Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteurs: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 13-10-06

Mise à jour: 16-03-07

 

Commentaires: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Chapitre 17 :: La vérité est douloureuse

Publiée: 09-02-07 - Mise à jour: 09-02-07

Commentaires: Bonjour amies lectrices ! (et lecteurs s'il y a des hommes parmis vous) Nous voici au moment que vous attendez tous depuis le début de cette histoire ! C'est l'INSTANT DE VERITE ! Alors, vos spéculations correspondront-elles à ce que nous avons imaginées ou aura-t-on été encore plus sadiques que vous ne le pensiez possible ? Mouhahaha LOL Allez, sur ce je vous laisse à votre lecture ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ! Kiss, Life

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur: Life  

 

 

Kaori n’en croyait pas ses yeux... Lui faisait-on une plaisanterie ? Est-ce un cauchemar dont elle allait se réveiller ? Comme dans un film, le temps se mit à ralentir et elle vit chaque seconde qui s’écoulait avec la même clarté qu’une image qu’elle aurait observée pendant des heures. Cette voix… Cette carrure et ces larges épaules… Ce dos musclé… Ces cheveux noirs de jais un peu ébouriffé… Et ce visage… Ce visage qu’elle connaissait si bien. Ce visage qu’elle ne s’était jamais attendue à voir dans cette loge et dans ce costume…  

 

« Ryo… » souffla-t-elle d’une voix à peine audible tandis que ces jambes ne supportèrent plus son poids et qu’elle s’affaissa contre le mur.  

 

Une sueur froide s’était emparée de son corps qui tremblait de chaque cellule. Ryo… Ryo dans un costume de Bagheera… Non, ce n’était pas possible ! Elle devait rêver ! Ryo ne pouvait pas être Bagheera ! Ryo ne pouvait PAS être Bagheera !!! Et pourtant… Une petite voix au plus profond d’elle lui murmura que c’était bel et bien la vérité…  

 

« Kaori ! » s’exclama son partenaire en faisant un pas en arrière.  

 

La culpabilité était écrite sur son front en grosses lettres rouges. Il suffisait de voir son regard effaré et son expression dramatique pour savoir qu’elle venait de découvrir un secret inavouable et que ses suppositions étaient justes. Ryo ETAIT Bagheera… Les neuf derniers mois de sa vie lui revinrent subitement en mémoire. Neuf mois de mensonges. Neuf mois de douleur. Neuf mois de trahison ! Le cœur de Kaori atteint un nouveau stade d’affliction qu’elle ignorait pouvoir ressentir. Elle se sentait vide. Complètement et totalement vide. L’Apocalypse pourrait bien avoir lieu maintenant qu’elle ne réagirait pas. Elle pensait qu’elle avait tout vécu avec Ryo, mais jamais, ô grand jamais, ne s’était-elle sentie aussi insignifiante qu’en cet instant ! Elle s’était sentie très mal quand il lui avait annoncée qu’il était fiancé, encore plus mal quand elle avait découvert que cette « fiancée » était un homme, et maintenant… Celui qui la rendait folle de désir jusqu’au bord de l’hystérie obsessive n’était autre que son partenaire gay ! Un partenaire qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs pendant sa séance privée avec lui, lui faisant croire qu’il la désirait alors que ces goûts étaient pour l’autre sexe ! Et il l’avait embrassée… Il avait posé ses lèvres sur les siennes ! Pourquoi ? Pourquoi ? Oh qu’elle comprenait maintenant la raison de sa fuite… Kaori se sentit tout d’un coup tellement humiliée qu’elle aurait voulu se donner la mort pour échapper à la vérité du rêve dans lequel elle vivait depuis si longtemps. Elle ne pouvait pas faire face à cette douloureuse vérité !  

 

« Kaori ? » demanda Ryo doucement, incertain, alors que la jeune femme n’avait aucune réaction depuis quelques instants.  

 

Il n’aimait pas ce silence. Mais alors pas du tout ! Il avait imaginé beaucoup de chose quand le moment serait venu pour sa partenaire de découvrir son identité, mais cette apathie lui glaçait le sang et l’âme. La colère de Kaori s’exprimait par des massues, des marrons, des béliers, des cris mais pas par le silence. Quand elle ne réagissait pas, c’était mauvais signe, un signe qu’il l’avait blessée jusqu’au plus profond de son être… Le regard vide qui croisa le sien sema la panique dans son cœur.  

 

« Kaori ! Ce n’est pas ce que tu crois ! Laisse-moi t’expliquer ! »  

 

Il s’avança vers elle et tenta de lui prendre les épaules, mais elle s’esquiva vivement comme si ce geste la sortait enfin de sa léthargie. Elle ne voulait pas qu’il la touche, plus jamais ! Elle se tourna vers la porte. Kaori ne supportait plus d’être dans la même pièce que l’homme qu’elle avait aimé de tout son cœur. Un cœur qui n’avait même plus la force de pleurer… Avant que sa main ne touche la poignée, la porte s’ouvrit d’elle-même.  

