Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteurs: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 13-10-06

Mise à jour: 16-03-07

 

Commentaires: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Chapitre 3 :: je ne crois que ce que je vois

Publiée: 27-10-06 - Mise à jour: 27-10-06

Commentaires: Bien, voici le chap 3. Nous risquons de nous faire lyncher mais tant pis ! Alors ce chap est consacré à Kaori. Il faut bien penser un peu à elle. Bon, bien sûr, les paroles de Ryô dans le chap 2 laisse entendre que ça va pas être la joie pour elle. Mais surtout, continuez de lire. Vous savez que nous aimons les happy end life et moi. Et puis, nous vous réservons de nombreuses surprises. N'oubliez pas qu'il s'agit tout de même de striptease. Oh, et puis, nous sommes ravies que Vlad vous plaise. Mais à ce propos, nous signalons que nous ne nous moquons pas des gay à travers ce personnage. Mais donner un prof gay à Ryô fait beaucoup mieux passer le message de morale que nous lui destinions ! Ainsi, notre nettoyeur préféré peut vraiment se rendre compte de ce qu'il fait subir à la gent féminine ! Bonne lecture ! Enjoy

 


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Auteur tamia  

 

Cela faisait des heures qu’elle tournait en rond dans le salon. Elle n’en revenait pas ! Il était parti aux aurores et il n’était toujours pas rentré ! Il était presque une heure du matin !! Il n’avait même pas eu l’obligeance de lui passer un petit coup de téléphone ! Cela faisait exactement 18H qu’il avait quitté leur appartement comme une fusée à réaction ! Au départ, elle ne s’en était pas inquiétée plus que cela même si ce comportement ne lui ressemblait pas. Mais lorsque les aiguilles de l’horloge avaient indiqué 23H… Ryô ne manquait jamais un repas du soir, quelque repas que ce soit d’ailleurs ! Cet estomac sur pattes sentait les odeurs de cuisine à des kilomètres à la ronde. Mais ce soir, il n’était pas rentré…  

 

Dans un premier temps, la colère s’était exprimée en elle. Toujours cette sourde colère qui ne la quittait presque jamais. Cette même colère qui commençait à la ronger de l’intérieur. Il n’avait décidément aucune considération pour elle. Elle aimerait tellement dans ces moments-là être totalement indifférente à son sort. Pourtant, à 0h45, en pyjama au milieu de ce salon désert, l’inquiétude lui serra le corps… Et s’il était tombé dans une embuscade ? Cette peur lui tenaillait constamment le ventre depuis 10 ans. Quand il partait seul sans elle, elle craignait de ne pas le revoir vivant. Il était peut-être très fort mais, un jour, ça pouvait se terminer mal… Bien qu’il refusait de l’admettre, le temps passait, il prenait de l’âge et les nouveaux jeunes qui arrivaient en ville avaient les dents longues et certains étaient presque aussi bons que lui. Peut-être était-il blessé, qu’il agonisait quelque part, dans une ruelle sombre, tout seul ?… Et comme il ne lui avait pas dit où il se rendait, elle ne pouvait pas lui venir en aide… Et elle resterait seule… Une panique monta en elle. Pourquoi ne lui faisait-il donc pas suffisamment confiance pour la laisser partager ce côté de son existence ? S’il lui avait dit au moins où il se rendait si tôt… Peut-être ferait-elle mieux de prévenir Falcon et Mick ? Il fallait peut-être se mettre à sa recherche ? Jamais il n’avait fait une chose pareille ! Elle eut alors un léger froncement de sourcil. Sauf bien sûr quand ?…  

 

Kaori cessa la marche inconstante qu’elle pratiquait au milieu du salon depuis 2 bonnes heures déjà. Un affreux doute s’insinua en elle. Elle serra très fort ses poings et grinça des dents. Son imbécile de partenaire avait tendance à agir presque de la sorte lorsque… Une flamme dangereuse se mit à danser dans ses prunelles assombries quelques secondes plus tôt par l’inquiétude. Oui, il faisait cela lorsqu’il acceptait un travail pour… pour… pour CETTE FEMME !!! Surtout lorsqu’elle avait obtenu son aide par des moyens peu catholiques et qu’il n’osait pas lui dire qu’il s’était encore fait avoir pour quelques hypothétiques coups qu’il n’obtiendrait jamais !!  

