Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 18 :: Le temps qui court

Publiée: 26-09-10 - Mise à jour: 26-09-10

Commentaires: Coucou! C'est un véritable plaisir de vous retrouver tous et toutes. J'espère que vous avez passé d'agréables vacances et que la rentrée c'est faite en douceur. Il est temps maintenant de reprendre où nous en étions resté et d'éclaircir certaines choses... Bonne lecture et bon dimanche. Bisouss!!

 


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Un jour de plus. Encore. Kaori aurait tout donné pour étirer ces petites secondes précédent son réveil. Ce bref instant où elle pouvait encore se donner l’illusion de pouvoir s’imaginer dans sa chambre, en sécurité à Shinjuku entourée de ses amis. Mais toujours les voix braillardes de ses geôliers la rappelaient à sa triste réalité. Alors, tel un automate, elle se levait, un pas après l’autre, un jour après l’autre, ignorant son corps endolori par ses nuits sans rêves ni confort, son âme meurtrie par ces hommes peuplant son nouvel habitat. Elle revêtait alors cette armure invisible qu’elle s’était forgée à leur funeste contact.  

Sa situation était loin d’être enviable. Depuis qu’elle était arrivée dans ce pays, elle côtoyait des hommes qui se comportaient comme des animaux à la solde d’un homme, sans scrupules ni valeurs, qui justifiait ses actes par la loi du plus fort.  

 

Elle avait voulu connaître l’envers du décor de cette affaire qui semblait se résumer à un trafic de drogue… elle avait voulu prouver et se prouver ce dont elle était capable en tant que nettoyeuse et en tant que femme mais il en était tout autre… rien n’aurait pu la préparer à cela. Plongée dans cette ambiance malsaine, elle découvrait ce qu’était la peur. La peur de subir la volonté de ces hommes. La peur de subir leurs méfaits dans l’indifférence la plus totale. Où que son regard se pose, Kaori ne voyait que misère et violence régner en cet endroit déserté de tout droit.  

Comment s’était-elle retrouvée prisonnière dans un campement perdu au bout du monde ?  

 

 

Kaori avait repris conscience au milieu de nulle part, ballottée dans un endroit sombre et humide. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour se rendre compte que de l’hélicoptère, elle était passée à bord d’un navire. Elle avait eu un mal de tête carabiné et avait du refreiner ses nausées suites aux mouvements brusques du bateau sur une mer agitée. Ne pouvant garder son équilibre dans cette cale froide et obscure, Kaori avait découvert son nouvel environnement en rampant avec précaution sur le sol.  

 

S’acclimatant avec peine à cette obscurité, Kaori avait progressé fébrilement comme redoutant qu’un obstacle imperceptible ne vienne l’achever. Elle avait senti son cœur s’emballer si fort qu’elle avait eu du mal à garder son calme.  

Faisant abstraction des bruits vifs des vagues contre les parois de taules qui répondaient en écho à son cœur malmené, Kaori avait cru distinguer des mouvements autour d’elle :  

 

- Qui est là ?..., avait-elle prononcé avec une certaine appréhension.  

 

Diverses voix plaintives s’étaient alors élevées. En démêlant ce flot de paroles entrecoupé de larmes, Kaori avait compris que plusieurs jeunes femmes étaient aussi détenues. Elle s’était dirigée à tâtons vers ces voix pour les rejoindre.  

 

Malgré elle, cela l’avait rassurée de ne pas se savoir seule même si ces jeunes femmes étaient aussi terrifiées qu’elle. Ne voulant se laisser abattre par la situation, Kaori avait longé le sol jusqu’à atteindre un mur. Elle s’était hissé sur ses jambes et avait commencé à délimiter leur « cellule ». Elle en avait fait le tour jusqu’à revenir auprès de ses compagnes de fortune. Il n’y avait aucune porte. Aucune fenêtre. Combien de temps était-elle restée inconsciente et depuis combien de temps était-elle cloîtrée ici ? Des heures, une journée ou plus ? Tout était brouillé dans son esprit. Elle n’était pas claustrophobe mais le fait de se savoir enfermée sans repères de lieu ni de temps lui avait coupé le souffle au point qu’à son tour, la panique s’était emparée d’elle :  

 

- LUAAAAAAAANG !!! Avait-t-elle ragé à plusieurs reprises contre les parois… sans succès.  

