Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 18-09-20

Mise à jour: 30-09-20

 

Commentaires: 19 reviews

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Romance

 

Résumé: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapitre 3 :: Chapitre 3

Publiée: 20-09-20 - Mise à jour: 20-09-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 3  

 

- Vous pensez que c’est lui ?, demanda Hitomi, anxieuse.  

- Non. J’ai ma petite idée., répondit-il, prenant un air impassible.  

 

Il regarda la porte, n’en menant pas large. A tous les coups, derrière le panneau de bois, il allait trouver Kaori. Il allait ouvrir la porte, croiser son regard furieux et blessé et elle l’écrabouillerait d’une massue bien lourde. Il soupira car, à n’en pas douter, dans la seconde qui suivrait, elle tomberait évanouie pour la troisième fois de la journée. Il aurait mieux fait de lui dire qu’il accompagnait Hitomi à son travail. Il aurait gagné quelques heures tout en ménageant sa partenaire. Que lui dire pour éviter de la voir soulever cet engin de malheur ? Il ne savait pas mais peut-être que, pour une fois, il éviterait la massue plutôt que de se laisser écraser. Au moins, il serait là pour la rattraper. Il prit une profonde inspiration et alla ouvrir la porte, prêt à esquiver.  

 

- Bonjour Monsieur, j’ai un colis pour Mademoiselle Saya., lui indiqua le facteur.  

 

Surpris, Ryo ne sut quoi répondre et Hitomi le sauva en arrivant pour signer le reçu. Le nettoyeur referma la porte et alla s’asseoir sur le divan.  

 

- Ca va ? Vous attendiez quelqu’un d’autre ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, non. Qui pourrait venir sonner chez vous à part le facteur ?, répondit-il, reprenant un air impénétrable.  

 

Surpris de ne pas l’avoir encore vue débarquer, il jeta un œil sur le téléphone et hésita à appeler Mick pour lui demander d’aller voir si Kaori allait bien. Il se rappela le matin même où elle s’était évanouie rien qu’en s’énervant. Si ça se trouvait, elle était allongée par terre inconsciente. Elle avait peut-être besoin d’aide. Il se secoua. C’était Kaori, elle était forte… en temps normal. Il se sentit bête sur ce coup-là. Il n’avait pas assuré parce que, dans sa grande idée de vouloir la protéger à cause de sa grossesse, il avait oublié un autre élément qui aurait dû l’inciter à penser autrement : sa grossesse la rendait aussi plus fragile et, si ses souvenirs étaient bons, encore plus sujette aux accès et excès émotionnels… comme si elle était déjà d’une nature placide au départ, sa furie, pensa-t-il tendrement. Pris dans ses pensées, il n’avait pas remarqué la jeune femme qui, précédemment invitée, s’était assise à ses côtés et attendait visiblement qu’il remarque sa présence.  

 

- Monsieur Saeba ? Ryo ?, l’appela-t-elle doucement, posant une main sur sa cuisse.  

- Oui ?, fit-il, se tournant vers elle.  

- Tout va bien ? Vous avez l’air songeur., lui demanda-t-elle.  

- Oui, en effet. Je me demandais ce qu’il y avait dans ce colis que vous aviez reçu., se rattrapa-t-il.  

- Des dessous affriolants peut-être ? Vous me feriez peut-être l’honneur d’un défilé privé ?, suggéra-t-il, prenant un air lubrique.  

 

Hitomi baissa les yeux, rougissant.  

 

- Euh non… C’est un auto-cuiseur., avoua-t-elle.  

- Pas très sexy…, pipa le nettoyeur, paraissant déçu.  

- Non, en effet. Kaori en porte ?, lui demanda-t-elle.  

- Des auto-cuiseurs ?, répondit-il, jouant les idiots.  

- Non, des dessous sexy., le corrigea-t-elle en riant légèrement  

- Mais… mais… pourquoi vous me posez la question à moi ?, lui retourna-t-il, se mettant à rire bêtement.  

- Vous vivez ensemble, non ? Vous l’avez déjà vue en petite tenue., lui répondit-elle.  

 

Et bien plus deux ou trois fois peut-être et, malgré tout ce qu’il criait, elle était très attirante, très sexy, des rondeurs où il fallait, se rappela-t-il.  

