Capitolo 7 :: A coeurs ouverts

Pubblicato: 24-03-08 - Ultimo aggiornamento: 17-08-09

Commenti: Salut. Voilà la suite. J'espère qu'elle vou plaira, j'ai apporté quelques retouches en esperant sincèrement que cela vous plaîra. Sheena au départ il n'y avait que 5 chapitres mais j'ai complètement réécrit la fin suite à petite idée coquine qui m'est passée par la tête donc j'ai changé toute la fin. Donc au total 8 châpitres voir un 9 ème si j'ai le courage je verrai. Je suis super contente que le châpitre précédent vous ait plu. Je ne pensais pas qu'il parviendrait à vous émouvoir de la sorte. C'est vrai que faire partir Kaori sans qu'elle se soit expliquée avec Ryo était pas juste pour eux deux voire lâche de sa part alors voilà. J'espère avec ce châpitre faire des heureuses. Je vous jure qu'est ce qui faut pas faire pour satisfaire ses plus fidèles lectrices. LOL. Merci pour vos encouragements et vos commentaires. Donc j'espère qu'aprés ce châpitre le compteur des massues sera remis à ZERO. Bon j'arrête de vous saouler et vous dis bonne lecture. Merci à toutes pour vos reviews. Bisous

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Lorsque Ryo regagna son appartement, il devait être 23H00. En pénétrant dans le salon il ne ressentit pas l'aura de sa partenaire. Saeko était avec lui. Elle l'avait raccompagné et était montée avec lui pour l'excuser auprès de Kaori de son retard. Le silence dans lequel l'appartement baignait ne rassura pas du tout notre nettoyeur. Il avait cru qu'elle l'attendrait assise bien sagement sur le canapé recroquevillée sur elle même massue en mains, mais il en était rien. Le silence le plus total régnait ici, il n'y avait que vide et absence, alors il monta les marches 4 à 4 et se précipita dans la chambre de Kaori qui était vide. Seul son pull sur le lit prouvait qu'elle était bien rentrée. C'est alors qu'une idée lui traversa l'esprit. Il n'osa pas tourner la tête en direction de son chevet mais il s'y résolut. Celui-ci était vide de ces biens les plus précieux. Il ne pouvait que constater la réalité des faits, elle était partie, las de l'attendre, las d'être constamment seule. Il se laissa alors tomber sur le lit. Saeko se permit de monter à l'étage mais elle s'arrêta sur le seuil de la porte de la chambre de Kaori. En voyant Ryo ainsi abattu et résigné elle ne mit pas longtemps à comprendre. Kaori était partie, elle l'avait quitté.  

_Je suis désolée Ryo lui dit-elle d'une voix sincère. C'est de ma faute.  

_Tu n'y es pour rien, je suis le seul responsable. J'aurais du m'y attendre .Laisse-moi seul à présent.  

Face au ton dur de sa voix elle s'exécuta. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il avait besoin de solitude, mais surtout iL ne voulait pas qu'il la voit ainsi. Qu'aurait-elle d'ailleurs pu faire pour atténuer sa peine, rien? Elle referma la porte derrière elle et quitta l'appartement le coeur lourd. Ryo lui s'allongea sur le lit et fixa le plafond. Son regard s'était voilé de tristesse. Il avait mal, elle était partie, et il n'avait rien fait pour la retenir. Si seulement il lui avait parlé à l'hôpital, si seulement il avait désamorcé la situation dans laquelle ils se trouvaient lui apportant du réconfort et un peu de chaleur humain, lui rendant l'espoir qu'il lui avait violemment arraché, mais non, il s'était muré dans son mutisme tout comme elle par fierté, pensant que la vie allait reprendre son court, mais comment aurait-elle pu après cet acte désespéré qui avait été le sien? Pourquoi n'avait-il pas fait le premier pas dépassant son mal être, pourquoi n'avait-il pas instauré le dialogue? Et bien simplement par ce qu'il avait cru que comme à chaque fois les choses reprendraient d'elle même leur place. Mais ils étaient allés trop loin pour cela, ils s'étaient dit trop de choses. Il prit le téléphone pour appeler Miki et Mick afin de savoir si Kaori était chez eux, mais la réponse fut négative. Lorsqu'il apprit à Mick qu'elle l'avait quitté, un long silence pesant s'était installé entre eux. Mick eut la même réaction que Miki, à croire que tous savaient, tous avaient compris qu'elle allait le quitter, tous sauf lui.  

Non, il ne pouvait pas la laisser partir ainsi, pas sans lui avoir parlé, pas sans lui avoir ouvert son coeur et avoir été sincère avec elle, pas sans lui demander pardon. Il prit sa veste et partit à sa recherche faisant tous les hôtels de la ville, même les plus sordides mais rien. Il alla voir tous ses indics pour savoir si l'un d'eux ne l'avaient pas vue mais rien. C'était comme si elle s'était volatilisée. Il rentra bredouille chez lui et s'affala sur le canapé après avoir jeté violemment sa veste au sol dans un geste plein de frustration puis il prit la bouteille de Scotch. Il se mit à boire au goulot.  

_Pardon Kaori, laissa-il échapper dans un faible murmure en se laissant tomber sur le canapé résigné.  

