Capitolo 5 :: 5. Pas de cravate

Pubblicato: 23-08-20 - Ultimo aggiornamento: 23-08-20

Commenti: Bonne lecture ^^

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Les mains belles et nettes d'Eriko glissaient gracieusement sur les épaules de l'homme qui venait de terminer d’essayer l'un des plus beaux costumes qu'elle avait dans la boutique. Pour lui, elle n'avait pas pu choisir autre chose que du noir, qui ne se démoderait jamais et qui lui allait bien?.  

La belle styliste finit de lisser le tissu bien qu'elle sache qu'il n'y avait pas de plis, puis elle alla devant Ryo, les yeux légèrement plissés pendant qu'elle continuait de le regarder calmement. Il était incroyable, et elle ne tarda à y penser.  

Elle ne pouvait pas se blâmer si elle aussi était devenue la proie de son charme, et d'après ce que Kaori lui avait dit, elle savait avec certitude qu'elle n'était qu'une parmi tant d'autres. Son engouement n'avait pas duré longtemps, elle avait ensuite été emportée par la loyauté absolue à son amie qui était follement amoureuse de lui depuis des années, mais d'un autre côté, même si elle considérait toujours le travail comme sa priorité, elle était toujours une femme en chair et en os. Et Ryo réussissait particulièrement à réveiller la chair. Il était l'un des rares hommes qui l'avait vraiment surprise, non seulement pour sa beauté - qu'elle avait remarquée presque immédiatement - mais pour ses façons de faire, pour son attitude arrogante et méprisante envers la mort, comme s'il était une sorte de divinité descendue pour se moquer des mortels ordinaires ... Eriko secoua imperceptiblement la tête, se concentrant sur ce qu'elle devait faire. Ryo n'avait pas remarqué son regard intense, trop pris à se regarder dans le miroir d'un air dégoûté.  

"Alors, Saeba, quand vas-tu être sérieux?" demanda-t-elle soudain.  

"Eh? De quoi tu parles?" dit-il, continuant à bouger comme un poisson pris dans le filet, visiblement mal à l'aise avec ce type de vêtements. "Je refuse de mettre la cravate, et je ne vais pas me répéter une deuxième fois" dit-il, agacé.  

Il n'avait jamais aimé les costumes élégants, il se sentait complètement déplacé... et certainement dans une telle veste, il ne pourrait pas mettre toutes les armes qu'il portait habituellement sur lui !  

"Il est inutile que tu continues à essayer d’échapper. J'ai décidé que tu porteras cela pour le défilé. Je ne te laisserai pas faire un pas avec tes vêtements habituels ... Je ne peux qu’accepter en ce qui concerne la cravate, ce costume est si beau que ce n'est pas obligatoire. Mais je ne transige pas pour le reste ", dit-elle péremptoirement.  

"Je ne peux pas te payer pour un tel costume ..." essaya-t-il de se sauver, mais elle avait déjà la réponse prête.  

"J'allais te le prêter, juste parce que c'est toi ; Je sais que tu ne peux pas te le permettre"  

Ryo la regardait de travers, mais Eriko avait toujours été franche et ne se souciait pas du tout de l’avoir offensé.  

"... Je pourrais même te le donner si tu décides de devenir sérieux," dit-elle, revenant à la première chose dont elle voulait lui parler. Ryo semblait en fait irrité par le fait qu'il n'avait pas pu changer de sujet comme il le voulait, mais Eriko le connaissait maintenant, et un sourire victorieux apparut sur son visage. Kaori était peut-être la personne la plus naïve de la Terre, mais elle ne l'était pas du tout.  

"Je sais que tu l'as reconnue, l'autre fois ... la mise en scène était utile pour elle, car elle n'aurait jamais eu le courage de sortir avec toi comme Kaori. C'est quelque chose que je sais de manière certaine, parce que Miki et Umibozu aussi l’ont reconnue, ne la voyant que depuis leur bar ... et Umibozu était déjà à moitié aveugle. Il est impossible que tu ne l’aies pas remarqué, étant donné ta renommée ...", poursuivit-elle, "Ce n'était pas facile de convaincre Kaori, et je sais que vous avez passé une bonne soirée ... évidemment, cependant, tu as reculé ... "  

Ryo se raidit. Il avait perdu le compte des personnes qui lui disaient à quel point il était idiot de ne pas bouger pour officialiser sa relation avec Kaori. Mais, après le mariage d'Umibozu et de Miki, une sorte d'équilibre avait été établi et il avait peur de le compromettre. Il était devenu plus doux envers Kaori, même si à l'extérieur il semblait toujours le même?... il ne pourrait probablement jamais complètement cesser de faire l’idiot avec les autres femmes, c'était un jeu commencé depuis trop longtemps pour pouvoir le couper proprement, et cela comprenait également les coups de massue.  