 

- Oh oui…, lâcha-t-il dans un soupir, puis se reprenant.  

- Et il n’y a rien à voir comparé à vous. Kaori a bien des dessous sexy mais ils vous iraient bien mieux., lâcha-t-il.  

 

Il vit Hitomi rougir de plaisir puis lui décocher une sourire ravissant.  

 

- Vous êtes un charmeur, Ryo. Et moi, je me laisse avoir comme une adolescente. Ne me tentez pas de trop. Je pourrais me laisser prendre dans vos filets., lui dit-elle.  

- Ne résistez pas alors. Laissez-vous prendre., lui susurra-t-il, approchant d’elle avec un regard de braise.  

- Pourquoi ne pas vouloir quelque chose qui pourrait vous faire beaucoup de bien ?, ajouta-t-il, se penchant sur elle.  

 

Il aimait ce jeu de séduction. Il aimait s’assurer qu’il possédait encore ce pouvoir sur les femmes malgré les années qui passaient, qu’il pouvait encore les attirer comme la lumière attire les papillons, qu’il pouvait profiter de leurs charmes comme il l’entendait sans attache, sans conséquence… Il pouvait avoir ce moment avec leur cliente. Il était sûr de pouvoir obtenir ce qu’il voulait d’elle… s’il en avait envie. Il se rendit cependant compte qu’il ne le voulait pas, qu’il le voulait même de moins en moins mais il n’était pas encore temps d’analyser la raison pour lui…  

 

- Si on allait dans votre chambre, que je vous déshabillais et qu’on tirait un coup vite fait ?, lui proposa-t-il, posant les mains sur sa poitrine, la tâtant grossièrement.  

- Que ? Quoi ?!, s’exclama Hitomi, relevant les yeux pour voir sa face de pervers.  

- Allez, venez, on va se mettre au lit et je vais vous envoyer au septième ciel., réitéra-t-il, approchant ses lèvres baveuses pour l’embrasser.  

- Non !, hurla-t-elle, le repoussant.  

- Vous n’êtes qu’un sale pervers !, cria-t-elle, s’écartant de lui.  

- Hitomi…, chouina Ryo, paraissant abattu mais satisfait d’avoir réussi à l’éloigner en gardant la face.  

 

Ils entendirent soudain toquer à la porte et les deux la fixèrent sérieusement.  

 

- Vous n’attendez toujours personne, je suppose., l’interrogea-t-il.  

- Non ni d’autre colis., répondit-elle, se réfugiant à l’angle du couloir qui menait aux chambres.  

 

Ryo se releva et alla ouvrir. Quand il croisa le regard flambant de sa partenaire, il se sentit déglutir. Elle était furieuse, très furieuse même, et elle allait à tous les coups lui faire payer son affront.  

 

- Kaori… Quelle bonne surprise…, bafouilla-t-il, prenant un air bête.  

 

Il fut tout de même un peu surpris d’avoir le temps d’articuler quatre mots. Sans un mot, elle l’attrapa par le col, l’étranglant à moitié au passage, et le fit sortir, le projetant sans ménagement dans les poubelles au bord du trottoir.  

 

- Vous nous excusez une minute, Hitomi., lui demanda-t-elle avec un sourire forcé.  

- Tu pensais vraiment me tenir à l’écart en t’enfuyant de cette manière ?, l’interrogea-t-elle, les bras croisés.  

- Mais je…  

- Tais-toi !, lui ordonna-t-elle.  

- Kaori…  

- Tais-toi, j’ai dit. J’ai envie de t’éclater, Ryo. J’ai sincèrement très envie de t’écraser sous ma plus grosse massue en titane mais je ne le ferai pas. T’as de la chance que je sois enceinte sinon je t’aurais pulvérisé en de si petits atomes qu’il t’aurait été impossible de te recomposer., lui apprit-elle, lui lançant un regard si noir qu’il voulait bien la croire.  

- Euh… merci…, bafouilla-t-il, ne sachant quoi répondre.  

- N’en rajoute pas !, le tança-t-elle, se retournant brusquement.  

