Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 9 :: Tel un Phénix qui renaît de ses cendres ?

Publiée: 28-03-10 - Mise à jour: 28-03-10

Commentaires: Coucou! Merci pour votre soutien, il est vrai que nos héros en ont grand besoin lol. Sans plus attendre je vous laisse découvrir ce chapitre. Bon dimanche, Bisouss!!

 


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Kaori n’avait perçu aucun signe du départ de Ryô et persuadée qu’il n’était plus là, elle était plus détendue et en oubliait presque que la charmante soirée qu’elle passait avec Kan avait un objectif bien précis.  

Après s’être rassasié du copieux repas qu’avait commandé Kan, le couple s’était installé sur le canapé avec une tasse de thé.  

 

- Dites-moi Kaori…, commença Kan en soufflant sur son breuvage. Vous en savez plus sur moi maintenant que moi sur vous… j’aimerai vous connaître d’avantage…  

 

- Et que voulez-vous savoir ? Vous savez où je vis, ce que je fais…  

 

- Mais qui êtes-vous ? l’interrompit-il doucement. Je veux dire par là, comment une jeune femme telle que vous, douce et réservée, est devenue mannequin pour une styliste très en vue ?  

 

- C’est très simple, je connais Eriko depuis le lycée et lorsqu’elle m’a proposée d’être un de ses mannequins il m’a été difficile de lui refuser.  

 

- Est-ce que cela vous plait ?  

 

- Oui… ça paye bien et c’est l’occasion de porter des tenues magnifiques, quelle femme n’en serait pas ravie ? Se moqua-t-elle.  

 

- Et votre frère, que fait-il ? Demanda-t-il en se rappelant la provenance du vêtement qu’il portait.  

 

- … il est mort il y a un peu plus de six ans…, répondit-elle en espérant ne pas s’étendre sur le sujet.  

 

- Vous avez encore de la famille ? Demanda Kan en devinant que ce sujet était sensible chez la jeune femme.  

 

- … il était ma seule famille…, souffla-t-elle en pensant qu’aujourd’hui elle avait une autre famille, une famille de cœur, une famille hors du commun dont elle ne pouvait lui avouer l’existence.  

 

- Il était policier n’est-ce pas ?  

 

Kaori se tendit à cette question.  

Accaparé dans sa contemplation de la jeune femme, Kan avait parlé sans réfléchir et il su à ce moment qu’il avait fait une erreur. Kaori le regardait fixement, méfiante.  

 

- Vous le saviez avant de me le demander, n’est-ce pas ?  

 

- … déformation professionnelle en quelque sorte… c’est mon bras droit qui a trouvé judicieux d’en apprendre plus sur vous. Je sais que ce n’est pas une excuse mais dans les affaires, ce genre de choses est courant.  

 

- Parce que je suis « une affaire » ? S’offusqua Kaori. Je vous l’ai déjà dit il me semble, je n’ai rien à cacher et si vous voulez savoir quelque chose le plus simple est encore de me le demander ! Mon père était policier et mon frère aussi, cela vous pose-t-il un problème ? Demanda plus posément Kaori ne voulant pas le faire fuir tout en essayant de balayer tout doute de sa part.  

 

- Je ne voulais pas vous fâcher mais…  

 

- Mais quoi ? C’est ainsi que vous menez votre vie professionnelle et donc votre vie privée…  

 

- Comprenez que l’une ne va pas sans l’autre, cela n’enlève rien à notre rencontre et je souhaite vous connaître en dehors de ce que m’a rapporté mon associé. Ajouta-t-il sincèrement.  

 

Kaori le regardait sans savoir comment désamorcer ce fâcheux aveu, déçue qu’il ait effectivement fait une enquête sur elle comme le prévoyait Saeko. Quelque part, ils étaient à égalité sur le sujet vu qu’elle aussi avait eu des informations sur lui, ce qu’elle garderait bien de lui dire mais pour elle ça n’avait pas été intentionnel.  

 

- Je vous excuse si vous me promettez de me demander avant de chercher les réponses ailleurs.  

