Capitolo 3 :: La fuite face à un rêve brisé

Pubblicato: 31-12-07 - Ultimo aggiornamento: 07-10-13

Commenti: Bonjour. Voilà la suite comme promis, je tenterai de vous poster un autre châpitre cette semaine. J'espère que cela vous plaira. Un grand merci à toutes celles qui m'ont laissées une reviews: noiny, didinebis, indiana, nanou, angeline, kaori4 ever, ghizlan,zaza,rkever,shamane,tennad,joya,moon47, phinéas, grifter, sayaka1537. Je vous souhaite une bonne lescture et une excelente année 2008, pleines de bonnes choses. Bisous

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Elle avait enfin sa réponse, elle n'était rien pour lui. RIEN, ce simple petit mot ne cessait de raisonner dans sa tête lui montrant toute son insignifiance. De plus, comment pouvait-il parler d'elle en ces termes à cette parfaite inconnue? Ryo venait une nouvelle fois d'ébranler tous ses espoirs. Elle s'adossa alors contre le pilier sentant ses jambes trembler et respira lentement pour ne pas que son coeur s'affole davantage. Elle osa alors un dernier regard dans leur direction et c'est là qu'elle le vit l'embrasser. Elle ne pouvait rivaliser contre une telle beauté, elle n'en avait d'ailleurs plus la force, ni l'envie. Elle était lasse, tellement lase. Elle recula lentement sans les quitter du regard puis leur tourna définitivement le dos et se dirigea vers l'accueil d'un pas décidé.  

_Mon manteau s'il vous plaît, demanda-telle d'une voix sanglotante au réceptionniste.  

_Vous allez bien madame ? s'enquit celui-ci face à son état tremblant et surtout face à ses larmes silencieuses.  

_Une fois que j'aurais récupéré mon manteau, j'irai très bien ! lui dit-elle d'une voix empressée en passant sa main sur sa joue. Kaori fuyait son regard, le fait que ce parfait inconnu la voit dans cette état lui donnait l'impression d'être encore plus vulnérable qu'elle ne l'était déjà.  

_Votre jeton s'il vous plaît, lui demanda alors celui-ci d'une voix douce ne pouvant détacher son regard de la beauté qu'elle était, aussi triste soit-elle.  

Elle le lui tendit et prit son manteau.  

_Désirez-vous que je vous appelle un taxi, il fait un froid glacial dehors?  

_Non, ce ne sera pas utile, merci.  

Elle le salua et quitta le restaurant sans avertir personne en resserrant bien les pans de son manteau tout contre elle. Elle ne voulait qu'une chose partir le plus loin possible de Ryo, mettre le plus de distance entre lui et elle. Une fois hors du restaurant, elle regarda à droite puis à gauche de la rue déserte. Une rafale de vent la frappa en plein visage l'obligeant à se tourner vers le mur de l'édifice afin de se protéger. Elle se félicita d'avoir garder les clés de la voiture dans son sac. En courant, elle gagna la voiture, mais très vite elle déchanta. La mini était coincée entre deux superbes berlines. Impossible pour elle de manoeuvrer vu la façon dont les voitures la collait. De rage, elle rangea les clés dans la poche de son manteau et se mit à marcher d'un pas rapide, d'ici que ses amis ne se rendent compte de son absence et ne parte à sa recherche. Elle voulait partir loin très loin.  

Il faisait froid, terriblement froid et Kaori le ressentait parfaitement. Le froid s'insinuait entre le fin voilage de sa robe et montait le long de ses jambes. Quelle idée d'avoir mis des escarpins avec ce temps! Elle aurait dû opter pour une paire de bottes. Seul le vent était présent tout autour d'elle, il était le maître des lieux lui faisant ralentir le pas. En y réfléchissant bien elle aurait dû accepter la proposition du réceptionniste pour le taxi. A pieds? elle en avait au moins pour une bonne heure voir une heure et demi vu les chaussures qu'elle avait aux pieds et le froid qui la ralentissait terriblement. Elle longea les trottoirs des quartiers les plus chics de Tokyo, celui où se trouvait les plus grands restaurants de la capitale. A chaque coin de rue, elle pouvait voir les gens au travers des vitrines des restaurants rire de joie. Elle s'arrêta face à l'un d'eux et regarda un couple qui se tenait tendrement la main. Cette vision lui broya davantage le coeur car elle la plongeait encore plus dans sa détresse et sa douleur, dans sa réalité. C'est alors que les mots de Ryo lui revient en mémoire.  