 

Il avait eu chaud, très chaud même. Il n’avait même pas envie de la mettre face à ses propres contradictions de peur de la pousser à bout, chose dont il ne se serait pas privé d’habitude. Non seulement elle aurait pu lui faire très mal mais elle en aurait certainement souffert aussi. Il en fut d’autant plus convaincu lorsqu’il la vit tanguer et se raccrocher à la barrière. En un bond, il fut à ses côtés et posa les mains sur sa taille pour la soutenir.  

 

- Respire. Tu dois être plus douce dans tes mouvements., lui murmura-t-il.  

- Je sais mais j’oublie parfois., répondit-elle.  

- Tu ne devrais pas être là, Kaori. Tu devrais prendre soin de toi avant tout., lui dit-il, soucieux.  

- Dis-moi que tu n’as pas essayé de la draguer. Jure-moi que tu ne tenteras pas une visite nocturne sur elle., lui demanda-t-elle, se laissant guider vers la maison.  

 

Son silence valut réponse et elle poussa un soupir frustré.  

 

- Alors ma place est ici. Je ne peux pas te laisser faire n’importe quoi. On a une réputation à préserver qui est déjà suffisamment mise à mal., se justifia-t-elle.  

 

Elle n’avouerait pas qu’elle avait bien tenté pendant quelques minutes de se dire qu’il assurerait sa mission sans toucher Hitomi, qu’elle pouvait laisser la jeune femme seule en toute confiance. Ca n’avait pas marché. Hitomi était bien trop jolie pour qu’il laisse passer sa chance et, si elle n’était pas là, que se passerait-il ? Il lui sortirait le grand jeu et elle tomberait amoureuse de lui. Il lui donnerait ce qu’il donnait à toutes ces femmes, de l’attention, de la chaleur, du plaisir… La jalousie avait flambé dans ses veines comme à chaque fois et, même si elle savait que ce ne serait probablement pas sérieux pour lui, elle n’arrivait pas à s’ôter de la tête que peut-être l’une d’entre elles réussirait un jour à supplanter toutes les autres, à la supplanter elle.  

 

- Kaori, pourquoi tu pleures ?, lui demanda Ryo.  

- Je ne pleure pas !, ronchonna-t-elle, s’essuyant rageusement les yeux.  

- Y a de l’eau qui coule de tes yeux et tu ne pleures pas ? C’est quoi alors ? Tu sues des yeux ?, la taquina-t-il.  

- La ferme, Ryo…, gronda-t-elle.  

 

Elle ne lui dirait pas qu’elle pleurait à cause de lui, qu’elle souffrait de savoir qu’elle comptait à ses yeux mais pas comme une femme. Il lui avait dit qu’elle était sa famille, qu’il l’aimait mais, au final, rien ne changeait. Elle était un élément du décor et elle lui en voulait… un peu. C’était Ryo, il la mettait en colère mais elle lui pardonnait toujours pour en finir. Sauf que là, la pilule était un peu plus dure à avaler. Une petite partie d’elle-même n’arrêtait pas de lui ressasser que, s’ils avaient été un peu plus proches, intimes, un couple même, elle ne serait pas dans cette situation aujourd’hui ou, si elle l’était, elle saurait au moins ce qui s’était passé même si ça ne rendrait pas les choses plus faciles pour autant.  

 

- Ce que tu peux être susceptible alors…, se moqua-t-il, ouvrant la porte et la laissant passer.  

 

Elle ne prit pas la peine de répondre et, avant même qu’il s’en rende compte, elle lui reclaqua la porte au nez. Elle entendit le bruit mat, le cri de douleur, le ronchonnement puis plus rien, à croire qu’il avait opté pour ne pas partir en représailles, ce dont elle lui était gré car elle sentait les vertiges s’accentuer. Elle réussit cependant à atteindre le divan et à s’asseoir sans se laisser tomber comme si tout allait bien.  

 

- Tout va bien, Hitomi ?, lui demanda-t-elle, le plus naturellement du monde.  

- Oui mais comment vous êtes arrivée jusqu’ici ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’ai juste regardé dans l’annuaire. Je dérange peut-être., répondit la rouquine, sentant la jalousie poindre.  

 

Elle n’aimait pas le regard d’Hitomi sur Ryo. Elle n’aimait pas cette petite lueur dans ses yeux, ce léger rougissement sur ses pommettes et cette façon de remettre nerveusement en place sa mèche derrière son oreille ou de lisser sa jupe, jupe courte d’ailleurs, trop courte à son goût, qui dévoilait ses longues jambes. Tout cela arrivait bien trop vite alors que ça ne faisait que quelques heures qu’ils se connaissaient. D’habitude, il y avait toujours une phase de rejet avant.  

