Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: CHANLYR

Beta-reader(s): Lifetree, Libellule

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 30-01-05

Ultimo aggiornamento: 02-10-05

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Cette fic est inspirée d'un poème anglais. Un homme, une femme qui s'aiment d'un amour inavoué, un pressentiment, une légende et tout se jouera la veille de la Saint-Agnès

 

Disclaimer: Les personnages de "On the Eve of Saint-Agnes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: On the Eve of Saint-Agnes

 

Capitolo 6 :: Au pays des mille et une morts

Pubblicato: 13-07-05 - Ultimo aggiornamento: 25-07-05

Commenti: clins d’oeil à Hiroshima mon amour, Le repos du guerrier. Indulgence please, les 3 derniers chapitres ont été difficiles à écrire. Sabi, j’ai essayé de tenir compte de ta remarque. Soyez indulgents si vous voyez des anomalies, j'ai fait des recherches mais je ne suis pas chirurgien. Je ne suis pas du tout objective. Alors n'hésitez pas à laisser vos comments pour me dire ce que vous pensez du chapitre. Quant au dialogue, et bien, si si j'essaye mais j'ai franchement du mal. J'ai les images en tête, tout se déroule comme dans un film, avec les mouvements de caméra, les expressions du visage, l'attitude physique du personnage, des perso les uns par rapport aux autres, selon un code. Pratiquement un film en noir et blanc où le jeu de lumière relevait le jeu des acteurs. J'ai essayé de retranscrire au mieux ce que je voyais, le voc me manque, et j'avoue qu'il y a très peu de dialogue. Courage, le dénouement approche (plus que deux chapitres ^_^). Alors ENJOY Blabla auto-critique terminé.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Arrivés dans l’antichambre, ils la jetèrent sans délicatesse sur une chaise où ils l’attachèrent, pieds et poignets solidement retenus par des cordes si serrées qu’elles lui piquaient la chair. Par endroit, les fibres creusaient de minces sillons d’où sortaient un liquide rouge sanguin..  

 

Une femme lui prit la tête entre ses mains et la lui baissa sans ménagement. Kaori n’eut pas le temps d’esquisser un mouvement qu’elle sentit deux plaques froides appliquées sur son cou et deux autres plaques sur ses omoplates. Ses liens étaient si serrés qu’elle ne pouvait remuer le moindre membre. Pas moyen de se détacher. La main lui ramena la tête en arrière, brutalement, contre le dossier. Tout à coup, Kaori vit ses muscles se soulever tout seuls. Dix minutes s’écoulèrent.  

 

« Qui vous envoie ? »  

 

« DE QUELLE UNITÉ FAITES-VOUS PARTIE ? QUI EST VOTRE CHEF ? » hurla l’homme qui se tenait debout près d’elle. Sa voix tonitruante résonna dans le silence.  

 

Kaori sursauta mais ne dit mot. Il tournoyait autour d’elle avant de s’approcher tel un prédateur fondant sur sa proie. Il n’obtenait toujours aucune réponse.  

 

« Augmentez la puissance ! » ordonna-t-il froidement à l’un des sbires qui s’exécuta aussitôt.  

 

Kaori hoqueta de surprise. Ses épaules bougeaient de plus en plus vite. Elle sentait l’onde électrique se propager le long de sa nuque déjà endolorie. La puissance fut de nouveau augmentée, la fréquence des secousses s’accéléra en parallèle. Elle n’arrivait plus à se décontracter les muscles. C’est alors que Kaori entendit un signal sonore résonner régulièrement. Elle essaya d’y focaliser son attention pour enrayer la douleur, ne plus y penser. Elle y était presque parvenue quand soudain, elle vit un homme en blouse blanche s’approcher du tortionnaire. Celui-ci recula. Ils s’entretenaient à voix basse et de temps à autre, le regard de l’homme en blouse blanche se plantait dans celui de Kaori. Le tortionnaire fit un mouvement de tête qui ressemblait à un acquiescement. Elle écarquilla les yeux, envahie par une peur soudaine.  

