Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 06-09-07

Ultimo aggiornamento: 30-01-08

 

Commenti: 133 reviews

» Scrivere una review

 

ActionDrame

 

Riassunto: Un psychopathe rode dans la ville, une première victime est à déplorer… Combien de meurtres va-t-il commettre avant d’être arrêté. City Hunter va mener l’enquête mais une affaire personnelle va s’y entrecroiser.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un jour, tu m'appartiendras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I change the colour/format of my fanfiction?

 

Usually, all fanfictions are automatically formatted to a standard format, but if you need special colours or forms, you can use the following tags. - <b>Text in bold</b> - <i>Text in italic</i> -

 

 

   Fanfiction :: Un jour, tu m'appartiendras

 

Capitolo 4 :: Trouver le lien entre elles

Pubblicato: 02-11-07 - Ultimo aggiornamento: 05-11-07

Commenti: Salut tout le monde. Désolée pour le monumental retard que j'ai accumulé mais voici donc le quatrième chapitre de mon histoire. Alors pour vous rafraîchir la mémoire, je vais vous faire un court résumé : Ryo et Kaori se rendent à une exposition faite par le premier amour de cette dernière. D'ailleurs, il va l'embrasser contre son grès alors que deux spectateurs les surprennent. Pendant ce temps, une nouvelle victime a fait les frais de notre psychopathe et Ryo est appelé à la rescousse. Mais, chez elle, Mademoiselle Izumy pousse un hurlement terrible suite à une effroyable "rencontre". Vous pourrez apprécier dans ce nouveau chapitre, une guest-star international signalée par un petit astérix*, mdr. Finis les blabla et à bientôt pour la suite. Gros bisous et merci encore pour vos reviews.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Alors que la voiturette rouge s’engageait dans les rues peu à peu désertées par les passants pour laisser place aux « créatures de la nuit » ; Ryo, jetant un coup d’œil dans son rétroviseur, semblait sur ses gardes. Son instinct aux aguets tentait le prévenir d’une présence peu recommandable dans les alentours ; cette aura ne semblait guère menaçante mais pas pour autant rassurante.  

Ralentissant sa progression, il s’engagea tout de même dans la voie jouxtant puis se rabattit sur le bas côté pour tenter de leurrer le prédateur qui sommeillait non loin de là.  

 

Silencieuse et impassible, une forme humaine camouflée par les ombres de la nuit, restait figée comme une statue de marbre à contempler la bâtisse de briques rouges. Son spectacle hypnotisant n’était autre qu’une jeune femme aux cheveux courts arpentant son salon, une tasse fumante entre les mains. Seuls ses yeux bougeaient au grès des allés et venues de « l’actrice improvisée ». Sa contemplation était telle qu’il restait impassible au froid qui rougissait ses joues et laissait un filet de fumée s’échapper de ses lèvres. Son attraction semblait le couper du monde et de tous les éléments climatiques qui l’entouraient.  

Soudain la rétine de ses yeux clairs s’élargit et son cœur se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine ; un autre protagoniste fit son entrée. Une silhouette féminine d’une stature très semblable mais aux traits plus mûrs engageait la conversation avec sa convoitée ; sa pupille écarquillée allant d’une femme à l’autre, un sourire vint fendre son visage.  

 

- Alors tu as une sœur… Kaori ?  

 

Interrompu dans sa déduction par les bruits de voix non loin de lui, il se détourna de son « spectacle » pour apercevoir l’imposante carrure masculine en plein échange verbal avec une jeune femme de petite vertu qui semblait lui barrer la route.  

 

- Ryo, cela fait des mois que tu n’es pas venue me voir… Se plaignit-elle. Prends le temps de boire un café avec moi, au moins. Insista-t-elle en s’agrippant à son bras.  

 

- Ecoute, Kimi, je n’ai vraiment pas de temps à t’accorder. Trancha-t-il sèchement. J’ai autre chose à faire, ce soir. Coupa-t-il en tentant de poursuivre sa progression, en ne lâchant pas sa cible de vue.  

 

Mais la jeune donzelle ne semblait pas d’humeur à délaisser sa proie.  

 

- C’est toujours ce que tu me dis. Bougonna-t-elle.  

 

Remontant le col de son manteau qui couvrait maintenant une grande partie de son visage, une dernière œillade réjouie se peignit sur le visage de l’espion.  

 

- Dommage Saeba… Tu y étais presque. Avoua-t-il ironiquement.  

 

Plongeant ses mains dans les poches de son « duveteux », le guetteur se mit en mouvement et repartit comme si de rien n’était, se fondant ainsi dans le décor nocturne pour disparaître dans les ruelles sombres.  

 

Larguant enfin la sangsue, le Nettoyeur se maudit de son manque de dureté envers cette vieille connaissance mais le résultat était que le rôdeur avait filé.  

S’accroupissant pour détailler la surface précédemment occupée, il tenta de trouver un infime indice qui pourrait donner une petite information sur le « curieux ». Mais hélas, rien ne laissait présager qu’une personne se tenait encore là, il y a quelques instants, mis à part les grosses traces de chaussures laissées non loin d’un tuyau fuyant d’eau croupie provenant d’une occupation avoisinante.  

