Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 18-09-20

Mise à jour: 30-09-20

 

Commentaires: 19 reviews

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Romance

 

Résumé: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapitre 9 :: Chapitre 9

Publiée: 26-09-20 - Mise à jour: 26-09-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

Kaori l’observa un moment, touchée qu’il ait pensé à cela, au fait qu’après leur dispute, elle ne voudrait peut-être pas rentrer avec lui. C’était la première fois qu’il avait cette considération-là. Jamais auparavant, il ne s’était posé la question ou, pour être exacte, s’il se l’était posée, il ne la lui avait jamais posée. Ils finissaient toujours par rentrer ensemble ou se retrouver à l’appartement et la vie reprenait son cours comme si rien ne s’était passé mais pas aujourd’hui. Apparemment, cette dispute-là l’avait marqué suffisamment pour qu’il se demande si elle voudrait rentrer.  

 

- D’accord, j’ai compris. Je te dépose chez qui ? Miki ?, soupira Ryo.  

 

Surprise, elle se focalisa de nouveau sur son regard et y lut sa tristesse. Elle se rendit alors compte qu’elle avait été longue à lui donner une réponse, tellement elle avait été perdue dans ses pensées.  

 

- Non. Je rentre à la maison… si tu veux bien., répondit-elle, esquissant un léger sourire.  

- Bien sûr., répondit-il, soulagé.  

 

Il referma la portière et fit le tour rapidement de la voiture avant de démarrer et foncer à travers la ville comme s’il avait peur qu’elle change d’avis. Et il l’avait. Il se demandait comment elle pouvait vouloir rentrer après le coup qu’il lui avait fait. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête et il savait que, cette fois, ils ne pourraient pas se passer d’une sérieuse discussion. Il avait toujours en tête d’avancer avec elle et il devait absolument savoir où ils en étaient, si elle en avait toujours envie, si elle voulait attendre de savoir ce qui s’était passé cette nuit-là, qui était le père du bébé…  

 

Il serra le volant en sentant la jalousie le prendre. Il n’avait plus ressenti cela depuis le jour où elle lui avait annoncé sa grossesse. La culpabilité qu’il avait ressentie avait dominé en la voyant si désemparée et il l’avait etnièrement pour lui depuis ce jour-là : occupée par l’affaire, elle ne pouvait pas entamer ses recherches et retrouver le géniteur. Il ne risquait donc rien. C’était fini. Il savait que les choses allaient changer. Et si le père du bébé voulait l’épouser ? Dirait-elle oui ? Sortirait-elle enfin de sa vie comme il l’avait si souvent voulu mais jamais pu le faire ? Il soupira : il n’avait jamais vraiment voulu la voir partir, il l’avait pensé parce que ça aurait peut-être été mieux pour elle mais ce n’était pas ce qu’il voulait au fond.  

 

Arrivés à l’immeuble, il gara la mini dans le parking et ils montèrent jusqu’au cinquième étage dans le silence.  

 

- Il faut qu’on parle, Kaori., annonça-t-il sérieusement.  

- Maintenant ? Je suis épuisée, Ryo, et toi aussi. On pourrait peut-être dormir un peu avant…, suggéra-t-elle.  

 

Il n’en avait pas envie. Il voulait en finir au plus vite mais elle était vraiment pâle et cernée et il finit par acquiescer.  

 

- Je ne me défile pas, Ryo., lui assura-t-elle, voyant sa déception.  

 

Elle s’en voulait de le rembarrer, surtout que c’était plutôt rare que ce fut lui à l’origine d’une discussion sérieuse mais elle ne se sentait vraiment pas d’attaque. Elle avait envie d’une douche et de dormir, rien de plus pour le moment que recharger ses batteries.  

 

- Je sais. Je ne le ferai pas non plus. On aura une discussion quand tu te réveilleras. De toute façon, je ne bougerai pas d’ici., lui affirma-t-il.  