_Disons qu'elle était mon ticket d'entrée pour la soirée.  

Voilà tout ce qu'elle était? un passe partout, un passe droit. Il n'avait fait que l'utiliser, elle, alors que tout ce qu'elle avait voulu et espéré de cette soirée c'était passé un moment privilégié avec lui. Jamais elle ne serait comme cette femme et ce couple, jamais en tout cas pas avec lui. Ce constat ne fit qu'accentuer ses pleurs. Face à la réalité de sa vie et de ce qu'elle réalisait être pour Ryo, elle se mit à courir droit devant elle sans réellement savoir où elle se rendait, mais le froid ainsi que son souffle coupé la firent s'arrêter. Où était-elle, elle n'en avait aucune idée et cela lui était égal ? Tout lui était égal, jusqu'à cette douleur qui lui enserrait le coeur à la faire souffrir. Elle avait réellement mal à la poitrine mais elle ne voulait pas s'y arrêter. Pourquoi continuait-elle de courir, à présent elle était assez loin et du restaurant et de lui? Alors pourquoi continuer à fuir car c'est bien ce qu'elle faisait? Elle fuyait, du moins tentait de fuir, pour oublier mais c'était quasi impossible car la douleur était bien présente, vive et lancinante. Ca ne servait à rien, le mal était à présent encré en elle, il était elle, et rien ne la soulagerait.  

Elle continua d'avancer, ses pas devenaient de plus en plus difficiles car la fatigue l'avait gagnée ainsi que la résignation. Se laisser tomber dans une ruelle sombre et attendre, attendre, attendre que le froid glacial de cette nuit ne l'enveloppe de ses grands bras, s'abandonner, se laisser guider par lui et ne plus résister pour enfin connaître la délivrance. Cela lui serait tellement facile de s'y abandonner, ne l'appelait-il pas. Il hurlait son prénom à chaque instant oui il l'appelait alors pourquoi ne pas céder à son chant?  

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Au bar.  

_Ryo cela vous direz d'aller finir la soirée ailleurs.  

_Vous avez une idée en tête vous lui dit-il d'un air charmeur.  

_Ca dépendra de vous. Pourquoi pas un love hôtel lui dit-elle en crochant dans l'olive de son cocktail du bout des dents?  

Là, Ryo sourit d'un sourire qui en disait long, mais il se devait de refuser l'invitation alors que tout son corps lui disait d'accepter. S'il avait été seul, il ne se serait pas fait prier, mais voilà, il était accompagné, ils étaient sortis en couple.  

Il offrit alors un dernier verre à sa compagne de bar qui l'abandonna pour retourner à ses occupations non sans lui avoir glisser son numéro de téléphone dans la poche de son smoking. Elle s'était juste collée à lui et du bout des lèvres avait frôlé les siennes en lui demandant de l'appeler. Ryo lui avait sourit et après avoir vidé son verre regagna sa table. Il fut surpris de ne pas y voir Kaori.  

_Où est donc passé ma chère et tendre partenaire fit Ryo d'un ton mielleux.  

_Tu ne crois pas que tu en as assez dit et fait pour aujourd'hui Ryo lui dit Miki d'un ton rude.  

_Elle est allée aux toilettes ! lui répondit alors Mick et cela fait déjà un petit moment. Peut-être qu'une de vous deux devrez aller voir ce qu'elle fait.  

_J'y vais fit Miki en se levant.  

_Reste avec Falcon, j'y vais répliqua alors Ryo la coupant d'une voix rude.  

Sans même attendre de réponse de sa part, il quitta la table et prit la direction des toilettes. Il se posta devant la porte et donna trois coups.  

_Kaori c'est Ryo, tu te décides à sortir les autres s'impatientent.  

Aucune réponse ne vient alors il reprit de plus belle toujours en tambourinant sur la porte. Kaori, je te préviens que si tu ne sors pas dans les trois secondes je rentre.  

A cette pensée son visage commença à se transformer, lui dans les toilettes pour femmes, il ne lui en fallut pas plus pour que son esprit débridé ne se mette à fantasmer mais cela ne fut que de courte durée. Un employé du restaurant le voyant ainsi frapper à la porte se dirigea vers lui.  

_Mr, je peux vous aider.  