Il était en colère contre Kaori pour avoir fui de la sorte, pour ne pas avoir eut le courage de ses actes et de ses paroles, pour ne pas assumer ses choix, mais surtout il était en colère contre lui pour n'avoir rien vu venir, et surtout pour ne pas avoir réagi avant. De rage, il se leva et cassa tout ce qui lui passa par la main. La bouteille de scotch alla s'écraser tout contre le mur, il se leva et retourna la table basse en verre qui se brisa en mille morceaux. Tout y passa, coussins, chaises, tables, vaisselle, tout, rien ne fut épargné. Un fois sa rage et sa colère passées, il se laissa tomber sur le sol complètement anéanti avant de s'y allonger de toute sa masse pour crier à plein poumons tout son mal être et sa douleur de son absence et du manque que son absence lui infligeait. Il resta ainsi prostré sur le sol froid de longues minutes avant de prendre une profonde respiration et de se relever précipitamment. Il se rua sur le téléphone. Il devait en avoir le coeur net. Il devait savoir si elle l'avait définitivement quitté. Il appela l'aéroport afin d'obtenir les renseignements sur les vols pour les états unis. Kaori ne figurait pas sur la liste des passagers, ce qui signifiait qu'elle était encore au Japon. On était à la veille du 30 au soir, et il ne savait pas où elle était. Il n'allait pas tenir sa promesse. Il lui avait pourtant promis de passer le nouvel an avec elle même s'il avait prétexté d'autres projets, ce qui avait été faux. Il voulait vraiment passer cette soirée en sa compagnie et rien qu'avec elle. Si seulement il avait été moins idiot, si seulement il avait été plus franc et plus sincère avec elle, si seulement il lui avait fait part de ses incertitudes, de ses doutes, de ses peurs, peut-être que, oui peut-être que......mais avec des si on pouvait refaire le monde.  

Cela ne servait plus à rien à présent, elle était partie malgré le froid et le vent glacial de cette fin de soirée de décembre. Il avait mal, mal de se trouver seul, mal comme jamais il n'avait eu mal. Et ce silence, il ne le supportait plus, il avait besoin d'entendre son rire, ses cris, d'entendre tout simplement sa voix qui réchauffait à elle seule ses quatre murs qu'il avait enfin pu appeler maison. Elle lui était devenue vitale. Il avait réellement peur de ce que la vie allait lui réservait à présent, car il savait ce qu'elle lui avait réservé dans le passé et cela l'effrayait. Il ne voulait plus replonger dans ce que sa vie avait été avant Kaori et il en prenait dangereusement la direction. Oui, il allait de nouveau retrouver cette vie et cette attitude que Kaori à son contact avait réussi à effacer.  

Cette nuit là, il ne ferma pas l'oeil de la soirée, trop absorbé par ses pensées et à analyser sa vie et ses choix en tentant de refaire sa vie, mais c'était bel et bien trop tard. On ne peut pas revenir en arrière ce constat le foudroya. Il devait réparer ce qu'il avait fait, pas pour lui mais pour elle. Il avait réellement peur pour elle et pour lui aussi le nier aurait été se mentir et cela faisait plus de 6 ans qu'il se mentait et lui mentait à elle ainsi qu'à son entourage. Il ne devait pas la laisser sur cette impression de fardeau, d'inefficacité, et de solitude.  

Kaori avait d'abord erré dans les rues, elle n'avait pas voulu ennuyer ses amis avec ses histoires et encore moins subir un interrogatoire. Elle savait qu'elle n'y échapperait pas, elle leur devait des explications quant à son geste. Elle erra donc dans les rues de longues heures. Elle avait pensé prendre une chambre dans un hôtel mais elle ne le fit pas, connaissant Ryo elle savait que c'est le premier endroit où il la chercherait après avoir téléphoné à leurs amis. Elle avait alors marché encore et encore jusqu'à ce que le froid ne la décide à prendre les choses en mains? Elle avait les clés de l'appartement d'Eriko. Elle savait qu'elle ne lui en voudrait pas si elle l'occupait pour deux ou trois jours le temps d'y voir plus clair et de décider de son avenir. Elle s'y rendit alors et referma la porte derrière après avoir lâcher son sac à terre. Elle le connaissait bien cet appartement pour y être venue plusieurs fois. Sans allumer la lumière elle se rendit dans la chambre d'Eriko, elle ôta son manteau et plongea tout habillée sous les couvertures. Elle s'endormit aussitôt. Elle avait dormi une bonne partie de la journée et pourtant elle n'éprouva aucune difficulté à trouver le sommeil au contraire, à présent elle se sentait apaisée car elle avait décidé d'agir et de ne plus subir. Depuis qu'elle était sortie du coma, elle ne faisait qu'y penser. Ryo ne voulait pas d'elle et bien soit, elle allait à présent vivre pour elle et le quitter faisait parti de ce nouveau départ. Un nouveau départ pensa-t-elle, un nouveau départ sans Ryo.  

Elle se réveilla le lendemain matin, prit une bonne douche et se prépara un copieux petit déjeuner. Elle qui n'avait plus eu d'appétit depuis son réveil à l'hôpital apprécia grandement ce petit déjeuner. Elle appela l'aéroport pour se réserver une place sur le premier vol pour les états unis. Elle y avait réfléchi à l'hôpital, elle ne pouvait rester au Japon prés de lui. Si elle désirait se reconstruire cela devait impérativement se faire loin d'ici et surtout loin de lui, elle ne voulait plus, ne devait plus le voir et ainsi elle était certaine de pouvoir tenir.  

