Capitolo 10 :: 10. Comme Blanche-Neige

Pubblicato: 03-09-20 - Ultimo aggiornamento: 03-09-20

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Kaori ouvrit la bouche, mais elle sentit les mots restés coincés dans sa gorge. D'un ton faible et étranglé, elle réussit seulement à articuler: "Quoi ... quoi ?"  

"Le baiser du véritable amour peut briser cet enchantement. Et je pense que tu sais qui est la personne qui peut réveiller Ryo", poursuivit Mahoko. Les yeux de Kaori s'écarquillèrent. Elle ne plaisantait pas !  

"Un baiser ... c'est-à-dire, comme dans les contes de fées ?" demanda-t-elle incrédule.  

Mahoko sourit, réalisant que cela pouvait sembler absurde. "Ils avaient raison à ce sujet. Redford a raison, la magie ne peut rien contre la mort. Cela ne serait possible que si une malédiction sombre était inventée pour révolutionner le concept de temps et d'espace. Mais une autre chose qui pour la magie est intouchable c’est l’amour. Il existe des filtres et des élixirs d'amour, mais rien ne peut imiter le véritable amour, il est impossible de faire tomber une personne amoureuse d'une autre, pas même une malédiction n'est envisagée pour ça. C'est la chose la plus puissante qui existe."  

Kaori mit une main sur sa poitrine, se sentant soudain intimidée. Elle rougit... Mon Dieu, dans une situation où Ryo était pratiquement mort même s'il ne l'était pas "littéralement", elle rougissait!  

"Mais ... et si je ne le réveille pas ?"  

Mahoko haussa un sourcil. "Bien sûr que tu le réveilleras. Ne t'es-tu pas demandée comment il était possible de briser l’enchantement qui protégeait cette pièce? Quand tu as touché mon bras, j'ai été submergée par la force de ton amour pour Ryo. Et même avant, avec Redford .. ton désespoir de l'avoir perdu t’a fait retirer toute l'énergie qui correspond à combien tu l’aimes"  

"Oui, mais ... pour que le baiser fonctionne, l'amour doit être réciproque ..." répondit Kaori, ne prenant même pas la peine d'essayer de nier les mots de Mahoko. Bien sûr, elle l'aimait, elle s’était sentie anéantie en le voyant là, impuissant et immobile. Pour la première fois de sa vie, elle avait ressenti le désir de tuer !  

"Tu as une chance de le sauver, Kaori. Veux-tu te faire retenir par ces doutes ? C'est ta chance de savoir ce que Ryo ressent vraiment ... s'il se réveille, il ne pourra plus rien nier." elle ne dit pas «s'il ne se réveille pas», car Mahoko savait que seul le baiser de Kaori pouvait le réveiller.  

Kaori se tourna vers l'escalier. Elle ne demanda pas à Mahoko de la faire apparaître à côté de Ryo avec un simple souffle magique. Elle commença à gravir les marches avec prudence, pensant qu'elles pourraient disparaître sous ses pieds. Le tic-tac de ses talons était la seule chose entendue dans la pièce. Mahoko la suivit des yeux, avec une expression sereine. Kaori arriva au sommet des marches essoufflée, mais pas tant à cause de l’effort physique. L'anxiété assombrissait son esprit. Son cœur battait partout, surtout contre ses tempes. Elle avait peur mais une lumière en elle semblait briller d'espoir.  

Elle était ébouriffée et son visage bouleversé et lentement elle s'approcha de Ryo. Elle ne l'avait jamais vu aussi ferme, même pas quand il dormait. Elle se sentait idiote de le contempler mais il était si beau. Encore une fois elle se sentait rougir et se trouva stupide.  

La respiration semblait de plus en plus difficile. La vie de Ryo était entre ses mains. Avait-il ressenti cela, Ryo, chaque fois qu'il courait pour la sauver ? Terrifié, bouleversé, pas à la hauteur ?  

Elle se mit lentement à genoux, sans arrêter de regarder le visage du nettoyeur.  

