Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 9 chapters

Published: 23-05-04

Last update: 29-08-04

 

Comments: 25 reviews

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FantasyRomance

 

Summary: Ryô se voit confier la garde d'une petite Européenne menacée par les Chefs de plusieurs grandes pègres dont le nom fait frémir les pros du métier. Ce qui sera le plus troublant, c'est que ce n'est pas tant l'enfant qui est enviée, mais ses étranges pouvoirs...

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour une poussière d'étoiles..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour une poussière d'étoiles...

 

Chapter 7 :: Chapitre 6 : Une vie pour une vie.

Published: 02-08-04 - Last update: 02-08-04

Comments: Cecoola, le retour !!! Vraiment désolée, mais j'étais, croyez-le, très loin des ordis et tout le tralala durant de très longs jours. Mais bon, je me suis remise à mon clavier pour une suite qui j'espère vous plaira. Cette histoire me plait de plus en plus. Mais comme à chaque fois, j'ai créé un personnage qui finit par prendre la même importance que les deux protagonistes initiaux. Je l'admets, je suis super en retard pour lire toute vos histoires, et je n'ose pas envoyer de reviews de peur de dire "Ouais, ton chap 3 est super" alors que l'histoire en est déjà à son 20è chap. Mais ne vous en faites pas, j'adore toutes vos histoires (je tenais vraiment à le dire). Merci bcp à Lifetree pour le contact (et aux autres aussi), j'apprécie vraiment ! Je vous souhaite une bonne lecture !

 


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Elision ne peut empêcher le cri de sortir du fin fond de sa gorge lorsqu’elle aperçoit la balle s’approcher dangereusement, inébranlablement.  

Elle regarde Kaori, pour la mettre en garde, mais son regard se fige immédiatement lorsqu’elle rencontre le sourire de la jeune femme. Elle a déjà enlacé le petit corps de l’enfant. Kaori, moitié de City Hunter, connaît son métier et même si elle pourrait paraître amateur comparé à son partenaire, elle n’en est pas moins habituée au bruit des balles. Elle enlace encore plus fort Elision, gardant ce merveilleux sourire sur ses lèvres pâles. Dans ses yeux, on peut lire une grande sérénité et une détermination indéfinissable, malgré la présence irréfutable de peur qui brille dans ces yeux marron. Ce serait d’ailleurs une preuve de stupidité si elle n’était même pas capable d’avoir peur lorsqu’elle sait que la mort est proche. Mais quand même… tant de calme et de sérénité…  

Et Elision voit la balle. Que lui reste-t-il de chemin à parcourir à présent ? Cinq mètres, six tout au plus. Et une balle, ça fonce à toute allure.  

- Oh, Apollon, pardonne-moi ! supplie la fillette en levant les yeux vers les yeux.  

Elle s’apeure un moment en constatant que le ciel est caché par une couche énorme de béton et de brique.  

Mais l’instant n’est plus à la réflexion, et elle a pris sa décision, la bonne à ses yeux. Et même si le foudre de Zeus s’abattra bientôt sur elle pour lui faire payer son affront, elle se sent prête et déterminée. Elle puise dans la témérité des yeux de Kaori une force qu’elle ne connaissait pas encore.  

Entre les bras de la jeune femme, elle tend sa main droite en direction de la balle en hurlant : « Arrête-toi ! ».  

 

La bataille a cessé sa folle course ; tous ont dirigé leurs regards en direction de la balle de plomb que l’imbécile avait lancé. La plupart craignent qu’elle ne touche quand même la gamine en traversant l’idiote qui s’est placée devant elle pour la protéger, et qu’ils soient ainsi mortellement puni pour ne pas avoir respecté le contrat. Mais pour deux d’entre eux – une femme qui pour une fois ne cache pas son inquiétude, et un homme qu’on croirait blessé à mort vu le cri qu’il vient de pousser – cette héroïne qui a décidé de protéger de sa vie l’enfant prodige, n’est autre qu’une grande amie et même bien davantage.  

