Capitolo 7 :: L'égout et les couleurs...

Pubblicato: 08-06-06 - Ultimo aggiornamento: 15-06-06

Commenti: Pas de comm particulier. merci à Grifter encore pour la correction... Un nouveau personnage à découvrir. Et le chapitre final approche.

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C’est incroyable ce qu’on peut faire avec un appareil photo numérique et un bon logiciel de dessin. En plus les moyens des « fanatics » sont quasi illimités.  

Première étape : prendre une photo d’un enfant complice tenant le journal du jour.  

Deuxième étape : prendre une photo de la victime, à la même résolution si possible, quitte à utiliser un zoom afin d’obtenir une taille de visage similaire : sinon le « grain » est trop différent et le montage trop visible.  

Il faut détourer la photo n°2 pour récupérer uniquement la tête de la cible. Puis on colle celle-ci sur la première photo, à la place de celle du complice. On ajuste la taille, on rogne les bords, on arrange les couleurs et la luminosité, on joue sur les contrastes, et le tour est joué.  

Un bon amateur met trois heures pour réaliser un tel trucage de façon convaincante. Un pro met une heure pour effectuer un travail quasi indécelable.  

Quand Ryo arrive dans son quartier, l’agitation est inhabituelle. Les voisins sont dans la rue, alors qu’il ne les a même pas vus pour un barbecue en cinq ans. A la vue de la mini rouge, le groupe s’éparpille et les quidams prennent une tête faussement dégagée. Ils cachent quelque chose. Ils savent mais ne veulent rien dire.  

En contournant la maison pour aller se garer, le regard de Ryo est attiré par son balcon. Habituellement il y jette un oeil pour voir si Kaori ne serait pas en train de s’habiller, derrière les rideaux. En bon japonais, Ryo adore les ombres chinoises. Il ne réalise pas immédiatement que la vitre est explosée. C’est au deuxième coup d’œil, plus appuyé, qu’il se rend compte des dégâts. Il pile immédiatement et plante la mini en plein milieu de la rue. Il sort en trombe laissant la portière ouverte et saute par-dessus la haie de thuyas.  

-Kaori !! Kaori !!  

Téo est sur les talons de son père.  

Cependant il n’est pas encore capable de passer par-dessus la haie et doit faire le tour par l’entrée classique.  

Ryo pénètre sans précaution dans la villa. Rien dans le salon. De nombreux débris de verre dans la cuisine mais pas de trace de Kaori. Il se précipite à l’étage. Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il voit le couteau planté profondément dans le laminé. Le malfrat n’a même pas pris la peine de le reprendre.  

Il veut voir la chambre, pour se faire une idée de ce qui a pu se passer. Le lit n’est pas défait. C’est déjà ça…  

Il examine la porte-fenêtre : le verre est éparpillé vers l’extérieur. La vitre a donc éclatée de l’intérieur. Certains débris sont maculés de sang, de bouts de peau. Pas de doute, elle est passée à travers. Volontairement ou pas ?  

-Celui qui lui a fait ça, je vais lui faire bouffer ses c…  

-Papa, Papa, viens vite voir.  

La voix du gamin n’est pas rassurante. Il semble apeuré. Ryo dévale les escaliers quatre à quatre et bondit hors de la maison, arme au poing. « Si ils sont encore là, je les butte un par un » pense t-il.  

Mais il n’y a que son fils, au milieu de l’allée, le regard figé sur une photo.  

-Papa, regarde….c’est moi.  

Ryo n’en crois pas ses yeux. L’illusion est parfaite. Si Téo n’était pas sous ses yeux, il y croirait aussi.  

-Mais qu’est ce que c’est que ce merdier ?!  

Les traces de lutte que Ryo a observées précédemment montrent que Kaori s’est battue, s’est défendue tout au moins.  

Des traces de sang, en bas de l’escalier, puis au pied de la balançoire. Le râteau aussi porte des séquelles : un manche souillé et deux dents cassées (à enlever de la voûte plantaire, le malfrat à dû souffrir !).  

-Ils savaient qu’ils auraient du mal, alors ils avaient un plan de secours. C’est une ruse. Enfoirés, ils l’ont enlevée.  

-On va faire quoi Papa ??  

-Toi tu vas aller chez Miki, Moi je vais chercher Maman.  

-Mais c’est ma maman, je veux venir aussi.  

-Désolé, ce n’est pas l’entraînement là. C’est trop dangereux, tu es encore trop petit.  

-Mais…  

-Ça suffit ! Pas de « mais ». J’ai dit non, c’est non !  

C’est là qu’on voit qu’il est encore petit : il faudra une demie heure à Miki pour le consoler, par des câlins (quel chanceux !) et des caresses dans les cheveux.  

-OK Umi, là je ne peux plus y aller à la barbare. Tes plans à la Rambo, tu oublies. J’ai besoin de quelque chose de discret.  