En cette journée du 31 décembre, elle voyait enfin sa vie prendre un tournant décisif. Elle s'habilla puis alla faire des courses. Elle n'avait rien pris avec elle et il lui fallait un nécessaire de toilette et des vêtements de rechange. Elle achèterait le reste une fois arrivée à New York. Une fois ses achats terminés, elle rentra et rangea le tout dans ses affaires, et posa son sac prés de la porte d'entrée avec son billet d'avion dessus.  

Voilà à présent elle était prête et rien ne pourrait l'arrêter. Elle avait eu tellement de choses à faire qu'elle n'avait pas vu la journée passée. Elle réalisa que c'était le 31, demain serait un nouveau jour pour une nouvelle année et une nouvelle vie qui allait s'ouvrir à elle. C'est alors qu'elle se rappela que la tour de Tokyo devait être illuminée ce soir. Elle se souvient alors qu'elle avait demandé à Ryo de l'y accompagner. Elle n'avait pas pensé à lui de la journée et là face à son souvenir son regard se voila de tristesse. Que pouvait-il bien faire à cette heure ci? La tournée des bars se dit-elle.Il n'avait peut-être même pas remarqué son absence, où s'il l'avait remarquée peut-être était-il soulagé?  

_Ne plus penser à lui se rabroua celle-ci en secouant sa tête de droite à gauche comme pour le sortir de ses pensées. Se concentrer sur le présent sur mon présent et à ma nouvelle vie sans lui.  

_Je vais aller voir les illuminations.  

Elle prit son manteau et se couvrit chaudement puis quitta l'appartement pour la grande tour de Tokyo. Elle aurait voulu partager ce moment avec quelqu'un, mais elle était seule cela ne devait pas l'empêcher de faire ce dont-elle avait envie. Après tout, elle était seule depuis la mort de son frère. Elle plongea les mains dans les poches de son manteau et sentit ses doigts caresser quelque chose. Elle se saisit de cet objet et le sortit de sa poche. Il s'agissait de la carte d'Izomi.  

_Et si je l'appelais. Non, je pars demain, je ne le reverrai plus jamais après. Elle remit la carte dans sa poche et poursuivit sa marche.  

Elle s'arrêta à un centaine de mettre de la tour, elle ne voulait pas se mêler à la foule. Elle trouva un petit pont désert et s'adossa à la rambarde les mains serrées tout contre la barre d'acier. Il faisait vraiment froid. Elle aurait aimé voir la neige tomber mais elle n'était pas en prévision. Il y avait vraiment foule comme si toute la ville s'était donnée rendez-vous ici. Il y avait des gens de tous âges, des personnes âgées, des couples, avec leurs enfants, d'autres sans, des célibataires, oui il y avait de tout et les voix qui s'élevaient sur la place ainsi que les rires la firent sourirent. C'était la preuve que la vie continuait malgré les méandres de son coeur. Elle regarda alors sa montre, il était 23H45. Dans 15 minutes la tour allait être illuminée de milliers de lumières. Elle avait hâte d'arriver au compta-rebours. Le vent caressa alors son visage. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par cet environnement plein de vie, elle se sentait bien à cet instant. C'était bizarre, elle qui avait cru ne pas pouvoir se remettre de cette dispute avec Ryo et de cette séparation se sentait étrangement bien, comme libérée même après l'acte stupide qui avait été le sien. Aujourd'hui plus que jamais, elle savait qu'elle devait vivre, elle devait vivre pour elle et pour son frère. Elle se surprit même à sourire. Non loin d'elle, un homme la regarda longuement. Il arrêta son regard sur son beau visage dont les yeux fermés ne faisaient qu'accentuer la délicatesse de ses traits. Il décida de se rapprocher d'elle et s'arrêta à moins de 2 mètres d'elle.  

_Bonsoir Kaori lui dit alors une voix qui provenait de derrière elle.  

Au son de cette voix les battements de son coeur s'accélérèrent. Elle l'avait parfaitement reconnue, rêvait-elle, ou était ce la réalité? Sa conscience lui jouait-elle un tour? Si tu veux le savoir il va falloir te retourner lui dit alors une petite voix dans sa tête. Alors sans ôter ses mains de la rambarde, elle ouvrit les yeux et se tourna lentement vers l'arrière afin de confirmer son intuition. Et non,elle ne rêvait pas et sa conscience ne lui jouait pas de tour. Il était bel et bien là face à elle.  

_Bonsoir Ryo lâcha -telle d'une petite voix surprise de le voir là tout à côté d'elle . Elle s'apprêta à partir lorsqu'il posa sa main sur son bras. Elle lui tournait le dos.  

_Ne pars pas, la supplia-t-il! A son contact elle ne put s'empêcher de frémir ce qui n'échappa pas à Ryo.  

Elle baissa alors son regard et reprit sa place initiale, se détournant de lui tout simplement comme elle avait décidé de se détourner de leur vie. Il fit trois pas et se mit à côté d'elle sur sa droite, il la frôlait presque. Il posa son regard sur son profil qui ne laissa rien transparaître et la fixa de longues secondes dans le plus grand silence.  

_Tu comptais partir sans dire au revoir?  

_Tout a été dit Ryo, il n'y a rien à ajouter. Chacun connaît le point de vue de l'autre. Ressasser tout cela ne servirait à rien.  

_Kaori ,j'ai beaucoup réfléchi et....  

Elle le stoppa net dans son élan. Elle ne voulait pas en entendre plus. Elle avait pris une décision, celle de partir et elle ne voulait surtout pas qu'il entrave ses choix.  

