Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 06-09-07

Ultimo aggiornamento: 30-01-08

 

Commenti: 133 reviews

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ActionDrame

 

Riassunto: Un psychopathe rode dans la ville, une première victime est à déplorer… Combien de meurtres va-t-il commettre avant d’être arrêté. City Hunter va mener l’enquête mais une affaire personnelle va s’y entrecroiser.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un jour, tu m'appartiendras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un jour, tu m'appartiendras

 

Capitolo 5 :: Une proie de choix

Pubblicato: 15-11-07 - Ultimo aggiornamento: 28-11-07

Commenti: Salut à toutes ! Tout d'abord merci beaucoup, beaucoup de prendre le temps de me laisser une review. Ca me fait extrèmement plaisir de lire vos commentaires et de voir votre intéret pour mon histoire. En tout cas, j'espère encore avoir votre attention pour ce nouveau volet. Gros bisous et bonne lecture

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Alors que son pied allait franchir le seuil de l’appartement de City Hunter tandis que Kaori s’effaçait derrière la porte ; une ferme poigne le saisit par le col de sa veste pour le propulser dans le couloir.  

L’immobilisant sur le sol, son magnum pointé entre les deux yeux, la fureur de Ryô émanait de chaque parcelle de son âme.  

 

- Je t’avais pourtant dit de n’ouvrir à personne ! Gronda le Nettoyeur en fixant la jeune femme.  

 

- Mais Ryô, qu’est-ce que tu fais ?! Demanda-t-elle incrédule.  

 

- Je te protège ! Se contenta-t-il de dire en braquant son regard noir dans celui de l’artiste qui semblait tomber des nues.  

 

Au loin, les sirènes de police résonnaient jusqu’à ce qu’elles s’arrêtent face à l’immeuble de briques rouges.  

 

- Votre carrosse est avancé ! Ironisa le Japonais en l’empoignant vivement par le pan de sa veste pour le pousser devant lui.  

 

- Ryô, explique-moi ce qu’il se passe ? Tenta de demander Kaori tout en les suivant dans la descente d’escaliers.  

 

- Toute l’affaire du tueur en série semble lier à ton très cher Natsume.  

 

A ses paroles, les pupilles du jeune homme s’écarquillèrent mais il ne stoppa point sa progression et écouta attentivement la conversation.  

 

- La première victime était une prostituée dont ce cher Monsieur a fait appel…  

 

- Vous n’avez pas le droit de fouiller dans ma vie privée ! Râla-t-il en revenant sur le Nettoyeur.  

 

D’une bonne droite en pleine figure, il débaroula les dernières marches pour venir percuter sans ménagement le mur.  

 

- Natsume ! Appela Kaori en descendant précipitamment les marches pour le rejoindre.  

 

Mettant une main dans son dos pour l’aider à se redresser, Kaori lentement, le mit en appui contre le mur tandis qu’il essuyait, du revers de sa main, le filet de sang qui coulait de sa lèvre inférieure.  

 

- Tout va bien ? S’inquiéta la jeune femme.  

 

- Oui, juste un peu sonné ! Souffla-t-il en grimaçant.  

 

- Mais qu’est-ce qui te prend de le traiter ainsi ?! Gronda-t-elle à l’intention de Ryô.  

 

- Ce qui me prend ! Ton ami est certainement un meurtrier ! Raga-t-il.  

 

Accablée par cette révélation, Kaori s’en éloigna machinalement,  

 

- La seconde victime était une étudiante en histoire de l’art. Poursuivit Ryô. Elle a dû malheureusement croiser le chemin de ce malade et cela lui a coûté la vie. Ton ami est frustré que tu l’aies repoussé une nouvelle fois et une autre personne en a fait les frais ! Hein Yoshiki ! Acheva-t-il en laissant planer le sous-entendu de la disparition de la fiancée de ce dernier.  

 

- Je ne vois pas de quoi, vous voulez parler !  

 

Ignorant superbement les parole de l’artiste et s’accroupissant devant lui tout en lissant sa tenue désordonnée suite à sa chute, Ryô ajouta d’un ton presque doux,  

 

- Alors qu’est-ce que ça t’a fait de tuer toutes ses femmes ? Hein ! Quel plaisir malsain t’a envahi alors que d’un coup de poignard en pleine poitrine… ragea-t-il en mimant le geste sur l’ahuri. Elles agonisaient lentement en apercevant ton visage déformé par la folie.  

