Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteurs: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 13-10-06

Mise à jour: 16-03-07

 

Commentaires: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Chapitre 10 :: une couche de plus ou de moins…

Publiée: 15-12-06 - Mise à jour: 15-12-06

Commentaires: Coucou tout le monde ! Eh oui, nous voilà déjà au dixième chapitre !! Mick s'est fait jeté par Kazue, Miki est une perverse digne d'être Mokkorienne, quant au reste de l'équipe...hmm vous le découvrerez assez vite LOL Enfin, revenons au chapitre d'aujourd'hui: retour à nos deux nettoyeurs préférés ! Allez, place à la lecture, et encore une fois merci de nous lire !! Ca nous réchauffé énormément nos petits coeurs glacés par l'hiver de lire vos mots d'encouragement !! (et croyez-moi, on en a besoin en ce moment !!) Maestro ! Lecture !! Kisss, Life

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur: Life  

 

Il était presque dix heures quand Kaori se réveilla ce jour-là. Elle jeta un œil au réveil et se retourna pour se rendormir. Depuis quelques temps elle avait la mauvaise habitude de se rendormir le matin, ne se levant qu’en début d’après-midi quand son estomac ne supportait plus la faim. Après la soirée passée au Baiser du Dragon, elle avait fait un effort pour sortir un peu plus de chez elle, voir du monde et regarder un peu plus les hommes comme le lui avait conseillé Miki. Elle avait tenu le coup deux jours avant qu’elle ne sente à nouveau la déprime frapper à la porte. Et aujourd’hui, tout comme hier, elle n’avait nullement envie de bouger. Pourtant, aujourd’hui, quelque chose l’empêcha de refermer les yeux. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte que son sixième sens lui hurlait qu’il y avait quelqu’un dans l’appartement. Elle pesta d’une manière très imaginative tout en se levant et en attrapant l’arme qu’elle gardait dans le tiroir de sa table de nuit. Elle se rabroua également d’avoir été tellement perdue dans son désespoir qu’elle n’avait pas senti cette présence plus tôt. Sur la pointe des pieds elle s’approcha de la porte de sa chambre et colla son oreille contre celle-ci. Elle écouta attentivement. Rien. Doucement elle tourna la clinche et ouvrit la porte. Après avoir vérifié le couloir, elle avança jusqu’à l’escalier et, discrètement, jeta un œil dans le salon. Rien non plus. Fronçant les sourcils elle se demanda où l’intrus pouvait bien être. Fermant à demi les yeux, elle se concentra du mieux qu’elle put et chercha à localiser son ennemi. Elle fut surprise quand elle constata qu’il était derrière elle et sur la droite. Elle se retourna et son regard rencontra la porte de la chambre de Ryo. Son arme toujours en main et prête à l’emploi, elle se dirigea vers la chambre de son partenaire. Elle respira un bon coup et ouvrit grand la porte, son arme et ses yeux cherchant l’intrus. Elle ne vit personne. Ou plutôt elle ne vit personne qui était un ennemi. Elle trouva au contraire Ryo, endormi en position fœtale, et ne réagissant nullement au bruit qu’elle venait de faire en bondissant dans sa chambre. (ndt : sa réputation va en prendre un coup ! Tu parles d’un nettoyeur sensé être à l’affût de tout !! Il aurait pu se faire buter l’idiot !!! Il nous fait quoi là ? lol)  

 

La surprise céda vite la place à la panique. Pourquoi était-il ici ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Vivait-il encore ? Etait-il blessé ? Pourquoi ne l’avait-il pas réveillée ? Les questions fusant dans son esprit, elle se précipita à son chevet pour l’examiner, retenant tant bien que mal les larmes qui menaçaient d’inonder ses yeux. Mais à peine s’était-elle accroupie qu’un ronflement déchira le silence de la pièce. Kaori tomba sur son cul de surprise. Mais c’est pas vrai !! Je rêve ! Je me fais du souci pour lui, et môssieur dort à point fermé ! Et il ronfle en plus !! Quelle idiote je fais !! Pourquoi est-ce que je me fais encore du mouron pour lui ?!!! Enervée et en colère, Kaori se releva et se tourna pour quitter la chambre de Ryo, prête à oublier son partenaire et à ignorer son existence. A peine avait-elle fait un pas qu’elle fit à nouveau volte face. Elle venait d’apercevoir le teint blafard de ce dernier. Pour avoir vécu et travaillé pendant dix ans avec lui, elle savait que Ryo ne tombait que très rarement malade, aussi fut-elle alarmée de le voir si pâle. Oubliant sa colère de l’instant d’avant, elle revint à côté de lui et posa la main sur son front. Elle fut rassurée de constater qu’il n’avait pas de température. En regardant de plus près, elle remarqua les cernes et les traits de fatigue qui déformaient le visage de son partenaire. Que devait-elle faire ? Dois-je m’occuper de lui ? Il n’a vraiment pas l’air bien… Oh, et puis pourquoi je le ferais ? Je ne lui dois rien. Il n’y a plus rien qui me lie à lui… Si seulement c’était vrai… Argh, je suis vraiment la dernière des cruches ! Secouant la tête d’être aussi faible, elle alla chercher une bassine d’eau dans la salle de bain. Elle rafraîchit doucement le visage de Ryo et humidifia ses lèvres. S’il était effectivement aussi fatigué qu’il semblait l’être, il n’était pas prêt de se réveiller de si tôt. Et quand il se réveillerait, ce ne serait pas parce qu’il aurait assez dormi. La faim et la soif, voilà ce qui le dérangeraient en premier. Prenant pitié de lui, et se rabrouant pour ça en même temps, elle alla à la cuisine et lui prépara un bouillon de légumes et de viande. Même endormi, il aurait le réflexe d’avaler ce qu’on lui mettrait à la bouche. Bon, ce n’était pas avec ça qu’il serait nourri, mais au moins ça lui permettrait de dormir quelques heures de plus. Tu dois vraiment être la dernière des imbéciles pour faire ça pour lui…  