 

Kan sourit, il n’avait pas tout gâché. C’était la première fois qu’il tentait de jouer franc jeu avec une personne mais ça en valait la peine. Cette jeune femme l’attirait et il était prêt à se bruler les ailes pour l’approcher et la garder. Ce qu’il avait appris sur elle au travers de cette recherche ne l’inquiétait pas, d’ailleurs son associé n’avait pas trouvé grand-chose sur la jeune femme. Apparemment depuis la mort de son frère, elle s’était faite discrète, il n’y avait aucune trace d’elle nulle part. Sûrement qu’elle avait cherché à refaire sa vie au loin après ce drame. Kan reconnaissait ce côté fragile chez elle, lui aussi avait été longtemps seul et il savait ce qu’elle pouvait ressentir. Il avait envie de la protéger et de combler ce manque qu’il pressentait chez elle.  

Kaori lui souriant à nouveau, l’homme envisagea la suite avec une joie non dissimulée. Le regard mutin, il se rapprocha doucement d’elle pour venir se noyer dans ses yeux troublés par ce geste.  

 

- Juste pour clore le sujet, vous êtes une femme belle et intuitive… je ne vous considérerai jamais comme une « simple affaire »…, lui souffla-t-il en approchant ses lèvres à quelques centimètres de celles de la jeune femme.  

 

Kaori n’osait bouger, surprise par cette approche. Elle sentit une boule se former dans son ventre alors que son cœur s’emballait. Kan avait posé ses mains chaudes sur sa taille et la fixait intensément, voulant lui faire comprendre qu’il envisageait autre chose avec elle. Alors qu’elle se laissait hypnotisée par ce regard incendiaire, un bruit violent retentit dans une des pièces de l’appartement, interrompant avec fracas ce moment de légèreté.  

 

- Je… je vais voir ce que c’est…, répondit-elle en se détachant à regret de la chaleur envoutante de l’homme.  

 

Kaori disparut dans le couloir à la recherche de la provenance de ce bruit. Elle fut étonnée de découvrir que cela venait de sa chambre où apparemment la fenêtre mal fermée, avait été violement ouverte par le vent. Elle du se débattre un instant avec le vent qui s’engouffrait dans la pièce et forcer pour refermer cette fenêtre. Remettant un peu d’ordre dans ses affaires bousculées par cette bourrasque, Kaori eu un sursaut de peur en constatant que Ryô se trouvait toujours là, cacher dans la pénombre de la pièce :  

 

- Je te croyais parti ! murmura-t-elle sèchement en réalisant qu’elle n’avait pas réactivé le système d’écoute et qu’en restant sur place, Ryô avait du tout entendre et que sûrement il lui en voulait d’en avoir trop dit.  

 

Ryô ne disait rien, il observait les yeux brillants et les pommettes rosies de Kaori. Cela n’était pas du à l’effort qu’elle venait de fournir pour refermer la fenêtre qu’il avait lui-même ouverte. Ce silence qui avait suivi cette petite mise au point entre Makito et Kaori ne lui disait rien de bon et il n’avait trouvé que ce moyen pour interrompre ce qu’il devinait se passer de l’autre côté de ce mur.  

 

- Tu as vu l’heure ? Tu comptes le faire coucher là ? La moralisa-t-il.  

 

- Je dois obtenir sa confiance, je ne vais pas le jeter dehors comme un mal propre ! Se justifia-t-elle.  

 

- Mais avec moi ça ne te dérange pas de le faire…  

 

- Parce qu’à la différence, je n’attends rien de toi Ryô ! Le coupa-t-elle en refermant violement la porte de la chambre pour rejoindre Kan.  

 

 

- Le vent a ouvert la fenêtre mais rien de casser, annonça Kaori en revenant au salon alors que Kan éteignait son téléphone. Un souci ? Demanda-t-elle.  

 

- Non, j’ai juste appelé pour que l’on vienne me chercher. Il est temps pour moi de vous laisser et je ne vais pas vous faire sortir par ce temps là en pleine nuit. Lâcha Kan en comprenant que le moment qu’ils avaient échangé était passé. Je vais me changer et vous rendre ces affaires, fit-il en frôlant légèrement Kaori en passant auprès d’elle.  

 

Kaori était un peu confuse. Kan était entreprenant sans pour autant lui faire du rentre dedans ouvertement. Pourtant elle n’avait rien d’une gravure de mode vêtue de la sorte dans ce gilet et ce jogging difformes. Et le comportement de Ryô la troublait, il semblait jaloux mais très vite elle chassa de sa tête cette idée absurde. Elle vit Kan revenir habillé de son costume presqu’entièrement sec alors qu’au dehors un klaxon retentissait. Il lui rendit le vêtement et caressa ses mains au passage.  

