Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 9 chapters

Published: 23-05-04

Last update: 29-08-04

 

Comments: 25 reviews

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FantasyRomance

 

Summary: Ryô se voit confier la garde d'une petite Européenne menacée par les Chefs de plusieurs grandes pègres dont le nom fait frémir les pros du métier. Ce qui sera le plus troublant, c'est que ce n'est pas tant l'enfant qui est enviée, mais ses étranges pouvoirs...

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour une poussière d'étoiles..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour une poussière d'étoiles...

 

Chapter 3 :: Chapitre 2 : Un merveilleux complot.

Published: 06-06-04 - Last update: 06-06-04

Comments: Et voilà, je profite de mon dernier week-end de libre pour envoyer un petit chapitre qui j'espère vous plaira. Cette histoire vous semblera stagner un moment, disons que j'ai voulu mettre l'ambiance romantique au maximum avant de réellement commencer. Merci pour toutes vos reviews. En échange de tous ces encouragements, j'essaierai d'écrire un peu entre des sciences, de la géo, des maths... bref, entre deux exams quoi. Je vous embrasse tous. Bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9


 

Eriko avale tranquillement son verre de thé glacé dans ce café plein à craquer. On remarque tout de suite les beaux jours ensoleillés des vacances et les activités touristiques qui se sont installées dans la capitale nippone ne font qu’agrandir le nombre de clients des salles climatisées. C’est vraiment dommage qu’elle ne puisse en profiter un peu plus souvent ; mais sa collection automne-hiver n’attend pas et elle doit la terminer pour la fin du mois si elle veut avoir le temps d’organiser elle-même son propre défilé. Ah la la, le business n’est pas le métier le plus facile ni le plus reposant. C’est ce qu’on appelle la rançon de la fortune, sans doute.  

Quoiqu’il en soit, il faudrait tout de même qu’on lui explique pourquoi elle s’accorde une journée de « blanc » à ne rien faire si elle a tant de boulot. Tout simplement parce que c’est l’été, un point c’est tout ! Le travail, c’est la santé, mais ne rien faire, c’est la conserver. Eriko sourit ; habituellement, elle se limite à la moitié de ce proverbe.  

Elle jette un coup d’œil à sa montre : elle devra attendre encore une bonne demi-heure avant de voir arriver Miki et Kaori. Quoique, connaissant ces dernières, elles seront très certainement là avant l’heure prévue.  

En y réfléchissant bien, Eriko s’est fortement rapprochée de l’ex-mercenaire au caractère patte de velours et bondissant. Elle est d’ailleurs une alliée de taille pour entraîner de force Kaori qui ne sait pratiquement rien lui refuser. Si seulement elle possédait un centième de cette aura contre laquelle personne n’ose s’affronter, sa carrière serait déjà divulguée au rang international ! Enfin, le petit carton qu’elle a fait aux Etats-Unis pour sa dernière collection printemps-été lui a déjà donné un petit coup de rage au ventre. C’est une styliste plus que déterminée qui va arriver en force avec sa nouvelle collection au mois de septembre. La seule tache noire sur le tableau de Miki est qu’elle refuse catégoriquement de participer à un de ses défilés. Quelle dommage, vraiment…  

 

Le GSM d’Eriko sonne, affichant le numéro privé de Kaori et Ryô. La styliste soupire tout en décrochant, persuadée d’entendre les excuses habituelles de sa meilleure amie qui va vainement tenter d’échapper à une cure de beauté. Non pas qu’elle en ait tant besoin, mais il serait vraiment temps que Kaori se décide à séduire son partenaire. Ca fait à présent dix ans qu’ils vivent ensemble et c’est le calme plat, tous deux muets comme des carpes. C’est sans doute le couple le plus complexe et incompréhensible que la terre ait jamais porté. Eriko soupire plus son « allô » qu’elle ne le prononcerait si elle s’attendait à une bonne nouvelle.  

Mais qu’elle n’est pas sa surprise lorsque la voix forte et grave – et si charmeuse quand il est sérieux, elle doit l’avouer – de Ryô raisonne dans son oreille droite.  