 

« RYO !! Mais qu’est-ce que tu fous bon sang ! Tu montes sur scène dans 30 secondes !!! » hurla Vlad en colère et à pleins poumons. « Oh ! » continua-t-il en apercevant Kaori en face de lui, le visage blême, les yeux brisés par la tristesse, la douleur et le désespoir.  

 

« MERDE ! » jura Ryo en frappant le mur de son poing, laissant une empreinte dans le plâtre. « Vlad ! Reste ici et empêche là de partir !! » cria-t-il en sortant précipitamment de la loge, enfilant tant bien que mal son masque et claquant la porte derrière lui.  

 

« Hein ? Quoi ?? » demanda le pauvre Vlad sans rien comprendre à la situation. « Mais qu’est-ce qui se passe !?! »  

 

Perdu, l’homme se tourna vers Kaori qui observait le sol sans le voir. Vlad connaissait bien les employés du Baiser du Dragon, aussi sut-il tout de suite que la jeune femme devant lui était entrée dans l’établissement illégalement. Il nota qu’elle tenait entre ses mains un pass magnétique et se demanda comment elle se l’était procurée. Encore une fan hystérique de Bagheera qui a fait des pieds et des mains pour le voir pensa-t-il avec dégoût, mépris et jalousie. Tous les jours le service de sécurité l’informait des tentatives des femmes qui voulaient s’approcher de Bagheera, mais contrairement aux autres, celle-ci avait réussi à déjouer la méfiance des gardes. Mais pourquoi Ryo n’avait-il pas immédiatement appeler de l’aide ?! Et pourquoi lui avait-il dit de l’empêcher de partir ? Il n’était pas la nounou de service bon sang ! Il avait autre chose à faire que de s’occuper de la dernière conquête de « Môssieur Bagheera » !  

 

Calme-toi, mon petit Vlad. Ce n’est pas la peine de t’énerver comme ça. Tu sais très bien que Ryo n’a pas de « conquêtes » et qu’il ne t’aurait jamais demandé, enfin ordonné serait plus juste, de rester ici si ce n’était pas important. Combien de fois l’as-tu vu perdre son sang froid, hein ? Enfin, les fois où tu n’en étais pas la cause… Hmm, Sung ne va pas apprécier d’avoir un trou dans son mur songea t-il avec humour en jetant un coup d’œil au mur à côté de lui.  

 

Vlad chassa les pensées jalouses qui embrouillaient son esprit et observa un peu plus attentivement la femme devant lui. Elle était plutôt grande, svelte, les cheveux bruns aux reflets acajous et des yeux marrons qui contenaient tellement de tristesse qu’ils étaient presque noirs. Il eut l’étrange impression de déjà l’avoir vue quelque part, mais c’était trop nébuleux pour qu’il la reconnaisse. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir de spécial pour que Ryo lui ait demandé de la garder dans sa loge ? Etait-elle une connaissance de Bagheera, comme cette Saeko ? Ou alors une fan à qui il avait décidé d’accorder quelques instants ? Non… N’importe quelle autre femme serait en train d’exprimer sa joie vis-à-vis d’une invitation pareille, mais elle… Ca ne lui faisait rien ! On aurait dit une statue de marbre, et encore ! Une statue aurait eu plus d’expression que cette femme. Qui pouvait-elle bien être ?! Qu’est-ce qui se passait ici ? Il détestait ne pas être au courant !!  

 

« Mademoiselle ? » tenta Vlad en s’approchant de quelques pas. S’il conversait avec elle, il en saurait peut-être plus. « Voulez-vous vous asseoir en attendant le retour de Bagheera ? » Aucune réaction. Ca commençait bien ! « Mademoiselle ? » recommença-t-il en lui prenant doucement le coude.  

 

Kaori fit trois pas en arrière, les mains levées pour se défendre, tandis que Vlad recula de surprise ! L’homme avait l’impression de se retrouver devant un animal apeuré. Mais qu’est-ce qui lui prend à celle là ?! Qu’est-ce qu’elle pensait que j’allais faire ! La manger ?! Vlad se reprit et s’excusa d’une voix qu’il fit douce pour la rassurer, comme si elle était un enfant. Ses yeux étaient toujours aussi vides qu’auparavant, mais elle baissa les mains et il s’approcha à nouveau.  

