Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 23 chapitres

Publiée: 15-11-09

Mise à jour: 19-12-10

 

Commentaires: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Résumé: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment corriger une erreur de placement de chapitres?

 

Quand vous rajoutez des chapitres à une histoire et que vous avez plusieurs histoires en cours, il peut arriver que vous rajoutiez un chapitre d'une histoire à une autre histoire. Dans ce cas, ne rajoutez pas ces chapitres mal placés. Contactez-moi en m'indiquant les chapitres mal placés et l'histoire à laquelle ils devraient être associés. Je ferai les changements moi-même. C'est une question de gestion.

 

 

   Fanfiction :: Mission G

 

Chapitre 19 :: Angel’s kiss

Publiée: 12-10-10 - Mise à jour: 12-10-10

Commentaires: Coucou! Je suis navrée pour mon (petit) retard mais j'ai été un petit peu accaparée ces derniers temps au grand désespoir de ma béta hihihihihihi. Bonne semaine à tous et à toutes et à très vite, Bisouss

 


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Combien de chance avait-elle pour que Ryô la retrouve ici ? Combien de temps encore lui faudrait-il pour la rejoindre et si possible la sauver ? Kaori ne cherchait plus à espérer quoi que ce soit. L’espoir était un luxe qu’elle ne pouvait s’offrir ici. Ici elle était devenue une parmi tant d’autres…  

 

Kaori endurait jour à près jour ce jeu de soumission qui lui était imposé par Valdes. Elle avait appris à poser un regard haineux et méfiant envers son tortionnaire. Elle se battait malgré tout à sa façon. Loin d’être encore conciliante avec ces nouvelles règles, elle faisait encore preuve d’une volonté et d’une rage qu’elle ne soupçonnait pas elle-même avoir mais à chaque fois elle ne suscitait que la satisfaction de Valdes qui se délectait de tant de hargne. Il aimait tout ce qui était conflit, cela lui donnait plus de puissance étant donné qu’à chaque fois il en sortait vainqueur.  

 

Pour la « dresser » et parvenir à « l’apprivoiser », Valdes avait pris l’habitude de toujours relier la jeune femme à lui au moyen d’une corde qu’il raccourcissait ou rallongeait selon les progrès de sa captive.  

Dès le début, il avait deviné qu’elle lui donnerait du fil à retordre mais les défis ne lui faisaient pas peur. De plus, il avait remarqué que ses propres hommes jugeaient ses réactions vis-à-vis de cette femme et il était hors de question pour lui d’échouer devant eux pour elle.  

 

Les premiers temps de captivité où Kaori s’était retrouvée isolée au milieu de ce qui semblait être une communauté, elle avait eu tout le loisir d’étudier cet environnement : le campement était organisé autour d’une bâtisse plus ou moins en ruine qui était le sanctuaire de Valdes. Des baraquements abritaient armes et drogues, d’autres servaient de dortoirs où devaient s’entasser des dizaines de personnes, des villageois emmenés ici dans le seul but de travailler les champs sauvagement installés qui peu à peu grignotaient la forêt. Des abris de toiles servaient pour ses hommes, « son armée » comme disait Valdes et il y avait une tente plus importante qui semblait servir d’hôpital avec pour seul toubib un français qui paraissait dépassé par la vie ici. Les quelques étrangères encore présentes étaient farouchement gardées et passaient au mieux leur journée à travailler aux champs ou dans le campement et au pire à agrémenter la vie de ces hommes par leur compagnie.  

 

Quand Valdes avait enfin jugé bon d’inclure Kaori sur son domaine, il était venu la chercher pour d’abord la conduire à l’écart afin de lui fixer les règles de conduite sur son territoire.  

 

Encordée à cet homme, Kaori n’avait eu d’autre choix que d’obtempérer. Valdes l’avait emmenée à quelques centaines de mètres du campement où se trouvait une petite crique alimentée par l’eau de la montagne. Cet endroit était rafraîchissant et contrastait avec l’étouffante chaleur du camp. Ils étaient seuls et Kaori se méfiait de ses intentions.  

 

- Ce n’est que de l’eau ! Avait-il raillé en s’asseyant sur un rocher et en savourant la domination qu’il avait sur elle.  