 

Quand Ryo se réveilla se fut très, très, lentement. Il mit plusieurs minutes avant de pouvoir faire fonctionner son cerveau. Et dire qu’il n’était même pas sous l’influence de l’alcool. Etendu, les yeux fermés, il laissa le temps à son corps pour se remettre en marche. Il se souvint finalement où il était et pourquoi. Sung. Congé. Repos. Il devait avouer que maintenant qu’il avait permis à la fatigue de le rattraper, il aurait été incapable de faire le moindre effort. Il se sentait comme un sac de patates : grand, lourd et pas flexible du tout ! (ndt : et ben ! La danse semble plus difficile que la vie dans la jungle mdr !) Il tenta d’ouvrir un œil et après s’être habitué à la faible luminosité de sa chambre, il ouvrit le second. Il remarqua immédiatement que ses vêtements qu’il avait jetés un peu n’importe où en rentrant, étaient tous déposés sur la commode à côté de la porte. Hein ? Quoi ? Qui ? Ah… Kaori… Son regard rencontra ensuite un plateau et un bol sur sa table de nuit. Son nez identifia l’odeur qui s’en dégageait comme étant un potage de légume. Elle l’avait donc nourri… Dieu te bénisse, Kaori. Qu’ai-je donc fait pour que tu prennes soin de moi, après tout ce que je t’ai fait subir ? Comment pourrais-je jamais te payer toutes mes dettes… Ryo referma les yeux et lâcha un soupir à fendre l’âme. Il tenait tellement à Kaori, l’aimait tellement, mais peu importait ses efforts il la faisait toujours souffrir. Et malgré ça elle était toujours là pour lui…  

 

Soudain sa porte s’ouvrit de quelques centimètres, laissant passer plus de lumière que ses yeux, même fermés, ne pouvaient supporter. Il grogna et tenta de cacher son visage dans son oreiller. En vain, il était trop faible. « Ryo ? » appela doucement la voix de sa partenaire. Kaori ! Oh, Kaori ! Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il essaya de lui répondre mais il ne put que croasser quelques sons. La porte s’ouvrit un peu plus et se referma aussitôt. Il entendit les pas de la jeune femme s’approcher de lui et tourna tant bien que mal la tête pour lui faire face. Ce qu’il vit lui pinça le cœur. Il avait vu sa partenaire seulement quelques jours auparavant et il devait bien se rendre à l’évidence qu’elle n’allait pas mieux. Ses cheveux, d’habitude rebelles, pendaient le long de son visage, sans vie et sans force, et son visage creusé témoignait qu’elle négligeait les repas réguliers. Il se fit ironiquement la remarque qu’ils faisaient vraiment la paire, ils étaient tous les deux dans un état aussi pitoyable l’un que l’autre. Enfin, elle au moins avait encore la force de se lever. Et de me préparer de la soupe… remarqua-t-il en humant l’arôme délicat qui s’échappait du bol qu’elle tenait dans ses mains. Rassemblant ses forces il essaya de se relever mais il arriva à peine à soulever son torse de quelques centimètre avant de retomber dans son lit, haletant et transpirant fortement. « Attends, je vais t’aider » suggéra Kaori en déposant le bol. Ensuite elle attrapa Ryo par les épaules, et travaillant ensemble, il se releva tandis que Kaori le supporta et glissa un autre coussin dans son dos. « Voilà. Ce sera plus confortable pour boire ceci. Attention, c’est peut-être encore un peu chaud, bien que je l’ai laissé refroidir » Elle tendit le bol de soupe à Ryo mais quand elle vit ses mains trembler en essayant de prendre le récipient, elle secoua la tête. Au lieu de le lui donner, elle prit place sur le lit et présenta le bol aux lèvres de son partenaire. Honteux d’être un invalide au point de ne pas pouvoir se nourrir, Ryo but néanmoins gorgée par gorgée le contenu, se sentant déjà beaucoup mieux au fur et à mesure que le liquide descendait jusqu’à son estomac.  

 

« Merci » réussit-il à murmurer quand Kaori se leva de son lit. Elle hocha la tête et se dirigea vers la commode où elle déposa le bol et prit à la place un verre d’eau. A nouveau elle le mit aux lèvres de son partenaire qui le but entièrement, à petites gorgées.  

