Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 4 :: … un lien se crée

Publiée: 10-01-10 - Mise à jour: 10-01-10

Commentaires: Coucou! BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2010 à toutes et à tous, beaucoup de bonheur pour vous et ceux que vous aimez. Après les fêtes et un peu de repos voici la suite, alors voyons où cela nous mène. Bonne lecture et bon dimanche. BISOUSS!!

 


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Que lui était-il donc passé par la tête ? Comment avait-elle pu accéder à sa demande ? Encore une fois son emportement démesuré la faisait agir sans réfléchir. Elle l’avait invité à le suivre et maintenant il se tenait à côté d’elle dans la voiture. Il voulait qu’elle lui montre mais lui montrer quoi ? Ce qu’il se passait à l’extérieur de sa bulle d’homme d’affaires, loin de son quotidien, de ses affaires et de l’argent dont il ne manquait pas. Kaori jeta un bref coup d’œil sur son passager qui de toute évidence ne s’inquiétait même pas de cette situation quelque peu inattendue.  

 

- Alors, où allons-nous ? Demanda-t-il en sentant le regard de la jeune femme posé sur lui.  

 

- J’ai ma petite idée…, vous me faites confiance ? Osa-t-elle malgré elle.  

 

- Les yeux fermés. Répondit-il en souriant.  

 

Il ne savait comment l’expliquer mais Kan Makito ne ressentait aucun danger concernant la jeune femme. Elle semblait trop sincère et honnête pour représenter une menace. Il émanait d’elle une gentillesse et une grande volonté. Mais quand elle avait eu envers lui comme une aversion face à ses propos, il avait sentit que ce n’était pas cela qu’il voulait lui laisser comme impression. Il ne voulait pas qu’elle le déteste, il avait voulu se rattraper pour ne pas se quitter sur une mauvaise appréciation de lui. Malgré lui, il lui avait demandé de lui montrer ce en quoi elle croyait, juste pour la retenir auprès de lui, passer encore quelques moments en sa compagnie. Il fut étonné de constater qu’il voulait seulement savoir ce qui rendait cette jeune femme si déterminée et heureuse à la fois.  

 

Kaori sourit à sa réflexion. Cet homme qu’elle connaissait peu commençait à l’agacer avec ses grands airs et ces certitudes, pour la minute d’après lui donner une certaine assurance, juste avec quelques mots.  

En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, Kaori se rendit compte qu’ils étaient suivis. Elle en avait presqu’oublié que l’homme à ses côtés était un puissant homme d’affaires. Peut-être que la voiture à leur suite était ses gardes du corps ou des ennemis potentiels. Quels qu’ils soient, ils n’étaient pas discrets et Kaori ne comptait pas se laisser faire suivre de la sorte. Comme si de rien n’était, Kaori continua sa route et distança aisément ses poursuivants sans que son passager ne se doute de rien.  

Une fois sûre que le danger était passé, Kaori reprit son chemin vers l’endroit qu’elle avait choisi pour leur escapade improvisée.  

Kaori ralentit sa conduite pour se garer devant un petit établissement se trouvant à l’écart de la ville et oublia bien vite cet incident.  

 

Ils descendirent du véhicule et à peine eurent-ils franchis la grille d’entrée qu’une ribambelle de gamins de tout âge les encerclèrent en manifestant leur joie.  

 

- Vous pouvez approcher Monsieur Makito, ils ne vont pas vous manger, ria Kaori.  

 

Kan observa la scène d’un œil surpris. Apparemment cette jeune femme était une habituée de ces enfants. Tous se chamaillaient pour obtenir son attention. Elle riait à leurs mots et répandait son affection et sa tendresse à leurs sourires et leur intrépidité. Il avait oublié que le gala auquel il avait participé était une soirée de charité et que bien entendu les dons récoltés allaient à ce genre d’établissements.  