Ryô ne combat plus, personne ne l’attaque plus d’ailleurs. Son cri, le nom de sa partenaire tant aimée, raisonne encore en écho, lorsqu’il aperçoit Elision tendre la main dans leur direction. Mais alors qu’il s’attend à l’entendre le supplier de les sauver, il se rend compte que c’est directement à la balle qu’elle s’adresse… Il se rend compte que ce n’est pas un appel à l’aide, une main suppliante qui se tend vers le groupe, mais une main de maître qui ordonne… et à qui on obéit sagement.  

 

Et la balle s’arrête, comme le lui a ordonné la prêtresse. Elle s’arrête à quelques centimètres seulement du chemisier de Kaori, qui n’a toujours pas bougé et tremble comme une feuille morte.  

La scène semble figée, et tous regardent la main de l’enfant, et à côté d’elle la balle définitivement stoppée et maintenue en l’air sans aucun appui. Elle lévite… flotte dans l’air comme si elle était munie d’ailes.  

Puis, tout s’écoule à nouveau en un éclair. Tout en tournant le corps de Kaori vers la gauche, Elision attrape la balle de la main qui a « cessé » sa course. Elle se redresse ensuite, dévisage le meurtrier qui l’avait visée droit dans les yeux ; on ne peut déchiffrer dans son regard ni colère ni haine, ni aucun sentiment d’ailleurs. Ses yeux… sont les plus figés à cet instant qui défile vivement. Le pré brûlé semble encore plus calciné que jamais, encore plus désert, plus perdu. Ryô porte sa main sur son cœur… Elision a mal, et il n’ignore plus à présent ce qu’elle compte faire.  

Elle tend son poing serré en direction de l’homme en noir à présent apeuré et lui dit : « Une vie pour une vie. Ce n’était pas à Kaori de s’en aller pour les Enfers, mais toi et toi seul. Je peux lire le destin, mais pas le changer à ma guise. Un être doit mourir en ce moment précis, et il est hors de question que ce soit un être aussi pur qu’un ange ! ».  

Ce disant, Elision ouvre son poing et la balle se met à tourner vivement à quelques centimètres de sa paume. Puis, sa roue folle s’arrête, et sa pointe est directement dirigée vers le meurtrier en costume noir.  

Ryô n’a même pas le temps de respirer que l’homme gît déjà sur le dos, mort sur le coup, le regard perturbé sur son visage qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui craint plus que tout ce qui lui arrive. Il est mort, d’une balle de plomb, la sienne, figée quelque part dans sa tête. C’était la mort qui était premièrement destinée à Elision, que Kaori avait ensuite accepté comme sienne, qui lui était directement revenue. Terrassé par sa propre attaque… Tué par sa propre mort. Il a visé une prêtresse au pouvoir très grand, une petite fille qui a le ciel pour protection. Et même si cela semble complètement dérisoire, le nettoyeur doit s’accorder l’évidence qu’Elision serait parfaitement capable de l’abattre si l’envie lui prenait. Il est impuissant, misérable, nu face à la puissance qui émane de l’enfant.  

 

Un frisson de peur traverse la nuque de Ryô. Il relève les yeux en direction des deux femmes. Kaori est encore à terre, incapable de bouger tant la stupeur la presse. Et Elision est toujours debout, droite comme une statue avec la main ouverte tendue devant elle. Elle paraîtrait presque de pierre car Ryô est incapable de voir chez elle le moindre mouvement, pas un souffle, pas un battement de cil, rien. Si ce n’est les grosses larmes d’enfants qui coulent sur les joues très blanches de la fillette.  

- Je… Je… Je… bégaye-t-elle après un très lourd moment de silence.  

Sans trop comprendre pourquoi, Ryô se met enfin à réagir et se dirige vers l’enfant. Il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur et pose sa main trop grande et rugueuse comparé à la douceur de son visage.  

- Je… Je… Je…  

- Ce n’est rien, Elision, lui murmure-t-il avec une douceur infinie qu’il ne se connaissait même pas.  

- Je… Il… Je…  

- Il est mort. Tu l’as tué, explique péniblement le nettoyeur pour empêcher l’enfant de dire elle-même ces terribles mots.  

- Mais je… je… Oh, Ryô…  

Elle se jette à son cou et se met à pleurer longuement, hoquetant et frissonnant comme une feuille en plein vent.  

