Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 18-09-20

Mise à jour: 30-09-20

 

Commentaires: 19 reviews

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Romance

 

Résumé: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapitre 6 :: Chapitre 6

Publiée: 23-09-20 - Mise à jour: 23-09-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 6  

 

Ryo se réveilla, un poids sur son corps. Il baissa les yeux et vit la tête de sa partenaire qui reposait sur son épaule. Elle était calée contre lui, un bras en travers de son ventre et sa cuisse posée sur la sienne. Bon sang, réalisa-t-il soudain, son genou était tout contre son mokkori qui était lui pleinement éveillé et se dressait fier comme un paon tendant son caleçon. Si elle voyait cela, elle le tuerait… Doucement, il glissa le bras qui la tenait par la taille pour essayer de se dégager mais elle se colla encore plus à lui, montant un peu plus sur lui. Il retint son souffle en sentant la douceur de ses lèvres contre son torse et surtout la pointe nue d’un de ses seins l’effleurer, envoyant mille étincelles dans son corps.  

 

Ne pas regarder, s’enjoignit-il, ne pas regarder l’objet de la tentation et tenter de cacher ce sein qu’il ne saurait voir… au risque de ne pas pouvoir se retenir. Il glissa doucement les doigts le long de son bras et attrapa la bretelle juste au moment où il la sentit tressaillir. Pourquoi avait-il voulu dormir avec elle sur un espace aussi exigu ? Voulait-il se prouver qu’il était suffisamment fort pour résister ou juste profiter du moment ? Il se retint de grogner : peu importait la réponse, le résultat était le même. Il devait réussir à se dégager car il n’était pas sûr de pouvoir se maîtriser autrement.  

 

- Ryo ?, souffla Kaori, encore ensommeillée.  

- Rendors-toi., lui dit-il.  

- Ca va ?, lui demanda-t-elle malgré tout en voyant son air sérieux.  

 

Il la regarda, cherchant à comprendre le ton inquiet de sa voix. Fatale erreur, pensa-t-il aussi vite en plongeant dans son regard.  

 

- Rendors-toi., lui répéta-t-il dans un ultime sursaut de vaillance de Ryo le fort.  

 

Elle l’observa un instant puis leva la main vers son visage, caressant sa joue puis ses lèvres. Elle sentait son souffle chaud et la douceur de ses lèvres sur la pulpe de ses doigts et elle se demandait si cela lui ferait le même effet en y posant la bouche. Elle se hissa légèrement sur lui, glissant sur son torse et alla cueillir un baiser sur ses lèvres. Juste un, se dit-elle, un baiser léger et aérien et elle se rendormirait juste après comme si tout ceci n’avait été qu’un rêve. Elle posa les lèvres sur les siennes doucement, délicatement et se sentit fondre à son contact. Elle avait l’impression que la chaleur montait instantanément en elle et elle glissa un peu plus son corps sur le sien, à peine gênée par la raideur qu’elle sentait contre sa cuisse. Ce n’était pas ce qui lui importait pour le moment…  

 

Ryo ne fut pas surpris par son geste. Il se retrouva carrément tétanisé quand il réalisa ce qui allait se passer. Un partie de lui lui disait de l’arrêter, l’autre de se laisser faire. Il adorait la sensation de ses lèvres contre les siennes, tendres, douces, fermes, légèrement humides. Ca faisait tellement longtemps qu’il n’y avait plus goûtées. La dernière fois, elle allait faire exploser Tokyo. Ca avait été leur unique vrai baiser. Le deuxième était arrivé mais déjà elle y mettait fin. Quand il la sentit s’écarter, il glissa une main dans ses cheveux et lui laissant à peine le temps de respirer, écrasa sa bouche contre la sienne. Niveau tendresse, la technique était certainement à perfectionner mais, apparemment, ça ne la dérangea pas car elle ne résista pas et se laissa attirer complètement sur lui. La bataille était âpre du baiser au mordillage sensuel de lèvres avec ou sans les dents.  