 

Elle lui sourit et le laissa pour aller à la salle de bains. Elle se doucha rapidement, appréciant le jet d’eau sur sa peau qui semblait faire partir l’odeur de cette maudite cave, puis se rendit dans sa chambre pour dormir. Elle vit Ryo au passage qui prévenait les autres qu’elle allait bien. Il savait être prévenant parfois. Il y avait tellement de facettes en lui… Elle enfila rapidement une robe d’été et s’allongea sur son lit. Le sommeil la prit en quelques secondes.  

 

Quand il raccrocha, Ryo fut soulagé. Miki lui avait passé un savon du tonnerre pour ce qui s’était passé mais avait fini par se calmer et lui demander de prendre soin de son amie. Saeko, de son côté, avait appréhendé mère et fils et retrouvé a priori suffisamment d’indices pour les mettre sous les verrous pour le reste de leurs jours. Elle avait fait raccompagner Hitomi chez elle par un agent qui l’avait veillée toute la nuit et ne l’avait quittée qu’au matin quand ils avaient été sûrs que le danger était écarté. Leur mission avait une nouvelle fois été un succès même si elle avait une nouvelle fois été beaucoup plus loin que prévu. A l’instar de sa partenaire, il alla prendre une douche avant d’aller dormir quelques heures.  

 

Quand il se réveilla, l’après-midi était déjà entamée. Il prit quelques minutes pour lui avant de sortir de sa chambre. L’envie était grande de fuir la place et de ne pas affronter cette grande conversation dont il appréhendait les conséquences. Néanmoins, pour une fois, l’envie était encore plus grande de pouvoir avancer et commencer à envisager un avenir peut-être plus serein, sans faux-semblants, sans mensonge. Quand il ouvrit la porte, il fut surpris par le silence. Il avança et, n’entendant toujours rien, il ouvrit doucement la porte de la chambre de Kaori. Sans grande surprise, il la trouva encore endormie. Il avança doucement et l’observa un moment. Elle avait repris des couleurs et semblait un peu plus reposée. Il profita du moment pour laisser son regard errer sur son corps, sentant les prémisses du désir monter en lui. Se forçant à remonter vers une observation plus neutre, il revint sur son visage et croisa ses prunelles noisette encore ensommeillées.  

 

- Que fais-tu là ?, murmura-t-elle, se frottant doucement les yeux.  

- Je m’inquiétais., répondit-il.  

 

Ce n’était pas un mensonge. L’idée l’avait un moment effleuré qu’il aurait peut-être dû l’emmener à la clinique après cette expérience déjà traumatisante en soi et qui devait peut-être l’être d’autant plus qu’elle était enceinte. Ca avait un peu dérivé après, pensa-t-il en souriant.  

 

- Prends ton temps pour descendre. Je vais aller au traiteur du coin nous chercher de quoi manger., lui dit-il.  

- Je peux cuisiner., objecta-t-elle, faisant pour se lever, soucieuse.  

- Ou tu peux écouter ce que je te dis et te reposer un peu. Je ne m’échappe pas. Je reviens., lui assura-t-il.  

 

Elle le fixa puis acquiesça, le regardant s’en aller. Lorsque la porte se ferma, elle riva son regard sur le plafond. Elle était un peu stressée par la conversation qu’ils allaient avoir. Elle savait qu’ils allaient parler d’eux, que peut-être il voudrait enfin faire évoluer les choses mais comment pouvait-elle avancer en ne sachant pas quoi faire de ce bébé qui lui était tombé dessus ? Elle avait besoin de réponses de son côté. Pouvait-il le comprendre ? Serait-il prêt à l’aider ? Et si elle gardait le bébé, était-il prêt à les garder tous les deux ? Voudrait-il toujours de plus comme il lui semblait ? Elle attrapa le cadre-photo avec son frère et l’observa un moment, cherchant en sa vision l’apaisement et la force d’avancer.  

 

Finalement, au bout de quelques minutes, elle se leva et descendit au niveau inférieur. Elle sortit des couverts et des verres, histoire de s’occuper l’esprit en attendant. Elle finissait lorsque Ryo rentra, sachets en main.  

 

- Tu en as pris pour un régiment., plaisanta-t-elle, le voyant sortir divers paquets.  