 

Le cœur de Kaori avait pris un rythme si effréné qu’elle en suffoquait. Elle se trouvait dans la même pièce que lui ! Pire même ! C’était Ryo qui lui avait ordonné de la surveiller ! Il fallait qu’elle sorte d’ici ! Tout de suite ! Et puis elle entendit qu’il lui parlait, elle le vit s’approcher. C’est à cet instant que son corps réalisa et qu’elle put enfin réagir. Elle recula violemment et leva les mains devant elle pour se protéger. Non, elle ne permettrait pas à « cet homme » de la toucher… Et puis, à nouveau elle perçut le son de sa voix : il s’excusait. Elle sentit alors sa résistance faiblir face au ton chaud de la voix de Vlad…  

 

« Mademoiselle, asseyez-vous, ça ira de suite mieux, vous verrez… » répéta l’homme en mettant doucement une main dans son dos et en la poussant gentiment vers une chaise. Kaori se laissa faire et tomba lourdement sur la chaise. Vlad se tourna vers la commode de Bagheera et en sortit un verre et une bouteille de whisky. « Tenez, buvez ça » ordonna-t-il en lui tendant le verre dans lequel se trouvait un doigt du liquide ambré.  

 

Une chance que Ryo garde une bouteille pour quand Zaza lui a mis les nerfs à rude épreuve. Kaori, tel un automate, prit le verre et but cul sec. S’attendant à de l’eau, elle s’étouffa sur le liquide qui lui brûla la gorge tel de la lave, et Vlad lui frappa doucement le dos pour libérer ses voies respiratoires. Mais quelle idée de boire ça cul sec ! Elle est folle ma parole !  

 

« Eh bien, c’est pas votre journée on dirait » observa-t-il. « Ni la mienne d’ailleurs » ajouta-t-il en murmurant. « Enfin, peu importe. Bagheera sera de retour dans une dizaine de minutes, mademoiselle, même si je ne comprends pas bien pourquoi il tient tant à discuter avec vous » continua-t-il en levant les épaules en signe d’incompréhension et de reproche.  

 

Non, il ne comprenait vraiment pas ce que Ryo lui voulait. Elle était jolie, oui, mais ce n’était pas une beauté comme certaines autres femmes qu’il avait déjà vu se jeter aux pieds de la Panthère. Elle n’était pas non plus une grande bavarde, elle n’avait encore rien dit ! Comment Ryo pouvait-il s’intéresser à une personne aussi… fade qu’elle ?! Son poisson rouge était meilleure compagnie qu’elle !  

 

« Moi non plus je ne sais pas, Monsieur Zlopslinsky » répondit Kaori d’une toute petite voix en se levant. Surpris de l’entendre finalement parler, Vlad fit un pas en arrière. Elle l’avait appelé Zlopslinsky… Il était certes connu mais de là à ce qu’une parfaite inconnue s’adresse à lui en utilisant son nom… Qui était donc cette femme ?… « Je ne sais pas ce qui m’a prise de venir ici. Excusez-moi, mais je dois partir. Tout de suite. » Avant que Vlad ne puisse réagir Kaori se trouvait déjà devant la porte à moitié ouverte. Elle s’arrêta et prit une profonde inspiration. « Je suis désolée de m’être mêlée de ce qui ne me regardais pas. Prenez soin de Ryo, Monsieur. Je vous souhaite tout le bonheur du monde et une vie de couple heureuse» termina-t-elle d’une voix brisée par la tristesse et la douleur.  

 

« Ryo !?! Vous l’avez appelé Ryo !? » s’écria Vlad en chancelant en arrière de surprise. Cette révélation mit instantanément plusieurs pièces du puzzle en place. Voilà pourquoi elle semblait tellement ébranlée ! Elle venait de découvrir la vérité ! Il se souvenait très bien du jour où son élève s’était confié à lui pour la première fois sur le toit. Ryo lui avait dit que personne de sa famille ou de son entourage n’était au courant pour Bagheera et que pour garder le secret il avait été obligé de mentir… Pauvre petite… Pas étonnant qu’elle ressemble à un robot. Quel choc ça a dû lui faire !  

« Je comprends déjà mieux la situation, Mademoiselle. Vous vouliez parler à Bagheera, mais au lieu de ça vous trouvez Ryo et vous venez de vous rendre compte qu’il vous a mentie… Et s’il m’a demandé de vous garder ici, c’est parce qu’il veut vous expliquer les choses lui-même. » Quel imprudent aussi celui-là ! Il sait très bien que n’importe qui peut entrer dans sa loge ! Il l’a cherché cet idiot à ne pas mettre son masque ! En tout cas c’est une brave petite, avec tout ce qui vient de se passer elle me demande de prendre soin de lui dans notre vie de…  

« HEIN ?!! » cria Vlad en sortant de ses pensées et en se redressant tel un ressort. « Vie de couple ?!? Quelle vie de couple ?? »  

 

La surprise dans la voix de Vlad quand il prononça le nom de son partenaire arrêta Kaori. Au cri d’incompréhension de ce dernier elle se tourna un peu et lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Vlad était immobile, une main à moitié tendue vers elle, la mâchoire pendante. L’instinct de la jeune femme se réveilla alors et lui cria à en crever ses tympans que quelque chose clochait dans toute cette situation. Si cet homme était le fiancé de Ryo, pourquoi posait-il des questions aussi bêtes ? Ce fut au tour de Kaori de s’inquiéter de l’immobilité de Vlad.  