Comment est-ce possible ? Comment est-ce que lui, qui a déjà du mal à parlé avec son cœur, pourrait trouver des mots assez touchant pour rassurer une enfant qui vient de commettre le plus cruel des actes ? Mais un mot lui vient en tête, et il ne se doute pas encore à quel point ce mot peut être puissant.  

- Merci, dit-il, tout simplement.  

L’enfant continue à mouiller sa veste, la tête enfouie dans sa poitrine. Il tourne le visage vers sa partenaire qui s’est courageusement relevée. Elle tente de lui sourire et il essaye de le lui rendre. Tous deux se sentent complètement idiots en cet instant, idiots mais surtout largement dépassés par les événements.  

Il se relève en enlaçant délicatement la jeune fille qui ne peut cesser de pleurer. Il vaut mieux d’ailleurs qu’elle rejette entièrement la peine qui assaille son cœur.  

Il se dirige ensuite vers la sortie, celle que la plupart des hommes encore capables de se déplacer ont déjà quittée en courrant et en hurlant au démon. Le reste est en piteux état, et Saeko sera très bien s’en charger toute seule. Elle n’a entre autre pas le choix ; c’est ce que vient de lui dire le regard impérieux de Ryô. Et pour une fois, elle ne tente même pas de rouspéter.  

 

 

 

Ryô roule à une vitesse assez rapide mais sans empressement cependant. Kaori a préféré s’asseoir à côté d’Elision qui n’a toujours pas desserrer les dents. Elle a cessé de pleurer, mais son regard est très distant et presque froid, caché par le bras protecteur de Kaori. Le nettoyeur a remarqué que la plupart des éclats qui y brillent généralement se sont éteints ou presque. Son compagnon de banc n’est autre que la petite chouette qui hulule tristement sans pour autant vouloir se retourner vers sa maîtresse. Ryô aurait pourtant songé que l’animal se serait rapproché de l’enfant pour tenter de l’encourager. Il ne sait trop pourquoi il a cette pensée, mais il est persuadé qu’Olive n’est pas qu’un simple animal de compagnie. Personnellement, il doit avouer que s’il avait été à la place d’Elision, il n’aurait que réclamer beaucoup de solitude et d’air frais, peut-être un petit verre pour oublier durant un instant aussi. Il s’agit sans doute de la plus grande différence entre lui et la fillette : elle est plus courageuse que lui. Ce vœu de solitude est peut-être tout ce qu’appréhende l’enfant, et ce vœu est noblement respecté par la chouette fidèle.  

Ils arrivent assez rapidement dans l’appartement, et l’enfant docile sort de la voiture et suit ses deux guides sans aucune réaction et encore moins de paroles. Elle n’esquisse qu’un faible sourire forcé lorsque Kaori la supplie de ne pas faire attention au désordre du salon et qu’elle ordonne très sévèrement à son partenaire de ranger ses revues pornos.  

Elle ne désire ni manger un morceau, ni prendre un bon bain relaxant. Ryô fait signe à Kaori de ne pas insister et celle-ci présente la petite chambre dans laquelle Elision et elle dormiront durant quelques temps. Il n’est qu’à peine huit heures du soir, mais la petite fille s’enferme déjà dans la pénombre de la pièce, habillée d’un dessus de pyjama de Kaori.  

 

Alors qu’ils redescendent les escaliers, Ryô demande à Kaori ce qu’elle a envie de préparer pour le souper. Celle-ci lui rétorque qu’elle n’a pas vraiment l’esprit à manger.  

- Parfait, sourit alors son coéquipier. Ca sera un repas d’épargner comme ça. Mais j’ai autre chose à te demander.  

- Quoi ?  

- Dors dans ma chambre cette nuit.  

Devant le rouge écrevisse avec lequel sa partenaire a empourpré ses joues, Ryô se sent presque confus de ne pas avoir exprimé un peu mieux ses paroles.  

- Elision a besoin de solitude, cette nuit au moins, s’explique-t-il en toussant. Je dormirai dans le canapé du salon.  

- Attends. Cette journée a été plus fatigante pour toi que pour moi. C’est ta chambre et tu as besoin de bien dormir.  

- Je crois que c’est plutôt l’inverse, Sugar Boy. Tu trembles comme une feuille et ne tiens sur tes jambes que par la volonté de fer qui semble supporter toute la fierté des Makimura.  