 

Quand ils se séparèrent pantelants, ils s’observèrent un moment, les yeux dans les yeux. Un léger soupir non loin leur rappela qu’ils n’étaient pas seuls et ils jetèrent un œil vers Hitomi encore profondément endormie. Se tournant de nouveau l’un vers l’autre, leurs visages se rapprochèrent pour un baiser d’abord doux qui se passionna rapidement. Langoureusement, Ryo quitta ses lèvres pour embrasser sa joue et le contour de son visage. Quand il revint à sa bouche, il attrapa doucement sa lèvre inférieure, la mordilla avant de la caresser du bout de la langue. Il entendit Kaori gémir faiblement à la sensation et se retrouva bâillonné par sa partenaire. Elle le rendait fou. Il ressentait tout son manque d’expérience mais l’attaque sauvage qu’elle menait trahissait l’amour passionné qu’elle lui portait. Il remonta l’une de ses mains qui erraient sur son dos et la glissa de nouveau dans ses cheveux, l’obligeant à relever un peu la tête. Elle avait les pommettes rosies, le regard voilé, les lèvres gonflées et entrouvertes. Elle était si tentante.  

 

Il leva le visage vers elle et prit sa bouche, glissant lentement sa langue dans la fente offerte, caressant doucement chaque centimètre carré. Il la sentait trembler contre lui et lâcha ses cheveux pour laisser glisser la main sur sa nuque qu’il caressait du pouce comme pour l’apaiser. Il fit une première approche, touchant du bout de la langue la sienne et voir comment elle réagissait. Il avait beau être au bord du précipice, il avait encore un minimum de conscience, même si quatre-vingt dix pour cent était concentrés sur son membre central durci qui frottait contre l’intimité de sa partenaire, lui rappelant à quel point il avait envie de plonger dans son corps et que neuf autre pour cent se situait sur son torse, la pointe intrigante étant de nouveau sortie de sa cachette, semblant appeler ses caresses. Il ne lui restait donc qu’un tout petit pour cent pour tenter de conserver un minimum de retenue.  

 

Kaori le sentit et en fut touchée. Malgré un reste de timidité plus dû à l’inexpérience qu’à la gêne, elle alla à sa rencontre et mêla leurs deux appendices avec envie et douceur. Elle avait envie de le sentir perdre la tête comme elle se sentait partir. Elle était perdue entre les sensations nées de leur baiser, celles provoquées par son pouce sur sa nuque, sa main sur la peau nue de son dos et les frôlements de leurs bassins. Prenant confiance, elle laissa ses doigts errer sur les côtes de son partenaire, sentant la chair de poule qui le couvrait progressivement. Elle descendit lentement jusqu’à l’élastique de son caleçon avant de remonter. Quand elle l’entendit gémir alors qu’elle frôlait son téton, elle se sentit sourire et posa de nouveau le doigt dessus, traçant de petits cercles tout autour.  

 

Quand il sentit sa caresse aussi douce que sensuelle, Ryo ne put se retenir. La main dans son dos remonta, griffant légèrement sa peau, longea une côte et l’amena à la base de l’un de ses seins. Il pouvait sentir sur le dessus de ses phalanges le velouté de la peau dépourvue de soutien-gorge. Il la caressa ainsi lentement et, lorsqu’il arriva au sommet, laissa ses doigts glisser de nouveau vers la base, emprisonnant l’une de ses collines. Il la pressa doucement et laissa ses dextres frôler la peau, l’entendant doucement gémir contre sa bouche. La légère vibration envoya une décharge électrique dans tout son corps et lui fit accélérer leur danse buccale.  

 

La rouquine n’en pouvait plus. La chaleur irradiait dans tout son corps et elle avait l’impression que son cœur allait exploser tant il battait vite et fort. Elle glissa une main sous lui et l’autre sur son épaule comme pour mieux s’accrocher et lutter contre la sensation de vertiges qui la prenait. Elle n’avait que rêvé une telle douceur de sa part. Elle ne s’y était pas attendue dans les faits. Elle sentait la passion dans ses gestes mais il y avait plus, tellement plus dans ses gestes, qu’elle en aurait presque pleuré. Elle écarquilla les yeux de surprise lorsqu’elle sentit ses doigts remonter et emprisonner le sommet de sa poitrine, le malmenant délicatement. Ryo la laissant enfin respirer, elle croisa alors son regard sombre de désir, un regard qui la portait et la soutenait dans cette découverte sensorielle intense.  