 

A cet instant, la porte du hall s’ouvrit pour laisser apparaître l’Inspecteur Nogami faisant un signe de la main pour que deux policiers se saisissent de l’artiste tout en lui lisant ses droits.  

 

- Mais qu’est-ce que vous faites ? S’étonna Natsume.  

 

- Vous avez le droit de garder le silence…  

 

- Je suis innocent ! Hurla-t-il.  

 

- Tout ce que vous direz, pourra être utilisé contre vous…  

 

- Kaori, il faut que tu me croies ! Implora-t-il en disparaissant dans le sillage des Forces de l’ordre.  

 

Enlaçant les épaules de sa compagne encore sous le choc de la révélation, Kaori semblait totalement perdu dans ses pensées.  

 

Dix ans… Cela semblait faire une éternité qu’elle ne l’avait pas vu et voilà qu’il était le principal suspect dans une affaire de meurtres. Pouvait-il être devenu cet homme sans vergogne qui prenait plaisir à transpercer le cœur de ces femmes et les jeter ensuite comme de simples fichus de paille pour se débarrasser des corps ? Cet homme pour qui elle vouait un amour d’adolescence passionné, pouvait-il avoir changé à ce point ?  

Quant elle se mit à songer à son propre cas, elle sourit tristement en regardant furtivement Ryo. Son petit ami, son amour sans limite était l’homme le plus craint du Japon et par le passé, il avait la pire des réputations dans le Milieu. Il avait changé par amour pour elle alors que dix ans plutôt rien ne lui laissait présager qu’elle fréquenterait cette sombre vie.  

Alors pourquoi Natsume ne pouvait-il pas avoir changé aussi radicalement dans le sens opposé ?  

 

La femme policière s’avança vers eux mettant fin à ses muets tourments,  

 

- Nous n’avons toujours aucune trace de Mademoiselle Izymi. Confia-t-elle à demi-mot à l’intention du Nettoyeur.  

 

Reportant sa prunelle noisette vers son partenaire, Kaori répéta.  

 

- Mademoiselle Izumi ? Que lui est-il arrivé ?  

 

- Pour l’instant, nous ne le savons pas réellement mais son appartement a été mis sans dessus dessous et des traces de sang ont été retrouvé sur place. C’est Natsume qui est venu déclarer sa disparition. Avoua Ryo.  

 

- Yoshiki ? Mais comment pouvez-vous l’accuser alors ?! S’agaça Kaori, en se dégageant brutalement de la « protection » du Nettoyeur.  

 

- Il aurait très bien pu déclarer sa disparition pour tenter de se couvrir, il y a déjà eu des antécédents pour des faits similaires ! Avoua Saeko.  

 

- Tu oublies qu’il était avec nous pour le second meurtre dont vous l’accusé !  

 

Esquissant quelques pas en direction du perron, Kaori, stoïque, fixait rêveusement les gyrophares rouges et bleus qui finirent par disparaître au détour d’une rue. Sentant la présence de Saeko à ses côtés, Kaori la questionna tout en fixant droit devant elle.  

 

- Croyez-vous réellement qu’il ait assassiné toutes ces femmes et Mademoiselle Izumy dans tout cela, où peut-elle bien être ?  

 

- La pluie a été importante cette nuit et le courant a très bien pu emporter la malheureuse très loin du lieu où nous avons repêché les précédents cadavres. J’ai des hommes qui sillonnent toujours le canal en aval sur des kilomètres.  

 

- Si elle est morte, il faut absolument retrouver son corps… pour que sa famille en fasse le deuil. Commenta la brunette d’une voix éteinte.  

 

- Je suis désolée Kaori ! Murmura-t-elle.  

 

- Pas autant que moi. Avoua-t-elle tristement.  

 

Faisant demi tour, c’est à cet instant que Sayuri choisit de faire son apparition et enlaça tendrement sa cadette qui semblait totalement déconnectée ; couvant la jeune femme du regard, Ryô s’avança à son tour vers l’Inspectrice.  

