Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteurs: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 13-10-06

Mise à jour: 16-03-07

 

Commentaires: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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Que veut dire HFC?

 

C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Chapitre 2 :: Ne fais pas aux autres…

Publiée: 20-10-06 - Mise à jour: 20-10-06

Commentaires: Et voilou voila, c'est mon tour de vous poster mon chapitre ! Tout d'abord merci beaucoup pour toutes vos reviews ! On n'en revient toujours pas ! On a dépasser tous les records je crois pour un premier chap, et ça on le doit à vous ! Alors encore une fois merci, et surtout ne vous arrêtez pas ! ^^ Sinon pour ce chap, Ryo va faire la connaissance d'un personnage assez.... spécial. Je ne vous en dit pas plus ! (sauf qu'il sort tout droit de mon imagination mouhahaha) Bonne lecture et à vendredi prochain pour la suite !! Life

 


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(Auteur : Lifetree)  

 

« - A ce soir ! » cria Ryô en dévalant l’escalier et en claquant la porte derrière lui avant même que Kaori ne puisse se retourner pour répondre.  

 

La jeune femme fixa la porte, soucieuse et incrédule et quelque peu suspicieuse. Elle regarda l’horloge : 7h47 ! Ce n’était pas dans les habitudes de son partenaire d’être debout à une heure aussi matinale et encore moins quand ils n’avaient pas d’affaire en cours. Elle se demanda immédiatement si son partenaire n’était pas tombé sur la tête et n’avait pas perdu ses facultés en chemin. Quelle mouche l’avait donc piqué pour qu’il quitte l’appartement aussi vite ?… Enfin, elle n’allait pas se plaindre non plus. Il était debout, hors de la maison, sans l’avoir insultée de quelconque manière, autrement dit une excellente journée pour nettoyer l’appartement de fond en comble !  

 

Ryô, de son côté, dévala les escaliers jusqu’au garage comme s’il avait le diable aux trousses. Il s’engouffra sans ralentir dans la mini qui démarra en trombe. Zigzagant entre les voitures qui faisaient le trafic matinal de l’heure de pointe, le nettoyeur se fraya un passage vers le centre ville. Une demi-heure plus tard, miraculeusement sans avoir écrasé personne, il s’arrêta en face d’un imposant bâtiment. Il coupa le moteur et regarda sa montre. 8h20. Il soupira et s’affala sur le volant. Il se sentait au bord de la crise d’hystérie. Dans quelle galère s’était-il encore fourré ?… Il avait encore dix minutes avant son rendez-vous. Se secouant il sortit de la voiture, attrapa au passage un sac de sport qui reposait sur la banquette arrière, et marcha d’un pas ferme vers la porte d’entrée, feignant une assurance qu’il était loin de posséder. Au-dessus de celle-ci de grandes lettres d’or proclamait fièrement « Opéra National ».  

 

« Excusez-moi » Ryô s’adressa nerveusement à la réception « Où puis-je trouver la loge de Mr… euh… Vladimir Zlopslinsky (NDT : je suis morte de rire ! J’en pleure ! Où tu as trouvé un nom pareil !! En tout cas, il est parfait ! mdr) s’il vous plait ? » demanda t-il en prononçant tant bien que mal le nom qu’il lisait sur la carte donnée par Sung.  

 

« L’escalier du fond, troisième étage, deuxième couloir de gauche, cinquième porte sur votre gauche » répondit la femme avant de recommencer à papoter avec sa collègue. (NDT : super les explications ! J’en ai attrapé mal à la tête mdr)  

 

Son attitude énerva Ryô qui se sentait déjà fébrile mais il se contrôla et suivit les directions qu’elle lui avait données. Arrivé à destination, il observa la porte devant lui. Comme dans les films, elle portait une étoile argentée avec le nom de l’artiste à qui elle appartenait : Zlopslinsky. Ryô soupira, résigné, et frappa trois petits coups timides, espérant de tout son cœur que l’homme avec qui il avait rendez-vous ait complètement oublié celui-ci. Malheureusement une voix donna la permission d’entrer. Au grand étonnement de Ryo, elle résonnait fluette et féminine. Or il avait rendez-vous avec un homme. Il jeta un nouveau coup d’œil à l’étoile, mais elle indiquait toujours le même nom que l’instant précédent. Ryô fronça les sourcils mais entra tout de même. Se serait-il trompé de loge ? Il ferma la porte et leva son regard.  