 

En s’agenouillant, Kaori avait tendu ses mains liées à la surface de l’eau et avait stoppé son geste : la surface lisse et claire lui renvoyait son image. Un visage triste aux yeux cernés et presque entièrement ternis par la misère et le désespoir de ce pays. Violement, elle brisa ce reflet en y plongeant ses poings qu’elle rouvrit pour porter une gorgée d’eau à sa bouche. Le liquide frais s’était répandu dans son corps qui en demandait d’avantage. Elle avait assouvi sa soif et s’était inondé le visage, le cou, la nuque et jusqu’à la naissance de sa poitrine sous le regard satisfait de son geôlier.  

Valdes s’était alors rapproché d’elle et Kaori avait voulu reculer mais ses liens ne lui permettaient pas de mettre plus de distance entre elle et lui que ne le voulait Valdes. Elle était à sa merci. Brusquement il avait décacheté une sacoche et en avait sorti un morceau de viande séchée emballé dans du papier journal. Après autant de jours sans boire ni manger, Kaori s’était jetée sur ce morceau de viande qu’elle avait déchiqueté à pleine dent.  

 

- Si tu y mettais du tien ta vie ici pourrait être plus appréciable, avait-il dit en jouant avec la corde. Comme tu as pu le voir, tes compagnes ont accepté leurs nouvelles destinées et elles n’ont pas de raison de se plaindre. Elles sont nourries et protégées…  

 

- Vous croyez que c’est une vie d’être là contre son gré ?! Elles devraient vous en être reconnaissantes ?! Avait ragé Kaori après avoir repris un peu de force.  

 

- Bien sûr ! Celles que je garde ici ont le choix de se joindre à nous ou de mourir. C’est certainement mieux que d’être envoyé dans une vulgaire maison close ! Aurais-tu préféré cela ?  

 

- C’est donc une faveur que vous nous accordez ! Avait-elle ironisé.  

 

- Non c’est une nécessité. J’ai besoin de sang frais et elles seront la récompense que je promets à mes hommes pour leur loyauté ! Avoua-t-il sous le regard hébété de Kaori.  

 

- Une récompense ? Une marchandise ? Vous êtes un être immonde qui voyez les femmes comme une simple chose qu’au mieux vous monnayez et au pire dont vous vous servez pour votre propre satisfaction !  

 

Valdes s’était mis à rire avant de se relever et d’entraîner Kaori à sa suite.  

 

- Quoique vous attendiez de moi, vous ne l’aurez pas ! Un jour ou l’autre vous payerez ! Je ne me laisserais pas faire, jamais ! Avait menacé Kaori.  

 

- N’en sois pas si sûre… tu ne sais pas ce que demain te réserve et des choix que tu feras alors. Avait-il souri en l’attirant à lui pour capter son regard charger d’incompréhension.  

 

Sur le moment Kaori n’avait pas compris ce que sous-entendait Valdes mais depuis elle faisait très attention à ses actes et à ses paroles.  

 

En revenant au campement, Valdes lui avait délié les mains en lui disant qu’elle pouvait aller où bon lui semblait tant qu’elle obéissait à lui et à ses hommes. Il lui faisait même l’honneur de choisir elle-même ses attributions, à savoir le travail au camp ou au champ. Etonnée, Kaori opta pour les champs, elle vit là l’occasion d’avoir de meilleures chances d’échapper aux gardes. Avant de la laisser partir à ses nouvelles activités, Valdes lui fit comprendre qu’ils avaient encore un dernier détail à régler.  

Tout en fixant Kaori, le Colonel avait demandé à ses hommes de lui amener une autre femme. Celle-ci fut traînée de force et en larmes devant Kaori.  

 

- Je ne t’ai demandée qu’une seule et unique chose : OBEISSANCE !! Dès ton arrivée tu as voulu fuir ! Lui rappela-t-il. Tu veux en faire à ta guise, je n’y vois pas d’inconvénient mais saches que si tu ne fais pas ce que j’attends de toi… une autre en payera les conséquences ! Regardes-là !! Avait hurlé Valdes à Kaori. Peu importe ton sort mais voilà le sien !  