_Ryo, je ne veux rien savoir? Aujourd'hui ce n'est plus important, oui cela n'a plus aucune importance. Tu avais raison sur toute la ligne comme d'habitude, je dois bien le reconnaître.  

_Non, j'avais tord Kaori, tout ce que je t'ai dit, tout n'était qu'un moyen pour t'éloigner de moi et de mon monde.  

_Félicitation tu y es parvenu. Je n'ai rien à faire avec toi. On est trop différents, tu l'as dit toi même, le jour et la nuit, le noir et le blanc, la vie et la mort. J'ai réalisé qu'on avait rien à faire ensemble, nos aspirations sont si différentes. Il m'aura fallu un séjour dans le coma pour que j'ouvre enfin les yeux. Mieux vaut tard que jamais comme on dit, dit-elle en esquissant un petit sourire plein d'ironie.  

_Pardonne-moi Kaori.  

_De quoi? fit-elle surprise en se tournant légèrement vers lui pour lui faire presque face. Le grand Saeba demandait pardon. Si elle ne l'avait pas entendu de ses propres oreilles elle ne l'aurait pas cru. Lui qui acceptait si difficilement de reconnaître ses tords s'ouvrit à elle avec une telle simplicité que cela la laissa perplexe.  

_De t'avoir traitée et parlé comme je l'ai fait. De t'avoir dit ce que je t'ai dit.  

_Tu n'as pas à t'excuser, c'était la plus pure des vérités. Je t'en remercie même. Elle reprit sa place et porta de nouveau son regard vers la tour. On est différents de ce qu'on était le 24 au soir Ryo. Pour preuve tu t'excuses. Le fait de vivre l'un avec l'autre nous a changé, et pas dans le meilleur des sens pour moi. Pour preuve ce que j'ai fais. Je ne me reconnais pas dans ce comportement. Il y a 6 ans jamais je n'aurais commis un tel acte. Je ne cherche pas à me dédouaner ou à t'en reporter la faute Ryo, loin de là. Ce que je veux dire c'est que je n'aime pas celle que je suis devenue, celle que cette vie à fait de moi. J'étais pleine d'aspiration à 20 ans Ryo, pleine de rêve, de joie de vivre, d'entrain alors qu'aujourd'hui je passe plus de temps à pleurer qu'à rire.  

_C'est de ma faute.  

_Seulement en partie, je suis aussi responsable que toi pour m'être laissée enliser dans cette vie, pour ne pas avoir réagi avant. Je n'aurais pas dû m'accrocher autant. C'était égoïste de ma part.  

Là, un long silence suivit. Kaori regardait droit devant elle, alors que Ryo ne pouvait ôter son regard de son doux visage. Qu'est ce qu'elle disait qu'elle n'aurait pas dû s'accrocher à lui, au contraire, si elle ne l'avait pas fait, il serait certainement mort à l'heure actuelle?  

_C'est la mort de mon frère qui nous a plongé dans les bras l'un de l'autre. La peur de se retrouver seuls nous a fait nous accrocher plus que nous n'aurions dû. J'y ai réfléchi rudement à l'hôpital. Je n'ai jamais été seule, et à sa mort j'étais terrifiée rien qu'à l'idée d'y penser, alors je me suis accrochée à toi avec tout le désespoir qui était le mien. Et ça a été un peu pareil pour toi. C'est comme si j'avais été sur un rocher et que de terribles vagues s'abattaient sur moi, n'étant pas assez forte j'ai fait la seule chose qui s'imposait à moi, je me suis accrochée au rocher que tu es comme à une bouée de sauvetage. Tu a été ma bouée de sauvetage. Les vagues ont continué à s'écraser sur nous et elles nous ont porté jusqu'au beau milieu de l'océan. Mais ce qu'on avait pas pris en compte c'est qu'à nous accrocher de la sorte nous risquions de mourir tous les deux. Au cours de 6 années je n'ai fait que te tirer vers le bas, vers les profondeurs de l'océan et toi bien sûr pour m'empêcher de me noyer tu venais chaque fois me secourir. Mais un jour où l'autre, ça aurait fatal à l'un d'entre nous, voir à nous deux. A continuer ainsi nous n'avions aucune chance de nous en tirer, alors j'ai décidé de lâcher prise enfin et une bonne fois pour toute. On a plus de chance de survivre à la tempête qu'est la vie: seul. De nous deux, je pense être celle qui va avoir le plus de mal, car avec la force des vagues je ne vais pas pouvoir lutter bien longtemps, je vais vite m'épuiser alors je me laisserai guider par le courant, oui je me laisserai porter, même si j'ai plus de chance de mourir. Nos chances de survie sont plus élevées l'un sans l'autre qu'ensemble. J'aurais mis du temps à la comprendre mais j'y suis enfin arrivée.  

_Tu risques de ne pas en réchapper.  

_Je suis prête à prendre ce risque Ryo, oui je suis enfin prête à voler de mes propres ailes et pour cela il me faut partir, mettre de la distance entre nous pour pouvoir t'oublier. De ton côté aussi tu m'oublieras vite.  

_Je ne pourrais jamais d'oublier, je ne vais même pas essayer, j'en suis incapable. Les liens qui nous lient me rendent plus humain et rien que pour cela je ne pourrai jamais t'oublier. Kaori, je ne veux pas que tu partes.  

Il venait de se coller à elle et avait passé ses bras autour de sa taille en les resserrant. Cela surpris Kaori.  

_Ryo, s'il te plaît.  