 

- Mon chauffeur est là. Fermez bien vos fenêtres et votre porte, je ne voudrais pas qu’il vous arrive un malheur.  

 

- Ne vous inquiétez pas, tout est en ordre. Dit-elle doucement en le raccompagnant à la porte.  

 

- Etes-vous libre demain soir ? Demanda-t-il en plongeant son regard dans celui de Kaori.  

 

- … oui…  

 

- C’est à mon tour de venir vous cherchez maintenant que je sais où vous trouvez. Je vous emmène dîner dans un grand restaurant où j’ai mes habitudes.  

 

- Ce sera avec plaisir…, répondit-elle à nouveau troublée par l’intensité de ce regard.  

 

Il lui sourit et s’éloigna en laissant la jeune femme pantoise sur le pas de la porte.  

Sentant une aura de colère derrière elle, Kaori réprima les émotions qui la subjuguaient pour affronter les remontrances de Ryô qui ne dissimulait plus sa présence.  

 

***********************************************************************  

 

Au dehors, Kan se précipita dans la voiture qui l’attendait. Au volant se trouvait le seul homme en qui il avait une confiance aveugle, son bras droit et associé, son ami et frère : Luang Ly. Celui-ci le toisait sévèrement, étirant sa cicatrice sur sa joue. Il lui avait déjà fait remarquer qu’il n’aimait pas la tournure que prenait cette relation avec cette femme. C’était pour cela qu’il s’était renseigné sur elle et en avait fait part à Makito, pensant que celui-ci se détournerait d’elle ou n’en ferait qu’une passade mais en observant le sourire de satisfaction qu’affichait son ami, Luang su immédiatement que toute cette histoire était bien plus sérieuse.  

 

- Je peux savoir pourquoi tu n’as pas décroché à mes appels cette après-midi ? Nous avions des choses à voir je te rappelle !  

 

- Mon téléphone était en silence et il n’y a rien que tu ne puisses régler sans moi. Je te fais entièrement confiance concernant la gestion des affaires. Et puis une petite pause de temps en temps ne fait pas de mal, tu devrais essayer, ironisa-t-il.  

 

- Pas au détriment de ce qui nous occupe en ce moment ! On joue serré et on n’a pas le droit à l’erreur. Tu sais que les flics nous surveillent… tu devrais te concentrer, c’est notre avenir que l’on joue ! Tu auras tout le temps de papillonner par la suite. Sermonna-t-il.  

 

- Tu es trop sérieux. Je sais parfaitement où j’en suis et crois-moi j’y pense à notre avenir… elle sera la cerise sur le gâteau…, ajouta-t-il fièrement alors qu’un sourire apparu sur ses lèvres.  

 

Luang passa les vitesses en songeant que ce serait encore à lui de régler le problème si Kan perdait encore pied à cause d’une femme. Il allait surveiller cette idylle de vraiment très près. Si son ami était prêt à inclure une tierce personne dans leur équipe, lui en revanche s’en passerait volontiers et il ne manquerait pas de lui rappeler qu’aucune attache n’était pas indispensable. Le pouvoir et l’argent étaient leurs seules ambitions.  

 

***************************************************************************  

 

Refermant la porte, Kaori regarda Ryô d’un air blasé.  

 

- Vas-y, lâches-toi. Dit-elle en se rendant à la cuisine.  

 

- Comment ça ? Ce serait plutôt à toi de t’expliquer !  

 

- Je sais : je n’ai pas agi en professionnelle en rompant le contact… j’ai osé ramener Kan ici sans t’en avertir…, mima-t-elle ironiquement en se rendant à la cuisine.  

 

Ryô la suivait, agacé par le comportement désinvolte de la jeune femme. Il regrettait cette trêve qui s’était instaurée un peu plus tôt. Il voulait retrouver ce moment. Il devait prendre sur lui pour ne pas tout gâcher encore une fois.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-il en la voyant s’activer dans la cuisine.  

 

- Manges, tu grogneras mieux le ventre plein ! Fit-elle en lui déballant les restes de la commande. Tu ne risques pas d’être empoisonné, ce n’est pas moi qui ai cuisiné. Lâcha-t-elle avec dédain en retournant au salon.  

 

- Tu comptes être fâchée contre moi encore longtemps ? S’énerva-t-il malgré tout en retournant lui aussi au salon.  