 

Valdes se rua sur cette jeune femme jetée à terre et effrayée pour lui déchirer ses vêtements, dévoilant son dos nu à la vue de tous. Reportant son attention sur Kaori, Valdes dénoua lentement le fouet enroulé à sa taille.  

Kaori déglutit face à ce qui allait se dérouler devant elle, par sa faute.  

 

- NON !! S’il y a quelqu’un à punir, c’est moi ! Défendit Kaori en tentant de se mettre en Valdes et cette jeune femme.  

 

- Ici ce sont mes règles ! Maintenant comptes !! Ordonna Valdes.  

 

Le bruit sec du fouet qui claque sur le sol sec et terreux se répandit aux alentours faisant taire les murmures du campement et faisant fuir les volatiles dans un bourdonnement déchirant.  

 

- NOOOON !! Hurla Kaori qui refusait de prendre part à cet acte de barbarie.  

 

- Elle recevra donc un coup de fouet supplémentaire jusqu’à ce que tu te décides ! Lâcha Valdes en faisant claquer une première fois la corde de cuir sur la peau de l’innocente.  

 

Un premier hurlement vrilla les airs, tétanisant Kaori. Sous le choc Kaori ne retenait que le regard apeuré et douloureux de la jeune femme qui par sa faute endurait ce calvaire et dont le sang commençait à couler à ses pieds. Tremblante de rage et de peine, Kaori osa un regard vers Valdes qui continuait à jouer de son fouet l’air de rien :  

 

- … un…, murmura-t-elle la gorge sèche.  

 

- Plus fort !! Cria-t-il en accentuant son geste.  

 

- UN !! DEUX !! TROIS !!! QUATRE !!! Enuméra-t-elle de toute ses forces au rythme saccadé du fouet.  

 

Au fur et à mesure de ce décompte, Kaori perdait pied. Sa voix se faisait moins violente comme si elle se mourait peu à peu.  

Au bout de vingt coups de fouet, Valdes parut satisfait du résultat, Kaori semblait plus conciliante. D’un geste de la main, il ordonna à ses hommes d’emporter la jeune femme inerte. Une deuxième jeune femme fut alors amenée :  

 

- Je te présente Saya, elle est ta nouvelle moitié… comme tu peux le voir une fuite à deux serait impossible vu son état et si l’envie te prenait à nouveau de nous fausser compagnie tu connais à présent le sort qui lui sera réservé ! Dernière chance pour toi !! Déclara-t-il en levant son fouet en l’air, prêt à l’abattre sur cette nouvelle jeune femme.  

 

Kaori regarda cette jeune femme, japonaise comme elle, aux longs cheveux bruns, au corps abîmé par la vie ici et au ventre arrondi. Valdes n’aurait aucun scrupule de la maltraiter froidement comme il venait déjà de le faire.  

En un instant, Kaori balaya tous ses espoirs. D’un souffle, elle accepta les conditions alors que sur ses joues coulaient des larmes amères et que ses forces l’abandonnaient. Une déchéance immense prenait possession d’elle, la faisant s’effondrer à même le sol. A genoux devant son maître, Kaori capitulait. Il voulait qu’elle suive ses règles alors elle le ferait. Elle ferait ce qu’il attendait d’elle jusqu’au jour où elle pourrait le faire payer de ses propres mains ses crimes innommables. Voilà ce qu’était sa vie ici, aux limites de l’insupportable, aux frontières de l’inacceptable, Kaori devenait l’ombre d’elle-même.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Avant même que le soleil ne se lève, Ryô se tenait déjà prêt. Il quitta son immeuble en même temps que Mick sortait du sien et que Miki et Falcon venaient les prendre. Ils rejoignirent Saeko sur un petit aéroport privé. Elle avait mis à leur disposition un avion que Falcon saurait piloter. Le plein était fait.  

Elle tendit un morceau de papier à Ryô : un lieu où se rendre avec un code pour s’identifier.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ? Interrogea Ryô en fixant le lieutenant.  

 

- Ca n’a rien d’une enquête officielle et les autorités là-bas ne sont pas vraiment fiables… mais fais-moi confiance cette personne peut vous être utile…, assura-t-elle sans quitter les yeux toujours méfiants de Ryô.  