- Ryô ? Il est arrivé quelque chose à Kaori ?  

- Si c’était le cas, j’aurais préféré contacter quelqu’un d’autre en premier ; l’hôpital par exemple.  

- Oh, mais ne te fâche pas, s’excuse-t-elle. C’est tout simplement que je ne m’attendais vraiment pas à t’entendre à l’autre bout du fil. Enfin, qu’est-ce que tu me veux ?  

- Kaori vient juste de quitter l’appart’, elle ne devrait pas tarder à arriver.  

- Super ! Si j’avais eu à parier, j’aurais vraiment hésité sur sa venue ou son dégonflage.  

- Je lui ai un peu forcé la main, il faut dire.  

- Comment ? Toi ?  

- Ecoute, Eri, je ne suis pas là pour qu’on parle de moi, d’accord ? J’aurais besoin d’un petit service.  

- De quel genre ?  

- Vous allez bien voir un esthéticien ou un truc dans ce genre-là, d’après ce que j’ai compris à vos messages.  

- Exact.  

- Et bien, ne lésine surtout pas sur la dépense. Je te rembourserai tout ce soir même.  

- Heu… Moi, je veux bien, mais ça m’étonnerait fortement que ta partenaire se laisse entraîner si facilement. Je serais déjà aux anges si elle acceptait un petit soin décontractant pour le visage.  

- Je t’ai dit de faire la totale, Eriko ! s’impatiente Ryô devant les charabias inutiles de la styliste. Tu pourras très certainement compter sur Miki de toute façon.  

- Hum hum… Et puis-je au moins savoir pourquoi tu désires que ta coéquipière face « la totale », comme tu le dis si bien ?  

- Attends. Après ça, tu n’auras qu’à l’emmener dans ta boutique et lui passer une robe de soirée. Une chique, de préférence.  

- Oula ! Je ne te suis plus du tout là, Ryô.  

- Ce soir, j’ai l’intention de faire en sorte que Kaori s’amuse un peu, rien de plus. Il faudrait que tu trouves aussi un petit moment de libre pour venir me voir et me refiler un costard ! Mais pas un de tes trucs trois pièces chevaleresques ! Une simple tenue de soirée, tout ce qu’il y a de plus classique.  

- Dis-moi, Ryô, susurre Eriko d’une voix suave. Que vas-tu faire à ma meilleure amie ce soir !  

- Ah, mais rien du tout ! s’emporte Ryô. Je l’emmène tout simplement au « Crystal Hall » si tu veux tout savoir.  

- LE Crystal Hall… L’hôtel le plus luxueux de toute la capitale, avec sa propre discothèque à la renommée déjà quasi-internationale après seulement un mois d’ouverture ?  

- Hum hum… soupire Ryô en écartant un peu le combiné.  

Les cris perçants des femmes surexcitées n’est pas vraiment dans ses habitudes avec une partenaire telle que la sienne.  

- Mais, tu pourrais m’expliquer comment tu as fait pour te payer deux entrées dans ce luxe ?  

- Tu ne le répèteras pas à Kaori ? questionne Ryô comprenant parfaitement que s’il ne répond pas à la styliste, elle ne collaborerait pas aussi facilement.  

- Juré.  

- Durant mes deux semaines de « bourrade » - je suis persuadé que tu as été mise au courrant - j’ai travaillé sur un job beaucoup trop dangereux pour Kaori. Je devais récupérer le butin pour laquelle sept bandes de Yakusas se sont entretuées et ce, en me faisant passé pour le chef d’une huitième bande. Je te raconte pas la pagaille et tu dois quand même comprendre pourquoi ça m’a pris deux bonnes semaines.  

- Heu, sans doute. Mais pourquoi ne pas en avoir parlé à Kaori ? J’admets que c’était dangereux pour elle, mais ça lui aurait au moins prouvé la confiance que tu as en elle ! réplique Eriko d’un ton formel.  

