Capitolo 6 :: 6. Pense à toi

Pubblicato: 26-08-20 - Ultimo aggiornamento: 26-08-20

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Mahoko dit à Ryo et Kaori qu'il valait mieux ne pas parler au tueur de son invisibilité, sinon ils perdraient le grand avantage qu'ils avaient.  

"Si je devais me mettre à sa place, je chercherais un grand événement pour lancer l'attaque ... maintenant, il s'amuse simplement comme un illusionniste. Je pense que je peux dire avec certitude que cela se manifestera pendant le défilé, profitant de l'agitation qui sera là ... il pense sûrement que Saeba baissera la garde. Mais nous serons prêts" avait-elle dit aux deux nettoyeurs avec confiance. Ryo et Kaori n’avaient pu s'empêcher de hocher la tête : pour une fois, ils n'étaient pas les experts!  

Les jours suivants se déroulèrent dans un calme relatif, mais Mahoko dut courir de tous côtés... elle dut rencontrer les marques de maillots de bain et de sous-vêtements pour lesquels elle avait travaillé pour jeter un œil aux photos et discuter celles qu’il vaudrait mieux publier. Kaori fut étonnée de la renommée croissante du mannequin et de la multitude de fans qui doublaient au fil du temps. Les fans japonais devenaient fous de voir une fille si belle qui parlait leur langue et avait certaines caractéristiques en commun, même si ses traits étaient principalement occidentaux, et chaque jour il était de plus en plus difficile de s'assurer que Mahoko n'était pas bloquée à l'entrée d'un immeuble. Aller au Cat's Eye était également devenu difficile, même si Miki s'en fichait car, grâce à Mahoko, l’affluence était encore plus nombreuse.  

Un après-midi, quelques jours avant le défilé - la deuxième semaine s'était envolée! -, Mahoko dut se présenter pour tourner la publicité pour un parfum. Kaori fut fascinée par l'histoire derrière : la publicité durerait cinq minutes, mais pour la télévision, elle serait réduite à une trentaine de secondes. Une vraie histoire avait été écrite, c'était un petit film de deux amants contraints de se séparer, mais l'un se souviendrait toujours du parfum de l'autre... Kaori fut émue. Elle ne pensait jamais pouvoir se sentir touchée par une publicité, et ne pensait pas qu'une personne pouvait changer autant de vêtements pour un projet aussi court !  

De plus, pendant les derniers après-midis de la semaine, Mahoko dut passer beaucoup de temps à la boutique d’Eriko pour les répétitions générales du défilé. Elle serait l’invitée d’honneur et elle voulut faire la meilleure figure possible.  

Ce soir-là, Eriko téléphona à Kaori, lui demandant immédiatement si elle avait choisi l'une des robes qu'elle avait apportées.  

"Hum ... j'ai choisi une robe, oui ..." dit Kaori, embarrassée à l'idée de lui dire qu'elle ne faisait pas partie des options choisies par Eriko. Elle ne voulait pas la vexer, mais la robe que Mahoko avait 'créée' pour elle était simplement parfaite, et elle avait décidé qu'elle porterait celle-là sans aucun doute.  

"Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi ce ton ? Je te connais, quelque chose ne va pas, dis-moi" dit immédiatement Eriko, rapide et directe comme toujours.  

"Ne t'énerve pas, voyons. Tes robes étaient toutes belles, et j'avais initialement choisi celle avec le pantalon, et celle avec le Swarovski serait parfaite si je devais me marier ..."  

"Eh bien, je vais la mettre de côté pour quand Saeba bougera," l'interrompit Eriko, et Kaori roula des yeux.  

"Enfin, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as abîmé quelque chose ?" demanda-t-elle alors, pas d'un ton en colère car elle connaissait la maladresse de son amie et son inexpérience avec des vêtements élégants.  

"Non, non ... juste que ... eh bien, Mahoko m'a montré une autre robe, une des siennes", se hâta-t-elle de préciser, "et j'en suis tombée amoureuse à première vue. Je voudrais mettre ça. S'il te plaît, ne me déteste pas!" elle ferma les yeux, prête pour l'explosion, qui n’arriva pas.  

"Bien, dans des conditions normales, j'aurais été scandalisée, mais Mahoko sera le fer de lance du défilé et a certainement un excellent goût. En fait, je suis contente qu'elle t’ait convaincue, il faut toujours des siècles avec toi ...", dit la styliste très calmement. En entendant le silence de l'autre côté, elle dit : "Je ne suis pas une harpie, Kaori, tu peux mettre ce que tu veux ! Je t'ai apporté ces robes parce que je sais que ta garde-robe n'a certainement pas bon goût ..."  

