Capitolo 7 :: 7.Kaori seule

Pubblicato: 04-08-03 - Ultimo aggiornamento: 04-08-03

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Kaori revenait des courses. Rien de fâcheux ne lui était arrivé. Mais, elle savait que le danger était là, tapi quelque part. Cette situation la mettait mal à l'aise. Certes personne n'aime être la cible de meurtriers, mais plus encore c'était le fait d'être un boulet pour son partenaire qui la faisait se sentir mal. Elle aurait voulu lui prouver qu'elle pouvait prendre soin d'elle-même toute seule.  

En plus, la perspective que son inexpérience puisse être un danger pour Ryô la faisait frémir. Elle n'était pas une ancienne mercenaire comme Miki ou une inspectrice rapide comme Saeko. S'il arrivait quelque chose, n'importe quoi à Ryô à cause d'elle, elle en mourrait.  

Ces pensées la distrayaient et elle ne vit pas arriver Miki.  

"- Et bien Kaori, tu es dans la lune ?"  

"- Hein, la lune non non..Bonjour Miki, tu fais les courses ?"  

"- Hé oui, Falcon est quelque fois un estomac ambulant."  

"- Impossible que ce soit pire que Ryô !"  

"-Au fait, en parlant de l'énergumène, il n'est pas avec toi ?"  

"- Ah non merci…Il faudrait en plus que je le surveille…non, il doit se "reposer" à la maison."  

"- Dis moi, Miki pris le bras de son amie, les choses avancent-elle avec lui ?"  

"- Avancé ? Dans quel sens ?" Kaori était devenu pivoine, elle savait bien à quoi Miki faisait illusion et elle n'était pas sur de vouloir en parler.  

"- Ah allons, toi, lui, vous avez ..discuté?"  

"- Je discute toujours avec Ryô…Il faut toujours se justifier trois fois pour lui faire faire quelque chose…cet animal est paresseux."  

"- Non, je veux dire discuter de...vous ? "  

"- De nous, il n'y a rien à dire…Il me garde à cause d'une promesse, c'est tout."  

"- Voyons, tu sais bien que ce n'est pas vrai…Tu ne va pas sortir toujours les mêmes excuses, tu n'en as pas marre, à la fin ? "  

Miki s'échauffait. Somme toute, c'était elle qui ne supportait plus de les voir comme ça. Kaori laissa échapper un léger sourire.  

"- Bien sur que si, mais jamais je ne lui ferais le plaisir de lui dire ce que je ressens. On dirait qu'il aime me ridiculiser. J'ai mal…mais j'ai peur d'avoir encore plus mal en l'écoutant."  

"- Impossible de vous comprendre, si vous continuez vous passerez l'un à coté de l'autre….et les risques sont encore plus grand avec votre métier."  

Kaori ne dis rien. Elle savait que Miki avait raison, mais ce n'était pas pour autant que ça changeait sa façon de voir. De toute façon, il fallait déjà régler ce problème de "contrat" sur sa tête. Après, elle verrait.  

"- Allons, viens, je t'invite à prendre un café.."  

"- Merci beaucoup, mais non, je suis déjà en retard…on se voit ce soir pour la séance d'entraînement ?'  

Depuis quelques mois, Miki entraînait Kaori. Celle-ci se débrouillait de mieux en mieux…même si les années de mauvais entraînements de Ryô aux armes avaient porté leurs fruits. Par contre, avec toutes les autres formes de combats, Kaori était devenue, non pas experte, mais d'un bon niveau tout de même. Les deux jeunes femmes se quittèrent à un carrefour.  

Kaori n'était pas pressé, mais elle n'appréciait pas la foule outre mesure. Aussi, se sentit-elle respirer quand elle quitta les grandes artères pour retrouver les rues familières. Ce calme soudain lui fit plaisir. Après quelques rues, elle entendit un pas derrière elle. Celui-ci cherchait vainement à être silencieux, mais à force de surveiller Ryô la nuit, elle avait développé une ouie très fine.  

Tout à coup, une crampe dans le ventre la prit. Qui que ce soit, il ne lui voulait pas du bien, elle le sentait. Se forçant à rester calme, elle continua sa marche, mais passa tous ces colis sur une seule main…ainsi elle avait une main libre et un gourdin dans l'autre.  

L'inconnu se rapprochait. Elle le sentit prêt à attaquer, une main levée. Elle tourna sur ces talons et attrapa le poignet qui tenait un couteau. D'une simple pression d'Aïkido, elle fit tomber le couteau.  

Elle avait laissé tombé ses courses à terre. L'homme était immobilisé. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse si vite.  

"- Alors, on fait moins le malin, maintenant."  

Kaori avait prix une voix qui, espérait-elle cachait son angoisse. Elle savait que personne ne serait pas pour l'aider, ni Ryô, ni Mick, ni Miki, ni Falcon. Elle devait "assurer" toute seule. Le regard de l'homme était froid, il tenta un retournement de situation mais Kaori le tenait bien. Elle n'était pas musclée, mais la tenue de massue et l'entraînement de Miki avait réussi. Fermement campé sur ces jambes, elle accentua sa pression.  