-Ben j’ai bien un vieux char d’assaut caché dans un garage à deux pas d’ici…  

-Tu entends ce que je te dis ???? Discret j’ai dit !!!  

-Ben il y a quoi de plus discret qu’un char d’assaut ??? Moi, j’allais te proposer un A10 (NDA : avion de combat (NDA faites des recherches…)), alors un char ça me parait léger.  

-…  

Ryo est atterré. C’est vrai que question finesse, Umi se pose là, mais là, il est devrait être capable de comprendre non ?  

-Ecoute Ryo, j’ai bien plus petit : le petit lance roquette là, mais je ne te garanti plus le résultat.  

-Umi, t’es gentil. Je voyais plutôt une mission type infiltration, à la Metal Gear Solid…  

-A la quoi ??? Metal qui ??? Ils sont de quel corps d’armée ceux là…  

-C’est pas un bataillon de combat, débile, c’est un jeux vidéo qui…et puis on s’en tape…C’est de l’infiltration silencieuse, tuerie style ninja.  

-Ouais, ben là, c’est pas moi que tu dois appeler, c’est le vieux Gator.  

-Le vieux Gator ??? Qu’est ce qu’il vient faire là dedans ??? Ce n’est pas un combattant, c’est un bouseux. Il bosse au service voirie.  

-Tu te souviens pourquoi on l’appelle Gator ?  

-Ben oui, le coup où il s’était retrouvé nez à nez avec un alligator dans les égouts alors qu’il était parti pour les nettoyer. C’était d’ailleurs le reptile qui bouchait les sanitaires. Et alors ??  

-C’est toi qui est bouché Ryo ou tu as les portugaises ensablées  

Ryo fronce les sourcils…Son compagnon l’a mis sur la voix, mais lui n’a pas capté. Ce n’est pourtant pas son genre.  

« -Je lui parle d’infiltration, et lui il me répond : nettoyage des égouts ??? »  

-(attention aux modérateurs chef il y a beaucoup de gros mots dans ta fic :)Oh punaises, ça y est j’ai compris…Oh non, pas là-dedans, je suis claustrophobe !  

Falcon donne un sourire narquois à Ryo :  

-Je t’aurais bien accompagné, mais tu comprends avec ma cécité…  

-Ben voyons…Tout à l’heure tu étais prêt à prendre un lance missile en main, mais te déplacer dans les égouts c’est trop dur ??? Ça serait pas plutôt parce que tu as peur des petites bêtes ??? Tu sais, la vermine grise qui rampe et qui fait scrittt, scrittt…, dit Ryo en imitant le rat d’une façon incroyablement réaliste.  

-Arrête tes conneries…  

-Là, une souris !!!  

-Pauvre naze.  

Falcon n’a même pas sourcillé.  

-Fais le malin, ça aurait été un minou, tu aurais moins fait le fier.  

Miki prend la parole :  

-Le plan c’est donc de s’introduire dans les docks par le sous sol si je vous suis bien.  

Falcon intervient :  

-Ecoute ma puce, ne te mêle pas de ça s’il te plait.  

-Ben attends : Si vous devez passer par les égouts et être discrets ça veut dire que vous allez vous déplacer quasiment dans le noir.  

Falcon essaie de l’interrompre :  

-Miki, arrête de …  

Mais Ryo a bien envie d’entendre la suite.  

-Umi, laisse la parler, je sens que son idée va me plaire…je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression que ça va être lumineux (NDA : OK, moyen le jeu de mot…).  

-Je disais donc, avant d’être interrompue de manière si élégante (si ça ce n’est pas de l’ironie…), que si vous devez vous déplacer dans le noir, tu leur serais sûrement utile. En tout cas tu ne seras pas un poids…  

-Et voilà, j’en étais sûr. Mais tu ne pouvais pas te taire. Moi j’avais un plan différent : Ryo se tape les égouts, s’infiltre et quand il m’envoie le signal qu’il est à l’intérieur, je fais tout péter.  

-Nan, nan, Umi ; Miki a raison, tu me serais sûrement plus utile à mes cotés. Faut juste qu’on évite Greenpeace.  

-Greenpeace ????  

-Ben oui, si ils te voient dans le égouts ils vont émettre un bulletin d’alerte : « un éléphant de mer perdu et en danger : tous sur le pont !! »  

Falcon ne réagit pas. Il se contente de prendre une moue dubitative :  

-Tiens Ryo, c’est pour toi. Lui dit-il en lui jetant un petit objet rond.  

-Qu’est ce que c’est. Demande Ryo en l’attrapant en vol.  

-Une grenade électrique. Ça envoie une décharge de 20 000 volts dans trois, non deux, non une...seconde.  

