Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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La classification des fanfictions repose sur le système américain utilisé pour le cinéma et par simplicité ce système est repris pour le classement des fanfictions. Les classifications les plus courantes sont: - G : pas de violence, pas de situation ou de référence à caractère sexuel (pas de nudité, pas de sexe, pas de drogue, ...) - Tout public - PG: Accord parental souhaitable - Abscence de ...

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   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 17 :: Le commencement de la fin

Publiée: 01-08-10 - Mise à jour: 01-08-10

Commentaires: Coucou!! Je vous remercie pour vos coms encourageants. A ce que je vois la mort de Kan ne vous désespère pas pourtant il avait un bon fond lol. Voici donc la suite mais sachez qu'il n'est pas facile de faire simple quand c'est déjà compliqué hihihihihi. De gros bisouss à vous et à Cris qui est partie se ressourcer au soleil. Bon mois d'août à tous et à toutes!!!

 


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Une explosion virulente. Un bourdonnement incessant emplissait l’air alors qu’il ne restait de cette haute demeure que des décombres fumants.  

Un à un, certains agents se relevaient, plus ou moins sonnés par cette déflagration inattendue. Des ordres commençaient à fuser alors que certains vérifiaient l’état des personnes se trouvant encore à terre.  

Un des agents s’était avancé vers le lieutenant Nogami qui, projetée au sol avec force, peinait à se redresser, un mince filet de sang coulant sur sa tempe. Les yeux rivés sur ce désastre, son esprit tentait de se remémorer :  

 

- … Ryô… Mick, murmura-t-elle en se rappelant que les deux hommes se trouvaient juste derrière elle au moment du drame. RYÔÔÔ !! MIIICK !! Hurla-t-elle soudainement en se redressant avec l’aide de l’agent.  

 

Sa tête tournait et ses jambes refusaient de la porter mais Saeko luttait contre ses douleurs en cherchant des yeux où pouvaient se trouver les deux hommes parmi cet amas de ruine. Tournant sur elle-même alors que son cœur s’affolait face à ce spectacle affligeant, elle hurlait à pleins poumons après Ryô et Mick sans réussir à les localiser. Saeko avait été expulsée à quelques mètres de la maison, il devrait en être de même pour les hommes qui étaient à sa suite. Ils étaient sortis en même temps qu’elle. Elle en était presque sûre. Détaillant chaque homme qui se trouvait autour d’elle, Saeko sentait l’air lui manquer. Les premières ambulances arrivaient, tentant de se frayer un chemin parmi les véhicules endommagés par l’explosion et les victimes qui déambulaient mais aucun signe des deux nettoyeurs.  

 

Réunissant le peu de force et de courage qu’elle avait encore en elle, Saeko se dirigea fébrilement vers ce qui restait de la maison malgré les protestations des secouristes arrivés sur place. Elle scruta longuement les décombres à la recherche d’un mouvement même infime. S’ils étaient là-dessous… elle osait à peine espérer qu’ils soient encore en vie… il faudrait du temps pour les secourir…  

Résolue à tenter le tout pour le tout, elle se retourna vivement avec la ferme intention de commencer à dégager les ruines, à mains nues s’il le fallait. Son regard encore flou s’arrêta sur un des véhicules de police qui, sous le souffle avait été renversé sur le côté. D’épais morceaux de bois étaient venus s’encastrer dans le métal. Cela donnait une étrange sculpture informe d’où dépassaient trois jambes.  

Se ruant vers le véhicule, Saeko commença à retirer ce qu’elle pouvait alors que d’autres hommes lui venaient en renfort. Au bout de longues minutes, ils parvinrent à retirer les morceaux les plus encombrants pour découvrir deux corps inertes.  

 

De multiples écorchures dues aux éclats de verres, des tâches de sang plus ou moins importantes parsemaient leurs vêtements et pour chacun des deux hommes, un souffle lent et saccadé. Ils étaient mal en point mais ils étaient en vie.  