 

- Vous feriez peut-être mieux de mettre un pantalon. Ce sera plus pratique si vous devez courir., lui conseilla Kaori d’un ton pincé.  

- Je risque de devoir courir alors qu’on est chez moi ?, s’inquiéta Hitomi.  

- Non., répondit Ryo.  

- On ne sait jamais., maugréa la rouquine, jetant un regard peu amène à son partenaire.  

 

Elle le détourna rapidement en voyant son petit sourire narquois. A tous les coups, il se disait qu’elle était juste jalouse alors qu’elle se montrait juste prudente… Il pouvait penser ce qu’il voulait, se dit-elle en toute mauvaise foi.  

 

- Kaori n’a pas tort. La prochaine fois que nous sortirons, il vaudrait mieux que vous portiez un pantalon., concéda-t-il, souhaitant la ménager un peu.  

- D’accord. Je vais aller faire du café., fit la jeune femme avant de disparaître.  

- Comment tu te sens ?, demanda Ryo à sa partenaire en la voyant fermer les yeux et laisser sa tête se poser sur le dossier du divan.  

- Pas bien., admit-elle.  

- Tu ne devrais pas être là. S’il t’arrivait quelque chose…, lâcha-t-il, soucieux.  

- Ce serait de ma faute, pas de la tienne., répondit-elle du tac au tac.  

- Tu n’es pas responsable de moi, Ryo. Je suis grande. Je fais mes propres choix., ajouta-t-elle.  

- On voit où ça t’a menée., répliqua-t-il, contrarié.  

 

Kaori leva les yeux vers lui, sidérée, et ne sut quoi lui répondre. Elle était blessée car elle savait très bien qu’il ne faisait pas allusion au fait qu’elle soit là mais à sa condition actuelle. Il lui reprochait ce qu’il s’était passé ce soir-là.  

 

- Je ne me suis pas saoulée volontairement ! Je me suis trompée de verre et je ne supporte pas l’alcool ! Tu crois que je suis heureuse de ce qu’il m’arrive ? Tu crois que ça me plaît de me retrouver enceinte sans savoir qui est le père ? De me demander si c’était quelqu’un qui me plaisait ou quelqu’un qui a abusé de la situation ? Tout ce que je sais de cette soirée, c’est ce que les filles m’ont dit, que j’étais bien plus libérée en étant bourrée, que je m’étais amusée comme une petite folle jusqu’à ce qu’on s’engueule comme des chiffonniers, que c’était ainsi que j’étais partie… Cette soirée, je voulais juste l’oublier., acheva-t-elle, la tête entre les mains.  

 

Hitomi choisit ce moment-là pour revenir dans le salon et, sans un mot face à la scène devant ses yeux, elle posa un plateau avec trois tasses et du café sur la table basse.  

 

- Tout va bien ?, s’inquiéta-t-elle, sentant la tension dans l’air.  

- Oui., affirma Ryo sèchement.  

 

Il était fâché et, en fait, il l’était plus contre lui que contre elle parce qu’il aurait certainement pu empêcher cela. Il l’avait vue se tromper de verre et prendre celui de Mick. Il aurait pu l’arrêter alors que Miki l’avait défiée de faire cul sec, la piquant avec le fait qu’elle avait seulement un jus d’orange, qu’elle ne risquait pas grand-chose à part un peu d’acidité gastrique. Ca l’avait fait sourire d’imaginer sa partenaire éméchée. Il avait juste oublié à quel point elle ne supportait pas l’alcool. A partir de là, il n’avait plus contrôlé grand-chose.  

 

Soudain, sans prévenir, Kaori bondit du divan, la main devant la bouche. Hitomi la regarda sans comprendre mais il savait. Il saisit sa partenaire par le coude et l’emmena aux toilettes. Il ne ferma pas la porte et resta derrière elle, une main sur le haut de son dos. Il ne put s’empêcher de grimacer en entendant les râles de sa gorge et les spasmes de son estomac. Quand cela se calma enfin, Kaori s’assit, le dos contre le mur. Elle était blême et un léger masque de sueur couvrait son visage.  