 

- Je crois que tout le monde a besoin de sommeil alors je te re-contacte dans quelques heures. Kaori va avoir besoin de moi.  

 

Sans plus de commentaires, il disparut à son tour dans la montée d’escaliers tandis que l’Inspectrice remontait dan sa luxueuse voiture rouge.  

 

***  

 

A son arrivée dans l’appartement, il fut surpris de trouver sa belle-sœur seule dans le salon ; attendant son retour, cette dernière finissait de griffonner les dernières informations collectées mais elle n’entendit pas tout de suite l’arrivée du Nettoyeur et d’un geste précipité, elle engouffra son calepin sous les coussins du canapé.  

 

- Où et Kaori ? Demanda-t-il en faisant mine de ne pas s’être rendu compte de son attitude suspicieuse.  

 

- Elle a insisté pour rester seule. Dit-elle en se levant du sofa pour se planter devant lui. Tu crois honnêtement qu’il ait fait tout ce dont les faits l’accusent.  

 

- Que te faut-il de plus ! Coupa-t-il en haussant le ton.  

 

- Chut ! Pas si fort, Kaori doit être entrain de se reposer. Rouspéta-t-elle. Vous les hommes, vous êtes tous pareils !  

 

- Qu’est-ce que cela veut dire ?! Souffla-t-il entre ses dents.  

 

- Réfléchis un peu plus avec ça… Dit-elle en frappant du poing la tête du Nettoyeur. Au lieu de penser avec cette jalousie qui t’aveugle. Ton meurtrier semble apparemment en vouloir énormément à Kaori et crois-tu sincèrement que ce Yoshiki serait capable du pire pour lui nuire. Pour ma part, je cautionne pour le contraire.  

 

Sans plus de paroles, Sayuri grimpa à l’étage tout en pensant qu’elle récupérerait son bien lorsque tout le monde serait endormi.  

 

Tournant comme un lion en cage, le Nettoyeur ressassait les mots de la journaliste ; pourquoi venait-elle à douter de ses déductions et surtout des preuves qu’il avait glanées au cours de cette longue nuit ?  

Mais il n’était pas moins vrai que le fait que ce crétin soit loin de SA belle, l’enchantait au plus au point.  

Devait-il pour autant lui faire payer ce baiser volé en se bornant aux preuves indirectes et laisser peut-être croupir un innocent en prison ? Serait-il possible que le jeune homme ne soit que le lien qui unit ces trois victimes ?  

 

Tout en se grattant la tête pour tenter de retrouver un semblant d’esprit, Ryô prit à son tour la direction de sa chambre mais en prenant soin de subtiliser le bloc-notes de sa belle-sœur qu’il camoufla derrière un des vases décoratifs de Kaori.  

Avec tous les éléments contrariants de ces dernières heures, le Japonais n’arrivait à penser rationnellement et quelques heures de repos lui feraient le plus grand bien. Cette affaire était très sérieuse et si le meurtrier courait toujours, Kaori ne serait qu’en sursis.  

 

A pas de velours, Ryô pénétra dans la pièce où sa douce compagne semblait s’être endormie. Une faible lueur commençait déjà à filtrer aux travers des stores témoignant ainsi de l’heure matinale et tout en soupirant la fatalité d’un bref sommeil, il se déshabilla avec lenteur pour ne pas perturber le sommeil fragile de sa Belle. Ecartant les draps, il s’y glissa sans faire de mouvements brusques alors que Kaori se tournait déjà vers lui machinalement, pour venir se blottir tout contre lui. L’enlaçant d’un geste protecteur et tendre, il sentit contre lui les pommettes humides de Kaori ; elle avait sans conteste pleuré pour ce Natsume.  

Mais n’était-ce pas un peu normal qu’elle se fasse du mouron pour un ancien ami même si cela éveillait en lui un sentiment rageur ?  

Tout en l’embrassant sur le front, il resserra son étreinte tout en lui faisant le serment de la protéger coûte que coûte et comme une réponse à cette murmurante promesse, elle soupira son prénom. Eprouvant une grande satisfaction, doucement, il vint quémander les lèvres de la belle Nettoyeuse pour se laisser ensuite retomber sur le moelleux oreiller qui allait enfin lui donner le repos mérité.  

