Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

» Ecrire une review

 

DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je n'ai pas reçu mon email de confirmation

 

Envoyez-moi un email pour me le notifier et je vous renverrai l'email de confirmation qui contient le lien d'activation. Evidemment, il faudra utiliser l'email que vous avez fourni lors de votre inscription. En cas d'erreur d'email aussi, faites le moi savoir en me donnant votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 11 :: Des lendemains qui chantent…

Publiée: 25-04-10 - Mise à jour: 25-04-10

Commentaires: Coucou! Je suis ravie que le chapitre précédent vous ai plu. Je crois que cette accalmie a fait du bien à tout le monde lol. Je vous laisse lire la suite car il faut bien que l'histoire continue... Bon dimanche et à très vite, Bisouss!!

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

Un rêve ? Cela n’avait-il été qu’un rêve de plus ? Un moment éphémère où il avait touché du bout des doigts un bonheur sans nom. Si ce n’était qu’un rêve, Ryô acceptait alors d’être damné si c’était pour retrouver sa froide réalité où la créature de ses songes ignorait tout de ce qu’il ressentait pour elle.  

 

Pourtant son corps ressentait cette chaleur qu’elle avait insinuée sous sa peau. Son odeur était devenue sienne. Sa mémoire se berçait de ses souffles et soupirs où transparaissait son nom à lui. Ce ne pouvait être qu’une simple illusion, c’était trop intense et trop vif en lui pour que ce ne soit qu’une chimère. Cependant, avant même d’ouvrir ne serait-ce qu’une paupière, Ryô su que cela avait été bien réel mais qu’il était seul à présent dans ce lit. Il avait froid et une sensation d’abandon prenait place dans son cœur. Tendant le bras pour contredire cette intuition, sa main se referma sur rien. Le lit était vide de tout autre corps que le sien, la chambre était démunie de la seule personne qui pouvait faire que le soleil brille même en pleine nuit.  

 

Ouvrant les yeux, Ryô constata qu’il était bien dans la chambre d’ami chez Eriko mais sans Kaori. Pourquoi n’était-elle plus là pour savourer avec lui ce réveil dans les bras l’un de l’autre tel qu’ils étaient en droit de le vivre. Avait-elle eu peur qu’il ne se rétracte et renie ce qui s’était passé par un mauvais jeu de mot qui aurait eu raison de l’amour de la jeune femme ? Avait-elle voulu lui éviter la peine de lui souffler un énième mensonge juste pour ne pas souffrir inutilement ? Il s’en voulait de ne pas avoir prémédité ce geste, il aurait du se douter que la jeune femme préférait souffrir en silence plutôt que d’affronter ses éventuels regrets.  

 

Repoussant les draps, Ryô retrouva son boxer, jeté négligemment dans un coin de la pièce, et enfila le reste de ses affaires pour se précipiter au salon.  

 

Rien. Aucune trace de la jeune femme. Juste quelques lignes sur un morceau de papier laissé en évidence sur la table basse.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Kaori souriait par habitude et hochait la tête d’un air entendu à Kan qui lui faisait la visite guidée de ses entrepôts. Comme prévu, il était venu la chercher tôt ce matin. Elle avait répondu, en espérant être assez naturelle, au baiser que l’homme d’affaire s’était empressé de lui donner. Kaori regrettait de ne pas avoir eu le temps de se préparer à cette nouvelle situation ni d’avoir pu échanger sur le sujet avec Ryô. D’un côté Kan qui croyait avoir une relation avec elle et de l’autre Ryô qui était celui avec qui elle vivait cette relation. En une nuit tout avait changé et elle devait continuer comme si de rien n’était alors que son cœur n’était plus disponible. D’ailleurs l’avait-il jamais été ? Elle regrettait amèrement le mensonge qu’elle faisait croire à Kan juste parce qu’elle avait eu un moment de faiblesse avec lui et qu’elle était loin d’imaginé que Ryô se serait alors ouvert à elle. Tout s’était accéléré aussi bien avec Kan qu’avec Ryô. Même si elle aurait voulu rester auprès de ce dernier, elle ne pouvait se permettre de tout lâcher maintenant. Avec Ryô c’était personnel et professionnel avec Kan, son partenaire comprendrait.  