 

- Ca commence drôlement fort pour un début de grossesse., fit-il remarquer, compatissant.  

- Oui. Je n’imagine même pas ce que ce sera dans un mois au plus fort des crises., soupira-t-elle.  

- Quel est le déclencheur ?, s’inquiéta-t-il.  

- Le café. J’ai senti l’odeur et mon estomac s’est révolté., expliqua-t-elle.  

- Viens te rafraîchir un peu., lui proposa-t-il, l’aidant à se lever et l’amenant à la salle de bains.  

 

Il la laissa seule dans la pièce, la porte entrouverte, et repartit au salon. Il expliqua le désaccord temporaire entre sa partenaire et la boisson caféinée et, lorsque Kaori revint, le plateau avait disparu pour laisser place à trois verres d’eau.  

 

- Vous êtes malade ? C’est pour cela que Ryo voulait que vous restiez à l’appartement ?, lui demanda Hitomi.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent et Ryo lui laissa le choix de la réponse.  

 

- Je suis enceinte. Je dois juste apprivoiser les changements de mon corps., répondit Kaori.  

- Oh… C’est merveilleux. Vous devez être si heureux tous les deux…, s’extasia leur cliente.  

- Non ! Non, Hitomi, je… nous ne sommes pas en couple. Nous sommes partenaires et amis., objecta la rouquine.  

- Vous voulez dire qu’il n’est pas… Oh pardon, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise., s’excusa Hitomi, voyant les deux partenaires gênés.  

- Mais c’est peut-être dangereux pour vous d’être ici. Vous devriez peut-être rentrer et laisser Ryo seul., ajouta-t-elle, soucieuse.  

- J’aurais certainement été d’accord avec vous mais je ne pense pas que Kaori soit en état de rentrer. Les choses rentreront certainement dans l’ordre demain, n’est ce pas Kaori ?, lui opposa-t-il, jetant un regard sur sa partenaire.  

 

Elle ne put qu’acquiescer. Elle n’était pas en état de refaire la route, d’autant que dans sa grande idée prise, une nouvelle fois, sur un coup de tête, elle était partie à pied malgré sa faiblesse physique et la chaleur. Encore une grande preuve de sagesse de sa part, se morigéna-t-elle.  

 

Ils passèrent le reste de l’après-midi calmement. Ryo regardait régulièrement par la fenêtre alors que Kaori distrayait Hitomi comme elle le pouvait, la faisant parler de choses et d’autres. Elles allèrent préparer le repas à deux mais la rouquine revint rapidement livide, la main sur l’estomac.  

 

- Il est là, n’est-ce pas ?, demanda-t-elle à son partenaire.  

- Oui. Je sens sa présence non loin. Il doit observer la maison. Il attend peut-être que je m’en aille., répondit Ryo.  

- Et tu vas partir ?, l’interrogea-t-elle.  

- Pas ce soir. Ce soir, je reste ici pour lui montrer que les choses sont sérieuses, lui laisser penser qu’Hitomi et moi avons une relation., lui expliqua-t-il.  

- Pour l’énerver, pour le pousser à sortir de sa cachette. Tu peux le dire : j’ai encore une fois merdé. Avec moi ici, ça compromet ton plan., murmura-t-elle, se sentant fautive.  

- Toi aussi, tu protèges la cliente mais pas du même gus., répliqua-t-il avec un léger sourire.  

- On dirait que tout ça t’amuse., pipa-t-elle.  

- Peut-être bien., répondit-il, mystérieux.  

 

La situation l’amusait effectivement. C’était devenue une routine de la voir débarquer quand il se retrouvait seul avec une cliente et c’était ce qui l’avait un peu déboussolé quand il avait trouvé le facteur plutôt qu’elle sur le seuil de la porte. Il draguait après s’être échappé d’une manière peu loyale, elle débarquait plus ou moins, souvent plus d’ailleurs, brutalement, l’écrabouillait et l’attachait avant de le balancer par dessus le toit. C’était leur routine, quelque chose qui lui manquerait si ça ne devait plus arriver, s’il n’y avait rien pour remplacer.  

 

- Tu ne pourras pas me jeter dans le vide cette nuit., lui apprit-il.  

- Ne m’en parle pas…, grogna-t-elle.  