_Je ne veux pas que tu partes, je ne suis rien sans toi. J'ai trop besoin de toi. En lui disant cela, il nicha sa tête au creux de son cou. Ils étaient presque joue contre joue. Kaori ne sut comment agir à cet instant, il venait de la surprendre et de la déstabiliser. S'il continuait ainsi jamais elle ne pourrait résister, jamais elle ne pourrait lui résister.  

_C'est faux et tu le sais aussi bien que moi. Tu n'as besoin de personne pour vivre, tu es le grand city hunter.  

_On a tous besoin de quelqu'un Kaori, même moi, surtout moi. Et c'est de toi dont j'ai besoin.  

Elle sentait une douce chaleur l'envahir et prendre possession de tout son corps. Pourquoi lui faisait-il cela? N'avait-il pas obtenu ce qu'il voulait se débarrasser d'elle? Kaori se sentait étrangement bien dans ses bras et en même temps elle ressentait de la colère, car une fois de plus après avoir fait trois pas en arrière il venait d'en faire en avant. Mais Kaori en avait plus qu'assez de ce petit jeu et de son comportement. Elle s'était enfin décidée à reprendre sa vie en main. Elle posa alors ses mains sur celle de Ryo et lentement lui écarta les doigts afin qu'il desserre son étreinte. Une fois cela fait, elle lui écarta les bras afin de se dégager. Trop pris dans leur discussion, ils n'avaient même pas pris conscience que le décompte pour annoncer la nouvelle année venait de commencer. Au moment où Kaori se dégagea des bras de Ryo un feux d'artifice éclata dans le ciel les surprenant tous deux.  

_Bonne année Sugar lui dit alors Ryo en la tournant légèrement par les épaules afin de l'avoir face à lui.  

_Bonne année à toi aussi Ryo lui dit-elle d'une voix tremblante.  

Il ne l'avait pas appelée ainsi depuis des mois, ce qui éveilla en elle un doux frisson. Son regard était si intense et il brillait de cette étincelle si ardente que Kaori en fut déstabilisée car jamais il ne l'avait regardée ainsi. Il passa sa main derrière sa nuque et avant qu'elle ne comprenne ce qui se passait il pressa délicatement ses lèvres sur les siennes et l'embrassa tendrement. Au début, Ryo se fit timide ne sachant pas qu'elle allait être la réaction de Kaori, mais voyant qu'elle ne brandit pas de massue, Ryo approfondit le baiser et passa le barrage de ses dents afin de taquiner sa langue de la sienne. Il resserra son bras sur elle et la souleva légèrement afin de lui faire quitter terre. Ce ne fut que le manque d'oxygène qui obligea Ryo à lentement la reposer par terre et à quitter ses lèvres. Il ne la relâcha pas pour autant, il colla son front au sien et enserra de nouveau sa taille. Gênée et les joues en feux, Kaori se dégagea lentement de son étreinte et tête baissée s'adressa à lui non sans avoir un voile de tristesse qui traversa son regard à cet instant.  

_A quoi tu joues Ryo?  

_Je ne joue pas Kaori, pour la première fois de ma vie je suis sincère avec toi. Il prit alors sa main et la posa sur son coeur afin qu'elle en constate son état d'affolement. Je ne veux pas que tu partes. Les mots ne sont pas mon fort tu le sais. Je n'arriverai jamais à te dire ce que je ressens pour toi, mais je peux te le montrer et te le prouver. Kaori reste, rentre avec moi. Ne m'abandonne pas.  

_C'est trop tard pour nous Ryo.  

_Il n'est jamais trop tard Kaori, jamais lorsqu'il s'agit d'amour car c'est bel et bien d'amour dont je te parle, de mon amour pour toi.  

_Oh, Ryo! Si tu savais le nombre de fois que j'ai rêvé et espéré que ce jour arrive, mais il ne s'est jamais réalisé.  

_Il se réalise aujourd'hui.  

_Aujourd'hui il est trop tard Ryo. Il est trop tard pour nous depuis le scène du port.  

_Je ne comprends pas.  

_Tout s'est joué là -bas, notre avenir ensemble s'est joué la- bas, et la rupture s'y est produite là bas. On ne peut pas revenir en arrière et tout effacer.  

_C'est vrai, mais on peut repartir sur de nouvelles bases et essayer de tout recommencer.  

_C'est vrai on le pourrait, mais je ne le veux pas.  

_Pourquoi?  

_Par ce que je ne le veux pas.  

_C'est à cause de ce type au bouquet de roses.  

_Il s'appelle Izomi et non ce n'es pas à cause de lui.  

_Tu crois que je vais me contenter de cela.  

_Je m'en suis bien contentée durant 6 ans Ryo. Elle se détourna de lui et longea le pont en faisant glisser sa main sur la rambarde. Non, elle ne devait pas céder, pas maintenant, pas après avoir fait le plus dur. Elle avait encore tellement mal des mots qu'il avait prononcé.  

_Pourquoi? Il la saisit par les épaules l'obligeant à le regarder. Tu veux me faire souffrir, endurer ce que je t'ai fait endurer toutes ces années, je suis d'accord.  

_Je ne suis pas ce genre de personne Ryo, tu devrais le savoir.  

_C'est vrai. Pourquoi alors?  

_Par ce que c'est toi , à cause de toi.  

_Par ce que c'est moi, à cause de moi répéta-t-il sans comprendre où elle voulait en venir.  