 

« Arrêtez ! … Elle va nous être d’une autre utilité ! » beugla l’homme, en ponctuant cet ordre d’un rire glauque, malsain. Il se retourna et lança à Kaori un regard maléfique.  

 

Son cœur s’affola quand elle le vit venir à sa hauteur, lui relever la manche de son pull-over et approcher une seringue dont le mystérieux contenu l’angoissait. Un sérum de vérité ? Elle n’en avait jamais vu et ce fut la première chose à laquelle elle pensa. Allait-il la droguer et la rendre dépendante pour obtenir ce qu’il recherchait ? Irait-il jusqu’à la lobotomiser pour la faire taire ? Lui couper la langue ? La tuer ? Son cerveau était en pleine ébullition. Ce ne pouvait être que la raison d’un tel déploiement. Une horrible pensée jaillit alors comme un éclair. « Le trafic d’organes ! »  

 

« N O O O O O N !!! » mais ce ne fut qu’un faible son sourd qui s’échappa, l’espèce de muselière l’empêchant d’hurler.  

 

Elle tenta avec toute l’énergie du désespoir de se détacher. Le liquide s’écoulait dans sa veine, elle le sentait se diffuser lentement dans son corps, en atteindre les extrémités, remonter vers son cerveau. Une chaleur désagréable l’envahit, une soudaine envie de dormir, une impression de flou. Elle tombait. Son regard s’assombrit.  

 

« L’équipe est prête. Qu’on la prépare pour le bloc opératoire ! Immédiatement ! »  

 

Ces derniers mots atteignirent Kaori alors qu’elle sombrait dans un sommeil artificiel. Elle réalisait avec effroi le sort qui l’attendait.  

 

Ryô !  

Faiblesse que ce prénom qui se perdit dans les brumes de son esprit.  

Désarroi, parce que, non, ce n’est pas comme cela qu’elle avait envisagé la suite. Pourquoi les furies se déchaînaient-elles ainsi contre elle ? contre eux ? Qu’avait-elle fait pour s’attirer leur foudre ? endurer leur châtiment? Elle ne l’acceptait plus. Elle refusait de se résigner. Elle fustigerait cette Moire, elle la combattrait, sans fin. Elle la défierait.  

Regret, parce que sa mort serait gratuite et qu’elle n’aura pas réussi à protéger Ryô. Bien au contraire, il risquerait un peu plus sa vie pour elle, une nouvelle fois. Comme elle regrettait sa bêtise, son entêtement, son impuissance, qui avait fait d’elle à nouveau un jouet rebelle et capricieux du destin.  

Détresse parce qu’elle l’appelait, malgré elle. Son instinct de survie ou la peur d’être réellement séparée de Ryô, de le perdre aussi bêtement et irrémédiablement l’emportait sur sa volonté.  

 

Le protocole n’aura pas été respecté. Pas d’infusion continue de plusieurs médicaments assurant la suppression de la douleur, la relaxation musculaire et la perte de la conscience. Quant au temps de l'anesthésie, il n’aura pas été largement supérieur au temps de l'intervention. Détail insignifiant pour certains, mais ce type d’opération nécessitait ce protocole particulier. Ils encouraient des mouvements non contrôlés de ce corps inerte, ils risquaient d’endommager le futur greffon. La patiente pourrait être à demi-consciente, se réveiller prématurément, elle risquait de ressentir la douleur de l’incision, même de choquer au moment du clampage. Toute l’équipe le savait.  

 

Sa tête dodelina avant de définitivement s’arrêter, bloquée par deux mains anonymes qui en profitèrent pour vérifier l’état de ses pupilles et tâter son pouls. Le tortionnaire claqua des doigts. Un claquement de doigts sec, décisif, qui ne souffrait aucune contradiction. Un bruit de roulis précipité se fit entendre et un brancard poussé par un infirmier plein de zèle surgit du néant. Le corps du Kaori fut allongé puis fermement maintenu à l’aide de larges sangles de cuir. Ils traversèrent rapidement un couloir avant d’arriver au bloc.  