 

Les secouristes leurs portèrent les premiers soins alors que Ryô et Mick reprenaient doucement conscience.  

 

- Ne bougez pas. Intima un des infirmiers alors que Ryô le regardait sans le voir en tentant de se mouvoir.  

 

D’un geste brusque le nettoyeur le repoussa et, toujours assis sur le sol, guetta les alentours : la maison effondrée sur elle-même, Mick qui ne semblait pas en meilleur état que lui, Saeko pâle comme un linge qui n’osait réagir en premier. Lui-même avait beaucoup de difficulté à reprendre son souffle. La mort les avait frôlés de peu.  

 

Luang avait tout prévu. Il s’était gardé une issue de secours en s’assurant qu’il ne resterait rien après sa fuite. Ryô porta son regard sombre sur ce qu’il restait… rien. Plus rien à fouiller pour tenter d’avoir une piste sur l’endroit où le trafiquant était parti se réfugier. Plus rien dans cet amas de poussière et de ruine pour lui indiquer où trouver Kaori.  

Kaori… Elle avait du assister au meurtre de Makito. Aussi prise au dépourvu que Ryô l’était maintenant, elle se retrouvait seule avec ce dégénéré. A cette idée, Ryô sentit son sang se changer en glace. Son cœur se forger une solide armure où rien ne transparaîtrait tant qu’il ne l’aurait pas retrouvée.  

L’infirmier s’évertuait à continuer ses soins mais Ryô ne ressentait rien. Il ne ressentait rien d’autre que cette douleur brûlante qui attisait son cœur. Ses muscles se contractèrent mués par la rage. C’est alors qu’il vit ce qu’il tenait toujours en main : une photo de Kaori. Collée à celle-ci par le sang épais et gluant de Makito, se trouvait la fleur séchée que Ryô avait discrètement laissée à Kaori. Il ne pouvait détourner son regard de cette image macabre qui lui renvoyait l’insoutenable sensation qu’il avait tout perdu. C’était comme une carte de condoléance laissée à son intention. Son Ange lui avait été enlevé et la part sombre qui faisait de lui un homme sanguinaire et sans pitié se réveillait.  

 

- Ryô… il faut aller à l’hôpital…, martelait Saeko depuis quelques minutes alors que Mick aussi refusait d’y être transporté.  

 

- Je n’ai pas de conseils à recevoir de toi ! Siffla la voix sombre du nettoyeur.  

 

Se hissant contre l’épave, Ryô se redressa. Malgré le choc, ses blessures physiques étaient le cadet de ses soucis.  

 

- Ryô, il faut qu’un médecin t’examine…  

 

- J’ai dit NON !! Et dorénavant pour tout ce qui te concerne, ce sera ma seule réponse !! Ragea avec véhémence le nettoyeur en portant sur l’inspectrice un regard qui la figea sur la place. C’était une mission de routine ! Aucun danger !! Elle ne risquait rien !!! Hurla de plus en plus fort Ryô face à celle qu’il tenait pour responsable de tous ces évènements.  

 

- … Ryô… je…, balbutiait la jeune femme qui sentait que quoiqu’elle puisse dire, rien n’apaiserait la rancœur du nettoyeur à son égard.  

 

- Tu es désolée ?! De quoi ?! D’avoir utilisé Kaori pour obtenir les réponses que tu cherchais ?! D’avoir voulu coûte que coûte continuer cette enquête en dépit des conséquences qu’elle avait déjà subi ?! Encore une fois c’est un grand succès !!  

 

Quand son regard noir de rage se posa sur Saeko, pour la première fois de sa vie Ryô sentit une pulsion profonde l’envahir. Frapper, cogner, se déchaîner sur la responsable de ce désastre. C’était elle qui les avait embarqués là-dedans. Elle qui avait joué de ses charmes et de sa force de persuasion pour parvenir à ce qu’encore une fois, City Hunter fasse le sale boulot à sa place.  