 

« Zouhou mon chou ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »  

 

Ryô crut tomber à la renverse quand ses yeux rencontrèrent l’occupant de la loge. Mais c’était quoi cette chose ?! Quel scientifique maléfique avait pu créer ce croisement entre Rambo, un paillasson et Fifi le caniche ?!? Un énorme frisson de panique parcourut le dos de Ryo. Il avait fréquenté pas mal d’endroits bizarres avec des gens encore plus bizarres, mais le spécimen devant lui dépassait tout ! Il était à présent persuadé de s’être trompé de loge.  

 

« Excusez-moi » balbutia Ryô en cherchant désespérément la clinche de la porte. « C’est une erreur ».  

 

« Mais pas du tout Mr Saeba… C’est bien vous n’est-ce pas ? Je vous ai tout de suite reconnu ! Monsieur Sung vous a très bien décrit » susurra l’homme, enfin ce qui aurait dû être un homme, derrière lui tenant ses mains jointes sur son coeur. Ryô s’immobilisa. Lentement il tourna la tête. La sueur recouvrait son front. « Je suis Vladimir Zlopslinsky, la personne que vous cherchez. Comme vous pouvez le constater, Mr Sung m’avait prévenu que vous viendriez aujourd’hui. Et l’éloge qu’il m’a faite de vous me rendait vraiment impatient de vous rencontrer.»  

 

Ryô eut du mal à déglutir. « Vous… vous êtes mon instructeur ? » demanda t-il d’une toute petite voix en bégayant, tandis qu’un corbeau en provenance de l’Opéra de Pékin passait derrière lui.  

 

« Qu’est-ce que tu es mignon quand tu parles comme ça ! » s’écria le danseur qui s’avança d’un bond et pinça les joues de Ryô pour les secouer comme s’il était un bébé. « Tu as deviné juste mon chou ! Tu vas avoir l’honneur et la joie de travailler avec le grand Zlopslinsky ! » déclara l’homme en faisant une révérence très théâtrale.  

 

Ryô eut envie de vomir. L’homme qui allait être son instructeur était complètement maboul. Non seulement ses cheveux d’un blond couleur beurre lui arrivant aux épaules étaient frisés et crépus lui donnant la tête d’un avocat ou juge anglais, mais en plus il se baladait en collant serré et torse nu. Si on lui avait donné une épée il n’aurait que manqué un nez adéquat pour avoir le portrait craché de Cyrano de Bergerac ! A bien y regarder, il ne ressemblait pas du tout à un homme même si le collant moulant indiquait le contraire ! Sa voix haut perchée, sa manière de parler, ses petits pas féminins et gracieux…  

 

Etait-il ?…  

 

A cette idée, Ryô paniqua. « Seigneur » supplia Ryô en observant le danseur faire sa révérence « Ayez pitié de moi ! Ne me dites pas que je vais ressembler à ce… ce… à ça quand tout sera terminé ! Je vous en prie ! Je veux rester un homme moi !!! »  

 