- Je ne savais pas ce qui te plairait ou passerait alors j’ai varié les plaisirs. Au pire, on finira les restes ce soir., répondit-il, haussant les épaules.  

- Merci, Ryo., dit-elle simplement.  

 

L’émotion contenue qu’il entendit dans sa voix lui fit relever la tête d’un air interrogateur et il croisa son regard légèrement humide.  

 

- Tu ne vas pas pleurer parce que j’ai pris trop à manger ?, s’enquit-il, mal à l’aise.  

- Non., répliqua-t-elle, riant doucement.  

- Je suis touchée parce que… parce que tu fais attention à moi et que je ne m’y attendais pas., admit-elle.  

- Tu t’attendais à quoi ?, l’interrogea-t-il, ouvrant un paquet et le lui proposant.  

- Au mieux, à ton indifférence, au pire, à tes sarcasmes et ton mépris., lui répondit-elle, refusant le paquet et lui en tendant un.  

- Tu n’en veux pas ?, lui demanda-t-il.  

- C’est ton plat préféré. Je ne vais pas te le piquer.  

 

Il lui sourit, amusé qu’elle le connaisse si bien. Il attrapa le paquet qu’il avait mis de côté et le lui donna.  

 

- Fais attention, c’est chaud. Ca devrait te plaire., affirma-t-il avec une étrange lueur dans les yeux.  

- Une soupe de poulet spéciale…, souffla-t-elle avec un sourire éblouissant.  

- Avec tous les trucs que tu aimes. Je ne sais pas comment tu peux ingurgiter un truc pareil. C’est trop… sain., pesta-t-il.  

 

Elle le regarda et éclata de rire. Il pouvait prétendre et tenter de dévier son attention, elle savait qu’il avait eu une attention pour elle. C’était ce qu’elle demandait à chaque fois qu’elle était malade et, jamais, ô grand jamais, il ne le lui ramenait parce que ça empestait, parce qu’il le renverserait sur lui, parce qu’il ne supportait pas la soupe au poulet, pour tout un tas de raisons jamais valables et c’était finalement Kazue ou Miki qui la lui ramenait. Alors là, il s’était grillé complètement et, à voir son sourire satisfait, ça n’avait pas l’air de le déranger plus que cela.  

 

- Je ne vais pas dire que c’est un caprice de femme enceinte parce que j’aimais déjà cela avant., répliqua-t-elle d’un ton léger.  

- Je ne peux pas te reprocher d’être enceinte, Kaori. Parce que c’est de ma faute., lui dit-il d’un air sombre.  

- Sauf si tu m’avoues maintenant que tu es le père, je ne vois pas en quoi ce serait ta faute, Ryo. C’est moi qui ai couché avec un homme alors que j’étais ivre., le contra-t-elle, baissant les yeux par culpabilité.  

- Je n’aurais pas dû te laisser boire. Je n’aurais surtout pas dû te laisser partir seule., lui opposa-t-il.  

- J’ai senti l’alcool, Ryo. J’aurais pu m’arrêter mais je me suis dit que je supporterais. C’est moi qui ai commis une erreur. Tu ne peux pas être là à chaque fois que je tombe. Tu es là quand c’est important., lui rappela-t-elle.  

- Parce que te laisser partir du club et rentrer enceinte à la maison, ce n’était pas important ?  

 

Elle ne sut quoi répondre sur le coup parce que c’était vrai. C’était aussi important. Le silence s’installa pendant une petite minute.  

 

- Important si mais pas vital. Ryo, on fait tous des erreurs mais ne te rends pas responsable de ce qui s’est passé ce soir-là parce qu’au final, c’est moi qui ai suivi un homme et l’ai laissé faire ce qu’il voulait de moi. C’est moi qui lui ai donné quelque chose de précieux. C’est moi qui aurais dû être consciente des conséquences., affirma-t-elle, essuyant ses yeux où les larmes perlaient.  

- Tu l’as dit toi-même, Kaori. C’était une erreur., tenta-t-il de la consoler.  