 

« _Roohh, grrrrrr… JE VAIS LE TUER, hurla t-elle levant les bras en l’air. NON JE VAIS LES TUER !! Ryô ! Tu ne paies rien pour attendre sale vermine ! Je suis sûre que c’est cela ! Si tu es parti si vite c’est parce que tu ne voulais pas que je voie ta mine de coupable que tu ne sais jamais me cacher malgré tes efforts ! Quand je pense que ça fait 2 heures que je me fais un sang d’encre pour toi !! Que j’imagine le pire ! Tu vas me le payer, et très cher !! Tu ne mérites vraiment pas un tel dévouement de ma part ! Je ne suis qu’une pauvre cruche !… »  

 

Dès lors, elle ne décoléra pas. Elle voulait sa peau et elle l’aurait ! Elle prépara son matériel, l’astiqua afin de le faire briller et le rendre lisse ce qui augmenterait à coup sûr l’aérodynamisme et la pénétration dans l’air, et s’assit face à la porte d’entrée pour être sûre de ne pas le rater…  

 

Elle fulminait ! Elle resterait devant cette maudite porte jusqu’à Noël si c’était nécessaire ! Elle regarda à nouveau l’heure : 0h59. C’est alors qu’elle perçut comme une impression particulière. Oui, c’était cela, pas de doute… Il approchait. Sa rage franchit un palier et se décuplait au fur et à mesure qu’elle le sentait gravir les escaliers. Dans ces moments de hargne intense, son sixième sens de nettoyeuse était multiplié par 1000 ! Si seulement elle pouvait être aussi douée quand ils avaient un contrat les choses seraient bien plus faciles pour elle ! Elle mit alors son plan en tête : frapper avant de poser des questions, sans sommation, et surtout avant d’en avoir les réponses ! Ce qui était étonnant, c’est qu’elle n’arrivait à sentir sa présence que lorsqu’elle était en colère. En temps normal, il réussissait toujours à lui masquer son aura. Sauf quand il jouait les pervers ! Là, elle savait facilement le repérer. Mais pour l’heure : la vengeance avait sonné…  

 

Elle se prépara, arma son marron sur lequel reflétait la lumière car elle l’avait tellement frotté qu’on pouvait aisément se voir dedans, prit appui sur ses deux pieds et d’une légère impulsion dévastatrice l’envoya contre la porte qui vola en éclat ! Seuls les doigts de Ryô qui frémissaient légèrement lui indiquèrent qu’il avait survécu mais surtout qu’elle avait fait mouche.  

 

« _RYO !!! OU ETAIS-TU RYO ?!!!!  

_Fonfoif Faomi, grogna Ryô de sous le marron. Moi auffi fe fuif feufeux de te voif.  

_Où as-tu encore été traîner hein ?! Tu pars alors que le soleil est à peine levé et tu ne rentres que maintenant ! Qu’est-ce que tu as fait, cria t-elle en sortant une massue de 100T et en la brandissant.  

_Fien ! Fe te fures ! F’ai fien fait !  

_Je ne te crois pas, s’écria Kaori en s’apprêtant à le frapper.  

_J’ai une fiancée !! »  

 

La massue était presque arrivée sur le nez du nettoyeur lorsque ces mots franchirent ses lèvres. Non, ce n’était pas possible, elle avait dû mal entendre… Elle ne parvenait pas à bouger ses membres. Elle ne put que baisser ses yeux qu’elle planta dans ceux de l’homme écrasé et analysa vite que son regard était plus que sérieux. Ce n’était pas un mensonge, il lui disait la vérité. Une douleur incommensurable lui broya le cœur qui se brisa tel un verre qui tombe sur le sol. De saisissement, le poids du marteau sembla maximisé et il lui échappa des mains pour quand même s’écraser lourdement sur le nez du pauvre étalon. Elle fit un pas en arrière, suffoquant, porta les mains contre sa poitrine et s’enfuit alors que les premières larmes lui brouillaient la vue…  

 