 

* - * - *  

 

Passé la porte dérobée, Ryô se retrouva dans un labyrinthe. L’improvisation, il ne s’en plaignait pas tant que Kaori n’était pas impliquée. Son instinct sentait un danger planer. Aussi accéléra-t-il le pas. C’est à ce moment qu’il entendit des voix lointaines venir dans sa direction. Plus elles s’approchaient, plus il entendait distinctement ce qu’elles se disaient.  

 

« Je suis de garde ce week-end, un nouveau lot de marchandise doit arriver. »  

 

« Je me demande ce que ça peut être. Engager des vigiles pour de la simple marchandise, c’est plutôt étrange non ?! »  

 

« Arrête de te poser des questions ! T’as un boulot, plutôt facile. T’as une arme en main et tout ce que t’as à faire, c’est de parcourir de long en large tous ces couloirs. Et puis t’as un salaire qui tombe, alors ça suffit avec ces foutues questions. »  

 

« N’empêche, qu’est-ce qu’elle a de spécial cette marchandise ? »  

 

« J’en sais rien et j’veux pas l’savoir ! »  

 

« Tu l’as déjà vu ? »  

 

« Ta gueule ! ‘Suis pas là pour me poser des questions. »  

 

« Si on allait jeter un coup d’œil, hein ? … La curiosité n’est pas un vilain défaut. » continua–t-il ingénument.  

 

« … »  

 

« Ni vu ni connu, les patrons n’en sauront rien. Ca t’dit ? »  

 

« Retenez-moi, j’vais l’éclater ce mec. » Exaspéré, il tentait de se contrôler, ses yeux clignaient de nervosité tandis que ses doigts s’agitaient furieusement dans l’air. « C’est pas possible. Y t’manque une case … t’es pas fini ! »  

 

« Hum, t’es pas du genre curieux toi. Mais un oui chef, gaaaarde à vous ! un exécutant qui exécute sans sourciller. » termina-t-il en mimant le geste. « De quoi s’prendre une boulette mon p’tit Robert ! »  

 

Les poings fermés et le visage crispé, son collègue résistait à l’envie grandissante de lui faire goûter son poing droit dans la figure, histoire de satisfaire sa curiosité. Devant le silence de son interlocuteur, il se tut quelques secondes.  

 

La patrouille arrivait à hauteur de la porte par laquelle était entrée Kaori. Tout à coup le vigile récalcitrant sembla distinguer une ombre furtive longer un couloir. Il fit taire d’un coup de coude son collègue qui avait déjà rouvert la bouche, lui montra d’un mouvement de tête l’ombre suspecte et une course poursuite s’engagea. La foulée de Ryô était plus souple, plus rapide et silencieuse que celle de ses poursuivants. Cette avance lui permit de dissimuler sa présence. Avec la souplesse d’un félin, Ryô sauta pour se cacher en hauteur, pieds et mains calés sur chaque pan de murs, attendant patiemment ses proies. Le garde dégaina son silencieux. Arrivés à un carrefour, il ralentit, circonspect, s’attendant à voir Ryô surgir devant lui. Il avança son avant-bras, engagea de plus en plus son corps, pencha même la tête en avant, sûr de son fait, et soudain stupéfait de ne pas voir Ryô bondir son arme braquée sur lui, il baissa sa garde un millième de seconde. Ryô en profita pour fondre sur lui, lui décochant un coup de pied au menton qui le fit vaciller. Il percuta de plein fouet son collègue qui le suivait puis tomba lourdement sur le sol, se fracassant le crâne, qui éclata sous l’impact. Le visage apeuré, ce dernier se mit à ramper frénétiquement à reculons lorsqu’il vit Ryô s’avancer, le regard menaçant, implacable et railleur. En deux enjambées, Ryô confronta le second vigile. Il s’accroupit, le vigile tremblant de peur devant cette masse de froideur impitoyable. Il rapprocha son visage du sien, le vigile s’affaissant de plus en plus jusqu’à sentir son dos aller à la rencontre du sol glacé, les vertèbres s’enfonçant l’une après l’autre dans la terre rugueuse.  

