Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 9 chapters

Published: 23-05-04

Last update: 29-08-04

 

Comments: 25 reviews

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FantasyRomance

 

Summary: Ryô se voit confier la garde d'une petite Européenne menacée par les Chefs de plusieurs grandes pègres dont le nom fait frémir les pros du métier. Ce qui sera le plus troublant, c'est que ce n'est pas tant l'enfant qui est enviée, mais ses étranges pouvoirs...

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour une poussière d'étoiles..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour une poussière d'étoiles...

 

Chapter 5 :: Chapitre 4 : Elision.

Published: 03-07-04 - Last update: 03-07-04

Comments: Bonjour à tous ! Tout d'abord, merci pour vos reviews et merci pour votre gentillesse. Un merci plus particulier à Joyce pour le renseignement privé (je voulais te répondre plus directement, mais j'ai fait une fausse manoeuvre et paf ! adresse effacée. Conclusion : merci quand même ^^; ). Comme vous l'avez sans doute remarqué au dernier chapitre (si vous vous en souvenez) j'ai décidé d'introduire un peu de mythologie dans mon histoire, j'espère que ça vous plaira ! En espérant bientôt lire de nouveaux commentaires, je vous souhaite une bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9


 

Bon, c’est bien aimable d’avoir finalement accepté cette mission, mais un problème majeur se révèle : vu que cette secte vit dans la tradition la plus antique, aucun de ses adeptes ne connaît l’appareil photo et par conséquence, Ryô n’a obtenu que de minces informations concernant cette fameuse prêtresse. Première (mauvaise) nouvelle, la gamine n’est âgée que de huit ans ; ce n’est donc même pas une adolescente, elle ne porte donc pas le moindre petit soutien-gorge ou petite culotte à dentelle. Ce qui a forcément abattu le moral du nettoyeur qui n’aura même pas l’occasion de protéger une femme-enfant. Mais une nouvelle un peu meilleure est que la petite fille, étant Européenne, possède toutes les caractéristiques physiques occidentales : elle a de très longs cheveux blonds et des yeux aussi vert que les prés légèrement brûlés par le soleil d’été. Enfin, c’est une caractéristique à double tranchant ; certes, il lui sera plus facile de retrouver la petite grâce à ces indices, mais si ça peut l’aider, il n’y a aucune raison que ce ne soit pas le cas pour ceux qui en veulent à cette jeune prêtresse.  

En parlant de prêtresse, Ryô se demande bien comment une enfant de cet âge peut avoir autant de responsabilités à soutenir sur ses petites épaules… Sans doute une de ses enfants qui ont tous les pouvoirs mais ne commandent rien en fin de compte, laissant à leurs fidèles « serviteurs » le soin de diriger le royaume. Un peu comme l’Empereur de Chine et du Japon dans des temps plus reculés.  

Enfin, la question n’est pas là. Sa priorité absolue doit uniquement se concentrer sur la recherche de l’enfant. D’après le vieux sage, la prêtresse aurait ressentit des « ondes » négatives à son égard et aurait donc décidé de fuir dès que possible. Le vieil homme, sachant en quel lieu ils avaient rendez-vous, s’est rendu au Cat’s Eye en espérant de tout cœur que la gamine parviendrait au café également. Autre problème à l’horizon : la jeune fille est également revêtue des vêtements traditionnels de sa secte. Conclusion : bonjour la discrétion ! Vraiment, il faut que Ryô se dépêche à la retrouver avant que d’autres ne le fassent.  

Oui, c’est bien beau les paroles, mais Tokyo n’est pas la plus petite ville du pays, que du contraire. Et même s’il lui serait très facile de repérer l’enfant, vu le nombre d’endroits possibles où elle pourrait se trouver en cet instant, il faudrait encore qu’il tombe sur le bon endroit !  