Jurant entre ses dents, son regard sombre se reporta machinalement sur la façade familière alors que les deux femmes avaient maintenant disparues de son champ de vision.  

 

- Pourquoi rôde-t-il autour de nous ?  

 

Alors que sa question se perdait dans l’immensité nocturne, d’une démarche assurée et résolue, il regagna son véhicule. De toute façon, « IL » ne reviendrait pas ce soir.  

Peut-être que son entretien avec l’Inspectrice lui donnerait des réponses.  

 

***  

 

Confortablement installées dans le sofa, les deux jeunes femmes poursuivirent leur conversation puis buvant une nouvelle gorgée du liquide aromatique, Kaori répondit suspicieusement à la question posée par son aînée.  

 

- Le coup de fil venait effectivement de l’Inspecteur Saeko Nogami. Pourquoi tu me demandes ça ?  

 

- Oh pour rien. Avoua Sayuri, tout en souriant exagérément pour tenter de noyer le poisson. C’est juste que cette femme fait toujours irruption dans votre vie et à n’importe quelle heure de la journée apparemment.  

 

- C’est vrai mais n’essaye pas de m’embobiner… Sourit-elle malicieusement. Je te connais par cœur maintenant ma chère sœur alors donne moi la vraie raison qui te pousse à me poser tant de questions et surtout donne moi le motif réel de ta venue. Epargne moi la rengaine de la grande sœur qui se fait du souci pour sa cadette car je pense que depuis plusieurs années maintenant tu as eu de quoi te rassurer. Alors j’attends ! Questionna-t-elle, d’un air faussement sévère, tout en croisant les bras sur sa poitrine.  

 

- Bien ! Je crois que je me suis faite démasquée par le Grand City Hunter. Clama-t-elle en jetant une œillade complice à sa soeurette. Mon boulot à New York n’est plus ce qu’il était. Soupira-t-elle tristement. Nous nous cantonnons à faire des articles sur les célébrités politiques mais simplement pour redorer leur blason depuis que l’un d’eux à racheter majoritairement les parts du journal.  

 

- Cela revient à dire que votre Journal est corrompu ! Conclut Kaori.  

 

- En tout cas, tu n’y vas pas par quatre chemins. Sourit la journaliste. Mais tu as raison. Et voilà qu’un de nos informateurs nous a donné quelques tuyaux sur une nouvelle affaire, ici, à Shinjuku. D’après ce que je peux en déduire, cela concerne l’affaire sur laquelle Ryo travaille en collaboration avec l’inspecteur Nogami.  

 

- Mais comment cela se fait ?! Déjà ? La première victime n’a été découverte que ce matin de bonne heure !  

 

- Nous aussi nous avons des indics un peu partout. Avoua-t-elle fièrement. Tu connais certainement la réputation des Américains pour leur goût immodéré pour tout ce qui est glauque et morbide. Mon chef était persuadé que cela serait le début d’une longue série ; il m’a donc dépêché sur place pour enquêter sachant que j’avais de la famille ici et que je connaissais donc un peu les alentours. Et apparemment le « vieux » n’avait pas tord puisque tu me parles d’une potentielle seconde victime.  

 

- Te rends tu comptes du réel danger ! S’agaça Kaori. Ce n’est pas un bon polar que tu lis mais bien la vie de jeunes femmes que l’on a violemment assassinées ! Je ne te comprendrais décidément pas !  

 

- Arrête de me faire la morale ! S’énerva l’aînée, en se levant du sofa. Tu crois que ton travail est mieux que le mien peut-être ! Tu es constamment exposée à la pègre nippone… Combien de fois as-tu été enlevé ou même mis au premier plan pour une enquête qui venait à chambouler les actions terroristes ?! As-tu cessé ton activité pour autant ? Argumenta-t’elle en arpentant le salon de long en large. Je ne fais que mon boulot, tout comme toi ! Le Public a le droit de savoir ce qui se trame ; les Autorités croient toujours bien faire en camouflant la vérité mais crois-tu sincèrement que c’est une bonne idée ?!  

 

- Ne compare pas ton travail de journaliste au mien ! Clama Kaori en haussant le ton à son tour. Nous devons nous mettre en danger constamment pour la sécurité de notre ville qui peut ensuite avoir des répercutions diplomatiques suivant ce qu’exige le contrat. Tu crois que c’est un jeu peut-être, de ne pas savoir ce que demain sera fait ! Ne te mêle pas de cette affaire, s’il te plait. Ajouta-t-elle d’une voix plus posée. Ca peut-être très dangereux ! Soupira-t-elle en esquissant un geste affectueux envers son aînée.  

 

Reculant d’un pas, la mine contrariée et les sourcils froncés, la journaliste ne voulait céder à la requête de sa cadette même si cela la contrariait de s’opposer à elle et surtout pour cela.  

 

- Je suis désolée mais je ne peux pas répondre positivement à ta demande et si cela te coûte trop de m’héberger, j’irais loger dans un hôtel. Je ne peux laisser passer à côté d’une telle affaire et surtout la promotion qui me sera escomptée.  