_Oublie ce que je viens de dire. Il se fait tard je vais rentrer.  

_Oh que non! tu ne bougeras pas d'ici tant que tu ne m'auras pas donné la raison exacte. Je sais que mon comportement avec toi ces dernières années était plus qu'horrible même méprisable mais je te promets de changer, j'ai déjà changé. Le peur de te perdre m'a fait réaliser que je ne désirais qu'une seule chose dans ma vie: TOI. Je veux ton bonheur Kaori et j'ai enfin compris que le seul à pouvoir te rendre réellement heureuse c'est moi.  

_Je suis désolée Ryo.  

_En quoi je t'empêche de pouvoir recommencer.  

_Par ce que tu es dangereux pour moi Ryo dit-elle dans un faible murmure. Ca y est elle l'avait dit. Cela lui avait coûté mais elle avait enfin prononcé ses paroles tant redoutées.  

_Je ne te ferai jamais de mal volontairement.  

_C'est pourtant ce que tu as fait durant 6 ans et ne me dis pas que tu n'en avais pas conscience. Tu es dangereux pour moi Ryo car tu n'as pas idée du pouvoir que tu as sur moi. Moi je le sais et cela me terrifie.  

_Je ne comprends rien Kaori.  

_Tu me fais faire des choses qui dépasse l'entendement.  

_Tu parles de ton geste, du fait que tu te sois jetée volontairement par dessus la rambarde. Je sais que j'en suis responsable et je ne pourrai jamais me le pardonner. Te voir sans vie m'a fait réaliser que sans moi jamais tu ne serais arrivée à une telle extrémité, si je ne t'avais pas poussée à bout tu ne l'aurais jamais fait.  

_Tu ne m'y as pas poussée, personne d'ailleurs. Je l'ai fait de moi même pour que tu réalises.  

_Et j'ai réalisé.  

_Peut-être mais trop tard. Cela a failli m'être fatale Ryo. Je ne veux pas que cela recommence, je ne veux pas le revivre. Tu sais aussi bien que moi que je suis impulsive on est sur de rien. J'en ai assez de souffrir Ryo et si je reste je ne vais faire encore que souffrir.  

_Mais je t'aime Kaori. Il était enfin parvenu à le lui dire, il le lui avait enfin avoué en la regardant droit dans les yeux.  

_Je t'aime aussi, mais cela ne suffit pas.  

Ils se regardèrent longuement. Dans chacun de leur regard il y avait un immense amour mais aussi de la souffrance, souffrance de s'être cherchés pendant si longtemps et lorsqu'enfin ils se trouvaient ils réalisaient qu'ils ne pouvaient pas vivre ensemble.  

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Au dessus d'eux dans le ciel étoilé, une étoile se mit alors à scintiller de mille feux. De part sa clarté, elle évinçait toutes les autres. Cette étoile c'était l'âme d'un ange qui à la veille de cette nouvelle année avait décidé de porter son regard sur le monde et plus particulièrement sur deux personnes chers à con coeur. Il était tout vêtu de blanc, le blanc de l'innocence et le blanc de la pureté, mais surtout le blanc pour un nouveau départ, une nouvelle vie. Tout effacer pour recommencer à zéro. Il sortit de la poche de sa toge une bourse qu'il ouvrit lentement. En posant son regard sur ces deux personnes son coeur s'était gorgé d'amour, mais il avait pu ressentir toute leur souffrance et toute leur indécision. Alors à l'aube de cette nouvelle année, il s'était décidé d'intervenir. Pourquoi aujourd'hui alors que cela faisait 6 ans qu'il assistait à leur vie sans jamais y avoir pris part? Et bien par ce que cette fois c'était différent. Dans le coeur de l'un il y avait le désespoir absolu et dans celui de l'autre la résignation avec la mort dans l'âme. Oui, il s'était décidé à intervenir, à leur donner un coup de pouce bravant toutes les lois érigées auparavant. Il sortit donc de sa poche un bourse, l'ouvrit et en versa son contenu dans la paume de sa main. Des milliers de paillettes dorées, voila tout le trésor que celle-ci contenait. Il se rapprocha alors lentement du balcon qui donnait accès au monde des mortels puis de sa main éloigna les nuages afin d'avoir une vue directe sur ses deux protégés. Il se mit donc juste assez prés pour être au dessus d'eux, avança sa main devant sa bouche et de son souffle léger souffla sur les paillettes qui s'envolèrent au gré du vent qu'il avait réveillé. Elles se mirent à virevolter et à tomber lentement mais plus elles descendaient et plus elles se transformaient et devenaient plus épaisses, plus douces, plus blanches et plus floconneuses. De paillettes, elles avaient gagné le statut de flocons blancs et doux. Oui ce serait le seul geste qu'il se permettrait pour leur venir en aide.  

_Voilà vieux frère, à présent c'est à toi de jouer.  

Il sourit alors face à l'acte qu'il venait de commettre. C'était un sourire franc et plein d'amour. Il les enveloppa d'un regard plein de tendresse et de confiance. Il avait confiance en l'avenir, et surtout il gardait confiance en eux malgré les obstacles et les épreuves qu'ils venaient de traverser et qui avaient entaché leur relation.  

