Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 06-09-07

Ultimo aggiornamento: 30-01-08

 

Commenti: 133 reviews

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ActionDrame

 

Riassunto: Un psychopathe rode dans la ville, une première victime est à déplorer… Combien de meurtres va-t-il commettre avant d’être arrêté. City Hunter va mener l’enquête mais une affaire personnelle va s’y entrecroiser.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un jour, tu m'appartiendras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un jour, tu m'appartiendras

 

Capitolo 3 :: Combien en faudra-t-il …

Pubblicato: 29-09-07 - Ultimo aggiornamento: 29-09-07

Commenti: Salut tout le monde ! Me revoici avec un peu de retard pour la suite des méfaits de mon psychopathe. J'espère que ce nouveau chapitre vous enthousiasmera comme les précédent. Je remercie toutes les personnes qui me lisent et qui prennent le temps de me laisser une review. Gros bisous à tous et bonne lecture. A bientôt.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Tout en marmonnant des paroles sourdes, son instinct de chasseur était de nouveau en éveil. Il lui fallait un défouloir pour apaiser sa rage destructrice.  

 

Recroquevillé légèrement sur lui-même, seuls ses yeux balayaient la foule des noctambules ; sa proie serait parmi eux et un signe du destin lui en dévoilerait la physionomie.  

Tellement absorbé sur son dessein, qu’il ne vit pas tout de suite, cette jeune femme traversant distraitement devant lui ; dans un crissement de pneus, il stoppa brusquement son véhicule qui ne choqua que très légèrement la piétonne. D’un signe de la main et d’un triste sourire, cette dernière lui signifia la non gravité de son état et poursuivit sa route.  

Malgré ce court « échange visuel », il l’avait reconnu tout de suite et la replaçait, sans aucune difficulté, dans un contexte tout autre ce qui le mit dans une rage mal dissimulée. Tout comme sa première victime, cette pauvre jeune femme croisait par le biais d’un malheureux hasard, à nouveau son chemin meurtrier.  

 

A voir ses yeux rougis et son geste précipité pour refouler son sanglot, la détresse broyait le cœur de cette jeune femme mais dans son esprit tourmenté, un scénario grotesque se créa lentement pour aboutir à un lien absurde ; celui de leur « libération commune ».  

 

Alors que la foule déjà se dispersait, une lueur malfaisante apparut dans son regard trouble et d’un léger coup de volant, il prit la direction empruntée par la jeune femme.  

 

Resserrant son manteau sur sa poitrine et mouchant discrètement son nez, la jeune femme errait depuis plusieurs heures au travers des rues bondées de personnes plus ou moins fréquentables. D’ailleurs se faisant abordée par certains d’entre eux, elle avait dû jouer la carte de la politesse pour ne pas se faire ennuyer davantage mais elle s’en mordait la langue de cette conduite qui ne lui ressemblait guère. Tout ce qu’elle demandait, c’était qu’on la laisse tranquille ce soir mais si l’un d’eux s’était cantonné à poursuivre sur la voie de l’indécence, elle aurait changé son fusil d’épaule pour ne pas mâcher ses mots ensuite, mais cela aurait été à ses risques et périls.  

D’une molle et hasardeuse démarche, cette brunette ne savait où se rendre ; la découverte de son petit ami dans les bras de cette pouffe lui avait meurtrie le cœur. Comment avait-il pu lui faire ça et surtout avec elle ?!  

Cette fille qu’il disait ne pas « sentir » par ses manières bien trop distinguées et surtout sa façon hautaine de s’adresser aux gens de son entourage. Apparemment, ce soir, il l’avait trouvé à son goût ; songea-t-elle ironiquement en affichant un pâle sourire.  

 

Tout aurait pu être parfait ce soir ; elle avait écourté son service pour lui faire une belle surprise mais là, c’était elle qui avait eu la plus belle de sa vie.  

Voilà six ans qu’ils vivaient ensemble, ils avaient fait leurs classes d’histoire de l’art ensemble et ils étaient tombés amoureux instantanément l’un de l’autre. Elle pensait vivre le plus beau conte de fée, et bien, toutes ces belles histoires n’ont pas que des « happy end ».  

Plongée dans son désarroi, elle ne fit pas attention à la luxueuse voiture qui la suivait depuis cinq bonnes minutes maintenant.  

 

- Mademoiselle ?! Tout va bien ? Demanda le chauffeur.  