 

Elle n’avait pas eu le temps de lui annoncer son programme avec Kan, ils avaient eu plus urgent à faire rougi-t-elle en y repensant. Et ce matin, elle n’avait pas eu le cœur de le réveiller, Ryô semblait si serein et c’était tellement rare de le voir ainsi qu’elle n’avait rien voulu gâché de cette plénitude que son visage arborait. Elle avait quitté la chaleur de ses bras à regret et sans bruit elle avait quitté la chambre. Elle savait qu’elle ne pouvait partir sans lui laisser de nouvelles. Kaori avait alors pris un bloc note et d’une main fébrile, elle avait commencé à détailler ses projets pour la journée mais cela sonnait faux, elle se trouvait distante. Puis elle avait voulu adoucir et rassurer son amant sur leur première nuit mais elle avait l’impression d’en faire trop. Elle avait ainsi griffonné plusieurs pages qu’elle raturait et froissait sans réussir à s’exprimer. Ayant enfin réussi à dire l’essentiel, elle voulu ajouter un « je t’aime » qu’elle laissa en suspend. Ryô lui-même ne s’était pas exprimer à ce sujet et si elle allait trop vite pour lui. Faire l’amour et parler d’amour étaient deux choses différentes. Elle l’aimait, il n’y avait aucun doute mais elle ne voulait pas être la première à le dire si Ryô ne partageait pas entièrement ce sentiment. Il n’apprécierait peut-être pas cet étalage de sentiments. Elle était donc restée sur un message clair, précis et court. Ils auraient tout le temps de se parler à son retour. Ce qui faisait qu’elle était là avec Kan même si son cœur et ses pensées allaient vers Ryô.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Ryô froissa rageusement ce petit bout de papier qui le laissait dans le flou le plus total. Il s’attendait à autre chose. Il s’attendait à mieux… à plus. L’absence de la jeune femme l’avait chamboulé parce qu’il croyait qu’elle avait eu peur de sa réaction à lui mais pas parce qu’elle était parti rejoindre l’autre, ce Makito. Celui-ci était complètement sorti de ses pensées. Ryô le haïssait. Il lui volait impunément sa partenaire et sa femme. Kaori était enfin devenue sienne cette nuit et malgré le fait qu’il lui ait laissé entre-apercevoir son cœur, elle était partie au petit matin comme une voleuse, comme si de rien n’était pour le rejoindre lui. Ryô ne savait pas ce qui l’enrageait le plus : le fait qu’elle soit restée vague sur sa destination avec ce « m’as-tu vu », que Makito passerait son temps à flirter avec elle et qu’en plus elle devrait répondre à ses avances ou bien qu’elle ne lui ait même pas témoigné le moindre geste ou mot pour lui, l’homme auquel elle s’était offerte.  

 

Relisant le message : « Ryô, je n’ai pas pu te prévenir avant mais il était prévu que je passe la journée avec Kan qui s’est proposé de me montrer son entreprise de l’intérieur. Je ne sais pas combien de temps ça prendra mais ne t’inquiètes pas, j’ai tout d’allumé. A plus tard, Kaori », rien par rapport à leur nuit, rien à son attention. Elle le laissait sur la touche mais c’était mal le connaître si elle pensait qu’il allait sagement rester là à attendre qu’elle rentre.  