- Oui mais une erreur qui s’est répercutée sur nous deux. Tu vas me demander de partir ?, lui demanda-t-elle, la gorge serrée.  

 

C’était le moment de vérité. Allait-il oser aller jusqu’au bout ? Il sentait déjà l’envie de s’esquiver, de fuir monter et devait lutter contre cette mauvaise habitude.  

 

- Non. Je… Je veux plus., avoua-t-il.  

- Ryo…, souffla-t-elle, estomaquée.  

- Ce qui est arrivé hier matin, je veux que ça arrive plus souvent, très souvent même., ajouta-t-il.  

 

Il la vit rougir et déglutir, les pupilles légèrement dilatées.  

 

- Tu… tu veux qu’on ait… des relations…, bafouilla-t-elle, se sentant idiote.  

- Sexuelles ? Oui… mais pas que., compléta-t-il.  

 

Il la regarda et lutta contre l’envie de se lever et d’aller s’asseoir à ses côtés. Il ne résisterait pas à l’envie de la prendre dans ses bras puis de l’embrasser et ils ne finiraient pas leur conversation.  

 

- Je veux tout, Kaori. Les soirées télé, les réveils câlins, les engueulades… je veux tout. J’en ai marre de me cacher derrière mes peurs, de te faire souffrir et, au final, de nous empêcher de vivre., lui avoua-t-il.  

- Mais tu dis toujours que je ne t’attire pas… Tu m’as repoussée il y a un mois et hier soir…, répliqua-t-elle, la gorge serrée.  

- Je suis un menteur, Kaori. Ca fait des années que tu fais partie de mes rêves, de tous mes rêves, mêmes les moins chastes…, lui dit-il.  

- Parce que tu fais des rêves chastes ?, pipa-t-elle, rougissante.  

- Non., lui affirma-t-il avec un sourire carnassier.  

 

Elle grimpa de deux teintes et referma nerveusement les paquets sur la table pour reprendre contenance.  

 

- Est-ce que tu veux la même chose que moi ?, lui demanda-t-il, un peu moins assuré d’un coup.  

- Je… oui, je voudrais bien mais il y a un point que tu sembles oublier., répondit-elle.  

- Lequel ?  

- Le bébé., souffla-t-elle, fermant les yeux.  

 

Elle avait envie de hurler. Pourquoi le jour où enfin il se décidait, elle se retrouvait dans cette situation ? Elle sentit sa main emprisonner la sienne et leva les yeux vers lui. Il s’était levé et l’avait rejointe. Il l’attira doucement à lui et elle se laissa faire, se retrouvant emprisonnée dans ses bras.  

 

- Ce n’est pas un problème pour moi., lui répondit-il.  

- Si tu veux avorter, je serai là. Si tu veux le garder, on l’élèvera ensemble. Cet enfant, ça peut être le nôtre.  

 

Elle posa la tête sur son torse et ne put retenir les larmes de soulagement et de joie qui naquirent. Tout semblait beaucoup moins compliqué d’un coup. Les choses se résolvaient en grande partie d’une manière qu’elle n’avait même pas osé espérer.  

 

- Tu ne voulais pas avoir d’enfant, Ryo. Tu disais qu’une personne dans ta famille, c’était déjà suffisant…, murmura-t-elle, se serrant toujours contre lui.  

 

Elle sentit sa main se poser dans son dos et le caresser doucement comme pour l’apaiser. Ryo fixa le mur derrière elle, se demandant s’il devait ou non lui avouer.  

 

- Si tu gardes cet enfant, ce sera probablement le seul qu’on aura., se lança-t-il, très sérieux.  

 

Comme si elle sentait la gravité du moment, elle s’écarta de lui et plongea dans son regard. Il leva la main et caressa sa joue avant de déposer un baiser sur son front et de l’entraîner vers le divan pour s’y asseoir.  

 

- J’avais accepté le fait de ne pas avoir d’enfant depuis longtemps., lui avoua-t-elle.  

- Moi aussi… Jusqu’à ce que tu sois enceinte., admit-il.  

- Ca t’a fait réfléchir ?, tenta-t-elle.  