 

Essuyant du revers de sa main, les larmes qui s’acharnaient à couler, elle tenta de faire bonne mine pour faire face à l’inconnu.  

 

- Tout ira bien, je vous remercie. Avoua-t-elle d’une voix « grelottante ».  

 

- Je vois bien que vous êtes bouleversée. Laissez moi vous offrir un café ? Proposa-t-il d’une voix douce.  

 

- Sincèrement, je n’en ai pas le cœur, ce soir ! Clama-t-elle d’une voix éteinte.  

 

- Alors laissez moi vous raccompagner chez vous ! Insista-t-il.  

 

- Je n’ai plus de chez moi. Sanglota-t-elle.  

 

Se laissant aller à sa peine, les perles salées ruisselaient sur son visage portant déjà les stigmates de son chagrin.  

 

Vérifiant l’absence de potentiels témoins par le biais de ses rétroviseurs, il sortit du véhicule pour soutenir la jeune femme. Se blottissant dans les bras réconfortants, la jeune femme laissa sa peine s’évacuer.  

 

- J’ai tellement mal. Bredouilla-t-elle entre deux sanglots.  

 

- Je peux vous aider si vous le voulez. Dit-il tout simplement.  

 

Se détachant de son « protecteur », la jeune femme le dévisagea puis tout en plissant les yeux comme pour clarifier sa vision troublée de larmes, elle dit soudainement.  

 

- Mais je vous connais, vous êtes…  

 

- Oui, c’est bien moi alors vous pouvez me suivre sans aucune crainte. Coupa-t-il net.  

 

- Vous avez raison et puis, cela me fera du bien d’en parler avec quelqu’un. Conclut-elle en grimpant dans la voiture par la portière qu’il venait de lui ouvrir.  

 

Prenant place à son tour, il se contenta de dire.  

 

- Je crois qu’un petit remontant vous ferait le plus grand bien, non ? Si cela vous chante, il y a des coupes dans le petit renfort entre les sièges et une bonne bouteille de vin rosée. Proposa-t-il, comme si elle était son invitée.  

 

- Je crois que vous avez raison même si le vin n’est pas ma tasse de thé, je vais me laisser un peu aller. Soupira-t-elle. Autant noyer mon chagrin.  

 

Pressant la pédale d’accélération et passant hâtivement les vitesses, une nouvelle proie allait faire les frais de notre détraqué.  

 

***  

 

Le temps passait à une lenteur assommante pour notre Nettoyeur qui suivait du coin de l’œil sa belle et ce jeune freluquet. Kaori l’avait pratiquement ignoré durant toute la soirée, alors qu’elle se pendait au bras de l’artiste qui n’en était que plus fier. S’arrêtant de peinture en peinture, le jeune homme dévoilait au regard ébloui de son accompagnatrice les divers œuvres qui avaient marquées son évolution professionnelle.  

Chaque cadre représentait le portrait d’une connaissance ou d’un inconnu qui avait, à son insu, posé pour une œuvre de Yoshiki Natsume ; par exemple, une femme de plaisante apparence lisant paisiblement son bouquin, assise paisiblement au pied d’un arbre feuillu ou encore une vieille femme, légèrement recroquevillée sur le banc public alors qu’elle tend sa main usée par les années vers les oiseaux gourmands qui attendent sagement leur pitance.  

Les prunelles de Kaori s’illuminaient en passant d’un portrait à l’autre.  

 

- Tu as un talent fou, Natsume. S’émerveilla-t-elle en détaillant les cadres noir et blanc.  

 

Le sourire aux lèvres, l’artiste prit la jeune femme par le bras et l’entraîna dans une partie privée de l’exposition.  

 

Sentant ses nerfs mis à rude épreuve, Ryo crispait rageusement ses doigts sur la coupe de champagne qui venait de lui être apportée. Alors qu’il s’apprêtait à prendre leur direction, il se rabroua puis chercha la compagne de Natsume du regard.  

 

- Elle… Elle peut se permettre une crise de jalousie. Maugréa-t-il dans sa barbe.  

 

Vidant sa coupe d’un trait puis la posant énergiquement sur le plateau d’un des serveurs « valsant » au travers des invités, il entreprit de partir à la recherche de son passe-droit.  

 

Aveuglé par sa jalousie, le Japonais ne s’était guère préoccupé des choses ou évènements qui l’entouraient ; une personne à l’aura sombre s’était évaporée mais elle faisait de nouveau parti du décor.  