- Ben, peut-être, fait Ryô mal à l’aise. Mais je ne voulais pas qu’elle s’inquiète pour moi plus qu’elle ne le fait que quand je vais me bourrer la gueule… De plus, comme cette demande venait de Saeko, je me doutais bien que ma partenaire n’accepterait jamais, surtout avec le danger que ça représentait.  

- Venant de Saeko, hein ? Et c’est avec ça que tu comptes te payer le « Crystal Hall » ?  

- En fait, vu que c’était une mission tout ce qu’il y a de plus officiel sur le plan international, j’ai pas pu tirer un c… heu… enfin, j’ai été payé directement par la préfecture de police avec un beau petit chèque.  

Une libellule passe derrière la tête d’Eriko. Risquer sa vie pour coucher avec une inspectrice de police, il est vraiment taré ce gars-là !  

- Et voilà pourquoi je peux m’offrir tout ça, conclut Ryô en toussotant. Donc, t’en fais pas, je te payerai tout ce soir.  

- C’est plutôt à toi de ne pas t’en faire pour si peu, rigole la styliste de sa voix la plus aimable. Pour cette soirée, j’accepte de vous rendre beaux tous les deux gratuitement. Ca me permettra d’ailleurs de tester ma collection soirée automnale.  

- Heu… On est en plein été, qui plus est en pleine canicule. Et je te l’ai dit, je n’ai nullement l’envie de ressembler à un clown ce soir !  

- Viens dire que mes costumes sont ridicules tant que t’y es ! Hum hum… Mais bon…T’en fais pas, les soirées, été comme hivers, c’est toujours chaud et mes tenues sont toujours très légères et agréables à porter, qui plus est.  

- Heu… Eri ? Je ne suis pas là pour écouter tes pubs.  

- Mais en échange, tu as intérêt à prendre bien soin de ta partenaire, le coupe-t-elle un peu brutalement. Je crois qu’elle s’est assez inquiétée pour tes fausses « bourrades » pour que tu te fasses pardonner aujourd’hui, non ?  

- Ah, mais elles étaient vraies !  

- Pardon ?  

- Tu sais simuler un alcoolique parfaitement toi ? Une fois le boulot du soir terminé, j’allais me bourrer la gueule à l’alcool russe et polonais.  

- Qu’est-ce qu’ils ont les russes et les polonais ? demande Eriko alors que corbeaux et libellules lui traversent l’esprit.  

- Il fabrique du bon cru de 85.3%  

- Beurk… Oh, voilà Miki. Je te laisse.  

- Heu… Motus et bouche cousue pour elle aussi.  

- Désolée, mais je vais avoir besoin d’une sacrée assistante pour convaincre une belle brune envoûtante de se rendre séduisante pour ce soir. Ah, au fait, Ryô… Si tu l’embrasses, fais-le au moins pour qu’elle s’en souvienne…  

- AH, MAIS TU VEUX BIEN LA F…  

Et notre chère Eriko raccroche au nez de ce bon vieil Etalon, un rire mal dissipé.  

Miki, qui l’a rejointe à l’intérieur de la salle climatisée, s’interroge sur cette hilarité et c’est avec appréhension qu’elle écoute l’histoire d’Eriko et qu’elles élaborent toutes deux un plan d’action imparable. Un vrai complot se met dès lors en place autour de cette petite table ronde du café.  

 

 

Kaori pleurerait presque devant son grand miroir si seulement elle n’avait pas peur de faire partir le maquillage. Cette après-midi fut plus redoutable encore que le combat sur le bateau de Shin Kaibara. Miki et Eriko étaient vraiment impossibles aujourd’hui. Mais quelle mouche les a donc piqué ?  

Au début, elle avait osé croire en leur compassion vu qu’elles avaient décidé de passer les premières pour lui laisser le temps de s’acclimater à l’ambiance parfumée du salon de beauté. Mais pardon, elles ont rattrapé leur bonté – si c’en était vraiment une – par après.  