Frénétiquement il serra des poings et s’ils n’avaient pas été entourés d’autant d’agents, Ryô aurait pu commettre un acte qui d’ordinaire l’ulcérait.  

 

Assis sur le brancard, Mick ne pouvait rester à l’écart de ce qui se jouait devant lui. Pour lui aussi, Saeko avait sa part de responsabilités mais Ryô était aussi coupable qu’elle et personne, même pas lui, ne s’était douté de quoi que ce soit.  

 

- Ryô ça suffit !! Intervint Mick en se positionnant à son tour sur ses jambes. Prenant appui sur la civière, il reprit : Ce n’est pas en se reportant mutuellement les fautes commises que l’on va la retrouver ! Il faut…  

 

- Pense ce que tu veux Angel ! Je n’ai que faire de ta morale ! Coupa sèchement Ryô sans même lui porter un regard mais en se raidissant, prêt à en découdre.  

 

L’américain pouvait sentir tout espoir quitter le corps de son ami. Tant de douleur, de regret et de rage prenaient place maintenant. Ryô sombrait… et il cherchait un exutoire. C’était un dénouement qu’ils n’attendaient pas. Alors que Saeko se renfermait elle aussi, Mick tenta une autre approche auprès de Ryô :  

 

- On ne va pas en rester là. On va la retrouver mais pour cela il faut être en pleine possession de nos moyens… on est forcément passé à côté de quelque chose…  

 

- Faites comme vous le sentez… je me passerais de vos services…, annonça Ryô en se dirigeant vers sa Mini dont les vitres avaient volé en éclat.  

 

- Ryô !! Tenta une dernière fois Saeko.  

 

- Laisse-le, il a besoin d’être seul et de se retrouver…, expliqua Mick en devinant aisément dans quel état son acolyte se trouvait psychologiquement.  

 

 

Les yeux fixés droit devant lui, Ryô ne prêtait nullement attention à la circulation autour de lui. Les mains crispées sur le volant, il devait trouver quelqu’un susceptible de lui donner des réponses.  

 

Pendant les heures qui suivirent, Ryô commença tout naturellement par ses indics qui, malgré l’aura macabre et acide que traînait le nettoyeur, ne pouvaient accéder à sa requête. Chaque hésitation ou réponse insatisfaisante d’un indic était perçue comme une résistance à freiner Ryô dans ses recherches. La récompense de celui-ci ne se faisait alors pas attendre : menaces et coups pleuvaient. Ne cessant sa violence juste avant que l’homme brutalisé ne tombe dans l’inconscient afin qu’il se souvienne que tout indice parvenant à ses oreilles devaient être rapportés au nettoyeur sous peine de représailles plus mortelles.  

Très vite la rumeur se répandit : City Hunter n’était plus conciliant et patient mais déterminé et assoiffé de sang. Alors les hommes de l’ombre étaient plus difficiles à débusquer. Ils se terraient. Ils appréhendaient le moment où l’Ange de la mort croiserait leur chemin.  

 

Les jours suivants étaient sans soleil et les nuits désertées d’étoiles. Ryô ne voyait pas le temps défiler. Il avait perdu toute notion de sommeil, de faim et de soif. Les jours et les nuits se succédaient sans se différencier. Il retournait chaque poubelle, s’aventurait dans chaque ruelle morbide à l’affût du moindre fouineur qui était sensé être au courant de tout ce qui se passait en ville et au-delà.  

 

Au long des semaines, son envie de sang et de vengeance toujours insatiable, Ryô s’attaquait directement aux diverses personnes identifiées à la soirée de Makito. Se souciant nullement d’être reconnu, il pénétrait chez eux que ce soit au cœur de la nuit ou en plein jour. Certains étaient faciles à atteindre avec un minimum de sécurité, ce qui ne faisait qu’accentuer sa fureur. Homme politique ou simple négociant, quant le nettoyeur repartait, seul le chaos régnait. Il se nourrissait de leur peur pour continuer à tenir.  