 

- Même si cela te coûte la vie ! Ajouta Kaori au tac au tac.  

 

Stoppant sa progression sous le coup des paroles prononcées, un pas derrière l’autre et se dirigeant vers l’escalier menant à l’étage, Sayuri jeta un dernier regard attristé vers sa jeune soeur, tout en esquissant un faible sourire.  

 

- Je le ferais quoi qu’il en coûte. Avoua-t-elle d’un ton déterminé mais calme à la fois.  

 

Alors que la démarche appesantie de la journaliste retentissait dans l’escalier, Kaori se laissa tomber lourdement dans le canapé et d’un timbre grelottant et murmurant, elle ajouta,  

 

- J’ai tellement peur de ce qui peut t’arriver. J’ai un mauvais pressentiment.  

 

***  

 

Arrivé aux abords du commissariat, Ryo s’engouffra dans la cabine téléphonique de proximité et composa le numéro de téléphone de la femme policier qui ne tarda pas à répondre.  

 

- Inspecteur Nogami !  

 

- C’est Ryo !  

 

- Je arrive… Je vais te faire entrer dans l’établissement en tant que témoin potentiel comme ça je pourrais te montrer les nouvelles preuves apportées au dossier.  

 

- D’accord !  

 

Raccrochant hâtivement, Ryo traversa la rue à grandes foulées pour attendre le feu vert de l’Inspecteur qui ne tarda pas à lui ouvrir les portes du « domaine ».  

A l’intérieur, c’était l’effervescence ; les agents se ruaient de droite et de gauche avec des feuillets à la main pour demander un complément d’informations à un de leurs confrères pour ensuite se jeter sur l’un des rares téléphones vacants ou sur un recueil d’informations géographiques ou météorologiques des marrées.  

Les mains enfoncées dans les poches, Ryo veillait du coin de l’œil sur la fourmilière agitée qui ne semblait même pas s’être rendu compte qu’il était entré même si c’était sous la coupe de l’officier.  

 

S’isolant dans une des salles d’interrogatoires du rez-de-chaussée, Saeko tendit le dossier concernant le maniaque qui sévissait depuis à peine plus de 24 heures. Son actif état déjà chargé de deux victimes, aucun lien ne semblait exister entre elles ; la première dont l’identité restait encore à établir, était une pulpeuse blonde vraisemblablement une prostituée alors que la seconde, ayant la vingtaine à tout casser, brune, de type européen, encore étudiante en histoire de l’art selon les papiers qui restaient en sa possession. En récapitulant cela, Ryo imaginait déjà le malheur qui allait frapper une famille à l’annonce du décès de leur fille et pour cela, il sentait la fureur couler dans ses veines.  

 

Pourquoi tuait-il ces femmes sans but apparent ?  

 

Les sourcils froncés, le regard noir comme les ténèbres, le Nettoyeur scrutait chaque ligne du rapport tout en jetant un œil consciencieux sur les photos apportées en support. Dans le bourdonnement des explications données par Saeko, il s’évertuait à examiner avec minutie chaque ligne, chaque mot qui pourrait peut-être le guider sur une piste potentielle. La même technique était employée, un seul coup porté à la poitrine, en plein cœur alors que la victime consciente mais paralysée par un puissant sédatif agonisait sous le choc de la blessure.  

Le même macabre rituel suivait l’exécution, la coupe féroce de leur chevelure.  

 

Repoussant d’un geste rageur les documents sur la table dont les photographies s’éparpillèrent sur la surface de bois, Ryo lâcha un long soupir,  

 

- C’est un vrai détraqué ! S’agaça-t-il. Les victimes n’ont pas de profil physique similaire, ni même une situation les mettant en relation !  

 

Se redressant sur son séant, il commença à arpenter la petite pièce de long en large, tout en se remémorant à haute voix, chaque pièce du dossier pour essayer de les mettre en corrélation. Alors qu’il tentait de mettre en place un semblant de puzzle avec l’aide de Saeko, leurs déductions furent interrompues par des voix houleuses provenant de la réception, se trouvant non loin de là. En effet, un homme mécontent houspillait contre les forces de l’ordre qui ne semblaient pas s’intéresser à l’angoisse qui le tiraillait.  

Agacé par le raffut, Ryo empoigna d’un geste brusque la poignée pour aller « calmer » cet importun qui semblait vouloir tout balayer sur son passage selon les brides de la conversation qui leur parvenaient.  

D’une démarche rythmée, ils arrivèrent à l’accueil puis le Nettoyeur stoppa soudainement sa progression ; surprise par sa soudaine immobilisation, l’Inspectrice buta dans la silhouette masculine.  

Alors qu’elle s’apprêtait à le réprimander, elle n’entendit que :  

 

- Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui !? S’énerva le Japonais, en fondant sans attendre sur le râleur.  

 

Saisissant sauvagement le plaignant par le col de son veston, Ryo le plaqua contre le mur,  

 

- Qu’est-ce que tu fais là, toi !? Fulmina-t-il entre ses dents à l’encontre du visiteur.  

