Capitolo 4 :: Une vérité qui fait mal

Pubblicato: 03-01-08 - Ultimo aggiornamento: 17-08-09

Commenti: Bonjour. VOilà comme promis un autre châpitre. On avance d'un grand pas dans l'histoire. Ryo se trouve au pied du mur et kaori a décidé cette fois-ci de mettre cartes sur table afin que leur relation prenne une nouvelle direction ne supportant plus l'état actuel de leurs vies. J'espère qu'il vous plaira. Merci beaucoup pour vos reviews j'ai pris beaucoups de plaisir à les lire com d'habitude. Bon je vous dis bonne lecture et à bientôt. Bisous

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Dans la limousine, un silence pesant régna. Kaori sentait le regard d'Izomi sur elle et cela lui devenait de plus en plus pesant. Elle voyait bien qu'il voulait l'interroger, lui poser des questions sur le pourquoi de son état, mais le fait qu'elle ait collé son front tout contre la vitre et son regard porté au loin étaient pour elle une sorte de barrière entre lui et elle.  

_Est ce que ça va Kaori s'enquérit celui-ci?  

_Oui, merci lui répondit-elle en détournant son regard vers lui et en lui adressant un léger sourire.  

_Votre ami tout à l'heure..............  

_Je ne veux surtout pas vous paraître impolie vu tout ce que vous avez fait pour moi ce soir, mais je n'ai pas envie d'en parler.  

_Je comprends, rassurez-vous. Mais si vous voulez, sachez que je suis là.  

_Merci.  

_Où dois-je vous déposer?  

Elle n'avait aucune envie de rentrer à l'appartement, elle savait que Ryo l'y attendrait.  

_Déposez-moi sur le port, s'il vous plaît.  

_Mais Kaori.....Elle ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase.  

_S'il vous plait. Elle l'implorait presque. Elle était fatiguée de parler, de demander et d'implorer. Elle ne voulait que le silence.  

_Très bien. Je n'insiste pas.  

La limousine de se gara prés du port et Kaori resta immobile.  

_Kaori, nous sommes arrivés!  

_Merci.  

_Je peux vous attendre si vous le voulez.  

_Non merci, ça risque de prendre du temps. J'ai besoin d'être seule et de réfléchir.  

_Tenez ma carte, si vous avez envie de parler ou juste envie de boire un café.  

Elle la prit et la regarda longuement avant de la plonger dans la poche de son manteau. Il descendit de la voiture et alla lui ouvrir la porte. Elle descendit et le remercia.  

_Merci pour votre gentillesse et votre discrétion.  

_C'est moi qui vous remercie pour cette soirée vous l'avez illuminée.  

_En une danse.  

_Les meilleures choses Kaori ne sont pas forcement les plus longues en encore moins celles qui durent. Je peux vous laisser, vous êtes sûre.  

_Certaine lui répondit celle ci en hochant la tête.  

_Vous ne ferez pas de bêtises.  

_Rassurez-vous vous pouvez partir serein. Elle lui offrit un doux sourire afin de le rassurer.  

_Je ne suis pas rassuré Kaori, vous savoir là et seule par ce froid.  

_Je ne risque rien c'est mon quartier. Merci encore pour m'avoir dépo ...elle ne termina pas sa phrase, Izomi la coupa net.  

_Et arrachez aux griffes de l'ignoble ogre.  

_Si on veut.  

_La fuite n'est pas la solution, il vous faudra tôt ou tard lui faire face.  

_J'en ai conscience mais pas tout de suite.  

_Et bien je vous laisse. J'espère sincèrement et réellement vous revoir.  

Il lui tendit la main, mais que serra Kaori. Il la souleva alors et la porta à ses lèvres pour y déposer un tendre baiser qui la fit rougir à l'extrême. Heureusement qu'il faisait nuit.  

_Bonne nuit Kaori.  

_Bonne nuit Izomi parvient-elle à lui dire malgré le trouble qu'il venait d'éveiller en elle.  

Il était en tout point parfait, gentil, attentionné, attentif, prévenant et galant. Quelle femme ne succomberait pas à un tel homme se mit-elle à penser? Elle le regarda regagner sa voiture puis partir. Elle fit quelques pas dans le silence pesant de cette nuit où le seul maître était le vent, jusqu'à se retrouver tout contre la rambarde métallique où elle appuya ses mains. Le reflet de la lune avait pris possession de la mer. Elle ondulait légèrement comme si elle se laissait balancer par le chant du vent qui la faisait se propager lentement lui donnant l'impression qu'elle pouvait se mouvoir.  