« Bon » continua Zlopslinsky en sortant de sa révérence et en posant les mains sur les hanches. « Première chose, je veux que tu m’appelles Vlad, comme tout le monde. Je ne veux rien entendre dans le genre de Maître ou Sensei comme vous les japonais disent ou Monsieur Zlopslinsky. Simplement « Vlad ». Et moi je t’appellerais Ryô, hein mon chou ? Il n’y aura pas de formalité entre nous » déclara Vlad en caressant la joue de Ryô avant de donner une pitchenette sur le nez du nettoyeur. Ryô eut envie de le flinguer mais malheureusement pour lui et heureusement pour « Vlad », il était parti sans emporter son arme. « Nous deviendrons de grands amis, j’en suis sûr et certain. Deuxièmement, Mr Sung m’a donné deux mois pour te former. Je te préviens dès maintenant que tu vas devoir travailler d’arrache-pied. Tu vas apprendre en deux mois ce que mes élèves apprennent généralement en deux ans. Je n’aurais jamais accepté si Mr Sung ne m’avait pas assuré que tu avais du talent… Enfin, on verra d’ici quelques minutes si Monsieur Sung a raison à ce sujet» continua la star en examinant attentivement, et critiquement, le corps de Ryô, une certaine partie avec beaucoup plus d’intérêt que le reste. Ryo sentit la colère s’insinuer dans ses veines. S’il avait eu son arme, il aurait abattu Sung sans hésiter. « Bon, c’est pas tout ça Ryonichou »(NDT : mdr). Les dents de Ryô grincèrent à lui faire mal « mais ce n’est pas à papoter que l’on avance. Changes-toi vite fait qu’on puisse rejoindre la salle de danse. »  

 

A ces mots, Ryô pâlit. Toute cette farce prenait soudainement un caractère officiel… S’obligeant à se taire, Ryô disparut derrière un paravent où il enfila les vêtements qu’il avait apporté. La lumière était telle que son ombre fut projetée sur le papier du paravent en question et pendant qu’il se déshabillait, il pouvait sentir le regard de Vlad suivre avec grand intérêt le moindre de ses mouvements. Il avait l’impression d’être dévorer des yeux. Et ça l’irritait profondément. Il n’avait rien contre les gays ou contre les travestis, il avait passé beaucoup de temps avec certains d’entre eux dans les bars de Kabuki-Cho et il avait même des indics parmis eux. Mais Vlad… Un frisson lui parcourut le dos. Il ne savait pas si l’homme le dégoûtait, lui faisait peur ou le mettait en colère. Probablement les trois. Après deux minutes, il sortit de derrière le paravent, vêtu d’un t-shirt moulant et d’un jogging. Vlad le regarda d’un air critique tout en secouant de la tête.  

 

« Non, Ryochou, non ! Le t-shirt moulant c’est très bien, mais alors le jogging pour un danseur, ça ne va pas du tout ! Tu n’es pas un eunuque bon sang ! Montre-toi !! Tu vas devoir apprendre à t’exhiber pour tes spectacles alors autant t’habituer tout de suite à mettre des atouts en valeur ! Il va falloir que tu me trouves quelque chose de plus saillant ! C’est pas du tout sexy ce que tu portes ! Et sache que pour la profession que tu t’apprêtes à embrasser, être sexy est la clé de la réussite ! »  

 

Ryô grinça des dents et eu envie d’hurler. « C’est pas sexy, c’est pas sexy… Mais je veux pas être sexy !! Je veux même pas être là ! Je veux rentrer chez moi » hurlait-il intérieurement. Hélas, il ne pouvait pas… Il avait signé un contrat… Penaud, il hocha la tête d’un air résigné et répondit qu’il n’avait rien d’autre que le jogging. Vlad implora le ciel des yeux avant de se diriger d’un pas leste vers une armoire et d’en sortir une paire de collant bleu ciel en lycra brillant qu’il offrit à Ryo. Ce dernier ouvrit de grands yeux en voyant le minuscule morceau de tissu luisant que Vlad tenait dans ses mains. Une sueur froide glissa entre ses omoplates. Ce n’était pas possible ! Il ne voulait pas quand même pas qu’il s’affuble d’un truc pareil devant lui ? Mais… Mais avec ça sur lui, l’autre énergumène verrait tout !! Mais alors vraiment tout !! Non non non non !!! Il ne voulait pas mettre ça ! Ryô fit trois pas en arrière totalement paniqué par ce qui lui arrivait. Vlad soupira avec exaspération. S’avançant vers son élève, il lui intima de l’enfiler de suite et de s’en procurer un à la fin du cours ainsi que des chaussons de danse : les baskets n’étaient pas ce qu’il y avait de plus élégant pour la scène ! Ryô eut un nouveau mouvement de recul. Quoi ? Des chaussons ? Et puis quoi encore !! Un tutu aussi non ? Tapant légèrement du pied en signe d’impatience, Vlad représenta le collant à son disciple qui n’eut d’autre choix que de repasser derrière le paravent pour enfiler cette immonde vêtement moulant. Il s’observa un moment avant d’attraper le courage de se montrer à son professeur. Et la réaction tant redoutée de Vlad confirma ses craintes ! Ryô, pourtant pas pudique pour deux sous, avait la sensation d’être nu devant cet homme qui n’en était pas un !  