Ok, réfléchissons calmement. Les deux européens se sont séparés il y a un peu près 1h30, et ça doit bien faire 45 minutes que Ryô fouille le centre ville. Bon, où pourrait se cacher une gosse de huit ans, assez mûre pour savoir qu’elle doit se cacher ? L’idée qu’elle se serait mêlée à des enfants de son âge n’est pas des plus improbables, le problème est que nous sommes en vacances et que les bambins ne vont pas à l’école. Les garderies et tous l’attirail sont également fermés. Où est-ce qu’il pourrait alors trouver des enfants ???  

Et pour une fois que la chance est avec lui, voilà qu’il voit deux garçons tirant un cerf-volant ; ce qui lui rappelle que cette semaine accueille tous les enfants du quartier pour des cours de cerfs-volants, dans un champ pas trop éloigné où le vent est toujours présent. Bon, il est vrai qu’il n’a qu’une chance sur un paquet pour y trouver celle qu’il recherche, mais sait-on jamais !  

 

Honnêtement, jamais Ryô n’aurait pu imaginer que le quartier possédait autant de bambins ; il faut aussi avouer qu’il regarderait plutôt leur mère… Quoiqu’il en soit, retrouver une gamine parmi des centaines d’autres ne serait pas la mission la plus facile qu’il ait eu. Surtout qu’ils courent et s’entremêlent tous les temps, ces garnements… Mais bon, à pif, il ne perd rien à essayer ici, à défaut de ne pas savoir où chercher ailleurs…  

- Hé, petits !  

Tant qu’à chercher, autant commencer tout de suite. Aussi décide-t-il d’interpeller deux garçons, apparemment frères vu leur ressemblance, pour tenter de découvrir un semblant de point de départ.  

- Oui, m’sieur, répond l’aîné.  

- Est-ce que vous n’auriez pas vu une petite fille aux cheveux blonds et aux yeux verts ?  

- Blonds ??? se surprend le cadet. C’est quoi, blond ?  

- C’est jaune or, lui explique l’aîné. Moi, ça ne me dit absolument rien, m’sieur. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aidé. Et toi, Akira, tu l’a vu ?  

- Non…  

- Bon, ce n’est pas grave, soupire Ryô. C’est moi qui suis désolé de vous avoir dérangé.  

Et pour les remercier un peu plus poliment, il leur tend un billet de 500¥.  

- Pour vous achetez des bonbons en rentrant, fait-il en un clin d’œil.  

- Oh ! Merci beaucoup, m’sieur !  

 

Ok, ne désespérons pas. Ryô ne s’attendait pas à la trouver dès les premières minutes, de toute façon.  

Mais ? L’instinct du nettoyeur s’éveille brusquement et il se met à scruter les environs d’un regard rapide et précis. Et m…, voilà que les autres rappliquent. Et à constater les costards tous différents, il ne fait aucun doute que les paroles de Saeko étaient vraies : c’est plus qu’une seule bande qui en veut à la gamine. Heureusement pour lui, ces rigolos ne semblent pas avoir pris connaissance de sa présence, et Ryô décide de continuer tranquillement sa petite enquête, tout en se grouillant quand même au cas où…  

 

Un autre souci lui vient à l’esprit. Si la prêtresse est effectivement ici, alors il devrait y avoir une foule monstre autour d’elle ; ne serait-ce qu’à cause de ses vêtements. Conclusion vite prise : elle n’est pas là et il doit aller la chercher ailleurs.  

Mais il sent soudain une petite main qui s’attache à la sienne, beaucoup plus grande. Surpris, il regarde ce petit garçon en salopette bleue et en T-shirt blanc, portant une casquette marine avec une sorte de voilier dessiné dessus. Il est apparemment plus grand que son âge, portant la peau sur ses petits os et tremblant comme une feuille.  

- Je peux faire quelque chose pour toi, petit ? demande-t-il toujours surpris.  

- Ne me laisse pas seul, Ryô. S’il te plait…  

- Hein ? Comment connais-tu mon nom ?  

