Capitolo 14 :: 14. Sans prix

Pubblicato: 15-09-20 - Ultimo aggiornamento: 15-09-20

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Deux ans plus tard  

"Ryo, tu es toujours là?! On va être en retard!"  

Kaori, à bout de souffle, courait d'avant en arrière comme une foudre, récupérant tout ce qui pourrait sûrement lui servir cet après-midi. Ses talons étaient clairement entendus dans toute la maison lorsqu'elle traversa le couloir, puis se glissa dans la salle de bain, puis dans la chambre, puis à nouveau dans la salle de bain, et ainsi de suite quinze fois.  

Ryo, à moitié allongé sur le fauteuil du salon et l'air pas du tout inquiet, s'exclama calmement: "Bon, je suis prêt depuis un moment, je t'attends!"  

Il l'entendit renifler bruyamment et sourit logiquement lorsque le journal commença à la télévision.  

Ryo était légèrement surpris: toh, Reiko Yuki, la journaliste que, plusieurs années avant, Kaori et lui avaient aidée ... elle était toujours une très jolie miss mokkori, constata-t-il, mais l’alliance qui brillait à son doigt lui disait qu'elle l’avait certainement oublié.  

- Ou plutôt, elle a dû se contenter ... - pensa-t-il avec beaucoup de modestie, mais il y réfléchit très brièvement, car puis il tourna son attention vers le centre du salon.  

"Hideyuki, dis toi aussi à maman que nous l'attendons!"  

Le garçon, occupé par ses constructions et enchanté par toutes les couleurs, hocha simplement la tête, tandis que les plaintes de Kaori revenaient de l'étage supérieur.  

"Oh, bon sang! Ta fille a maintenant décidé qu'elle avait faim! Bordel, on va être en retard pour l'anniversaire de Ryo ..."  

Ryo rit, véritablement amusé. "Chérie, tu te fâches pour un bébé d'un mois parce qu'elle veut manger?"  

Le reniflement était encore plus remarquable, mais Ryo décida qu'il n'était pas nécessaire de trop la provoquer. Puis il éteignit la télévision et rampa vers le garçon, qui semblait n'avoir accordé aucun poids à la conversation de ses parents.  

"Hide, qu'est-ce que tu dis, commençons par aller à la voiture? Si maman se met vraiment en colère, ce sera un problème ..."  

Hideyuki regarda son père et hocha la tête, lâchant ses bien-aimées constructions et étendant ses bras. Si son père voulait qu’il arrête de jouer, il le prendrait certainement à bras !  

Ryo sourit, étonné de l'obéissance de son fils, ne sachant pas exactement de qui elle venait: Kaori était la personne la plus têtue sur le globe et lui... eh bien, il ne plaisantait pas non plus. Il le prit dans ses bras et le mit sur ses épaules, faisant rire Hideyuki qui aimait mettre ses mains dans les cheveux ébouriffés de Ryo.  

Quand Ryo et Kaori avaient découvert qu'ils auraient un bébé, peu de temps après leur mariage - bien sûr, Kaori avait porté la robe avec les Swarovski qu'elle avait tant aimée! -, la première réaction avait été celle de la panique, mais ça avait très peu duré. Ils s’étaient tout de suite impliqués dans l'idée de devenir parents et d'un autre côté, ils avaient un exemple qui les précédait, même si uniquement de quelques mois.  

Miki et Falcon, en effet, avaient donné naissance à leur bébé en janvier deux ans plus tôt, décidant de l'appeler Ryo. Quand le nettoyeur l’avait su, il avait été vraiment ému : Miki avait expliqué que si elle et Falcon étaient ensemble, après tout ils le lui devaient ... il avait été impliqué dans leur pari sans même le savoir, et malgré ses pitreries, il avait joué un rôle important pour que Falcon admit une fois pour toutes qu'il voulait être avec elle.  

Falcon avait rougi, évidemment, il aurait porté dans son tombeau le fait qu'il aimait Ryo, mais avec la décision d'appeler son fils c'était devenu plus qu'évident ... Miki avait dit que s'ils avaient eu une fille, ils l'auraient appelée Kaori, faisant pleurer la personne concernée.  

Hideyuki était né en avril, et comme une fleur de cerisier, il n'avait apporté que joie et tendresse dans la vie de Ryo et Kaori. Ryo n'aurait pas pensé qu'il pouvait aimer quelqu'un avec la même intensité avec laquelle il aimait Kaori, mais au moment où il avait vu son fils, il avait été foudroyé.  