 

« Je reviendrais dans deux heures avec un nouveau bol de soupe. Repose-toi en attendant » Attrapant le bol et le linge sale de Ryo, elle quitta la chambre avant même que son occupant ne puisse lui répondre. Kaori… Oh, Kaori… Je ne suis pas le seul qui ait besoin de prendre soin de lui-même… Même dans cette pénombre j’ai remarqué que tu flottais dans ta chemise et ton pantalon. Tu ne pesais déjà pas grand-chose quand toute cette comédie a commencé… Seigneur, comment pourrais-je me faire pardonner pour toute cette mascarade ?! Même si par miracle j’arrive à tout faire revenir à la normale, rien ne sera plus comme avant… Sur cette pensée Ryo se rendormit.  

 

Trois fois Kaori lui apporta un bol de soupe ou de la bouillie de riz avant qu’il ne parvienne à se nourrir lui-même. Sa main tremblait encore un peu la quatrième fois, mais pas assez pour que le contenu de sa cuillère ne se fasse la malle. Lentement, faisant attention à ne pas renverser son repas, il mangea le riz aux légumes que Kaori lui avait préparé. Ca faisait du bien de sentir quelque chose de solide dans sa bouche et dans son estomac. Une fois finit il se reposa contre ses coussins et tendit le bol à sa partenaire. « Merci. Merci pour tout, Kaori. Je n’aurais jamais été capable de sortir de mon lit pour me préparer à manger ».  

 

Kaori, qui était prête à repartir, s’arrêta et hésita un instant. Finalement elle prit une profonde respiration et posa par-dessus son épaule la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle l’avait trouvé dans cet état.  

« Je… hum, je ne veux pas me mêler de ce qui me regarde pas, mais comment ce fait-il que tu sois dans cet état ? J’ai du mal à croire que ton, euh, ta fiancée ne prenne pas soin de toi… » Kaori se rabroua d’avoir été sur le point de révéler à Ryo qu’elle était au courant de tout, de Vlad, de l’homosexualité de son partenaire, et de la relation qu’il avait avec cet homme.  

 

De son côté Ryo faillit se mordre la langue de surprise. Que devait-il répondre à cette question ?! Il n’avait pas de fiancée, c’était un mensonge sorti tout droit de son cerveau !! Vite, vite, il devait improviser quelque chose… Oui, mais quoi ? Ben en fait je bosse dans un cabaret en tant que stripteaseur et comme je me tape des journées de 20h je ne dors quasi pas ? Ouais, comme si j’allais lui dire ça. Même si c’est vrai. Tu parles d’une journée ! Je commence les répètes à 8h du matin, je termine à 15h avec une pause de 30 minutes à midi et je dois être prêt pour monter sur scène à 20h. Avec un peu de chance je peux dormir deux ou trois heures dans ma loge en fin d’après-midi, et je ne revois mon lit qu’au plus tôt à 2h du matin pour être reparti à 6h, 6h30 au plus tard. Donc si on fait le compte ça me fait 6h de sommeil, et ça c’est si j’ai de la chance. Mais dans quoi je me suis fourré moi !?! Pourquoi est-ce que ma vie est un gros mensonge ?!! Pourquoi est-ce que pour une fois je ne peux pas dire la vérité ! Parce que je suis un gros lâche, voilà pourquoi ! Un gros lâche et un égoïste… J’aurais dû dire la vérité dès le début. Kaori aurait été en colère et je me serais pris une massue, mais on aurait tous les deux moins souffert que maintenant… Quel crétin je suis… Mais je ne peux pas faire demi-tour maintenant, je ne lui ferais qu’encore plus mal… Enfin, je crois… Ah, seigneur, pourquoi est-ce que tout est aussi compliqué…  

 

« Ben, en fait, comment t’expliquer ça… » tenta Ryo en se creusant la tête pour trouver une réponse. Bah, puisqu’il allait quand même mentir autant le faire aussi gros possible. Plus c’est gros et plus ça passe comme on dit. « Si je ne suis pas chez ma fiancée, c’est parce qu’elle n’est pas là. Elle a reçu un appel de sa grand-mère qui ne va pas bien, et comme elle est sa seule famille, elle est partie lui rendre visite. Le problème c’est qu’elle habite sur une île quelque part au large du sud de Kyushu, donc elle est au moins partie pour deux semaines, si ce n’est plus. Depuis qu’on se connaît, je lui donne un coup de main de temps en temps dans son magasin et quand elle est partie, elle m’a demandé de terminer les commandes qu’elle devait encore remplir. Entre m’occuper des clients et les commandes, j’ai travaillé environs 18h par jour, tous les jours, depuis une semaine. Et tu vois le résultat devant toi : manque de sommeil, manque de nutrition pour un HS quasi complet. »  

 

« 18h ?! » s’écria Kaori, complètement abasourdie que son feignant de partenaire soit capable de fournir un tel travail, et ce pendant une semaine ! « Mais… mais c’est quoi comme magasin ? » balbutia-t-elle, curieuse d’en apprendre plus sur l’homme qui lui avait volé Ryo. Même pas volé, ma pauvre. Il n’a jamais été à toi pour commencer !  