- Non, même pas. Ca s’est imposé à moi. Je me sens responsable de ton état mais j’aurais surtout aimé en être le fautif…, lui avoua-t-il.  

 

Il sentit ses doigts presser les siens et répondit, appréciant ce moment entre eux.  

 

- D’un autre côté, il y avait tellement peu de chance que ça arrive…, soupira-t-il.  

- C’est ce qui t’a poussé ? Tu te sens coupable parce que je suis enceinte alors tu veux aller plus loin ?, lâcha-t-elle, désabusée.  

 

Alors ce n’était que ça ? Il effaçait sa culpabilité en prenant la responsabilité de la paternité. Elle retira sa main de la sienne.  

 

- Je ne veux pas d’une relation basée sur l’obligation. Je pensais que tu étais prêt à agir sur tes sentiments, pas que tu te sentes si coupable que tu étais prêt à t’abaisser à jouer au papa et à la maman., cracha-t-elle, furieuse et blessée.  

 

Elle se leva d’un bond et se dirigea vers les escaliers mais n’eut pas le temps de les atteindre qu’il lui barrait le passage.  

 

- Non ! Non, je ne te laisserai pas réduire tout cela à un histoire de culpabilité mal placée. Sans ta grossesse, ce serait probablement venu même si ça aurait mis un peu plus de temps. Ca fait des mois que ça devient de plus en plus dur de résister, d’ignorer ces sentiments qui grouillent en moi depuis si longtemps mais que je ne contrôle pas, dont je ne voulais pas. Personne ne m’a appris à aimer, Kaori, personne avant toi., lui affirma-t-il.  

- Ta grossesse, c’est juste un déclencheur. C’est le moment où j’ai dû me décider à m’affranchir de mes chaînes et ça n’a pas été facile parce qu’il y a un mois encore je n’étais pas prêt. Putain… il y a quatre jours encore, je ne savais pas que j’étais prêt., soupira-t-il.  

- Kaori, quand je disais que je ne peux pas avoir d’enfant, ce n’était pas que je ne voulais pas, enfin si… mais c’est surtout que je ne peux pas. Enfin, techniquement, si mais les chances sont si infimes que j’ai raccourci., lui apprit-il, détournant le regard.  

 

Pour la première fois depuis qu’il l’avait appris, ça lui faisait ressentir quelque chose. Avant, il s’en foutait. Il se disait que, sans prendre de risque inutile, ça lui rendait les choses beaucoup plus faciles, draguer, collectionner les filles sans devoir se demander « et si.. », tout cela pouvait rester un jeu sans conséquence. Aujourd’hui avec elle, il avait une chance de plus, une chance dont il voulait.  

 

- Je suis désolée., souffla Kaori, comprenant ce qu’il lui disait.  

- Je n’en ai parlé à personne. Il n’y a que le Professeur qui soit au courant. C’est un effet secondaire de la poussière d’ange de Kaïbara et de certains produits qu’il a mis dedans. En résumé, j’ai une arme très efficace mais les munitions ne sont ni de bonne qualité ni en bonne quantité., plaisanta-t-il.  

 

Elle leva la main et caressa sa joue, sentant son désarroi. Se sentant soutenu, aimé malgré tout, il posa les lèvres dans le creux de sa main et y déposa un baiser.  

 

- Alors nous deux, ce n’est pas une question de culpabilité ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. J’é… J’éprouve… des sentiments… pour toi. Et si j’ai voulu rayer ce qui s’est passé il y a quatre semaines de ma mémoire jusqu’au baiser qu’on a échangé, c’est parce que tu représentes trop pour moi pour que j’ai pu ne serait-ce qu’une dizaine de minutes vouloir de toi au point d’en être fou alors que tu n’étais pas vraiment consciente. Ca ne pouvait pas avoir eu lieu. Je ne voulais pas que ce soit arrivé. C’était… impensable., lui avoua-t-il.  

- Pour moi, hier matin, c’était notre deuxième baiser., lui affirma-t-il.  

- J’ai parfois du mal à te suivre, Ryo Saeba., lâcha-t-elle avec un sourire humide.  