Ryo, qui observe cet objet bizarre, n’ a pas le temps de comprendre la blague de Falcon et de se débarrasser de l’engin. Les cheveux se dressent sur la tête instantanément, tous les muscles de son corps se raidissent et son visage se fige de douleur.  

La décharge dure trois secondes…une éternité.  

Quand Ryo se réveille, Miki est toujours en pleurs…de rire, et Falcon n’a pas bougé, toujours impassible. Il dit :  

-Ça y est, remis ? T’arrête tes conneries maintenant ?  

-Ok, ça gaze…répond Ryo en levant le pouce.  

-Alors je l’appelle ?  

-Vas y, c’est le meilleur plan qu’on ait pour l’instant.  

Téo ne perd pas une miette de la conversation. Il a entrouvert la porte de la chambre, et à travers les barreaux de la balustrade des escaliers, il peut entrevoir son père. Tout renseignement est bon à prendre.  

Gator n’a mis que 20 minutes pour arriver. Plans à la main, il s’installe avec les deux compères sur la table du fond.  

-Salut les gars…Alors on a besoin du vieux dundee ?  

-Du vieux dundee ??? S’exclament les deux en cœur.  

-Ben oui…Crocodile Dundee…  

-… Ryo est atterré.  

-Alors là, trop naze…Arrête avec tes jeux de mots à deux balles, et montre nous ce que tu as apporté.  

-J’ai les plans complets des égouts de la ville. Comme vous n’avez pas voulu me dire quoi que ce soit au téléphone, j’ai du tout emmener.  

-Ok, reprend Ryo, expose nous les docks.  

-Oh, Oh, les docks… Là c’est du sérieux…  

-Merci de ta compassion (!), Gator, mais garde la pour toi pour l’instant…Alors, c’est là que je veux aller.  

Ryo pointe du doigt un bâtiment au fond des quais, intitulé « capitainerie ».  

-Mais il n’y a plus rien là-bas Ryo. Ça doit faire dix ans que c’est désaffecté.  

-Ryo a raison, interrompt Falcon de sa grosse voix imposante. C’est bien leur style de se cacher à la vue de tous. Encore un pied de nez aux autorités…  

-Bon comment on entre.  

Gator ménage le suspens et maintient son auditoire suspendu à sa réponse.  

-Pas simple…Vraiment pas simple…pas d’accès aisé…en plus, y a Léon…  

-Léon, c’est l’ouvrier de maintenance chargé du secteur. Il vit quasiment 24 heures sur 24 sur place. Va falloir le neutraliser.  

-Et tu crois que c’est un problème pour moi, annonce Ryo en posant son magnum sur la table.  

-Non, Non, non, pas de blague…c’est un ami…trouve autre chose…  

-Je m’en charge intervient Miki. Elle déboutonne le haut de son corsage et demande à l’auditoire ébahi :  

-A votre avis, il va rechigner à me suivre ??  

-Pourquoi elle dit ça ? Demande ingénument Falcon.  

-T’occupes, répond Ryo. Laisse-la nous montr…nous dévoiler son plan entièrement.  

Le vieux Gator a les yeux exorbités, fixé sur la plantureuse poitrine de Miki.  

Falcon comprend au silence soudain ce qui se trame sous ses yeux éteints.  

-Une petite décharge Ryo ???  

Le plan prend forme. Ryo, Gator et falcon prendront par les égouts dès que Miki aura entraîné Léon hors de la zone. Cependant, le chemin sera long et tortueux :  

-Vous voyez, là, ce boyau qui mène entre ces deux galeries ? Il fait un mètre de diamètre… Faudra ramper…Alors, ne vous habillez pas en blanc…  

Comme si on allait se mettre en blanc, pense Ryo. Le noir sera de circonstance, pour le deuil de mes ennemis.  

Minuit pétant. Le groupe est sur le départ. On dirait des cambrioleurs…le plus rigolo, c’est Umi avec sa cagoule :  

-Pourquoi t’as mis ça sur ton crâne ???? Ricane Ryo.  

-mfmmfmf.  

-Quoi ???  

-Pour pas que ça luise dans le noir !!!! Répond Falcon, visiblement irrité. Le moindre rayon de lumière se reflète. Je pourrai me faire repérer.  

-Ben t’avais qu’à mettre un bonnet, ou remonter ce qu’il y a devant le visage, ou même le peindre en noir !  

-Je sais, mais j’ai toujours rêvé de faire ça…un vieux fantasme…  

-C’est Miki, qui va être heureuse d’apprendre ça …  

-Si tu ouvres ta grande gueule, je t’explose la tête à coup de lance roquettes !  

La bande est hilare…ils se détendent un peu avant de partir.  

Ils sortent par la cour de derrière, en toute discrétion.  

Gator laisse son plan au Cat’s, il a tout dans la tête, alors ne pas s’encombrer…  

Téo ne l’a pas raté…  

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