Durant ce temps, Vlad attendait plus ou moins patiemment que Ryo se change. Quand enfin ce dernier fit son entrée, son regard rencontra le corps moulé dans le collant. Des étoiles s’allumèrent dans ses yeux ! Sa bouche s’ouvrit légèrement alors qu’il le jaugeait sans la moindre retenue et sans cacher son appréciation.  

« Hum, mon Ryochou, je savais bien que le collant était fait pour toi ! » A ce moment, Vlad réalisa qu’ils avaient perdu beaucoup de temps. Alors il secoua la tête pour ôter de son esprit les images salaces que le superbe corps de Ryô avait engendré et guida ce dernier, tellement dépassé et écoeuré du regard plus que convoiteur de Vlad, qu’il se laissa entraîner sans broncher jusqu’au dernier étage où il y avait plusieurs grandes salles, éclairées par d’immenses fenêtres dans le toit. Les murs étaient recouverts de miroirs, augmentant la luminosité des pièces. Vlad se dirigea vers une des plus petites salles pour donner son cours.  

 

« Commençons… » déclara t-il avec un sourire carnassier en fermant la porte au plus grand désespoir de Ryô qui ne s’attendait pas à en ressortir vivant.  

 

 

Lentement, posant délicatement un pied devant l’autre, Ryô monta les escaliers menant à l’appartement. Il se tenait aussi droit qu’un i, la tête bien perpendiculaire aux épaules, les traits de son visage reflétant toute sa souffrance. Grognant et gémissant, il escalada la dernière marche et poussa un soupir de soulagement. Il ne pensait jamais y arriver. Il avait pourtant l’habitude des exercices physiques mais il comprenait seulement maintenant l’ampleur du travail : apprendre en deux mois l’équivalent de deux années d’études intensives ! Ah, quelle misère ! Enfin, la journée était finie… Plus que quelques pas et il serait chez lui. Une douche bien chaude, un peu de baume anti-douleur sur tout son corps meurtri de courbatures et il pourrait s’écrouler sur son lit… Son doux lit bien moelleux qui ne ferait pas protester ses muscles endoloris… Faisant un gros effort il consulta sa montre : 1 heure du matin. Non, pas possible !  

 

« Merde, merde, merde ! » pesta t-il mentalement. « Si jamais Kaori n’est pas encore couchée, je risque de passer un mauvais moment ! Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter moi ? Pas la vérité ça c’est sur ! Si au moins j’étais saoul ou que j’empestais l’alcool, j’aurais encore pu dire que j’étais dans un cabaret. J’ai même pas une bouteille de whisky sur moi pour en verser un peu sur mes vêtements… Aaargh ! Et en plus elle m’a vu partir ce matin ! Qu’est-ce que j’aurais bien pu foutre pendant toute une journée en n’ayant avec moi qu’un t-shirt et un jogging… Elle ne voudra jamais croire que je suis allé faire du sport… Mais qu’est-ce que j’aurais soi-disant bien pu foutre à 8h du matin !? »  

 

Alors qu’il formulait plein d’excuses bidons, plausibles et moins plausibles, il arriva devant la porte. Emanant de derrière celle-ci, il sentit l’aura inquiète mais meurtrière de Kaori. Il déglutit et fit un pas en arrière. Alors ses craintes étaient fondées : elle l’avait attendu. Peut-être qu’il fallait mieux qu’il dorme dans la rue ? (NDT : mdr ! La solution extrême ! Jouer les SDF vaut mieux qu’affronter la massue !) Malheureusement il n’eut pas le temps de prendre la fuite. Sa « tendre et douce » partenaire venait de faire éclater la porte en mille morceaux avec un marron qui écrasa Ryô dans le mur derrière lui. Un léger frémissement des doigts témoignait qu’une fois de plus il avait survécu à l’attaque dévastatrice de Kaori.  