 

« Eh ben en fait, c’est… euh » hésita Ryo. Dans quel genre de magasin est-ce que sa « fiancée » pourrait bien travailler ? Rien de grand, ni de connu ! Il serait trop facile pour Kaori de faire des recherches et de découvrir qu’il mentait. Ah bien sûr, un petit commerce qui venait à peine de débuter ! Ce qui expliquerait aussi que sa « fiancée » n’emploie personne et qu’il lui donne des coups de mains. Bon, mais dans quel secteur ? Quelque chose qui demande beaucoup de travail… Ah ! Voilà ! Un truc artisanal qui demanderait beaucoup de temps et d’efforts. Et pour une femme… hmmm… Pourquoi pas du parfum ? Du parfum, des huiles essentielles et du savon, le tout à base de plantes naturelles ! « Euh, tu vas pas te moquer de moi ? » Kaori leva les sourcils, étonnée que son partenaire qui d’habitude était sans gêne le soit maintenant. Elle hocha néanmoins de la tête. « Eh ben, elle vient d’ouvrir un petit commerce de parfumerie artisanale. Parfums, huiles de soin pour le corps, savons parfumés, elle fabrique tout ça elle-même dans ses ateliers à base de plantes qu’elle a elle-même récoltées. Donc, quand elle a dû partir en urgence je me suis non seulement occupé des clients qui venaient au magasin, mais j’ai dû également terminer les différents produits qu’elle avait commencés. Bref, ça m’a pris pas mal de temps tout ça… »  

 

« Du parfum ? Du savon ? C’est… original. » observa Kaori qui ne s’était pas attendue à un métier pareil. Pourtant, en repensant à ce qu’elle avait vu du « compagnon » de Ryo, ça lui ressemblait bien. Il était tellement bien habillé et tiré à quatre épingles qu’il était bien le genre de personne qui pouvait s’occuper d’une parfumerie. Et s’en servir lui-même abondamment ! « Et, euh… » Kaori hésita. Elle voulait en savoir plus, mais comment aborder le sujet sans être indiscrète. « Tu l’as connu en allant acheter quelque chose chez elle ? » Kaori se mordit la langue. Ah bravo ! Tu n’aurais pas pu être plus directe que ça ! Et puis qu’est-ce que Ryo ferait dans une parfumerie ?! C’est bien le dernier endroit où on le verrait. Si ça avait été Mick par contre… A sa grande surprise Ryo lui répondit.  

 

« Non, pas du tout » rigola-t-il en s’installant confortablement dans son oreiller et en invitant Kaori à prendre place sur le bord du lit. Quand elle fut assise, il continua. « Je l’ai rencontrée tout à fait par hasard à vrai dire. Je rentrais à la maison et, je ne sais plus trop pourquoi, j’avais décidé de faire un détour par le parc. Je passais dans une des allées quand un cri a attiré mon attention. Tu me connais, je me suis élancé dans les bosquets et je suis tombé nez à nez avec une bande de malfrats qui entouraient… » Vite, vite, il me faut un nom. Je ne peux pas continuer à appeler ma « fiancée » par ce nom. Elle va finir par se demander pourquoi je ne l’appelle pas par son prénom. « … Cherry »  

 

« Chéri ? » demanda Kaori stupéfaite. Quel drôle d’idée d’appeler un homme comme ça. Enfin, venant d’un… homo, ça fait déjà un peu moins étrange, mais quand même. Et puis pourquoi ne pas simplement l’appeler Vlad ? C’est son prénom après tout, non ? Aya ! Fais attention voyons ! Si tu commences à dire tout ce qui te passe par la tête, tu vas vendre la mèche ! Si Ryo n’a rien dit à propos de « Vlad » ou de « Chéri » ou ce que son nom est vraiment, c’est qu’il doit y avoir une raison. Arf, c’est pas le moment de t’attarder là-dessus ! Ecoute plutôt ce qu’il te raconte  

 

