Capitolo 9 :: 9

Pubblicato: 13-10-05 - Ultimo aggiornamento: 13-10-05

Commenti: Merci à tout le monde pour les reviews ! Ca fait du bien au moral, surtout quand on se casse la tête pour écrire des passages comme ceux ci-dessous. Enjoy ! (personne n'a de l'aspirine par hasard ? ^^ )

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Hô venait à peine de prononcer ces mots, qu’une voix s’éleva derrière lui.  

« - Regardez qui revient après avoir fait l’école buissonnière… »  

Hô se retourna d’un geste et vit avec horreur un homme armé sortir d’un coin sombre de la pièce. Le jeune moine ragea de ne pas l’avoir vu immédiatement. De l’autre côté de la salle, l’homme avançait lentement tout en gardant son arme pointée sur le moine et le doyen. Terrorisé, Hô se retint de jeter un coup d’œil sur sa gauche pour voir où était le groupe. Il savait qu’il ne devait pas trahir leur présence s’il voulait de l’aide. C’est le cœur battant et les mains tremblantes que les secondes s’écoulèrent tandis que le yakusa s’approchait de plus en plus. Arrivé devant le jeune homme, il leva son arme et la pointa entre ses yeux.  

« - Ce n’est pas bien, mon garçon, d’abandonner son petit maître comme ça." ricana le yakusa. "Et sans même me demander la permission. Je suis fâché à présent. Je vais devoir te faire bobo ! »(ndb : je vais te faire bobo ! mdr ! j’adore quand les méchants disent cette phrase !!)  

Mais avant qu’il ne puisse passer à l’action, il fut projeté à terre alors qu’un grand coup de poing rencontra sa joue.  

« - Espèce de salaud ! Alors c’est à cause de toi que je suis comme ça !! » hurla Ryo en ponctuant chaque mot d’un coup de poing. « Attends, je vais t’apprendre moi ce que ça fait de voir sa réputation s’écrouler en moins d’une heure ! Tu sais combien de temps il m’a fallu pour me la créer !? Hein ! Tu sais ?! A cause de toi je ne vais plus pouvoir faire un pas dans le quartier sans qu’on se moque de moi !! Les caïds ne me respecteront plus ! Les yakusa ne me respecteront plus ! Même les gamins ne me respecteront plus !! » Tout au long de son monologue Ryo continua à frapper son adversaire sans que celui-ci ne puisse riposter. « Tout ça parce qu’à cause de toi j’ai dévoilé mon plus grand secret ! A cause de toi tout le monde sait que je fais de la broderie !!! » A cette dernière phrase Ryo empoigna le yakusa, le fit tournoyer autour de lui et le lâcha pour qu’il aille s’écraser dans un mur. Il va sans dire que l’homme ne montra aucun désir de vouloir se relever. D’ailleurs, il en aurait été bien incapable.  

Quand il se retourna tout essoufflé, il remarqua de suite que ses amis cachaient leurs visages derrière leurs mains et qu’ils se retenaient de rire et de se moquer de lui. Kaori quant à elle le regardait avec de grand yeux. Elle était abasourdie. Eriko n’avait pas mentionné ce minuscule détail quand elle lui avait raconté ce qui s’était passé quand elle avait été ‘absente’. Ryo ? De la broderie ? SON Ryo ? Elle cligna plusieurs fois des yeux tandis que Corbeau lui épongeait le front et que Libellule l’éventait de ses ailes. (ndb : mdr ! pauvre Kaori elle tombe des nues !! LOL)  

« - Qui sont ces gens, Hô ? » demanda soudainement une voix fatiguée et usée par le temps. De sa place le vieux moine se leva et s’approcha du groupe pour mieux les observer.  

« - C’est l’homme que nous cherchions et ses amis, Maître » répondit le jeune homme en se prosternant devant le vieil homme. « C’est lui qu’on vous a obligé à ensorceler. »  

« - Je t’avais demandé de m’amener que lui… »  

« - Oui Maître, c’est vrai. Mais comme vous le craigniez, le sort n’a pas fonctionné comme il devait … » enchaîna Hô.  

« - Encore heureux » murmura Mick dans son coin.  

« - Au lieu de tuer Monsieur Saeba, le sort l’a forcé à échanger sa personnalité avec la jeune femme qui est sa partenaire » termina le moine.  