 

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A Tokyo, les recherches se poursuivaient inlassablement. Ryô, qui avait accepté l’aide et le soutien de ses amis, faisait son possible pour ne pas perdre pied face à leur incapacité à trouver une piste.  

Les investigations des agents sur le lieu de l’explosion avaient mené à un hangar. Saeko était revenue sur place et en avait pris des clichés pour tenter de comprendre. Les déductions qui s’imposaient n’étaient pas encourageantes : ce bâtiment de tôles abritait d’ordinaire un petit appareil. Au vu de l’espace disponible, du matériel présent et les pièces de rechange, c’était pour un petit hélicoptère civil pouvant contenir jusqu’à 3 personnes et ne pouvant faire plus de 600 ou 700 KM.  

Ryô s’en voulait d’avoir perdu autant de temps à fuir et à combattre les mauvaises personnes. Cette erreur aujourd’hui, lui coûtait très cher.  

 

- Cet appareil n’a pas assez de capacité pour quitter le pays ! Réfléchissait Ryô en détaillant les photos.  

 

- J’ai demandé un rapport sur tous les vols effectués, quelque soit l’appareil, et rien ne correspond…, annonça Saeko aussi perdue que les autres sur ce sujet.  

 

Le signalement de Ly n’avait rien donné et après autant de temps, Ly et Kaori pouvaient être n’importe où au Japon.  

 

- Il avait forcément une idée derrière la tête en fuyant en hélico ! Ly est organisé et méthodique.  

 

Ryô repassait en boucle chaque scène et détail de cette histoire. Il était passé à côté d’un élément essentiel mais lequel ? Il réfléchissait. Il devait entrer dans la tête de Ly, comprendre ses motivations et son objectif : le pouvoir. Mais cette ordure se savait foutu et traqué. Où cela le menait-il ?  

 

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Où allaient-ils ? Qu’allait-il faire d’elle et des autres femmes ? Epuisée de marteler les parois, Kaori avait du reconnaître qu’elle devait attendre que Luang se manifeste pour en savoir d’avantage. Mais ce qui l’avait d’avantage effrayée, plus que de se retrouver prisonnière au fond d’une cale en direction de l’inconnu, c’était que Ryô ne sache même pas où la chercher. Démunie, Kaori s’était blottie auprès des autres femmes tentant de combattre sa propre angoisse qui l’envahissait.  

 

Il lui avait semblé que le temps s’était arrêté quand enfin le bruit d’un verrou qui s’ouvre se fit entendre. Relevant la tête, Kaori avait distingué la seule entrée s’ouvrir au plafond. Elle fut éblouie par un jet de lumière qui inonda en partie la cale.  

 

- RECULEZ AU FOND !! Avait ordonné une voix qu’elle ne connaissait pas.  

 

Apparemment ses compagnes d’infortunes avaient l’habitude car elles étaient déjà placées contre la paroi. Les imitant, Kaori s’était levée pour les rejoindre. Elle avait regardé l’homme abaisser une échelle mais cette lumière vive et soudaine lui brûlant les yeux, elle n’avait pu distinguer que la forme imposante de cet individu. Avec une caisse sous le bras, il descendit sans les quitter des yeux alors qu’un deuxième été rester posté en haut en les mettant en joug avec un fusil qu’elle avait perçu au son significatif quand il en avait armé le chien.  

 

- Qui êtes-vous ? Où allons-nous ? Où est Luang ? Avait martelé Kaori en ignorant l’arme braquée sur elle.  

 

- T’es bien curieuse toi ! Avait ironisé l’homme en lâchant avec fracas sur le sol de métal ce qu’il avait apporté.  

 

- Qu’allez-vous faire de nous ?! Insista Kaori. Vous risquez gros ! Je travaille pour la police et en cet instant ils doivent être à vos trousses !! Avait-elle tenté d’intimider.  

 

- Toujours à jouer les intrigantes !! Avait soudainement raillé la voix de Luang au-dessus d’elle.  

 

- RELACHES-NOUS !! Lui avait-t-elle crié.  

 

- N’y compte pas ! Fais comme tes camarades et tiens-toi tranquille sinon c’est ensemble que vous trinquerez !! Avait-t-il alors menacé un sourire sournois se devinant aisément.  

 

Kaori se tourna alors pour discerner les visages de ces femmes qu’elle sentait fatiguées et marquées par les conditions de transport.  