Kaori a vraiment eu droit à tout : l’épilation, le nettoyage de peau, les lotions anti-cellulite – elle ne comprend d’ailleurs toujours pas pourquoi ce soin vu que ses jambes n’ont aucun problème de ce genre – et, seule et unique passe agréable : le massage. Une heure entière de détente entre les mains d’un homme, ma foi fort séduisant mais auquel il manque cette ténébreuse fierté qui caractérise si bien son partenaire. Et voilà qu’elle compare à nouveau les hommes à cet alcoolique obsédé et incontrôlable, à ce tueur si imprévisible… à cet homme qu’elle aime.  

Kaori soupire. Le massage, seul bienfait de la journée. Car bonjour les phares à paupières, les rouges à lèvres et les mascaras : elle en avait très certainement fait toute la gamme des couleurs pâles – que l’esthéticien lui conseillait avidement. Sans oublier le coiffeur qui n’a cessé de vanter la douceur de ses cheveux et de recommencer maintes et maintes coupes pour (enfin !) trouver celle qui convient le mieux à cette délicate personne qu’est Kaori.  

Ah oui, petite explication : Lorenzo Gardanio, le nouvel esthéticien qui fait fureur chez les dames de ce monde, n’est autre que le masseur, le maquilleur, le coiffeur et tout ce qui s’ensuit… Miki et Eriko ont été confiée à ses acolytes, mais il a absolument tenu à s’occuper personnellement de la « princesse des sables d’orient aux yeux de dianes ». Honnêtement, Kaoei ignore complètement la signification de ce surnom, mais elle en veut toujours à Eriko d’avoir sauté sur l’occasion en précisant qu’elle venait pour la totale. Elle qui avait espérer s’en sortir avec quelques lotions et parfums sur le visage… C’était évidemment sans compter sur ses deux meilleures amies dont elle analysera le cas un peu plus tard. En effet, la jeune femme se demande encore si « meilleures amies » ne devrait pas être remplacé par « bourreaux » ou par « femmes sans cœur ni compassion pour les pauvres jeunes demoiselles ignorante des charmes des parfumeries et des instituts de beauté ». Son choix se portera sans doute sur la première solution ; Kaori se voit mal répété la seconde à tue-tête lorsque Miki et Eriko recommenceront - ô grand damne ! – une après-midi telle que celle-ci.  

Et puis, alors qu’enfin elle se voyait respirer un peu à l’extérieur de cet immense salon de beauté, Miki et Eriko lui ont attrapé les bras pour la traîner jusqu’au magasin de la styliste… où Kaori enfile robes sur robes depuis près d’une heure. La jeune femme regarde désespérément l’horloge de l’arrière-boutique : 20h30. Et la voilà vêtue d’une mini jupe en satin bleu nuit et d’un chemisier en soie de Chine de la même couleur. Un grand lys blanc se dessine sur celui-ci, et la fleur forme une broche qui s’accroche à une sorte de long voile recouvrant ses épaules et ses bras avec une légèreté déconcertante. Si elle était encore une enfant, elle s’amuserait bien à battre des ailes pour s’envoler. Et pour accompagner cela, Eriko lui a mis aux pieds des chaussures à talons aiguilles de la même couleur que l’ensemble et qui s’attache avec grâce aux fines chevilles de la jeune femme.  

- Mais enfin ! Qu’est-ce que ça signifie ? hurle désespérément la victime que le destin a choisi pour une après-midi entière de durs labeurs.  

- Boh, tu peux bien accorder ce plaisir à Eriko, non ? sourit sournoisement Miki. Tu la connais : tu es son mannequin favori.  

- Je te signale que de un, je ne suis pas mannequin et que de deux, j’ai franchi le cap de la trentaine.  

- Eh, j’ai franchi ce cap avant toi ! Et je suis persuadée que des milliers de femmes envieraient ta beauté pour cet âge ô combien avancé.  

- Ne te moque pas de moi, s’il te plait, Miki. Et puis, où est passée Eri ? Ca fait dix bonnes minutes qu’elle n’est plus là.  

- Un coup de fil important. Un de ses fournisseurs ou un truc dans ce genre, rétorque Miki sans rougir de son mensonge.  

- Désolée, les filles. Un coup de fil important ! Ouaw ! Kaori ! Tu es RESPLANDISSANTE ! C’est décidé : tu porteras cette robe ce soir !  