 

Une nouvelle nuit déjà tombait. Ryô, qui était devenu l’ombre de lui-même, brisé et en proie au pires démons, du se résigner à rentrer. Les yeux injectés de sang, sa démarche sèche et lourde, ses hématomes et blessures qui avaient commencés à cicatriser tant bien que mal lui donnaient une apparence démentielle. Tokyo n’était pas assez grand pour contenir sa haine.  

 

Devant lui se dressait l’imposant immeuble qui semblait le juger d’oser revenir seul en ces lieux.  

L’appartement était toujours plongé dans le noir. L’obscurité était le seul monde où il pouvait encore trouver un semblant de refuge. Le silence était la seule voix qu’il voulait entendre en ce moment. Si cela pouvait effacer toutes ses images qui s’entre choquaient dans sa tête : la tendresse de Kaori dans ses yeux lorsqu’il l’avait aimé, ses sourires et ses larmes, son visage crispé sous la douleur lorsqu’elle avait été blessée… Il vivait une véritable descente aux enfers. Rien de comparable à ce qu’il avait déjà vécu… Ryô suffoquait. Seul, perdu, désorienté, il ne se reconnaissait même pas lui-même. Il gravit les escaliers qui le menèrent à l’étage. Ses forces le quittaient et se fut comme un animal mourant qu’il vint s’échouer devant la porte de la chambre de Kaori. Penser à elle lui faisait mal. Son cœur qu’il croyait avoir mis à l’abri, saignait d’être aussi impuissant à la retrouver, de ne pas savoir. Se recroquevillant sur lui-même, Ryô fixa cette image d’elle qu’il avait gardé sur lui. Cette photo glacée et froissée. Cette fleur séchée qui s’effritait au gré du temps. Une infime caresse du pouce sur cette fleur meurtrie la réduisit à l’état de poussière alors que faiblement la voix anéantie de l’homme à terre appela son amour déchu : « Kaori…».  

Ryô resta de longues heures à guetter le néant alors que son cœur crevait à petit feu.  

 

Comment se relever et affronter ses erreurs après ça ? Si Makito avait éprouvé des regrets, Ryô, lui, se nourrissait de reproches. Pourquoi cette mission ? Pourquoi n’avait-il pu empêcher Kaori d’y être mêlée ? Pourquoi l’avoir laissée continuer ? Pourquoi n’avoir pas mené des actions simultanées alors qu’ils croyaient arriver au bout de cette histoire ? Ses premières pensées n’étaient encore que reproches et dégoût envers lui-même.  

Se relevant après une énième nuit douloureuse physiquement et émotionnellement, Ryô ignora la salle de bain où un petit détour lui aurait été utile pour monter sur le toit.  

Tirant une des dernières cigarettes qu’il lui restait, Ryô l’alluma sans en ressentir un quelconque bienfait. Accoudé à la rambarde, il se prit la tête dans les mains, tentant de mettre ses idées en ordre sans grand succès.  

 

- C’est donc là que tu te caches !! S’énerva une voix derrière lui.  

 

Il ne l’avait même pas entendue ni même sentie arriver. Pourtant l’aura que dégageait cette personne était loin de passer inaperçue : agressive et tranchante. Ryô ne prit pas la peine de se retourner. Il n’était pas capable de l’affronter, même visuellement.  

 

- Le grand Saeba a manqué à son devoir alors il se terre tel un insecte nuisible !! Railla cette voix emplie d’animosité. Etant donné que je n’ai pu compté sur toi pour la protéger, je ne suis même pas surprise que ce soit Mick qui nous ait averti de ce qui est arrivé !! REGARDE-MOI SAEBA !!Ordonna Miki menaçante.  