 

- Ryo ! Lâche le ! S’interposa Saeko. Veuillez l’excuser, Monsieur… Il a eu une longue journée. Tenta de justifier la jeune femme.  

 

- Ce n’est rien, je comprends. Bredouilla le jeune homme en fuyant le regard furibond du Nettoyeur qui ne le lâchait pas d’une semelle.  

 

- Que pouvons nous pour vous ? Monsieur ?  

 

- Natsume Yoshiki… Je viens déclarer une disparition…  

 

- Mon pauvre vieux ! On vous a volé une de vos précieuses toiles ! Clama Ryo d’un ton sarcastique.  

 

- Tu vas te calmer un peu ! Le rabroua l’Inspectrice. Venez dans mon bureau, je pourrais prendre votre déposition.  

 

Lui désignant le chemin, le Japonais leur emboîta le pas sous le regard courroucé de la femme flic. Pénétrant silencieusement dans la pièce, Ryo s’adossa contre un des pans du mur foudroyant l’artiste du regard tandis que Saeko et Natsume prenaient respectivement place dans un fauteuil.  

 

- Alors Monsieur Natsume, qui a disparut ? Questionna-t-elle d’une douce voix.  

 

- La propriétaire de la galerie dans laquelle mes œuvres sont exposées…  

 

- Vous ne pensez pas plutôt qu’elle vous aurait plaqué après s’être aperçue que vous l’aviez trompé avec un amour de jeunesse.  

 

- Mais qu’est-ce que vous racontez ! S’insurgea Yoshiki.  

 

Prenant appui sur les accoudoirs du fauteuil de Natsume, le visage à deux millimètre de celui de l’artiste, Ryo murmura.  

 

- Je parle de Kaori et de ta tentative minable de la reconquérir sans même te soucier de SES désirs.  

 

Comprenant subitement le dilemme qui opposait les deux hommes, Saeko intervint.  

 

- Ryo si tu continues, je vais te demander de sortir. Réitéra l’Inspectrice en haussant le ton, tout en s’interposant entre les deux hommes.  

 

- Tu crois que je vais laisser un morveux bousiller tout ce que j’ai mis autant d’années à bâtir avec Kaori. S’insurgea Ryo hors de lui. Pour quoi !? Hein ! Dis moi ! Par nostalgie ! Balivernes ! Votre amie avait toutes les raisons du monde de vous quitter ! Cracha-t-il au visage du jeune homme.  

 

- Et vous croyez qu’elle aurait sciemment saccagé son appartement avant de disparaître ! S’agaça Yoshiki à son tour, en se redressant. Et pourquoi aurait-elle laissé ceci en évidence avant de partir ?! Bafouilla-t-il sous le coup de l’agacement en fouinant dans ses poches pour en extirper un petit carré de papier avec une seule et unique inscription, un « V ».  

 

Sous le « choc » de la découverte de la nouvelle inscription, la fureur de Ryo s’évapora et d’un geste vif, se saisit de la précieuse consonne.  

 

- Vous dites l’avoir trouvée sur les lieux de sa disparition ? Questionna le Nettoyeur, en jetant une œillade à l’Inspectrice.  

 

- Oui ! Alors vous me croyez maintenant !  

 

Sans ajouter le moindre mot, Saeko décrocha son téléphone et composa un numéro ; alors que la sonnerie retentissait, la mine complaisante de la femme flic se durcit et elle demanda à l’artiste sèchement.  

 

- Vous n’avez rien touché d’autre sur place ?  

 

- Non, non. Pourquoi ? Qu’est-ce que vous me cachez ? S’angoissa le jeune homme en croisant l’air sévère des deux professionnels.  

 

Esquissant quelques pas vers l’Inspectrice, Ryo lui murmura son intention d’aller enquêter dans les bas-fonds de la ville tandis qu’elle se chargerait de prendre la déposition du jeune homme. Acquiescant d’un hochement de tête, elle finissait de donner les coordonnées du lieu dont la police scientifique devait se charger.  

 

Non moins content de déguerpir, Ryo voyait l’étau du psychopathe se resserrer autour de lui alors qu’il n’avait aucune piste lui permettant d’établir le moindre profil de ce maniaque.  

Son enquête dans les quartiers chauds de la ville devait lui donner une piste, il le fallait. Il se sentait pour une fois totalement impuissant alors que l’aura malsaine de ce malade était palpable tout autour d’eux.  

 

Sortant hâtivement de l’enceinte policière, il grippa dans sa Mini qui trouvera sans mal le chemin de la luxure ; les néons phosphorescents traceraient le parcours de l’endroit voulu.  

 

***  

 

Le ciel était particulièrement noir cette nuit ; la lune, elle-même, n’avait osé pointer le bout de son nez, gardant jalousement les étoiles sous son aile comme la mère protège sa progéniture. Une brune épaisse descendait sur la ville au grès des heures passant et un filet de fumée s’échappait de la bouche des « courageux » qui hâtaient le pas pour renter au plus vite chez eux.  