 

« RYOOOO !!! OU ETAIS-TU RYO ?!!!! »  

 

« Fonfoif Faomi… » grogna Ryô de sous le marron. « Moi auffi fe fuif feufeux de te voif »  

 

« Où as-tu encore été traîner hein ?! Tu pars alors que le soleil est à peine levé et tu ne rentres que maintenant ! Qu’as-tu encore fait ?!! » cria t-elle en sortant une massue de 100T et en la brandissant, les nuages noires au-dessus de sa tête lançant des éclairs de tous les côtés.  

 

« Fien ! Fe te fures ! F’ai fien fais !! » pleurnicha Ryô qui n’arrivait pas à s’extirper tellement il était raide, et ce coup porté n’allait certainement pas arranger ses douleurs !  

 

« Je ne te crois pas ! » s’écria Kaori déchaînée, babines retroussées, crocs aiguisés, les yeux animés par des centaines d’éclairs, en s’apprêtant à le frapper.  

 

« J’ai une fiancée !! » cria Ryo les yeux fermés, d’une voix rauque en extirpant à moitié sa tête de sous le marron.  

 

Ryô hurla la première chose qui lui passa par la tête sans même se rendre compte de ce qu’il venait de dire. La massue s’arrêta à quelques millimètres de son nez. N’ayant pas été écrasé il ouvrit un œil avec beaucoup de précaution et il regarda Kaori. La jeune femme était immobile et le regardait comme hypnotisée. Elle était plus blanche que neige, ses yeux étaient dilatés de surprise et de douleur, et tout son corps tremblait sous l’émotion. Devenue trop lourde, la massue lui échappa des mains écrasant malgré tout Ryô. Gémissant de douleur, Ryô entendit Kaori s’enfuir et s’enfermer dans sa chambre.  

 

« Bravo Ryô, bravo… Ah elle était bonne celle-là, pauvre idiot ! Mais qu’est-ce qui m’a pris de hurler cette connerie ! » se lamenta Ryô à mi-voix en se dégageant.  

 

Péniblement, il se mit debout et se dirigea vers la salle de bain. En passant devant la porte de Kaori il s’arrêta et écouta attentivement. Des pleurs. Il aurait dû s’en douter… Il se reprit de justesse et ne céda pas à l’envie d’entrer et de lui dire que ce n’était qu’un mensonge destiné à éviter la massue. Aussi pénible que soit la souffrance de Kaori et la sienne, il devait admettre que cette « fiancée » providentielle qu’il venait de créer lui serait d’une grande utilité. Elle lui permettrait de se déplacer comme il le voudrait sans que sa partenaire n’espionne tous ses mouvements. Elle lui donnerait également une excuse le jour où il serait obligé de s’absenter toute la nuit pour monter sur scène… D’ici là sa « relation » serait assez sérieuse pour qu’il commence à passer des nuits avec « sa femme »… C’est le cœur lourd que Ryô entra dans la cabine de douche et laissa l’eau chaude détendre ses muscles. Une ou deux larmes se mêlèrent à l’eau coulant le long de son corps. (NDT : rooooo c’est trop mimi ….)  

 

 

Fin de cette semaine cauchemardesque…  

 

« Alors mon petit Ryô ? Comment vont tes leçons avec Vlad ? » demanda Sung en invitant ce dernier à prendre place dans un fauteuil en face de lui. Il leva un sourcil de surprise quand le nettoyeur se laissa tomber tel un sac de patates en grimaçant de douleur.  