 

Ils restèrent une bonne partie de l’après-midi durant laquelle Kaori détailla chaque recoin de l’établissement, présentant tous les enfants qu’elle connaissait très bien sans se détacher une seule fois de son sourire et de sa bonne humeur.  

 

Kan s’était très vite habitué au tumulte qui régnait dans l’orphelinat. Les enfants avaient cette particularité d’entrainer les adultes dans leur monde et Kan avait accepté sans hésiter de partager leurs jeux sous l’œil amusé de Kaori et du directeur qui s’était joint à eux.  

 

Cependant la séparation fut douloureuse, les enfants ne voulaient plus quitter la jeune femme et son compagnon alors Kaori du promettre de revenir très vite.  

 

- Voulez-vous marcher un peu ? Demanda Kaori en refermant la grille de l’orphelinat.  

 

Kan lui sourit et l’incita à lui montrer le chemin. L’un à côté de l’autre, ils entamèrent une promenade sur un sentier qui serpentait la colline où était situé l’établissement d’accueil.  

 

- J’espère que vous ne regrettez pas d’être venu…, osa Kaori en regardant timidement son accompagnateur.  

 

- Absolument pas, j’avais presqu’oublié ce que c’était de se sentir libre de toute contrainte et pour tout vous dire, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas amusé de la sorte. Je crois que j’étais un peu rouillé, ironisa-t-il en étirant les bras.  

 

Cela fit rire aux éclats la jeune femme qui revoyait la scène où Kan avait joué avec les enfants dont certains s’étaient accrochés à lui pour l’empêcher de gagner la partie de foot improvisée.  

 

- Oui, ils débordent d’énergie. J’aime venir les voir, tous les soucis s’envolent à leur contact. Ils sont si courageux et adorables. Il y a différentes façons de contribuer à leur bien-être, l’argent étant la première… mais il est important de constater par soi-même les bénéfices de ce geste et les enfants le rendent au centuple.  

 

- Je vois maintenant où vous vouliez en venir et pourquoi cela vous tenait tant à cœur.  

 

- En effet Monsieur Makito, c’est important pour moi que vous le compreniez, tout ne se résume pas à un chiffre sur un chèque. Le bonheur et la joie n’ont pas de prix.  

 

- Appelez-moi Kan…  

 

Ils s’étaient arrêtés de marcher et se tenait l’un face à l’autre. Kaori se sentait détailler et sonder. Cet homme portait sur elle un regard curieux mais aussi chargé de tendresse. Rougissant de plus belle, Kaori n’osait plus soutenir ce regard. Le temps se retrouva comme figé dans cet instant. Plus aucun son ne parvenait à ses oreilles à part les battements désordonnés de son cœur lorsque Kan se rapprocha d’elle.  

 

- Serait-ce une manière de m’inciter à faire un don ?  

 

Kan se mordit la langue d’avoir oser posé cette question. Il n’avait pu s’en empêcher. Il devait balayer le moindre doute. Il était tellement habitué à tout genre de stratagèmes venant de personnes peu scrupuleuses qui ne s’intéressaient qu’à ce qu’il pouvait donner financièrement. Plus d’une femme avait déjà usé de ses charmes auxquels il s’était plié volontairement mais avec Kaori, il sentait que cela pourrait être différent. Il voulait que cela soit différent. Il ne voulait pas que ce soit un vulgaire jeu de charme et d’argent. Seulement en voyant la déception qu’affichait la jeune femme, il sut qu’il se méprenait sur ses intentions. Elle n’était pas comme les autres.  

 

- Je suis navré, encore une fois je m’excuse si je vous ai mis mal à l’aise…, fit-il en s’éloignant un peu d’elle.  

 

- Non, je comprends. Vous êtes méfiant mais sachez que je voulais juste vous montrer que tout ne s’achète pas. Avec les enfants, on ne peut pas mentir simplement parce qu’eux ne le font pas. Vous ont-ils une seule fois demandé si vous étiez riche ? Si vous pouviez changer leur situation ? Non car la seule chose qui les intéresse c’est vous, le fait d’être là avec eux sans ambigüité aucune. Après si vous voulez y voir autre chose, c’est vous que cela regarde ! Finit-elle sèchement en faisant demi-tour.  