_Non, j'attends juste mon amie qui met un temps pas possible à se repoudrer le nez alors que cela n'y changera rien fit-il à l'employé en haussant le ton pour que Kaori l'entendent suffisamment bien.  

_Votre amie, était ce la splendide jeune femme aux cheveux roux vêtue d'une robe noire à dentelles blanches?  

_En effet.  

_Elle a quitté le restaurant en pleurs il y a bien 10 minutes.  

_Vous êtes sûr que c'était elle? demanda Ryo en se redressant subitement.  

_Certain, c'est de loin l'une des plus belles femmes de la soirée. Je lui ai proposé de lui appeler un taxi mais elle a refusé. Tout ce qu'elle voulait c'était partir.  

_Vous avez dit en pleurs reprit alors Ryo.  

_Oui, je ne sais pas ce que vous lui avez fait mais elle semblait désespérée et...  

Il ne laissa même pas le temps à l'employé de terminer sa phrase qu'il se précipita à l'extérieur du restaurant. Là, une rafale de vent le frappa de plein fouet au visage. Le regard inquiet il regarda de chaque côté de la rue qui semblait déserte. Il fit quelques pas en avant et vit sa mini coincée, coincée entre deux énormes voitures.  

_Et merde pesta-t-il ! Où es-tu allée Kaori par un froid pareil ?  

Il retourna dans le restaurant prit son manteau et se jeta à la poursuite de Kaori qui pouvait être partout. Il avança de quelques pas puis s'arrêta, son instinct à l'affût afin de ressentir sa présence mais rien. Avec dix bonnes minutes d'avance sur lui, elle avait déjà dû faire un bon bout de chemin. Les ruelles sombres ainsi que les hurlements du vent n'étaient pas fait pour le rassurer bien qu'ils étaient dans un quartier huppé de la capitale, mais tôt où tard, elle allait devoir gagner les petits chemins et s'enfoncer dans les bas fonds de la ville pour regagner leur appartement.  

Plus Ryo avançait et plus il hurlait son prénom espérant que celle-ci lui réponde mais rien. Il commençait réellement à avoir peur. C'est alors que son téléphone sonna. Il décrocha avec l'espoir qu'il s'agissait de Kaori et qui lui demanderait de venir la chercher mais ce n'était que Mick.  

_J'écoute.  

_Bordel Ryo, qu'est ce qui se passe? Le réceptionniste m'a dit que tu étais parti et que Kaori était partie avant toi. Où êtes-vous?  

_Figure toi que je la cherche.  

_Qu'est ce que tu lui as encore fait,  

_Rien. Je suis allé la chercher aux toilettes et là un employé m'a dit qu'elle était partie. J'ai pris mon manteau et me suis jeté à sa poursuite.  

_Elle doit être arrivée chez vous à présent. Heureusement qu'elle avait les clés sinon la connaissant elle aurait foncé tête baissée à pieds.  

_Mick,...... elle est à pieds. La voiture est coincée entre deux autres.  

_On arrive s'empressa de répondre son ami avant de raccrocher.  

Mick raccrocha et annonça leur départ à leurs amis afin de rejoindre Ryo pour retrouver Kaori.  

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Kaori avançait toujours droit devant elle. Les mains dans ses poches et le regard porté au loin droit devant elle même si elle ne distinguait pas très bien ce qu'il y avait.  

_Un crétin et une idiote. Quelle paire se dit-elle à haute voix. Oui c'est tout ce que nous sommes. Un crétin pour ne pas te rendre compte de mon existence et une idiote pour continuer à m'accrocher à toi de la sorte. J'ai espéré comme aucune femme un sentiment qui n'existe pas, enfin si, que dans mon coeur et dans ma tête. Ce soir j'en ai eu la preuve, tu l'as dit toi même, ce sont tes lèvres et ta bouche qui ont prononcé cette phrase. Oui, tu m'en as donné la preuve, je ne suis rien pour toi, rien d'autre qu'un ticket d'entrée fit-elle d'une voix lasse. Elle était seule au beau milieu de la rue et se parlait à elle même. Si un passant était passé à cet instant, il l'aurait certainement prise pour une folle.  