 

Plongée dans le noir, allongée sur le canapé les yeux grands ouverts, Kaori scrutait le plafond dont la faible lueur des phares d’une voiture faisait apparaître, de temps à autre, la silhouette voûtée et squelettique des lampadaires. Bien que la nuit soit bien entamée, Morphée ne semblait pas prompt à l’emmener avec elle.  

 

Tant de choses s’étaient produites ce soir ; ce baiser échangé avec Yoshiki…  

Qu’est-ce qui la chagrinait le plus ? Le fait d’avoir ressentit cette euphorie au contact des lèvres de son premier amour mais ce ne fut qu’éphémère car son cœur et son âme avaient tout de suite juxtaposé l’image de son grand amour, Ryo. Elle s’en voulait de l’avoir trahis involontairement mais était-elle réellement fautive ? Bien sûr que non et elle le savait, elle ne l’aurait jamais blessé car elle ne connaissait que trop bien la souffrance que cela pouvait engendrer. Cependant, un sentiment doux et rassurant l’envahissait lorsqu’elle pensait à l’artiste ; on ne peut effacer si rapidement un homme qui a autant compter pour vous par le passé. Ayant pu réfléchir plus posément, elle en était certaine maintenant ; une profonde affection la liait à ce « fantôme du passé » mais rien de plus. Ce n’était pas les mêmes émotions qui la chaviraient lorsqu’elle pensait à Ryo. Son cœur martèle violemment sa poitrine lorsqu’elle pense à lui ou qu’il lui jette une œillade incendiaire accompagné de son sourire charmeur ; le rouge lui montait facilement aux joues quant il lui susurre des mots doux aux creux de l’oreille sans compter sur ce frisson incandescent qui la déstabilise lorsqu’il vient simplement l’effleurer. Sa fougue et cet amour pour lui n’avait rien comparable avec ce qu’elle pouvait éprouvé pour Natsume.  

 

Et enfin, l’arrivée inattendue de sa sœur et cet aveu qui déclenchait chez elle cette frayeur insoutenable.  

Bien avant que le premier cadavre ne soit découvert, elle avait eu cet effroyable rêve qui l’exposait, bien malgré elle, à un réel danger. Elle revoyait encore cette menaçante silhouette s’avançant vers elle et le hurlement de terreur qui s’échappait de ses lèvres face à cette rencontre. Rien que d’y penser, elle sentait la chair de poule lui parcourir le corps et ces ombres chinoises se profilant sur les murs finissaient de la terroriser. Elle en venait à ne plus pouvoir esquisser le moindre mouvement et inconsciemment bloquer sa respiration comme si sa vie en dépendait. Les yeux grands ouverts et le cœur bondissant hâtivement dans sa poitrine, elle restait sur ses gardes tous les sens en éveil ; seul le tic-tac de la pendule rythmait encore le temps infini de cet instant. Se recroquevillant sur le sofa et agrippant un des coussins du fauteuil, elle appela dans un murmure… Ryo.  

 

***  

 

Dans une boîtes de nuit, dont les spots multicolores se mouvaient au rythme acharné de la musique ; seule une silhouette, camouflée dans un coin sombre de la discothèque, ne semblait pas atteinte par la bonne humeur des danseurs. Levant le coudes pour boire une gorgée de sa boisson fortement alcoolisée, cet étrange personnage semblait attiré par les femmes se trémoussant sur la piste. Le sourire aux lèvres, il se contentait de les admirer mais une seule parole sortit de sa bouche.  

 

- Vous n’aurez plus rien à craindre de moi mes jolies, ma prochaine victime est déjà toute choisis.  

 

Reposant son verre vide sur la table, il jeta les pièces pour régler sa consommation dans la coupelle et reprit la direction de la sortie. Cette nuit serait longue et il avait encore beaucoup à faire.  

 

***  

 

Ayant fini de taper la déposition de Monsieur Natsume, Saeko lui donna congés pour ensuite grimper dans sa luxueuse Porsche rouge et rejoindre l’équipe scientifique.  

Devant l’imposante bâtisse qui donnait lieu d’habitation à la disparue, de nombreuses voitures de police déterminaient le périmètre de sécurité alors que des agents barraient la route des curieux qui affluaient en masse. Montrant son insigne de police, Saeko accéda quelques minutes plus tard à l’appartement de Melle Izumi dont l’entrée était obstruée par de grandes banderoles jaunes. Jetant un œil de droite et de gauche, elle partit à la recherche du chef des scientifiques qui ne tarda pas à lui dresser un topo.  

 

- Alors qu’est-ce que vous avez ? Interrogea l’Inspectrice.  

 

- Comme vous pouvez le voir, l’appartement a été sauvagement saccagé…  

 

- Elle a dû tenter de se défendre. Ajouta machinalement Saeko.  

 

- Pourtant, ce qui est étrange, c’est qu’il n’y a aucune trace d’effraction…  

 

‘ Peut-être connaissait-elle son agresseur ?  

 

- C’est fort probable et vous le savez tout comme moi que le pourcentage de personnes « abusées » par leur connaissance est impressionnant.  

 

- Inspecteur ! Interrompit l’un des enquêteurs dépêchés sur place.  

 

- Oui !  