 

Kan la regarda tourner des talons. Il sentait la jeune femme blessée et furieuse par ses propos. Elle l’avait remis à sa place dignement et fermement. Par deux fois aujourd’hui, il l’avait insultée involontairement, tout d’abord en la faisant croire qu’elle pouvait être « achetée » et ensuite en croyant que c’était elle qui voulait l’inciter à payer plus. Ce n’était pas dans son genre de s’y prendre aussi maladroitement avec une femme. Il devait se rattraper auprès d’elle. Reprenant ses esprits, il courut jusqu’à la voiture et y monta alors que Kaori démarrait.  

 

La colère de la jeune femme c’était un peu dissipée. Kaori comprenait qu’étant donné son rang dans le monde des affaires, Kan était un homme très sollicité et apparemment de toutes les manières possibles. Il se laissait approcher pour aussitôt dresser un mur pour se protéger. Elle était plus déçue que fâchée qu’il puisse penser une telle chose d’elle. Bien sûr qu’un don conséquent ne pouvait qu’améliorer la condition des enfants mais rien ne remplacerait le don de soi.  

 

- Je suis désolée d’avoir accaparé votre temps, je vais vous ramener. Fit Kaori le plus naturellement possible.  

 

- Pas encore. Si vous me permettez, j’aimerai vous inviter à dîner et vous montrer quelque chose moi aussi. Annonça-t-il en la fixant intensément.  

 

Le silence se fit dans l’habitacle, seul se faisait entendre le ronronnement du moteur. Kaori hésitait. Même si elle appréciait sa compagnie et que dans l’ensemble ils avaient passé un agréable moment, quelque chose lui disait de ne pas aller plus loin dans cet échange. La faculté avec laquelle cet homme pouvait passer de quelqu’un d’ouvert et d’ordinaire pour redevenir d’un coup le redoutable homme d’affaires que devinait Kaori, l’intriguait.  

 

- Juste un dîner… une heure tout au plus, précisa son passager devant le silence de la jeune femme.  

 

- Où voulez-vous aller ? S’entendit demander Kaori.  

 

- Sur le port, répondit-il avec un large sourire.  

 

Kaori répondit aussi à ce sourire et prit la direction demandée tout en se surprenant elle-même d’avoir céder aussi vite.  

Le chemin jusqu’au port se fit dans la bonne humeur, Kan savait comment détendre une atmosphère quand il la jugeait insoutenable.  

Arrivés à destination, Kaori se gara et regardant son passager demanda :  

 

- Et maintenant ? Je ne vois pas de restaurant ici.  

 

- A votre tour de me faire confiance…, sourit-il en descendant de voiture.  

 

Kaori obtempéra, curieuse de savoir ce qu’il manigançait. Ils marchèrent silencieusement le long des quais. Sur les embarcadères, des hommes s’activaient à charger des bateaux. Le couple les dépassa et un peu plus loin après les entrepôts se tenait une petite carriole d’où émanait une douce odeur de cuisson. Ils s’en approchèrent et Kaori regarda son compagnon passer la commande avec un soupçon de nostalgie dans la voix. Elle était soulagée qu’il ne l’ait pas emmenée dans un restaurant huppé du coin, d’une parce qu’elle ne portait pas la tenue adéquate pour ce genre de lieux et de deux parce que cela aurait eu l’effet d’un rendez-vous. A cette pensée, Kaori rougit. Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus à cette idée que Kan l’invitait à aller s’asseoir sur un des bancs installés le long du quai face à la mer.  

 

- Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-elle en acceptant la barquette que lui tendait l’homme.  

 

- Goûtez, vous allez adorer. Cet homme fait les meilleures nouilles sautées du pays.  