 

Il commença par appeler Saeko qui elle non plus n’était avertie de rien. Elle allait se renseigner auprès de son équipe de surveillance. Ryô tenta quand même d’appeler sur le portable de Kaori mais il tomba directement sur la messagerie. « Jai tout allumé… et le téléphone c’est en option ! », marmonna-t-il d’agacement en raccrochant le combiné. Ryô sortit furieusement de l’appartement sans craindre d’être repéré. De tout façon il n’y avait aucun intérêt à faire surveiller un appartement sensé être vide aujourd’hui. Il commença par faire le tour de ses indics qui ne purent rien lui confirmer. Mais à quelle heure et où était-elle donc partie ? Enclenchant les émetteurs, Ryô se mit à quadriller la ville en espérant que les petites ampoules finiraient pas clignoter et indiquer la présence de la jeune femme.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Kaori avait profité de l’opportunité que lui donnait Kan, pour observer et enregistrer le moindre détail sur les rouages de son entreprise. Situés dans la zone industrielle au nord de la ville, il aurait été difficile de les identifier comme les propriétés de Kan étant donné la récence des lieux il n’y avait aucun détail extérieur sur les activités en cours. Dans la zone en chantier, seuls quelques bâtiments étaient construits dont ceux de Kan. Il y avait pas mal de monde à circuler dans ses entrepôts et même si toutes les cargaisons étaient minutieusement contrôler par les services de qualité et de surveillance, rien ne prouvait qu’un des employés ne faisait pas passer des choses en douce. Les containers partaient en camion soit vers l’aéroport soit vers le port, cela dépendait de la destination.  

 

Selon les fiches collées aux containers, Kaori nota que certains d’entre eux semblaient plus grands par rapport à ce qu’ils devaient transporter. Leur provenance comme certaines de leurs destinations venait pour la plupart d’Amérique Latine. Cela expliquait peut-être pourquoi beaucoup d’employés parlaient espagnol. Elle ne put pousser plus loin sa curiosité car elle se sentait épier. Kan à ses côtés continuait de lui expliquer les complexités de faire de bonnes transactions, alors d’où venait cette aura néfaste ?  

 

Kan appréciait l’attention que la jeune femme lui portait à l’écouter ainsi, au moins elle ne faisait pas semblant de s’intéresser comme les autres. Les choses entre eux suivaient leur cour doucement et même s’ils se tutoyaient à présent, elle était encore mal à l’aise lors de ses démonstrations d’affection.  

 

La veille, Kaori s’était montrée plus réceptive mais là elle semblait soucieuse, le baiser qu’il lui avait donné en venant la chercher le matin n’avait pas eu le même goût que le premier. Elle n’avait pas cherché à le fuir mais elle s’était faite plus réservée. Sûrement que cela allait trop vite pour elle, il espérait seulement qu’elle ne le regrette pas. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il la prenait pour une fille facile alors il décida d’aller à son rythme ; lui laisser le temps d’apprivoiser cette nouvelle relation entre eux. Ce qui comptait, c’était qu’elle ne le repousse pas.  

 

Même si Kaori arrivait à dévier l’attention de Kan en le faisant parler de lui et de ses affaires, elle n’était pas dupe. Elle sentait ses regards tendres et ses gestes délicats sur elle. Il se faisait charmeur. Elle n’avait pas pris le temps de réfléchir avec ce qui s’était passé avec Ryô mais elle ne pouvait changer son comportement face à Kan. Cela ne devait pas interférer dans sa mission. Kaori voulait garder la tête froide. Ce n’était pas le moment de faillir. Il fallait rester concentrer. Mais c’était plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. Elle avait cette fausse sensation d’être une arnaqueuse et de courir après deux lièvres. Tout se mélangeait : Ryô lui faisant l’amour, Kan la courtisant. Elle ne savait plus où elle était elle dans tout ça. Elle avait besoin de Ryô, qu’il lui dise qu’il avait confiance et qu’il la soutenait. Qu’il comprenait ce jeu qu’elle devait suivre maintenant malgré elle et malgré eux et que cela ne changerait rien à ce qu’ils étaient maintenant.  

 

Leur visite fut écourtée par l’intervention de l’associé de Kan : Luang Ly. Kan avait fait de brèves présentations mais Kaori avait ressenti de l’animosité à son égard de la part de l’homme. Il ne lui inspirait pas confiance et la manière qu’il avait de la détailler la mettait mal à l’aise. Il avait pris Kan à part et selon le visage sévère qu’il arborait quelque chose n’allait pas. De plus les regards qu’il lui lançait à elle alors qu’il parlait à Kan n’étaient pas pour la rassurer. De toute évidence, il n’appréciait pas sa présence en ces lieux. Ce qu’elle avait ressenti était justifié et cela provenait de cet homme.  