 

- Ca dépend, tu comptes me traiter comme une enfant combien de temps encore ? Répondit-elle en attrapant un oreiller et une couverture dans le placard de l’entrée avant de défier Ryô du regard.  

 

- Si tu n’en faisais pas qu’à ta tête, je n’aurai pas à jouer les baby-sitters !  

 

- Et si tu ne me mentais pas, je t’écouterai peut-être !  

 

Et voilà c’était reparti pour une dispute mais Ryô ne voulait plus revenir sur ce qu’il avait fait ou pas. Cela ne les menait nulle part ailleurs que dans une impasse. Prenant sur lui, il changea de sujet pour adoucir les choses :  

 

- C’est pour quoi ce que tu tiens ? Demanda-t-il en sachant par avance que c’était pour lui.  

 

- C’est pour que tu ne te plaignes pas que je te mette dehors en pleine nuit par un temps de chien, répondit stoïquement Kaori en lui lançant le linge dans les bras. Le canapé est très confortable d’après Kan, ajouta-t-elle avant d’éteindre la lumière du salon et de se diriger vers sa chambre.  

 

- Kaori, attends…, l’interpella Ryô ne voulant pas qu’elle se couche encore énervée après lui.  

 

- Quoi ? Fit Kaori en revenant sur ses pas.  

 

- … heu, le tee-shirt… tu comptes en faire quoi ? S’inquiéta-t-il en se disant qu’il ne pouvait laisser Kaori dormir avec maintenant que Makito l’avait porté.  

 

- Tu veux le récupérer ? Demanda Kaori en se rendant compte qu’elle n’avait pas lâcher le vêtement depuis le départ de Kan. Tu comptes le mettre ?  

 

- Nooon ça va pas faut le laver avant ! T’as vu sur quoi il est passé ? S’offusqua Ryô en mimant son dégoût avant de se rappeler qu’il devait le récupérer quand même. Enfin si, je vais le laver de suite avant que l’odeur ne s’imprègne…, fit-il en lui dérobant gentiment le vêtement des mains.  

 

Le rire cristallin de Kaori retentit dans la pièce, freinant Ryô qui se rendait à la cuisine. Que ce son lui avait manqué. Il se retourna pour observer Kaori les yeux rieurs et un large sourire sur son visage :  

 

- Tu es pire qu’un enfant des fois. Se moqua-t-elle. Donnes je vais le mettre à la machine et tu le récupèreras tout propre demain matin. Tu peux dormir tranquille, ajouta-t-elle en quittant la pièce d’un air détendue.  

 

Resté seul dans le salon, Ryô se sentait mieux. Regardant l’oreiller et la couverture posés sur le canapé, il se dit qu’il allait enfin dormir d’un meilleur sommeil. Retournant à la cuisine, il remballa les restes. Le fait de passer après Makito et de manger le repas que celui-ci avait partagé avec Kaori lui coupait l’appétit. Au moins le moral lui était revenu avec ce rire comme une douce musique à son cœur. Ryô était là, auprès de Kaori dans le calme. Il prendrait sans rechigner ce qu’elle voudrait bien encore lui laisser, c’était mieux que rien. Il perçut le bruit distinctif de Kaori prenant une douche. Il se déshabilla et s’installa aussi bien que possible sur ce canapé pas si confortable que ça en guettant les sons que produisaient Kaori à se relaxer sous le jet d’eau chaude.  

 

Un éclair déchira le ciel et la foudre se fit sentir lorsque Kaori poussa un hurlement d’effroi. Sans attendre, Ryô se précipita à la salle de bain.  

 

- Kaori ?... ça va ?  

 

- Rrrr, pesta-elle.  

 

Se retrouvant dans le noir complet, Kaori sortit de la cabine de douche et attrapa une serviette qu’elle enroula sur son corps encore parsemé de mousse. Elle ouvrit la porte de la salle d’eau pour tomber nez à nez avec Ryô. Même dans l’obscurité, elle devinait qu’il était aussi peu habillé qu’elle. Elle pouvait sentir sa chaleur se propager sur elle alors qu’elle frissonnait à cause de la douche froide qu’elle venait de se prendre. Les senteurs sucrés de son gel douche se mêlaient aux effluves de musc que dégageait Ryô, affolant tous ses sens.  

 

- L’orage a du faire sauter les plombs…, affirma-t-elle en cherchant à tâtons son chemin dans l’appartement.  

- Où est le compteur ? Demanda Ryô.  