Kaori semblait toujours attendre, mais d'une manière plus résignée, et il pensait qu'elle avait peut-être peur aussi. Et si, une fois ensemble, les choses ne se passaient pas comme elle l'avait rêvé? Et si elle se rendait compte qu'elle préférait Ryo comme un simple collègue, à aimer en silence, plutôt que comme un compagnon en tout et pour tout? D'ailleurs, elle n'avait jamais eu de petit ami, elle ne savait pas comment gérer ce type de relation. Lui non plus, d'un autre côté, n'était pas un expert des relations amoureuses ... il pouvait réécrire le Kamasutra, mais une relation sérieuse avec une femme il n'avait jamais eu. Pas même avec Mary, avec qui il y avait eu une relation basée plus sur le sexe que sur les sentiments, même si elle était tombée amoureuse de lui et, pour cela, il s'était enfui, décidant de n'avoir que des hommes comme partenaires de travail ... moins de paranoïa, moins de problèmes, moins de sentiments. Mais il s’était replié avec Kaori ... et s’était retrouvé entièrement dans le tunnel de l'amour ! Les deux étaient coincés. Même s'il y avait eu une nuit de passion effrénée ... qu'est-ce qui les aurait attendus le lendemain ? Ce n'étaient pas des considérations sans importance.  

Kaori aurait pu se sentir comme ces petites filles qui rêvent toute leur vie de rencontrer leur acteur et chanteur préféré, seulement pour être déçues quand cela se produisait, parce que leur idole n'était pas du tout comme il semblait à la télévision. Cependant, il ne voulait pas la perdre. C'était un raisonnement masochiste et tordu au-delà de toute croyance, mais en faisant ce bond, quelque chose de définitif prendrait place, d'une manière ou d'une autre, et la vie lui avait souvent réservé des surprises amères pour avoir autant confiance en l'optimisme. Il était sur le point de répliquer avec la même phrase qu'il avait dite à tout le monde, mais Eriko sembla la lire dans sa tête, car elle avança la main et recommença à parler:  

"Ne commence pas à me donner le refrain habituel sur le fait que Kaori serait plus en danger que maintenant. Tout le monde sait, TOUT LE MONDE, qu’elle est ta femme, tous les habitants de cette ville et certainement tous les tueurs qui ont noté de te tuer sur leur liste de choses à faire. Elle souffre, même si elle a appris à bien le masquer, et toi aussi, peu importe à quel point tu es bon à ne pas le montrer... Je ne comprends vraiment pas. Avoir le bonheur dans les mains et ne pas le saisir ... vous êtes fous" conclut-elle en secouant énergiquement la tête.  

Ryo la regarda comme pour dire «Je sais, ce que tu penses» et elle s’adoucit. Ces deux-là avaient tout ce qu'une personne recherchait dans la vie, un véritable amour, et ils ne se décidaient pas à le rendre réel. Elle cessa de le tourmenter, même si elle ne regrettait pas de l'avoir fait. De temps en temps, Saeba avait besoin d'être secoué. En effet, elle ne cesserait probablement pas de le faire jusqu'à ce qu'elle voit KAori entrer dans sa boutique avec un sourire si grand que son visage ne semblait pas suffire.  

"Je sais que tu ne m'en diras pas plus. Comme d'habitude, tu t'enfermes. Je voudrais seulement la voir heureuse…et te voir heureux, toi aussi" puis, pour apaiser la tension - même si elle se réjouissait de voir Ryo un peu mal à l'aise - elle sourit et passa ses mains sur le costume, convaincue de son choix. "Très bien, alors pas de cravate."  

"Alors ... est-ce un cadeau ou un prêt?" demanda Ryo.  

Eriko lui fit un clin d'œil. "Cela dépend de toi, Saeba."  

Alors que Ryo rentrait chez lui, et, pour une fois, sans courir après chaque jupe, il eut l'impression d'être suivi. C’était différent des autres fois, c'était une sensation très légère, mais il en était bien sûr ... Néanmoins, quand il essayait d'observer qui c'était, il ne voyait personne. Un fantôme? Il sourit, ironiquement, pensant qu'il en avait assez des ‘bizarreries’ ... bien sûr, leur cliente se comportait normalement la plupart du temps, mais savoir qu'elle avait certains pouvoirs le rendait assez alerte, et c'était aussi pourquoi, à part les approches habituelles qui faisaient désormais partie de son ADN, il n'insistait pas beaucoup.  