 

Alors que Morphée avait enfin réussi à l’emmener dans ses limbes, des pas discrets le firent instinctivement rouvrir les yeux. Son ouie à l’affût, percevait la démarche hésitante mais décidée d’une personne allant vers le rez-de-chaussée.  

Se détachant à regret de son cocon, Ryô se dirigea silencieusement vers la porte de sa chambre qu’il entrebâilla doucement pour se faufiler sur le palier surplombant le salon. Sa sombre rétine s’accoutumant à la faible clarté, il put apercevoir la silhouette féminine se diriger vers le canapé alors qu’elle écartait énergiquement les coussins.  

Tout en grognant son mécontentement, elle farfouilla tant bien que mal sous tous les oreillers à la recherche de son « précieux » qui semblait s’être volatilisé.  

 

- C’est ça que tu cherches ? Se contenta-t-il de demander en extirpant le petit calepin de sa cachette.  

 

Sursautant sous le coup de la surprise, les yeux grands écarquillés, Sayuri détailla le petit rectangle orangé que son beau-frère lui désignait.  

A grandes foulées, elle se planta devant lui pour lui reprendre son bien mais c’était sans compter sur l’agilité du Nettoyeur qui se mit à le feuilleter tandis que de l’autre main, il ceinturait la journaliste.  

Survolant les notes inscrites, il comprit tout de suite à quoi cela faisait référence.  

 

- Tu fais un papier sur l’enquête concernant Natsume ? Gronda-t-il.  

 

- En quoi cela te concerne ! Je suis journaliste et je ne fais que mon travail ! Maugréa-t-elle.  

 

- Tu te rends compte de ce que cela t’expose ouvertement à ce malade ?  

 

- Mais je ne crains plus rien puisque tu l’as mis sous les verrous, non ? Lui balança-t-elle en pleine visage, d’un ton hautain, tout en reprenant son bien.  

 

La prenant énergiquement par le poignet, il lui fit face, de sa mine la plus sévère,  

 

- Natsume est le principal suspect de cette affaire mais nous n’avons pas encore les preuves irréfutables contre lui. Nous avons tout juste de quoi le mettre 48 heures en garde à vue.  

 

- Et ne me regarde pas avec cet air ! Cela marche peut-être avec tes adversaires mais pas avec moi ! Cracha-t-elle en se dégageant de l’emprise du Nettoyeur. On verra qui de nous deux résoudra l’affaire en premier ! Le nargua-t-elle en reprenant la direction de sa chambre.  

 

- Ce n’est pas un jeu, Sayuri ! Rugit-il.  

 

- Je le sais bien ! Se contenta-t-elle d’ajouter avant de retourner dans sa chambre.  

 

S’asseyant tout en soupirant dans un des fauteuils, il se massa les yeux endoloris par le manque de sommeil pour trouver une solution au plus vite pour calmer les ardeurs de la fouineuse.  

 

A cet instant, une silhouette féminine vêtue d’une des larges chemises du Japonais, s’assit sur le bras du fauteuil et cala la tête du Nettoyeur contre sa poitrine tout en lui caressant amoureusement les cheveux.  

 

- Je suis désolée, je ne suis qu’une source de problèmes ! Murmura-t-elle tristement.  

 

Prenant délicatement la taille de la jeune femme, il la fit s‘asseoir sur ses genoux alors qu’elle réfugiait sa tête dans le cou de son amant.  

 

- Ne dis pas de bêtises ! Je vais devoir me montrer plus vigilant, c’est tout ! Murmura-t-il doucement en effleurant du bout des doigts, la nuque de la jeune femme soumise.  

 

Se calant confortablement dans le gros fauteuil, ils restèrent ainsi pendant un temps indéterminé mais cela eut pour effet de les apaiser et le sommeil les emporta à nouveau.  

 

Les songes de Kaori étaient peuplés d’ombres malveillantes tapis dans les recoins sombres des lieux qu’elle aimait fréquenter. Cette silhouette se rapprochait de plus en plus au fil des nuits qui s’écoulaient ; allait-elle réellement finir par l’attraper et lui faire subir le même sort que ses précédentes victimes ?  