 

Ryo observa Kaori et lui sourit. C’était un sourire coquin, celui qui semblait dire « je t’ai bien eue mais attends un peu... » et elle sentit le brasier en elle s’intensifier d’anticipation. Elle ferma les yeux pour contrôler les tremblements de son corps. Il la bascula sur le dos, se mettant au dessus d’elle, et elle sentit ses lèvres se poser dans son cou en dessous de son oreille. Elle retint sa respiration un moment en sentant le bout de sa langue tracer un sillon de là jusqu’à la vallée de ses seins. Elle se rendit à peine compte qu’il avait baissé les bretelles de son débardeur dénudant sa poitrine.  

 

Il butina doucement la zone un moment alors qu’elle glissait les doigts dans sa chevelure noire en fixant le plafond, ayant du mal à croire à ce qui se passait. Elle aurait dû être gênée de se retrouver à moitié nue en train de batifoler avec son partenaire qui remontait maintenant doucement vers le sommet de son sein droit alors que leur cliente dormait juste à côté. Elle s’en foutait. Bien sûr, elle priait pour qu’Hitomi ne se réveille pas mais sa présence ne la perturbait pas outre mesure. Ryo était avec elle. C’était elle qu’il caressait et embrassait, c’était son corps qu’il explorait des mains et de… Elle ouvrit la bouche de surprise lorsqu’il referma les lèvres sur la pointe de son sein et son léger cri mourut sur la main qu’il posa sur sa bouche.  

 

Il était proche du paradis et il l’emmenait avec elle comme dans ses rêves sauf que c’était la réalité. Il était réellement en train de mordiller la poitrine de Kaori, de caresser ses fesses par dessus son short, se demandant quand il serait convenable qu’il passe la main en dessous sachant qu’elle ne portait pas de sous-vêtements, quand il pourrait voir si ses fesses étaient aussi douces et fermes qu’il le pensait, quand il pourrait se perdre dans son antre chaude et humide. Il sentait son ventre onduler contre son torse, ses mains se poser sur le haut de son dos, remonter dans son cou, ses cheveux et entendait le son étouffé de ses gémissements contre sa main.  

 

Il avait besoin d’elle, pas seulement de son corps pour assouvir un besoin physique. Ca allait plus loin. Il avait besoin d’elle, de sa chaleur, de son soutien, de son sourire, de son amour. Il avait besoin de ses caresses sur son corps, douces, intimes, rassurantes. Ce n’étaient pas des mains cherchant juste à l’exciter et à maintenir son désir. Ces mains-là lui parlaient, l’apaisaient. Il lâcha son sein et remonta déposant des baisers sur son chemin jusqu’à retrouver ses lèvres. Leur baiser fut torride. Il sentait les mains de sa partenaire découvrir son dos dénudé puis descendre, hésitant un instant à la ceinture avant de s’aventurer sur son fessier. Il l’imita et la caressa avec tendresse, sentant leurs intimités se frôler de plus en plus. Il sentait sa chaleur contre sa virilité, ses tétons titiller ses pectoraux à chaque ondulation de leurs corps, sa langue jouant avec la sienne.  

 

Il remonta jusqu’au ventre plat de sa partenaire et s’écarta d’elle, l’observant un moment. Il voulait plus, il voulait se fondre en elle, ne plus faire qu’un avec elle… Sa grossesse ne le rebutait pas. Il devrait juste faire preuve de retenue. Il croisa son regard et ils s’observèrent un long moment jusqu’à ce qu’elle acquiesça légèrement. Il s’entendit gémir de soulagement en reprenant ses lèvres alors que ses doigts passaient sous l’élastique de son short. Il ferma les yeux d’anticipation. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine comme jamais. Après bien des années de bataille, il baissait les armes. Il acceptait enfin ce qui aurait dû arriver depuis longtemps.  