Comme la vérité fait mal et est difficile à entendre. Ryo ne tenait pas à elle. Plus elle se le disait et plus elle avait envie de se laisser choir sur le sol afin de pleurer tout son mal, mais à quoi bon. Elle ne se sentirait pas mieux après alors à quoi cela servirait-il ? Durant toute la soirée elle avait pris sur elle pour garder une certaine contenance et une maîtrise d'elle face à ses remarques et à son comportement. Le seul vrai moment de plaisir qu'elle avait ressenti s'était entre les bras d'Izomi. Elle ne le connaissait pas et pourtant l'espace d'une danse elle s'était sentie vivre comme jamais, elle s'était sentie importante, et surtout exister pour quelqu'un. C'était stupide de penser cela d'une danse mais elle avait été son seul moment de sérénité de la soirée.  

Et le baiser, quel baiser, pensa-t-elle en portant machinalement sa main à ses lèvres. Avait-il éprouvé et ressenti de la jalousie en la voyant embrasser cet homme ? Avait-il eu aussi mal qu'elle lorsqu'elle l'avait vu embrasser cette femme ? Pourquoi devaient-ils se déchirer de la sorte ? Pourquoi continuer cette mascarade de semblant de vie commune alors qu'il ne l'aimait pas ? Elle le revit embrasser cette femme. Elle revit son sourire, il avait eu l'air d'apprécier, tout comme elle avait apprécié embrasser son cavalier d'une danse.  

Elle devait reconnaître l'évidence et ne pas se cacher la face, Ryo ne l'aimait pas et il ne l'aimerait jamais et cela malgré tout l'amour qu'elle pouvait lui porter. Elle avait tellement froid et était tellement fatiguée. Ce froid implacable qui lui fouettait le visage et qui parvenait à trouver les chemins les plus étroits et les plus sinueux pour s'interposer entre sa peau nue et le tissu de ses vêtements. Elle était si fatiguée et ses stupides chaussures lui faisaient de plus en plus mal aux pieds d'autant plus qu'elle ne sentait presque plus ses orteils tellement ceux-ci étaient gelés. Elle prit alors appui contre un mur et se reposa quelques secondes afin de reprendre son souffle et de calmer les battements désordonnés de son coeur. Sa gorge était sèche, ses joues rouges et ses lèvres presque violettes. C'est alors qu'elle entendit de nouveau le vent l'appeler. Décidément elle ne parviendrait pas à être seul deux secondes. Pourquoi l'appelait-il? Elle se retourna et les appels se firent de plus en plus rapprochés comme s'ils allaient surgir d'un instant à l'autre de je ne sais où et se positionner devant elle.  

_J'ai froid dit-elle d'une faible voix en soufflant sur ses mains pour les réchauffer.  

De son côté Ryo n'était pas rassuré. Il ne comprenait pas la fuite soudaine de sa partenaire. C'est vrai, il reconnaissait avoir eu un comportement plus que méprisant avec elle mais elle était habituée à son style et à ses remarques alors pourquoi fuir? En y repensant c'était plutôt lui qui aurait dû partir et la laisser seule avec son nouvel ami. Mauvaise idée se dit-il. Il faisait de plus en plus froid et il n'avait toujours pas retrouvé sa trace. Il était inquiet. Il faisait un froid de canard et elle avait sur le dos qu'une petite robe fine et son manteau qui était plus beau que chaud. Son instinct ne le trompait jamais, il avait toujours pu compter sur lui mais avec l'alcool et la colère ressentie pour sa partenaire il avait peur que tout cela ait faussé son jugement, oui il avait peur de ne pas avoir pris la bonne direction .Il s'arrêta de nouveau et se mit à l'appeler.  

_Kaori, Kaori. Il regarda tout autour de lui mais rien, jusqu'à ce qu'il aperçoive une ombre à l'angle d'une rue légèrement pliée vers l'avant. Il se concentra et reconnut son aura. C'est là que Kaori réalisa que les hurlements du vent criant son prénom n'était autre que la voix de son partenaire dont le vent lui avait apporté les échos.  

_C'est pas vrai ! se dit-elle en reprenant sa marche.  

_Kaori, attend-moi ! lui cria celui-ci en courant à sa rencontre mais elle fit comme si elle ne l'avait pas écouté.  

Elle reprit sa marche et accéléra le pas. Elle n'avait aucune envie de le voir et encore moins de lui parler, pas maintenant elle n'était pas prête. La colère qu'elle éprouvait lui disait qu'il était dangereux qu'ils se parlent à ce moment de leur histoire, pas après avoir entendu ce qu'elle avait entendu. Elle se devait de prendre du recul pour peut-être par la suite être capable d'avoir avec lui une discussion posée, mais pas maintenant. Il la rattrapa finalement et posa sa main sur son épaule afin de la stopper, mais elle se dégagea violemment de son emprise.  