 

- D’après le témoignage de la voisine, une octogénaire, les hurlements de Mademoiselle Izumi auraient précédés de violents fracas pour que cela s’arrête subitement dix minutes plus tard environ. Reporta-t-il en lisant soigneusement son calepin.  

 

- Pourquoi n’a-t-elle pas appelé la police ?  

 

- Elle n’a tout bonnement pas le téléphone. Ajouta l’officier à demi-mot.  

 

- Très bien, allons voir cette charmante voisine. Décida-t-elle en emboîtant le pas de son subordonné.  

 

- Attendez Inspecteur ! Clama le Scientifique.  

 

- Qui y a t’il ?  

 

- Hé bien, nous avons trouvé des traces de sang sur la moquette et nous pouvons pratiquement déduire que cela provient de la victime. Mais nous vous le confirmerons après de plus amples analyses.  

 

- Pourquoi n’a-t-il pas laissé le corps sur place ? Marmonna l’Inspecteur Nogami, en se maintenant le menton, d’un air pensif.  

 

- Comment ? Intervint le Scientifique.  

 

- Rien, je me parlais à moi-même. Bon boulot mais dès que vous avez les résultats et des preuves qui peuvent m’aider dans mon enquête, appelez moi !  

 

Sur ce, la jeune femme sortit de l’appartement et frappa énergiquement à la porte voisine pour tenter d’obtenir de plus amples informations de la vieille dame.  

 

Après que Saeko ait décliné son identité, une douce voix parvint à ses oreilles tandis que le bruit des verrous de la porte d’entrée cédait les uns après les autres. Une petite silhouette légèrement tassée sur elle-même, à la chevelure d’un blanc immaculé dissimulé sous un filet rosé, se découpa dans l’encadrement. Un sourire chaleureux se peignant sur son visage ridé finissait de parfaire le tableau de la petite « vieille » enveloppée dans une robe de chambre fleurie.  

 

- Pardonnez moi, Madame de vous déranger à une heure pareille mais j’aurais quelques questions à vous poser sur votre voisine, Mademoiselle Izumi.  

 

- J’ai déjà donné tous les détails à ce charmant jeune homme, vous savez. Clama la vieille dame en désignant le jeune agent.  

 

- Pardonnez moi d’insister mais c’est vraiment très important, il en va de la vie de cette jeune femme.  

 

- Puisque c’est si important, je vous en prie, entrez donc. Ajouta-t-elle en s’effaçant derrière une lourde porte.  

 

La pièce principale d’apparence restreinte regorgeait de vieilleries ce qui finissaient de manger le maigre espace ; les murs tapissés de papiers peints aux couleurs ternies, étaient couverts de photographies jaunies alors que le coucou de l’horloge indiquait les trois heures du matin. Deux petits fauteuils entourant un modeste canapé deux places trônaient au milieu de la pièce alors que de nombreux coussins brodés se vautraient sur le moelleux siège.  

 

- Asseyez- vous, je vous en prie. Indiqua l’octogénaire en désignant le sofa. Malgré le contexte de cette étrange soirée, je suis contente d’avoir du monde à la maison. Sourit-elle en prenant place dans un des fauteuils jouxtant tout en prenant soigneusement sur ses genoux, le gros matou au pelage grisonnant.  

 

- Vous avez dit avoir entendu des cris provenant de l’appartement voisin mais seriez-vous capable de me dire si elle aurait pu prononcer des paroles à son agresseur ?  

 

- Pour être honnête, je ne suis plus toute jeune et mon audition me fait défaut. Seuls ses hurlements sont parvenus jusqu’à moi mais ce qui m’a le plus terrorisée, c’est ce rire malsain qui a suivit ce grand silence.  

 

- Un rire ? Répéta l’Inspectrice.  

 

- Oui, celui que peut pousser les zinzins. Déclara-t-elle en mimant le geste.  

 

- Pourquoi précisez-vous les malades mentaux !?  

 

- Voyez-vous, je suis une fidèle téléspectatrice des feuillons télés comme Derrick* et justement, cet après-midi, une de ses enquêtes concernait un jeune homme qui avait tué sa mère par pure folie. Si vous aviez entendu son rire. Ils étaient en tout point identique.  

 

- Que pouvez-vous me dire de plus sur cette jeune femme ?  

 

- Vous savez, cette femme était un amour ; toujours un mot gentil lorsqu’elle me croisait dans les couloirs. Elle prenait le temps de venir papoter avec moi autour d’une bonne tasse de thé.  

 

- Que vous racontait-elle ?  

 

- Elle n’avait d’yeux que pour son ami. Ma mémoire me fait défaut pour ce qui ait de son nom mais d’après ses dires c’était une célébrité dans le monde de l’art.  

 

- Monsieur Natsume Yoshiki ?  

 

- Oui, c’est ça ! Vous le connaissez !?  

 

- J’ai eu l’occasion de le croiser. Coupa court l’Inspecteur.  

 

- Lui aussi est un homme tout à fait adorable. Ils formaient un couple harmonieux et charmant. Sourit la vieille dame, en caressant mollement le félin qui ronronnait allègrement.  

