Capitolo 15 :: nuit

Pubblicato: 21-10-03 - Ultimo aggiornamento: 21-10-03

Commenti: Arghhhh, j’y peux rien….ce chapitre est venu (presque) contre ma volonté… Très très rapide mais tellement nécessaire (pour moi)…et très guimauve...mais je l’aime bien. Pas obligé d’être lu, pour comprendre le reste de l’histoire.

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Une fois qu’Hiroshi se fut couché, le bâtiment devint complètement silencieux.  

Il était 4h00 du matin, l’heure où le silence est le plus profond. Dans l’appartement, on n’entendait que la respiration de trois êtres humains. Dans la chambre de Ryô, une douce chaleur avait envahi l’espace. Kaori était là à le veiller.  

Le souffle de Ryô était devenu régulier et son pouls était maintenant fort. L’homme dormait. Kaori se sentit soulagée. Elle savait qu’il ne risquait plus rien, qu’elle pouvait le laisser seule mais elle ne s’y résolvait pas.  

Ce moment était intemporel. Il y avait quelque chose d’inestimable simplement à se trouver là. Le calme et la tranquillité qui faisaient suite à la peur et à la douleur les entouraient et les protégeaient.  

Kaori ne put s’empêcher de murmurer…  

« Ryô, j’ai eu si peur….pendant un instant, j’ai cru que… Tu n’as pas le droit de me faire ça…pas maintenant…j’ai trop besoin de toi… »  

Ses paroles était si légères, un infime chuchotement qui s’échappait de ses lèvres. Elle avait eu si peur. Maintenant que les premières phrases avaient, si peu, troublé le calme de la nuit, les mots coulaient comme une douce litanie, un moyen simple d’exorciser les démons et les peurs, une ultime prière pour être sûr que Ryô resterait là... Cette confession presque silencieuse était un besoin. Peut-être n’aurait-elle jamais d’autre occasion, d’autre courage…  

« Tu ne peux pas me laisser… Je sais que notre destin est dans la mort…il est sur notre chemin…mais pas tout de suite…pas si vite… »  

« Tu ne peux pas mourir, pas avant de m’avoir dit que tu m’aimes grand imbécile…. »  

Un pâle sourire illumina le visage de la jeune femme.  

« Quand je saurais et que tu sauras, alors peut-être la mort pourra venir nous chercher, mais je ne la laisserais pas faire…Et si malgré tout, elle m’arrache à toi, j’aurais accompli ma vie. Je ne regretterai rien. »  

Ces mots volaient dans la chambre, remplis de tout l’amour que Kaori avait pour Ryô. C’étaient des mots de la nuit, ceux que l’on n’ose jamais exprimer à haute voix. Ceux qui sont cachés au fond de nous et qui constituent notre essence, notre âme.  

La jeune sœur Nogami avait un jour exprimé l’idée que le coeur de Ryô et de Kaori ne faisait qu’un. Cette nuit, Kaori parlait à son autre moitié. C’étaient des mots qu’elle n’aurait jamais dit dans n’importe quelles autres circonstances…mais après l’angoisse, le soulagement avait ouvert des accès secrets… Sans doute se refermeraient-ils très vite…mais en attendant…  

« Si jamais tu oses disparaître avant de me dire ce que tu ressens vraiment pour moi, je te jure que j’irais jusqu’en enfer pour te donner une correction mémorable. Le diable lui même n’en reviendra pas… »  

Une étrange colère s’était emparée de Kaori. Colère d’être assise, impuissante, au chevet de Ryô. Colère de ne pas savoir ce qu’il ressentait pour elle. Colère de laisser le temps s’enfuir sans pouvoir le retenir. Colère de ne pouvoir aider, soutenir mieux Ryô. Colère de se dire qu’il n’était pas immortel. Colère de savoir que rien n’était immortel. Colère de n’avoir jamais oser l’embrasser. Colère de n’être qu’un humain….  

Mais toute cette colère était effacée par le simple bonheur d’être là, prés de lui et d’entendre son souffle régulier, de sentir sa chaleur.  

Elle repensa aux dernières phrases qu’il avait dites avant son évanouissement.  

« - Pourquoi faut-il que ce soit dans les moments les plus dramatiques que tu laisses une porte ouverte sur ton cœur ? Comprendras-tu un jour… ? ».  

Elle laissa sa phrase en suspens. Comprendras-tu quoi ? Elle même ne savait pas trop.  

La sérénité de la chambre maintenant retrouvée, Kaori se laissa bercer par la lente respiration de son partenaire, pendant de longues minutes. Vaincue par la tension nerveuse de la nuit, elle finit par poser sa tête près de Ryô et s’endormit…  

Il était 7h00 du matin.  

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