Kaori était à présent seule, seule face à sa tristesse et aux douloureux souvenirs de cette soirée. Tout avait pourtant bien commencé, mais très vite les choses avaient déraillé. La phrase de Ryo ne cessait de tourner en boucle dans sa tête et elle lui fit plus mal que le baiser qu'il donna à cette fausse blonde décolorée. Oui, elle avait certes cru recevoir un coup de poignard en le voyant l'embrasser mais cette douleur lui avait fait moins mal que ses paroles qui l'avaient mise à terre. A force de paroles de ce genre au court de ces dernières années sa confiance en elle s'était fissurée, elle était prête à éclater à tout moment et là elle venait de se répandre sur le sol en 1000 morceaux.  

Face au constat de ses années perdue parce qu'à présent elle étaient réellement perdues, elle se mit à pleurer silencieusement et sa peine et sa solitude. Elle se retrouvait seule à présent, seule comme elle l'avait été en apprenant la mort de son frère. Elle qui avait été prête à mourir pour lui, à donner sa vie pour sauver la sienne venait soudainement de réaliser qu'au finale on est toujours seul quoi que l'on fasse. Il ne l'aimait pas comme elle elle l'aimait et il ne l'aimerait jamais ainsi. Elle ne vivait que pour lui, c'était grâce ou à cause de lui qu'elle n'avait pas sombré à la mort d'Hide, mais aujourd'hui à quoi allait-elle se raccrocher, qu'est ce qui allait la pousser à mettre un pied devant l'autre jour après jour. Des deux, elle se savait la moins forte, la moins robuste, c'est elle qui aurait le plus de mal à se remettre de ce qui venait de se passer.  

Elle avait tout accepté de lui, réprimandes, humiliations à répétition, insultes, indifférences, froideur, alcool, sexe et virées nocturnes tout en espérant qu'un jour il daigne poser le regard sur elle et ce soir il l'avait enfin fait, mais pas comme elle l'espérait. Ce soir, elle avait tout perdu, bien plus qu'un simple moment de complicité, c'était sa famille qui s'était jouée cette nuit, oui elle avait perdu sa famille, son meilleur ami, ses espoirs, ses rêves et l'homme qu'elle aimait plus que tout, plus que sa vie elle même. Elle avait tout perdu, il ne lui restait rien, rien, rien du tout juste ses larmes pour se rappeler qu'il fut un temps où......  

Il fut un temps où sa vie n'était que mensonges et fausseté.  

Il fut un temps où sa vie aurait pu prendre une autre direction.  

Il fut un temps où elle avait des rêves plein la tête.  

Il fut un temps où elle n'aurait pas abandonné aussi facilement mais elle était fatiguée de lutter pour avoir quoi au final des miettes.  

Elle s'en était pourtant contentée si longtemps, mais Izomi lui avait fait prendre conscience de la valeur de sa vie, de son importance en seulement une danse. Il avait su lui ré-insuffler l'espoir et lui redonner envie d'y croire, mais voilà une fois de plus il avait tout brisé. Comme s'il prenait plaisir à restreindre son champ d'action. Devait-elle se borner jusqu'à passer à côté de sa vie pour lui? Après tout elle devrait le remercier au moins à présent elle savait qu'elle devait compter sans lui, se construire non plutôt se reconstruire sans lui et sans ses influences, se reconstruire comme elle se voulait. Las de ses pensées, elle se laissa glisser en se tenant aux barreaux jusqu'à se retrouver complètement à terre et là elle pleura toute sa détresse. Il n'y avait personne pour la voir mise à part la lune et le vent, personne pour assister à sa vertigineuse chute, rien qu'elle. Elle sanglota jusqu'à ce que ses yeux vides de toutes larmes ne puissent plus en verser une seule. Ce fut le froid qui l'obligea à se relever.  

Ryo après avoir regagné sa voiture et quitté le restaurant ouvrit sa boite à gant et en sortit son petit moniteur afin de suivre Kaori. Il l'avait laissée seul avec cet homme, il n'était pas serein même s'il savait que celui-ci ne ferait rien à son ange. Il alluma le moniteur et une lumière rouge apparut, elle était immobile et elle était Kaori. Il lut les coordonnées et se rendit au lieu que celui-ci lui indiquait. Mick dans son 4x4 avait suivi Ryo. Il le connaissait suffisamment pour savoir que celui-ci n'allait pas en rester là.  