"- Alors, tu cherchais à me blesser ?" C'était le genre de phrase qu'elle avait déjà entendu prononcé par Ryô. Elle savait qu'elle devait rester calme, si elle voulait garder le contrôle.  

L'homme tenta encore une manœuvre pour la faire passer sous lui, et sans lâcher son bras, elle lui envoya un coup de genou dans le bas ventre. Il voulut se plier en deux, mais Kaori gardait fermement sa prise. Elle n'aimait pas ce genre de situation, mais quand elle vit le couteau à terre, elle se rendit compte que ce n'était pas un ouvre-boîte. S'il l'homme avait réussi son coup, elle aurait été sérieusement blessée.  

"- Alors ?"  

"- Te blesser non," dit-il le souffle court "te tuer plutôt.."  

Ok, garde ton calme Kaori, qu'est ce que je fais maintenant ? , Je le laisse partie pour qu'il recommence plus tard ? Impossible, je ne peux quand même pas lui envoyer un coup de poing dans la figure." Elle accentua sa pression. Cette douleur ajoutée à celle de son bas ventre, fit geindre l'homme.  

"- Qui t'envoie ?" Il ne voulait pas parler, mais une pression un peu plus forte et le commencement d'un craquement dans ses os lui firent retrouver la parole.  

"- C'est la bande noire qui m'envoie, arrêtez vous me faites mal."  

Kaori avait appris qui lui en voulait.  

"- Je te fais mal, bien sur et toi tu ne voulais pas me faire de mal peut-être ?"  

Kaori commençait à s'énerver. Mais, elle ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment. Tout à coup elle se souvint avoir vu un policier deux rues plus loin. En ce moment, ils étaient nombreux en ville.  

Elle commença à crier "Au secours, à l'aide, police…" sans pour autant arrêter de tenir l'homme. Sa voix portait loin.  

Le policier arriva quelques minutes après. Il fut un peu surpris de voir cette jeune femme tenir fermement cet homme, mais, en découvrant les sacs à provision et le couteau à terre, il comprit ce qui c'était passé et sans trop de difficulté il embarqua l'homme qui, tout compte fait était plutôt heureux de ne plus être entre les mains de la jeune femme. Kaori était plutôt fière de son stratagème..Certes l'homme ne resterait pas longtemps derrière les barreaux, si peu qu'il y aille, mais il était grillé dans le métier…on ne prenait pas de gens avec un casier, bizarrement. Les activités étaient trop cachées pour tout voir capoter par un ancien malfrat. De plus, elle lui avait montré qu'elle n'était pas une faible victime. Il ne reviendrait pas de sitôt, c'était un bon point. Elle ramassa ces affaires et rentra chez elle.  

En fait, cet événement avait été à double sens. Elle était heureuse car, pour la première fois, elle s'en était sortie sans l'aide de Ryô. Et elle avait appris qui leur en voulait. D'un autre coté, elle avait évité le coup de justesse et savoir que derrière tous leurs problèmes du moment se tenait la bande noire, ne la rassurait pas.  

Devait-elle le dire à Ryô ? Ce n'était pas un petit morceau. Le risque était vraiment très réel. Son amateurisme pouvait encore lui jouer des tours.  

Mais, que disait-elle??? Elle devait s'en sortir toute seule, ne plus être un fardeau pour Ryô. C'était un test, peut-être l'ultime elle se devait de le passer.  

Elle envisagea pas mal de scénarios possibles. Kaori était beaucoup de choses mais elle n'était pas peureuse. En plus, elle sentait confusément qu'en la mettant devant une de ses plus grandes peurs (la plus grande étant tout de même celle où Ryô la rejetait loin de lui) elle pouvait enfin délier un nœud qui les oppressait tous les deux. La situation qui s'était installée entre eux était de plus en plus pesante, depuis trop longtemps installée (même l'éternité à une fin…). Cet évènement, aussi dangereux fut-il, la poussait à réagir, ce qu'elle ne ferait pas dans d'autres circonstances.  

Elle arrêta son plan : La première chose était d'aller voir une veille amie Tania Kosomi pour préparer une diversion pour Ryô (ce qui n'était pas trop difficile). Ensuite, elle devait mettre la main sur le repaire de la bande. Elle pensait utiliser Falcon. Mais elle devrait jouer serrée pour que Ryô ne l'apprenne pas sinon tout serait perdu. Puis viendrait le plus dur, l'affrontement. Kaori avait conscience qu'elle allait se battre contre un géant. Elle sentait confusément que ce qu'elle faisait ressemblait à un suicide planifié, mais elle voyait surtout la possibilité de se montrer à la hauteur de son partenaire et d'enfin voir évoluer leur relation. Le désespoir conduit souvent à des actes désespérés.  

Le visage déterminé, elle attrapa sa veste et se dépêcha de sortir, elle devait réussir à tout faire avant le retour de Ryô.  

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