 

« Vous vous sentez bien ? » demanda-t-elle soucieuse.  

 

« Oui… oui, ça va aller » souffla son interlocuteur qui sentit ses jambes se dérober sous lui et prit place sur la chaise qu’elle venait de quitter. Couple ? Ryo et lui ? Mais c’était quoi cette histoire ?! Depuis le jour où il avait tenté de prendre une douche coquine avec lui après un entraînement, Ryo ne le laissait plus s’approcher de lui ! Il trouvait toujours un bon moyen pour mettre une distance raisonnable entre eux ! Mais si cette jeune femme lui souhaitait du bonheur… Se pourrait-il qu’il se soit confié d’une manière ou d’une autre à elle ? Sans trahir son secret ? Mais alors… Sa fuite, son dégoût, tout ça ne serait qu’une mise en scène ? Une technique de drague ! Se faire désirer pour mieux ferrer sa proie ? (ndt : n’importe quoi ! mdr NDL : Il a bien le droit de se faire un film, non ? LOL) Comment avait-il pu être aussi aveugle !?!  

« Vous… vous m’avez surpris, c’est tout. Je n’avais aucune idée que Ryonichou réciproquait mes sentiments ! C’est qu’il me fuit comme un chat fuit l’eau ! Alors, vous comprenez que votre annonce me surprend ! D’autant que j’ai fini par apprendre de sa propre bouche qu’il est marié ! Si seulement j’avais su plus tôt… Que sa vie doit être dure à supporter ! Etre marié avec une femme mais aimer les hommes ! Quel gâchis ! »  

 

Kaori sentit à nouveau le monde se dérober sous ses pieds et tomba brutalement à genoux. Marié ? Ryo était marié ?! Il l’avait lui-même avoué à Vlad ! Depuis quand ?! Avec qui !? Chéri n’était donc pas Vlad mais réellement une femme et il se serait marié avec elle sans la prévenir ? Il n’était donc pas… pas gay ? Bagheera… Vlad… Chéri… fiancé… mariage… Tout se mélangeait dans l’esprit de Kaori qui s’attrapa la tête entre ses mains. Elle en devenait folle !! Qu’on l’achève ! Elle ne voulait plus se sentir aussi mal !  

 

Aya ! Mais qu’est-ce qui la prend encore !? Elle me souhaite d’abord du bonheur, et voilà que maintenant elle s’écroule quand je confirme que j’ai des sentiments pour lui ! Ca lui fait donc un aussi grand choc que ça ? Agh, je ne comprendrais jamais rien aux femmes…  

 

Mais il comprit instinctivement qu’il devait y avoir plus que cela derrière le geste de cette femme. On ne perdait pas le contrôle ainsi, sans raison valable. Il fallait un déclencheur. Alors, quel avait été celui de la jeune femme ?  

 

« Du calme » murmura Vlad en la prenant par les épaules et l’attirant contre lui. Il ne savait pas ce qui lui avait pris, mais il sentait qu’elle avait besoin de réconfort. « Calmez-vous… » répéta t-il doucement pendant qu’il berçait Kaori dans l’espoir qu’elle se reprenne. Quand il sentit qu’elle semblait aller mieux, il la lâcha et l’aida à s’asseoir. « Voilà… Doucement… Ca va aller. Remettez-vous à votre aise, Ryo en a encore pour quelques minutes. Vous pourrez lui parler à son retour. »  

 

« Ryo… » croassa Kaori d’une voix rauque. « Qu’est-il ? Gay ? Marié ? Quoi… » gémit-elle en se prenant la tête dans les mains et se repliant sur elle-même, le front sur les genoux.  

 

« Pardon ? » répondit Vlad étonné et surpris. Mais qu’est-ce qu’elle me demande là ? Si elle connaît Ryo, elle doit savoir qu’il est marié non ? Mais d’un autre côté, elle me souhaite du bonheur pour notre couple… Oula, ça devient compliqué cette histoire ! Reprend-toi Vlad et réfléchis ! Laisse tes fantasmes deux minutes de côté, et concentre toi sur ce que tu sais ! Il suffit que quelqu’un mentionne le nom de Ryo pour que tu ressembles à une collégienne toute émoustillée ! D’ailleurs tu es pathétique quand tu es comme ça ! Parce que tu sais parfaitement que Ryo adore sa femme ! Ne se faisait-il pas du souci qu’elle le quitte parce qu’il était obligé d’être Bagheera ? Et qu’il ne parvenait pas à se concentrer tant il avait peur de la perdre ! Combien de fois ne t’a-t-il pas parlé d’elle ? Combien de fois ne l’as-tu pas vu ronger par le remord et la douleur à cause du mensonge qu’il était obligé de vivre de par sa propre bêtise en plus ? Non, vraiment, tu es pitoyable mon petit Vlad si tu penses que Ryo quitterait sa femme pour toi ! Il a clamé je ne sais combien de fois qu’il était hétéro ! Mais ça n’explique toujours pas les paroles de cette jeune femme… D’où lui vient l’idée qu’il est gay ? Et je ne comprends pas non plus sa réaction quand je lui ai dit qu’il était marié ?… Il faut tirer cela au clair.  