 

Kaori porta une bouchée à ses lèvres sous le regard attendri de l’homme qui attendait son verdict.  

 

- C’est vrai, elles sont délicieuses. Comment connaissez-vous cet endroit ?  

 

- J’ai grandi dans le coin…  

 

Kan semblait être à des kilomètres de ce moment. Kaori vit à cet instant beaucoup de douceur et d’amertume dans le regard de son compagnon.  

 

- Je suis désolée, je ne voulais pas être indiscrète…, murmura Kaori en devinant un certain malaise chez l’homme.  

 

- Non ne vous excusez-pas. Vous ne pouviez pas savoir que j’ai été comme tous ces enfants sauf que ma maison d’accueil c’était la rue. Lâcha-t-il sans détour.  

 

Kan ne savait pas pourquoi il lui disait cela. Lui qui était généralement avare de détails sur son passé, il se sentait à l’aise avec elle. Comme si elle pouvait comprendre sans juger ce qu’il avait été. Dans le regard de la jeune femme il ne perçut aucune pitié mais un profond respect. Elle l’invitait silencieusement à se livrer à elle sans retenue comme si elle pouvait tout entendre, tout accepter sans le juger.  

 

Kaori se sentit plus proche de lui à cet aveu. Une barrière invisible entre eux venait d’être abattue. Elle le laissa donc poursuivre son histoire et tout ce qu’il voulait bien lui dire alors que sur la mer le soleil se couchait et qu’ils se retrouvaient presque seuls au monde, là assis sur un banc.  

 

**************************************************  

 

De son côté, après le flop inattendu de leur entretien, Ryô avait quitté Reika qui pestait contre cet empêchement qui bloquait une fois encore leur mission.  

Ryô avait passé le reste de la journée à déambuler ici et là juste pour ne pas avoir à rentrer et se retrouver seul avec Kaori. Il ne supportait plus ces longs silences où seules quelques banalités se faisaient entendre. Malgré tout il ne trouva aucune joie ni même de satisfaction à tenter de charmer les jeunes femmes sur son passage, comme s’il lui manquait quelque chose. Il n’avait plus de motivation à ce petit jeu. Avant, en sautant sur toutes ces demoiselles et même si le résultat était toujours le même : se faire rembarrer à grand renfort de gifles et de coups de sac à main sous les cris offusqués de ces beautés, Ryô savait qu’en rentrant il retrouverait la chaleur et la tendresse que Kaori lui prodiguait inconsciemment, juste par sa présence et son sourire. Mais maintenant c’était tout le contraire qui se produisait et cela le tourmentait, le diminuait. Ryô perdait sa lumière et redoutait le moment où il rentrerait pour constater que la jeune femme ne serait définitivement plus là. C’est ce qui finirait par arriver.  

Il soupira. Il serait bien allé au Cat’s pour voir la belle Miki et embêter la grosse brute qui lui servait de mari mais Ryô savait que le sujet Kaori viendrait dans la conversation. Et la dernière chose dont il avait envie s’était d’entendre les reproches que ne manquerait pas de lui faire Miki. S’entendre dire de vive voix, encore une fois, qu’il n’était qu’un imbécile et un égoïste vis-à-vis de sa partenaire ne l’aiderait pas à se sentir mieux et encore moins à remédier à cette situation.  

 

Voyant l’heure passée, Ryô se persuada quand même de rentrer. Avec un peu de chance, les choses seraient peut-être moins terribles qu’il ne se l’imaginait. Ils ne se parlaient que très peu et à chaque fois cela virait en guerre des tranchées mais Kaori ne pourrait pas continuer longtemps ainsi, ce n’était pas dans sa nature d’être rancunière. Elle ne savait même pas en quoi consistait cette mission et une fois celle-ci bouclée, Ryô comptait bien pouvoir clarifier les choses avec Kaori, d’une manière ou d’une autre. Quoiqu’elle en pense, elle était et restait sa partenaire même si la situation actuelle exprimait le contraire.  