Il avait compris qu'elle était une cliente différente, elle ne jetterait pas ses bras autour de son cou en le suppliant de la suivre quelque part, et elle s'était liée d’amitié avec Kaori, ce qui arrivait rarement puisque les clientes passaient généralement la plupart du temps avec lui.  

En s’étant alliée avec Kaori, elle avait certainement compris les sentiments de la nettoyeuse, et elle ne lui ferait certainement pas les yeux doux... il devait l'admettre : au début, il pensait qu'elle était l’habituel mannequin sans épaisseur, mais elle était une personne intelligente et de compagnie agréable.  

C’était pourquoi Kaori s'était attachée à elle. Ryo n'eut pas le temps d'approfondir la réflexion que son instinct lui dit de sauter sur le côté. Peu de temps après, il vit trois petits poignards s'écraser sur le sol, et aussi rapide qu'un faucon, il regarda autour de lui pour comprendre d'où venait l'attaque. Il ne remarqua rien et se maudit de ne pas avoir pressenti la menace en premier. C'était étrange, très étrange.  

Quand il finit de monter les escaliers de son appartement, Ryo trouva Falcon à la porte, les bras croisés.  

"Eh bien? Qu'est-ce que tu fais là, empalé, pourquoi tu n'as pas frappé? Kaori t'aurait laissé entrer," dit-il paisiblement, attrapant le 'Tsè' habituel du géant.  

"Je t'attendais. Je dois te parler. Kaori pourrait s’effrayer" Ces mots alarmèrent Ryo mais il comprit immédiatement le sujet. "C'est à propos de Redford?"  

"Exactement, j'ai fait des recherches et j'ai découvert son secret"  

Ryo prit un moment pour trouver les clés dans sa poche et ouvrir la porte. Il ne doutait pas qu'il trouverait les filles dans le salon, discutant autour d'une tasse de thé fumant. Le rire des deux s'arrêta quand elles les virent entrer.  

"Ah, Ryo, bon retour ... bonjour Umi", dit Kaori en souriant. Umibozu répondit d'un simple geste de la main, tandis que Mahoko s'inclinait respectueusement.  

"Falcon, ce que tu as à dire, tu peux aussi le dire devant Kaori ... City Hunter, c’est nous deux" dit Ryo, croisant les bras en s’appuyant contre la fenêtre, faisant un clin d'œil à Kaori qui rougit légèrement, mais il regarda immédiatement Falcon. "Quoi de neuf?"  

"En fait, j’ai reçu des informations sur Redford. Cela te semblera incroyable, Ryo, mais plusieurs témoins ont confirmé qu'il n'utilise pas une technique normale ou courante. Voilà, il ... eh bien, il semble qu'il est capable d'utiliser la magie", dit-il, mal à l'aise, en espérant que personne ne le prendrait pour un fou. Il fut très surpris quand il remarqua l’air sérieux de ses interlocuteurs, dont la cliente ... pourquoi n'étaient-ils pas surpris?  

Kaori se tritura les mains, inquiète, tandis que Mahoko prenait une expression prudente.  

"Magie, hein ...? Alors, ce tueur qui veut t’éliminer va recourir à la magie."  

"En fait, cela expliquerait l’impression d'être suivi que j’ai ressentie, même si je n'ai remarqué personne. Était-ce Redford? Mais pourquoi ne l'ai-je pas vu?" demanda Ryo, confus. Ce n'était certainement pas une question sur laquelle il était expert et il n'aimait pas cela.  

"Invisibilité. Il a certainement utilisé un enchantement d'invisibilité pour te suivre sans être remarqué. C'est déjà étonnant que tu aies ressenti quelque chose," expliqua Mahoko sans hésitation, tandis que Falcon semblait maintenant stupéfait.  

"Comment sais-tu ces choses?"  

Mahoko lui sourit à peine, puis bougea gracieusement son poignet, et une tasse de thé apparut, chaude et parfumée, devant Falcon. Il s’étouffa presque avec sa salive.  

"Je sais de quoi je parle parce que j'ai aussi des pouvoirs. Il est également évident que ce Redford veut utiliser la magie noire ..." Mahoko sembla réfléchir un instant, tandis que Kaori la regardait avec espoir. "Nous avons un avantage. Apparemment, Redford ne sait pas que quelqu'un qui connaît la magie vit dans votre maison, alors que maintenant nous connaissons son secret."  

"Mais pourquoi ne m’a-t-il pas éliminé tout de suite? S’il a ce genre de pouvoirs, il doit savoir que je n'en sais rien ... alors pourquoi se limiter à jouer?" demanda Ryo.  