 

Comment avait-il pu laisser cet être sans vergogne accomplir son méfait sans rien ressentir de nuisible ?  

Que voulez-vous, ce n’est qu’un homme « amoureux » après tout !  

 

Arpentant la marée humaine, le Nettoyeur semblait se perdre au milieu du brouhaha général ; réalisant l‘inefficacité de sa recherche par la faute de son esprit embrumé par sa mauvaise humeur, il stoppa net sa progression. Se plantant au milieu des hôtes, il sonda minutieusement chaque visage au trait féminin, jusqu’à enfin apercevoir son « objectif ».  

 

D’une cadence rythmée, il se glissa entre les invités pour enfin atteindre la jeune femme discutant avec enthousiasme avec quelques professionnels des arts.  

 

- Mademoiselle Izumi ? Appela subitement le Japonais interrompant la conversation.  

 

Apercevant la mine plus que contrariée du Nettoyeur, la jeune femme réalisa le malaise de ce dernier.  

 

- Veuillez me pardonner, Messieurs. S’excusa-t-elle auprès de ses interlocuteurs.  

 

A peine eut-elle fini sa phrase que Ryo l’attirait à lui en la prenant par le coude.  

 

- Qu’il y a-t-il dans la salle au fond ? Questionna-t-il d’un ton sec, en crispant involontairement ses doigts sur le bras de la jeune femme.  

 

- Vous me faites mal. Grimaça-t-elle.  

 

- Pardonnez moi. Dit-il en la relâchant honteusement.  

 

- Ce sont des œuvres que Natsume garde pour le dernier jour de son exposition.  

 

- Bien… Alors montrez les moi ! Décida le Japonais en prenant la jeune femme par le bras.  

 

Sans lui laisser la moindre chance de répliquer, Ryo ouvrait déjà la marche alors que la jeune femme avait du mal à suivre le rythme imposé par son hôte.  

 

***  

 

Pendant ce temps, Yoshiki et Kaori se tenaient devant une toile recouverte par un drap blanc.  

 

- C’est une œuvre qui n’a pas de prix ! Avoua-t-il fièrement en fixant la jeune femme tout en ôtant la barrière de tissu.  

 

Alors que les traits familiers s’affichaient devant le regard médusé de Kaori, elle ne put s’empêcher d’avoir un sourire nostalgique.  

 

- Tu l’as gardé.  

 

- Chaque jour lorsque je vois ce portrait, je ne peux oublier cette adolescente au sourire angélique mais au cœur si triste. Avoua-t-il en lui prenant doucement les mains.  

 

- Ce temps est si lointain pour moi aujourd’hui. Clama-t-elle en fuyant son regard embrasé qui la mettait mal à l’aise.  

 

- Kaori… Malgré tout ce temps, je n’ai pu me résoudre à t’oublier.  

 

Effaçant la distance entre eux, il prit son visage en coupe et l’embrassa doucement sur les lèvres ; c’est à ce moment précis que Melle Izumi et Ryo les aperçurent dans l’entrebâillement de la porte.  

 

- Petite garce ! Tu vas me le payer ! Ragea sourdement, l’un des douloureux témoins de la tendre scène.  

 

Bouleversée par ce qu’elle venait de voir, la jeune femme ne mit que quelques secondes pour réagir et partir lentement pour fuir ensuite en pleurant. Fou de rage mais tout aussi déstabilisé, Ryo resta planté là, à les observer silencieusement alors que le temps semblait s’être arrêté pour lui.  

 

***  

 

Aux pas de course puis apercevant Monsieur Massao, Melle Izumi fondit sur lui et sans même lui faire face, elle se contenta de dire.  

 

- Remplacez moi, je ne me sens pas très bien !  

 

Sans lui laisser la moindre chance de répliquer, elle se dirigea vers la sortie.  

 

***  

 

Tournant les talons à son tour, Ryo ne tarda pas à emprunter le même chemin que la fuyarde ; arrivé dans la salle principale, il tenta de retrouver « sa partenaire de douleur » mais il ne fit que le manager tourner en rond en maronnant dans sa barbe.  

 

- Où est Melle Izumi ? Gronda le Japonais.  

 

- Elle vient de partir car elle m’a dit se sentir mal et que je devais la remplacer pour ce soir. Mais comment dois-je faire ? Avoua Massao sur un ton affolé.  