 

- Quelque part dans le couloir à l’extérieur de l’appartement, précisa Kaori en prenant la direction de la porte d’entrée.  

 

- Restes là je vais voir, lui signala Ryô en posant délicatement sa main sur le bras encore humide de Kaori.  

 

Ce geste qui s’attardait eu pour effet de faire frissonner la jeune femme et de la faire éternuer.  

 

- Vas te couvrir, j’en ai pas pour longtemps. Lança Ryô en récupérant son briquet dans la poche de son pantalon.  

 

Il trouva le compteur associé au numéro de l’appartement et éclairé par la flamme vacillante de son briquet, Ryô ne put que constater qu’un des fusibles avait grillé. Les lumières revenaient doucement dans le quartier alors que Ryô annonçait la mauvaise nouvelle à Kaori qui n’avait pas bougé.  

 

- C’est génial, il ne manquait plus que ça, plus d’électricité et plus d’eau chaude ! S’énerva Kaori en éternuant à nouveau.  

 

- Eriko a des fusibles de rechange quelque part ? Demanda Ryô.  

 

- Dans le cuisine je crois, grelotta-t-elle.  

 

- Tiens, mets ça avant de tomber malade, fit Ryô en ôtant son propre tee-shirt qu’il avait gardé sur lui alors qu’un éclair illumina brièvement la pièce.  

 

- … merci…, murmura-t-elle en enfilant le rouge aux joues le vêtement chaud et étonnée d’un tel geste.  

 

Ryô avait bien ressenti ce trouble chez sa partenaire qui lui prouvait qu’il y avait encore un espoir qu’il revienne dans ses bonnes grâces. Même dans cette obscurité, il avait vu la gêne de le savoir à proximité d’elle dans cette tenue. Elle pouvait se donner une image de femme en colère et indifférente mais son corps la trahissait encore. Il la devinait aisément toute fluette dans son large vêtement, outrageusement sensuelle à ses yeux perçants cette obscurité lui cachant l’essentiel.  

Ensemble, ils cherchèrent un moment à la faible lumière du briquet où Eriko avait bien pu ranger les fusibles mais ils durent se rendre compte qu’ils ne les trouveraient pas ainsi.  

 

- Tu devrais aller te coucher, on cherchera demain. Fit Ryô tout en raccompagnant galamment Kaori à sa chambre. Ca va aller ? S’inquiéta-t-il, en connaissant la peur panique de Kaori pour les orages.  

 

- Oui, oui… bonne nuit, répondit-elle totalement décontenancée par tant d’attentions.  

 

Cette obscurité involontaire y était certainement pour beaucoup mais Ryô avait l’impression qu’il pouvait agir différemment avec Kaori sans qu’elle puisse lire sur son visage ou dans ses yeux les sentiments qui l’animaient. Il entendit la porte se refermer en même temps que le lien qui les unissait auparavant et qui avait été malmené depuis, semblait renaître fébrilement.  

 

Au travers de la cloison de bois, Ryô percevait l’agitation de Kaori. Avec l’orage, elle ne trouverait pas le sommeil de si tôt et le fait de le savoir ici la travaillait certainement. Tant qu’il habitait ses pensées, Ryô était rassuré.  

Il resta une bonne partie de la nuit derrière cette porte à guetter le sommeil quelque peu agité de la jeune femme. Dans un geste protecteur, il posa sa main contre la paroi de bois. Il était à nouveau le veilleur de ses nuits.  

Assis par terre, la tête contre le mur, il écoutait maintenant la respiration lente et sereine de sa partenaire le bercer. Ce ne fut qu’aux premières lueurs de l’aube qu’il rejoignit le salon pour un peu de répit. Malheureusement celui-ci fut de courte durée.  

 

Kaori n’avait rien changé à son habitude de se lever de bonne heure. Alors qu’il faisait mine de dormir, Ryô remarqua qu’elle prenait soin de ne pas faire de bruit en se rendant à la cuisine. Cette attention lui donna du baume au cœur pour attaquer cette journée. Il se leva et la rejoignit sans prendre la peine de s’habiller.  

 

- Bonjour ! Lança-t-il joyeusement.  

 

- Bonjour…, répondit-elle sans sortir la tête du placard dans lequel elle était plongée.  

 

- Qu’est-ce que tu cherches ? Demanda-t-il en se postant derrière elle.  