 

Celui regarda à nouveau ces quelques mots. Elle avait du remuer ciel et terre pour qu’ils puissent avoir un contact sûr là-bas. Saeko faisait de son mieux pour réparer ses erreurs. Relevant à nouveau la tête vers elle, il acquiesça d’un air entendu. La confiance se méritait et il fallait savoir donner sa chance à ceux qui voulaient la conquérir.  

Rassurée d’obtenir à nouveau un peu d’estime de la part du nettoyeur, le lieutenant reprit :  

 

- Je ne pourrais rien pour vous si... Saeko laissa sa phrase en suspend avant de se reprendre : RAMENEZ-LA !! Hurla-t-elle alors que Falcon démarrait l’engin.  

 

Ryô ne craignait pas de se retrouver dans ce genre de pays où seules la violence et la misère dominaient. Il ne craignait pas de faire appel à ce qu’il avait été pour y survivre. Il avait une bonne très bonne raison qui le motivait à se surpasser mais malgré lui une peur profonde l’envahissait à l’instant où Falcon alluma les moteurs.  

Ryô voulait vaincre cette peur, de toutes ses forces il s’encourageait mentalement. Il pouvait encore le faire, monter dans un avion. Pourtant son corps refusait tout mouvement.  

 

- QU’EST-CE QUE TU FAIS ??!! Demanda Mick qui se tenait à la porte de l’avion.  

 

Devinant le malaise de Ryô, Mick avertit Falcon. Ce dernier laissa tourner les moteurs et descendit de l’appareil :  

 

- T’es pas là pour prendre racine ! Fit-il à Ryô de sa voix bourru.  

 

- Je sais. Va falloir « m’encourager »…, souffla Ryô toujours figé à l’idée de monter dans cet appareil de malheur.  

 

- J’ai compris ! Sourit Falcon.  

 

Alors que Ryô tournait la tête pour comprendre ce que sous-entendait le géant, il eut juste le temps de voir s’abattre sur lui son large poing avant de tomber au sol.  

 

Le soulevant comme s’il était aussi léger qu’une plume, Falcon le porta jusqu’à l’avion où il demanda à Mick de l’attacher.  

 

- Au moins il nous foutra la paix pendant une partie du voyage ! Une objection ? Ajouta le géant avant de prendre le contrôle des commandes.  

 

Mick secoua la tête négativement et fit ce que son ami lui avait demandé.  

 

Sur le tarmac, Saeko et Miki regardèrent l’avion prendre son envol vers un pays où rien ne leur serait épargné.  

 

 

Ryô comata une bonne partie du trajet et il se réveilla avec la pénible sensation d’être passé sous un rouleau compresseur. Il grogna de mécontentement avant d’ouvrir ses yeux et de poser son regard sur un Mick tout sourire :  

 

- Arrête de rire bêtement et dis-moi où on en est ! Siffla Ryô en se redressant sur son siège tout en évitant soigneusement de regarder par le hublot.  

 

- On est bientôt arrivé. Tu sais que c’est pas drôle de voyager avec vous ? Entre Falcon qui bronche pas un mot et toi qui joues à la belle au bois dormant, bah je peux te dire que le temps est long. Soupira Mick. La prochaine fois je prévoirais un bouquin ou une occupation…  

 

- Y aura pas de prochaine fois ! Lâcha Ryô qui, malgré lui, malmenait les accoudoirs de son fauteuil.  

 

- Et tu crois qu’on va rentrer comment au Japon ? En bateau ou à dos de baleine ? Ce serait encore plus long et ennuyeux avec vous…  

 

Alors que Mick partait dans des élucubrations sur le transport du retour, Ryô se perdit dans ses pensées car avant même d’envisager à rentrer il fallait retrouver Kaori. Il ne quitterait pas ce pays avant de l’avoir fouillé de fond en combles et de…  

 

- Cramponnez-vous, ça va secouer ! Hurla la voix bourrue de Falcon.  

 

Ryô vit Mick s’attacher à son siège et vérifia que sa ceinture était toujours bouclée.  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ?! Cria Ryô avec un semblant de panique dans la voix.  

 

- Trois fois rien… un des moteurs nous lâche ! On va devoir improviser pour atterrir ! Annonça le pilote concentré à trouver un espace où se poser.  