« J’ai comme l’impression qu’il y a un ou plusieurs malentendus quelque part, mais je ne sais maintenant plus si c’est vous ou moi qui sommes mal informés… Si vous me racontiez ce qui vous amène ici, Mademoiselle ?» demanda-t-il en s‘agenouillant devant elle et en lui prenant les mains dans les siennes.  

 

Kaori releva la tête, surprise par ce geste de compassion. Quand elle croisa le regarde de Vlad elle ne sut plus quoi penser de cet homme. Ni de toute cette situation d’ailleurs. Mais les yeux de Vlad contenaient tellement de douceur, tellement de gentillesse, qu’elle se sentit désemparée face à lui. Elle aurait voulu le haïr, être en colère contre lui d’avoir réussi là où elle avait échoué pendant plus de dix ans, mais elle ne le pouvait pas. Elle comprenait à présent pourquoi Ryo avait pu être attiré par lui, cet homme avait non seulement un physique ravageur, mais en plus il semblait posséder un cœur d’or. Elle savait reconnaître instinctivement les personnes de cœur. Il devait tout lui donner, sans penser, sans regret, sans compter, alors qu’elle… La seule chose que Ryo remarquait chez elle, c’était ses défauts. Et tout ce qu’il recevait, c’était ses massues… Un sanglot s’échappa de sa gorge et elle se recroquevilla un peu plus sur elle-même. Non, elle ne pouvait pas être en colère contre Vlad et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même d’avoir laissé Ryo s’échapper. Si seulement elle avait été plus douce envers son partenaire, plus compréhensive…  

 

« Mademoiselle ? » répéta doucement Vlad en lui caressant les mains de son pouce. « Reprenez-vous, je vous en prie. Je suis sûr qu’il y a un malentendu quelque part, et si on échange nos histoires, nous le trouverons, vous verrez… Ne perdez pas espoir aussi vite, Mademoiselle » murmura Vlad sans y penser.  

 

Espoir ? Mais pourquoi j’ai dit ça moi ?! Interloqué par ce qu’il venait lui-même de dire, se releva un peu et fixa Kaori du regard. Il avait dit cela car il avait su voir que cette jeune femme avait perdu le goût de vivre. Mais pourquoi tant de détresse ? Il se devait de réunir toutes les informations en sa possession pour dénouer cette situation plus que cornélienne. Bon, elle connaît Ryo mais ignorait qu’il avait une femme, et elle pense qu’il est gay. D’un autre côté Ryo n’a pas semblé apprécier du tout mon interruption, ni le fait qu’il devait monter sur scène. Il en a même frappé le mur ! Mon petit doigt me dit qu’il y a plus entre ces deux-là qu’une relation amicale. Une femme ne se met pas dans un état pareil en apprenant que son ami est marié, ou qu’il est gay. Sauf bien sûr quand cette même femme est amoureuse de lui. Et un homme ne se met pas dans une telle colère quand on l’interrompt, sauf si bien sûr lui aussi ressent quelque chose… Hmm, intéressant tout ça…  

 

« Vous êtes gentil… Mais vous avez raison, j’aimerais comprendre. Savoir ! Retrouver mes repères… C’est tellement chaotique dans ma tête… » murmura Kaori en se massant les tempes. « Je me présente peut-être d’abord : je m’appelle Kaori Makimura. Je travaille avec Ryo, je suis sa partenaire. »  

 

Ce bout de femme est la partenaire de City Hunter ?!!? Non ! C’est pas possible ! C’est une plaisanterie ! Mais il vit bien que Kaori n’était pas d’humeur à plaisanter. D’ailleurs maintenant qu’elle le lui avait dit, il remarqua les petites cicatrices sur ses avants bras et l’état de ses mains, un peu galeuses comme si elles devaient supporter régulièrement des objets lourds, comme des armes (ndt : à mon humble avis, c’est plutôt à cause des manches de ses massues qu’elle a des gales ! lol). Une personne normale devait mener une vie bien malchanceuse pour avoir autant de cicatrices que cette femme-ci. Cette femme était donc vraiment la partenaire de City Hunter…  

 