 

- Je suis sûre que vous vous en sortirez très bien. Clama Ryo en lui donnant une tape dans le dos pour ensuite gagner la sortie.  

 

Se précipitant à l’extérieur, le Nettoyeur n’aperçut que la jeune femme grimpant dans la voiture jaune qui filait déjà dans le flux d’automobiles.  

Contenant de moins en moins sa colère, Ryo préféra s’engouffrer dans sa Mini qui subirait sa fureur ; faire une scène devant tout le monde n’était guère son style.  

 

***  

 

Dans la salle privée, Kaori stupéfaite par le geste de son ami, resta statufiée mais reprenant ses esprits, elle le repoussa violemment en lui donnant une gifle magistrale.  

 

- Comment as-tu pu faire ça ! Tu n’avais pas le droit ! J’aime Ryo ! Hurla-t-elle alors que les larmes naissaient dans ses yeux.  

 

- Kaori pardonne moi ! Tenta de se justifier l’artiste, tout en esquissant quelques pas vers elle.  

 

- Non… Je ne veux plus te voir ! Sanglota la jeune femme troublée qui quitta hâtivement la pièce.  

 

Tandis qu’elle atteignait la salle de réception, Kaori dévisagea les hommes de l’assemblée mais Ryo ne semblait pas être là et elle ne ressentait pas sa présence non plus. Il ne pouvait pas l’avoir laissé ! A moins que…  

 

Apercevant le manager de Natsume, Kaori se précipita vers lui.  

 

- Auriez vous vu mon fiancé… Ryo Saeba ?!  

 

- Il vient de partir… Attendez ! Vous nous quittez vous aussi ! Implora-t-il en tenant de la rattraper.  

 

Mais il dut se rendre à l’évidence que sa déduction était évidente lorsqu’il la vit franchir le seuil de la galerie. Alors que son protégé apparaissait à son tour, en une démarche abattu, il se précipita vers lui comme pour lui barrer la route.  

 

- Vous n’allez pas partir, vous aussi ? S’inquiéta le petit homme.  

 

- Elle ne veut plus me voir. Murmura l’artiste d’un ton dépité.  

 

- Je comprends… C’est très triste mais vous devez penser à votre vernissage.  

 

Se laissant attirer par son manager, Natsume devait faire peau neuve car sa carrière dépendait tout de même de ses diverses expositions.  

 

***  

 

Dans le parking, le pas de course de Kaori résonnait sur le bitume ; la fraîcheur du soir ne fit qu’accentuer les frissons qui hérissaient déjà sa peau. Resserrant son châle sur ses épaules, Kaori scruta la sombre surface de droite et de gauche puis elle pressa davantage le pas lorsqu’elle vit enfin la voiturette rouge.  

Essuyant ses larmes, elle prit une profonde inspiration avant de s’installer dans la voiture.  

 

- Ryo ? S’inquiéta-t-elle.  

 

Sentant la fureur de son compagnon, il n’y avait nul doute qu’il avait du voir la scène de tout à l’heure.  

 

- Ryo… Je ne le voulais pas… C’est lui qui…  

 

Le regard noir du Japonais se posa sur elle et un frisson lui parcourut l’échine ; un silence pesant s’installa dans entre les deux partenaires et Ryo se contenta de mettre le contact pour regagner leur appartement.  

 

Comme si le temps aussi était contrarié, une goutte s’écrasa sur le pare-brise puis une autre jusqu’à ce que l’averse s’abatte sur la ville.  

 

Roulant plein phare, les gestes énergiques du Nettoyeur ne ralentirent pas malgré le flot torrentiel qui commençait à inonder la chaussée.  

 

- Ralentis, s’il te plait. Supplia Kaori en se cramponnant à la portière.  

 

Mais le Japonais revoyait sans cesse ce baiser dans son esprit et la mâchoire contractée, il passait de nouveau une vitesse en écrasant la pédale d’accélération.  

 

- Ryo attention ! Hurla la jeune femme en voyant un camion leur faire face.  

 

D’un coup de volant brusque, la Mini évita le poids lourd mais sur le sol glissant, elle fit plusieurs vrilles avant de percuter la barrière de sécurité.  