« - Me voilà rassuré » soupira le doyen soulagé. « Je suis désolé de vous avoir ensorcelé, Monsieur, mais vous comprendrez que je n’avais pas le choix. Je crains malheureusement que quand les yakusa apprendront que vous êtes encore vivant, que mon monastère ne fera pas long feu. Aussi puis-je vous demander de vous occuper de ses envahisseurs avant de repartir ? »  

« - Repartir ? » répéta Ryo en clignant des yeux. « Mais… Et mon problème alors ? »  

« - De quel problème parlez-vous ? »  

« - De ce putain de maléfice qui gâche ma vie !! » hurla Ryo en empoignant le vieux moine par son col. « Ce jeunot nous a dit que si on venait ici, vous pourriez l’annuler ! Alors annules le, pépé, ou je me fâche !! » (ndb : mdr ! le pépé ! lol)  

Craignant pour la vie du moine, Kaori s’élança en avant et s’accrocha au bras de Ryo pour l’empêcher de lui faire du mal.  

« - Mais tu es fou, Ryo ! Ranges ton arme voyons, lui seul peut nous aider et il ne pourra pas le faire si tu le descends ! Ryo ! »  

Ce dernier fusilla le vieux moine pendant quelques instants supplémentaires de son regard meurtrier avant de le lâcher et de faire quelques pas en arrière tout en rangeant son arme. Kaori se précipita vers le moine, mais Hô la devança et aida l'homme à se relever. Il ne fallait pas que Kaori touche son Maître ! Dieu sait ce qu'elle lui ferait sous l’influence de son autre personnalité…  

"Entreprenante comme elle est, elle serait capable de lui faire renoncer à ses vœux…" pensa Hô en s'interposant entre le vieil homme et la jeune femme. "Heureusement qu'elle ne m'a jamais touché moi, je ne crois pas que j'aurais résisté à ses avances… Surtout qu'elle est déjà si mignonne dans son état normal… Hô !! Reprends-toi bon sang !" Il se secoua et jeta un coup d'œil discret en direction de Kaori qui s'excusait. Soulagé il constata qu'elle n'avait rien remarqué.  

« - Je vous prie de l’excuser, Monsieur, mais comprenez-le. Et comprenez-moi. Nous n’avons eu que des problèmes depuis que vous avez, euh, fait votre magie. Nous souhaitons juste nous retrouver nous-même et continuer nos vies. Nous vous débarrasserons de vos invités indésirables, mais nous voulons également que vous inversiez le sort. Nous ne demandons rien d’autre. »  

Le vieux moine regarda longuement la jeune femme qui se trouvait devant lui. Malgré son grand âge, il se sentit attiré par elle, ce qui l’étonna énormément vu qu’il n’avait jamais connu de femme ! Mais il se reprit bien vite. Ce n’était pas du désir qu’il ressentait pour elle. C’était bien plus profond que ça, plus métaphysique. Cette femme lui parlait avec son cœur et son âme, et pour qu’il soit affecté il fallait que ceux-ci soient vraiment très purs. Stupéfait de cette découverte, il hocha de la tête en signe d’accord. Cette jeune femme avait raison, il devait se racheter pour le mal qu’il leur avait involontairement fait.  

« - Je dois vous prévenir » murmura t-il en ne quittant pas Kaori des yeux « que tout comme le premier sort, il y a des chances pour que celui-ci mute également. Je n’ai plus le contrôle que j’avais autrefois, et l’énergie que je manipule est bien capricieuse. Si cela venait à se produire, je ne sais pas ce qui vous arrivera. »  

« - On ne te demande pas de sermons, pépé ! » grogna Ryo qui était toujours de mauvais poil. « Fais ce que tu as à faire et c’est tout. »  

Le ‘pépé’ hocha de la tête mais lança en direction de Ryo tout de même un regard énervé. Il se dirigea ensuite vers l’arrière de la pièce et sortit d’une des armoires un grimoire qu’il posa sur la table. Il l’ouvrit et commença à chercher la page dont il avait besoin. Deux minutes plus tard il s’arrêta quelque part au milieu du livre et prêta plus grande attention à ce qu’il y avait écrit. Il se gratta pensivement le menton, puis releva la tête et ordonna à Kaori et à Ryo de prendre place devant la table. Tous deux obéirent, Kaori d’un pas hésitant et mal assuré, Ryo d’un pas déterminé qui trahissait son agitation et sa colère.  

« - Bien » expliqua le vieux moine. « Je vais commencer l’incantation. Ne vous inquiétez pas, vous ne sentirez rien. Vous verrez juste une lumière qui vous entourera et disparaîtra en vous. Quand cela sera fait, le sort aura prit effet. » Kaori hocha de la tête, Ryo grogna et grinça des dents. « Bon, j’y vais » termina le moine.  