En mars de l'année suivante, Kaori avait annoncé sa deuxième grossesse et en décembre elle avait donné naissance à une belle petite fille, son petit flocon de neige : dans ce cas aussi Ryo était tombé amoureux comme un fou au premier moment où il avait vu le visage de la deuxième femme de sa vie.  

Tout n’avait pas été sans accroc. Le deuxième accouchement avait été très difficile et très long, Kaori avait enduré pratiquement toute une journée de travail. À la fin, elle était tellement épuisée que Ryo avait sérieusement craint quelque chose de grave, mais avec une grande ténacité, sa Kaori avait réussi à accomplir la tâche douloureuse.  

Au cours des semaines suivantes, elle avait été terriblement endolorie, ses organes génitaux étaient tellement enflés qu'elle avait dû utiliser un coussin pour hémorroïdes pour s'asseoir pendant un certain temps, et Ryo avait été très doux en l'aidant de quelque façon que ce soit, avec Miki qui avait toujours été d’un grand soutien.  

Ce jour-là, c’était la fête d'anniversaire de Ryo Ijuin et Kaori semblait avoir les nerfs en boule. Les hormones étaient probablement encore en ébullition, alors Ryo n’était pas du tout vexé.  

Il laissa Hideyuki sur le siège-enfant, l'attacha et s'assura qu'il n'était pas trop serré, puis il s’installa sur le siège du conducteur et alluma la radio, attendant sa femme. Il avait déjà placé la poussette derrière - une poussette deux places très confortable, les enfants étaient tous les deux petits! - et attendit quelques minutes avant de voir Kaori quitter la maison, avec son petit bouchon dans ses bras et un énorme sac à un bras.  

Ryo roula des yeux.  

"Kaori, nous allons au Cat's Eye, pas à l'autre bout du monde. Ils ont aussi un bébé. Si nous avons besoin de quelque chose, ils nous le prêteront!"  

Kaori boucla sa ceinture, continuant d'ajuster ses cheveux et son chemisier. Quand Sayuri avait faim, elle ne plaisantait certainement pas! Bien sûr, elle aimait allaiter, c'était un moment tellement unique et magique qu'elle avait demandé à Ryo si elle pouvait le faire seule.  

Elle ne voulait pas l'exclure, mais à cet instant, il n'y avait qu’elle et sa créature, et Ryo ne s’était jamais senti ennuyé, au contraire, il était heureux qu’elle ait ces moments pour pouvoir les garder dans son cœur.  

"Ça n'a pas d'importance, je me sens plus détendue si je sais où sont toutes les choses qui pourraient être utiles. Allez, nous ne ferons pas bonne impression en arrivant en retard ! Chéri, tu vas bien?" demanda-t-elle ensuite, se tournant vers Hideyuki, qui regardait la scène avec curiosité. Kaori, voyant clairement qu’elle était la seule personne agitée, se relaxa et sourit, lui envoyant un baiser. Les personnes les plus importantes de sa vie étaient là saines et sauves, elle n'avait rien à craindre.  

En arrivant au Cat's Eye, tout décoré pour la fête, Hideyuki se précipita immédiatement vers Ryo. Kaori était ravie, il y avait une grande amitié entre eux, elle n'avait aucun doute. Le fils de Miki et Falcon accueillit son ami avec un sourire, puis l’invita tout de suite à jouer avec d'autres enfants de la maternelle.  

La hauteur et la taille étaient certainement l'héritage de Falcon, mais il avait les yeux brillants et vifs comme ceux de Miki. Cette dernière accueillit joyeusement Ryo et Kaori et, comme toujours, s'arrêta pour regarder la petite fille endormie dans les bras de sa mère.  

"Oh, elle est magnifique, elle te ressemble de plus en plus, Kaori!"  

En effet, la petite Sayuri - sa sœur avait crié quand elle avait appris qu'elle lui avait donné son nom - avait les cheveux avec les mêmes reflets bruns que sa mère, Ryo n'avait aucun doute qu'elle deviendrait tout aussi belle ... il soufflait souvent irrité à l'idée du moment où il devrait supporter tous ses admirateurs!  

Hideyuki, d'autre part, était la photocopie miniature de Ryo, avait les mêmes yeux sombres, un regard impertinent et fripon et des cheveux noirs perpétuellement emmêlés, mais il était aussi timide, et cela il semblait l'avoir pris de l'oncle dont il portait le nom, bien qu’ils n’étaient pas biologiquement liés. Kaori aurait aimé connaître au moins le nom d'un des parents de Ryo pour décider quel nom donner aux enfants, mais malheureusement c'était impossible. Ryo avait été plus que d’accord sur Hideyuki. Après tout, il avait été un frère pour lui aussi.  