 

- Confirmez-vous la venue de Monsieur Natsume, ce soir ? Questionna l’Inspectrice alors que l’officier griffonnait ses notes sur son calepin.  

 

- Pour être franche, je n’ai pas ouvert ma porte mais j’ai bien entendu les pas d’une personne dans le couloir et ce, à deux reprises car c’est un vieux plancher grinçant qui orne le couloir.  

 

- Bon, très bien. Nous n’allons pas vous déranger d’avantage. Conclut Saeko en se levant du canapé alors qu’elle se dirigeait vers la porte.  

 

 

Reconduisant ses visiteurs, la vieille femme ajouta.  

 

- Une étrange chose me taraude… Je reste persuadée que cette jeune femme aurait été prête à tout pour ce jeune homme mais je ne sais pas si c’est par timidité ou pudeur mais il me semblait beaucoup moins démonstratif qu’elle. Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout cela. S’excusa la vieille femme.  

 

- Ne vous en excusez pas, Madame. La moindre information peut être très importante. Merci encore Madame pour votre aide précieuse.  

 

 

***  

 

Cela faisait déjà plusieurs heures que le Japonais accostait les jeunes femmes légèrement vêtues pour l’aider dans la recherche d’information concernant la première victime. Après avoir longuement parlementer avec chacune d’elles pour endormir leur méfiance et ensuite montrer la photographie de l’inconnue, le même aboutissement revenait sans cesse un mouvement négatif de la tête.  

Mais maintenant, la voiturette rouge s’engouffrait de plus en plus loin dans les quartiers luxuriants de la ville ; à une lointaine époque, il en était le « roi ». Certes, ses ardoises étaient chargé mais cette atmosphère de débauche était le remède irréfutable a ses démons intérieurs ; tout cela était bel et bien fini mais il ne le regrettait pas le moins du monde. Sa nouvelle drogue était la jeune femme qui pansait son cœur depuis dix ans maintenant.  

 

Bien que concentré sur sa mission, il se laissa doucement aller aux songes reposant de son ange de miséricorde mais il fut aussitôt ramené à la réalité par la stridente sonnerie de son portable. D’un coup vif du poignet, il décrocha à la belle Inspectrice.  

 

- Alors qu’as-tu trouvé ?  

 

- L’appartement de cette jeune femme est sérieusement chamboulé et les légistes ont trouvé quelques gouttes de sang sur la moquette. Ils ne peuvent encore confirmé que c’est bien celui de Mademoiselle Izumi. Mais suite à un témoignage que l’on a recueilli, j’aurais une question fondamentale à te poser et tu dois me répondre impérativement ! Lâcha-t-elle soudainement.  

 

- Tu es bien mystérieuse…  

 

- Il me faut ta parole !  

 

-Très bien ! Vas-y, pose moi ta question SI importante ! Clama-t-il, tout en gardant le regard fixé sur la route.  

 

- Quel est le grief qui t’oppose à Natsume ?  

 

- Mais en quoi cela a-t-il à voir avec cette affaire ?  

 

- J’ai bien entendu ce que tu lui as murmuré lorsque tu étais encore au poste alors réponds.  

 

- Pour faire court, Mademoiselle Izumi et moi avons surpris ce blanc-bec entrain d’embrasser Kaori dans une des salles privées de son expo. Et d’ailleurs, suite à cela, elle est montée dans le taxi qui devait la ramener chez elle. C’est la dernière fois que je la voyais.  

 

- Cela pourrait tout aussi bien être une querelle d’amoureux qui a mal tourné !  

 

- Pourquoi en viens-tu à déduire un truc pareil ?!  

 

- Notre assassin a déjà fait une victime, ce soir et il y a des indices qui diffèrent de ses précédents homicides. De toute façon, je finirais bien par trouver. Et toi, où en es-tu ?  

 

- Pour l’instant, j’ai fait chou blanc mais je te tiens au courant dès que j’ai du nouveau.  

 

- Bien ! Finit-elle par dire avant de raccrocher.  

 

Donnant un coup de volant sur la droite, Ryo poursuivit sa route et atteignit enfin un nouveau quartier « d’exposition de chaires fraîches ». En effet, à peine avait-il longé le trottoir qu’une séductrice se dirigeait vers lui d’un pas chaloupé.  

 

- Que puis-je pour toi beau brun ? Demanda-t-elle en roucoulant.  

 

- D’une petite info ! Sourit-il malicieusement.  

 

- Je ne suis pas une balance ! S’offusqua-t-elle, en reculant rageusement.  

 

- Je te payerais en contre partie et si tu veux que ta réputation reste intacte, je monterais avec toi dans une de ces chambres pour donner le change. Clama-t-il en désignant l’hôtel miteux se situant derrière la sulfureuse jeune femme.  

 

Louchant avidement sur sa récompense, elle accepta sans hésiter.  

 

- Mais avant tout, je veux savoir si tu peux me donner des renseignements sur cette femme ! Dit-il en « dégainant » la photo.  

 

- Bien sûr, c’est Misa… Tiens ça me fait penser que je ne l’ai pas vu, ce soir.  