D'une main légère, elle écarta la mèche qui, comme toujours, tombait sur son front. Elle avait une boule dans la gorge et elle savait qu’elle ne tarderait pas à fondre en larmes. Mais pas maintenant, maintenant elle devait être forte. C'était juste un baiser ... un baiser et rien de plus.  

Comme d'habitude incertaine et pleine de doutes, Kaori espérait fortement que, même si Ryo ne le lui retournait pas, son amour fut suffisamment puissant pour le réveiller.  

Elle baissa son visage sur celui endormi et apparemment serein de Ryo et, décidant de fermer les yeux, posa ses lèvres sur les siennes. Elle le fit de la manière la plus délicate possible, mais aussi en voulant transmettre tout son sentiment. Elle voulait être légère comme un papillon mais déterminée comme une abeille.  

Elle ne savait pas combien de temps passa mais elle ressentit différentes sensations qui la poussèrent à presser davantage sa bouche sur celle de son partenaire.  

Une forte rafale de vent la frappa complètement, provoquant le soulèvement de sa robe et de ses cheveux, et elle sentit les cheveux de Ryo toucher son visage. Une lumière blanche aveuglante lui fit resserrer ses paupières, puis elle vit toutes les couleurs de l'arc-en-ciel en succession rapide et, peut-être souffrait-elle d'hallucinations, mais il lui semblait aussi entendre un tintement lointain et léger, juste un instant.  

Kaori se sépara lentement de Ryo, plissant les yeux, maintenant pleins de larmes prêtes à couler. Elle ne ressentait plus que son cœur fou et elle restait en apnée fixant les paupières de son partenaire.  

Ryo ouvrit les yeux. Il les écarquilla et inspira bruyamment en ouvrant également la bouche, comme s'il émergeait d'un abîme, avide d'oxygène.  

À son tour, Kaori commença à respirer, étonnée et sans voix. Elle voulait rire mais à ce moment-là, les larmes coulaient sur ses joues sans retenue.  

Ryo cligna ses yeux plusieurs fois avant de la regarder, elle n'avait toujours pas prononcé une seule syllabe. Elle se torturait les mains, ne sachant pas s’il serait le même que toujours ou si cet enchantement l'avait en quelque sorte changé.  

Ryo lui sourit, lui faisant manquer un battement. Elle était stupéfaite de n’être pas tombée au sol à cause de toutes ces émotions.  

"Kaori ..."  

La jeune femme le regarda avec ses yeux plus larges que jamais, ses lèvres entrouvertes de surprise. Ryo se tenait légèrement droit, puis ses mains se posèrent sur les bras de Kaori et s'attardèrent sur ses épaules, qu'il caressa sans jamais cesser de lui sourire. "Tu m'as sauvé ..."  

"Ryo ..." réussit-elle seulement à dire et tendit doucement une main vers son visage comme pour s'assurer que ce n'était pas une illusion.  

"Je suis sûr que, de l'extérieur, je paraissais mort ... mais j'étais vivant ... et j'ai entendu tout ce qui s'est passé. Je devenais fou parce que j'étais coincé dans mon propre corps et je ne pouvais pas vous aider. Mais tu... tu m’as sauvé. Tu as rompu l’enchantement. " répéta-t-il, glissant ses mains jusqu'à son cou, s'arrêtant juste en dessous de son visage.  

En un instant, Mahoko apparut à côté des deux, ayant regardé toute la scène dans un silence religieux, observant les expressions de Kaori et le réveil de Ryo. Elle aussi avait été secouée par le vent qui avait immédiatement suivi le baiser. Elle en avait été en effet presque déplacée, et encore une fois elle avait été étonnée, mais elle avait immédiatement souri.  

"Le baiser du véritable amour a fonctionné. Kaori t’a sauvé et Redford n'est plus un problème"  

Ryo regarda la silhouette de l'homme, attaché comme un salami dans un coin de la pièce. Le désir de faire un trou dans son front était grand mais, si Kaori avait résisté à l'envie de le tuer, il devait avoir la force de faire de même. Quand il avait entendu que Kaori l'étouffait, il s'était senti complètement terrifié. Il ne voulait pas qu'elle se tache les mains avec du sang à cause de lui, cela avait toujours été l'une de ses plus grandes peurs. Et puis il y avait la question des pouvoirs de Kaori ... il n'avait jamais imaginé qu'elle contenait en elle de la magie potentielle. Il regarda sa belle partenaire qui garda les yeux baissés, n'ayant pas la moindre idée de quoi dire.  