Il fit signe aux autres occupants de la pièce de prendre de la distance, ce qu’ils firent en se plaçant contre les murs, et entama une longue récitation de syllabes n’ayant aucun sens. Quelques minutes après le début de sa ‘lecture’, une lumière verte s’échappa de son corps et se manifesta autour de lui. Elle resta quelques instants pour ensuite se diviser avant de fondre tel un prédateur sur Kaori et Ryo et de les entourer comme un serpent constrictor. Les deux partenaires étaient visiblement très mal à l’aise en cet instant et n’osaient pas bouger d’un cil. Alors qu’ils jetaient des coups d’œils nerveux vers la lumière et qu’ils déglutissaient tant bien que mal, la lumière se contractait lentement autour d’eux pour d’abord former un cocon avant de former une ‘seconde peau’ et de complètement disparaître en eux.  

Derrière la table le vieux moine tremblait de l’effort qu’il venait de fournir et chancelait sur ses jambes. Hô se précipita vers son Maître pour le soutenir et l’aider à s’asseoir. Il lui apporta ensuite un verre d’eau que le vieil homme accepta avec un sourire et un hochement de la tête. Après avoir rendu le verre, il regarda enfin où en était les deux partenaires. Ils étaient encore tous les deux devant la table et se tâtaient le corps comme pour se rassurer qu’ils étaient encore vivants et en possession de tous leurs attributs. Finalement ils se retournèrent vers leurs amis, évitant l’autre du regard de peur que quelque chose se soit effectivement passer de travers.  

« - Est-ce que quelqu’un… » commença Kaori mais sa voix s’éteignit dans sa gorge. La gifle de Miki lui faisait encore mal et lui rappelait quelles pourraient être les conséquences si le sort n’avait pas marché. « Je veux dire… je, euh… enfin… »  

Heureusement elle n’eut pas à terminer sa phrase. Miki avait hoché la tête et s’était approchée avec Falcon. Miki se plaça à côté de Kaori, prête à lui prendre la main dès qu’elle montrerait des symptômes d’un changement de comportement. Après un coup d’œil à sa femme, Falcon prit l’autre main de Kaori dans la sienne. Anxieusement ils attendirent tous une réaction à ce geste. Mais rien ne se produisit. Un soupir commun de soulagement résonna dans la pièce.  

« - Ouf » s’exclama Kaori en se tournant vers Ryo « Je me … » Mais elle ne termina pas sa phrase. Son regard venait d’accrocher celui de son partenaire. « Ryo » souffla t-elle.  

Surpris, le groupe se retourna et fixa Ryo, cherchant ce qui se passait avec lui. Mais ils ne virent rien d’anormal. Sauf peut-être que celui-ci fixait intensément sa partenaire. Tout comme celle-ci ne le quittait pas des yeux non plus. Etonnés les regards se portaient de l’homme à la femme, et de la femme à l’homme. Ils ne comprenaient pas. Qu’est-ce qui leur arrivait encore ?  

« - Quelle est donc cette clarté éblouissante qui m’aveugle ? » demanda Ryo en faisant un pas en arrière et en se protégeant les yeux. « Est-ce l’astre solaire resplendissant de la mi-journée ? Est-ce sa compagne si timide qu’on ne peut l’admirer que l’obscurité venue ? »  

La mâchoire inférieur de Falcon, Miki, Mick et Kazue s’écrasèrent sur le sol tandis que des Corbeaux et des Libellules leur sortaient de la bouche. Depuis quand Ryo faisait-il dans les discours théâtrales ??!? (ndb : j’adore ! ) « - Réponds-moi ! Dis-moi qui tu es ? Ta lumière aveuglante ne peut pas éblouir mon cœur même si mes yeux pleurent de ne pas pouvoir te voir. L’entends-tu ? Il bat pour toi ! Qui es-tu divinité resplendissante pour éclairer de la sorte ma vie tellement obscure ? »  

« - Je suis l’espoir qui te fait vivre » répondit Kaori doucement.  

« - Non… » souffla Ryo terrorisé en reculant d’un pas.  

« - Je suis la lumière qui veut éclairer ta vie. Je suis la main qui t’est tendue et que tu refuses de voir ou prendre. Je suis celle qui veut s’approcher mais que tu fuis à chaque instant de ta vie » continua Kaori en s’avançant encore d’un pas alors que Ryo en fit un autre en arrière. « - Vois ! Vois comment tu me fuis dès que je veux avancer. J’essaie d’écouter ce cœur qui bat pour moi, mais tu ne m’en donnes point l’occasion. Que cherches-tu à cacher dans les profondeurs de ton âme que celle-ci ne puisse tolérer la lumière bienfaisante que je veux partager avec toi ? »  