- Je le connais, ainsi que ton métier. S’il te plait, Ryô, emmène-moi loin d’ici. J’ai peur avec eux autour de moi.  

Ryô s’arrête net de marcher pour dévisager l’enfant dont le visage est caché par la casquette. Il s’accroupit pour se retrouver nez à nez avec des yeux d’une couleur pâle et indéfinissable. Un pré brûlé, c’est sans doute la définition la plus proche de la réalité que l’on puisse donner. Mais ce n’est pas suffisant… Ces deux mots ne peuvent décrire l’éclat étrange qui brille au fond d’eux. Ces deux mots se figent dans un moment précis mais très court, tandis que la véritable couleur de ses deux pupilles change constamment avec la lumière du jour.  

- Alors… C’est toi, murmure-t-il.  

L’enfant qu’il avait pris pour un garçonnet hoche doucement la tête. Elle ne sait dissimuler sa peur, ce qui prouve au moins qu’elle est assez intelligente pour se savoir en danger.  

Le nettoyeur remarque une petite boucle blonde de sa mèche descendre sur le front de la gamine tandis qu’elle continue à trembler comme une feuille. Ryô, d’un geste assez maladroit il faut dire, la dissimule sous la casquette et sourit à l’enfant.  

- Viens, je vais t’emmener auprès de ton grand-père…  

- Le vieux sage va bien ?  

- Oui… Tout va bien. Allez, donne-moi la main et fais comme si j’étais ton père qui est venu te chercher.  

Un nouveau hochement de la tête signifie que la gamine l’a compris et ils s’éloignent aussi calmement que possible du champ de cerfs-volants.  

 

Evidemment, s’enfuir aussi calmement sans que les autres ne réagissent serait beaucoup trop simple. Et, la malheureuse enfant devra bien vite comprendre que les choses ne sont pas aussi faciles en compagnie d’un nettoyeur.  

Alors qu’elle tient fermement la main de Ryô, une bande de gamins s’amusent à courir pour faire s’envoler leur jouet sans regarder devant eux. Ils heurtent la jeune fille et en tombant, le chapeau de l’enfant s’échappe. C’est alors que Ryô peut admirer de vrais cheveux d’or, qui ondulent délicatement sur les épaules d’une jeune fille à la peau blanche. C’est quand même autre chose que ces japonaises qui se colorent les cheveux pour se la faire « à l’américaine ». L’ennui est que si lui a le droit de découvrir la beauté pure de la prêtresse, les autres gars le peuvent également.  

- Et merde, jure le nettoyeur malgré lui. Ils rappliquent. Viens…  

Il porte l’enfant sur son dos sans qu’elle puisse réagir et se met à courir à toutes jambes vers… et comble de leur malheur, Ryô avait préféré la rechercher à pied et non en voiture.  

- Désolé, princesse, mais il va falloir que tu découvres les coins pourris de Tokyo avant les coins typiquement touristiques.  

- Hein ?  

- Rien. Accroche-toi bien à moi, et ne me lâche pas, tu entends ?  

- Ou… oui…  

Il sent les deux bras de l’enfant se serrer autour de son cou et ses petites jambes autour de sa taille. Au moins, il est libre des mains pour prendre son Magnum et se préparer à une éventuelle traque…  

Mais pour une fois, la chance semble s’être rangée de son côté. Derrière lui, alors que pas mal de méchants messieurs – il ne faut tout de même pas oublier qu’il protège une gamine de huit ans, étrangère qui plus est – se rassemblent de plus en plus à leur poursuite, Ryô entend le bruit très familier de sa petite voiture rouge, conduite par la furie au volant.  

Kaori ouvre très rapidement les portes de la voiture et tire presque son partenaire à l’intérieur vu l’absence de réaction qu’il présente. Elle redémarre ensuite dans un grincement monstre des pneus et sème rapidement les poursuivants en costume noir.  

- Ca y est, on est tranquille, souffle-t-elle. N’empêche que tu m’as fait une peur bleue, Ryô.  