 

« Dis-moi, le beau parleur », fit Ryô d’une voix mielleuse, son visage touchait presque celui du vigile. « Le premier lot de marchandises, où est-il stocké ? », acheva-t-il, le sourire enjôleur et d’une voix si posée qu’elle rassura un instant le vigile.  

 

« La … m… la m m… la maaaarchandise est s-s … est ssssssstockée au n-n-niiiiveau –1. »  

 

« Que dirais-tu de m’y conduire ? » continua-t-il, le vigile acquiesçant de la tête avant même d’avoir entendu la question. Les deux mains dans les poches, il attendit que le vigile se lève. Ce dernier ne tenta aucune esquive, trop heureux de rester en vie. Ryô pivota sur lui-même et laissa le guide lui ouvrir le chemin. Les mains dans les poches, il inclina légèrement le buste, le dominant de toute sa hauteur et de sa voix pour lui asséner la dernière estocade.  

 

« Je te déconseille de jouer au petit malin. Mon arme ne demande qu’à se dégourdir. » lança-t-il au passage, tout en dégainant son 357 qu’il fit tournoyer affectueusement autour de son doigt.  

 

Impressionné, le vigile ne broncha pas, au contraire, il rentra davantage la tête dans les épaules. Il l’avait vu tuer un homme d’un coup de pied, il promettait d’être aussi agile avec une arme à feu, aussi n’oserait-il pas le défier avec une arme ! J’aurais dû être un gentil, j’aurais dû être un gentil ! se répétait-il intérieurement, sur un ton larmoyant.  

 

Ils avancèrent dans le dédale de couloirs circulaires. Ryô mémorisait le parcours. Ainsi lors de l’évacuation, deux possibilités s’offriraient à eux.  

 

Arrivé devant la porte, Ryô fit mine de lever la main pour remercier son informateur puis d’un geste vif, ses doigts exercèrent une pression au niveau de certains points précis. Le garde n’eut pas le temps de reculer d’un pas pour l’esquiver. Il ralentit la chute de cet homme qui dormait à présent d’un sommeil profond dont il se réveillerait bien plus tard, avec une migraine à s’en faire exploser la tête.  

 

 

Quand Ryô entra dans la pièce avec discrétion, il remarqua tout de suite la présence de la sentinelle dans sa tour d’ivoire. Avant que cette dernière n’ait eu le temps de bouger, Ryô avait dégainé et la sentinelle s’écroula d’une balle entre les deux yeux. La balle avait fissuré la paroi de verre. Tous levèrent la tête. Tous voyaient un rayon de lumière venu de nulle part. Puis sous les yeux incrédules de la foule, la paroi se fracassa sur le sol, deux mètres plus bas. Des cris éclatèrent. La chute laissait béante l’ouverture, découvrant la salle de surveillance. La surprise passée, un silence impressionnant se fit dans les rangs. Cette arrivée fracassante de Ryô provoqua une onde de choc parmi les rescapés. Des voix s’élevaient.  