 

« Je n’en peux plus, Sung » gémit le nettoyeur désespéré, la mine totalement défaite. « C’est pour ça que je suis venu te voir… »  

 

« Allons, allons, du calme voyons » Sung alluma un cigare, prit une bouffée qu’il relâcha lentement en observant l’homme en face de lui. Il devait avouer qu’il avait connu le nettoyeur en meilleure forme, même quand celui-ci était ivre mort. « Raconte-moi, qu’est-ce qui se passe ? C’est trop difficile ? Tu ne parviens pas à suivre le rythme ? Je dois donner plus de temps à Vlad pour te former ? »  

 

« Non… » grogna Ryo en se redressant et en regardant son employeur. « Donne-moi juste un autre professeur. » Sung dut se retenir pour ne pas sursauter de peur. Les traits tirés par la fatigue, la douleur et le manque flagrant de sommeil avaient transformés le visage de Ryo en un masque d’horreur de vieillard torturé.  

 

« Un autre… » répéta Sung incrédule. « Mais pourquoi ? Vlad est le meilleur danseur de tout Tokyo et un professeur hors paire ! Tu as de la chance qu’il ait accepté de te prendre comme élève. Tu devrais être honoré ! »  

 

« Je serais honoré s’il s’intéressait un peu moins à moi ! » s’écria t-il indigné et désespéré en agrippant les bras du fauteuil tellement fort que ses mains devinrent blanches. Son corps tremblait de fatigue et d’émotions trop longtemps retenues.  

 

Sung connaissait Ryô depuis assez longtemps pour savoir qu’il était au bord de l’hystérie. Etat d’esprit qu’il n’avait encore jamais vu chez Ryô : son sang froid légendaire collait à sa réputation. Il aurait dû immédiatement se rendre compte que si l’homme était venu le voir, ce n’était pas pour quelque chose d’anodin. Ryô n’était pas devenu le protecteur de Tokyo, et du Shinjuku en particulier, en étant une mauviette.  

 

« Si tu m’expliquais calmement ton problème » répondit Sung en lui servant un verre de whisky que Ryô vida d’un trait. Sung le resservit. « Commence au début. »  

 

« Mon problème ? » siffla son interlocuteur en tenant son verre à proximité de ses lèvres. « Il se résume en un mot mon problème : VLAD ! Et ce n’est pas le prof que je critique, c’est un très bon pédagogue, mais l’homme lui-même ! » Ryo vida son verre d’une gorgée et le tendit vers Sung pour qu’il le remplisse de nouveau.  

 

« Pourquoi donc ? C’est quelqu’un de bien et d’irréprochable pourtant. » fit ce dernier, les sourcils levés de surprise, en s’exécutant.  

 

« Alors va dire à Mr. Irréprochable de garder ses mains chez lui !! » s’énerva Ryô en sifflant entre ses dents pour ne pas perdre son self-contrôle. Sa main qui tenait le verre se serrait tellement sur le récipient que Sung eut peur que le verre ne se brise en mille morceau sous la pression. Il déglutit avec un peu de difficulté car voir Ryo en colère était le dernier de ses souhaits.  

 

« Je ne comprends pas… » tenta le propriétaire du Baiser du Dragon.  

 

« Ne fais pas l’innocent Sung ! Ne te fous pas de moi !! Tu sais très bien que Vlad est gay !!! » cria Ryô en se levant et frappant du poing sur la table. « Ce type est pire que gay !! C’est un obsédé de la pire espèce ! Il ne me quitte pas d’une semelle pendant tout le temps que je suis avec lui ! Il me déshabille des yeux à la moindre occasion ! Ses mains parcourent mon corps à chaque fois qu’il m’explique quelque chose ! Il a même essayé de prendre une douche avec moi hier !!! » hurla Ryô hystérique.  