 

S’affaissant un peu plus, Ryô ne fit pourtant aucun mouvement vers elle. C’était consciemment qu’il s’était éloigné d’eux. Volontairement qu’il les avaient ignorés depuis ce jour fatidique où il avait basculé dans l’horreur. Il ne voulait pas de leurs reproches et encore moins de leur pitié. En laissant le pire se produire pour Kaori, il les avait tous trahis. Il avait même failli à sa propre promesse de la ramener. Mais ils n’étaient pas du genre à lâcher le morceau aussi facilement et même en repoussant l’échéance Ryô devait rendre des comptes.  

 

Falcon et Miki avait mis l’appartement sous surveillance au cas où Ryô finirait par réapparaître. Lorsqu’ils avaient été avertis de son retour dans un état des plus pitoyables, les deux hommes avaient voulu venir mais Miki s’y était farouchement opposée. Elle voulait le voir, le juger et le condamner. Malgré le risque que pouvait représenter Ryô dans un tel état, Falcon savait qu’il ne pourrait faire changer sa femme d’avis. Le mercenaire espérait que Miki serait l’élèctro-choc dont le nettoyeur avait besoin pour se relever. Inquiet sans le montrer et à la fois confiant en sa femme, il la laissa donc faire comme elle l’entendait.  

 

- Si tu crois qu’en m’ignorant, je vais disparaître… tu te goures !!! Je vais rester là jusqu’à ce que tu te décides !! Après tout on a tout notre temps apparemment vu que tu joues aux fantômes depuis des semaines !!… Kaori peut bien encore attendre, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si elle était aux prises avec un fou dangereux !! Voyons ce qu’elle peut endurer pour être à la hauteur du nettoyeur n°1 !! Nargua-t-elle volontairement alors que ses propres mots la faisaient souffrir.  

 

- Arrêtes ça ! Souffla Ryô à bout de nerfs ne réalisant qu’à peine ce laps de temps qui s’était écoulé sans qu’il s’en aperçoive. Il avait perdu pied depuis trop longtemps.  

 

- Dis-toi que plus le temps passe et moins nous aurons de chance de la retrouver ! Alors il serait grand temps que tu arrêtes de faire n’importe quoi !! On a pu constater tes exploits auprès des indics… ils refusent même de nous parler à nous !! Sans compter tes dégâts ici et là… Saeko fait de son mieux pour étouffer tout cela !! C’est ça que tu veux : te mettre tout le monde à dos ?! C’est vrai que tu excelles au moins dans un domaine !! Ironisa-t-elle.  

 

- Que veux-tu que je te dise ?! Cracha Ryô en se retournant vers elle sans pour autant la regarder. Que j’ai eu tort ? Que je m’en fous peut-être ? Que tout cela est de ma faute ? Que je suis un homme de l’ombre et que j’aurai du le prévoir ! Je me suis affaibli avec des missions trop faciles et mes réflexes et mes sens se sont endormis… Un vrai pro anticipe, pare et attaque… elle n’a pas à subir les conséquences de mon incapacité… et pourtant… je n’ai rien vu venir… Je prends tous les reproches, toutes les accusations si cela permet qu’elle revienne !! Mais figures-toi que ça marche pas comme ça !! Comment veux-tu que je réagisse ?! Vas-y dis-moi !!  

 

D’un pas assuré, Miki se posta à hauteur de Ryô. Il était extrêmement tendu et nerveux, sale et poussiéreux. Il transpirait la culpabilité. De la main, elle l’obligea à la regarder.  

 

- En ce moment je te hais Saeba ! Tu t’es laissé amadouer à ses dépends… j’avais raison…, sourit-elle amèrement alors que des larmes coulaient sur ses joues. Je ne veux pas imaginer ce qu’elle vit en ce moment loin de nous, croyant avec le temps, qu’on l’a abandonnée à son triste sort ! On continue à chercher mais on perd encore plus de temps à réparer tes conneries !!  