- Moi ? Porter ? Et quand ça ?  

- Mais ce soir ! répète Miki. Car vous avez la chance de passer une bonne soirée digne des nobles, mademoiselle Makimura. Ce soir, vous danserez au Crystal Palace !  

- HEIN ? Ah, mais non, Eriko ! Je ne marche plus là ! On s’était mis d’accord pour une après-midi entre filles, mais jamais pour une soirée dans une disco. Surtout celle-là ! Je n’ai pas envie d’aller me ridiculiser devant des richards qui n’ont que leur temps à dépenser !  

- Mais c’est pour cette raison que tu es habillée et maquillée pour la hauteur de ces lieux, je te signale, explique Eriko avec une once fierté dans la voix. Et avec des vêtements de telle qualité, je te jure que tu passeras pour une princesse milliardaire venue d’une contrée lointaine.  

- Et pourquoi ne vous êtes vous pas apprêtée, vous deux ?  

- Qui t’as dit que c’est avec nous que tu vas dans cette discothèque de luxe ?  

Alors, là, chapeau ! Elle qui pensait que rien de plus surprenant que cette après-midi ne pourrait jamais lui arriver, la voilà à nouveau ballottée par ces deux amies vers un lieu complètement inconnu où elle serait seule et abandonnée.  

 

Mais, que le ciel se rassure des plaintes de cet ange, car elles ne dureront pas très longtemps. En effet, elle est seule et perdue au milieu d’une jungle de luxe auquel elle n’est vraiment pas habituée, mais elle sera guidée par le plus merveilleux des protecteurs.  

Crystal Hall, discothèque, 21h15 : C’est un rêve incroyable qui commence…  

 

 

Kaori s’éclate comme une folle au milieu de la piste de danse. Déhanchée, dans le rythme du DJ, et complètement bourrée, elle attire sur elle toute l’attention de la gente masculine. Ryô garde d’ailleurs un regard sur cette superbe créature alors qu’il attend avec impatience que le barman daigne lui servir les deux vodkas pures qu’il lui a commandé il y a de cela cinq bonnes minutes !  

Enfin, pas trop tôt, le pauvre homme complètement débordé lui apporte ses boissons et Ryô paye à la façon des riches, c'est-à-dire en versant au hasard un beau gros billet sur le plateau en espérant qu’il en a mis assez. Lui qui a plutôt l’habitude d’être endetté de la tête aux pieds ne parvient pas à mettre un prix exact sur un alcool dans ce bâtiment de luxe.  

Quoiqu’il en soit, le prix payé n’est rien comparé à la joie que lui prodigue sa partenaire. Eriko et Miki ont fait des miracles peu surprenants avec elle : elle est resplendissante, féerique et presque angélique. Cette douce partenaire qui est en train de se faire draguer par un beau blond aux yeux verts, style américain relooké à la chirurgie sans doute. COMMENT ? Elle se fait draguer ? Eh, mais ça va pas du tout ça ? Mais comment fait-elle pour ne pas s’en rendre compte ? L’idiote, mais il ne faut pas rire des conneries de types pareils ! Ryô, ses deux verres en main, se faufile tant bien que mal dans la foule pour rejoindre sa partenaire. Celle-ci, ignorante de la situation dangereuse, présente l’américain, un certain Jonathan s’il a bien entendu, avec un sourire un peu trop grand au goût du nettoyeur. Il est arrivé à temps car l’américain, comprenant très rapidement que la jeune femme n’est pas libre, s’en va cueillir fleurette ailleurs.  

Ryô entraîne sa partenaire dans un des sofas libres où ils peuvent respirer un peu.  

- Encore ? se plaint Kaori en saisissant le verre qu’il lui tend. Je t’ai dit que je ne supporte pas très bien l’alcool.  

- Ca, je l’avais remarqué, songe Ryô en contemplant sa partenaire ivre après cinq verres seulement. T’en fais pas, Kao, c’est du light celui-là !  

- C’est ce que tu m’avais dit pour les trois précédents !  