De petits gémissements plaintifs s’échappèrent de ses lèvres alors que le bras rassurant du Nettoyeur resserrait instinctivement son emprise pour apaiser ses cauchemars.  

 

C’est deux bonnes heures plus tard, qu’ils en furent extirpés « violemment » par la stridente sonnerie du téléphone.  

A l’autre bout du fil, Saeko venait d’achever l’interrogatoire de l’artiste ; après quatre heures d’avalanches de questions et des tonnes de café noir, elle en était toujours au même point. Il refusait d’avouer les crimes dont il était accusé.  

S’affalant dans son imposant fauteuil de bureau, l’Inspectrice soupira profondément.  

 

- Je ne pense pas que ton « ami » soit le coupable !  

 

Pendant que Kaori préparait le petit déjeuner, Ryo était en conversation avec la femme policière.  

 

- En tout cas, si ce n’est pas lui, c’est quelqu’un de proche et pour couronner le tout, qui en veut « mortellement » à Kaori. Il ne t’a pas donné le nom « d’ennemis potentiels » qu’ils auraient eu par le passé ?  

 

- Sincèrement, il était totalement déboussolé et à bout de force, je l’ai envoyé se reposer dans une cellule d’isolement car je veux tout de même le garder à l’œil.  

 

A cet instant, un subordonné toqua à sa porte pour lui apporter un colis qui venait d’être livré à la réception.  

 

- Inspecteur !  

 

- Qui a-t-il ? Demanda-t-elle sèchement.  

 

- Ce paquet vient d’arriver à l‘instant.  

 

- Bien, donnez le moi.  

 

Tandis que l’agent refermait la porte, Saeko cala le combiné entre son oreille et son épaule pour découvrir ce que contenait le colis.  

 

- Tu as un admirateur secret. Taquina le Nettoyeur.  

 

Minutieusement, la jeune femme écarta les pans de l’emballage papier et ses yeux s’écarquillèrent d’effroi.  

 

- Oh mon Dieu ! S’exclama-t-elle subitement.  

 

- Saeko ! Saeko que se passe-t-il ? S’inquiéta Ryo.  

 

- Il y a des cheveux… des lambeaux de cheveux clairs dans le sac en papier qu’on m’a fait livré. Il y a du sang.  

 

- Tu crois que ce sont ceux d’Izumi.  

 

- Je n’en sais rien… Lieutenant ! Lieutenant ! Héla-t-elle fortement à l’intention d’un des agents dans le couloir. Qui a apporté ce paquet ?  

 

- Un simple agent de la poste locale.  

 

- C’est pas vrai ! Fulmina-t-elle. Apportez ceci au légiste pour qu’il les compare avec ce qu’il a pu collecté dans l’appartement de Mademoiselle Izumi. Dites lui que c’est urgent !  

 

A ces mots, le sous-fifre partit en trombe en direction du laboratoire pour confier la preuve au Praticien.  

 

- Ca n’écarte pas pour autant Natsume de la liste des suspects. Soupira Saeko.  

 

- Et au fait, que donne la piste sur la suite de lettres laissées sur les victimes ?  

 

- Pour l’instant, on a R-I-V, nos experts n’en trouvent pas encore le sens.  

 

- Il est vrai que cela peut donner toute sorte de mot et des tas de suspects potentiels !  

 

- On va attendre la confirmation du légiste sur cette nouvelle preuve et continuer l’interrogatoire de ce Natsume. Peut-être va-t-il nous lâcher un indice qui pourra nous donner une nouvelle piste.  

 

- Ok, moi, je vais aller faire un tour du côté de l’étudiante… la petite européen. On ne sait jamais, un de ces gamins pourrait avoir vu quelqu’un qui la suivait ?  

 

- D’accord, alors on se tient au courant !  

 

Pendant ce temps, Kaori avait disparut à l’étage pour aller au devant de son aînée. Lentement, elle ouvrit la porte pour ne pas brusquer le réveil de sa sœur, pas comme elle le faisait par le passé avec Ryô mais le lit était déserté et une note trônait sur l’oreiller.  