Ensuite, Ryo la poussa à lever le visage d’une pression.  

"Quand il m'a fait mordre cette pomme, j'ai eu la prémonition de ce qui pourrait me réveiller. Comme Blanche-Neige, la princesse tombe dans un sommeil qui semble mortel mais est seulement endormie et c'est le baiser du prince qui la sauve. J'espérais que la solution serait la même ... " dit-il du ton le plus doux qu'il ait jamais utilisé avec elle.  

Kaori posa timidement ses mains sur celles de Ryo, les caressant lentement.  

Son sourire s'élargit, puis ajouta, "Quoi qu'il en soit ... ce soir, je ne t’ai pas encore dit que tu étais magnifique."  

Elle le regarda avec des yeux presque liquides, ne voyant que lui, puis reprit courage et ramena son visage sur le sien, l'embrassant à nouveau.  

Ryo eut juste un moment d'étonnement, mais immédiatement après il se laissa aller et retourna le baiser, heureux de pouvoir le faire. Il avait aimé le premier mais il n’avait pu l'apprécier beaucoup ...  

Il l'enlaça autour de sa taille, la tenant près de lui, tandis que Kaori attacha ses bras autour de son cou et enfonça ses mains dans ses cheveux. Il y eut encore la même rafale puissante qui avait précédé le réveil de Ryo, mais le baiser devint si passionné qu'à un moment donné les lumières de la pièce vacillèrent et les fenêtres tremblèrent.  

Mahoko rit. "Hé, hé, les gars, c'est agréable de vous voir si heureux, mais la force de votre amour est susceptible de faire tomber cet endroit!"  

Kaori se détacha de Ryo, rouge et complètement ébouriffée, alors qu'il se contentait de rire sans l'éloigner de lui. Quand il avait pensé qu'il ne la reverrait plus, il se sentait mort avant de mordre cette maudite pomme. Toute idée lointaine d’éloigner Kaori était maintenant un souvenir distant, il ne la laisserait pour rien au monde!  

"Nous ferions mieux de sortir, nous avons deux coffrets cadeaux à livrer à la police ...", déclara Mahoko avec un clin d'œil à Kaori.  

Mahoko força Redford à se lever, puis avec les deux nettoyeurs, elle alla récupérer Ken Shito, toujours emmitouflé au rez-de-chaussée.  

Lorsqu'ils quittèrent l'hôtel, personne ne fut surpris de trouver plusieurs voitures de police et, de toute évidence, Saeko était prête avec des menottes.  

"Wow, un tueur recherché et un harceleur… Dites donc, vous avez fait fort!" fut le commentaire satisfait de la policière, qui remarqua plus tard comment Ryo et Kaori étaient enlacés.  

Un sourire malicieux surgit. Elle n'avait aucune idée de ce qui s'était passé dans cet hôtel, mais les jours suivants, quelqu'un devrait lui fournir un compte rendu détaillé de l'histoire !  

Alors que Saeko remplissait ses fonctions de bon inspecteur, freinant la curiosité, Kaori fut submergée par un ouragan de câlins. Elle n'avait même pas remarqué qu'Umibozu, Miki et Eriko étaient restés dehors. L'ex-mercenaire et la styliste la serraient impétueusement, l'étouffant presque.  

"Kaori ! Mon Dieu, quelle peur nous avons eue!" dit Miki d’un ton agité, la regardant attentivement pour vérifier qu'il n'y avait pas de blessures.  

"Falcon nous a tout raconté. C'est une histoire absolument incroyable ..." commenta Eriko d'un air halluciné. Elle avait vite oublié que cela aurait dû être sa soirée. Elle était restée tout le temps en tourmentant ses mains et sa lèvre inférieure à l’idée que son amie était à l'intérieur de l'hôtel avec un criminel fou.  