 

- Débrouillez-vous avec ça ! Pas la peine de réclamer d’avantage ! Avait annoncé Luang alors que l’autre homme qui avait amené ce qui semblait être des vivres et de l’eau, était déjà remonté.  

 

- ATTENDS !!! S’était écriée Kaori alors que déjà l’ouverture de la cale s’était refermée et qu’était revenue l’obscurité glaciale et silencieuse.  

 

Et il n’y avait plus eu de contact. Plongée dans cette nuit sans fin, Kaori s’était jointe aux autres femmes. Crier et hurler n’aurait rien changer et n’aurait fait qu’ajouter encore plus à son désarroi. Ce voyage s’était poursuivi comme si elle et ses compagnes de fortunes n’étaient mêmes pas là. Dans l’ignorance la plus totale. Des jours et des nuits sans distinction aucune. Deux jours, une semaine, un mois… Kaori n’en savait rien, ne percevait rien. Le temps n’était plus, elle était figée sur la même scène qui s’étirait encore et toujours…  

 

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Alors que Miki et Falcon s’étaient absentés pour tenter de renouer avec les indics qui continuaient à se cacher, Saeko avait repris point par point tous les détails de l’enquête. Regardant inlassablement le tableau sur lequel ils avaient noté les informations principales, Saeko cherchait une réponse. Elle se devait de trouver quelque chose de concluant sur quoi s’appuyer. Elle n’arrivait toujours pas à regarder Ryô droit dans les yeux sans se sentir coupable. Il fallait qu’elle trouve quelque chose de concret pour mériter à nouveau sa confiance. Même si malgré cela il devait la bannir de sa vie, elle devait lui rendre ce qu’elle lui avait pris de plus cher. Elle lui donnerait tous les moyens nécessaires pour qu’il retrouve Kaori mais pour cela il lui fallait une piste à exploiter. Alors que Mick était plongé dans les différents rapports, Saeko pris un énième dossier que lui avaient transmis les mœurs concernant une affaire en lien avec Makito.  

Ce dernier possédait également des bars et autres commerces. Différentes disparitions de jeunes femmes ramenaient vers ces établissements. Une hypothèse germa alors dans l’esprit de la détective. Elle chercha frénétiquement dans les feuillets et compara les dates de disparitions avec celles des cargaisons envoyées depuis le Japon. Ce qui s’imposa à elle, la fit pâlir. Exposant ses réflexions à Mick, plus dans l’espoir d’avoir un contre-avis lui disant qu’elle se trompait, elle du se rendre à l’évidence que cette piste se tenait. Sans perdre une minute de plus, ils se rendirent ensemble chez Ryô avec une appréhension grandissante à l’idée de lui annoncer cette nouvelle.  

 

A bout de nerfs, Ryô avait profité d’un flottement dans leur avancée pour sortir prendre l’air. De plus, les autres l’avaient lourdement encouragé à aller se calmer, prétextant que le voir tourner en rond tel un fauve en cage ne les aidait pas à se concentrer.  

Il en avait assez de piétiner. C’était trop long. Un mois et demi et toujours rien. Ils n’avaient pas pu disparaître sans laisser de traces.  

Où qu’il aille et quoi qu’il fasse, Ryô n’arrivait plus à réfléchir. Des images de Kaori le hantaient. Kaori souriante et confiante. Kaori seule avec derrière elle cette ombre malsaine, Ly qui l’avait en sa possession. Un homme capable du pire…  

 

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Au bout d’une durée qu’elle n’aurait pu déterminée, Kaori et les autres femmes furent enfin extraites de leur prison flottante pour une encore plus terrible. Docilement chacune obéirent à leurs geôliers. Leurs corps ankylosés et leurs esprits repliés par ce transport dans l’indignité la plus totale, ne leur permettaient pas de se révolter de quelconque manière.  

Sur le pont soufflait un vent chaud et Kaori avait mis du temps à s’acclimater à l’éblouissante lumière du soleil alors qu’elle tentait de remplir ses poumons de cet air iodé et revigorant. Elle distinguait avec peine les hommes autour d’elle. Passer de l’ombre à la lumière n’était pas chose aisée et c’était à croire que ses propres yeux se refusaient à lui montrer l’horrible vérité.  