Elle nota la surprise de Vlad. Aussi crut-elle bon de lui apporter quelques précisions « Je m’occupe de trouver nos clients, d’accepter les contrats et de gérer nos finances. D’ailleurs, à ce propos, ça fait des mois que nous n’avons plus eu un seul travail, mais nos comptes sont alimentés régulièrement et se porte mieux que si nous travaillions. Mais quand je lui ai demandé d’où venait cet argent… il m’a répondue qu’il le gagnait en travaillant avec sa fiancée. Je comprends à présent d’où vient cet argent… Sa fiancée… » Un frisson, ou est-ce un sanglot, secoua le corps de la jeune femme qui n’avait toujours pas relevé son regard du sol. Vlad reprit ses mains dans les siennes et les pressa un peu pour la réconforter et l’encourager. « Je refusais de croire qu’il avait trouvé une fiancée alors que je… alors qu’il avait toujours refusé une relation sérieuse. »  

 

Ouais, pas de doute, elle est plus qu’amoureuse de lui ! Et blessée que Ryo ne lui prête aucune attention si je lis bien entre les lignes. Curieux, oui vraiment curieux. Ryo refuse les relations sérieuses ? Pourquoi m’a-t-il parlé de « sa femme » alors ? Sa femme chez moi, sa fiancée pour elle… Qu’est-ce qu’il a encore foutu cet idiot ! Il aurait pu choisir un mensonge plus crédible ! Ou du moins raconter la même chose à tout le monde ! Ca éviterait pas mal de problème ! Mais à qui a-t-il menti ? Moi ? Elle ? Nous deux ? Comme tant de fois depuis qu’il connaissait son élève, Vlad ne savait pas s’il devait remercier ou injurier le ciel d’avoir mis Ryo sur son chemin.  

 

« Me méfiant de mon partenaire, j’ai euh… Je l’ai suivi » avoua piteusement Kaori. « Et j’ai découvert qu’il… qu’il… vivait chez vous » termina-t-elle d’une voix hésitante et encore plus honteuse qu’auparavant. Quelle image devait-elle donner d’elle-même ? Mais elle en avait assez des mensonges et des mascarades, elle jouait cartes sur table et tant pis si elle perdait tout ! Elle n’avait plus grand chose à perdre à bien y songer !  

 

« Chez... moi ? » répéta Vlad d’une voix incrédule. « Mais comment… » Vlad ne termina pas sa phrase. Un tilt venait de se produire en lui. Il savait maintenant d’où il connaissait Kaori ! Le voile nébuleux venait de se déchirer. Et pourquoi ce n’était qu’une impression floue qu’il avait eu en la voyant. Il ne l’avait en fait qu’entraperçue deux minutes, un jour où il pleuvait des cordes et qu’elle était trempée jusqu’aux os, devant sa maison… « C’est vous que j’ai vu ce jour là, n’est-ce pas » souffla t-il « Un jour où il pleuvait et où je ne serais jamais sorti si je n’avais pas eu rendez-vous… » La réaction de Kaori confirma ses mots. « Mais qu’est-ce qui vous a fait penser que Ryo habitait chez moi ? Il n’y est jamais venu et s’est enfuit quand je le lui ai proposé… »  

 

Incrédule, Kaori releva la tête, plongea son regard dans celui de Vlad, et fut ébranlée de voir qu’il lui racontait la vérité. Non ! Ce n’était pas possible ! Elle avait suivi la trace de Ryo sur son moniteur ! Elle l’avait suivi jusqu’au Baiser du Dragon, puis chez Eriko et finalement jusque chez lui ! Elle ne pouvait pas s’être trompée ! Et pourtant Vlad lui disait la vérité. Comment était-ce possible ?!  

 

« Vous… Vous dites vrai ? » souffla-t-elle. « Mais… mais… mais j’ai suivi son signal jusque chez vous ! Je n’arrivais pas à la suivre à pied alors j’ai mis un émetteur dans sa ceinture ! Je ne peux pas m’être trompée ! »  

 

« Sa… sa ceinture ? » Il venait de comprendre ! Il ricana bêtement en se grattant la tête, gêné. « Ben c’est que euh… comment dire… euh… Par un incroyable concours de circonstances je me suis retrouvé en possession de sa ceinture. » Il vit le regard éberlué et peu convaincu de Kaori. Mais il était incapable de mentir, c’était pas dans sa nature alors il lui avoua la vérité « Bon, d’accord, j’avoue, je la lui avait volée… »  

 

Corbeau et Libellule firent un atterrissage en catastrophe sur la tête de Kaori. Avait-elle bien entendu ?! Cet homme avait volé la ceinture de Ryo ? Il était cleptomane ou quoi pour voler un tel objet ! Il fallait être détraqué pour s’enfuir avec une ceinture ! Kaori leva soudain un sourcil méfiant. Où est-ce que Vlad avait été mettre son nez pour subtiliser la ceinture de Ryo ? Il ne la lui avait pas donné, il le disait lui-même ! Et Ryo ne la quittait jamais… sauf quand il se déshabillait. L’estime qu’elle portait à cet homme dégringola soudainement jusqu’au trente sixième sous-sol. Même chez les gays il y avait des pervers apparemment… Par contre l’espoir refit surface dans son cœur. Si Ryo n’avait ne s’était jamais installé chez ce Vlad, se pourrait-il qu’elle se soit trompée et que son partenaire ne soit pas gay ? N’avait-il pas dit quelques minutes plutôt que Ryo fuyait les sentiments qu’il avait à son égard ? Oui ! Oui, il avait dit ça ! Mais alors… Alors… Tout n’était pas perdu !!  