Kaori n’était pas parvenue à se contrôler face à cette annonce brutale. Elle avait fui. Elle avait claqué la porte de sa chambre et s’était écroulée sur son lit, en pleurs. Elle n’aurait pas supporté de voir un second regard qui lui confirmait qu’il avait bien rencontré une femme… Elle ne pouvait pas le croire. Ca ne pouvait pas lui arriver. Pas après tous les sacrifices qu’elle avait faits pour lui… Jusqu’alors, elle ne s’était pas faite de réels soucis. Il était un coureur de jupons, il ne faisait pas partie des hommes qui cherchent à se fixer. Il cherchait juste à s’amuser, elle en avait toujours été persuadée. Et puis, si vraiment il voulait se fixer, elle avait toujours gardé l’espoir qu’il réaliserait que c’était avec elle qu’il le ferait. Pas avec une autre… Et voilà qu’il lui annonçait sans détour qu’il avait trouvé une femme. Non, pas une femme, c’était pire que cela. Il avait une fiancée… Une fiancée… Depuis combien de temps lui cachait-il cette nouvelle, s’ils en étaient déjà à ce stade là de leur relation à savoir être fiancés ? Depuis combien de temps cachait-il des rendez-vous amoureux derrière toutes ses sorties dans les cabarets et ses rentrées tardives ? Son chagrin la submergea. Comment pouvait-il lui faire une chose pareille ?… Elle donnait tout pour lui depuis 10 ans, supportait tout, ne fléchissait jamais même si le découragement s’était plus d’une fois emparé d’elle. Elle avait résisté car elle avait toujours été persuadée que les évènements se préciseraient et qu’un jour… Un jour…  

 

« Un jour quoi ?… Que croyais-tu pauvre folle ? Qu’il cesserait de t’humilier ? Qu’il te verrait enfin comme une femme ? Et sur quoi fondais-tu cet espoir stupide et vain ? Sur les quelques fois où il t’a considérée comme une femme au début de votre partenariat ? Sur le fait qu’il soit toujours là pour te protéger et veiller sur toi ? Stupide idiote ! Il a promis à ton frère de veiller sur toi. C’est tout ce qui vous lie. Cette maudite promesse qui n’a fait que te compliquer la vie ! Pourquoi ton frère l’a t-il formulée ? Et aussi parce que tu lui fais la cuisine ! Il se moque de toi comme de sa première chemise… Il se fiche de te faire souffrir et ça fait 10 longues années que ça dure… Si tu avais deux sous de bon sens, il y a longtemps que tu serais partie tenter ta chance ailleurs. Et aujourd’hui, tu ne serais pas aussi malheureuse… Tu ne serais pas obligé de supporter cette atroce vérité : il aime une autre femme que toi… Comment aurais-tu pu rivaliser avec toutes ces superbes jeunes femmes qui papillonnent autour de lui comme des vautours ? Ryô est le plus bel homme que la Terre n’ait jamais porté. Il était logique qu’il recherche la compagnie d’une femme digne de lui. Pas quelqu’un comme toi qui ne ressembles à rien… Que faire à présent ?.. »  

 

Tout à ses pleurs qu’elle ne parvenait pas à calmer, elle ne prit garde au fait qu’elle parlait d’elle-même à la troisième personne. Elle avait fini par complètement s’oublier en tant qu’individu. Elle se sentait perdue, abandonnée et non respectée. C’est sur cette dernière pensée qu’elle sombra dans un sommeil de plomb et sans rêves…  

 

Ses yeux à peine ouverts, les évènements de la veille, enfin de la nuit, lui revinrent en mémoire et son cœur se serra douloureusement, lui coupant la respiration. Il avait semblé si sérieux en prononçant ces mots… Elle regrettait sa réaction. Il aurait mieux valu qu’elle joue les indifférentes. Qu’elle lui dise que ce n’était pas une raison pour la laisser dans l’ignorance et la laisser se faire du mauvais sang pour rien ! Qu’il aurait au moins dû la prévenir qu’il rentrerait tard ! Mais elle n’avait pas pu… Et aujourd’hui ? Comment devait-elle agir ? Elle avait tellement mal… Plus jamais elle ne pourrait le regarder droit dans les yeux…  