 

- Je suis partie faire mon travail qui ne semble pas aux yeux de tous, un « job convenable » !  

 

Aux pas de courses, Kaori réapparut au sommet de l’escalier, en lui montrant le petit papier.  

 

- Ryo, Sayuri est partie poursuivre l’enquête.  

 

- Quelle tête de mule, celle-là ! Dit-il en se redressant brusquement, tout en prenant le message que Kaori lui tendait. Elle n’en fait décidément qu’à sa tête ! Mugit-il en froissant l’inscription.  

 

- Ne change pas le programme que tu avais prévu, je vais aller la chercher !  

 

- Il en est hors de questions ! Tu oublies que ce type en a après toi ! Gronda-t-il.  

 

- Tu penses que Natsume est innocent ? Questionna-t-elle presque « craintivement ».  

 

- Ce qui est sûr, c’est qu’il est le pivot de cette histoire ! Quant à savoir son degré d’implications, il me reste encore à le déterminer ; il peut avoir un complice et donc que l’on se retrouve avec deux assassins.  

 

Une esquisse de sourire apparut sur le visage de Kaori ; Yoshiki serait peut-être innocent.  

 

- Si tu ne veux pas que j’y aille seule, laisse moi au moins y aller avec Mick ! On fera le tour de vos indics pour savoir s’ils ne l’auraient pas vue !  

 

- D’accord mais il viendra te chercher en bas de l’immeuble ! Décida-t-il en composant déjà le numéro de l’Américain. Et prends mon portable au cas ou !  

 

Alors que la tonalité retentissait, Kaori se dirigeait vers la salle de bain pour prendre une rapide douche pour se tenir à disposition de l’Américain.  

 

***  

 

Dans son laboratoire, le légiste examinait consciencieusement l’échantillon de sang prélevé sur la scène du crime pour le comparer avec les cheveux qu’il avait prélevés sur la brosse qui trônait sur le bord du lavabo. L’œil collé sur le microscope, tout en réglant la netteté de la loupe, la conclusion était évidente.  

 

- Pas de doute à avoir, c’est le même ADN.  

 

Prenant avec une précaution presque religieuse le sachet contenant la chevelure claire ensanglantée, le spécialiste prit un nouvel échantillon pour en faire l’analyse. Après quelques minutes d’observation, les résultats étaient malheureusement inévitables.  

 

- Ce sont bien les cheveux et le sang de Mademoiselle Izumi.  

 

Rédigeant consciencieusement son rapport en termes médicolégales et après une relecture appliquée, il pivota sur son fauteuil et tout en se dessaisissant de sa blouse, le légiste prit sur lui d’apporter les résultats à l’Inspecteur Nogami.  

 

Après avoir arpenté les couloirs fourmillant d’agents, le praticien se fit accompagné dans une petite pièce avec un miroir sans teint qui débouchait sur la salle d’interrogatoire.  

La belle Inspectrice semblait ne pas vouloir lâcher sa prise comme le requin affamé s’acharnant sur sa proie.  

Croisant les bras, le petit scientifique détailla l’attitude de chacun mais surtout celui du potentiel suspect. Il ne pensait pas que ses diplômes de psychologies comportementaux lui serviraient un jour, vu que les seuls contacts qu’il avait avec le genre humain, s’averrait être des cadavres plus ou moins violents assassinés qui lui « parlaient » par le biais de preuves ou indices laissés par leurs meurtriers.  

 

Silencieusement, il tentait de percevoir les tiques trahissant le mensonge ou bien la psychopathie.  

Pour le premier, le regard se ferait fuyant, ne pouvant faire face à son interlocuteur malgré l’agilité de pouvoir manipuler les mots ; quant second, la psychopathie, le sujet aurait tendance à glorifier son « œuvre » aux yeux de tous, pour en récolter les fruits.  

Durant cette observation muette mais constructive, il en déduisit sans trop de mal que ce jeune homme n’était en aucun cas un meurtrier mais il cachait quelque chose.  

Lorsque l’Inspectrice avait évoqué les sédatifs, il avait réagis ; discrètement certes mais cela n’avait pas échappé à l’œil aiguisé de l’expert.  