« Oui, c’est bien ça, Cherry » répéta Ryo, ne percevant pas que tous les deux ne donnaient pas la intonation au mot, et ainsi une autre signification. « Bref. Je disais donc que je me suis élancé dans les bosquets d’où provenait le cri et que je suis tombé nez à nez avec une demi-douzaine de rats des rues. Ils menaçaient Cherry mais heureusement ils n’avaient encore rien fait d’autre. » Kaori se demanda ce que des bandits pouvaient bien vouloir à un homme tel que ce « Vlad ». Le parc avait la mauvaise réputation d’abriter des violeurs pendant la nuit c’était vrai, mais si ces malfrats étaient des violeurs ils avaient de drôles de goûts… « Alors je suis intervenu » continua Ryo « et il ne m’a pas fallu plus de deux coups de poings pour les faire fuir. Au fond ce ne sont que des poules mouillées. Etant le gentleman que je suis… » Kaori leva malgré elle un sourcil incrédule « j’ai proposé de raccompagner Cherry jusqu’à son appartement. En route je l’ai bien entendue gentiment réprimandée de ne pas avoir pris ses précautions et d’avoir traîné dans le parc la nuit. C’est alors qu’elle m’a raconté… » Elle ?!? Ce Vlad est donc si efféminé qu’il se fait appeler « elle » ?! Bon, j’avoue, il n’a pas l’air très viril ou masculin vu de loin, mais de là à prendre le « rôle » de la femme… « … qu’en fait elle était venue chercher une plante qui ne fleurit que pendant la nuit et que ses propriétés curatives étaient au plus haut à ce moment-là. J’ai donc cru qu’elle était médecin traditionnel mais quand je lui ai dit ça, elle a rigolé. Elle m’a alors expliqué qu’elle venait d’ouvrir son commerce et qu’elle récoltait toutes les plantes et fleurs qu’elle pouvait. Enfin, c’est comme ça qu’on a fait connaissance. Une fois chez elle, elle a voulu me remercier et m’a invité à venir dans sa boutique pour que j’y choisisse ce que je voulais. Ne voulant pas l’offenser, et pour être honnête aussi un peu curieux de quelqu’un qui ose braver le parc la nuit pour une fleur, je suis retourné la voir, et à nouveau on a longuement discuté et on a continué la conversation lors d’un dîner. De fil en aiguille on a continué à se voir et peu à peu l’amour a grandi entre nous. La suite, tu la connais… » (ndt : JE CRIE AU SCANDALE !! C’EST UN INFAME MENTEUR !!)  

 

« En effet » répondit Kaori en se levant. « Peut-être pourras-tu me « la » présenter un jour ? Je suis bien curieuse de connaître la personne qui a su conquérir l’Etalon du Shinjuku » rajouta-t-elle en lui faisant un clin d’œil avant de disparaître par la porte.  

 

Dans son lit, Ryo regarda la porte se refermer, emportant la seule femme qui avait réussi à atteindre son cœur. Ah, Sugar… Comment te présenter quelqu’un qui n’existe que dans mes mots ? Ca me fait tellement mal de te mentir, tu sais… Tellement mal de voir la douleur dans tes yeux pendant tout mon récit… Mais le pire, c’est de constater que tu acceptes tout ceci comme si c’était normal. Je m’étais attendu à un grincement de dents, à une larme, à un signe de jalousie quelconque comme au tout début de cette histoire… Mais rien ! Il n’y a plus que cette lueur d’une profonde tristesse mélangée à ta douleur. Oh, Kaori ! Comment peux-tu penser que je puisse t’oublier ? Comment peux-tu penser que je puisse trouver mon bonheur autre part qu’avec toi ? Kaori… Mais comment pourrais-tu penser autre chose ? Jamais je ne t’ai réellement signifiée mon attachement… Ryo ferma les yeux, luttant avec lui-même pour contrôler le nœud qui s’était formé dans sa gorge. Sans s’en rendre compte il sombra dans le sommeil.  

 

De l’autre côté de la porte, Kaori s’était adossée à cette dernière. Les larmes coulaient lentement le long de ses joues. Elle s’était retenue tant que Ryo pouvait la voir, mais une fois hors de sa vue elle s’était mise à pleurer silencieusement sans pouvoir arrêter. Après un gros effort, elle se releva et se dirigea d’un pas automatique vers sa chambre où elle s’effondra sur son lit. Le visage caché dans son oreiller elle laissa libre cours à sa peine et hurla une fois ou deux sa douleur. Ryo ! Oh, Ryo !! Comment ?! Pourquoi ?! Ca fait des années que tu sais ce que je ressens pour toi ! Ca fait des années que je me bats pour que tu restes en vie, alors pourquoi ?!?! Pourquoi ne m’as-tu jamais dit que tes intérêts étaient ailleurs ?! Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu étais gay avant que je tombe amoureuse de toi ! N’as-tu pas un peu de pitié dans ton cœur pour moi ? Un peu de compassion ?! Ryo… J’ai tant de mal à croire ce que j’ai vu et ce que tu viens de me raconter. Et pourtant, je dois admettre que tout est vrai… Quand j’ai essayé de te suivre à l’aide d’un émetteur, tu es passé chez Eriko, et le lendemain j’ai vu Vlad ou Chéri, peu importe son nom en fait, avec cette veste patchwork qui était en vente dans sa boutique la dernière fois que j’y étais. Sans aucun doute un cadeau que tu lui as fait Ryo. Il semblait tellement heureux quand je l’ai vu devant sa porte, malgré le fait qu’il pleuvait. D’ailleurs j’avais trouvé étrange qu’il y ait autant de fleur dans cette maison. Maintenant je sais pourquoi, c’est à cause de son travail. Et puis il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que cet homme t’aime à la folie… Tout comme moi… Après de longues minutes de pleurs et de sanglots, Kaori sombra elle aussi dans un sommeil dont elle ne se réveilla que le lendemain matin tard dans la matinée.  