_T'es bouchée ma parole. Face à ce geste Ryo resta immobile. Qu'est ce qui t'arrive?  

_Ne me touche surtout pas lui dit-elle en serrant des dents et sans prendre la peine de lui adresser le moindre regard.  

Kaori continua d'avancer, elle ne prit même pas la peine de répondre à sa question.  

_Tu me fait la tête. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Voyant qu'il n'en tirerait rien, il se positionna devant elle afin de lui bloquer le passage. Prise de vitesse elle le percuta de plein fouet. Elle releva alors la tête et c'est là qu'il vit son visage ravagé par les larmes et ses yeux rouges. Elle se décala comme si de rien et poursuivit sa route.  

_Pourquoi tu as pleuré Kaori? Dis-moi? Tu vas parler bordel s'énerva celui-ci .....Aucune réponse.... C'est à cause de moi.  

_Fiche-moi la paix!!  

_Hors de question. Pas avant que tu ne m'aies dis ce qui se passe.  

Il la prit par les bras pour l'empêcher d'avancer mais celle-ci se débattit. Ryo n'eut aucun mal à la maîtriser, il emprisonna ses bras et la tourna de façon à avoir son dos tout contre son torse afin d'éviter ses coups. Jamais elle n'avait agi ainsi avec lui, jamais il ne l'avait vue aussi agressive et mal.  

_Ryo lâche moi ! hurla celle-ci à pleins poumons et en colère.  

Il lui bloqua donc les bras. Kaori avait conscience qu'elle n'arriverait à rien ainsi, il était bien plus fort qu'elle et face à City Hunter une simple femme comme elle n'avait aucune chance. Elle avait beau gesticuler dans tous les sens rien n'y faisait. Elle pleurait et était vraiment en colère. De fatigue, elle abandonna vaincue et se laissa légèrement glisser  

_Lâche-moi ! lui dit-elle d'un faible murmure. Je t'ordonne de me lâcher, immédiatement Ryo, sinon.  

_Sinon quoi, tu ne peux rien contre moi et puis il est hors de question que je te laisse ainsi.  

D'un bras il la bloqua complètement et de l'autre il se mit à lui caresser les cheveux afin de la calmer. Au bout de longues secondes, voyant qu'elle se calma, il relâcha légèrement son étreinte, mais le fait de baisser sa garde même quelques secondes fut largement suffisant à Kaori pour lui porter un coup et se libérer de lui. Le voyant se relâcher, elle profita de cette occasion et lui écrasa les orteils avec son talon aiguille( comme cela doit faire mal) , puis lui donna un coup de pied dans le tibia. Ryo n'avait pas vu venir le coup, il ne s'y attendait pas.  

_Putain, ...............Kaori gémit-il en sautillant après l'avoir relâchée.  

_Ne jamais baisser sa garde c'est pas à toi que je vais l'apprendre et ne surtout pas laisser passer une occasion. Je ne fais certes pas le poids contre toi, mais les quelques rares trucs que tu as bien voulu m'apprendre, je les mets en applications. Tu vois je ne suis pas une partenaire aussi nulle que ça. J'espère que tu as très mal. Elle semblait plus que sincère en lui disant cela. Jamais elle n'avait eu une pensée de ce genre au cours de toutes ces années mais cette fois ci son regard était criant de sincérité. Sur ce, je rentre bien tranquillement à la maison, à présent laisse-moi tranquille.  

_Hors de question, on va rentrer à deux puisque tu ne veux pas m'en dire plus.  

_Qu'est ce que tu ne comprends pas dans fiche-moi la paix, lui demanda-t-elle d'une voix coléreuse. Elle s'était arrêtée et tournée vers lui.  

_Dis-moi ce que tu as?  

_Comment oses-tu me poser cette question après cette soirée désastreuse, après ton comportement et ton attitude à mon égard. Mais à quoi je m'attendais aussi? Je suis pourtant habituée, je devrais être blasée, mais tu vois non.  

Elle se détourna de lui et reprit sa marche. Ryo avait mal de la voir ainsi mais il voulait comprendre alors il lui attrapa le bras et se produisit ce qui devait se produire. Kaori le gifla violemment. Elle était dans une attitude de rejet complet de Ryo. Surpris son visage fut projeté sur le côté. Il resta immobile, surpris par ce geste et l'attitude violente de son ange. Elle devait réellement être en colère pour user de la violence et non de sa massue.  