"Hey!"  

"... mais si un mannequin comme Mahoko Booth a réussi à trouver quelque chose que tu aimes, je suis plus qu'heureuse. En effet, encore mieux, au moins tu pourras m'émerveiller ... Je suis vraiment curieuse de savoir ce qui a volé ton cœur" continua Eriko, montrant qu'elle ne l'avait pas du tout écoutée.  

Kaori soupira, heureuse qu’elle ne se soit pas vexée.  

"Ecoute, maintenant, je dois vraiment te laisser. Ces derniers jours, chaque détail doit être perfectionné ... à bientôt Kaori ! Et tu n'as pas toujours à essayer de ménager les autres. Pense à toi pour une fois !" s'exclama-t-elle, puis posa le combiné. Elle savait que Kaori ne lui en voudrait pas. Kaori savait que cette occasion était unique pour son amie, sa boutique allait devenir très célèbre et cette soirée était fondamentale pour elle. Un sourire lui échappa, elle avait hâte de remettre cette robe - ou plutôt, que Mahoko la remodèle sur elle.  

Ryo eut du mal à digérer le fait d’avoir ignoré être suivi pendant tous ces jours. Il avait bien compris les intentions de Mahoko et il les partageait également, mais faire semblant de ne pas ressentir une énorme nuisance à cause d’un énième idiot qui avait décidé de le tuer était épuisant. Il était vraiment égocentrique, il ruinerait alors ruiné le défilé et ferait fait un gros gâchis. C'était étrange, cependant, qu'il n'ait toujours pas tenté d'enlever ou de blesser Kaori, mais cela disait à Ryo d'être prudent. Le tueur savait probablement que beaucoup d'autres avaient essayé de le tuer comme ça ... il se demandait ce qu'il avait en tête, mais il n'avait pas de bons sentiments et, plus effrayant, il ne se sentait pas confiant comme d'habitude.  

Il pouvait remercier d'avoir Mahoko comme alliée. En effet, il lui était vraiment reconnaissant, mais lui qui avait toujours compté sur lui-même avait du mal à devoir confier sa peau à quelqu'un d'autre, si digne de confiance fût-il.  

Pour le reste, ce travail était très simple, accompagner un mannequin dans son va-et-vient n'était certainement pas l'expérience la plus électrisante de sa vie, mais il pouvait accepter un cas moins chargé d’adrénaline que les autres, pour une fois.  

Le soir du défilé arriva en un éclair. Ryo renifla et grimaça en regardant le costume qu'il était censé porter. Ce n'était pas tout à fait dans ses cordes ... mais il l'enfila sans trop tarder, et en regardant dans le miroir, il fit un petit sourire. Un rictus maniaque lui vint à l'esprit à la pensée de tous les modèles qui seraient présents, ainsi que de ses amies habillées et maquillées à la perfection... bref, ce petit sacrifice n'était pas la fin du monde. Il se demanda brièvement comment serait Kaori ... Mahoko l'avait kidnappée pour une matinée de détente totale entre massages, manucures et pédicures, puis à leur retour elles avaient fermé la chambre et n'étaient pas encore sorties. Que diable, elle ne devait pas se marier...! Il regretta immédiatement d'avoir pensé à cette comparaison, car le mot «mariage» lui revenait en tête avec ceux que tous ses amis réaffirmaient depuis des éons pour qu'il puisse se bouger avec Kaori.  

- Plus facile à dire qu'à faire - pensa-t-il en soufflant, après autant de temps cette attitude d'avancer puis de reculer était devenue trop ancrée en lui pour pouvoir simplement changer de rythme.  

Avoir le bonheur dans les mains et ne pas le saisir ... vous êtes fous.  

Il soupira.  

"Alors, qu’est-ce que tu en dis?" demanda doucement Mahoko, plaçant finalement Kaori devant le miroir. Ce jour-là, elle lui avait permis de recevoir le même traitement qui, pour elle, était habituel, et elle se sentait amusée mais aussi désolée que Kaori n'ait jamais mis les pieds dans un spa. Kaori l’avait regretté, car elle avait aimé follement se faire dorloter comme une princesse ... le massage aux pierres chaudes l'avait envoûtée, et elle était stupéfaite de découvrir ses pieds lisses et poncés comme ceux d'un nouveau-né après la pédicure. Elle les avait ruinés avec des années de course à cause des différents enlèvements et poursuites.  