 

Quand elle ouvrit à nouveau les yeux, elle remarqua immédiatement, à l’inclinaison des rayons du soleil, qu’il était presque midi. Elle chassa la fatigue des yeux, peinée de ne pas pouvoir chasser sa tristesse aussi facilement, et se dirigea vers la salle de bain. Elle fut étonnée de constater que Ryo l’avait devancée quand elle huma le parfum boisé de son savon qui flottait encore dans l’air. Ca la rassura également, s’il avait réussi à prendre une douche c’est qu’il avait récupéré des forces. Tout de même inquiète pour lui, elle se dépêcha de prendre la sienne. Habillée et coiffée, elle ouvrit la porte de la chambre de son partenaire et fut à nouveau étonnée de ne pas le voir dans son lit. Grommelant que tous les hommes étaient têtus, qu’ils pensaient tout pouvoir faire dès qu’ils se sentaient un peu mieux, elle descendit dans le salon mais ne l’y trouva pas. Perplexe, elle ouvrit la porte et écouta dans le hall de l’immeuble si elle n’entendait pas des déflagrations indiquant que son partenaire était dans la salle de tir. Elle n’entendit que le silence. De plus en plus perplexe et inquiète, elle retourna à l’intérieur où son odorat fut assailli par une bonne odeur de crêpe. Kaori se précipita vers la cuisine et resta bouche bée en voyant Ryo faire virevolter avec grâce une crêpe en l’air avant de la rattraper dans sa poêle.  

 

« Bonjour, bonjour ! » salua-t-il par-dessus son épaule quand il sentit sa présence derrière lui. « Tu tombes à pique ! Assieds-toi, les premières crêpes sont prêtes, et elles sont dix fois meilleures quand elles sont encore chaudes. Alors, à l’attaque ! » ordonna-t-il en rigolant avant de se concentrer sur le prochain vol plané. Kaori était tellement surprise qu’elle resta immobile et que son épaule droite se dénuda de sa chemise. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle voyait son partenaire dans la cuisine, et y faire la cuisine qui plus est ! Elle l’en avait toujours cru incapable. « Bah quoi ? » demanda-t-il, sentant sa surprise. « J’ai bien dû me débrouiller pour survivre avant que tu ne viennes vivre avec moi, non ? Et avant ça aux Etats-Unis. J’avoue ne pas être un chef comme toi, mais je sais préparer l’une ou l’autre chose » ajouta-t-il en lui lançant un clin d’œil complice.  

 

Dépassée par les évènements, Kaori prit place évitant de justesse de se prendre les pieds dans la table. Ryo avait dressé celle-ci, ajoutant sucre, beurre, confiture, nutella, et plein d’autres choses qui pouvaient se tartiner sur une crêpe. Non mais je rêve ou quoi ? Je sais qu’il a des facultés de récupération incroyable, mais il ne faut pas exagérer ! Il était à peine capable de lever sa cuillère hier. Et puis depuis quand est-ce qu’il fait louange à ma cuisine ?! Non seulement ça, mais en plus il prépare des crêpes, le faisant avec une main de maître qui plus est !! C’est impossible ! On nage en pleine fiction là ! Je dois rêver, ça ne peut être que ça !! Mais elle dut se rendre à l’évidence que l’odeur qui se dégageait du plateau devant elle était bien trop alléchante pour être un rêve. Jamais avait-elle eu un songe qui était aussi réaliste que d’y incorporer des odeurs ! Hésitant un peu, elle attrapa finalement la crêpe du dessus, se brûlant un peu les doigts au passage. Ne faisant pas confiance au « chef », elle arracha un petit morceau qu’elle mit en bouche après avoir soufflé un peu dessus pour le refroidir. Ses yeux s’ouvrirent grands de surprise et de plaisir. Elle n’avait jamais goûté quelque chose d’aussi bon depuis des années ! Un sourire qui allait d’oreille à oreille se dessina sur le visage de Ryo qui venait de s’attabler. Sans dire mot il tendit le pot de confiture à la jeune femme, avant d’attraper celui de sucre pour lui.  

 

« Merci, Ryo » murmura Kaori avant de prendre une nouvelle bouchée, la première ayant réveillée un appétit d’ogre. « C’est délicieux » ajouta-t-elle. « Je suis vraiment surprise… »  

 

« Kaori… » hésita Ryo, ne sachant pas comment annoncer qu’il serait présent pour le reste de la semaine. Puis l’inspiration vint à son secours. « Je sais qu’il m’a fallu du temps, mais je me suis rendu compte ces dernières semaines, et en particulier ces derniers jours, quel mufle j’ai pu être avec toi depuis que nous vivons ensemble. Des années durant je n’ai eu aucun confort, ensuite j’ai dû tout faire moi-même, aussi quand tu es arrivée dans ma vie… Je crois que… comment dire… Tu es tellement généreuse et tellement bienveillante que… Pour être honnête j’ai voulu un peu profiter de ça, et ça m’a rendu feignant. Malheureusement, ma résolution que cette situation ne serait que temporaire s’est envolée après quelques mois. J’étais bien pour la première fois de ma vie et je… Disons que je voulais profiter de ce que je n’avais jamais eu. Je suis à présent désolé que ça a été à ton détriment. J’aurais pu te donner un coup de main de temps à autre, ça ne m’aurait pas tué… Euh… Ce… Ce que je veux dire c’est que… Enfin… Je voudrais me rattraper. Si tu me le permets. » (ndt : voilà le petit Ryô qui veut se rattraper un peu, essayer de lui faire comprendre qu’elle compte pour lui… Sniff, C’est si triste cette situation…)  

 

Kaori le regarda avec de grands yeux, ceux-ci papillonnant de temps en temps. Avait-elle bien entendu ? Non seulement Ryo s’excusait, mais en plus il lui proposait… Non, impossible ! Là elle était sûre qu’elle rêvait ! « Euh, qu’est-ce que tu viens de dire ? » demanda-t-elle d’une toute petite voix.  