Elle se décida tout de même à regarder le cadran de son réveil : 8h50. Elle soupira et repoussa mollement les couvertures. Sans enthousiasme, elle pénétra dans la salle de bain. Elle se figea. Le parfum du gel douche de Ryô monta à ses narines. Ce parfum qui en temps normal l’enivrait et l’apaisait, la réconfortait comme si elle était dans ses bras puissants et chaleureux, la submergea pour lui ôter son souffle. Son cœur se gonfla de chagrin et ses yeux s’humidifièrent. Elle n’était désormais plus la seule à profiter de cette senteur. Alors, cela signifiait qu’il s’était levé tôt. Et qu’il y avait fort à parier qu’il ne soit déjà plus là. Mais qui était cette femme qui réussissait en quelques jours ou quelques mois, là où elle avait échoué en 10 ans de vie commune : le faire se lever tôt !! Le découragement la saisit. Même à la mort de son frère, elle ne s’était pas sentie aussi mal dans sa peau. Ryô lui échappait même si une petite voix lui soufflait qu’il n’avait jamais été vraiment à elle…  

 

L’appartement était trop silencieux. Ce n’était pas la première fois pourtant qu’elle déjeunait seule mais, ce matin, c’était différent : elle était vraiment seule et ce pour la première fois de sa vie. Car même après le mort d’Hideyuki, il avait été là pour reprendre en quelque sorte le flambeau et combler le vide. Et il fallait qu’elle s’y habitue. Il avait une fiancée et cette femme n’était pas une simple passade, elle en était sûre. Il ne lui aurait pas dit la vérité sinon. Il aurait inventé un mensonge plus gros que lui pour éviter le châtiment de la massue mais il n’aurait pas débité une telle chose. (NDL : ma pauvre, si tu savais la vérité…) C’est vrai qu’elle avait gardé un espoir stupide de le conquérir. Cela faisait 10 ans qu’ils vivaient ensemble. Si elle avait eu la moindre chance de trouver le chemin de son cœur, il y a longtemps qu’ils seraient un vrai couple. Elle aurait dû ouvrir les yeux plus tôt et accepter l’évidence et surtout, ne pas croire les paroles réconfortantes de ses amies, principalement de Miki qui ne cessait de lui rebattre les oreilles qu’elle devait persister ! Que Ryô l’aimait mais qu’il était trop nigaud et trop lâche pour le lui avouer. Il était beau le résultat de sa persévérance…  

 

Mais pour l’heure, seule devant son petit déjeuner qu’elle avait à peine touché, une seule chose résonnait en elle : découvrir qui était cette fille. Elle avait besoin de le savoir. Etait-ce pour avoir encore plus mal ? Car il était évident que cette femme devait être une beauté. Ryô n’aimait que les jolies femmes aux formes plantureuses. Ou simplement pour se convaincre de la réalité et ainsi commencer à accepter ? A supposer qu’elle parvienne un jour à accepter cette évidence. Elle ne saurait le dire. Il fallait juste qu’elle la rencontre, qu’elle voit de ses propres yeux sa rivale et qu’elle se rende compte que ce cauchemar n’en était pas un…  

 

Oui, mais comment faire ? Filer Ryô ? Ce n’était pas impossible mais ce serait difficile. Peu de personnes pouvaient se vanter d’être parvenues à le suivre sans se faire repérer à un moment ou un autre. Mais d’un autre côté, ce serait un excellent exercice pratique ! Elle était tout de même la partenaire de City Hunter depuis 10 ans ! Elle était capable de filer n’importe qui ! Même Ryô ! Et puis, là, elle avait une motivation des plus stimulantes…  

 