 

Selon les indications, leur plan de vol devait les mener à une surface déserte et assez éloignée pour se poser sans se faire repérer. Mais avec ce souci technique, ils devaient se poser au plus vite, hors devant l’avion se dressait une épaisse forêt. Falcon n’avait pas beaucoup de marge de manœuvre s’il voulait éviter de se fracasser contre les arbres.  

En pilote aguerri qu’il était, cela était possible mais le tout était encore de ne pas trop endommager l’appareil s’ils voulaient encore s’en servir pour repartir.  

 

- Je croyais que tu savais piloter !! Hurla Ryô qui se cramponnait tant bien que mal à son siège.  

 

Un grognement fut la seule réponse de Falcon.  

 

Les instants qui suivirent furent longs. Falcon concentré sur son objectif avec des gestes précis et secs. Mick qui retenait son souffle en priant pour que tout ce passe au mieux. Et Ryô, tétanisé et réexpédié plusieurs années en arrière alors que des souvenirs indésirables le submergeaient : les craquements de l’appareil, où il se trouvaient avec ses parents, qui se fendillait comme de simples brindilles de bois, le feu qui prenaient aux moteurs, les cris déchirants des personnes présentes qui sentaient leur dernière heure arrivée… un de ses pires cauchemars se réalisait et il ne souhaitait pas en être encore le seul survivant.  

Des heurts violents secouèrent les passagers et faisaient se déclencher les différentes alarmes de l’appareil. L’avion glissait sauvagement contre un obstacle dur qui ne semblait pouvoir freiner la course folle de l’engin.  

Puis plus rien. Les moteurs s’étaient tus. L’appareil ne bougeait plus. Falcon fut le premier à réagir :  

 

- Tout le monde va bien ? La ballade est finie ! Fit-il en passant devant Mick et Ryô qui rouvraient timidement leurs yeux.  

 

Ryô et Mick se détachèrent fébrilement et s’empressèrent de rejoindre Falcon qui déjà faisait le compte des dégâts à l’extérieur.  

 

Alors que Ryô respirait de grandes bouffées d’air en reprenant son sang-froid, Mick se rua au sol et vénéra cette terre qu’il avait cru ne jamais pouvoir toucher.  

Falcon avait profité d’une brèche dans la forêt pour s’y engouffrer ; cette piste improvisée n’était pas très longue mais juste suffisante pour tenter un atterrissage.  

Falcon annonça sans détour le bilan : un des moteurs était hors service, le réservoir était percé et la coque quelque peu endommagée mais que dans l’ensemble ils avaient de la chance, l’avion pourrait repartir après quelques menus travaux.  

 

- Hum… commences ce que tu peux le temps qu’on vérifie les environs, lâcha Ryô pressé de mettre autant de distance que possible entre lui et ce tas de ferraille.  

 

Autour d’eux, il n’y avait que des arbres. Ils avaient atterri au milieu de nulle part et bien loin de leur point de chute prévu. Prenant la carte et une boussole, Ryô commença le repérage des lieux :  

 

- Reste sur tes gardes Mick, ici le danger peut venir de n’importe où…, conseilla Ryô en prenant la tête des recherches à travers cette jungle.  

 

Ils marchèrent pendant des heures sans tomber sur une seule âme qui vive. Ils étaient à des kilomètres de tout signe de civilisation et apparemment leur venue fulgurante n’avait pas été perçue.  

 

Alors que Ryô reprenait ses marques dans ce genre d’environnement hostile, Mick peinait à le suivre, se plaignant de la chaleur, des moustiques et de ces ronces qui entravaient ses mouvements.  

Fatigué par toutes ces jérémiades, Ryô décida qu’il était temps de revenir vers Falcon. La nuit n’allait pas tarder à tomber et la nature sauvage à reprendre ses droits. Sur le chemin du retour, Ryô prit soin de ramasser ce qui pourrait leur servir pour un feu ainsi que quelques plantes qu’il n’eut aucun mal à reconnaître.  

A leur retour auprès de l’avion, Falcon en était presque méconnaissable avec du cambouis partout sur lui. Il avait réparé au mieux mais ne pouvait garantir que cela suffirait.  