 

***  

 

Arrivée au bas de son immeuble, la jeune femme d’affaire sortit du véhicule lascivement ; les gouttes de pluie ne semblaient pas accélérer ses mouvements. Levant le visage vers le ciel rageur, ses larmes se mêlèrent à la colère des cieux ; les yeux fermés, elle resta plantée là, sans esquisser le moindre geste. Comme si la froideur de la pluie allait effacer la trahison de l’être qu’elle aimait par ces simples perles glacées mais hélas, le mal était fait et rien n’y personne ne pourrait rien faire.  

Grelottante de la tête aux pieds et alertée par le grondement lointain, elle finit par se résoudre à rentrer chez elle, à quoi bon rester ici et attraper la mort.  

 

D’un pas derrière l’autre, la démarche pesante, elle gravissait péniblement les divers paliers menant à son cocon où elle voulait se réfugier.  

Tournant la clé dans la serrure, elle pénétra dans l’obscurité de son appartement et actionnant machinalement l’interrupteur, elle fut surprise que la clarté superficielle n’apparaisse pas. S’acharnant sur le petit bouton, rien n’y fit ; l’ampoule devait être grillée ou les plombs avaient sauté par la faute du mauvais temps.  

 

A tâtons, elle retourna vers l’entrée pour tenter de trouver la boîte d’allumettes qui lui permettait de s’en griller une de temps à autre. Dans sa recherche tactile, elle effleura une enveloppe dont elle se saisit puis trouva enfin la petite boite de carton.  

Craquant une allumette, une légère senteur soufrée envahit la pièce ; avec prudence, elle parcourut les quelques mètres qui la séparaient de la cuisine pour trouver les chandelles qu’elle pensait allumer pour une occasion plus romantique mais ses projets allaient être modifiés du tout au tout.  

 

La timide lueur vacillante dans la pièce ne semblait pas vouloir réchauffer la lugubre atmosphère ; les éclairs craquaient de plus bel laissant dans le ciel, un vague halo blanchâtre tandis que les gouttes de pluie martelaient avec acharnement contre les carreaux.  

Une brusque rafale de vents vint ouvrir la fenêtre d’une pièce voisine pour laisser entendre le son assourdissant de la vitre se brisant.  

 

Armée de son chandelier et de cette lettre dont elle ne semblait pouvoir se séparer, elle se dirigea dans sa chambre où le vacarme s’était précédemment fait entendre.  

Tentant de protéger la flamme mal menée par le vent, elle se dirigea vers « la bouche orageuse » pour fermer le volet qui permettrait d’amoindrir les dégâts. Mais malheureusement la petite flamme ne résista que très peu à l’acharnement ventée et s’éteignit soudainement en laissant sur la mèche un liseré de fumée. Luttant vaillamment contre la bourrasque, la jeune femme réussit enfin se barricader dans la pièce mais déjà l’obscurité s’accroissait devant elle.  

Ayant toujours ce rectangle de papier en main, elle s’interrogea mentalement sur sa contenance alors qu’elle la décachetait prudemment.  

Alors qu’elle se saisissait du contenant, le tonnerre retentit de nouveau et par surprise, elle échappa l’étrange objet renfermé précieusement dans l’enveloppe. Du bout des doigts, à genoux sur la moquette, elle parcourut l’étoffe moelleuse jusqu’à entrer en contact avec un petit bout de papier rectangulaire ; plissant les yeux, elle tenta de déchiffrer le message puis la luminosité éphémère céleste se fit de nouveau et elle put lire.  

 

- V ? Clama-t-elle à voix haute d’un ton sceptique.  

 

Alors que son regard se détachait du bout de papier ; un cri terrifié s’échappa de ses lèvres alors que le grondement du tonnerre camouflait son hurlement.  

 

***  

 

Replié sur son volant, Ryo grimaçant, reprenait peu à peu connaissance tandis que son regard sombre captait le ballet incessant des essuie-glaces. Recherchant à la hâte sa partenaire, il déboucla sa ceinture de sécurité et lentement, en tapotant sa joue tandis qu’il la prenait soigneusement dans ses bras, l’appelait d’une voix suppliante.  

 

- Kaori ! Kaori ouvre tes yeux ! Implora-t-il d’une voix murmurante.  

 

Embrassant délicatement ses lèvres légèrement maquillées, Kaori ouvrit lentement ses yeux alors qu’une grimace déformait son si beau visage.  

 

- Kaori tout va bien ?  

