembla distinguer d’autres empreintes. Ces dernières prenaient deux directions opposées. Son cœur s’accéléra lorsqu’il réalisa qu’elles avaient atteint la cachette de Kaori. Leurs profondeurs étant identiques, cette personne, quelle qu’elle soit, ne portait pas sa partenaire en rebroussant chemin. Aussi fut-il soulagé de voir celles de Kaori à côté des autres. Cela lui prouvait qu’elle s’était déplacée de son plein gré et non sous la menace.  

 

Il était partagé entre son envie de suivre ces traces et son instinct qui le pressait de retourner à l’intérieur des murs. Qui c’est ce type ? Car pour Ryô, il ne pouvait s’agir que d’un homme. Les empreintes lui donnaient raison. Que s’est-il passé pour que tu décides de ne plus suivre notre plan Kaori ? Ce changement le contraria plus qu’il ne l’aurait voulu. Un rictus de contrariété apparut à la commissure de ses lèvres tandis qu’il laissa s’échapper un soupir. Il redoutait que Kaori ait réagi sous l’impulsion comme à son habitude. Il scruta les alentours pour ne constater que l’absence de messages. Il lui fallait tenir compte de cette nouvelle donnée dans le déroulement de la mission. Une réflexion chemina dans son esprit. Cette rencontre inopinée avait peut être contraint Kaori à entrer dans le bunker. Il en vint à la même conclusion que sa partenaire. Il existerait donc une entrée dérobée. Son angoisse redoubla d’intensité. Kaori, fais attention. Ton cœur risque de te perdre. Le vent soufflait et la neige tombait si fort que leurs traces disparurent rapidement. A la faveur de l’obscurité, ils avaient continué leur chemin. Quant à Ryô, il se releva, anxieux, en proie à une vive interrogation, telle une balle de ping-pong, la discussion de cette fin d'après-midi allait et venait dans ses pensées, en dépit de ses efforts pour l’occulter.  

 

* - *  

 

L’homme la mena directement à une embouchure. Il déplaça avec le plus grand soin une grille avant de s’engouffrer dans les entrailles de la terre. Lorsque Kaori se pencha au-dessus pour en estimer la profondeur et se faire une idée de ce qui l’attendait, elle eut un haut le cœur. Elle ne voyait rien si ce n’est deux barres verticales, semblables à une rampe d’escalier. Elle se glissa à l’intérieur, descendant les marches une par une, ses mains cramponnant la rampe. Ses pensées se tournèrent soudain vers Ryô. Où es-tu ? Que fais-tu ? Etait-il ressorti pour la rejoindre ?  

 

Elle éprouva quelques difficultés à descendre cet escalier. Non seulement était-il bâti d’après les escaliers des Croisés, en colimaçon, si étroit qu’elle ne pouvait engager qu’une épaule, son corps obligatoirement de biais, tourné pour affronter l’ennemi, mais il était sombre, mal éclairé. La tête lui tournait lorsqu’elle en eut terminé la descente. Devant elle, un carrefour de galeries souterraines. Son guide emprunta celle de droite sans hésitation. Il marchait à une vitesse incroyable dans cette noirceur, sans se préoccuper d’elle. Connaissait-il le chemin par cœur ? L’avait-il parcouru aussi souvent que cela pour en connaître les recoins à ce point ? Elle en arriva à se demander s’il était réellement en danger. Est-ce un piège ? Elle commença à échafauder un plan pour se sortir de ce pétrin. Pourquoi faut-il toujours que je me laisse emporter ! Ryô, pourquoi ne t’ai-je pas attendu ? Ils enfilèrent un couloir tout aussi obscur et lugubre. Elle aurait préféré faire une halte mais l’allure du guide semblait pressante. Elle ferma quelques instants les yeux tout en continuant de marcher. Les doigts de sa main droite longeaient une paroi glaciale. Quand elle rouvrit les yeux, elle réalisa que le sous-sol avait été creusé et étayé à l’aide de poutrelles de bois abîmées par l’humidité. Kaori pensa aussitôt aux galeries d’une mine. Peut-être avaient-ils réouvert une mine désaffectée se trouvant à quelques lieues de là ? Peut-être avaient-ils creusé d’autres galeries ? Le monticule correspondrait alors aux terrils. Elle écarta vite cette idée. Elle aurait dû en apercevoir plusieurs et non un seul. Personne n’aurait construit une piste d’atterrissage ni des hangars sur d’anciennes galeries. Elle en conclut que ce couloir était récent d’où l’absence de son tracé sur les plans. Une étrange odeur embaumait l’espace, imprégnant vêtements et toutes parties du corps qui s’en échappaient. Elle essaya de ne pas y prêter attention mais au fur et à mesure qu’ils progressaient celle-ci s’insinuait dans son souffle. Kaori plaqua sa main devant son nez pour atténuer cette odeur d’eau croupie, d’excréments, de nourriture faisandée. Puis n’y tenant plus, elle tira sur sa manche pour filtrer cet air et sentir quelques légères flagrances de son parfum. La roche elle-même à nu suintait un liquide visqueux malodorant. L’odeur envahissait ses narines, s’écoulait dans sa gorge, imprégnait sa langue, se propageait jusque profond dans ses poumons. Elle retint une quinte de toux nauséeuse. L’odeur fétide devint insoutenable. Elle était au bord du vomissement. Comment faisait-il pour traverser la galerie sans rien sentir ? Elle préféra ne pas détourner les yeux de ce guide, ignorant ce qui se trouvait sur sa gauche.  

 

L’homme s’arrêta brusquement devant une porte invisible aux yeux de Kaori. La main sur la poignée, il vérifia que son sauveur l’avait rejoint avant d’ouvrir cette porte, camouflée par un trompe-œil, qui débouchait sur un couloir circulaire, étroit, étouffant de chaleur. Kaori essaya de garder bonne figure. Le sol était dallé, les parois éclairées d’une lumière jaunâtre que de faibles lampions diffusaient. A peine avait-elle marché une dizaine de pas qu’elle vit son guide s’immobiliser à nouveau et prêter l’oreille. Kaori eut la surprise de constater la présence d’une nouvelle porte en trompe l’œil. Il en baissa la poignée dans le plus grand silence, entr’ouvrit la porte puis remonta la poignée avec le même souci de discrétion avant de la lâcher. Quelle maîtrise ! Il n’y a pas 5 minutes, il tremblait de froid et de peur! ne put s’empêcher de remarquer Kaori. Un rapide coup d’œil puis il se glissa par l’embrasure de la porte. Elle le suivit et se retrouva face à une scène des plus singulières.  

 

Aveuglée par cet assaut de lumière, elle porta sa main devant ses yeux.  

 

 


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