La mini entra donc sur le port. Il se mit à rouler lentement, il ne voulait surtout pas la manquer. C'est alors qu'il la vit appuyée tout contre la rambarde le regard porté au loin. Il gara la voiture, en descendit et se rendit droit sur le 4X4 de Mick. Il toqua à la vitre.  

_Attendez-moi ici. Il ne voulait en aucun cas être dérangé.  

Sans attendre de réponse de sa part, il se mit à rejoindre Kaori. Celle-ci tremblait de tout son corps. Perdue dans ses pensées, elle ne l'entendit même pas arriver. Il s'arrêta à sa hauteur, ôta son manteau et le lui posa sur les épaules. Ce n'est que le contact des mains de Ryo sur ses épaules qu'elle sortit de sa léthargie. Elle risqua un coup d'oeil sur sa droite et le vit.  

_Saeba lâcha-t-elle d'une voix exaspérée et terne.  

_Ne m'appelle pas comme ça. Il n'aima vraiment pas qu'elle l'appelle par son nom de famille. Seuls ses ennemis l'appelait ainsi et elle n'en était pas un. Pour elle il n'était que Ryo, l'homme et il ne voulait être rien d'autre.  

_Tu es encore plus collant que la glue. J'aurai cru que tu aurais profité de ta soirée.  

_Comment aurai-je pu ne sachant pas où tu étais? Te connaissant tu aurais pu te mettre dans le pétrin toute seule.  

_Pauvre petite Kaori bonne à rien. Comment m'as tu retrouvée? Laisse moi réfléchir, un émetteur. Où l'as tu caché celui là?  

_Dans ton sac.  

Elle ouvrit son sac en sortit ses clés et le balança à l'eau. Ce geste surprit Ryo mais il ne dit rien. Il lui tendit alors la main.  

_On rentre chez nous, tu es gelée.  

_Chez nous répéta Kaori d'un faible murmure. Je n'ai pas de chez moi. Je viens de réaliser que je n'ai pas de chez moi. Elle se tourna alors et planta son regard dans le sien tout en riant.  

_Ne dis pas n'importe quoi Kaori. Allez viens.  

Elle reprit alors sa place et regarda droit devant elle.  

_Qu'est ce que tu veux à la fin?  

_Restez seule mais on dirait que tu ne connais pas la signification de ce mot.  

_Ton nouvel ami t'a laissée seule ici. Il lui dit cela avec une pointe de reproche. Heureusement qu'il n'était plus là sans cela il n'aurait pu répondre de ses actes. La laisser seule en pleine nuit dans ce froid glacial et sur le port en plus, à quoi pensait ce type.  

_Tu aurais peut-être préféré que j'aille chez lui ou mieux que je le ramène à l'appartement. Là un silence s'installa entre eux. Bien sûr que non, il n'aurait pas voulu cela. Je lui ai demandé de me laisser ici, et lui, il m'a très bien comprise lorsque je lui ai dit que j'avais envie et besoin d'être seule.  

_C'est vrai que contrairement à lui je ne suis pas un homme du monde aux manières raffinées.  

_Je n'ai jamais dit cela mais puisque tu le dis alors je confirme, tu n'as aucune manière Ryo, du moins avec moi.  

_Tu vas m'en vouloir encore longtemps.  

_On dirait que tu n'as pas conscience de ce qui s'est joué ce soir.  

_Non, qu'est ce qui s'est passé dis-moi?  

_Pourquoi cela ne me surprend pas venant de ta part? Je suis las de tes excès.  

_Qu'est ce que cela veux dire? Qu'est ce que je dois comprendre? A cet instant il eut vraiment peur, peur d'avoir franchi la limite qui allait à tout jamais l'éloigner de lui.  

_Je n'en peux plus Ryo, ni plus ni moins. Il faut que les choses changent.  

_Sinon.  

_Je prendrais les mesures nécessaire pour qu'elles changent de mon côté.  

_Elles ne changeront que si tu pars et c'est peut-être mieux ainsi se dit-il plus à lui même que pour Kaori. Il venait de la revoir danser enserrée dans les bras de cet homme, elle lui avait paru rayonnante de joie. C'était cela qu'il lui fallait et pas le peu qu'il pouvait lui offrir.  