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La neige se mit alors à tomber tout autour d'eux. Ils ne le réalisèrent que lorsqu'un flocon vient caresser le visage de Kaori. Elle releva alors la tête vers le ciel et se mit à sourire. Il neigeait . Elle leva les bras en l'air et se mit à tourner sur elle même sans quitter du regard cette étoile qui scintillait plus que les autres de mille feux. Ryo la regarda ardemment, elle semblait si heureuse à cet instant. Elle avait l'air d'une enfant découvrant la neige pour la première fois. Malgré ce qu'elle lui avait dit, il l'aimait et contrairement à elle il pensait qu'ils avaient encore un chance, n'avait-il pas enfin vaincu ses doutes, ses appréhensions et ses peurs. Elle avait lutté 6 ans pour eux à présent c'était son tour à lui, de livrer bataille pour eux, pour sauver leur couple. N'avait-il pas détruit les barrières qu'il s'était lui même érigé et empêcher de traverser? Non, il ne pouvait pas le croire, il ne pouvait pas en rester ainsi, leur histoire ne pouvait pas s'achever ainsi, pas s'en s'être complètement réalisée et épanouie. Kaori riait, elle semblait heureuse, une nouvelle sérénité se lisait sur son visage. Elle était divinement belle dans son long manteau blanc. Il ne l'avait pas vue rire ainsi depuis longtemps et son regard avait retrouvé cette étincelle. Il ne pouvait se résoudre à la laisser partir, pour leur bien à tous les deux, il se devait de la persuader de l'authenticité de ses intentions et de ses sentiments. Kaori tourna sur elle même encore et encore, elle était tellement heureuse de voir de la neige. Elle ressemblait à une enfant. Elle s'arrêta subitement sentant le regard intense de son ancien partenaire sur elle. Elle baissa alors ses mains et se positionna devant lui.  

_Restons en là Ryo. Restons de bons amis. Ne gâchons pas plus la relation qui est la notre.  

Il avait envie de lui crier, que dis-je de lui hurler qu'il ne voulait pas être son ami, non il voulait être plus que cela, il voulait être son ami bien sûr, mais aussi son confident, son amour, son amant, son âme soeur, son oxygène et surtout son coeur car elle était le sien. Oui son coeur lui hurlait de le lui dire mais il n'en fit rien. L'épreuve de force ne servirait à rien, elle n'avait rien donné de bon la dernière fois au contraire cela n'avait fait que les déchirer encore plus et de faire commettre à Kaori l'innommable. Non, il devait le lui faire comprendre de façon plus civilisé comme un homme parlerait à une femme dont il est éperdument amoureux à savoir avec subtilité et surtout avec la manière. Comment pourrait-il la laisser s'en aller alors qu'il ne lui avait ouvert que partiellement son coeur?  

_Ne m'en veux pas, je t'en prie Ryo.  

_Je ne t'en veux pas. Comment le pourrais-je, toi mon ange de lumière, mon Sugar?.  

Décidément, elle était bel et bien un ange de bonté. Après ce qu'il lui avait fait subir, elle l'avait supplié elle de ne pas lui en vouloir alors que tout le mal qu'elle avait éprouvé au cours de cette dernière semaine lui seul en était le responsable. Non à cet instant, il sut de façon irrémédiable qu'il ne la méritait pas et que quoi qu'il puisse faire dans sa vie jamais il ne la mériterait, mais il savait aussi qu'elle ne serait jamais pleinement heureuse sans lui tout comme lui sans elle. Ne le lui avait-elle pas dit? S'il ne l'avait pas écouté sur le port aujourd'hui il entendait parfaitement ces mots et en comprenait la signification car pour lui s'était la même chose.  

_Laisse-moi te raccompagner.  

_Ce n'est pas utile Ryo, je t'assure et en plus je ne suis pas loin.  

_Si j'insiste. Il est tard et les rues ne sont pas sûres.  

_Trés bien si tu insistes fit-elle en cédant trop facilement. Elle voulait surtout éviter tout éventuelle nouvelle dispute.  

_J'insiste.  

Elle regarda une dernière fois la tour illuminée puis lui tourna le dos et se mit à marcher sous la neige en compagnie de Ryo.  

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A cet instant notre ange mutin sourit de nouveau face à la pensée qu'il venait d'avoir. Il reprit une poignée de paillettes et comme précédemment souffla dessus afin de l'éparpiller sur toute la ville.  

_Je ne peux plus rien faire pour vous aider. C'est à vous de jouer à présent. Cette nuit vous sera décisive. Si elle n'aboutit à rien je crains qu'il n'y ait plus rien à espérer. Tu as 12h00 devant toi Ryo, utilise les à bon escient. J'espère sincèrement que tu ne laisseras pas passer cette chance que je vous offre.  

Il leur lança un dernier regard empli d'amour avant de complètement se volatiliser avec les flocons qui tombaient . Très vite ils recouvrirent toute la ville si bien qu'en moins de 10 minutes il y avait presque 10 cm de neige sur le sol.  

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_J'adore la neige.  

_Je sais. Tu dois être ravie vu ce qui tombe.  

_C'est vrai j'ai hâte d'être à demain et de me réveiller pour voir qu'elle a tout recouvert de son long manteau blanc.  

_A ce rythme là, tu n'auras pas à attendre demain vu qu'on est déjà demain, tout au plus quelques heures.  

_C'est vrai.  

Là, le vent se leva et se mit à siffler très fort soulevant les flocons qui brouillèrent la vue de nos amis. Kaori avait de plus en plus de mal à avancer. La neige montait très vite et le vent la ralentissait. C'est alors que le vent se leva et il se mit à souffler fortement. Kaori avait l'impression de subir une tempête. Ils n'en étaient pas loin. Ses pieds ne cessaient de s'enliser dans la neige si bien qu'elle fut très vite essoufflée. Quelque part, elle était contente que Ryo ait insisté pour l'accompagner, elle n'était pas rassurée par ce brusque changement de climat.  