 

Soudain, ils entendirent le canapé craquer et se figèrent. Ils se tournèrent vers le bruit et virent Hitomi se réveiller. Ryo bondit sur ses pieds et sortit de la pièce sans attendre. Il ne voulait pas que leur cliente le voit en train de bander. Cela ne le dérangeait pas d’habitude mais, là, c’était le fruit d’une expérience intime, vraiment intime et elle n’avait pas besoin de le voir comme ça. Il n’aurait jamais dû se laisser aller. Il aurait dû attendre d’être chez eux dans le calme, seuls, à deux.  

 

- Quel con ! Qu’est-ce qui m’a pris ?, lâcha-t-il juste avant de disparaître.  

 

Déboussolée, Kaori le regarda partir en remontant machinalement les bretelles de son débardeur. Elle se sentit mal en entendant ses mots. Il regrettait. Il n’assumait pas ce qui venait de se passer. Pourtant elle aurait juré que c’était vraiment ce qu’il voulait et qu’il était enfin prêt à avancer. Quelle idiote ! Elle s’était donnée à lui, l’avait laissé la tripoter, la caresser alors qu’une inconnue était juste à côté d’eux et aurait pu les surprendre. Est-ce que c’était ça qui l’avait excitée au final ? Elle se leva péniblement et commença à plier le drap et à ramasser les oreillers pour aller les remettre dans la chambre.  

 

- Ca va, Kaori ? Vous avez l’air bizarre ?, lui demanda Hitomi.  

- Oui oui., répondit-elle, se forçant à rester naturelle tout en se penchant pour attraper le matelas  

- Vous devriez peut-être attendre Ryo., lui conseilla leur cliente.  

- Je n’ai pas besoin de Ryo pour transporter un matelas ! Je sais me débrouiller !, répliqua-t-elle sèchement, donnant un coup sec sur l’objet pour le déplacer.  

- Lâche ça, Kaori. Tu ne devrais pas…, intervint Ryo qui sortait de la douche, les cheveux encore humides.  

 

Elle ne put s’empêcher de le trouver sexy mais secoua la tête, ne voulant pas se laisser avoir une nouvelle fois.  

 

- Lâche-moi, Ryo. Je n’ai pas besoin d’aide. Je n’ai pas besoin que tu me ménages comme une petite chose fragile. Je me remettrai… comme d’habitude., rétorqua-t-elle sèchement.  

- Lâche ce matelas. C’est trop lourd pour toi en ce moment., argumenta-t-il.  

- Va te faire voir, Ryo Saeba. Je vais devoir apprendre à me débrouiller toute seule alors laisse-moi traîner ce matelas si j’en ai envie., cria-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Non, je ne suis pas d’accord !, lui opposa-t-il, vexé de se voir écarter de sa vie sans comprendre pourquoi.  

- Fiche-moi la paix ! Laisse-moi passer !, lui ordonna-t-elle.  

- Lâche ce matelas., gronda-t-il une nouvelle fois.  

 

Elle le défia du regard une nouvelle fois puis lui jeta le matelas à la figure avant de partir à la salle de bains et de s’y enfermer.  

 

- Tout ça pour un matelas… Ce n’était pas un peu excessif ?, pipa Hitomi, sortant de la cuisine.  

- Je vais inspecter les extérieurs., répondit-il, ramenant le matelas dans la chambre de Kaori avant de sortir.  

 

Il fit le tour de la maison à la lumière du jour et s’arrêta devant la fenêtre de la salle de bains, entrapercevant la silhouette de sa partenaire. Dire qu’à ce moment-là, ils auraient pu… Il chassa cette pensée de son esprit et baissa les yeux au sol. Il s’accroupit et observa les mégots de cigarette et les coques de graines de tournesol qui étaient là. Quelqu’un avait attendu là, peut-être pour observer par la fenêtre. Il se redressa et continua son inspection. Il passa la fenêtre de la chambre d’amis et s’arrêta près de celle d’Hitomi, trouvant les mêmes résidus. Il finit l’inspection de l’arrière et revint sur ses pas quand il arriva au bout du terrain. Il fut étonné de trouver des résidus près de la fenêtre de la chambre de Kaori. Quelqu’un l’avait épiée, elle aussi, ce qui le mit en colère. Il avait bien senti la présence autour d’eux mais il n’avait pas pensé qu’elle s’intéresserait à sa partenaire.  