Elles étaient restées dans la chambre tout l'après-midi pour décider quel maquillage et quels accessoires seraient les meilleurs pour la soirée, ainsi que pour les ragots sur les différents VIP que Mahoko connaissait - mais elle aussi avait eu sa dose de commérages, posant beaucoup de questions à Kaori à propos de ses amis, certainement des gens sur lesquels toute une saga de livres pourrait être écrite.  

Mahoko, après avoir beaucoup parlé, avait compris parfaitement ce que Kaori aurait aimé. Puis, avec sa magie, elle avait remis la robe qu'elle lui avait fait essayer, mais elle avait aussi pris soin de la maquiller sur la base des idées dont elles avaient discutées et de coiffer ses cheveux.  

Kaori resta bouche bée, ses yeux s'écarquillant comme un enfant qui voit la mer pour la première fois.  

Elle n'avait jamais pensé à l'adjectif «belle» pour elle-même, mais ça arriva pour la première fois. La robe était parfaite, sublime. Mahoko le savait. Kaori était une femme sensuelle qui n'aimait pas être le centre d'attention, mais qui avait aussi un corps magnifique.  

L'idée avait été évidente. La robe qu'elle avait choisie pour Kaori était blanche, charmante et élégante. Le corsage ajusté et façonné, sans manches ni bretelles, était orné d’une décoration en pierres scintillantes qui formaient l’infini, juste en dessous de la poitrine. La jupe, en tissu léger et drapé, était animée par la coupe asymétrique plus longue dans le dos. De cette façon, les jambes de Kaori - son point fort - étaient exposées mais sans avoir besoin de quelque chose de trop court ou vulgaire.  

Mahoko avait mis sur ses pieds deux chaussures argentées à talons pas trop hauts parsemées de diamants synthétiques.  

Kaori se regarda, remarquant la couleur plus intense de ses cheveux, les vagues d'acajou étaient plus vives et sensuelles que jamais, elle semblait avoir passé des heures sous les mains des meilleurs coiffeurs. Kaori n'aurait jamais pensé qu'elle pouvait considérer ses oreilles comme sexy, mais en les voyant ornées de petites perles, elle changea d'avis.  

"Oh, une toute dernière touche", dit Mahoko, ne distrayant toujours pas Kaori de sa contemplation. Une chaîne très fine apparut sur son cou avec un pendentif goutte extrêmement raffiné. La pochette était noire, pour se détacher du reste. Le maquillage était léger mais parfait.  

Kaori ne s'était jamais autant appréciée et regarda Mahoko avec une telle gratitude que le mannequin ne put s'empêcher de lui sourire gentiment.  

"Tu es splendide, personne ne pourrait dire ou penser le contraire", dit-elle sincèrement. "Je suis vraiment désolée de devoir partir, j'ai passé un bon moment ici avec vous. Je reviendrai certainement pour vous trouver", ajouta-t-elle, lui prenant les mains, mais voyant les yeux brillants de Kaori, elle se composa rapidement. "Pas de larmes, je viens de te dire que tu es parfaite! Maintenant c'est mon tour!"  

Mahoko disparut derrière une lueur, puis réapparut et laissa Kaori sans voix pour la énième fois en très peu de temps. Elle ne l'avait jamais vue si belle et elle ne se sentait pas envieuse mais admirée.  

Mahoko s'était débarrassée de la teinture capillaire et maintenant ses cheveux tombaient sur son dos, dépourvus des tresses emmêlées habituelles, blondes et tendant au vénitien.  

"C'est ma couleur naturelle. J'ai parlé à mon manager et à Eriko avant d'avoir le feu vert", dit-elle avec un clin d'œil. Elle portait une longue robe verte mono-épaule avec la manche cloche sur le côté gauche. C'était simple mais sublime.  

"Pas étonnant que tu sois si demandée..." dit Kaori d'une voix quelque peu étranglée. Si Mahoko pendant ces jours lui avait semblé belle, maintenant elle lui semblait presque telle la déesse Aphrodite descendue de l'Olympe.  

Mahoko lui sourit.  

"Merci ... mais venons-en aux faits, Mlle Makimura, êtes-vous prête à faire avoir une crise cardiaque à M. Saeba?"  

Kaori rougit. En fait ses genoux tremblaient, mais elle décida de faire preuve de confiance et avec sa nouvelle amie, elle quitta la chambre.  

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