 

- Un souci, demanda Kaori lorsque Kan revint auprès d’elle alors que Luang disparaissait en rageant.  

 

- Un désaccord sur une transaction en cours, ce qui m’oblige à mettre fin pour aujourd’hui à notre tête à tête, sourit-il en la raccompagnant vers la sortie.  

 

- Ton associé semble très « pointilleux », dit-elle en hésitant sur l’adjectif approprié pour le décrire.  

 

- Hahaha, il fait cet effet là à tout le monde. Il peut paraître froid aux premiers abords mais je sais que je peux compter sur lui en toute occasion. Il est très investi et ne plaisante pas avec les affaires. Il n’apprécie pas beaucoup que je me sois un peu trop dissipé ces derniers temps, ironisa-t-il en faisant références aux longs moments passés auprès de la jeune femme. Ca lui passera une fois certaines affaires réglées et dès qu’il te connaitra mieux.  

 

- Vous êtes très proches ?  

 

- On se connaît depuis trop longtemps pour se cacher quoique ce soit alors oui nous sommes comme des frères… Tu es libre demain ? Demanda-t-il pour revenir à ce qui l’intéressait.  

 

- Oui bien sûr, répondit Kaori.  

 

- Bien, je passerai dès que possible…, fit-il en se penchant sur la jeune femme pour lui voler un baiser qui la fit rougir avant qu’elle ne descende de sa voiture.  

 

Ce fut avec une certaine joie, qu’elle prit soin de dissimuler, qu’elle remercia Kan de la déposer chez elle.  

 

Kaori s’empressa de disparaître dans l’immeuble avec un doute qui grandissait dans son esprit : et si Kan n’était pas la tête pensante dans cette histoire. Ce Luang Ly était louche, il avait toutes les opportunités pour agir à l’insu de Kan sans même peut-être que celui-ci ne s’en rende compte. Elle devait en parler à Ryô, il serait bon de s’intéresser aussi à cet homme.  

 

Quand elle rentra, elle fut déçue de voir que Ryô n’était pas là. Il n’avait même pas touché au petit déjeuner qu’elle lui avait préparé. Sûrement qu’il avait eu des choses à faire de son côté. La première chose qu’elle fit, fut de prévenir Saeko. Kaori fut surprise que l’inspectrice la sermonne pour « sa disparition soudaine » de ce matin. Kaori objecta en précisant qu’elle avait été prise de court par la demande de Kan et qu’elle n’avait pu prévenir Ryô à temps. Kaori se surprit elle-même à constater qu’elle était plus tôt à l’aise pour mentir. De plus, à force de voir la même voiture dans leurs environs, Kan se serait méfié. Elle rassura la jeune femme comme quoi cela ne se reproduirait pas et lui donna sa nouvelle piste à explorer ainsi que l’adresse des entrepôts.  

 

En raccrochant Kaori se disait que quand elle allait revoir Ryô, celui-ci ne serait sûrement pas de bonne humeur et cette fois-ci elle aura bien mérité ses remontrances qu’elle se devrait d’accepter pour une fois.  

 

Kaori allait pour se détendre lorsque la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Ryô avait tourné en rond toute la journée pour rien. Il avait fait chou blanc au centre d’affaires et partout où il avait traîné. Guetter un point lumineux sur ce boitier en quadrillant la ville revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il avait du se rendre à l’évidence qu’elle pouvait être n’importe où et lui complètement à l’opposé et cet émetteur n’avait pas assez de puissance pour lui indiquer quoique ce soit. Ryô aurait du proposer son matériel à lui, beaucoup plus performant et il n’en serait pas là à rager tout seul comme un imbécile. Frappant une fois de plus le volant de ses poings serrés, Ryô se maudissait d’être réduit à dépendre d’une tonalité qui ne venait pas à chaque fois qu’il espérait que Kaori ait rallumé son téléphone.  