 

- Oui, oui ! Certainement que quelques bleus par-ci par-là. Sourit-elle pour tenter de le rassurer.  

 

Conscient d’une peur viscérale qui le tiraillait, il ne put contenir son besoin de la sentir contre lui, contre son cœur.  

 

- Je ne sais pas ce dont je serrai capable s’il t’arrivait quelque chose par ma faute. Avoua-t-il en l’étreignant fortement.  

 

- Ryo, tu me fais mal. Murmura-t-elle doucement.  

 

Relâchant son étreinte, Kaori lui offrit un de ses plus beaux sourires et tout en caressant sa joue, elle lui dit.  

 

- Il ne m’arrivera jamais rien si je reste auprès de toi. Clama-t-elle en suivant du bout des doigts son visage tendu. Si on rentrait à la maison maintenant.  

 

Repositionnant une mèche de cheveux rebelle barrant son visage, le Japonais sourit à son tour tandis qu’il embrassait furtivement la paume de sa compagne.  

 

- Je vais jeter un coup d’œil à la Mini avant de repartir. Clama-t-il en sortant subitement du véhicule pour évaluer les dégâts.  

 

Au travers du pare-brise, Kaori tenait de voir le « mécanicien » mais le rideau de pluie était vraiment trop dense pour apercevoir quoique ce soit. Revenant que quelques minutes plus tard, Ryo remonta en voiture.  

 

- Elle devrait tenir jusqu’à la maison. Affirma-t-il.  

 

Kaori, médusée par ses cheveux de jais ruisselants, n’entendait que vaguement les mots prononcés par son amant et suivait avidement chaque perle arpentant les courbes de son visage. Amusé de voir cette contemplation non dissimulée, Ryo murmura.  

 

- On va attendre d’arriver à la maison, tu ne crois pas ? Souffla-t-il au creux de son oreille.  

 

Rougissant légèrement, Kaori, les yeux pétillants, fixa de nouveau devant elle alors que Ryo passait de nouveau les vitesses, plus modérément, pour se saisir ensuite de la main féminine.  

 

D’une allure plus ménagée, ils arrivèrent enfin à l’immeuble de briques rouges ; la pluie semblait s’atténuer. S’engageant dans la cour pour gagner le parking souterrain, les phares de la voiturette révélèrent une présence féminine sur le perron.  

 

- Sayuri ? S’étonna la Nettoyeuse.  

 

Rasant la bâtisse, Ryo laissa le loisir à la jeune femme de rejoindre son aînée ; se jetant dans les bras l’une de l’autre, c’est une longue étreinte qui rassembla les deux jeunes femmes.  

La prenant par le bras avec euphorie, Kaori attira sa sœur à sa suite tout en l’aidant à porter son sac de voyage pour lui offrir une bonne tasse de thé à leur arrivée à l’appartement.  

 

C’est une tasse de thé fumante qui accueillit le Nettoyeur alors que les deux commères commençaient déjà une longue discussion.  

Prenant place dans un des fauteuils, Ryo, tout en buvant une gorgée chaude de temps à autre, détaillait le portrait familial et sourit machinalement.  

Kaori était la seule famille qui restait à la jeune reporter mais elle était aussi sa Famille à lui ; durant toutes ces années, il avait cherché en vain de quoi la faire partir mais dès qu’elle semblait montrer un signe de lassitude ou d’abandon, instinctivement, il lui montrait son attachement même maladroitement. Combien de temps avait-il joué à ce petit jeu ?  

Il avait été perpétuellement en conflit avec lui-même mais voilà une fin heureuse ; ils étaient en couple aujourd’hui et il comptait bien que cela dure éternellement.  

Le sourire aux lèvres, Kaori lui jeta un regard en coin et tout en poursuivant sa conversation avec son aînée, elle se leva.  

 

- Ryo, je vais préparer la chambre d’amis pour Sayuri.  

 

- Hé bah moi, je vais en profiter pour en griller une sur le toit ! Dit-il en se redressant.  

 

Prenant sa sœur par la main, Kaori la guida jusqu’à la chambre voisine de la leur pour lui confectionner son lit. Tout en préparant le « moelleux refuge », Sayuri ajouta,  

 

- Je vois que les choses vont vraiment bien avec Ryo. Clama cette dernière en souriant.  

 

- Si tu savais… Avoua-t-elle à demi mot.  

 

- Allez ! Dis moi tout, je suis ta sœur ! S’empressa-t-elle de dire.  