- Comment as-tu su ?  

- Je t’ai vu courir avec une gamine blonde sur ton dos. Et j’ai aussi aperçu ces idiots derrière toi. Je me suis dit que tu aurais peut-être besoin d’un petit coup de main.  

- D’accord. Mais pourquoi tu traînais dans ce coin-là avec la voiture ? Ne me dis pas que c’est un coup de chance que tu sois tombée au bon endroit au bon moment !  

- Ben, tu avais décidé de partir sans l’auto pour ne pas devoir t’arrêter tout le temps. Mais j’ai pensé que si la prêtresse était poursuivie, même toi, à pied, tu n’aurais pas été très loin. Et comme il y avait un rassemblement d’enfant dans la campagne, je me suis dit que t’y étais peut-être allé jeter un coup d’œil. C’est tout, y a rien de surprenant à ça.  

C’est à cet instant précis que Ryô se rend compte des réels progrès de sa partenaire. Elle a très bien compris qu’il ne voulait d’une partenaire tueuse mais d’une coéquipière capable de prévoir ces faits et gestes et de ressentir quand il aurait besoin d’elle. Un élan de fierté monte en lui lorsqu’il regarde de biais sa douce Kaori qui conduit toujours à une allure un peu folle.  

 

- C’est la personne qui te connaît le mieux, souffle l’enfant à son oreille gauche, de sorte que Kaori ne puisse rien entendre. Vos deux étoiles sont très proches l’une de l’autre. Tu ne pourras jamais te séparer d’elle, pas plus qu’elle ne pourrait un jour se séparer de vous. Elle te connaît mieux que quiconque, tout comme toi tu restes la personne qui la connait et la comprend mieux que quiconque d’autre. Je me trompe ?  

En effet, ce petit bout de femme assise sur la banquette arrière n’a pas tout à fait tord ; elle a même entièrement raison. Quoique la formule des deux étoiles le dépasse un peu trop, Ryô se demande réellement si cette enfant est si jeune qu’elle ne le paraît physiquement. Il est vrai que dans l’éclat étrange de ces yeux, il peut distinguer une once de maturité que certains adultes ne possèdent même pas.  

- Au fait, tu ne m’as toujours pas dit ton nom. Tu connais le mien, mais moi pas.  

- Je me nomme Elision.  

- Oui, c’est pas de chez nous, soupire Ryô alors qu’une libellule lui traverse la tête. Et ça a une signification particulière ?  

- C’est le Paradis des morts, explique patiemment l’enfant. Au-delà du fleuve Léthé, se dresse un monde paradisiaque où vont les personnes les plus pures. On dit que là-bas, il n’y a plus rien de mal. Plus de guerre, plus de souffrance, plus de peine. Les hommes qui ont le droit d’y entrer reçoivent la jeunesse éternelle et vivent en parfaite harmonie dans une paix durable.  

- Le Paradis des morts ? se surprend Kaori. Je pensais qu’on appelait ça « Les Champs Elysées » dans ta religion.  

- C’est le nom que tout le monde connaît à cette époque, en effet, acquiesce l’enfant. Mais le nom étymologique est Elision.  

- Je vois, murmure Ryô qui ne comprend en fait strictement aucun mot à ce qui peut se raconter. Mais, dis-moi Kaori, comment connais-tu ça, toi ?  

- Au lycée, on avait parlé de l’Empire Romain en cours d’histoire. Et on avait tout d’abord commencé par la racine culturelle : le peuple grec. J’ai toujours adoré ce cours.  

- Donc, tu connais tous les dieux et machins dans ce genre.  

- Les plus importants du moins. Mais bon, je peux toujours me tromper. Ca fait quand même une bonne quinzaine d’années, tu sais…  

- Dites-moi, est-ce que Anchise est bel et bien arrivé ?  

- C’est le vieux ?  

- Heu… Je préfèrerais que vous disiez le sage, si ça ne vous dérange pas trop, Ryô.  