Mahoko avait de nouveau réponse à sa question. "Tu sais, Saeba, cela semble absurde, mais celui qui possède ce genre de pouvoirs en est tellement fier qu'avant d'atteindre son objectif, il aime jouer ... un peu comme le chat et la souris, il la fait agoniser avant de la tuer. Je suis sûre que ce Redford se délecte à l'idée d'avoir quelque chose que tu ne peux pas battre. Mais je peux t’aider. On peut dire qu'à partir de maintenant, je serai ta garde du corps ... " dit-elle avec un sourire confiant et sûr de soi, et Kaori la regarda avec admiration et reconnaissance. Elle se sentait plus rassurée maintenant que Mahoko s'était déclarée disponible pour aider Ryo ...  

"C'est absurde", dit Falcon qui touchait toujours la tasse, où était le truc?!  

Ryo semblait également se détendre, même s'il n'aimait toujours pas le fait qu'il ne pouvait pas se débrouiller tout seul, comme toujours. Il s'assit dans le fauteuil et Mahoko lui fit également apparaître une tasse de thé.  

"Pourquoi ne puis-je pas entrer dans la maison de Saeba? Je veux être avec Mahoko, je veux la voir, je veux la toucher!" cria Ken en écartant les bras. Redford lui fit signe de s'arrêter.  

"Arrête, idiot, tu n'as pas remarqué que Saeba a senti ta présence? Malgré ton invisibilité, il a quand même réussi à prévenir la menace... Ce n'est certainement pas une personne normale!" s'exclama-t-il, faisant immédiatement taire le garçon qui tremblait.  

"La potion d'invisibilité que je t’ai donnée te permet de ne pas être vu mais elle n'élimine pas ton physique! C'est comme si tu portais une robe, sous laquelle il y a de la chair et des os de toute façon ! Si tu entres dans la maison de Saeba, il t’éliminera en moins d'une minute ... s'il réussit à te remarquer dans la foule de Tokyo, il te remarquera encore plus dans le silence de sa maison. C’est un formidable tireur d'élite. C'est pourquoi j'ai appris à maîtriser la magie, parce que je savais que il n'y aurait pas de concurrence avec les armes ! Tu peux continuer à persécuter ta femme, bien que l'idée me dégoûte, et la regarder comme tu le souhaites de l'extérieur, mais tu ne peux pas en aucun cas franchir le seuil de l'appartement de Saeba ! " dit-il d'un ton qui n'admettait pas la moindre opposition.  

Ken frissonnait toujours : l'idée d'être si proche de Mahoko et de ne pas pouvoir la toucher ... était intolérable. Et savoir que Saeba dormait à quelques pas d'elle ... un grognement étouffé sortit de sa gorge.  

"Mais pourquoi diable hésites-tu? Pourquoi ne l’éliminer pas tout de suite?"  

Redford soupira, se préparant à parler comme s'il devait expliquer un concept très difficile à un garçon de maternelle.  

"Je m'amuse juste un peu ... je n’ai pas passé tant d'années à maîtriser mes pouvoirs pour rien, donc je m'amuse avec quelques trucs d'illusionnistes avant de frapper. Le grand événement aura lieu dimanche prochain, pendant le défilé ... il y aura beaucoup de belles femmes, des rivières de champagne, de la musique et des lumières ... sûrement Saeba baissera aussi un peu sa garde. Et j'aurai le plaisir d'en profiter avec le plan parfait que j'ai en tête" il regarda ensuite glacialement Ken, l'avertissant avant même qu'il ne parle. "Essaye de ne pas tout gâcher. Si je découvre que tu es entré dans la maison de Saeba, je te tuerai sans hésiter."  

Ken sursauta, puis hocha la tête, bien qu'énervé. Puis une autre question lui vint en tête, car une chose n'était pas claire pour lui. "Si tu connais la magie, tu pourrais aussi faire tout ce que tu veux ... pourquoi alors faire le tueur à gages ? Pourquoi as-tu besoin de cet argent?"  

Redford se détendit à peine, secouant la tête. "Contrairement à ce qu’on peut penser, on ne peut pas exactement tout faire avec la magie, qui doit être utilisée avec parcimonie, car elle a toujours son prix, pas toujours agréable à payer. Aussi étrange que cela puisse te paraître, je suis un être humain qui vit comme les autres, et c'est pourquoi j'ai besoin d'argent ", expliqua-t-il sans plus de détails, et Ken comprit qu'il n’obtiendrait rien de plus. Mais il ne voulait pas trop défier le destin, alors il s'inclina légèrement et prit congé.  

Redford se frottait les mains, souriant ouvertement. Il imagina le visage bouleversé de Saeba quand il lui révélerait ce qu'il avait en tête pour lui et frissonna de plaisir.  

Oui, il s’amuserait beaucoup.  

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