 

« Qui est cet homme ? »  

 

« Que vient-il faire ici ? »  

 

« C’est comme cette femme ! Il va nous faire avoir des ennuis ! » L’orage grondait. « Il est là pour nous tuer ! »  

 

La peur avait envahi leur pensée. Certains se raccrochaient à cette lueur d’espoir que symbolisait cette mystérieuse porte, le sésame de leur départ vers un monde meilleur. Or l’arrivée de cet homme, et de cette femme peu de temps auparavant, perturbaient les rouages de leurs espoirs. Elle signifiait expulsion, retour dans ce pays de détresse qu’ils avaient fui, honte, et défaite. Ils ne voulaient pas affronter le regard de la famille restée au pays. Ils en vinrent à considérer Ryô comme un ennemi à abattre, fomentant déjà un plan d’attaque. Sous un prétexte fallacieux, ils l’assommeraient, sans vraiment trop savoir comment, avant de le transporter, avec un moyen auquel ils réfléchiraient le moment venu, dans un lieu dont ils ignoraient encore l’existence. Ryô sentit soudain l’air se charger en agressivité et se tourna brusquement vers ce groupuscule, les défiant de son regard noir, froid. Confus d’avoir été surpris dans leur réflexion, ils baissèrent les yeux.  

 

« C’est un démon ! »  

 

« Cet homme lit dans nos têtes ! » chuchota un homme, arc-bouté, qui se couvrit la tête de ses bras. « C’est une créature des ténèbres. Il est venu nous éprouver ! »  

 

« Il est là pour nous sauver, comme cette jeune femme. »  

 

Ryô avait attiré l’attention des clandestins qui le regardaient maintenant différemment. Au loin, un homme, portant la doudoune de Kaori, l’observait. Ryô sentit ce regard sur lui et commença à se tourner.  

 

Le groupuscule profita de ce temps d’inattention et s’échappa par la porte, dans leur moment de folie. Ils se perdirent dans le labyrinthe de couloirs avant de se retrouver dans une pièce, semblable à une morgue. Là gisaient, sur des planchettes de bois, à même le sol, les corps fraîchement entaillés de leurs amis d’un jour qu’ils avaient cru libérés. Le choc de cette découverte macabre les fit vomir. Errant dans les couloirs, les yeux exorbités, le visage difforme ravagé par l’horreur, désespérément à la recherche de l’oubli, de la sortie, ils braillaient leur peur.  

 

Ryô continuait de pivoter sur lui-même, impressionnant de détermination, balayant la salle de son regard dénué de toute expression et son mouvement s’arrêta de stupéfaction bien qu’il ne le montrât pas. Le sang déserta son visage un cours instant. Il ne croyait ni au hasard, ni aux coïncidences. Il accrocha le regard de l’homme qui portait la doudoune de Kaori. Que faisait cette doudoune sur le dos de cet homme ? Qu’était-il arrivé à Kaori ? Etait-il l’homme dont il avait vu les empreintes dans la neige ? Kaori lui aurait-il offert son manteau ? L’homme s’approcha de Ryô, mû par le même instinct de confiance qu’il avait ressenti envers Kaori.  

 

Le guide lui révéla alors qu’une jeune femme mystérieuse à l’allure déterminée et fragile lui était venue en aide en le protégeant du froid. Il reconnaissait là la générosité de sa partenaire. Ryô ne put se retenir d’esquisser un sourire, une étincelle flamboyante animant une seconde son regard. Puis elle avait insisté pour entrer dans ce lieu afin d’y accomplir sa mission, celle de sauver leur vie. Ses yeux scintillaient de reconnaissance à ces mots. Ils avaient réussi à dissimuler sa présence jusqu’à ce qu’un gardien plus zélé qu’à l’accoutumée, ne sonnât l’alerte. Un moment d’inattention et elle avait disparu.  

 

Rien dans ce discours ne permettait à Ryô d’apaiser une crainte irraisonnée. La disparition étrange de Kaori présageait une funeste découverte. Une partie de cache-cache. Encore un passage dérobé. Il se sentait de moins en moins à l’aise. Un froid venu de nulle part l’envahit soudainement. Son instinct ne l’avait pas trompé. L’ombre planait.  

 

Ryô s’immobilisa tout à coup.  

 

Ryô !  

 

Il ne savait d’où provenait cette voix aussi légère qu’une brise mais c’était Kaori. Elle l’appelait. Il en était certain. Il tourna vivement la tête en direction de cette voix. Le trou noir ! Pas de Kaori. La réaction de Ryô inquiéta le guide.  