 

Descendant de sa Mini hâtivement, il empoigna la jeune femme pour la guider dans le couloir de l’hôtel. Négligemment, il jeta des billets sur le comptoir alors que le concierge lui tendait un trousseau de clés qu’il saisit à la volée. Quatre à quatre, il gravit les marches, précédé par la jeune femme.  

 

Claquant la porte derrière eux, Ryo attrapa la prostituée par le poignet et reposa la question.  

 

- Alors que peux-tu me dire sur ton amie ?  

 

- Pour être honnête, on était loin d’être amie. Soupira-t-elle en s’asseyant sur le lit.  

 

- Avec qui est-elle partie hier soir ?  

 

- Si tu crois que je surveille ses allées et venues…  

 

- Réfléchis un peu. Ronchonna-t-il entre ses dents, tout en emprisonnant le visage de la jeune femme entre ses mains.  

 

- Lâche moi, tu me fais mal ! Ragea-t-elle en se dégageant.  

 

- Alors ! J’attends une réponse ! S’énerva-t-il.  

 

- Très bien, pas la peine de le prendre sur ce ton. Hier soir, une superbe bagnole l’a embarqué au environ de vingt deux heures trente. Ce type est déjà venu la voir, il y a quinze jours de ça environ. Je pensais qu’il devait être satisfait de ses services, si tu vois ce que je veux dire. Sourit-elle en lui faisant un clin d’œil.  

 

- Tu peux m’en faire une description ?  

 

- Un beau brun, pas très carré.  

 

- Tu te rappelles d’autres choses ! Sa plaque d’immatriculation ! Un autocollant sur son pare-brise !  

 

- Non !  

 

- Alors comment peux tu être sûre que ce soit le même client ?  

 

- Tu peux me croire, beau gosse, on ne voit pas tous les jours d’aussi belles bagnoles tous les jours.  

 

- Si quelque chose te revient, tu n’auras qu’à m’appeler. Conclut-il. Je vais te filer mon numéro et tu peux appeler à toute heure. Ajouta-t-elle en fouinant dans ses poches, à la recherche d’un bout de papier.  

 

Tâtant sa poche intérieure de son veston, il tomba sur le dépliant de la soirée d’expo ; faisant face à l’artiste souriant, un air méprisable se peignit sur son visage.  

 

- Ton chiffon servira à quelque chose. Médit-il.  

 

Tandis qu’il tendait le papier à la jeune femme, machinalement elle jeta un œil sur le prospectus.  

 

- Mais c’est lui !  

 

- Quoi ?  

 

- Le gars dont je te parlais ! Bah, c’est lui. Répéta-t-elle en pointant du doigt la photo. Bah ma vieille, tu as tiré le gros lot apparemment. Bouda-t-elle à l’encontre de sa collègue.  

 

Arrachant le fascicule des mains de son témoin, une haine sans borne envahit le Nettoyeur et énergiquement, il composa le numéro de Saeko.  

 

- Au fait, qu’est devenu Misa ? Elle coule des jours heureux avec son nouveau jules ? Le taquina-t-elle.  

 

- Elle est morte ! Déclara le Japonais, en claquant la porte à sa suite, laissant la jeune femme sous le choc de la nouvelle.  

 

Mettant le contact, Ryo déboîta brusquement de son emplacement alors que le klaxon furieux retentissait.  

 

- Saeko ! J’ai trouvé le lien entre elles !  

 

- Et quel est-il ? Demanda le policière en regagnant le commissariat.  

 

- Personne d’autre que Natsume Yoshiki.  

 

- Tu n’as pas fini ! Je comprends que tu lui en veuille mais de là à lui coller deux meurtres et une disparition sur le dos.  

 

- Je ne suis pas si puéril ! Ragea-t-il en évitant de justesse une voiture qui n’allait pas assez vite à son goût.  

 

- Je ne peux pas l’inculper sans preuves.  

 

- Ta première victime est bien une prostituée qui a offert ses services à ce type ! La seconde est une étudiante étrangère en histoire de l’art ; je ne te fais pas un dessin pour te montrer la corrélation et enfin, Mademoiselle Izumi est sa petite amie. Ces femmes sont toutes le sosie de Kaori ! Il n’a pas supporté qu’elle le rejette ; voilà pourquoi il s’en ait pris à sa fiancé et que ce dernier meurtre n’est pas en tout point similaire aux deux autres. Qu’est-ce qu’il te faut de plus !  

 

- Ok, je fais faire immédiatement un mandat d’arrestation à son nom.  

 

- Et moi, je rentre chez moi car Kaori est en danger. Se contenta-t-il d’ajouter en raccrochant subitement.  

 

***  

 

Dans l’immeuble de briques rouges, Kaori, frappée par une insomnie, faisait les cents pas dans l’appartement. D’une geste impatient, elle scruta, de nouveau, l’heure de sa montre… Cinq heures ; un petit coup fut donné à la porte à cet instant précis.  

 

- Ryo ! Sourit-elle en se dirigeant précipitamment vers la porte pour la déverrouiller.  

 

Alors que la silhouette se découpait dans l’encadrement de la porte, son sourire déclina.  

 

- Natsume…  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de