 

- Les voilà ! Se retourna triomphante Kaori en tenant précieusement sa trouvaille. Rangés avec les piles dans une boite à gâteaux, quelle idée. Ria-t-elle.  

 

Ryô sourit lui aussi mais pour une autre raison. Kaori se tenait face à lui, son peignoir ouvert. Il eut tout le loisir de détailler la jeune femme et surtout de s’apercevoir qu’elle avait gardé son tee-shirt pour dormir et rien d’autre. Il était très fier qu’elle porte son vêtement et son odeur à lui.  

Remarquant sa tenue, Kaori s’empressa de rabattre les pans de son peignoir pour se cacher. Elle avait pris l’habitude d’être seule le matin et regrettait de ne pas avoir pris la peine de s’habiller.  

 

Ryô la regardait toujours intensément alors qu’elle le contournait, le rouge aux joues, pour sortir de l’appartement. Elle revint quelques minutes après avec le fusible endommagé à la main :  

 

- On va pouvoir déjeuner correctement, annonça Kaori en se plantant devant la cuisinière électrique.  

 

De toute évidence, elle était de bonne humeur. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu aussi rayonnante. Sa propre présence ne semblait plus la perturber plus que cela, il ne ressentait même plus l’animosité de la veille. Mick avait raison, rien n’était encore définitif.  

 

- Ca va Kaori ? Demanda Ryô soudainement intrigué par ce revirement de comportement.  

 

- Oui… pourquoi ça n’irait pas ? Tu n’as pas vu le soleil dehors ?  

 

- Heu… oui…, répondit Ryô en comprenant que parfois il ne fallait pas grand chose pour que Kaori retrouve le sourire. Ca te dérange si je prends une douche ?  

 

- Non vas-y.  

 

Ryô profitait de cette accalmie qui se profilait. Un réveil sans cri, ils avaient réussi a échangé sur des banalités sans se déchirer. Il se douchait alors qu’elle préparait le petit déjeuner dans le calme et la sérénité. Il ne lui manquait qu’un lancé de massue pour que tout revienne à la normale, pensa-t-il en souriant.  

Ce fut en sifflotant que Ryô réapparut prêt à attaquer le festin qu’avait du faire la jeune femme. Au moment où il rejoignit Kaori à la cuisine et constatant à regrets qu’elle s’était habillée, la sonnette retentit :  

 

- Tu attends quelqu’un ? Questionna Ryô.  

 

- Juste Saeko mais pas avant une bonne heure, fit Kaori en guettant la pendule avant d’aller ouvrir alors que Ryô restait dans la cuisine.  

 

Il entendit quelques brides de conversation et jeta un coup d’œil dans le salon. Kaori était à l’entrée et tentait de refermer la porte avec ses pieds, ses bras étant envahis par un immense bouquet de roses rouges. Il la regarda déposer le bouquet, retirer la carte qui l’accompagnait et aller chercher un vase ; le tout avec un sourire amusé sur les lèvres.  

 

Finissant d’installer le bouquet qui comptait une vingtaine de roses, belles et odorantes, Kaori rencontra le regard froid de Ryô :  

 

- De la part de Kan, se sentit-elle obligée de se justifier.  

 

- C’est d’un ringard ce genre de choses, claquer son fric dans ce qui va de toute évidence finir par pourrir…, lâcha-t-il malgré lui, la jalousie lui faisant dire n’importe quoi.  

 

- C’est vrai que toi et la galanterie ça fait deux, fit-elle en humant le doux parfum des fleurs.  

 

En se levant Kaori avait décidé d’être aimable et de faire un effort vis-à-vis de Ryô car elle devait le reconnaître : elle avait apprécié de le savoir ici cette nuit alors que l’orage grondait. Elle avait profité de la sécurité qu’il lui procurait par sa simple présence. Elle voulait le remercier à sa manière mais il fallait qu’il gâche tout par ses sarcasmes.  

 

- Qu’est-ce qu’il te raconte sur cette carte ? Sûrement le bavardage habituel : « Merci pour cette agréable soirée, blablabla… », Fit Ryô pour sortir Kaori de sa contemplation.  

 

- Pas du tout. Et je ne te dirai pas ce qu’il y d’écrit, ça ne te regarde pas. Précisa Kaori en rangea la carte dans la poche arrière de son pantacourt.  