 

Le souffle coupé, Ryô était suspendu aux mots de Miki. Il avait besoin de son pardon. Il était si seul et démuni. Il ne voyait plus d’issue à ce cauchemar.  

Miki était venue avec la ferme intention de se défouler sur lui, voir de le mettre à mort… mais l’homme face à elle n’en était plus un. Il avait perdu de sa splendeur, son assurance et son éclat qui faisait de lui Ryô Saeba. Tout comme elle, il avait perdu cette part d’innocence qui avait repris vie au contact de Kaori. Elle en voulait à cet homme à un point qu’elle n’aurait jamais imaginé mais elle devait briser la solitude dans laquelle il s’était muré.  

Derrière cette façade de silence, Miki senti la faille chez Ryô et s’y engouffra :  

 

- Mes sentiments ne comptent pas si Kaori nous revient… alors si tu commençais par me dire que tu vas enfin te battre pour elle…  

 

Elle sonda ses prunelles noires à la recherche de cette flamme qui n’était plus qu’une étincelle. Enfin elle la voyait. Enfin Ryô comprit que malgré tout ce que la jeune femme ressentait de négatif à son égard, elle le mettrait de côté si il lui montrait qu’il ne baissait pas les bras et qu’ils pouvaient faire force commune pour ramener Kaori.  

Il ne pouvait pas abandonner, pas lui. Miki ne le laisserait pas faire. Comme investit d’une mission, elle le ramènerait des enfers s’il le fallait. Elle le devait pour Kaori.  

 

Elle lui prit la main et sans un mot, le mena à la salle de bain pour nettoyer ses blessures, en se demandant comment il faisait pour encore tenir debout. Docilement Ryô se laissa faire. Elle lui intima de se changer et de reprendre forme humaine avant de l’emmener, toujours en silence, au Cat’s.  

Le commerce était clos pour un temps indéterminé selon l’affiche mise à la porte. Miki y pénétra suivie de Ryô.  

 

- On en a fait notre quartier général. Nous allons tout reprendre depuis le début. Informa Miki en désignant les nombreux cartons de dossiers qui étaient éparpillés et épluchés minutieusement dans le commerce.  

 

Tour à tour il regarda Falcon, Mick et Saeko qui avaient levé la tête au-dessus des feuillets à son arrivée. Les blessures des deux derniers commençaient à s’estomper. Dans leurs yeux, aucun reproche, aucune colère. Juste un peu de réconfort, de sincérité et de soutien. La tâche qui les attendait été ardue. Ils puiseraient, les uns dans les autres, cette force qui faisait d’eux une famille pour qu’à nouveau ils soient tous réunis.  

Le silence léger qui régnait fut brisé lorsque Saeko fit un rapport minutieux sur ce qu’ils savaient et ce qu’ils leur restaient encore à découvrir.  

 

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Quelque part, séquestrée et prisonnière dans l’enfer des hommes, une femme avait perdu la douceur et la naïveté de son regard noisette. Tout ce qu’elle savait de la vie n’était rien à côté de ce qu’elle endurait. Plus elle comptait les jours et plus l’espoir perdait de sa signification. Rien à quoi se raccrocher. Elle s’était résolue pour ne pas sombrer. Elle n’attendait plus personne pour mieux affronter ce mauvais rêve qui ne semblait vouloir se dissiper. Chaque jour passé apportait son lot d’épreuve. La fragilisait. L’anéantissait toujours un peu plus. Elle n’envisageait plus l’avenir et survivait au jour le jour sans réellement savoir comment. Sa seule force était de ne rien montrer à ceux qui la dévisageaient et la malmenaient sans scrupules. S’oublier elle-même l’aidait à ignorer ses douleurs, son état, sa peur. Aura-t-elle le courage de continuer encore longtemps ? Sera-t-elle encore là demain ? Kaori faisait en sorte d’y parvenir même si elle n’y croyait plus…  

 

 


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