Pendant ces deux années, Kaori avait décidé de s’intéresser au livre des enchantements que Mahoko lui avait laissé. Avec beaucoup de patience et d'attention, elle avait appris plusieurs choses et avait en fait entrepris un échange de lettres avec le mannequin, la tenant informée de toutes les nouvelles, du mariage et des grossesses, mais parlant également plus spécifiquement de ses pouvoirs et de la façon de les utiliser au mieux sans risquer de se faire du mal ou de nuire aux autres.  

L'amitié avec Mahoko n'était donc pas morte le jour où le mannequin avait été accompagnée à l'aéroport, loin de là. Elles se parlaient souvent au téléphone et Kaori lui avait envoyé de nombreuses photos des enfants.  

En effet, savoir utiliser la magie s'était révélé très utile. Ayant maintenant deux enfants, les efforts que Ryo et Kaori devaient faire pour protéger leur famille s’étaient intensifiés considérablement. Kaori avait appris à créer un enchantement de protection qu’elle pouvait propager au bâtiment dans lequel ils vivaient, afin d'empêcher n’importe quel fou d’y pénétrer.  

Elle et Ryo avaient alors convenu de se consacrer à des cas moins dangereux que par le passé, donc il n’y avait plus des affaires impliquant des yakuzas ou d'autres personnes de ce type. Saeko dans ces situations pouvait demander les conseils théoriques de Ryo, mais sans le faire participer sur le terrain.  

Il y avait eu d'autres défis de la part d'autres tueurs, et ils n'allaient probablement pas se terminer avant un certain temps, mais Kaori était toujours prête à l'aider avec sa magie, bien que souvent Ryo n'en ait pas eu besoin car il était beaucoup plus fort avec de nombreux amateurs.  

Il y avait beaucoup moins d’adrénaline dans leur vie mais les deux enfants grandiraient avec leurs deux parents vivants, c'était leur priorité.  

Il était encore tôt, mais un jour, ils apprendraient aussi à leurs enfants à se défendre ... Ryo ne mettrait jamais une arme dans la main de son fils tant qu'il n’était qu’un enfant, mais il lui apprendrait certainement le combat au corps à corps, puis quand il serait plus âgé, il pourrait le laisser approcher de la salle de tir : d'un autre côté, leur famille ne serait jamais ‘normale’, même pour Miki et Falcon c'était pareil ... mais pour le moment, les petits devaient juste s'inquiéter quelles couleurs choisir pour gâcher n’importe quel papier qui se trouvait dans leurs mains.  

La porte du Cat’s Eye cliqueta et une voix qui sonna fit son entrée.  

"On peut entrer? La fête est là?"  

Kaori leva la tête et sourit joyeusement.  

"Mahoko!" elle courut à sa rencontre aussi vite qu'elle le pouvait sans réveiller Sayuri, qui semblait totalement inconsciente du chaos qui l'entourait et dormait profondément.  

"Kaori, enfin! Je suis retournée à Tokyo pour une campagne publicitaire, tu sais ... Je n'ai pas pu m'empêcher de dire bonjour à tout le monde! Hé, Saeba!" elle fit un signe de la main au nettoyeur qui riait avec Mick et qui lui rendit le salut.  

"Mon Dieu, Kaori, cette petite fille est encore plus belle que sur les photos que tu m'as envoyées ... et où est l'autre?" demanda Mahoko en regardant autour.  

"Il est là, riant avec Ryo, le fils de Miki ..."  

Mahoko suivit l'indication du doigt de Kaori et vit les deux enfants faire des grimaces puis éclater de rire comme fous.  

"Eh bien ... à la fin, il semble que nous devions remercier Redford! Galeotto* fut le sortilège du sommeil ..." lança-t-elle à Kaori, recevant un regard sombre qui cependant ne dura qu'un instant.  

"Eh, il semble que tous ces tueurs avaient compris avant nous, en fait ... j’aurais volontiers fait sans voir Ryo qui semblait mort, cependant ... nous y voilà!" dit Kaori en soulevant légèrement Sayuri et en lui donnant un léger baiser sur le front. La fillette sembla sourire, heureuse et agita ses petites mains.  

"Hé, venez tous ici, c’est l’heure du gâteau maintenant!" s'exclama Miki, en frappant des mains, faisant crier les enfants avec enthousiasme.  