 

Ryô se renfrogna, il n’aimait pas quand Kaori lui faisait des cachotteries. Il voulait savoir ce que ce séducteur au rabais avait bien pu trouver à dire qui la fasse sourire ainsi. Voyant Kaori se pencher pour attraper la couverture et l’oreiller, Ryô profita de cette occasion pour lui subtiliser le petit bout de carton.  

 

- Hey ! S’indigna Kaori en sentant une main sur ses fesses. Rends-moi ça ! Cria-t-elle en s’apercevant du mauvais tour que lui avait joué Ryô.  

 

Kaori s’évertuait à récupérer son bien mais Ryô jouait de sa haute taille en tenant en hauteur la carte qu’il lu à bout de bras :  

 

- « J’espère être à nouveau le protecteur de la Belle âme qui me détourne avec volupté de mes obligations. Kan. » Qu’est-ce que c’est que ce baratin ? Ca veut rien dire…, réfléchissait à haute voix Ryô.  

 

- Tu ne risques pas de comprendre, c’est un jeu entre nous… il m’a sauvée par deux fois d’un homme trop entreprenant lors du gala. Expliqua Kaori en profitant de la surprise de Ryô pour récupérer la carte. Et pour le remercier je lui ai rendu un petit service… cela signifie qu’il souhaite que je porte à nouveau la robe que je présentais ce soir-là, ajouta-t-elle en reprenant son rangement.  

 

Ryô restait silencieux, il assemblait mentalement les pièces manquantes de cette fameuse soirée : le fait qu’elle soit restée seule avec Makito dans le petit salon et qu’elle ait mis du temps à rentrer cette nuit-là n’étaient pas anodins. Quelque chose s’était produite entre eux sous ses propres yeux sans qu’il ne voie rien.  

 

- Il faut que ça cesse ! Pensa-t-il à haute voix, le regard noir en réalisant la convoitise qu’elle suscitait innocemment.  

 

- Quoi donc ? Interrogea Kaori ne comprenant pas de quoi parlait Ryô.  

 

- Tu n’es pas assez objective pour mener à bien cette mission, trouva-t-il comme seule excuse pour masquer son désarroi devant le fait que Kaori et Makito aient entamé une relation qu’il désapprouvait de tout son être encore plus maintenant qu’elle devait se jeter dans ses bras par obligation.  

 

- Parce que quoi ? Le défia-t-elle. Parce que je ne reste pas indifférente à ses attentions ? N’est-ce pas le but du jeu Ryô ? Que je sois assez proche de lui pour que vous puissiez savoir de quoi il retourne exactement. Tu doutes encore…  

 

- Ca n’a rien à voir, la coupa-t-il. S’impliquer tout en gardant ses distances n’est pas aussi simple Kaori… tu es trop entière pour faire la part des choses…, souffla-t-il doucement pour ne pas réanimer cette colère qu’il sentait prête à bondir chez la jeune femme.  

 

Kaori observa Ryô un peu décontenancée par cet aveu dissimulé. Elle ne percevait pas cette remarque comme un reproche. Tentait-il maladroitement de la préserver d’un quelconque mal ? Pensait-il que même si Kan s’avérait être ce contre quoi ils se battaient, elle laisserait ses sentiments prendre le dessus ?  

 

- Il y aura d’autres missions Kaori… je te laisserai y prendre part sans sourciller mais laisses tomber celle-là. Proposa Ryô le cœur accroché aux yeux noisette qui le dévisageaient.  

 

- Non Ryô, je ne reculerai pas sous prétexte que tu ne me fais pas confiance et encore moins parce que tu ne m’en crois pas capable.  

 

Kaori avait prononcé ces derniers mots calmement. Elle sentait Ryô perturbé mais ignorait réellement par quoi. Tant qu’il ne dirait pas les choses clairement, tant qu’il ne jouerait pas à égalité avec elle, elle ne renoncerait pas.  

 

Ryô observait la jeune femme qui se dressait face à lui avec tant de détermination. Il ne pouvait indéfiniment se battre contre elle au risque de l’éloigner de lui d’avantage. Il refusait de rester impuissant à cette situation. S’il ne pouvait la faire reculer alors il se fit le serment de l’accompagner et de la soutenir au mieux pour qu’ensemble ils ressortent plus forts de cette histoire.  

Il allait faire connaître sa nouvelle prise de position à Kaori qui ne le lâchait pas des yeux en espérant sûrement lire dans ses pensées quand à nouveau le bruit de la sonnette qui commençait à lui vriller les tympans retentit dans l’appartement.  

 

 


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