 

Depuis ce matin, Ryô passait par une foule d’émotions qu’il n’avait pas du tout envie de refouler. Il passait ses nerfs sur sa conduite furieuse et désordonnée qui ne faisait qu’intensifier cette frustration d’être dans l’ignorance la plus totale. Toute la journée il lui avait couru après. Toute la journée, il avait eu une peur irraisonnée que Kaori ne veuille plus de lui, que cette nuit n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. Toute la journée, il avait tenté de ce convaincre que tout ceci avait une explication logique qu’il se devrait d’écouter. Et toute la journée il s’était imaginé le pire entre Kaori et Makito.  

 

Il en venait à douter de tout, de lui et d’elle. Et il ne pouvait qu’attendre et attendre encore qu’elle daigne rentrer. Il en était là, après avoir garé la voiture plus loin, à guetter à l’ombre d’une rue l’immeuble où s’était installée sa partenaire. Et lorsqu’enfin un véhicule se gara devant la bâtisse, Ryô regretta d’être là pour assister à cette tromperie qu’il savait être une mascarade mais qui lui broyait les entrailles tant c’était réel.  

 

Dans cette voiture un couple : Kaori douce et rougissante avec ce cafard de Makito qui l’embrassait sans retenue. Cela lui donnait envie de l’abattre là sans sommation. Ryô avait envie de vomir, voir Kaori « amoureuse » d’un autre le rendait malade et fou de rage. Il se contenait malgré tout mais il savait déjà que d’une manière ou d’une autre ça allait exploser. D’un regard noir, il attendit que la voiture se soit suffisamment éloignée pour traverser la rue, les nerfs à vifs et l’aura dévastatrice.  

 

<<<<<<<<<<  

 

La porte grande ouverte à l’entrée de l’appartement, se tenait Ryô les yeux noir de rage :  

 

- Tu as finis par réapparaître ! Fit-il dédaigneux en pénétrant dans l’appartement.  

 

Kaori referma la porte, prête à entendre le savon que ne manquerait pas de lui passer Ryô sur sa négligence de ce matin.  

 

- Je sais ce…, commença Kaori avant d’être sévèrement coupée par Ryô.  

 

- Non tu ne sais pas ! Je croyais que c’était clair : tu ne joues pas en solo !! Tu ne dois pas être seule avec lui si moi je ne sais même pas où vous êtes!! Je t’ai cherchée partout !! Il aurait pu t’arriver n’importe quoi et j’aurai été incapable d’intervenir !! Je n’avais aucun moyen de te joindre si tu ne daignes même pas allumer ton portable !!  

 

Vérifiant le reproche, Kaori ne put que constater que son téléphone n’avait plus de batterie :  

 

- Tu as tous les droits d’être fâché après moi mais je n’ai pas eu le temps de te prévenir alors j’ai paré au mieux… mais tout le reste est encore allumé. Tenta Kaori.  

 

- 500M KAORI !! C’est la distance maximale pour rester en contact !! Il te fait perdre la tête… même un môme aurait retenu ce détail ! Tu aurais du me réveiller ce matin !! A quoi as-tu pensé en me fuyant de la sorte ?! Tu n’as aucune excuse pour ton imprudence digne d’un débutant !!  

 

Ryô la fusillait du regard avec les poings serrés. Kaori ne l’avait jamais vu s’adresser à elle avec une telle rage même si ses reproches étaient justifiés. Mais elle devina sans peine que ce n’était pas seulement son action auprès de Kan qui énervait Ryô mais surtout son inaction avec lui. Elle réalisa qu’il avait du s’inquiéter plus qu’elle ne l’avait cru et surtout suite à leur nuit, il avait du se poser beaucoup de questions. Elle n’avait pas été imprudente mais seulement maladroite avec Ryô.  

 

- Ryô, prononça-t-elle plus doucement pour tenter de calmer sa colère, même si je suis comblée de ce qu’il s’est passé entre nous, cela ne change rien à notre mission… c’est toi-même qui me la dit à plusieurs reprises, quelque soient les circonstances il faut rester concentrer sur ses objectifs… je pensais qu’après cela, tu me faisais enfin entièrement confiance ! S’emporta-t-elle à son tour.  