Sous les menaces salaces et brusques d’hommes dénués de toute morale ou compassion, elles furent menées à bords de canots sur une plage loin de toute civilisation où d’autres hommes, portant sur elles des regards aussi sales que vicieux, les attendaient armés de fusils.  

 

La gorge nouée par ce que sa vue consentait à lui dévoiler, Kaori observait ce qu’il se passait. Dans d’autres circonstances, ce décor aurait pu être paradisiaque : le sable fin et chaud, une brise légère aux senteurs de la mer et de la végétation avoisinante… mais très vite son regard se porta sur ses compagnes groupées autour d’elle, les joues inondées de larmes et le cœur au bord des lèvres, fragiles et désemparées. Elles étaient si loin de chez elles…  

 

Alors que Luang s’était éloigné pour aller à la rencontre de l’un des hommes qui semblait être le chef ici, Kaori sentit une vague de panique s’emparer d’elles et une des femmes tenta une fuite. Elle n’eut pas le temps d’aller très loin que Kaori la vit s’écrouler sur le sable.  

L’homme qui discutait avec Luang, avait pris son arme à la ceinture et sans hésiter avait tiré un coup mortel. S’approchant du groupe apeuré, il ordonna à ses hommes de mettre ces femmes en ligne pour qu’il puisse détailler cette nouvelle cargaison. Son sourire carnassier restant gravé à jamais dans l’esprit de Kaori.  

 

- Je suis le Colonel Mani Valdes ! Je ne tolérerais aucune rébellion ! Un seul mot d’ordre : OBEISSANCE !! Et il ne vous arrivera rien d’aussi fâcheux ! Ne croyez pas qu’en étant une source de rentrée financière vous ayez une quelconque autre valeur pour moi ! Annonça cet homme, qui malgré son fort accent parlait un japonais courant en se rapprochant des femmes.  

 

- Nous sommes des êtres humains pas des morceaux de viande ! S’indigna Kaori en comprenant le but de leur venue. Où sommes-nous et qu’allez-vous faire de nous…  

 

- Qui t’a donné l’autorisation de parler ! Avait sifflé Valdes en la giflant. Vous êtes des femmes ! Et pour certaines je suis sûr d’en tirer un bon prix, rien d’autre ! D’ailleurs, je devine là une peau fine et douce, fit-il en portant sa large main sur le cou de Kaori en la toisant de ses yeux obscures, avides et grivois.  

 

A ce contact déplacé, Kaori lui cracha au visage toute sa rage et sa tristesse d’être ainsi reluquée et rabaissée au rang d’une vulgaire marchandise.  

 

- Se cacherait-il une tigresse sous cet air angélique ?! Ria-t-il sans même être ébranlé par cet élan de colère avant de reprendre : tu apprendras vite qu’ici c’est moi qui décide de ce que tu es ! Cracha-t-il en l’empoignant par la gorge et en rapprochant son visage de celui de Kaori. Ta beauté ne te donne pas le privilège de me parler de cette façon ! J’en ai dressé des plus sauvages que toi ! Et toutes ont cédé d’une manière ou d’une autre… à toi de voir ! Mais je crois que l’on va bien s’amuser ! Promit-il en l’embrassant de force avant de la jeter à terre.  

 

- Je t’ai prévenu, c’est une chieuse de première ! Lâcha Luang.  

 

- Et c’est pour ça que tu me l’as ramenée ? Demanda Valdes en se retournant vers Luang.  

 

- Je me suis dit qu’elle méritait une bonne leçon pour s’être ainsi mêlée de nos affaires ! Ragea Luang en s’amusant de voir Kaori se malaxer la joue.  

 

- Oui, mais c’est prendre un risque d’orienter les flics de ce pays vers ici. Je ne comprend pas pourquoi tu ne t’es pas charger d’elle avant ? Tu aurais pu t’en débarrasser en mer… il est vrai qu’elle est de premier choix et j’arriverais sûrement à en tirer un bon prix une fois disciplinée, sourit Valdes en dévisageant à nouveau Kaori tout en se rapprochant toujours plus de Luang.  

 

Ce dernier était fier de sa prise et malgré l’échec de leur commerce avec Kan, il espérait la clémence de l’homme envers lequel il se montrait loyal depuis des années.  

D’un geste assuré, Valdes posa sa large poigne sur l’épaule de Luang et le félicita tout en passant derrière lui.  