Toute la journée se passa dans cette atmosphère flou et pesante. Elle ruminait sa peine. Elle passa sa rage et son dépit sur la poussière, briqua toute la maison du sol au plafond, tout y passa même l’armurerie et la salle de tir. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit pour ne penser à rien et éviter de devenir folle de douleur. Elle avait entendu le téléphone sonner à plusieurs reprises mais n’avait pas décroché. Elle ne voulait parler à personne. Quand enfin elle estima qu’il n’y avait plus rien à faire luire, elle s’autorisa à s’asseoir. C’est à ce moment qu’elle réalisa que son corps était courbaturé : elle y était allée trop fort avec son ménage. Et ses mains étaient recouvertes de poussière et d’écorchures. Elle avait besoin de faire un brin de toilette. Elle s’apprêtait à se lever lorsqu’elle entendit la porte du salon s’ouvrir. Elle regarda l’horloge : 19h26. Il rentrait déjà ?… Son estomac se noua. Elle ne se sentait pas prête à le revoir si vite. Elle se tourna malgré tout vers l’homme, espérant au plus profond d’elle que tout n’était qu’une mauvaise plaisanterie que Ryo lui avait jouée, et qu’il éclaterait à tout instant de rire en la traitant de grande naïve. Mais il n’en fut rien. Elle remarqua de suite qu’il semblait fatigué. Des tas de raisons expliquant sa fatigue assaillirent son esprit et son cœur se serra douloureusement. Elle secoua énergiquement la tête pour les faire sortir. Non, ils ne pouvaient déjà en être déjà là… N’est ce pas ? Mais une voix lui souffla qu’il était l’étalon de Shinjuku… Elle leva les yeux et leurs regards se croisèrent. Le temps sembla se suspendre. Ce fut Ryô qui rompit le contact visuel afin de refermer la porte. Il ôta sa veste qu’il jeta négligemment sur le dossier du canapé et Kaori constata avec surprise qu’il n’avait pas son arme. Pourquoi ? Il ne s’en séparait presque jamais ! Et surtout pas lorsqu’il devait sortir ! Se balader dans les rues du quartier sans arme quand on est City Hunter était une véritable folie ! Il y avait des moments où il en avait besoin pour se défendre ! Serait-il possible que sa fiancée ne connaisse pas son métier ?… Et qu’il n’hésitait pas à se mettre volontairement en danger pour elle ? Pour ne pas l’effrayer ?… C’est alors que sans même se retourner, il prit la parole :  

 

« _J’ai faim, qu’est-ce qu’on mange ? »  

Le sang de Kaori ne fit qu’un tour. Avait-elle bien entendu ? Non mais pour qui la prenait-il ?! Sa bonne ?! Comment pouvait-il encore envisager qu’elle s’occupe de lui après ce coup-là ? Après lui avoir fait autant de mal ?… Elle explosa :  

 

« _Si tu as faim, débrouille-toi ! Tu n’es pas manchot ! Ou demande à « ta fiancée » de cuisiner pour toi ! C’est étonnant d’ailleurs que tu sois déjà de retour ! T’aurait-elle déjà laissé tomber ? Ca ne m’étonnerait pas ! Après avoir vu ton vrai visage, il est normal qu’elle te fuie !  

_Non, ce n’est pas du tout cela !  

_Je m’en moque, répondit-elle tremblante, ce ne sont pas mes affaires ! Mais maintenant que tu as une femme, tu n’as plus besoin de moi pour jouer les boniches ! »  

 

Sur cette réplique, elle se leva brusquement du canapé et gagna l’étage, les poings serrés, les yeux crispés par la colère et la douleur. Toute sa vie venait d’être chamboulée, tous ses espoirs s’étaient effondrés, et « môssieur » réagissait comme si rien ne s’était passé et que le train-train quotidien continuait. Pas même une explication concernant cette foutue nana ! Rien ! N’avait-il donc aucune considération pour elle !? Aucun cœur ? Faisait-elle réellement partie du décor ? Présente dans sa vie pour faire le ménage, la cuisine et la lessive ? Etait-elle sa mère ? Ne la voyait-il vraiment pas autrement ?... Elle s’enferma dans la salle de bain et s’engouffra dans la douche où elle se recroquevilla tandis que les larmes coulèrent une fois de plus…  

 

 

Quelques jours plus tard  

 

Sa relation avec Ryô s’était profondément dégradée. Ils ne se parlaient presque plus. Elle ne faisait pratiquement plus rien pour lui à part encore sa lessive. Ce n’était pas par bon cœur, mais elle ne supportait pas les odeurs nauséabondes de sueurs qui se dégageaient de la chambre de son partenaire. Mais pour le reste… Elle avait même envisagé de s’installer dans un des autres appartements mais elle s’était ravisée : il fallait qu’elle puisse garder un œil sur lui…  

 

Au Cat’s Eye leurs amis avaient remarqué l’absence quotidienne de Ryô et son mal aise à elle. Miki avait essayé de découvrir ce qui se passait entre eux mais sans le moindre résultat. Elle se fermait comme une huître dès que Miki lançait le sujet. Elle ne voulait pas lui parler tant qu’elle n’aurait pas du concret à apporter. Oh, elle savait bien que leurs amis se faisaient du souci. Et ils avaient raison de s’en faire : il ne s’agissait pas d’une simple crise passagère. Non, cette fois, c’était vraiment sérieux. Et il n’y avait qu’une seule obsession dans sa tête : découvrir l’identité de « cette fiancée ». C’était à croire qu’elle ne vivait plus que pour cela. Et pour se faire, elle avait mis une stratégie au point…  