 

- Ryo, on doit y aller., lui apprit Kaori, venue le chercher.  

 

Il regarda à nouveau les résidus, les sourcils froncés.  

 

- Il y a un problème ? C’est le fait qu’on a failli coucher ensemble qui te rend malade ?, lui demanda-t-elle d’une voix aigre.  

 

Il releva la tête, surpris. Il ne comprenait pas son agressivité soudaine.  

 

- Tu sais bien que ce n’était pas le lieu. Je n’aurais pas dû me laisser aller., répondit-il, endossant la responsabilité de leur écart.  

- Ce n’était surtout pas la bonne personne mais ça va, j’ai l’habitude. Grouille-toi. Hitomi nous attend., répliqua-t-elle, tournant les talons sans lui laisser le temps d’en placer une.  

- Je ne la comprendrai décidément jamais., soupira-t-il.  

 

Ils partirent tous trois vers les bureaux d’Hitomi. Sans grande surprise, ils étaient suivis. Ils se garèrent dans le même parking que la veille et montèrent au trentième étage où Hitomi disparut derrière les portes vitrées.  

 

- Je dois aller faire un tour. Tu restes ici avec Hitomi., lui demanda Ryo.  

- Où tu vas ?, lui demanda-t-elle.  

- Oh… puis après tout, tu n’as pas de compte à me rendre., soupira-t-elle, s’asseyant dans l’un des fauteuils, l’air fermé.  

 

Ryo la regarda et passa une main dans ses cheveux. Il alla prendre place à ses côtés, se penchant vers elle.  

 

- Je dois voir Saeko. Ecoute, je ne sais pas ce qu’il se passe dans ta petite tête mais il faut que tu te calmes. Ca ne te réussit pas quand tu t’énerves., lui rappela-t-il sur le ton de l’humour.  

- Ca te ferait quoi si celui avec qui tu allais… enfin s’en allait en se traitant d’idiot ?, lui demanda-t-elle, se mordant la lèvre pour en contenir le tremblement.  

- Attends, tu te souviens de quelque chose ?, l’interrogea-t-il.  

- Quoi ? Mais non, c’était toi ce matin !, se fâcha-t-elle.  

- Va-t’en, Ryo. Laisse-moi seule. Ca passera., lui demanda-t-elle.  

 

Elle se détourna de lui, coupant court à la conversation. Il n’insista pas, ne souhaitant pas la contrarier dans son état. Il ne voulait pas risquer qu’elle s’évanouisse alors qu’il n’était pas là.  

 

- Ok mais on en reparlera quand tu seras prête à m’écouter., lui concéda-t-il.  

 

Elle le regarda partir et ferma les yeux quand il disparut dans l’ascenseur, lui jetant un dernier regard sombre. Elle essuya une larme en se rappelant le même regard mais chargé de désir un peu plus tôt. Elle y avait cru. Ca faisait mal mais elle ne sombrerait pas.  

 

De son côté, Ryo se dirigea vers le parc à dix minutes de là. Il s’appuya contre un lampadaire et attendit quelques minutes avant d’entendre des pas se diriger vers lui.  

 

- Nouvelles chaussures ?, plaisanta-t-il.  

- Oui. Tu veux tester ?, répliqua Saeko.  

- Pas le temps. Un voyeur qui laisse derrière lui des mégots de cigarettes australiennes et des coques de graines de tournesol, ça te parle ?, l’interrogea-t-il.  

- Ce n’est pas qu’un voyeur, Ryo. C’est un kidnappeur, un violeur et un assassin. Il a déjà fait quatre victimes et elles sont marquées. Quand je dis marquées, c’est au sens littéral. Il les marque avec un fer rougi à chaud. C’est un tortionnaire, Ryo., lui apprit-elle.  