_Je t'ai dit de ne surtout pas me toucher.  

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Dans la voiture de Mick, un grand silence régna. Miki regardait sur sa droite alors que Kazue regardait sur sa gauche, toutes deux espéraient les apercevoir sur un trottoir ou bien dans une ruelle. Cela faisait bien 5 minutes qu'ils tournaient en rond et ils n'avaient pas retrouver leur trace. Quelle bande de nettoyeurs se mit d'ailleurs à penser Mick, incapable de retrouver leurs amis. C'est alors que Miki les aperçut.  

_Mick, ils sont là!  

Mick ralentit la voiture qui se gara non loin d'eux. Tous se mirent à les observer et c'est là qu'ils virent Kaori le gifler.  

_Qu'est ce qu'on fait demanda Kazue face à cette scène?  

_On les laisse s'expliquer lui répondit alors Mick en plissant ses yeux.  

Cela n'était vraiment pas bon pour Ryo, Kaori n'usait jamais de la violence en temps normal.  

_ Kaori à l'air réellement en colère fit Miki.  

_Oui et je n'aimerais pas être à le place de Ryo lui répondit alors Mick devenu soudainement songeur.  

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Kaori le regardait avec des yeux vides de toutes expressions, ternes, sans lueurs. Ryo serra d'abord des poings. Heureusement qu'elle était une femme et en plus sa partenaire sans cela il n'aurait répondu de rien. Très peu de personne s'était permise de porter la main sur lui, et elles étaient peu nombreuses à être encore en vie. Il releva sa main et la passa sur sa joue comme pour en chasser la douleur. Il détourna la tête et la fixa de son regard noir et dur, signe qu'il ne rigolait plus.  

_Ca va, tu es calmée a présent, tu te sens mieux?  

_Oh que non, mais c'est vrai que cela défoule. Pourquoi tu m'as accompagnée à cette soirée ? Pourquoi tu as tellement voulu venir avec moi ? Pourquoi ? lui cria-t-elle à bout.  

Elle était déchaînée, hors d'elle et il ne savait pas comment la calmer et encore moins par où la prendre. Lui dire la vérité, qu'il voulait être avec elle et avec personne d'autre ce soir là, lui dire qu'il avait éprouvé de le colère et de la jalousie lorsqu'elle avait parlé d'inviter ce type, lui dire qu'il ne voulait pas être loin d'elle, lui dire qu'il aurait étranglé de ses mains le play-boy avec qui elle avait dansé . Non, pas après son comportement elle ne le croirait pas et c'était mieux ainsi. Face à son silence Kaori reprit.  

_Pourquoi m'avoir fait espérer Ryo, espérer pour rien? Pourquoi me briser de la sorte? Que t'ai-je donc fait pour que tu me fasses souffrir de la sorte? tu me hais à ce point Ryo? Elle paraissait si fragile et dans une telle détresse qu'il tenta un pas dans sa direction.  

_Non, ne me touche surtout pas. Elle leva le bras en l'air comme pour le prévenir et aussi l'empêcher d'approcher. C'est à peine si tu ne m'as pas supplié pour que je te demande de m'accompagner. Si tu voulais pas de ma compagnie pourquoi avoir autant insisté ? Réponds. Vas-tu me répondre ou bien es-tu trop lâche pour faire face à tes choix ? Je me faisais une telle joie de cette soirée. Je ne te demandais que cette soirée Ryo mais c'était trop pour toi. C'était donc te sacrifier mais pourquoi vu le fiasco ? Une soirée dans une année c'est vraiment rien, tu en conviendras. Une soirée pour se sentir comme tout le monde, pour faire parti du monde, mais cela t'était trop cher payé.  

_Mais on est pas tout le monde Kaori.  

_C'est vrai, on est City Hunter, tu es un nettoyeur. A quoi je m'attendais, je suis stupide fit-elle en se tapant la tête de sa main.  

_C'est pas ça la vie Kaori fit-il en montrant sa tenue, ce n'est pas notre vie.  

_Crois-tu que je ne le sache pas! Pourquoi m'avoir pris jusqu'à cette illusion?  

_Par ce que dans notre monde les illusions fondent notre perte.  

_Pourquoi vois-tu le mal partout? Tu ne vois donc le monde qu'en noir. La vie ne se résume pas qu'à ça comme tu le dis si bien.  