 

« Qu’est-ce que vous avez ? »  

 

Devant le mutisme de Ryô, il enchaîna : « Vous vous sentez bien ? »  

 

Ryô n’entendait rien, en proie à un dilemme. Kaori lui intimerait l’ordre de s’occuper des réfugiés en premier, de ne pas s’occuper d’elle. Et puis, il y avait eu cette conversation entre eux. Douloureuse, éprouvante. Alors, que faire ?! Accomplir leur mission ? Respecter la prière de Kaori ? Tenir l’engagement qu’il avait pris vis à vis d’elle ? Il détestait les dilemmes. Nul doute, c’était bien sa Kaori. Elle avait l’art et la manière de se retrouver dans des situations périlleuses. Elle les mettait encore en danger. Il ne put s’empêcher de sourciller.  

 

Le guide comprit. Il lui proposa de se charger de ses compagnons.  

 

« Tenez, nous avons réussi à établir le plan de ce niveau. Il pourra vous aider à vous orienter. » Il lui tendit un morceau de tissu griffonné. Qui était cet homme à la fin ? Il parlait sa langue. Simple réfugié ? Mouchard ? Policier en mission ? Quelle était donc l’identité de ce personnage ?  

 

Ryô réfléchit vite, il fallait contacter Saeko pour qu’elle trouve un moyen d’intervenir et arrêter ces types en flagrant délit. Comment faire ? Pas question de retourner au poste de sécurité ! Il ne voulait pas perdre de temps à trouver le passage accédant à cette tour d’ivoire. Le destin choisit pour lui. La faux guettait son heure. L’homme ne dégageait aucune aura malfaisante. Kaori avait placé sa confiance en ce guide, alors il fit de même.  

 

« De nouveaux clandestins doivent arriver ce week-end. Prévenez cette personne, elle est commissaire de police. Précisez bien « Wakkanai ». Le poste de sécurité est neutralisé, vous avez libre accès aux moyens de communication. Faites vite ! »  

 

La mine réjouie de ses heureuses nouvelles, inespérées, le garde entama aussitôt son parcours jusqu’au poste de sécurité, accompagné d’un volontaire. Ces sauveurs lui donnaient des ailes. Arrivé sans encombres, il prévint Saeko comme Ryô le lui avait demandé. Il repartit seul rejoindre ses compagnons d’infortune, tandis que l’autre resta pour garder le poste. Il organisa l’évacuation des lieux, rapatriant vers le poste de sécurité ceux dont la forme physique le permettait. « Ses sauveurs » comme il allait les appeler lui avaient insufflé un tel élan qu’il avait l’impression de s’envoler dès qu’il posait le pied par terre. Un coup de talon suffisait pour s’élancer dans les airs, se sentir aussi léger qu’une plume, le regard dirigé vers les hauteurs. Il communiqua son état de liesse à ses compagnons. Rien ne pourrait plus arrêter leur ruée vers la lumière.  

 

Le plan en main, Ryô sortit de la pièce. Mais ce plan ne lui fut d’aucune utilité, ses pas le guidèrent directement jusqu’au bloc opératoire, s’enfonçant plus profond dans les ténèbres, dans la direction opposée à celle du guide. La pulsion de vie le poussait à accélérer le rythme. L’ombre de la mort planait, palpable. Son instinct ne le trompait jamais. Ses pas s’arrêtèrent derrière une porte dérobée qui s’ouvrit miraculeusement, et il entra dans cette pièce où un magnifique miroir sans tain trônait. Ryô pouvait ressentir la peur qui avait saturé cet espace quelques heures plus tôt, tout comme il humait le délicat parfum de Kaori qui flottait encore, éphémère, dans l’air. Il s’approcha, et ce qu’il vit lui glaça le sang. De fureur, il plaqua ses deux mains contre la vitre qui ondula sous le choc.  

 

 

 


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