Voyant à quel point Ryo et Kaori regardaient doucement Hideyuki, Mahoko se permit une question: "Dis-moi, est-ce que vous avez jamais eu des doutes sur le fait d'avoir des enfants? Avec votre travail, les dangers que vous courez…"  

Elle pensait que Kaori serait un peu vexée, mais la femme sourit en regardant son bébé endormi. "Tu sais, la première fois que tu es arrivée dans notre maison, tu avais dit que la magie a toujours son prix. Que tout, en effet, a son prix. Comme tu le sais, le petit cadeau que tu m'avais laissé donna ses fruits… » elle s'autorisa un sourire malicieux, imitée par Mahoko.  

Puis elle devint plus sérieuse. "J'ai eu peur quand j'ai appris que j’étais enceinte de Hideyuki, je savais que nos vies changeraient radicalement, que nous devions tout révolutionner car il deviendrait notre priorité. Ensuite, il y a eu Sayuri ... J'ai risqué gros pendant l’accouchement ... mais pendant que je souffrais comme un animal, me sentant presque mourir, je pensais que ce serait le bon prix à payer pour la mettre au monde. Oui, notre vie a changé. Il y a quelques années, je n'avais jamais pensé que le moment viendrait où Ryo arrêterait de se promener dans ses clubs chauds ... parfois je le taquine lui demandant s'il ne préférerait pas redevenir célibataire" elle rit, regardant son mari qui n'arrêtait pas de déblatérer avec Mick sur des choses qu’eux seuls connaissaient. "Les choses que nous avons abandonnées ... les choses que nous avons changées ... les choses que nous devons faire pour que les enfants obtiennent ce qu’il y a de mieux... moi, mais je sais que c'est vrai aussi pour Ryo, je ne les ai jamais considérées comme des prix à payer. Et peut-être que pour certains c’est ainsi, mais ... Hideyuki et Sayuri sont la plus belle chose qui puisse nous être arrivée. Leur bonheur et leur bien-être sont inestimables."  

Mahoko écouta attentivement, hochant la tête, l'expression sereine. Elle jeta un autre coup d'œil à Sayuri et Hideyuki.  

Les fruits du vrai amour. Ils ne pouvaient même pas imaginer à quel point leurs parents les aimaient. Les regardant mieux, Mahoko fronça légèrement les sourcils et eut un petit sursaut.  

"Kaori, mais as-tu remarqué que ..."  

Elle s’étonna de voir le visage de Kaori hochant.  

"Oui, j'ai remarqué. Ils ont aussi de la magie. Après tout, ils sont nés du véritable amour, non? Mais je ne sais toujours pas quoi faire à ce sujet. Heureusement, ils sont encore petits. Comme Ryo le dit, leur seule préoccupation doit être de décider quel jouet utiliser tous les jours. Quand ils seront plus âgés, nous évaluerons ensemble. Je les aiderai toujours, je les soutiendrai toujours, je serai toujours prête à être avec eux. Mais ils décideront quels choix prendre et quel prix accepter "  

Mahoko était surprise. Bien sûr, elle et Kaori s’écrivaient et parlaient au téléphone, mais la voir en personne était une tout autre affaire. La maternité l'avait transformée. Elle n’était plus la fille qui rougissait à la moindre allusion, elle était une mère qui, comme une lionne, était prête à tout combattre pour ses petits. Mahoko se détendit, souriante, errant du regard vers le roi de la savane, charmant et majestueux comme toujours. Elle ne doutait pas qu’il pouvait devenir dangereux et mortel si quelqu'un menaçait sa famille même vaguement ... quand elle le vit regarder Kaori et Sayuri avec tellement d'amour qu'il pouvait réchauffer l'endroit, Mahoko sut avec certitude que Kaori avait raison.  

Sa famille était inestimable, sans prix.  

Les lumières furent éteintes et Miki apporta le gâteau avec les deux bougies pour Ryo.  

Sayuri éternua et les bougies s'éteignirent avant que le petit Ijuin ne puisse souffler dessus.  

Les yeux écarquillés de Kaori rencontrèrent ceux de Ryo, même dans l'obscurité, les trouvant tout aussi grands ouverts.  

Le rire de Mahoko confirmait aux deux que leurs efforts venaient de commencer.  

*Modification de la très célèbre citation du 5° chant de l’Enfer par Dante Alighieri "Galeotto fu il libro", qui est couramment utilisé pour indiquer quelque chose qui a servi d'intermédiaire pour la réalisation d'une relation amoureuse. 

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