_Pourquoi faut-il toujours que tu en arrives à ce raisonnement? Tu veux donc tellement me voir partir?  

_Tu aurais la vie dont rêvent toutes les jeunes femmes de ton âge. Tu n'aurais plus à être sur tes gardes constamment, tu serais en sécurité.  

_C'est ce que tu te dis pour te donner bonne conscience.  

_Tu serais certainement plus heureuse qu'à cet instant.  

_Et à qui la faute.  

_Ne me mets pas tout sur le dos Kaori. Ce que tu attends de moi jamais je ne pourrais te l'offrir.  

_A moi non, mais à une autre, oui du moment qu'elle ne soit pas moi, n'est ce pas! Pas utile de répondre, j'en ai eu la preuve ce soir au bar.  

_Qu'est ce que tu veux à la fin, qu'est ce que tu attends de moi?  

_Un peu de chaleur, du réconfort, le respect qui m'est du. De la gentillesse, de l'attention. Rien d'autre que de la chaleur humaine Ryo.  

_Je ne suis pas ce genre d'homme et tu le sais. Je n'ai pas été élevé pour être comme cela. Moi je vis au jour le jour, profitant de chaque instant, ne me souciant pas des autres.  

_Pour ça j'avais remarqué.  

_J'ai une vie qui me plaît.  

_A qui veux-tu faire croire cela à moi où bien tentes-tu de t'en persuader? Etre constamment sur le qui-vive, ne dormir que d'un oeil, avoir pour meilleur ami un python 357 magnum, faire le virée des bars soirs après soirs, courir les filles les unes après les autres, avoir une porcherie pour appartement, mettre des vêtements sales de la veille. Ca a pu te convenir un certain temps mais aujourd'hui tu n'es plus celui que tu étais hier, tu as conscience que ce n'est pas cela la vie. Elle pourrait tellement être différente si tu donnais un peu plus.  

_Pour recevoir quoi en échange, l'illusion d'être un homme comme tous les autres?  

_Donner en soi est déjà une grande récompense Ryo, avoir la satisfaction de se sentir bien à l'intérieur, donner pour le plaisir de donner tout simplement sans faux semblants. Et puis au risque de briser tes grandes illusions, tu es et restes un homme ordinaire Ryo comme tous les hommes de cette planète, à la différence que toi tu as des aptitudes hors du commun je te l'accorde, mais tu n'es pas unique dans ce cas, il suffit de voir Mick ou encore Falcon. Tu donnes tellement peu, des miettes et j'ai su m'en contenter jusqu'à ce soir, alors que tu as tellement à donner tu n'en as juste pas conscience. Il aura fallu que je me vois belle à travers le regard d'un autre pour comprendre que rien allait. Oui, il aura fallu que les yeux d'un autre brille de cette lueur si particulière pour que je ressente ce frisson qu'est la vie me parcourir. J'aurai tellement aimé me voir ainsi à travers tes yeux mais jamais tu ne m'as accordée cette importance, jamais tu ne m'as vue avec d'autres yeux que celui du nettoyeur implacable et distant.  

Un silence suivit les mots de Kaori. Les paroles de son ange l'avaient quelques peu déstabilisé. Pourquoi voyait-elle de l'espoir où lui ne voyait que la fatalité, pourquoi voulait-elle à ce point le sauver lui qui n'était que noirceur, et violence, indifférence et solitude, haine et mort? Il n'avait rien à offrir en tout cas pas à une femme comme elle, pas à un coeur et une âme si pure. Il ne pourrait que la salir de ses mains tâchées de sang, il ne pourrait que la tirer chaque jour un peu plus vers les ténèbres, alors qu'elle n'était que lumière et elle devait le rester.  

_Pourquoi t'accroches-tu encore ainsi après 6 ans. En 6 ans rien à changer alors pourquoi?  

_L'espoir Ryo, mais c'est vrai que tu ne sais pas ce que c'est que l'espoir. Pour toi il n'y a que la force qui prime. Pourquoi je m'accroche, tu veux vraiment le savoir?  

Le regard qu'il lui adressa lui fit comprendre que oui.  

_Par ce que je ne peux pas vivre sans toi, je ne vois pas ma vie sans toi et cela malgré toutes les humiliations que tu m'as fait subir, tes insultes, tes remontrances, ton indifférence, tes négligences, et tes silences... Besoin de toi au point de ne me satisfaire que de ta présence, tu vois à quel point j'en suis devenue pathétique, moi qui était pleine de rêve. J'ai fait abstraction d'une partie de ma vie pour toi.  