 

S’asseyant sur le bord du lit, Kaori détourna machinalement le regard mais Sayuri, délicatement, lui prit les mains.  

 

- Qu’est-ce qui t’arrive ? S’inquiéta la jeune femme.  

 

- Hé bien, ce soir, Ryo et moi étions invités à une exposition…  

 

- Et il t’a suivi ?  

 

- Oui mais parce qu’il a senti qu’il y avait quelque chose… En fait, je viens de retrouver mon premier amour.  

 

- Et tu ne sais plus où tu en es ?  

 

- Si et bien au contraire, je sais que j’aimerais Ryo toute ma vie mais Yoshiki m’a embrassé toute à l’heure mai je dois bien dire que cela m’a un peu chamboulé.  

 

- Tu l’aimes toujours ?  

 

- Je ne crois pas mais en tout cas, j’ai de l’affection pour lui. Je crois que les choses ne seront plus pareilles entre nous maintenant et je l’ai même giflé pour ce baiser qu’il m’a donné.  

 

Alors que leur conversation se poursuivait, le téléphone du salon retentit et Kaori délaissa sa sœur pour décrocher.  

 

- Ryo ?  

 

- Non, c’est Kaori.  

 

- Pardonne moi de vous déranger si tard Kaori mais j’ai une chose très importante à dire à Ryo.  

 

- Tu ne penses pas que cela puisse attendre demain. S’énerva légèrement la jeune femme.  

 

- Je suis vraiment désolée mais non, une nouvelle victime est à déplorer.  

 

- Très bien, je vais te le passer.  

 

Endossant un châle laineux, Kaori, le combiné en main, grimpa sur le toit pour transmettre la communication.  

 

- Tiens, c’est Saeko ! Clama-t-elle sur un ton sec.  

 

- Merci ! Sourit-il en l’attirant à lui l’embrasser.  

 

Rougissante, Kaori retourna auprès de sa sœur tandis que Ryo prenait le combiné.  

 

- Que t’arrive-t-il, Inspectrice de mon coeur ?  

 

- Nous venons de repêcher une seconde victime… Apparemment c’est le même mode opératoire que la prostituée de ce matin, selon les premières constatations du coroner.  

 

Les traits de Ryo se crispèrent à cette annonce.  

 

- Et où l’a-t-on repêché cette fois-ci ?  

 

- Dans les mêmes environs… C’est un couple regagnant son domicile qui a trouvé la malheureuse.  

 

Pendant ce temps, sur les berges du canal, le médecin légiste examinait minutieusement le corps malmené par les courants marins. Plissant les yeux, il extirpa une pince de son étui de prélèvement et avec une infime précaution, se saisit d’un coin de papier dépassant de la bouche de la morte. Réajustant ses lunettes et exposant le petit bout de papier à la lumière, il put lire un « I ».  

 

- Inspecteur, une nouvelle lettre s’ajoute à son puzzle. Clama le Praticien.  

 

- Ecoute, je viens te rejoindre dans une demie heure au commissariat. Déclara le Nettoyeur en entendant les paroles du médecin.  

 

- D’accord, je t’y attends.  

 

Raccrochant à la hâte, Ryo dévala l’escalier pour regagner leur appartement.  

 

- Kaori ! Appela-t-il alors qu’il arpentait le salon pour récupérer ses clés de voiture.  

 

- Oui ? S’étonna cette dernière en atteignant le salon.  

 

- Je veux que tu fermes à clés dès que j’aurais franchi la porte…  

 

- Mais pourquoi !?  

 

- Ne discute pas ! S’énerva-t-il.  

 

Prenant sa partenaire dans ses bras, il la serra tendrement contre lui.  

 

- Pardonne moi de m’emporter ainsi mais une menace rode et je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoique ce soit.  

 

- D’accord. Acquiesça-t-elle alors qu’il l’embrassait sur le front pour disparaître dans le couloir.  

 

S’exécutant, Kaori ferma la porte à double tour.  

 

- Fais attention à toi. Soupira-t-elle pour rejoindre sa sœur dans la chambre d’amis.  

 

En effet, le Mal planait autour d’eux, déjà deux jeunes femmes en avaient fait les frais mais qu’est-ce qui a bien pu faire hurler de terreur Melle Izumi ?  

 

Combien en faudra-t-il pour apaiser sa colère ?  

 

 


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