 

« Ryo n’est pas gay alors ? » souffla-t-elle pleine d’espoir. Vlad nota que son teint avait repris une couleur moins macabre et que ses yeux semblaient reprendre vie. Ne ressemblant plus à un zombie sortit tout droit du « Retour des Morts-Vivants », Vlad retrouva la beauté qui l’avait frappée ce jour de pluie.  

 

« Euh, pas à ma connaissance, non. Et croyez-moi, pour un homme comme lui, j’aurais vendu mon âme au diable s’il avait montré le moindre intérêt pour moi… » répondit-il en soupirant de regret. Bien qu’il avait su dès les premiers instants que Ryo ne lui était pas destiné, il avait tout de même persévéré en espérant qu’un miracle se produise.  

 

« Alors je l’ai effectivement perdu à une autre femme… » murmura Kaori à nouveau dépitée. « Je suis désolée de vous demander ceci, Monsieur Zlopslinsky, mais vous ne connaîtriez pas cette femme ? Je ne connais pas son nom, Ryo l’appelle « Chérie », mais je suppose qu’elle doit travailler ici… » Soudain une affreuse pensée traversa l’esprit de Kaori : elle revit l’entrée de Bagheera dans la salle de réception quelques jours plutôt… « Non… ne me dites pas que la femme qui est entrée aux côtés de Ryo lors de la réception est sa fiancée ?! » Elle était jolie, très belle même, avec toutes les courbes là où il les fallait mais elle lui avait semblée tellement… superficielle.  

 

« Kimiko ?!? » souffla Vlad surpris. Ainsi, Kaori avait été présente lors de la réception… Intéressant. Mais il y avait d’autres choses à voir avant de se pencher plus avant sur cette question. « Si elle se fiance à quelqu’un, ça sera dans ses rêves… » commenta-t-il sèchement. « Cette fille n’a aucune morale. Elle préfère vendre ses faveurs plutôt que son intelligence et son travail pour réussir… » Kaori le regarda avec de grands yeux, étonnée d’entendre une critique de ses lèvres, Vlad ne lui avait pas semblé être le genre de personne à dire du mal d’autrui. Vlad se racla la gorge et continua. « Hmm, excusez ma remarque… Je voulais juste dire que Bagheera, enfin Ryo, ne laisse personne s’approcher de lui à l’exception de Mr Sung et de moi-même. Il y a bien eu une femme de laquelle il s’est rapproché, mais il a toujours entretenu avec elle une relation qui ne va pas plus loin que l’amitié. Je ne l’ai jamais vu avoir un geste intime avec elle, ni même un regard ou une parole. La seule personne qui compte pour lui, c’est sa femme à la maison. »  

 

Kaori sentit son cœur se serrer de tristesse, mais en même temps s’enflammer de jalousie, quand elle entendit Vlad lui parler de l’amie de Ryo. Encore et toujours cette Saeko de malheur ! Mais ses dernières paroles lui firent l’effet d’une douche froide. Elle n’en crut pas ses oreilles. Avait-elle bien entendu ? Sa femme à la maison… A la maison… Chez… eux ? Parlait-il… d’elle ? Non… non, elle devait se tromper. Jamais Ryo n’aurait pu dire une chose pareille. Pourtant, si c’était vrai…  

 

« Il… il a vraiment dit ça ? » demanda-t-elle d’une voix étouffée.  

 