_Je ne t'ai rien demandé Kaori.  

_Je le sais, mais l'espoir m'y a conduit acceptant tout de toi, le professionnel implacable, le chasseur redoutable, le pervers invétéré, l'ivrogne constant, le sempiternel menteur, le fieffé luron. J'ai pourtant tout fait pour que tu t'intéresses un temps soit peu à moi, que tu me regardes mais surtout que tu me vois et tout ce que j'ai fait a été sans succès. Comme il est humiliant pour moi de voir que d'un regard n'importe quelle femme peut te détourner de moi par un simple battement de cils.  

_Kaori, nous ne sommes pas un couple, je m'intéresse à qui je veux.  

_C'est la que tu as tord. On est un couple depuis 6 ans Ryo. On prend nos vaccances ensemble, on dîne tous les soirs ensemble, on passe le plus clair de notre temps ensemble. Tu sais ce que j'aime et ce que je déteste et c'est pareil pour moi. La seule chose que l'on ne partage pas c'est l'intimité de notre chambre. Elle ne rougit pas un seul instant en lui disant cela. Elle avait décidé de lui ouvrir son coeur, et ils étaient allés trop loin pour qu'elle laisse sa timidité l'empêcher d'aller jusqu'au bout. Réfléchis à ça, c'est bien notre vie depuis 6 ans et tu verras qu'on a tout d'un couple. Pourquoi tes ennemis s'en prennent -t-ils tous à moi? Par ce qu'ils savent qu'on est certes partenaires mais surtout par ce qu'ils savent que je te suis importante tout comme tu m'es important. Et cette limite que tu t'es obligé à ne pas franchir pour me protéger ne sert à rien. Dis -moi Ryo, jusqu'où es-tu prêt à aller pour protéger les personnes que tu aimes?  

_Jusqu'au bout, je ne connais aucune limite.  

_Jusqu'à ma propre destruction alors s'exclama celle-ci sans le quitter des yeux. Elle voulait qu'il ressente la sincérite de ses paroles  

_Je ne te ferai jamais de mal Kaori.  

_C'est pourtant ce que tu fais depuis 6 ans. Chaque jour qui passe tu me tues un peu plus par ton comportement, tes absences, tes silences, ton indifférence. Peut-être n'en as tu pas conscience mais c'est ainsi. Aujourd'hui je suis à la limite de l'agonie Ryo et tu as les armes en mains pour faire changer les choses. Toi seul en est capable.  

_Pour avoir ta mort sur la conscience. Non merci. Je préfère te savoir loin de moi et en vie plutôt qu'avec moi et morte. Ne comprends tu pas que nous n'avons pas d'avenir ensemble, tu n'as aucun avenir avec moi.  

_Et toi ne comprends-tu pas que mon avenir est avec toi peu importe ce que tu diras. Tu ne fais que nous rendre malheureux tous les deux Ryo alors qu'il serait si simple d'être heureux. Accepte la réalité des faits et de notre vie, accepte que cette vie je l'ai choisie personne ne me la imposé, tu ne me l'as pas imposée et alors seulement ce mal qui nous ronge l'un l'autre depuis 6 ans nous libérera. Tu peux faire tout ce que tu veux pour que je te vois comme tu veux te montrer à mes yeux comme un homme froid, sans coeur qui se joue des femmes et de leurs sentiments, tu ne parviendras pas à me faire changer la vision que j'ai de toi car même si tout ce que j'ai dis plutôt est vrai, je sais quel homme tu es et tu peux t'en défendre, t'en cacher je sais qui tu es réellement et tu pourras faire tout ce que tu veux, te conduire encore plus mal, être encore plus ignoble et humiliant avec moi ça ne changera rien.  

_D'une façon ou d'une autre Kaori tu mourras en restant avec moi. J'ai fais une promesse à ton frère, celle de prendre soin de toi. Il t'a confiée à moi, alors il est hors de question, je dis bien hors de question que je te laisse encore plus entrer dans mon monde.  

_Tu es là pour me protéger Ryo, avec toi il ne m'arrivera rien. Et ton monde j'y suis entrée à la mort de mon frère. Sa voix s'était faite plus douce.  

_Tu as une telle confiance en moi alors que je ne suis qu'un tueur.  