Ca lui apprendra à respecter les personnes âgées, tiens !  

Petite, mais il ne faut tout de même pas oublié qu’elle est censée être vénérée comme une princesse dans son temple. Et son allure ne trompe pas : elle a l’habitude que l’on écoute avec attention ses dires.  

Et tandis que Ryô prend l’air assez abattu au-dessus du tableau de bord, le regard des deux femmes se croise et Elision adresse un charmant clin d’œil à Kaori. Celle-ci, bien que concentrée sur le chemin qu’elle doit emprunter, ne peut s’empêcher de rigoler. La venue de cette gamine ne va pas être de si mauvais augure tout compte fait.  

 

- Bon, direction le Cat’s ? demande la conductrice.  

- Non, s’il vous plait, la coupe la gamine. J’aimerais qu’on se rende avant tout à l’aéroport. A cause de notre fuite un peu brutale, je n’ai pas eu le temps de récupérer mes affaires.  

- Oh, mais il n’y a aucun problème à ça, rétorque Ryô. Cette chère Saeko va prendre en soin toutes les charges pour te garder. Et puis, tes vêtements ne seront sans doute pas des plus discrets.  

La jeune fille rougit. Il est vrai qu’elle a réussi à échanger ses vêtements dans un magasin tenu par une dame relativement âgée qui était impressionnée par la longue toge qu’elle portait. Et puis, encore heureux que cette aimable grand-mère a pris la patiente de l’habiller, étant donné qu’elle ne connaît rien d’autre que les draps blancs d’une pièce. En conséquent, elle n’a jamais revêtu d’autres vêtements et n’en possède d’ailleurs aucun. Mais ce qu’elle doit aller récupérer à l’aéroport de Tokyo n’est pas un objet.  

- Olive doit m’attendre, murmure-t-elle.  

- Olive ? s’interrogent en cœur les deux compères.  

- C’est ma chouette. Elle n’était pas encore sortie de l’avion quand je me suis enfuie.  

- Et qu’est-ce que tu viens faire ici avec une chouette ? demande Ryô étonné.  

- Elle est à Tokyo parce qu’elle m’a toujours accompagnée partout. Les gens possèdent des chiens ou des chats qu’ils ne quittent jamais, moi j’ai une chouette. C’est tout.  

Bon, on ne va pas aller la contredire dans ses goûts. Il n’empêche que ce n’est pas très prudent de se rendre ainsi à l’aéroport, surtout après ce qui s’est produit quelques heures plus tôt. Certains hommes doivent encore y être postés, au cas où la demoiselle déciderait de revenir là…  

- Bon, c’est entendu, finit-il par accepter. Mais à une seule et unique condition.  

- Heu… hésite Elision. Vous trouvez pas que je suis un peu trop jeune pour faire ce que vous appeler « un coup » ?  

Kaori et Ryô en tombent à la renverse.  

- Présise-moi à quoi te servent parfaitement tes pouvoirs, parce que là, je commence vraiment à me poser des questions, hurle Ryô.  

- Ben… Les étoiles m’ont parlé de vous, de quel genre d’homme vous êtes…  

- Et est-ce que tu connais réellement la signification de « un coup » ?  

- RYÔ !!! gronde Kaori. Tu devrais avoir honte de parler de telles choses à une gamine de huit ans !  

- Pour être tout à fait honnête, répond la prêtresse rouge pivoine, mon devoir est de lire les choses futures qui pourraient arriver. Et ce que vous venez d’appeler « mon pouvoir » est tout simplement un don de médium.  

- C’est bien ce que pensait Saeko, songe Ryô.  

- Cependant, contrairement aux autres personnes qui prétendent lire l’avenir dans je ne sais trop quoi, j’ai tout d’abord appris les choses avant d’apprendre à maîtriser ce pouvoir.  

- Tu pourrais être plus claire ?  