- Si ça peut te rassurer, moi aussi. J’ai l’impression de me battre contre des moulins à vent parfois., admit-il.  

- Don Saeba de Shinjuku…, le taquina-t-elle.  

- Tant que tu veux bien être ma Dulcinée, ça me va., répondit-il.  

- Oui, je le veux. Tu n’as même pas idée du temps que je t’ai attendu., souffla-t-elle.  

- Sept ans et quelques mois, non ?, répliqua-t-il, taquin.  

 

Elle plongea dans son regard et il frissonna sous son intensité. Il l’enlaça tendrement, ressentant le besoin d’être proche d’elle.  

 

- Rajoute quatre années de plus et tu tomberas sur le bon compte., lui affirma-t-elle.  

- Je suis un idiot., lâcha-t-il, stupéfait.  

- Je ne te le fais pas dire… quoiqu’on dit qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis…, lui murmura-t-elle, se lovant contre lui.  

 

Ils restèrent ainsi un moment avant de retourner vers le divan.  

 

- Alors on se donne une chance ?, lui demanda-t-elle, posant la main sur sa cuisse.  

- Oui.  

- Ryo…, commença-t-elle avant de chercher à retirer ses doigts qu’il rattrapa.  

- Parle-moi., l’encouragea-t-il.  

- J’ai quand même besoin de réponse pour le bébé. J’ai besoin de comprendre., osa-t-elle.  

- Je m’en doute. On cherchera, Kaori. On cherchera, on trouvera et on s’arrangera. Je serai là quoiqu’il arrive mais sache juste une chose., lui assura-t-il.  

- Quoi ?, lui demanda-t-elle, relevant les yeux vers lui.  

- Peu importe qui sera le père, je ne te laisserai pas filer avec lui… même s’il est riche, beau et qu’il a un plus gros mokkori que moi., lui dit-il avec un sourire moqueur.  

- C’est possible ?, répondit-elle, se mordant la lèvre et rougissant.  

 

Il l’observa et un sourire se dessina sur ses lèvres. Son regard brillait d’une flamme chaude qui la faisait fondre. Aspirée par l’onyx de ses yeux, elle fut surprise lorsqu’il pivota d’un coup, la prenant avec lui, et qu’elle se retrouva allongée sur le divan, son visage planant au dessus du sien.  

 

- Pour la richesse, c’est fort probable, pour la beauté, tu pourrais trouver un homme moins marqué mais pour le mokkori… il est imbattable., lui affirma-t-il avant de fermer la distance entre leurs lèvres.  

 

Il retrouva avec délice la pulpe douce et chaude de sa bouche, la dégusta avec plaisir pendant un moment avant de s’écarter d’elle et d’observer son visage dont les pommettes affichaient un joli rose.  

 

- M’en fous du fric, ta belle gueule me suffit et j’ai déjà soigné certaines de tes blessures. Pour le mokkori, il faudra que je teste., lui dit-elle, piquant un fard.  

 

Malgré toute sa timidité, il vit la lueur de désir danser au fond de ses prunelles et sourit. Il allait enfin découvrir la femme derrière la partenaire, cette femme qu’il lui avait demandé d’oublier mais qu’il n’avait pas toujours su ignorer.  

 

- Je suis à votre service, entier et dévoué, Mademoiselle. Mademoiselle devra cependant apprendre à se reposer parce que les nuits sont parfois très agitées dans notre modeste résidence… enfin si l’ogre de ses lieux ne décide pas de croquer la jeune fille également la journée., lui susurra-t-il d’une voix suave qui la fit frémir.  

- On peut même commencer l’essai dès maintenant si Mademoiselle se sent d’attaque., lui proposa-t-il.  

 

Elle glissa la main dans ses cheveux ébène et l’attira à lui pour sentir de nouveau sa bouche contre la sienne, leurs souffles se mêler et leurs corps s’épouser. Heureuse ne lui semblait pas encore assez fort pour exprimer ce qu’elle ressentait à ce moment-là. Ca lui paraissait aller bien au-delà. 

 


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