 

Elle avait déjà bien observé la maison et ne pourrait pas sévir avec autant de méthodes qu’à l’immeuble. Il lui faudrait faire preuve d’inventivité. Elle en fatiguait d’avance, elle qui rêvait d’une bonne nuit de sommeil. Hitomi revint bientôt avec les plats et ils dînèrent dans le calme. Leur cliente déclara forfait très tôt le soir, épuisée par le manque de sommeil des dernières semaines.  

 

- Kaori va dormir dans la chambre d’amis et moi sur le canapé., lui apprit son garde du corps.  

- D’accord… mais ce ne serait pas préférable que vous dormiez dans ma chambre ?, lui demanda-t-elle, rougissant.  

 

Ryo ne tourna même pas la tête vers sa partenaire dont il imaginait très bien la tête à ce moment précis.  

 

- Je vais me coucher., grogna Kaori, énervée.  

- Non, je vais rester sur le canapé, Hitomi. Je pourrai ainsi surveiller l’entrée., l’entendit-elle répondre.  

 

Cela lui fit plaisir même si elle savait que ça ne préjugeait en rien de l’inexistence d’une visite nocturne un peu plus tard. Elle entendit Hitomi s’affairer dans sa chambre tout en se changeant elle-même. Ereintée, elle s’allongea dans le lit et ferma les yeux aussitôt.  

 

Vers deux heures du matin, quelque chose la tira de son sommeil. Elle avait une étrange sensation, un malaise qui l’entourait et elle sentit un frisson traverser son corps. Elle se tourna brutalement vers la fenêtre, s’asseyant sur le bord du lit, et s’en voulut immédiatement en sentant la tête lui tourner en même temps que son estomac se contractait. Elle bondit de son lit et se rendit aux toilettes où elle évacua son repas du soir. Quand les spasmes prirent enfin fin, elle se releva et sortit dans le couloir plongé dans la semi-pénombre.  

 

- Nausées matinales, tu parles… J’en ai tout le temps…, maugréa-t-elle, se sentant encore fébrile.  

 

Elle entra dans la salle de bains et alluma la lumière. Au même moment, elle crut voir une ombre passer derrière la fenêtre et entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna et vit une silhouette se découper dans la clarté lunaire. Furieuse, elle posa la main sur l’interrupteur du couloir et appuya, faisant jaillir la lumière. Ryo était en caleçon, un torchon sur la tête, une boîte de mouchoirs sous le bras.  

 

- Tu ne cesseras donc jamais tes pitreries ? Tu ne peux pas te tenir tranquille cinq minutes ?, gronda-t-elle, furieuse.  

 

Elle éteignit la lumière de la salle de bains et se dirigea vers lui.  

 

- Pas la massue, tu ne peux pas !, lui rappela-t-il, se protégeant tout de même.  

- Tu n’es qu’un sale gamin immature. Retourne te coucher, Ryo. Hitomi a besoin de dormir., lui asséna-t-elle.  

- Aïe ! Lâche-moi ! Tu me fais mal ! S’il te plaît, Kaori, pas par là ! Lâche-moi !, cria-t-il alors qu’elle le tirait par l’oreille sans ménagement.  

 

Quand allait-il arrêter ses bêtises ? Quand se comporterait-il comme un homme normal ? Elle en avait assez, elle était fatiguée et très énervée, peut-être même un peu de trop, pensa-t-elle quand elle le lâcha enfin devant le canapé. Il lui parlait, l’implorait mais elle ne l’entendait pas. Elle le voyait se dédoubler devant elle et ses paupières se fermèrent pour la quatrième fois de la journée. Elle tomba en avant dans les bras de son partenaire qui, entraîné par le choc, tomba dans le canapé, la serrant contre lui pour la protéger.  

 

Ryo la regarda un moment sans savoir quoi faire. Il aurait pu la ramener dans sa chambre. Elle l’entravait mais il aurait pu réussir à se dégager. Au lieu de cela, il l’installa un peu plus confortablement et la garda contre lui, par mesure de précaution, se justifia-t-il. Au bout de quelques minutes, il sentit sa respiration s’apaiser et se faire plus profonde. Elle ne s’était pas réveillée mais elle s’était endormie. Rassuré, il ferma les yeux à son tour. 

 


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