 

- Luang, mi amigo… grâce à toi, j’ai encore de quoi m’assurer de belles rentrées financières. Merci pour tout, mi amigo ! Annonça-t-il alors que de son autre main, Valdes avait sorti une machette cachée dans son dos, sans même sourciller.  

 

Valdes plaqua Luang contre lui d’un coup sec et d’une main ferme alors que de l’autre il lui tranchait la gorge. Sans bouger, le Colonel laissa le corps de Luang s’écraser contre le sol sableux en admirant les visages terrifiés de ses nouvelles acquisitions :  

 

- Jetez son corps au loin en repartant ! Avait-il ordonné à l’équipage en fixant glorieusement les femmes apeurées. Señoras bienvenidas, mi casa es su casa, fit-il d’un rire gras en désignant l’étendue cachée derrière l’épais rideau de végétation.  

 

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Dans sa salle de tirs, Ryô laissait libre cours à sa rage et sa frustration en imaginant le visage de Ly sur chacune de ces cibles en cartons qu’il déchiquetait à coup de magnum.  

Des mouvements dans son dos le firent se retourner l’arme au poing.  

 

- Tout doux, c’est que nous…, annonça Mick en gesticulant les bras devant lui.  

 

- Dites-moi que vous avez quelque chose, siffla Ryô en désarmant son chien.  

 

- On a une piste ! Répondit tout simplement Mick alors que Saeko s’éloignait pour répondre à un appel.  

 

- Je t’écoute ! Lança Ryô en rechargeant son arme.  

 

- La Colombie…  

 

- Tu te fous de moi ?! Répondit Ryô en s’immobilisant.  

 

Le passé de Ryô lui revint comme un boomerang : la jungle, les guérilléros, survivre à l’horreur humaine. Il ne pouvait croire que Kaori puisse être plongée dans cet environnement hostile…  

Mick expliqua alors les dernières informations et les différents liens avec d’autres affaires qui les avaient mené à cette conclusion. Plus il en disait et plus le regard de Ryô se faisait froid jusqu’à ce que dans son esprit, prenne forme cette hypothèse :  

 

- Une traite des blanches ! Siffla-t-il. Bien. Merci pour l’info. Ajouta-t-il en prenant un sac qu’il bourra d’armes en tout genre et de se diriger vers l’extérieur de l’immeuble pour rejoindre sa voiture.  

 

- Attend !! Cria Mick après lui en le voyant monter dans sa Mini et enclencher le moteur. Tu ne peux pas partir seul !! C’EST DE LA FOLIE !! Ragea Mick en tapant des poings sur le capot.  

 

Au travers du pare-brise, Ryô le toisa et enclencha la marche arrière. Il allait atteindre la rue quand la jeep de Falcon déboula et lui barra la route. A son bord, le géant imperturbable et sa femme :  

 

- Tu comptais aller quelque part sans nous ? Fit remarquer Falcon en descendant de sa jeep.  

 

- Qu’est-ce que vous faites là ? Grogna Ryô. Je n’ai plus de temps à perdre !! S’emporta-t-il en descendant de sa voiture.  

 

- C’est moi qui l’ai appelé, fit Mick heureux de voir que le mercenaire arrivait à point.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ? Interrogea Ryô.  

 

- Ca veut dire que vous partez tous les trois pour la Colombie après-demain ! Annonça Saeko qui revenait vers eux.  

 

- Pourquoi attendre encore ?!! S’emporta Ryô.  

 

- Luang n’a pas pu prendre l’avion avec son signalement placardé dans tous les aéroports ! Il ne lui restait qu’une solution : la mer ! Je viens d’avoir le chef de la police maritime, il m’a confirmée qu’un bateau était encré en pleine mer, juste à la limite des eaux japonaises… ce qui fait qu’il ne pouvait être appréhendé malgré que ce soit suspect. Le navire a pris le large après qu’un hélicoptère se soit posé dessus… il y a plus d’un mois…  

 

- Et c’est maintenant que tu as ces infos !! S’énerva Ryô en serrant des poings. Et on attend quoi maintenant ?!  

 

- Les différents services ne sont pas très coordonnés mais je me suis arrangée pour que vous partiez le plus vite possible. Je ne peux rien faire pour vous légalement là-bas mais je peux vous donnez tous les moyens nécessaires comme un avion ! Affirma Saeko en fixant le regard sombre de Ryô pour y déceler une once de pardon à son égard.  