 

***  

 

Alors que Ryô arrivait devant la faculté des arts contemporains ; Kaori et Mick sillonnaient sans grands succès les rues de la ville. Aucun indic ne semblait avoir vu Sayuri. Elle s’était comme volatilisée !  

 

Claquant la portière de la Mini, les mains dans les poches, Ryo scrutait les allées et venues des étudiants. L’une d’elles attira son attention : la grande pochette glissée sous son bras était typique des dessinateurs ou croqueurs.  

D’une démarche assurée, il se dirigea vers la jeune fille en question alors qu’il extirpait de sa poche le badge universitaire de la seconde victime.  

 

- ¨Pardonnez moi, Mademoiselle mais connaîtriez vous cette jeune femme ? Questionna-t-il en montrant la photo. Je dois voir une personne qui pourrait me donner des informations sur elle. C’est capital.  

 

- Mais c’est Marie ! Hé, Sushi ! Ce type pose des questions sur ton ex !  

 

Le regard du Nettoyeur se posa immédiatement sur un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, les cheveux blonds décolorés et à la tenue vestimentaire deux fois trop grande pour lui, qui ricanait avec un groupe de jeunes étudiants pré pubères.  

 

- Qu’est-ce que tu lui veux, toi, à Marie ?! Grogna-t-il.  

 

La mine patibulaire, la démarche rythmé, le Nettoyeur se dirigea vers l’impétueux et le prit sous le bras pour trouver un coin isolé pour discuter tranquillement.  

 

- Lâchez moi ! Hurla le jeune homme, tout en se débattant.  

 

Sa bande d’amis allait intervenir ais lorsqu’ils croisèrent le regard assassin du Nettoyeur, ils se tinrent à distance.  

 

- Hé mais t’es malade, mon vieux ! T’aurais pu me casser le bras !  

 

- Bon, t’as fini de pleurer ! Maintenant au lieu de jouer les gros durs devant tes potes, je voudrais que tu répondes à mes questions.  

 

- Ecoutez ! Je ne sais pas ce que vous lui voulez mais on n’est plus ensemble depuis une semaine officieusement. Et puis… Marie n’est pas venue en cours aujourd’hui alors lâchez moi la grappe ! Aboya le jeune homme alors qu’il esquissait déjà quelques pas pour s’éloigner du Japonais.  

 

- Ton amie est morte, cette nuit ! Lâcha-t-il sans ménagement.  

 

Au son de ces mots, il stoppa instantanément sa fuite.  

 

- Quoi ?... Marie est morte ! C’est pas possible, je l’ai encore vu hier soir ! Balbutia-t-il d’une voix troublée.  

 

- Je crois qu’on doit sérieusement causer tous les deux. Viens, suis moi !  

 

Grimpant dans la voiturette rouge, l’étudiant restait silencieux face à cette morbide annonce. Il est vrai qu’il ne voulait plus rester avec elle mais de là, à ce qu’elle disparaisse totalement de sa vie.  

Stoppant sa progression deux pâtés de maison après, loin des yeux et des regards indiscrets, le Nettoyeur fixa le jeune homme accablé par la nouvelle.  

 

- Il faut que tu répondes à mes questions pour arrêter celui qui a assassiné ton amie. Tout ce que tu pourras me dire pourrait m’aider à stopper ce malade. Pour rentrer dans le vif du sujet, connaissiez vous Yoshiki Natsume ?  

 

- Oui et c’est d’ailleurs à cause de lui que j’ai rompu avec Marie. Elle était amoureuse de ce type ! Avoua-t-il rageusement pour sourire ensuite tristement.  

 

- Dis moi tout !  

 

- Cela faisait six ans qu’on se fréquentait ! Tout allait pour le mieux jusqu’à se qu’on arrive ici, au Japon pour notre spécialité de l’art contemporain asiatique ! Lors d’un de nos cours, notre prof nous a informé que Natsume allait prochainement faire un expo. Vous auriez vu son sourire. Murmura-t-il mélancoliquement. Elle est un fan invétéré de ce type ! Pourtant, ce qu’il fait, ça ne casse pas des briques !  

 

Sentant la pointe de jalousie dans la voix de son interlocuteur, Ryo sourit intérieurement ; décidément, ce blanc-bec faisait des ravages dans la gent féminine.  