 

Le moral un peu regonflé, Ryô se laissa guider par ses pas jusqu’à leur immeuble.  

Juste en posant la main sur la poignée de la porte d’entrée, le nettoyeur sut qu’elle n’était pas là. L’appartement était vide de toute émotion et l’air qui y régnait, était lourd de solitude. La peur au ventre, Ryô se rendit à l’étage appréhendant d’ouvrir la porte de la chambre de la jeune femme. Et si ses craintes étaient fondées ? Si elle était partie ? Si derrière cette porte, il ne restait plus aucunes traces de l’existence de la jeune femme ? Si, à trop l’avoir ignorée, elle avait décidé pour eux ? Non, il voulait se convaincre que Kaori était avec là quelque part et qu’elle allait rentrer d’ici peu…  

 

Face à la cloison de bois, Ryô sentit que sa tête allait exploser. Il n’osait aller plus loin. Il ne pouvait pas. Non, il ne voulait pas savoir. Le regard éteint, Ryô se dirigea vers le toit, il avait besoin d’air. Il devait réfléchir à ce qu’il voulait réellement.  

 

 

La nuit était complètement tombée et Kaori n’était toujours pas rentrée. Toujours sur le toit, Ryô fulminait. Il jeta d’un geste pressé sa cigarette et rentra à l’intérieur. L’obscurité et le silence avaient complètement envahi l’appartement. Sans prendre la peine d’éclairer ses pas, Ryô se rendit au salon pour se verser un verre qui l’aiderait à rendre l’attente du retour de la jeune femme moins longue. Jugeant la quantité qu’il s’était versée insuffisante, Ryô prit aussi la bouteille de whisky avec lui et alla s’installer sur le canapé. Assis dans le noir, sa respiration c’était caler sur le tic-tac des aiguilles de l’horloge murale. Le calme apparent de la pièce contrastait avec le tourbillon qui régnait dans sa tête. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Qu’allait-il lui dire quand elle rentrerait ? Accepterait-elle de lui parler ? La bouteille se vidait alors que le temps ne passait pas aussi vite que Ryô l’aurait espéré.  

 

Etait-ce ainsi qu’elle passait ses soirées à l’attendre lorsqu’il allait l’oublier auprès de ces bunnies sans intérêt ou lorsqu’il sortait mener ses enquêtes sans qu’elle le sache, trop fier pour l’en avoir prévenue : seule, le cœur et la raison déchirés par la panique insensée qu’il lui soit arrivé le pire.  

Aucune émotion ne transparaissait sur le visage de Ryô mais sa posture tendue et ses gestes secs lorsqu’il portait son verre à sa bouche montraient toute la tension et l’inquiétude qu’il éprouvait face à l’absence de sa partenaire et l’ignorance de ses faits et gestes.  

 

Des pas dans les escaliers le ramenèrent à la réalité. Les pas étaient précipités et il y avait au moins deux personnes, deux femmes.  

Des coups secs et rapides retentirent contre la porte d’entrée. Avant même d’ouvrir, Ryô sut qu’aucune de ses deux femmes n’étaient Kaori.  

 

**************************************************  

 

Sur le port, ce diner improvisé s’était transformé en promenade sur la jetée. Kaori passait un agréable moment. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas ressenti un tel bien être, aucune appréhension, aucun non-dit. Il s’était livré à elle sans retenue et Kaori prenait cela comme une preuve de confiance. Ils se connaissaient depuis peu mais elle avait cette sensation de le connaître ou de le reconnaître. Il y avait quelque chose chez lui qu’elle avait trouvé sans savoir ce qu’elle cherchait : la reconnaissance et le respect. Kan la valorisait en tant que femme et confidente avec une simplicité qui réchauffait le cœur de Kaori. L’homme à ses côtés lui faisait se sentir confiante, importante et heureuse.  