 

Encercler par ses amis, Ryô du se résoudre à patienter. Il coupa le moteur de la Mini, prit son sac et disparu dans l’immeuble sans un mot de plus.  

 

Il leur avait fallu presque deux mois pour localiser Kaori et encore sans aucune certitude. La Colombie… cela signifiait que Ly n’était qu’un pion dans cette histoire. Au-dessus de lui se dressait celui qui organisait tout cela, drogues, prostitutions…  

Le temps avait joué contre lui.  

Elle était là-bas, quelque part et même s’il ne savait pas encore comment ni même quand il la retrouverait, Ryô s’impatientait de régler son compte à quiconque oserait poser les mains sur elle.  

 

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Depuis ce jour où elle avait échouée sur ce rivage inconnu, Kaori ne vivait plus. Ils avaient migré d’un campement à un autre pour enfin arriver à ce qui semblait être le point de ralliement. Un campement plus important installé au pied d’une montagne et caché par l’épaisse toison de la forêt où il n’était pas bon de s’aventurer seule. Elle en avait fait la douloureuse expérience quand au début elle avait tenté une fuite. La seule et unique fois… Kaori avait profité d’un moment d’inattention pour disparaître dans la forêt, ignorant les ronces et les obstacles qui se dressaient devant elle. Elle avait couru aussi vite que possible mais cet environnement n’était pas le sien. Au détour de cet épais fourrage, Kaori se heurta violement à un obstacle inattendu : Valdes se dressait fièrement devant elle. Il avait devancé ses pas et sa tentative de fuite. Il profita du choc pour attacher Kaori par le biais d’une corde dont l’extrémité fut nouée à sa ceinture. Sans lui laisser le temps de se relever, il la traîna à sa suite, se délectant de ses plaintes. Il l’emmena à un endroit bien précis pour lui montrer ce qu’il arrivait à ceux qui croyaient pouvoir survivre seul ici. Il l’obligea à regarder et lui posa une seule question : « Veux-tu finir ainsi ? ». Devant elle se trouvait un corps, apparemment celui d’un homme qui comme elle avait tenté sa chance. Il ne restait de lui que ce que les animaux sauvages n’avaient pas encore dévoré.  

Ce fut à cet instant que Kaori réalisa qu’elle avait changé de démon pour un autre plus puissant et malfaisant. Son âme et son être se retrouvaient enchaînés à cet homme qui exploitait les femmes comme un boucher ses morceaux de viandes. Un pas de travers ou un mot de trop et elle pouvait mourir là sans que cela ne change quoi que ce soit.  

 

Au début, elle sursautait au moindre bruit suspect maintenant cela faisait parti de son quotidien. Elle endurait péniblement ses conditions de détention et aujourd’hui elle se contentait de faire avec. Pas d’intimité, aucun confort, aucune sécurité ni même d’existence. Ici elle était à peine un être humain, à la limite une main d’œuvre tout juste utile à défaut de ne pouvoir encore être cédée à un prix jugé satisfaisant par son tortionnaire le Colonel Valdes.  

Un homme colérique, aux humeurs changeantes, sans pitié pour des hommes qui pourtant l’adulaient et des femmes qu’il terrorisait de diverses manières. Elle avait vu la majorité de ses compagnes de naufrage être emmenées pour ne plus jamais revenir et Kaori se demandait quand cette fatalité d’être envoyée vers une maison close à son tour lui tomberait dessus. Qu’avait-elle de si différent pour que ce monstre à la tête de cette organisation veuille encore la garder ? Il tournait autour d’elle comme un vautour autour d’une carcasse. Quel dessein imaginait-il pour elle ?  

Dans ce piètre décor, elle échappait encore au pire. Les hurlements déchirants de celles qui étaient contraintes de se plier aux actes les plus pervers de ces hommes emplissaient le campement dès que la nuit tombait. Certaines femmes s’étaient même résignées à vivre comme eux et à faire partie du clan.  

Kaori apprenait que tout ici se négociait, tout avait un prix et que d’autres avant elle, avaient renié leur espoir contre une ration supplémentaire. Apprenant à baisser le regard et à courber l’échine, Kaori espérait rester hors de portée de leurs regards et gestes sales et dépravés. Elle faisait siennes les us et coutumes de cet environnement qu’elle apprivoisait peu à peu.  

 

 


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