_Ma vie si.  

_Par ce que tu le veux et que tu ne fais rien pour qu'elle soit différente.  

_Elle me convient parfaitement comme elle est ma vie.  

_Alors pourquoi m'avoir accompagnée, pourquoi avoir fait des pieds et des mains pour être mon cavalier alors que tu n'avais aucune envie d'être avec moi. C'est vrai j'étais ton laisser-passer.  

A ce terme l'esprit de Ryo tilta. N'avait-il pas employé ce même terme un peu plus tôt. Le regard qu'il adressa à Kaori lui signifia qu'elle avait toute son attention.  

_Ca y est cela te revient. Oui ça te revient, ton silence en est éloquent sans parler de ton regard. C'est donc ce que je suis pour toi rien car se sont tes mots.  

_Kaori je...  

_Ferme là, je ne veux pas t'entendre. Je pensais qu'on était comme une famille, la seule famille qui me restait depuis la mort d'Hide mais là encore je me suis trompée. Faut dire que chaque décisions que je prends et qui te concerne de prés ou de loin est mauvaise. Six année de vie commune mises à la poubelle pour 10 secondes de plaisir. J'espère que cela en valait vraiment le coup Ryo.  

Elle se détourna de lui et reprit sa marche le laissant seul perdu dans ses pensées. Non, elle l'avait entendu parler à cette femme. Ce picotement qu'il avait ressenti à la nuque c'était elle, bien sûr. Elle seule lui faisait cet effet, mais la colère ressentie à cause du baiser lui avait fait ne pas en prendre conscience. Lorsqu'il retrouva ses esprits elle était à un 100aines de mètres devant lui. Il courut jusqu'à elle.  

_Kaori attends-moi on doit parler. Je suis désolé, je ne voulais pas.  

_Garde tes excuses pour une autre, je suis trop fatiguée. Ne me dis surtout pas que tu ne pensais pas ce que tu as dit car il y a toujours une part de vérité dans tes paroles. Mais rassure-toi cette fois-ci j'ai parfaitement compris le message, tu as été limpide. Tu aurais dû me le dire directement nous aurions gagné du temps et moi mon énergie.  

Ryo voulait parler lui expliquer mais il ne trouvait pas les mots, il ne voulait surtout pas la voir sombrer encore plus. C'est alors qu'une limousine noire qui passait par là ralentit et s'arrêta à hauteur de Kaori. L'instinct de Ryo se mit alors en alerte, cette voiture se rapprochait trop de Kaori. La vitre se baissa et la tête d'Izomi en sortit.  

_Kaori vous êtes à pieds.  

_Heu.... oui fit-elle gênée, ma voiture est coincée entre deux autres donc.  

_Donc vous avez décidé de rentrer à pieds.  

_En effet.  

_Je peux vous raccompagner jusqu'à chez vous si vous voulez.  

_Non merci, je vais marcher, je suis presque arrivée.  

La seule raison pour laquelle elle avait refusé était simplement pour ne pas subir un interrogatoire de sa part. Elle voulait être seule, elle en avait plus que besoin.  

_Pardonnez-moi mais j'insiste. Il fait un froid glacial et vous tremblez. Une jeune femme n'a rien à faire seule dans les rues à cette heure-ci.  

_Elle n'est pas seule, retentit alors la voix dure de Ryo.  

Cet homme l'agaçait au plus haut point. Il le détestait uniquement parce qu'il avait embrassé son ange. Tout était de sa faute à lui. S'il ne l'avait pas invitée à danser il n'y aurait jamais eu de baiser et rien de tout cela ne se serait passé.( Mais bien sûr à qui tu veux faire croire ça, c'est toujours la faute des autres c'est bien connu).  

Kaori posa alors son regard sur ses mains qu'elle vit trembler. Elle les serra et les mit dans les poches de son manteau. Izomi fit un signe à son chauffeur qui stoppa la voiture et il en descendit. Face aux tremblements de Kaori, il insista. Celle-ci tremblait certes de froid mais cela était surtout dû au contre coup de cette soirée.  

_Je vous en prie, acceptez lui dit Izomi sans même s'arrêter sur la présence de Ryo. C'est alors qu'il remarqua ses yeux rouges. Vous allez bien Kaori lui demanda alors celui-ci en posant sa main sur son bras. Il paraissait réellement inquiet au timbre de sa voix ce qui réchauffa quelque peu le coeur de Kaori. Il venait de voir les deux sillons de larmes sur ses joues.  