« - Ne t’approches pas ! » supplia Ryo en cognant son dos au mur. « - Je t’en prie, ne t’approches pas ! » s’étrangla t-il. « - Je ne veux pas que tu vois les ténèbres de mon âme. Je ne veux pas que tu sois absorbée par elles comme l’ont été tant d’autres avant toi ! Enfuis-toi ! S’il te plaît, enfuis-toi !" cria t-il désespéré. "Que dois-je faire pour que tu partes ? Pour que tu restes la lumière pure et généreuse qui peut en sauver tant d’autres que moi ? Je ne mérite pas ta bienveillance !" murmura t-il en baissant la tête. "Combien de fois n’ai-je pas essayé de te forcer à me quitter ? Combien de fois n’ai-je pas été odieux, inhumain, et bien pire envers toi ? Tu me détestais, tu me haïssais même, mais tu ne partais pas. Je m’abhorrais bien plus que tu ne me détestais." (NDB : citer Phèdre… très bon choix…) Son corps fut secoué par un sanglot qu'il tenta tant bien que mal de retenir. Il continua son discours d'une voix étouffée par l'émotion. "Mais tu étais aussi déterminée à rester, que moi je ne l’étais à te faire partir. La souffrance que je t’infligeais, je la subissais deux fois plus forte. Et dans le combat, mon cœur pleurait à côté du tien. Mon âme se déchirait en même temps que la tienne. Comment ne le pourraient-ils pas ? Je t’aime tellement. »  

Ryo prononça ces mots d'une voix à peine audible. Il n'avait pas osé relever la tête pour cet instant si crucial. Et encore moins osait-il regarder Kaori en face. Pour la première fois de sa vie son courage et sa confiance l'avaient déserté. S'il n'avait pas été dos au mur, il aurait pris la fuite. Si la terre sous ses pieds n'avait pas été si solide, il se serait débattu pour disparaître dans les entrailles de celle-ci. Sa place était en Enfer. Il le savait. Il était prêt à y aller immédiatement.  

« - Comment puis-je m’enfuir quand ton propre cœur est la chaîne qui me retient à toi ?" La voix de Kaori était douce, calme, chaude. Elle leva très lentement ses mains et prit très doucement le visage de Ryo en coupe. "Quand ton cœur hurle tel un loup à la pleine lune dès que je quitte ton champ de vision ? Quand tu découvres tes crocs dès que quelqu’un d’autre m’approche d’un peu trop près à ton goût ?" Elle força tendrement Ryo à relever la tête et à croiser son regard. "Quoique tu puisses proclamer haut et fort, mon Amour, je suis à toi, comme je l’ai toujours été, comme je le serais toujours" murmura t-elle en plongeant ses prunelles dans les siennes. Elle caressa doucement et tendrement la joue de Ryo de son pouce gauche, le geste confirmant la promesse qu'elle venait de lui faire. "Tu as toi-même forgé les liens qui nous unissent, des liens si fort qu’aucune force surnaturelle ne peut nous faire de mal de quelque façon que se soit. Pas même les Ténèbres qui dominent et règnent dans le fond de ton âme. Enlèves le voile que tu t’obstines à garder devant les yeux depuis tant d’années, et regardes autour de toi. Regardes le bien que tu fais." Une note de commande s'inséra dans la voix de Kaori, l'ordonnant, le forçant à faire ce qu'elle lui demandait. "Regardes la lumière que tu apportes à tous ceux et celles que tu as aidés. Tu refuses de voir la lumière. Tu refuses de voir qu'elle se bat pour être la seule habitante de ton âme. Elle se bat de toutes ses forces. Mais tu lui refuses l’accès à ses ennemis que tu gardes comme des biens précieux au fond de toi. Il est temps que tu arrêtes de refuser, et que tu commences à accepter…» (ndb : rhooooo, oh c’est beau… Pourvu qu’ils se souviennent de cela après coup… Ce serait trop cruel qu’ils ne se souviennent pas d’une si belle déclaration d’amour… Je veux qu’on m’en fasse une comme celle-là….)  

Ryo ne pouvait pas décrocher son regard de celui de sa partenaire. Jamais auparavant avait-il été touché aussi profondément par des paroles. Kaori vit le regard de l'homme s'alléger, s'éclaircir. Le lourd voile qui le gardait prisonnier venait de tomber. Son cœur s'emballa à cette constatation. Quand elle sentit les mains de Ryo se poser sur ses joues et l'attirer à lui, quand elle sentit ses lèvres si douces et si chaudes se poser sur les siennes, quand elle sentit le Temps s'arrêter tout autour d'elle, elle se sentit la plus heureuse des femmes sur la Terre.  

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