 

Cela faisait maintenant deux semaines qu’elle suivait Ryô comme son ombre. Elle savait très bien qu’il se méfierait d’elle. Ryô la connaissait par cœur alors Kaori était persuadée qu’il savait parfaitement qu’elle le filerait. Et qu’il serait donc sur ses gardes. Mais, pour pouvoir le suivre sans se faire repérer, il fallait qu’il se sente en confiance et qu’il croie qu’elle abandonnait l’idée de le suivre. Du fait, son plan était simple mais efficace : lui faire croire qu’elle n’avait rien appris avec lui et qu’elle était toujours aussi maladroite qu’à leur première rencontre…  

 

Le premier jour de sa filature fut lamentable et ridicule. Elle ne se cachait pas assez vite lorsqu’il se retournait ou parfois, elle oubliait même de se planquer ! Plus d’une fois il s’était retourné pour la fusiller du regard et, bien entendu, il n’avait pas mis longtemps à la semer. Enfin, disons plutôt qu’elle s’était délibérément laissée semer ! Et le soir venu, lorsqu’il était rentré de son escapade, ils s’étaient disputés et il lui avait interdit de le suivre. Elle avait joué les offensées lui affirmant qu’ils ne s’étaient croisés que par simple coïncidence et qu’elle se fichait pas mal désormais de ce qu’il pouvait bien faire de ses journées.  

 

Le second jour, elle s’était montrée un peu plus prudente mais elle n’avait pas masqué sa présence afin qu’il la repère. Et elle s’était laissée distancer plus rapidement pour qu’il prenne confiance dans le fait que jamais sa partenaire ne saurait le pister.  

Et ce soir-là aussi il y eut une autre dispute, fracassante, dans l’appartement de City Hunter car, bien sûr, Ryô n’avait pas du tout apprécié le fait d’être suivi. Chacun monta dans sa chambre, en colère et blessés, et ils n’échangèrent plus un mot.  

 

Et au fur et à mesure des jours, elle avait masqué sa présence si bien qu’il ne savait plus reconnaître son aura. Oh, il sentait bien qu’on le suivait, qu’on l’épiait mais il ne savait pas qui. Au début, elle avait quand même craint qu’il ne s’aperçoive que c’était elle mais il avait cessé de lui reprocher de le filer. C’était donc simplement son instinct qui lui parlait. Et elle en fut fière. Elle parvenait à chasser City Hunter ! L’élève n’avait pas encore dépassé le maître puisqu’il parvenait encore à la semer. Mais il avait de plus en plus de mal. Comme quoi, elle n’était pas la cruche qu’il prétendait qu’elle était ! Elle avait quand même appris au fil des ans. Désormais elle savait qu’elle était digne de City Hunter. Cette constatation lui mit un peu de baume au cœur. Et elle le serait encore davantage quand elle aurait découvert où il se rendait…  

 

 

Kaori rasait les murs. Elle s’était équipée d’une paire de jumelles pour l’observer à distance. Elle avait remarqué que si elle le suivait de trop près, elle se faisait immédiatement repérer. Alors elle avait opté pour une autre solution : la filature à distance. Et ça lui réussissait ! De plus, elle avait tout de suite réalisé qu’il prenait toujours la même direction alors, pour éviter d’être repérée et de dépenser de l’énergie inutilement à masquer sa présence, elle l’attendait à l’endroit même où elle le perdait de vue à chaque fois. Mais, aujourd’hui, elle ne se laisserait pas distancer. Pour le moment, il s’était arrêté pour discuter avec un marchand ambulant de nouilles et sushi. Il acheta même de quoi se restaurer. Rien d’étonnant ! Il ne déjeunait plus le matin ! Il filait toujours à l’anglaise au petit jour ! Elle devait mettre son réveil à sonner vers 7h pour ne pas le rater ! Elle ne faisait sa toilette qu’une fois de retour de son pistage qui n’avait encore rien donné. Mais, aujourd’hui serait la bonne. Oui, elle sentait qu’elle touchait au but. La preuve ? Il n’avait pas remarqué sa présence. Elle le connaissait par cœur, elle connaissait ses attitudes lorsqu’il « sentait » l’ennemi. Et ce matin, rien ! Il avançait sans se méfier. D’ici quelques minutes, elle tiendrait une piste sérieuse. Mais pour se faire, il fallait qu’elle s’approche un peu plus de lui. Ce qu’elle fit avec grande prudence au moment même où elle le vit se détourner du vendeur…  