 

- Elle m’a encore balancé à la tête que je me faisais des idées que j’était simplement jaloux. Mais elle avait changé ! On avait découvert où était sa salle d’expo et la propriétaire nous a gentiment laissé la découvrir en avant première.  

 

- Mademoiselle Izumi ?  

 

- Oui, c’est bien ça. C’est l’amie de ce mec mais pour ma part, je crois qu’il ne lui est pas franchement fidèle car ça ne l’a pas gêné de faire du gringue à ma petite amie alors qu’on était là tous les deux !  

 

- Avaient-ils une liaison ?  

 

- Honnêtement, je ne pense pas ! Mais elle passait continuellement ses soirées avec lui et je ne la voyais plus. Un soir, je lui ai bien dit qu’elle devait choisir entre lui et moi. Hé bah, elle s’est barrée ! En plus de ça, je suis allé voir ailleurs ! J’ai vraiment été con ! J’ai pris une fille facile de notre section qui ne faisait que de me tourner autour rien que pour rendre Marie jalouse. Je voulais la faire souffrir comme elle me faisait souffrir. Et hier soir…  

 

- Hier soir, elle vous a surpris.  

 

- Oui, c’est ça ! Avoua-t-il honteusement.  

 

Alors que le jeune homme continuait à se confier sombrement au Nettoyeur ; le puzzle prenait forme dans sa tête. Ses femmes n’étaient pas seulement en relation avec l’artiste mais elles avaient ou avaient eu un lien plus ou moins intime avec lui. Le meurtrier leur faisait donc payer cette familiarité par jalousie ou par frustration et Kaori en était encore le secret Graal.  

 

- Je vais te ramer à ta fac mais ne parle de notre conversation à personne !  

 

D’un hochement de tête, il acquiesça et Ryô le redéposa comme promis.  

 

- Hé mec ! Arrête cet enfoiré !  

 

D’un signe de main approbateur, le Nettoyeur s’en alla pour reprendre la direction du commissariat pour livrer ses dernières trouvailles à l’Inspecteur et contacter ensuite Kaori sur son portable.  

 

***  

 

Contournant l’immeuble pour passer outre la vigilance des sentinelles policières postées devant l’immeuble de la dernière scène de crime, Sayuri avait dû passé par l’issu de secours non sans mal et avoir laissé derrière elle le talon d’une de ses chaussures.  

Avec une extrême vigilance, elle s’aventurait dans les couloirs de la résidence pour atteindre son but… l’appartement de Mademoiselle Izumi. Ce dernier endroit où le cinglé avait agi, éveillait en elle une étrange curiosité. D’après les infos que son indic lui avait confiés par téléphones interposés, cette dernière disparition semblait différer des deux précédents. Mais pourquoi ?  

 

Le couloir semblait désert et seul la télévision d’un voisin retentissait ; un téléfilm policier apparemment. Avec une infinie précaution, elle crocheta la serrure à l’aide d’une épingle à cheveux et d’un lent mouvement du poignet, le cliquetis de la porte se fit entendre. Habilement, elle se faufila dans la sombre pièce où les stores laissaient filtrer que quelques timides rayons de soleil.  

La faible clarté ne laissait qu’entrevoir le contour des objets environnants ; impossible d’allumer sans attirer l’attention.  

A tâtons, elle se dirigea tant bien que mal au hasard des pièces ; en heurtant par mégarde une table basse qui lui arracha un petit cri étouffé et une grimace souffrante. Dans en massant son tibia endoloris, son regard fut happé par une forme qu’elle semblait avoir vu défiler à vive allure.  

 

- Y’a quelqu’un ! Appela-t-elle doucement, tout en prenant la direction de sa vision.  

 

Tiraillée par la vive douleur, Sayuri s’assit sur le sofa qu’elle découvrit non loin de là et répéta le mouvement circulaire sur son tibia pour tenter de diminuer l’hématome.  

 

Un pied devant l’autre, dans un silence des plus remarquables, la sombre silhouette se découpa de nouveau dans le décor obscurcis pour avancer sournoisement vers elle alors qu’un sourire fendait son visage et qu’une seringue armait sa main droite…  

 

 


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