 

- Tu ne retiens que ce qui t’arrange ! Et tu crois que je vais rester planter là à te voir l’embrasser et parader devant lui sans réagir ?! Pourquoi t’entêtes-tu dans cette voix ?! Je croyais qu’après cette nuit tout serait différent !! Avoua-t-il rageusement d’être le laissé pour compte et d’avoir été bafoué dans sa virilité.  

 

- Tout est différent mais ce n’est pas pour autant que je vais tout laisser tomber ! C’est toi qui me disais devoir faire la part des choses ! Les rôles sont inversés Ryô et je ne vais plus rester à t’attendre pendant que toi tu partiras en mission ! Tu sais maintenant ce que je ressens quand tu me laisses à l’écart, précisa-t-elle sans le vouloir. Je ne l’ai pas fait intentionnellement, rectifia-t-elle en voyant les yeux de Ryô s’agrandir de surprise face à cet aveu.  

 

- Tu veux me faire souffrir c’est ça ?! Qu’est-ce qu’une journée face à six ans d’indifférence ! Vas-y fais-toi plaisir et savoures ta revanche !! Mais saches que tu me déçois, je ne pensais pas que tu étais de celles à prendre ce qu’elle voulait et jeter ensuite !! J’ai été le coup d’une nuit et maintenant tu passes au suivant !! Cracha-t-il.  

 

Ryô ne pouvait faire taire cette jalousie lancinante qui le tiraillait. Il avait besoin que ça sorte même au détriment d’eux. Il ne contrôlait plus ses mots mais il ne pouvait garder cette douleur pour lui.  

 

Kaori se sentit humiliée d’être jugée de la sorte, elle n’avait pas pensé à mal bien au contraire. Et le voir là, semblant penser réellement ses mots, lui arrachait le cœur.  

 

- Si c’est ce que tu penses de moi alors autant tout arrêter entre nous maintenant ! Vas-t-en Ryô ! Sors d’ici immédiatement !! Cria-t-elle sa voix prise de sanglots en montrant la porte du doigt.  

 

- Si c’est ce que tu veux, aucun problème, répondit-il par fierté. Je n’aurai aucun mal à te remplacer et quand tu constateras ton erreur, il sera trop tard ! Lança-t-il méprisant sur le pas de la porte.  

 

- Non Ryô, NOUS avons fait une erreur !! Affirma-t-elle en lui claquant la porte au nez.  

 

Cette trêve qu’ils avaient attendue s’était muée en une paix de porcelaine qui venait d’être brisée sans ménagements.  

 

En écho à ce bruit sec, Ryô abattit ses poings violement contre le mur d’en face en jurant contre lui-même : « MERDE !! ». Il reprit un tant soit peu ses esprits en croisant le regard terrifié d’une voisine de palier, une femme âgée qui, interpellée par leurs cris, guettait à sa porte qu’elle s’empressa de refermer sous le regard meurtrier de cet homme peu recommandable.  

 

Ryô préféra partir avant que cette dernière n’appelle les flics. Il avait fui la seule femme qu’il n’aimerait jamais. Pire que ça il l’avait insultée et rejetée pour se protéger lui. Pour la première fois, Kaori n’avait pas été sa priorité et il se maudissait à présent d’être l’ordure qui la malmenait sans vergogne. En s’éloignant, il prit conscience du mal qu’il leur avait fait. Il avait été blessé dans son orgueil et aveuglé par sa jalousie, il avait laissé sa colère tout foutre en l’air. Il avait connu l’amour avec un grand A dans ses bras mais le prix était trop lourd à payer pour la garder, son amour le rongeait de l’intérieur comme un feu virulent et immaîtrisable. Il la haïssait de le rendre si faible même s’il l’aimait…  

 

Tournant au carrefour, Ryô se planta devant un homme fouinant dans une poubelle :  

 

- Je veux TOUT savoir de ses faits et gestes !! Avec qui, où et quand !! Je te préviens Max, t’as pas intérêt à te planter c’est ton unique chance de bien faire ton job sinon tu peux commencer à numéroter tes abatis !! Menaça sans détour Ryô avant de disparaître alors que l’indic, qui avait perdu toute contenance à l’arrivée du nettoyeur, reprenait difficilement sa respiration… réalisant qu’il se devait d’être performant sur ce coup.  