_Tu ne l'es plus, tu l'as été dans le passé, mais plus aujourd'hui.  

_Je suis né tueur Kaori et je mourrai tueur, rien n'y changera même pas toi. La vie que tu vois pour nous deux Kaori n'est qu'un rêve, rêve qui m'est inaccessible de part ce que j'ai fait et de part qui je suis. Tu vois en moi un homme qui n'existe pas, tu m'idéalises alors que je ne suis qu'un vulgaire assassin.  

_Je t'interdis de dire cela. Quand cesseras-tu de t'auto-flageller, tu as toi aussi droit à ta part de bonheur? La rédemption Ryo. Paronne-toi enfin tout le mal que tu as pu faire, autorise toi à vivre réellement et à être réellement heureux, les vrais bonheurs de la vie pas ceux qui ne sont qu'éphémères et qui ne durent que le temps d'une nuit dans des bras chaque fois différents.  

_Je ne suis pas un justicier, un défenseur des causes perdues, je ne suis pas un homme bon Kaori, et le fait que je sois si parfait à tes yeux ne fait que me renvoyer chaque jour un peu plus mes crimes à la figure. Quant comprendras-tu que nous n'avons rien à faire ensemble? Nous sommes le jour et la nuit, le blanc et le noir, la vie et la mort. Nous n'avons rien en commun, nous sommes si différents, l'opposés de l'autre. Sans ton frère jamais je ne me serais arrêté sur une femme comme toi, soyons réaliste, nous n'avons rien à faire ensemble. Le noir et le blanc Kaori cela résume très bien ce que l'on est.  

_Mais il faut bien un équilibre dans tout cela, nous pourrions être le gris, l'un ne va pas sans l'autre.  

_Tu ne comprends pas qu'avec toi j'ai les ailes coupées, tu me coupes les ailes Kaori.  

A ces paroles Kaori recula d'un pas. Alors elle l'empêchait de vivre, elle était réellement un poids pour lui.  

_J'ai besoin de ma liberté pour me sentir vivre, de courir les jupons, d'être violent et même odieux. J'ai besoin de cette liberté quasi bestiale qui fait de moi ce que je suis alors que tu voudrais que je sois un autre, que j'entre dans les cases que tu as formaté à mon intention.  

_Je n'ai jamais voulu te changer Ryo au contraire, C'est de l'homme que tu es, celui que j'ai à cet instant sous les yeux que mon coeur est tombé amoureux. Ca y est je l'ai dit, je t'aime . C'est pour cela que je m'accroche aussi fortement à toi.Tu es satisfait de ma réponse, bien sur que non vu que tout ce que tu m'as dit tend à l'opposé et ton regard à cet instant.  

_Je suis désolé Kaori. Rester avec moi signifie mourir et cela je le refuse.  

_Et si moi je l'accepte. Je préfère réellement vivre une année complète avec toi dans tes bras et mourir plutôt que 10 ans loin de toi.  

_Je ne te laisse pas le choix Kaori.  

_Je suis donc réellement un poids pour toi.  

_Le plus lourd que j'ai jamais eu à porter, et je ne veux pas que tu sois en plus ma croix.  

Là, il savait qu'il venait de lui porter le coup de grâce, qu'après cela elle abandonnerait complètement la lutte.  

_ Pour le meilleur des professionnels tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez. L'endroit où je suis le plus en sécurité c'est avec toi, au prés de toi. Sans toi je suis une cible bien plus vulnérable. En faite ce que tu ne veux pas voir c'est ma mort, ni plus ni moins. Car tu le sais mieux que personne, dés que je m'éloignerai de toi, ils vont tous me tomber dessus et tu sais mieux que personne que je n'aurai aucune chance face à eux. Même s'ils ne me retrouvent pas tout de suite, dans 2 ou 5 ans fatalement ils me retrouveront et tu sais pourquoi uniquement à cause de toi pour te défier. Il fallait penser à tout cela au tout début Ryo, à la mort de mon frère. Tu es incapable d'assumer tes choix. Tu ne veux pas que je meurs, ni me voir mourir mais tu n'as aucun pouvoir la dessus, mais si je meurs loin de toi alors ça va en gros c'est ça. Je peux mourir d'une balle perdue, c'est vrai, ou bien en tentant de te protéger faisant de mon corps un bouclier, tous deux savons que j'en suis plus que capable. C'est vrai que j'ai de chance de mourir à cause du milieu mais je peux aussi bien mourir noyer dans mon bain ou à la mer. Je peux mourir en tombant dans des escaliers, mourir renverser par une voiture, mourir dans ma cuisine d'une explosion suite à une fuite de gaz, mourir dans un incendie, mourir d'une grave maladie.  