 

« Ecoute. Cherry ne revient que début de la semaine prochaine si tout se passe bien avec sa grand-mère. Toutes les commandes ont été remplies donc rien ne m’oblige à ouvrir le magasin. De plus, j’ai besoin de me reposer un peu, donc il est hors de question que je sorte ou que je fasse la fête. Donc, si tu n’y vois pas d’inconvénient, j’aimerais m’occuper de toi. Je… j’ai oublié l’une ou l’autre chose du fait que je n’ai rien foutu pendant des années, aussi je te demanderais peut-être un petit coup de main de temps à autre, mais sinon j’aimerais te remercier en faisant la cuisine, le ménage et la lessive. Je sais que ce n’est pas grand chose pour toutes ces années où je t’ai prise pour ma servante mais bon, il y a un début à tout, et mieux vaut tard que jamais… » Ryo releva son regard et chercha à croiser celui de Kaori. Il voulait qu’elle prenne conscience qu’il était sincère dans son offre. « Accepte, s’il te plaît » ajouta-t-il en murmurant.  

 

« Si… si tu y tiens » balbutia-t-elle, n’en revenant toujours pas et s’attendant à se réveiller de ce rêve à chaque instant. « Tu… tu es vraiment sérieux ? » Ryo lui jeta un regard qui ne lui laissa aucun doute là-dessus.  

 

 

Fin de la semaine  

Kaori était dans le sofa et jeta un coup d’œil triste vers l’escalier. Ryo lui avait annoncé hier soir qu’il se sentait mieux, et qu’il allait donc devoir rouvrir la boutique. Cherry pouvait se permettre quelques jours de fermeture mais pas plus que ce qu’il venait de prendre. Elle soupira profondément. Tout c’était si bien passé pendant ces quelques jours. Ca avait été comme dans un rêve. Un merveilleux rêve. Elle avait appris à connaître son partenaire sous un angle qu’elle ne connaissait absolument pas, et elle se demandait même si ce n’était pas sa véritable personnalité, celle qu’il aurait s’il ne faisait l’idiot et le pervers à tout bout de champ. Argh, ça c’était avant qu’il trouve son Chéri. Il n’y a plus de doute maintenant qu’il faisait le pitre pour éviter qu’on découvre qu’il est gay. City Hunter est GAY. Voilà une nouvelle qui ferait écrouler de rire tous ceux qui connaissent Ryo. Enfin, presque tout le monde. J’en connais qui fréquentent certains clubs qui auraient plutôt tendance à pleurer car il ne leur avait rien dit. En tout cas la vie est parfois bien injuste. Ce Ryo-ci est tellement… tellement… argh, je ne sais pas comment le décrire. Je sais que l’Homme Parfait n’existe pas, mais en ce moment, il s’en rapproche tellement que c’est tout simplement injuste qu’il soit homo !  

 

Non seulement avait-il été sérieux dans la cuisine, mais il avait tenu sa promesse. Même plus que ça ! Il avait pouponné Kaori d’une façon qui lui faisait plaisir mais sans qu’elle ne se sente comme une invalide ou inutile. Le matin, pour une fois changer, c’était lui qui venait la réveiller, un plateau déjeuner dans les mains. Et quel déjeuner ! Des toast, des céréales, une salade de fruits et même une fois des gaufres toutes chaudes ! Ce n’était plus un « petit » déjeuner mais un festin. Et la fleur dans le vase ? Agh, je ne savais pas que Ryo pouvait être aussi charmant…  

Il avait insisté pour lui faire couler un bain tous les matins, pour lui préparer des plats européens et sud-américain qu’elle n’avait jamais goûtés auparavant, et pour lui faire faire des exercices journaliers de gymnastique et de tir. A cette dernière proposition sa mâchoire s’était presque littéralement écrasée contre le sol. Des années durant il avait refusé de lui apprendre quoi que se soit sur les armes, et voilà qu’il avait fait un virage à 180°. Mais si tu réfléchis bien ma grande, il l’a fait parce qu’il a peur pour toi. Maintenant qu’il n’est plus là en permanence, il serait facile pour l’un ou l’autre yakusa de s’en prendre à toi. Ne pouvant pas abandonner Vlad, et ne pouvant pas non plus t’avoir sous le même toit que leur couple, il a fait la seule chose qu’il pouvait, il t’a entraînée. Une petite grimace assombrit les traits de Kaori quand elle repensa à toutes les douleurs que son corps avait du supporter lors de ces entraînements. Elle avait pensé être en bonne condition physique, mais Ryo lui avait prouvé le contraire. Elle s’était faite la promesse de continuer les exercices, telle une bonne élève, pendant l’absence de son professeur. Heureusement que tout le temps n’avait pas été pris uniquement pour des entraînements. Une fois Ryo l’avait surprise en organisant un pique nique sur le toit. Le jour d’après il avait organisé un barbecue, même si elle ignorait encore où il était allé chercher tout le matériel. Il avait pour l’occasion dressée la table là-haut, avec des bougies et une bouteille de vin. S’il n’avait pas été homo, elle aurait décrit la soirée comme romantique… (ndt : le pauvre pensait certainement lui laisser imaginer qu’elle pouvait le voler à « cherry » mais il ne sait pas qu’elle le croit gay… Le pauvre…) Kaori soupira encore une fois. Elle devait se rendre à l’évidence que Ryo n’était pas pour elle, et ce rêve allait prendre fin quand il descendrait les escaliers…  