"Je suis tellement heureuse que Saeba ait tout arrangé comme d'habitude", ajouta-t-elle ensuite, lâchant un petit cri de joie et relâchant la tension.  

Ryo jeta un coup d'œil à Kaori et voulut corriger Eriko: "En fait, cette fois c'est Kaori qui a tout arrangé ..."  

Les filles remarquèrent alors seulement à ce moment que Ryo et Kaori étaient très proches, le bras de lui autour de ses épaules. Il semblait si protecteur envers elle... plus que les autres fois, bref!  

"Eh?!" les filles se retournèrent sur Kaori, voulant connaître chaque point de l'affaire. Kaori appréciait toute cette sollicitude et cette attention, mais elle se sentait très fatiguée. Elle voulait juste rentrer à la maison et se reposer ... le tourbillon d'émotions de cette soirée l'avait presque fait s'évanouir. Si elle réfléchissait encore au terme ‘véritable amour’ en pensant à elle et Ryo, elle recommencerait à fumer comme une cheminée, pire que Falcon.  

Mahoko se doutait de ses pensées et se précipita à son secours. "Les filles, vous avez été très gentilles et douces d'attendre ici tout ce temps, mais je suis sûre qu'à ce stade, nous avons tous besoin d'une bonne nuit de sommeil ... Kaori aura le temps dans les prochains jours de tout vous expliquer, rassurez-vous"  

Kaori sourit légèrement, immensément reconnaissante de son intervention, tandis que Miki et Eriko reculèrent, un peu gênées.  

"Ah ... tu as raison, Mahoko, qui sait quel gâchis il y avait là-dedans ..." dit Miki, jetant un regard légèrement inquiet vers Mahoko. Falcon avait parlé de la question de la magie et de tout le reste, et c'était encore un peu difficile à croire. Qui savait comment elle réagirait quand Kaori lui parlerait de sa propre magie ... qu'elle n'imaginait même pas avoir!  

Eriko fit un autre gros câlin à Kaori, qui cependant se sentait un peu mal pour le fait que sa soirée avait été à nouveau dévastée à cause de City Hunter ... Elle le lui dit à voix basse, mais Eriko secoua la tête.  

"Tu plaisantes ? Après tout, je dois remercier ce psychopathe, les journaux parleront pendant plusieurs jours de ce soir … Ca me fera de la publicité!" s'exclama-t-elle en lui faisant un clin d'œil, permettant à Kaori de se détendre un peu. Falcon ne dit rien, échangea simplement un signe de tête avec Ryo. Il n'admettrait jamais, même sous la torture, que lui aussi avait ressenti une grande appréhension. Maintenant lui et Ryo étaient habitués à se prêter main forte, et le fait d’être forcé de rester dehors avec les bras croisés l'avait vraiment énervé!  

Il ne lui échappa certainement pas la façon dont Ryo tenait Kaori dans ses bras et il sourirait comme un idiot se moquant de lui en lui disant que maintenant il faisait officiellement partie des hommes casés mais il garderait quelques blagues. Ryo et Kaori étaient vraiment fatigués, la seule chose qu'ils devaient faire était d’aller se coucher.  

Réalisant que c'était lui qui devait détacher sa femme de Kaori, il mit ses mains sur ses épaules pour la pousser à rentrer chez eux, lui répétant qu'elle verrait Kaori le lendemain et qu'elles pourraient parler toute la journée.  

Eriko embrassa Kaori sur les joues et fit un clin d'œil à Ryo, enfin elle dit aussi au revoir.  

"Alors, les tourtereaux, on rentre ?" dit Mahoko, commençant à marcher vers la voiture.  

Ryo et Kaori échangèrent un regard et Kaori vit sur le visage de Ryo ce qu’elle avait désiré depuis longtemps: il était sûr, il ne reculerait pas. Il lui souriait comme elle l'avait toujours espéré.  

Comme d'habitude, il n'y avait pas besoin de mots, Kaori le savait. Et cela fut confirmé quand, alors qu'ils commençaient à suivre Mahoko, il baissa son bras et lui prit la main, la serrant fermement.  

Il ne la laissa même pas alors qu'il était au volant.  

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