« Oui. Un jour où il n’arrivait pas à se concentrer lors d’une répétition, il est monté sur le toit et je l’ai suivi dans le but de le réprimander de son manque de concentration. Et je l’ai découvert troublé et songeur, une attitude que je ne lui avais encore jamais vu auparavant. Il s’est un peu confié à moi ce jour-là, il avait besoin de soulager sa conscience. Il m’a raconté comment il avait dû raconter un mensonge plus gros que lui à sa femme pour qu’elle ne se doute pas qu’il menait une double vie depuis quelque temps. A cause de ce mensonge il ne la voyait presque plus et le peu de temps qu’il passait ensemble, ça n’allait pas fort entre eux. Il m’a confié qu’il avait peur de la perdre, que son absence quasi continue ne l’éloigne de lui et qu’elle ne s’en aille, lassée de son attitude. J’ai bien vu qu’il avait du mal à me parler de ses sentiments. Alors je lui ai dit qu’il pouvait avoir confiance en moi. Que je n’étais pas là seulement pour l’entraîner. Que cela faisait aussi partie de mon rôle d’instructeur d’être à son écoute. Je ne pensais pas qu’il continuerait de me parler. Comme vous le savez, il est plutôt avare en confidences. Pourtant, à partir de ce jour, il a pris l’habitude de me parler. C’est ainsi que j’ai appris que cette peur s’est renforcée quand il a découvert qu’elle avait assisté à un spectacle de Bagheera. J’entends encore ces mots. « Ce n’est pas du tout le genre de spectacle qu’elle fréquenterait en temps normal » m’a-t-il dit, « elle est tellement timide et réservée, le moindre mot doux la fait rougir, et voilà que j’apprends qu’elle est sous le charme de Bagheera. Ma femme et ses amies parlaient entre elles et j’écoutais un peu plus loin. Ca m’a tellement fait mal quand j’ai entendu cette nouvelle. Ma femme s’intéressait à un autre que moi… Bon tu vas me dire que j’ai pas beaucoup à craindre puisque Bagheera c’est moi, mais si elle se met à en pincer pour mon alter ego… Est-ce qu’elle ne pourrait pas en pincer aussi pour un autre homme que moi ? J’aimerais tellement pouvoir arrêter cette mascarade si tu savais» a-t-il continué « j’aimerais tellement tout lui dire, lui demander pardon, même si elle m’écrabouille et que je me retrouve à l’hosto. Je suis prêt à tout pour être pardonné, tant qu’elle ne me quitte pas… » Voilà en gros ce qu’il m’a raconté ces quelques-fois où il s’est confié à moi. Vous savez, il y a quelques semaines, il aurait pu tout stopper et retourner chez lui, mais il ne l’a pas fait. D’un côté il voulait rester professionnel et honorer les rendez-vous qui avaient déjà été pris, et d’un autre côté il a avoué qu’il voulait offrir un cadeau inoubliable à sa femme pour se faire pardonner. » Vlad s’arrêta un instant avant de rependre la parole. Kaori l’écoutait, les oreilles et les yeux grands ouverts, pendue à ses mots. « Vous savez, je crois que je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi sincèrement désolé que Ryo. Ca m’a étonné d’ailleurs quand je m’en suis rendu compte. Mr Sung m’avait prévenu de la situation et m’avait donné quelques mots d’explication à son sujet, surtout concernant sa réputation de coureur de jupon, aussi ai-je été étonné d’entendre qu’il était marié et aimait profondément sa femme. Je m’étais dit que l’infidélité lui ressemblerait plus, que ça ne m’étonnerait pas qu’il ait des maîtresses un peu partout dans le pays, mais en entendant ses confessions… Je ne savais plus à quoi je devais me fier, car tout au long de notre collaboration, il n’a jamais fait quoi que se soit qui me confirmerait sa réputation de mari volage. Pourtant Mr Sung ne m’aurait pas menti, je le sais bien, sur sa réputation. J’en ai donc conclu que Ryo a changé, et profondément même. Que ses regrets sont réels et qu’il souhaite sincèrement se réconcilier avec sa femme… »  

 

Kaori sentit sa gorge se nouer sous le coup de l’émotion. Elle en était sûr à présent : c’était bien d’elle dont Ryo avait parlé. Il ne connaissait pas beaucoup de femmes qui rougissaient et étaient timides. Il était au Café le jour après la première visite au Baiser. Ce fameux jour où Mick s’était donné en spectacle et était arrivé au Cat’s eyes vêtu comme un clochard. Un raz-de-marée d’émotions la submergea alors. Son rendez-vous privé ! La sensualité et la douceur des gestes de « Bagheera »… Son regard envoûtant brûlant d’amour et de désir… Ses mains qui exploraient son corps avec tant de délicatesse et de passion… Les mains de Ryo, les yeux de Ryo, les lèvres de Ryo… Ce n’était pas un inconnu qui l’avait embrassée cette nuit là, mais Ryo, son partenaire, l’homme qu’elle aimait, et qui lui avait fait ressentir tout ce que LUI ressentait pour ELLE…  

 

« Kaori ? »  

 

La voix de Ryô la tira de sa contemplation. Il portait un peignoir, mais avait enlevé son masque. Son regard était incertain, troublé, triste. Pour la première fois de sa vie, il ne savait pas comment agir. Il craignait sa réaction, qu’elle lui annonce qu’elle ne voulait plus le voir… Elle lut bien dans son regard tout ce qui se passait en lui. Oh, Ryo… Je suis en colère contre toi oui, tu n’as pas idée à quel point je peux être furieuse, mais comment ne pas te pardonner quand je croise un regard pareil… Vlad, sentant qu’il était devenu de trop, se glissa discrètement vers la porte, mais quand il passa à côté de Ryo celui-ci lui attrapa l’épaule et la serra, brièvement mais avec force, en remerciement d’être resté près de Kaori avant de la lâcher et de laisser son ami sortir.  

 

 

 


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