 

Sur le palier, caché un peu par le mur, Ryo observait Kaori discrètement. Le nettoyeur soupira et respira un peu plus lentement. Il avait fait tout ce qu’il avait pu pour lui remonter le moral ces derniers jours, et il était soulagé de constater qu’au moins une partie de la tristesse de sa partenaire s’était levée. Elle n’était plus la jeune femme insouciante qu’elle avait été, mais elle n’était plus non plus la réincarnation de la Peine, Douleur et Désespoir. A présent elle pouvait partager un sourire ou même un rire avec lui malgré la lueur de tristesse qui habitait toujours son regard. Je ne peux rien faire pour te soulager de ta peine pour le moment du moins, je ne peux que te soutenir et t’empêcher de sombrer à nouveau dans la demi-vie où tu trouvais il y a peu… Malgré mon emploi du temps serré, je te promets ceci Sugar, quoiqu’il arrive je me débrouillerais pour être le plus souvent possible à tes côtés. Même si tu mérites que je sois là tout le temps… Vlad avait raison quelque part, je ne veux pas que tu m’oublies ni que tu cherches ailleurs, et si pour ça je dois te faire des dîners aux chandelles et des petits déjeuners au lit, et bien il en saura ainsi. Un jour je pourrais mettre Bagheera à la retraite et reprendre la vie de Ryo Saeba à 100%, et ce jour-là je te promets que je te raconterais tout, absolument tout… Je te le promets ! Ryo fit quelques pas en arrière, ouvrit et referma la porte de sa chambre bruyamment, donnant ainsi l’impression qu’il venait à peine de sortir de sa chambre, alors que ça faisait plusieurs minutes qu’il l’observait à son insu.  

 

Kaori sursauta légèrement et revient sur terre. Elle devait arrêter de rêver, et de se faire des films surtout ! Ryo était homo et aucun de ses souhaits ne changerait ça ! Elle devait se faire une raison et accepter les choix de son partenaire. Quand elle le vit dans les escaliers elle eut du mal à déglutir. Ses cheveux étaient un peu ébouriffés et le col de sa chemise était ouvert, révélant le haut de sa poitrine d’une manière qui chamboula tous les sentiments de Kaori. Malheureusement pour elle, il avait un pull en main qu’il mit au moment où il atteignit la dernière marche. Malgré elle, elle lâcha un soupir de regret et se rabroua tout aussi vite. Elle se leva et fit quelques pas vers son partenaire. « Tu es sûr que tu veux sortir aujourd’hui ? Il pleut des cordes dehors ! Et puis contrairement à ce que tu peux prétendre, tu n’es pas encore complètement remis… »  

 

« Ne t’en fais pas, voyons » la rassura Ryo en lui faisant un petit signe de tête. « Je vais prendre la voiture jusqu’à la boutique, comme ça je ne me mouillerais pas. Ah oui, j’allais presque oublier. Je viens de recevoir un sms de Cherry me prévenant qu’elle rentre ce soir et me demandant si je pouvais venir la chercher à la gare. Donc, euh, comment dire… » hésita-t-il, ne sachant pas comment lui annoncer qu’il serait absent plusieurs jours alors qu’il lui avait fait la promesse de s’occuper d’elle.  

 

« Ca va aller, Ryo. Je comprends. Il est normal que tu veuilles passer un peu de temps avec Chéri après son absence. Ne t’en fais pas pour moi, je suis une grande fille » ajouta-t-elle en lui faisant un clin d’œil et en lui souriant. Mais Ryo n’était pas dupe. Il avait vu la brève lueur de tristesse qui avait traversé son regard. D’ailleurs s’il avait cligné des paupières il l’aurait probablement ratée. Ca lui faisait tellement mal au cœur de voir à quel point elle faisait « la forte » mais malheureusement lui n’avait pas un tel courage. Sinon il lui aurait dit la vérité dès le début… Il la remercia de sa compréhension et lui promit de revenir dans deux ou trois jours au grand maximum. Là-dessus il attrapa son manteau et les clés de sa voiture et sortit de l’appartement, essayant de ne pas voir les deux larmes qui perlaient sur les joues de Kaori.  

 

 


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