Kaori sourit au sous-entendu de son frérot. Elle finit par accepter que cette journée a été des plus éreintantes pour son pauvre esprit et accepte la proposition de son partenaire. A condition qu’il vienne la réveiller durant la nuit pour échanger les rôles s’il ne parvient réellement pas à trouver le sommeil sur ce vieux canapé. Il accepte le contrat tout en sachant parfaitement qu’il ne fermerait pas l’œil de la nuit et qu’il n’irait sûrement pas réveiller sa partenaire. Kaori s’en doute très certainement, c’était juste histoire de ne pas céder à son partenaire trop rapidement.  

Elle va se coucher très tôt ce soir-là, après un bon bain chaud qui ne l’a ni relaxée, ni séparée du froid interne qui la fait trembler. Ryô est déjà étalé sur le canapé, la tête en bas et les yeux qui regardent à travers la grande fenêtre du salon. Il s’est descendu une couverture de l’armoire de sa chambre et un second oreiller comme pour faire croire à sa partenaire qu’il allait scier beaucoup de bûches durant la nuit.  

Kaori sourit quand bien même et se dirige vers le lit embaumé du parfum de son partenaire. Ca a un côté très rassurant dans un sens, comme s’il était tout près d’elle pour la calmer et la rassurer. Et contrairement à ce qu’elle avait prédis, elle s’endort très rapidement.  

 

 

 

Lorsque Ryô entend l’horloge faire raisonner un unique carillon, il comprend vraiment que le temps est une chose bien cruelle. Les tendres moments où l’on s’amuse semblent passer si rapidement qu’on a l’impression de ne pas pouvoir en profiter pleinement. Tandis que les instants pénibles paraissent s’éterniser encore et encore…  

C’est ce qui se passe aujourd’hui, cette nuit. Voilà environ quatre heures qu’il s’est étendu dans ce divan, les mains derrière la tête et le regard vague perdu dans le plafond sombre. Et ces quelques heures ne se sont pas écoulées. Il attend encore et encore que le soleil veuille bien se lever, mais l’aube est encore très éloignée.  

Et puis, il y a les bruits étranges d’une ville qui vit autant le jour que la nuit. Un appel auquel il aimerait bien répondre… Mais, pour l’une des rares fois de sa vie, l’Etalon de Shinjuku ne se sent guère l’âme d’un gai luron.  

Il passe une main sur son cœur et s’interroge. Il est persuadé que, durant un très bref instant, il avait senti son cœur éclaté dans sa poitrine, comme si des milliers de poignards s’amusaient à le pénétrer et à en ressortir très lentement et sadiquement. Et contrairement à ce qu’il avait songé au début, ce n’était pas au moment où il avait cru sa bien-aimée perdue, non… Ce cœur qui se déchire, cet impression que tout s’écroule autour de vous lui est survenu lorsqu’il a découvert l’homme mort à cause de la balle qu’Elision lui avait renvoyé. Oui, maintenant qu’il y pense, son cœur pleurait alors que la fillette commençait elle-même à pleurer.  

 

Seulement une heure et deux minutes. Il n’y a que deux minutes qu’il a entendu l’horloge… Pauvre de lui.  

Ryô soupire. Non seulement il sait parfaitement qu’il ne dormira pas aujourd’hui, mais en plus il n’est pas du genre à savoir rester au lit lors d’une crise d’insomnie. Il se redresse, enfile son pantalon sur son caleçon et saisit son paquet de cigarettes qui traîne sur la table du salon avant de monter les escaliers qui mène au toit de l’immeuble.  

Pour cela, il doit avant tout passer devant les deux chambres. D’abord devant la sienne, où Kaori dort très profondément, et ensuite devant celle de Kaori… où il sent très bien qu’Elision ne dort pas et ne s’est d’ailleurs pas encore endormie depuis qu’elle est entrée dans la pièce. Il entrouvre la porte et murmure tout bas quelque chose d’inaudible. Il ne sait pas pourquoi, mais il pense que l’enfant a compris ce qu’il désirait lui dire. Il referme donc doucement la porte et continue sa montée.  