- Qu’y a-t-il ? On a peur d’être malade, fait-il sournoisement.  

- Ah, tu crois ça ?  

Et sur ce, elle avale cul sec le verre entier. Aïe, pas bon pour la suite des événements, ça. La vodka pure, c’est tout doux qu’on avale ça ; il faut laisser le temps aux papilles de déguster la délicate saveur du… Mais bon, autant s’adresser à des prunes apparemment. De plus, vu le sourire triomphant qu’affiche sa coéquipière, il n’a d’autre choix que d’en faire autant s’il tient à son titre d’Etalon de Shinjuku… (Je sais, y a pas de rapports normalement, mais vu qu’il boit autant qu’il drague…) Tout compte fait, il aura du mal à rester sobre comme il l’avait initialement prévu s’il désire suivre sa partenaire.  

- Prends une bouteille directement, lui dit-elle. On perdra moins de temps !  

- Et, on n’est pas ici pour danser ?  

- J’en sais rien, c’est pas moi qui avait prévu de venir.  

Ryô sent la gêne se pointer sur son visage et espère que sa partenaire ne le voit pas. Malheureusement pour lui, après dix ans de colocation et de collaboration, et aussi parce qu’elle a la parole facile une fois saoule, Kaori se moque de lui en le remerciant au creux de l’oreille.  

- Je m’amuse comme une folle ! Super idée, idiot !  

C’est à ce moment assez embarrassant pour le nettoyeur que le disc jockey passe du rythme entraînant de la techno à la douceur du slow. Et, grande misère pour lui, il a la mauvaise idée de croiser le regard de sa partenaire à ce moment précis. Peut-il seulement résister à l’invitation timide de la femme qu’il aime désirant danser au moins une fois avec lui, dans ses bras à lui ? Malheureusement pour lui, et heureusement pour tout le reste, non ! Et donc, oubliant un instant les belles promesses de rester assis à la regarder pour ne pas trop succomber à son charme, Ryô amène Kaori sur la piste de danse.  

Un slow, rien qu’une toute petite danse, c’est si peu et tant de choses à la fois. Et alors qu’ils bougent tout doucement, dans les bras de l’autre, la tête de la jeune femme posée sur le torse de l’homme, un moment magique semble s’inscrire sur les pages de leur histoire. Est-ce le début d’un nouveau chapitre ? Est-ce que leur histoire va enfin changer dans le bon sens ? Ils l’ignorent tous deux. L’un préfèrerait sans doute que rien ne change et garder son petit train-train de vie jusqu’à la fin de ses jours. L’autre ne réfléchit plus pour le moment. Elle a déjà trop songé à ce jour où tout évoluerait un peu, où lui et elle vivraient à cœurs ouverts. Cet instant est peut-être là, mais elle s’en moque un peu à présent. Elle est dans les bras de celui qu’elle aime, et c’est tout ce qui compte.  

Après dix années passées à attendre et à le comprendre, Kaori a fini par découvrir toute la magie qui se dégage de son partenaire. Le fait qu’il reste distant est sans doute une de ses qualités qui l’ont fait craquée il y a déjà bien longtemps de cela. Oh, bien évidemment, elle n’a pas l’intention de passer sa vie à attendre, mais elle n’est plus à quelques jours près. Ici et maintenant, dans ses bras, tout va bien et tout est bien… Alors, pourquoi en demander plus à ce gros benêt ?  

- Merci infiniment, Ryô, murmure-t-elle. C’est la soirée la plus parfaite que nous avons passé ensemble depuis dix ans, je trouve. Merci beaucoup.  

- On poursuit au prochain slow ?  

- Avec plaisir.  

 

Et ce furent les dernières paroles plus ou moins réfléchies de la jeune femme avant que la vodka pure, bue d’une traite, ne passe vraiment à l’action.  

Quelques musiques douces se sont enchaînées, pour leur plus grand bonheur, mais quand la musique s’est de nouveau déchaînée, ni un ni l’autre n’a quitté la piste.  

Et le soleil se pointe déjà à l’horizon… Déjà, oui, mais dans quel sens ?  

 

 


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