- Et bien, je ne suis pas née dans le temple. Mes parents étaient de simples pêcheurs qui vivaient paisiblement dans un petit village de bord de mer. Quelques jours après ma naissance, des sages du temple, dont Anchise, sont venus me chercher pour m’emmener dans leur temple où ils m’ont tout enseigné depuis que je suis en âge d’écouter leur parole. Car pour pouvoir prédire des choses futures, il faut que je connaisse les choses passées et présentes par cœur.  

- D’où ta connaissance parfaite de notre langue.  

L’enfant hoche la tête.  

- Mais et tes parents dans tout ça ? questionne malencontreusement Kaori.  

Elision se renfonce dans son siège sans répondre, regardant d’un œil vague le paysage qui défile de l’autre côté de la vitre de l’auto.  

Ryô fait un signe de tête de sa partenaire qui comprend qu’elle a encore été trop loin dans sa curiosité.  

Mais le nettoyeur ne se pose même pas la question, il en connaît déjà la réponse. On arrache parfois des enfants à leurs parents pour faire d’eux des esclaves, des meurtriers, ou même des sages. Certains diront que c’est pour leur propre bien, d’autre pour leur survie. Mais en ce qui concerne Elision, si son devoir est bel et bien de voyager au-delà du temps présent, alors on pourrait uniquement parler d’une fatalité du destin.  

- Quoiqu’il en soit, fait-il pour détendre l’atmosphère, ça ne nous dit toujours pas comment tu peux comprendre de tels mots. Ne me dis pas que c’est ton vieux sage qui t’a enseigné ça.  

- Heu non, rougit la gamine. C’est Amalthée, ma nourrice qui m’a appris ce… enfin ça quoi…  

- Ta nourrice ?  

- Oui. Il fallait bien quelqu’un pour me nourrir lorsque j’étais encore un bébé. Amalthée était une jeune orpheline du temple qui m’a donné le lait de son sein. Par après, elle est restée auprès de moi pour me faire la lecture et me parler du monde extérieur au temple.  

- Une petite minute ! l’interrompt Ryô. Tu as bien huit ans, n’est-ce pas ?  

- Heu… oui.  

- Et tu m’as bien dit que ta nourrice était encore jeune il y a seulement huit ans ?  

- Ben… Elle va bientôt avoir 25 ans…  

Un sourire béat se dessine alors sur le visage soudain obscène du nettoyeur.  

La prêtresse, qui se rend assez facilement compte qu’elle a été un peu trop précise dans les détails se reprend immédiatement. Son air grave et sa voix forte font plier l’échine de ce cher Ryô.  

- Je te préviens Ryô qu’Amalthée est une des rares personnes qui font le pont entre le temple et le monde extérieur. Amalthée est fiancée à un cultivateur qu’elle aime profondément ! Elle m’a d’ailleurs demandé de la marier le premier jour du printemps prochain !  

Le Ryô obsédé laisse à présent place au Ryô abattu. Ca fait trop de mauvaises nouvelles pour sa libido en une journée ça ! Un : jeune fille trop jeune. Deux : jeune demoiselle déjà casée.  

Pendant cette conversation qui tourne à la gaminerie à cause de son empoté de partenaire, Kaori se masse les tempes pour éviter la migraine qui monte dangereusement. Mais comment est-ce que son abruti de coéquipier peut faire pour penser à de telles choses en de pareils instants ? L’affaire est grave et la demoiselle n’a pas fini de les surprendre, Kaori le sait parfaitement !  

- En route, City Hunter ! clame-t-elle. Et si mon abruti de partenaire avait l’intention de me laisser sur le carreau cette fois-ci encore, il se sera fourré le doigt dans l’œil.  

- Tu étais… au courant ?  

- Et depuis le début, mon cher.  

Et tandis qu’elle rejette une mèche en arrière, Kaori sourit dignement et un peu sarcastiquement aussi.  

« Elle est celle qui te connaît le mieux ». Bon sang ! Mais pourquoi est-il tombé entre deux filles pareilles, lui ?  

 

 


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