C'en était trop pour Ryo qui ne supportait plus de l'entendre lui énumérer toutes les façons dont elle pouvait mourir, comme ci l'entendre les lui dire allait faire avancer l'échéance. Il se jeta alors brusquement sur elle et la saisit par les épaules pour la secouer violemment.  

_Ca suffit, assez lui cria celui-ci à bout. Ne vois-tu pas que tout ce que je veux c'est que tu vives. Je n'ai besoin de personne pour vivre et ta vie sera bien meilleure loin de moi qu'à mes côtés. Je ne t'aime pas suffisamment Kaori, en tout cas pas assez pour ne pas pouvoir vivre sans toi. Crois-tu que cela me fasse plaisir de t'entendre me dire que tu peux mourir de telle où telle façon. Ma décison est prise, tu vas partir et le plus loin possible de moi. Ma décision est irrévocable Kaori, je ne te laisse pas le choix.  

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Plus loin dans le 4X4, tous avaient les yeux rivés sur notre couple. Le visage fermé de Ryo ainsi que son attitude laissèrent penser aux passagers du véhicule que tout cela n'était pas bon pour Kaori. N'y tenant plus Mick descendit du véhicule tout comme Kazue et Miki.  

_Qu'est ce que vous croyez qu'ils se disent? demanda Kazue en se tournant vers Mick.  

_Ils crèvent l'abcès.  

_Et c'est bien demanda innocemment Kazue.  

_Ca dépend pour qui lui répondit alors Miki qui de part le visage de Ryo savait que ce qui se passait sous leur yeux n'était pas bon pour Kaori et lorsqu'elle vit Ryo la secouer brusquement, elle sut que la fin d'une époque venait de se produire. Elle vit lors Ryo tourner le dos à Kaori et s'éloigner d'elle lentement sans se retourner.  

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Il savait qu'elle avait raison mais il avait pris sa décision, il l'éloignerait d'elle. Cette soirée lui avait fait réalisé qu'elle n'avait aucun avenir de femme avec lui.  

Ryo la relâcha alors et fit un pas en arrière réalisant la violence avec laquelle il l'avait saisie. Elle lui avait fait perdre le contrôle de la situation et de lui même en parant chacune de ses répliques. Elle était la seule femme capable de le faire sortir ainsi de ses gonds. Il l'enveloppa alors d'un regard sans expression puis lui tourna le dos et commença à s'éloigner d'elle. Kaori le fixa alors, elle savait que s'il partait, si elle le laissait partir elle avait perdu, et cette perte serait irrémédiable. Elle devait agir et vite, avant qu'il ne se soit trop éloigné, elle se devait d'agir et vite, une ultime action. Elle n'avait pas le choix.  

_On est pas si différent que ça l'un de l'autre Ryo finalement.  

Ryo l'entendit parfaitement mais il ne se retourna pas, il continua d'avancer droit devant lui malgré les sanglots de sa voix.  

_Tout comme toi je suis prête à aller jusqu'au bout pour les personnes que j'aime, tout comme toi je n'ai aucune limite. Tu ne me laisses pas le choix Ryo, mais je ne t'en veux pas.  

La dernière partie de sa phrase, Kaori l'avait dite avec une certaine sérénité. Elle était comme libérée, libérée car elle avait tout tenté pour lui faire entendre raison, elle s'était ouverte à lui, elle avait mis son coeur à nu, elle n'avait rien à regretter. Oui elle avait tout tenté, non elle allait tout tenté, rien n'était encore fini, tant qu'elle aurait encore un souffle de vie en elle, elle tenterait quelque chose. Elle avait raison et Ryo le savait, cela Kaori l'avait trés bien compris. C'était là sa dernière chance, l'ultime tentative pour le ramener à elle, si celle-ci échouait alors rien n'y ferait. Elle lui tourna alors de dos et agrippa ses mains à la rambarde d'acier. Ryo avait clairement perçu ce qu'elle lui avait dit mais il n'avait pas arrêté de marcher, s'éloignant à chaque pas un peu plus d'elle. Il avançait droit devant lui, le regard fixé sur sa mini. 

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