 

L’air frais et vivifiant l’attaque de plein fouet aussitôt qu’il ouvre la porte, mais ça ne l’incommode pas, que du contraire. C’est le premier signe clair et évident que la vie n’est pas tout à fait morte autour de lui. Il entend un petit hululement et Ryô sourit malgré lui en venant s’appuyer sur le mur de l’immeuble, comme à son habitude, s’allume une cigarette. Il salue la chouette qu’il a apparemment réveillée en arrivant ici. Un animal nocturne qui vit mieux le jour que la nuit. Décidément, Elision est porteuse de beaucoup de contradictions.  

Elision…  

Il tente de revoir pour la mille et unième fois, si ce n’est plus en cette nuit d’insomnie, la scène où il voyait désespérément et impuissant la balle de plomb s’arrêter net à quelques centimètres du cœur de sa bien-aimée, de cette même balle vivement saisie par la main d’Elision, virevoltante dans les airs à folle allure et venir s’encastrer quelques instants plus tard dans la tête de celui qui a failli être l’assassin de Kaori.  

Mais comment donc est-ce possible ?  

- Je crois qu’on appelle ça « psychokinésie » ou alors « télékinésie », murmure une petite voix derrière lui pour répondre à sa question intérieure.  

Elision s’approche de lui, uniquement habillée du dessus de pyjama qui lui arrive au-dessus des genoux.  

- Tu vas attraper froid ainsi, princesse. Il y a beaucoup de vent ici.  

- Ca ira tu sais, je ne suis pas torse nu comme certain. Mais je ne crois pas être une princesse, pas ce soir…  

Il rigole, comme quand on lui fait une remarque adéquate à laquelle il ne sait rien répliquer. Mais il sent que son rire n’est pas très approprié pour la deuxième réplique de l’enfant.  

- Tu as bien dit « psychokinésie » ? lui demande-t-il au bout d’un moment.  

- En effet. Dans un dictionnaire, la définition type est « Faculté paranormale d’exercer une action directe de la pensée sur la matière, qui donnerait lieu à des phénomènes tels que la lévitation ou la déformation d’objet à distance. »  

- Ouaw… C’est très précis.  

- Je ne pense pas. C’est simplement la façon la plus simple pour les scientifiques de parler de ce qu’ils nomment le paranormal. Pour eux, tout ce qui est au-delà de l’explication terre à terre n’est pas définissable.  

- C’est sûr que la définition du mot psychologie est certainement plus grande.  

- Sans doute…  

Ils ont tout deux essayer de détendre l’atmosphère, mais l’échec est total. Après tout, le jour et les événements ne laisse pas vraiment de place à l’amusement.  

Ryô sourit cependant et se retourne vers l’horizon lumineux de la capitale en fête. Il entend les pieds nus de l’enfant se rapprocher et regarder dans la même direction, bien qu’elle soit trop petite pour dépasser le muret de sécurité. Il la prend alors par la taille pour l’asseoir sur le muret, tout en la tenant fermement.  

- Quand je ne me sens pas dans mon assiette, explique-t-il, j’aime venir ici et regarder les lumières de la ville. Ca me donne une impression de vivant.  

- C’est joli, fait la gamine, ébahie. Tu sais, c’est la première fois que je suis sortie du Temple. La seule lumière que je connais durant la nuit est celle de la lune et des étoiles.  

- C’est quand même plus pure cette lumière là. Mais, moi, j’aime aussi celle que les hommes ont créée…  

 

- J’ai désobéi aujourd’hui, tu sais. J’ai tué un homme.  

Elle a besoin de lui parler, à lui, parce qu’il sait ce que c’est et que lui seul peut la comprendre. Alors il décide de ne pas esquiver cette conversation. Ca leur fera un grand bien à tous deux.  

- Il t’aurait tuée si ça n’avait pas été le cas.  

- Non, il ne m’aurait pas tuée, et tu le sais très bien. Une autre personne serait morte, mais pas moi.  

- Kaori…  

Ce prénom se laisse raisonné dans un écho qui n’existe pas. La voix de Ryô s’est faite grave et presque inaudible, mais Elision a l’ouïe fine. C’est d’ailleurs grâce à ça qu’elle a entendu l’invitation du nettoyeur qui se rendait sur le toit de l’immeuble.  

- Je t’ai vu remuer les lèvres… Tu as dit : Apollon, pardonne-moi… Qui est-ce ?  