Leur première nuit au fin fond de cette forêt fut bien solitaire pour chacun d’entre eux. Ils avaient fait un petit feu pour tenir éloigner les animaux éventuels que leur présence ne tarderait pas d’attirer et à tour de rôle chacun surveillait les alentours à l’affût du moindre danger.  

Le lendemain, ils prirent ce qui pouvait leur servir sans trop les alourdir et se mirent en route pour leur rendez-vous avec le contact de Saeko. Ils leur fallu deux jours de marche supplémentaire pour arriver dans ce qui semblait être une petite ville. Celle-ci était presque totalement plongée dans la pénombre avec cette nouvelle nuit qui tombait. Au moins ils n’auraient pas trop de mal à rester discrets. Les seuls éclairages, qui permettaient de voir à peu près où ils posaient les pieds, étaient dus aux néons blafards de quelques enseignes peu fréquentables à cette heure. La plupart des logements et habitations avaient les volets clos et seuls les tumultes de soirée bien arrosées animaient les rues.  

Ryô vérifia le nom du lieu où ils devaient se rendre. Le commerce devait être ce qui se rapprochait le plus d’un bar. En fait c’était un bouge miteux où les poivrots du coin se retrouvaient pour brailler et boire encore plus. Rien que le nom n’était pas encourageant : « Diablo den ».  

 

- L’antre du diable…, traduit Ryô en poussant les portes sales de cette tanière.  

 

A l’entrée du trio, les voix se turent pour reprendre de plus belle. Avec méfiance, ils s’installèrent à une table alors qu’une serveuse venait à leur rencontre :  

 

- Qu’est-ce que ce sera pour ces aventuriers ? Demanda-t-elle jovialement en devinant que ces hommes n’étaient pas du coin alors que d’une main elle époussetait la table.  

- Trois Angel’s kiss. Répondit Ryô en guettant une réaction.  

 

La jeune femme le regarda toujours en souriant et s’en alla vers le bar.  

 

- On va attendre longtemps comme ça ? S’inquiéta Mick qui osait à peine toucher quoique ce soit en ce lieu délabré.  

 

- Le temps nécessaire…, fit Ryô en s’adossant à sa chaise et en balayant des yeux cet endroit.  

 

Diverses tables disséminées ici et là où certains jouaient aux cartes et d’autres buvaient tout simplement. Les clients étaient des hommes, des paysans pour la plupart qui trouvaient ici de quoi oublier leur dur labeur. A part quelques coups d’œil curieux, personnes ne semblaient réellement leur porter attention, ce qui intriguait Ryô. Qui donc pouvait être ce contact et était-il là ?  

Ce ne fut pas la serveuse qui apporta les boissons mais le barman lui-même : grand et costaud, Ryô crut voir Flacon avec des cheveux en plus.  

 

- Je tenais à vous servir moi-même, il est rare que les gens d’ici apprécient ce genre de cocktail sauf en certaines occasions.  

 

- Qu’a-t-il de spécial ? Demanda Ryô en fixant l’homme et en espérant qu’il comprenne ce qu’il attendait réellement de cette question.  

 

- Pour le savourer comme il se doit, faites glisser légèrement la cerise au bord du cure-dent et essayez de la tremper dans le verre. Une fois sortie, la surface du cocktail se mettra à bouger et des lèvres se formeront en surface d’où le Angel's kiss. Conseilla le barman en éludant volontairement la requête de son client. Si c’est le cas alors vous serez bénis et accompagnés pour votre quête sinon retentez une prochaine fois. Finit-il en observant ses clients suivre ses consignes.  

 

Chacun tenta sa chance et seul un baiser apparut. Le chanceux trempa ses lèvres dans ce breuvage doux et frais qui lui rappela la peau sucrée et enivrante de son ange à lui. Ce cocktail n’était pas un hasard, ce nom non plus et ce lieu encore moins.  

 

Ryô regarda Mick s’énerver après sa cerise qui avait fini par plonger dans le verre alors que Falcon s’était décidé à avaler directement la cerise vu que le cure-dent n’avait pas résisté au choc de la poigne de fer du géant. Le nettoyeur voulut alors interroger d’avantage le tenancier mais celui-ci était déjà reparti derrière son bar.  