 

Il voyait encore la scène devant lui. Pendant toute la journée il avait dû endurer les mains de Vlad sur son corps alors que celui-ci lui expliquait les différentes positions et comment il devait bouger ses membres pour les enchaîner gracieusement. Pourquoi est-ce que ce foutu prof devait transformer chaque contact en caresse !?! Et qu’est-ce que ses fesses avaient à voir là-dedans !! Qu’on les laisse tranquilles, nom de Dieu ! Tremblant de colère et de fatigue, il s’était retiré tout courbaturé dans la salle des douches. Il s’était déshabillé machinalement et avait noué négligemment une serviette autour de ses reins. Mais quand il voulut prendre le savon celui-ci lui glissa des mains et termina sa course dans un coin de la pièce. Exaspéré par sa malchance, il se pencha pour ramasser le fuyard. Mais dans ce mouvement, le nœud qui retenait la serviette lâcha. Il la rattrapa de justesse et la maintint devant lui pour instinctivement se protéger. Quand il s’était relevé il avait senti un frisson d’horreur lui parcourir le dos. Et effectivement, derrière lui, à peine deux mètres plus loin, se tenait Vlad en serviette, les mains tendues en avant, la face lubrique, des intentions pas très nettes en tête. « Tu as très bien travaillé aujourd’hui, Ryochou ! » s’était écrié ce dernier en faisant un pas en avant tandis que lui avait fait un pas en arrière pour se trouver dos au mur. « Aussi je me suis dis que tu avais bien le droit à une petite récompense, alors me voilà ! » avait-il continué tout guilleret en se rapprochant d’avantage. « Je vais te laver et te masser le corps ! » termina-t-il triomphant en se collant contre le nettoyeur. Ryo n’avait pas attendu un centième de seconde de plus pour repousser son prof et prendre ses jambes à son cou. A sa plus grande honte, il avait été obligé de courir quasi nu dans tous les couloirs de l’Opéra pour se soustraire aux attentions de Vlad. Ce n’est que quand il prit refuge en plein milieu du parc à poubelles au sous-sol que son poursuivant perdit sa trace. Il y était resté pendant deux heures, recroquevillé sur lui-même, entouré d’immondices nauséabondes, avant d’oser sortir et de retourner avec précaution dans la salle pour récupérer ses vêtements. A son plus grand soulagement, ils étaient encore là et le Cerbère avait également quitté les lieux. Malheureusement pour lui, le bâtiment était désert à cette heure tardive et il n’y avait plus personne pour le laisser sortir. Mais ce n’était pas possible une telle poisse ! Bon, il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de sortir en prenant garde de ne pas déclancher l’alarme du bâtiment. Il était tout de même dans l’Opéra National. Il redescendit au sous-sol. Sa cavale lui avait quand même permis de trouver une sortie de secours en cas de problème. Il allait enfin quitter cet enfer quand un affreux doute pénétra son esprit. Et si « l’autre » l’attendait sournoisement dehors caché dans le noir ? Et qu’il se fondait sur lui tel un aigle sur sa proie ? Non ! Il ne supporterait pas un second assaut ! Il se résigna donc à rester sur place. Il passa la nuit la plus misérable de son existence…  

 

Sung le regarda étonné. Il cligna des yeux, une fois, deux fois, avant d’éclater d’un fou rire incontrôlable. Surpris par cette réaction, Ryô retomba dans son fauteuil. A son tour il cligna des yeux. Il se demandait si Sung était devenu fou. Il s’était déplacé pour l’entretenir d’un problème conséquent et l’autre se mettait à rire comme un demeuré ! A chaque seconde qui passait et que l’homme restait hilare le sang de Ryô bouillonnait de plus en plus jusqu’à ce qu’il finisse par ne plus se contrôler et par attraper son employeur par son veston.  

 

« Ca te fait rire !! Hein ?!! Ca te fait rire ?!! » hurla t-il en secouant l’homme qui ne se calmait pas pour autant. « On va voir si tu ries encore autant avec une balle entre les deux yeux ! » menaça t-il en sortant son python et en le pointant sur le front du patron. Ce dernier ne semblait même pas effrayé par la situation tant les rires l’assaillaient.  

 

« Ce… » souffla Sung en tentant de se contrôler « Ce n’est pas ça ! » réussit-il à dire en gloussant.  

 

« Quoi alors ? » demanda Ryô entre ses dents, son arme toujours pointé sur l’homme.  