_Oui merci.  

_Vous êtes bouché, elle vous as dit non lui dit Ryo d'une voix rugueuse qui ne supportait plus de le voir tourner autour de sa belle.  

_Ryo, cria alors Kaori en colère. Tu viens de me gâcher la soirée ne me fais pas honte en plus. Désolée Izomi.  

_Ce n'est rien rassurez-vous.  

Ils se défièrent du regard et elle se tourna alors vers Izomi.  

_Je ne voudrais pas vous retarder.  

_Rassurez-vous ce n'est pas le cas.  

_J'accepte alors. Je dois reconnaître que je suis gelée.  

Elle s'adressa à lui en faisant comme-ci Ryo n'était pas présent. Elle voulait partir, elle avait besoin de s'éloigner de lui sans cela elle risquait de lui sauter au cou. Elle tentait de se contrôler mais tôt ou tard elle risquait de vraiment exploser. Rien que le fait de poser son regard sur lui la faisait bouillir de colère. Qui aurait pu penser cela un jour? Lui qui ne faisait que l'apaiser. Il suffisait qu'elle pose ses yeux sur lui pour que toutes ses craintes et ses doutes se volatilisent. Que ce temps étaient loin se mit-elle à penser.  

Ryo serra des poings face à sa réponse. Il lui attrapa le bras et la tourna vers lui. Certes, il comprenait qu'elle soit remontée contre lui mais pas de là à faire n'importe quoi. Pas à partir avec un homme dont elle ne savait rien si ce n'est son prénom et que vu sa voiture il devait être riche.  

_Tu ne comptes pas monter avec ce type, tu ne le connais même pas. C'est pas par ce qu'il t'a embrassée que tu te dois de lui accorder ta confiance.  

_C'est vrai je ne le connais pas, mais je ne te connais pas non plus et pourtant cela fait 6 ans que je vis avec toi.  

Cette réponse Ryo la reçut comme un coup de poignard. Cela lui fit mal. Comment pouvait-elle penser cela? Elle était la seule personne à le connaître réellement, à avoir aperçu ses faiblesses et son vrai visage. Elle était la seule à qui il se révélait réellement et elle , elle venait de lui dire qu'il était un parfait inconnu à ses yeux au même titre que ce type. Elle préférait rentrer avec lui plutôt qu'avec son partenaire.  

_Kaori ne fais pas ça, on en a pas fini.  

_Pour ce soir moi si. Mais si tu te dépêches avec un peu de chance je suis sûre que tu trouveras ta bimbo blonde décolorée au bar du restaurant et vous pourrez reprendre là où vous vous êtes arrêtés.  

Elle lui dit cela d'une voix calme, trop calme aux yeux de Ryo, son regard ne vacilla pas une seule seconde, elle le tient jusqu'au bout. Elle lui tourna alors le dos et se présenta devant la portière qu'Izomi lui tient. Elle monta dans la voiture et Izomi en referma la porte. Il s'apprêta à faire le tour de la limousine lorsque Ryo l'attrapa fermement par le bras et le projeta presque tout contre la limousine.  

_S'il lui arrive quoique ce soit, je te tuerai de mes propres mains.  

Ryo ne le vouvoya même pas, il le tutoya afin que celui-ci imprègne bien les paroles qui venaient d'être prononcées mais aussi et surtout pour lui montrer qu'il ne venait pas du même monde que lui. Izomi ne parut pas impressionné par les paroles de Ryo. Il se contenta de se dégager de son emprise puis monta à son tour dans la limousine qui s'éloigna sous le regard presque meurtrier de Ryo qui fixa la voiture jusqu'à ce que celle-ci ne disparaisse à l'angle d'une rue. Ryo se retourna alors pour faire marche arrière lorsqu'il aperçut le 4X4 de Mick. Celui-ci démarra et alla jusqu'à lui. Ryo ouvrit la porte et grimpa à l'intérieur.  

_Je le suis.  

_Non, ramène-moi au restaurant.  

Un grand silence régna dans la voiture. Miki avait bien envie de parler, de lui poser des questions mais un regard de son époux suffit à l'en dissuader. Le 4X4 se gara prés du restaurant et Ryo descendit. Il se rendit vers sa mini, passa sa main sous le pare choc arrière et en retira les clés. Il monta dans la voiture et sans un mot échangé avec ses amis démarra les laissant ainsi. 

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