Les uns après les autres, le trio regarda les clients plus ou moins éméchés déserter les lieux et toujours pas trace de leur contact.  

Quand l’heure arriva de fermer, le tenancier les pria de s’en aller à leur tour. Les trois hommes se levèrent et sortir quelque peu soucieux d’avoir perdu une soirée à attendre en vain.  

 

- Trouvons où loger et demain nous aviserons. Lâcha Ryô sous le regard approbateur de Mick qui désirait ardemment une bonne douche et un bon lit moelleux.  

 

Les hommes marchaient côte à côte et en silence, guettant l’obscurité de la rue. Ils avaient ressenti la même chose, quelqu’un les suivait. Discret et rapide, cet inconnu restait à bonne distance derrière eux. D’un accord tacite, le trio tourna au prochain carrefour pour attendre celui qui les observait. Ils durent se rendre compte que cet individu avait filé. Avait-il deviné leurs intentions ?  

Leurs sens en alerte, ils reprirent leur marche et s’aventurèrent dans une ruelle sensée les mener à l’entrée d’un hôtel.  

 

- L’Angel’s kiss vous a été favorable Señores? Retentit une voix calme dans la pénombre.  

 

- Qui est là ?! Intervint Ryô en dégainant son arme en même temps que ses amis.  

 

- Rangez-moi ça. Ce serait mal vu de mourir à peine arrivé et puis c’est vous qui avez demandé mon aide…  

 

- Vous êtes le contact ? Vous en avez mis du temps à vous montrer ! Grogna Ryô.  

 

L’homme était tout près d’eux mais s’évertuait à rester dans l’ombre.  

 

- Je vais faire court. Je vous fournis ce qu’il m’a été demandé mais pour la suite vous vous débrouillez.  

 

- Et savez-vous quelque chose qui pourrait nous être utile ? S’impatienta Ryô, agacé par cet homme qui se la jouait un peu trop mystérieux à son goût.  

 

- D’après les portraits que l’on m’a communiqué, ne cherchez plus l’homme il est mort.  

 

- Et la femme ? S’inquiéta Ryô en comprenant que Ly n’était plus celui qui menait le jeu.  

 

- Il le vaudrait mieux pour elle aussi…, souffla cet indic sans visage.  

 

A cette simple hypothèse, Ryô se jeta sur l’homme et le placarda violement contre le mur.  

 

- On arrête de jouer à cache-cache ! Je veux savoir ce que tu sais et maintenant amigo !! Aboya-t-il en apposant le canon de son arme contre sa gorge.  

 

- Elle m’avait prévenu que vous ne seriez pas à prendre avec des pincettes mais je dois vous prévenir que si celle que vous recherchez est quelque part dans ce pays alors la mort aurait été plus douce pour elle que cette vie ici… et surtout avec lui ! Précisa-t-il en se dégageant. Il n’y a qu’un homme capable de tout ce que m’a décrit le lieutenant Nogami… et vous ne le trouverez pas par ici, il vous faudra vous enfoncer plus profondément dans la jungle. Il a une véritable armée à sa disposition et vous n’êtes que trois… une puissance de feu proportionnelle à ses ambitions qui sont grandes et vous semblez peu armés… êtes-vous sûrs de vouloir tenter le diable ? Provoqua l’homme en sondant ces trois étrangers.  

 

- Son nom ! Réclama Ryô d’une voix froide.  

 

En regardant cet homme se dresser devant lui, l’individu se prit à penser qu’il aimerait qu’il y ait plus d’hommes comme lui à ses côtés pour combattre ce mal qui rongeait ce pays. Il y avait une telle intensité dans ce sombre regard, une détermination qui laissait croire que tout était encore possible.  

 

- Valdes ! Le Colonel Mani Valdes ! Rare sont ceux qui ne lui sont pas fidèles ou redevables alors méfiez-vous, ce n’est pas parce que l’on ne vous regarde pas que l’on ne vous voit pas. Demain à l’aube vous aurez une jeep et un plan désignant les derniers emplacements connus des ses agissements. Si vous vous en sortez, dites à Nogami que nous sommes quittes. Ajouta-t-il en disparaissant à nouveau dans l’ombre de la ruelle et laissant le trio à leurs propres réflexions sur ce qui les attendaient.  

 

 


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