 

Il s’approchait lentement de la grande place qu’elle voyait au bout de l’avenue. Le quartier devenait de plus en plus calme au fur et à mesure de la progression de Ryô. Ce coin était assez huppé. Alors sa petite amie était sans doute riche ou tout au moins suffisamment aisée pour pouvoir habiter ici. Voilà une nouvelle qui ne la réjouissait qu’à moitié. Si elle était jolie et en plus fortunée, difficile de rivaliser… Elle soupira. La vie n’était pas juste…  

C’est alors qu’il s’immobilisa. Aussitôt, elle se cacha et masqua sa présence. Quelle stupide erreur ! Le constat qu’elle venait de faire lui avait fait perdre ses moyens et Ryô l’avait sentie !… Elle jeta un coup d’œil discret et…  

 

Stupéfaction ! Il avait disparu !  

« Non, c’est impossible de disparaître ainsi ! Au milieu de cette rue comme ça ! Il n’y a pas d’issue ! »  

Elle se précipita à l’endroit même où elle l’avait aperçu pour la dernière fois et tourna sur elle-même pour examiner les alentours. Mais personne ! Pas de Ryô ! Seul se dressait en face d’elle un énorme bâtiment très chic. Elle remarqua deux petites ruelles de chaque côté de ce bâtiment mais elles étaient des impasses ! Elle leva alors la tête sur la bâtisse. La surprise se lut sur son visage : « Opéra National ».  

 

« Se pourrait-il que sa conquête y travaille ? Cela expliquerait qu’il ait disparut de la sorte… Mais tout de même ! Ryô aime les danseuses de cabaret, les strip-teaseuses, les serveuses dénudées ! Pas les danseuses étoiles ! Il ne supportait pas l’opéra ! C’est étrange ! Enfin, allons voir cela… »  

 

Elle monta les marches en pierre, poussa la porte et s’approcha de l’hôtesse d’accueil qui releva à peine le nez de son magasine.  

 

« _Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je voudrais connaître le nom de l’homme qui vient d’entrer ici. Il a accroché ma voiture mais je l’ai vu et je veux que nous fassions un constat ! Pouvez-vous me dire de quel côté il est allé ? »  

 

La secrétaire regarda Kaori comme si elle était folle ce qui agaça prodigieusement la jeune femme. Elle se gratta la tête, remis ses lunettes en place, replongea le nez dans son magasine, avant de finalement lui répondre d’une voix monotone et nasillarde :  

 

« _Personne n’est entré Mademoiselle ! Je n’ai vu aucun homme passer !  

_Vous deviez être trop absorbée par « votre lecture ».  

_Absolument pas ! Je n’ai eu aucun visiteur depuis que j’ai pris mon service, c’est-à-dire il y a 35 minutes ! Vous avez mal vu ! Votre vandale n’a pas pénétré ici. »  

 

Kaori en fut stupéfaite. Elle remercia tout de même la jeune fille qui ne l’entendit même pas et ressortit sans plus rien comprendre et très déçue.  

 

Incroyable ! Elle touchait enfin au but ! Et il avait pourtant disparu ! Ce n’était pourtant pas David Copperfield pour s’évaporer ainsi dans une ruelle sans issue ! Et les portes secrètes n’existent que dans les vieux châteaux et les romans policiers. Alors quoi ?!  

 

Elle inspira un grand coup pour se redonner contenance. Ok, alors, après deux semaines, elle n’avait toujours pas découvert qui était cette femme. Pire, il s’était une fois de plus échappé ! Elle allait devoir revoir ses méthodes, trouver autre chose… Mais comment faire ?… Et elle eut le déclic ! Une lueur s’alluma alors qu’une idée semblait germer. Puis un sourire vint éclairer son visage tendu. Mais pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle était là la solution !  

 

Le cœur un peu plus léger d’avoir trouvé une solution à un de ses problèmes, elle repartit en rêvant déjà au bon bain moussant dans lequel elle se prélasserait en rentrant, l’eau chaude l’aiderait à y voir plus clair pour les derniers petits détails nécessaires à son plan…  

 

 


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