 

Kaori s’était laissée glisser en pleure au pied de la porte. Il l’avait vidée de toute énergie, il lui avait tout pris : son innocence, sa fierté et son amour pour tout piétiner. Elle n’avait plus rien, plus personne. Se relevant péniblement, Kaori alla jusqu’à la table où elle prit appui. D’un geste de rage, elle envoya à terre le bouquet qui trônait là. Laissant les débris du vase et l’eau se répandre sur le sol, elle se laissa tomber sur le canapé pour pleurer de tout son être cet amour pour Ryô qui n’avait plus de raison d’être.  

 

Pourquoi n’arrivaient-ils plus à se comprendre comme avant ? Depuis quand s’étaient-ils éloignés l’un de l’autre ? Elle n’avait rien vu venir…  

 

<<<<<<<<<<  

 

Les jours suivants ne furent qu’une suite morbide et fade de cet éclat où depuis, Ryô comme Kaori, n’était plus que l’ombre d’eux-mêmes, ne donnant que l’illusion fragile que tout allait pour le mieux.  

 

Chaque jour, après avoir obtenu le compte rendu détaillé sur les activités de la jeune femme, Ryô avait repris ses bonnes habitudes de boire et de se mentir en compagnie de ces bunnies qui ne lui demandaient rien que de se laisser faire.  

 

Kaori restait réfugiée dans cet appartement sans réussir à reprendre le dessus à pleurer sans cesse. Kan l’avait appelée le lendemain de cette douloureuse rupture pour lui annoncer qu’il avait un empêchement et que par conséquent il ne savait pas quand ils se reverraient :  

 

- Ce n’est pas grave…, renifla-t-elle en essayant de retenir ses larmes qui ne cessaient de couler depuis Ryô.  

 

- Est-ce que tout va bien ? S’inquiéta Kan à la voix fébrile de la jeune femme.  

 

- Oui… juste un rhume, je suis un peu patraque mais ça va passer…, prétexta Kaori pour expliquer cette tristesse. Elle était soulagée de ne pas avoir à le voir dans cet état, elle ne pouvait encore masquer cette douleur aux yeux extérieurs.  

 

- Tu penses que tu seras remise pour la réception ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésites pas…  

 

- Ca va aller, je te remercie… je serais là ne t’inquiètes pas, le rassura-t-elle.  

 

Il fallait que ça aille, elle n’avait pas le choix. Ne pas se laisser abattre quelles que soient les difficultés, voilà ce que Kaori essayait de suivre après cette conversation qui lui avait donnée l’impression de compter encore pour quelqu’un. Alors elle décida de se focaliser sur autre chose en attendant. Elle se plongeait dans le travail à la boutique pour ne pas se morfondre seule chez elle, c’était son seul répit.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Tout le long du trajet qui la menait à la demeure de Kan pour cette fameuse réception qu’il organisait pour ses clients, Kaori s’encourageait mentalement à rester maître de ses émotions. Elle savait par Saeko que Reika et Ryô y seraient aussi. Elle ne voulait plus penser à lui mais elle s’inquiétait de le revoir dans ces circonstances. Quel comportement adopter ? Froide, distante… elle devait de toute façon faire comme si elle ne le connaissait pas, elle aviserait.  

 

Kan vint en personne l’accueillir à l’entrée de sa propriété. Il ne tarit pas d’éloges sur la tenue de Kaori et ce fut avec une grande fierté qu’il la mena à son bras vers le parc où étaient déjà présents de nombreux convives. Surplombant de la terrasse ce vaste lieu, Kaori porta son regard sur les invités, s’arrêtant brusquement sur le visage familier qui réveilla une vive douleur. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de