 

« Je… je suis… mort de rire en pensant que… que… » expliqua Sung entre des petits rires et en haletant « que tu te plaignes… de ce que toi… tu fais aux femmes !!! » Sung éclata à nouveau de rire et s’attrapa les côtes tant elles lui faisaient mal.  

 

Stupéfait Ryô lâcha Sung qui s’écroula sur la table, des larmes d’hilarité dégoulinant de ses joues. Ryô le regarda pendant quelques instants avant de reprendre calmement place dans son fauteuil, la tête entre ses mains. Sung avait raison. Vlad lui faisait endurer ce que lui-même faisait avec toutes les femmes qu’il rencontrait. Enfin, presque toutes. Le ciel, si tant est qu’il existe, lui rendait la monnaie de sa pièce. Il lâcha un énorme soupir de désespoir et de regret. Il comprenait le comportement de Kaori à présent quand elle voulait protéger leurs clientes. Le remord s’installa dans son cœur…  

 

« Ex… excuse-moi, Ryô » haleta Sung en se redressant « mais c’était plus fort que moi… »  

 

« Laisse tomber… » soupira Ryô. « Dis-moi plutôt où je peux trouver un autre prof. »  

 

« C’est impossible, Ryô » Ce dernier releva la tête et foudroya Sung du regard. « Pas la peine de me fusiller comme ça, ça ne changera rien. Zlopslinsky est le seul de tous les profs à qui j’ai demandé qui ait accepté. Il y a bien quelqu’un d’autre qui voulait accepter, mais pas dans les délais que je voulais. Je ne veux pas, et ne peux pas, attendre un an pour que tu commences à rembourser ce que tu me dois. Je crois que toi non plus tu ne veux pas étaler dans le temps cette affaire d’autant que tu dois cacher tout ceci à ta partenaire… » Ryô grogna son accord sur ce point là. « Donc désolé, mon ami, mais tu n’as pas d’autre choix. Tu n’es pas encore prêt pour monter sur scène, et il n’y a que Vlad. »  

 

« C’est sans espoir alors ? » hoqueta Ryô en cachant son visage dans ses mains.  

 

« Je ne peux rien faire pour toi. A toi de te débrouiller pour ne pas créer d’occasion où Vlad puisse te harceler » répondit l’homme en cachant son sourire en prenant une bouffée de son cigare jusque là oublié dans le cendrier.  

 

« Je suis un homme mort… » sanglota Ryô en se dirigeant vers la sortie.  

 

« Mais non, mais non… » tenta de rassurer Sung mais sans grande conviction. « Oh, Ryo ? Comment tu t’en sors justement avec ta partenaire ? Pas de problèmes de ce côté là ? » demanda Sung qui venait de repenser à la peur que le nettoyeur avait eu en imaginant sa partenaire découvrir son nouveau « métier ». Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit le visage de l’homme s’assombrir… de tristesse ?!? Sung se leva de son fauteuil et observa sa future star de plus près. Oui, il n’y avait pas de doute, c’était bel et bien de la tristesse qui rongeait son cœur. « Ryo ? » demanda Sung doucement, sentant que ce n’était pas seulement à cause de Vlad que Ryo avait les nerfs à vifs. « Que se passe-t-il Ryo ? »  

 

Le nettoyeur releva son regard et Sung sentit son propre cœur se serrer devant la détresse qui habitait les yeux de sa star. Il ouvrit la bouche pour l’interroger, mais le nettoyeur le devança. « Ce n’est rien, Sung » répondit Ryo d’une voix stressée malgré le contrôle qu’il exerçait pour la calmer. « Il n’y a pas de problèmes avec Kaori » continua t-il d’une voix quelque peu étouffée qui proclamait haut et clairement le contraire. Aussitôt avait-il prononcé ses paroles qu’il se retourna et disparut par la porte de service ne laissant pas l’opportunité à son interlocuteur de réagir. Sung le vit disparaître, clignant des yeux, incrédule d’avoir vu autant d’émotions transparaître de l’impitoyable nettoyeur numéro un du Japon.  

 

 


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