_Ca va.  

_Oui je suis juste fatiguée.  

Le vent la frappa alors en plein visage, elle eut juste le temps de tourner le visage pour ne pas prendre cette rasade de plein fouet. Ryo posa alors son bras sur sa main pour la soutenir, elle l'en remercia par un doux sourire. Lui non plus n'était pas rassuré par cette soudaine tempête car il s'agissait bien d'une tempête. Il avait hâte de mettre Kaori à l'abri. Plus ils avançaient et plus le vent les ralentissait dans leur progression.  

_Au fait où est ce que je te conduis.  

_J'habite chez Eriko.  

Le seul endroit qu'il n'avait pas cherché tellement cela lui semblait flagrant. Kaori faillit glisser mais Ryo la rattrapa par la taille et la ramena tout contre lui. A ce contact elle sentit une douce chaleur se répandre dans tout son corps.Le vent continuait de souffler violemment. Voyant que sa partenaire avait de plus en plus de mal à avancer, Ryo l'attrapa par la taille et la plaqua tout contre le mur. Il se colla tout contre elle afin de faire un bouclier de son corps et lui éviter les incommodités et du vent qui la fatiguait et de la neige qui lui brouillait la vue. Elle se laissa faire dans le plus grand silence. Elle apprécia ce moment de rapprochement de leur deux corps. Elle pouvait presque sentir et entendre les battements de son coeur. Cette proximité la troubla. Elle fut heureuse qu'il fasse nuit et que l'obscurité masque sa gène. Ils mirent prés d'une demie heure pour regagner l'appartement d'Eriko alors qu'en temps normal il n'en mettait même pas 10 minutes. En entrant dans le hall, Kaori poussa un long soupir de soulagement d'être enfin arrivée. Sur la fin du parcours elle n'arrivait presque plus à avancer. Heureusement que Ryo avait été à ses côtés, une fois de plus.  

Dehors la neige continua de tomber mais de façon plus douce et le vent se calma subitement.  

_Merci de m'avoir raccompagné lui dit-elle en époussetant son manteau et en relevant la tête. Elle se retrouva nez à nez avec le regard intense de Ryo.  

_Ne me remercie pas, je serai toujours là pour toi.  

_Je vais monter je suis fatiguée. Tu devrais profiter de cette accalmie pour rentrer.  

Elle s'approcha alors de lui, son visage était à moins de 5 cm du sien, elle passa ses bras autour de la taille de Ryo et l'étreignit tendrement. Elle voulait s'offrir ce dernier souvenir. Ryo d'abord surpris par ce rapprochement si soudain, passa à son tour ses bras autour d'elle et resserra son étreinte. Kaori pouvait sentir son souffle chaud tout contre sa joue. Elle était si bien à cet instant trop bien, elle aurait voulu que cet instant dure toujours mais chaque bonne chose avait une fin, alors lentement elle se dégagea de lui et releva la tête afin de croiser son regard.  

_Merci, lui dit-elle en lui souriant.  

Elle se détourna de lui et commença à se diriger vers les escaliers lorsque la voix de Ryo la fit s'arrêter. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer, ce brusque changement d'attitude de sa part mais le regard qu'elle lui avait lancé en le remerciant la toucha plus que de raison.  

_Kaori. Sa voix était hésitante.  

_Oui répondit-elle en se tournant vers lui.  

Il se fixèrent de longues secondes qui leur parut une éternité. Kaori sondant son regard afin de découvrir ce qu'il voulait lui dire et Ryo s'emplissant de la beauté de son visage.  

_Non, rien. A demain.  

Kaori se contenta de baisser la tête afin de lui cacher son regard. Demain elle ne serait plus là. Elle se contenta d'un signe de la tête et disparut dans la cage d'escalier. Son regard terne n'avait pas échappé à Ryo. Il avait vu la lueur de son regard s'éteindre et cela lui avait donné comme une décharge dans le coeur. Il sortit du hall de l'immeuble puis traversa la rue. Arrivé à côté d'un lampadaire, il s'arrêta et se tourna en direction de l'appartement d'Eriko qu'il regarda longuement. Il ne pouvait se résoudre à rentrer. Il ne pouvait pas partir alors que son coeur était encore plein de ce feu ardent qui ne brûlait que pour elle. Il ne pouvait pas attendre demain, il craignait que celui ci s'éteigne, non pas le feu mais son courage. Il avait enfin la force et le courage de lui parler à coeur ouvert, de lui révéler ses sentiments lui qui d'habitude ne faisait que fuir. Non, il ne pouvait pas renter, pas maintenant, pas comme cela, mais il ne pouvait et ne voulait pas la forcer à l'écouter. Il se devait de la laisser venir à lui, mais au fond de lui il avait un mauvais pressentiment. Quelque chose le lui disait, ce soir sa dernière chance se jouait et s'il la laissait passer et bien il le regretterait pour le restant de ses jours. Il décida alors de rester ici, au pied de l'immeuble à fixer du regard la fenêtre de l'appartement d'Eriko cet appartement où se trouvait son ange. Il croisa ses bras sur son torse et prit appui tout contre le mur. Le froid ainsi que la neige ne semblaient pas l'atteindre. Pour son ange, il supporterait encore bien plus. 

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