- Apollon, dieu de la lumière, des arts, de l’agriculture… Mais aussi dieu de la divination. Il transmettait ses divinations aux humains par la bouche de l’oracle Pythie. Le dieu m’a confié un de ces dons en me permettant de parler aux étoiles, mais je n’ai pas tenu le serment auquel est tenu toute personne à qui l’on murmure le futur. Je veux dire que… j’ai changé, ce qui devait être. J’avais… Je savais que Kaori devait mourir… pour moi. Habituellement, je me résigne à accepter le destin tel que je l’ai lu, mais là… Je n’ai pas pu. Ma vie ne vaut pas le sacrifice d’une autre vie.  

- Je n’en suis pas si sur, rétorque Ryô.  

Ils se dévisagent durant un long moment. La fillette paraissait bien plus faible que lui, vu le nombre de mètres qui les séparent. Une chose est pourtant certaine, ce n’est pas tout à fait à une gamine qu’il s’adresse en cet instant. Jamais une enfant de huit ans serait capable de parler aussi sérieusement avec un adulte, même si Ryô est loin d’être un brillant philosophe capable de mettre trois mots scientifiquement compliqués dans une seule phrase.  

- Tu as donc… désobéi à ton rôle.  

- A mon rôle, à mon devoir, à mon serment… A à peu près tout ce que je fais et étudie depuis ma naissance, à vrai dire. Mais, je ne le regrette absolument pas. J’en subirai les conséquences, tôt ou tard, mais je suis prête à écouter la sentence que je mérite.  

- Il n’en est pas question !  

La voix forte et colérique de Ryô se répète cette fois-ci dans un silence soudain très profond. Il oblige Elision à le regarder droit dans les yeux, et pose à nouveau sa main sur sa joue.  

- Crois-tu que je laisserai quiconque toucher à une personne aussi pure que toi ? Moi, je te remercie du fond du cœur pour ce que tu as accompli aujourd’hui. Car si tu avais tout simplement accepté ce destin, je serais vêtu de noir en train de pleurer la femme que j’…  

Il s’est emporté ; c’est vraiment rare qu’il laisse son cœur prendre le dessus, surtout lorsqu’ELLE se trouve au milieu de la conversation. Mais, décidément, en présence de cette petite prêtresse, il perdait vraiment tout contrôle de toutes ces bonnes résolutions.  

- La femme que tu aimes ? complète mystérieusement Elision.  

Il ne répond pas, détourne tout simplement le regard.  

- Je ne comprends pas tout chez toi, Ryô. Tu es le genre d’homme à… vivre autant avec son cœur qu’en luttant contre celui-ci. Ton étoile est d’une complexité telle que je n’en verrai sans doute plus nulle part. Quoiqu’il en soit, vie ou mort ne riment qu’avec un seul mot pour toi : Kaori. C’est un joli mot, si je puis me permettre.  

Il place simplement son index droit sur ses lèvres, en signe de silence. Elle préfère lui tendre son petit doigt, et tous deux se font le pacte de ne rien dire de la conversation qui a eu lieu en cette soirée.  

 

 

Une autre question reste encore inconnue. Pourquoi son cœur a-t-il souffert en même temps que celui d’Elision, même si ce n’était que pour quelques secondes ? Il aurait aimé lui poser la question, mais tous deux ne se sentent plus vraiment le cœur à la discussion.  

Il redescendront dans l’appartement un peu plus tard, et Elision suppliera le nettoyeur d’accepter de partager son petit divan avec elle, pour ne pas qu’elle reste seule durant le reste de la nuit. Et, comme il acceptera très certainement, il entendra le hululement joyeux d’Olive qui s’envolera ensuite pour vivre sa vie nocturne et réapparaître en même temps que le soleil…  

 

 

 

Quant à la psychokinésie, Ryô s’en balance complètement. Elle a sauvé la femme qu’il aime, et c’est tout ce qui importe. Le seul problème – il l’a lu dans les yeux d’Elision – est que la pègre va désormais avoir une raison de plus pour vouloir s’en prendre à la prêtresse. Et rien qu’à cause de cette raison, ils seront encore plus redoutables qu’ils ne le sont déjà…  

 

 


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