 

De son côté, Kan, pour peut-être bien la première fois de sa vie, redoutait que cette soirée ne s’achève. Beaucoup de femmes avaient traversé son existence mais jamais avec cette intensité, jamais au point de lui donner l’envie de s’abandonner totalement pour elles. Avec les autres, il volait des instants de chaleur éphémère mais avec elle, il voulait plus. Il voulait s’arrêter et prendre le temps de voir ce qu’elle voyait, de ressentir ce qu’elle vivait. Etait-ce cela un coup de foudre ? Il savait qu’après cela, il devrait reprendre le cours de sa vie mais comment continuer sans elle ? Accepterait-elle de le revoir ? Il l’espérait tellement. Il ne se lassait pas de l’admirer à la dérobée et de l’écouter rire. Elle était si spontanée qu’avec elle il en oubliait ses affaires et ses obligations.  

 

L’air se rafraichissant, il était temps pour le couple d’interrompre cette douce soirée d’été.  

 

- Je peux vous ramener chez vous, votre bureau doit être fermé maintenant. Proposa Kaori en découvrant l’heure tardive à sa montre.  

 

- C’est très agréable d’être conduit par une jeune femme telle que vous. Je vais prendre goût à votre compagnie, ironisa Kan.  

 

Il savait maintenant qu’au moindre compliment, la jeune femme arborait une douce teinte rosée qui n’était pas pour lui déplaire. Il s’en amusait même de la faire rougir ainsi.  

 

- Je dois de toute façon retourner à mon bureau, je suppose que les affaires ne se sont pas interrompues en mon absence, ria-t-il.  

 

- Je suis navrée de vous avoir retenu de la sorte…, s’excusa Kaori.  

 

- Il ne faut pas, j’ai accepté en pleine connaissance de cause et je ne regrette pas. Avoua-t-il en regardant intensément la jeune femme.  

 

Kaori sentit un long frisson la parcourir. Soudain, elle se sentit gauche et maladroite. Personne avant lui, ne l’avait regardée ainsi. Elle était gênée et ne savait pas ce qu’elle devait faire ni comment interpréter ce regard.  

 

Kan était hypnotisé par ses yeux brillants et ses lèvres d’apparence si douce. Il perçut le trouble de la jeune femme face à son regard brûlant de désir mais il ne voulut pas la brusquer. Elle n’était pas ce genre de femme à se donner au premier rendez-vous, d’ailleurs ce n’était même pas un rendez-vous dans les règles de l’art. Alors il la rassura silencieusement et ensemble ils rejoignirent la voiture.  

 

Le malaise entre eux n’avait pas duré bien longtemps, Kan avait très vite repris le contrôle de la situation. Le chemin du retour lui paru bien court et déjà Kaori se garait devant l’immeuble. Elle laissa le moteur tourné alors que son passager descendait. Avant de refermer la portière, il l’invita comme il se dut à une prochaine rencontre dans l’endroit de son choix.  

Kaori avait aussi très envie de le revoir.  

 

- Voilà ce qu’on fait, dès que vous avez un instant venez me soustraire à mes obligations, votre jour sera le mien. Sourit-il en refermant la porte.  

 

Kaori réfléchit avec joie à cette proposition. C’était à elle de décider où et quand, aucune pression. Cela lui plaisait.  

 

Kan la regarda s’éloigner, confiant que très vite il la reverrait. Une forme de jeu s’était installée entre eux et pour le moment cela lui convenait de la laisser mener leur histoire à son rythme. Le véhicule avait disparu de sa vue et le sourire de l’homme s’effaça également.  

 

- Je n’ai pas de compte à te rendre !! Lança-t-il apparemment dans le vide.  

 

- J’espère seulement que tu sais ce que tu fais. Répondit une voix froide alors qu’un homme se détachait de l’ombre de la ruelle pour se rapprocher de Kan.  

 

 


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