- Pourquoi tu me poses la question ?  

- J’ai trouvé ces résidus autour de la maison de ma cliente., lui répondit-il.  

- Alors c’est sa prochaine victime. Ca veut dire qu’on a une chance de le coincer., déclara-t-elle.  

- Donne-moi son adresse. On va mettre une patrouille et surveiller son logement.  

- Viens au Cat’s ce soir vers dix-sept heures trente. On t’y attendra. Toi, je veux bien mais il n’y aura pas d’autres hommes. Vous manquez terriblement de discrétion dans la police et cet homme-là, ce n’est pas un amateur. Un nom ?, répliqua-t-il.  

 

Elle grogna de frustration et remit une mèche de cheveux en place.  

 

- Non. Allez Ryo, laisse-moi prendre l’affaire en main. Mes hommes et moi…  

- Que toi. C’est non négociable et on jouera selon mes règles., lui affirma-t-il.  

- Tu es sûr ? On devrait pouvoir trouver un terrain d’entente, non ?, lui propos-t-elle, aguicheuse, traçant une ligne médiane sur son tee-shirt.  

- Tu me donnes son adresse., lui susurra-t-elle.  

- Non. Rendez-vous au Cat’s à l’heure dite. Et prends les informations que tu as sur ce salaud., lui rappela-t-il.  

- Quoi, tu ne tentes même pas de négocier quelques coups ?, s’étonna-t-elle.  

 

Il ne répondit rien et s’éloigna, lui faisant un petit signe de la main. Donc ils avaient à faire un homme plus violent qu’il ne le pensait au départ mais ça collait assez bien avec la sensation qu’il en avait, le fait qu’il semblait invisible. Il retourna au building où travaillait Hitomi et monta au trentième. Il devait prévenir Kaori, lui expliquer de quoi il retournait et lui laisser la possibilité de se mettre à l’abri. Elle attendait un bébé. Il la retrouva, observant Hitomi en pleine conversation avec un collègue.  

 

- Il faut que je te parle., lui murmura-t-il, s’asseyant à ses côtés, ignorant l’hôtesse d’accueil qui lui sourit, le rouge aux joues.  

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda-t-elle, maîtrisant ses traits.  

- Notre voyeur, il a un peu plus qu’une corde à son arc. C’est un assassin, un violeur et un kidnappeur dans le genre sadique pour parachever le tout., lui apprit-il, sérieux.  

- Ok, donc il y a un vrai danger pour Hitomi., constata-t-elle.  

- Oui… et pour toi aussi. Il n’hésitera certainement pas à se débarrasser des obstacles qu’il rencontrera., lui expliqua-t-il.  

- Et alors ? Où veux-tu en venir ?, lui demanda-t-elle, ses yeux se plissant.  

- Je… Tu as encore la possibilité de te mettre à l’abri. Tu es enceinte, Kaori. Je ne sais pas ce que tu veux faire du bébé, tu ne le sais peut-être pas toi-même mais tu dois avoir le choix et, si tu le perds, tu n’auras pas ce choix., lui dit-il, lui prenant la main.  

 

Elle regarda leurs mains jointes et sentit sa gorge se contracter.  

 

- Tu devrais m’en vouloir pour m’être mise dans une situation pareille. Pourquoi tu me protèges ?, lui demanda-t-elle.  

- Parce que c’est mon boulot…, répondit-il, mal à l’aise d’avoir cette conversation dans cet endroit.  

- Ravie de savoir que je ne suis qu’une autre de tes missions., gronda-t-elle.  

- Kaori… Je n’ai pas envie d’approfondir cette conversation ici. Réfléchis. J’ai donné rendez-vous à Saeko au Cat’s ce soir. Si tu veux arrêter, tu rentreras à l’appartement. Je ne t’en voudrai pas. Je ne te considérerai pas moins., lui assura-t-il.  

- Tu veux avoir le champ libre avec Hitomi ? Tu veux pouvoir coucher avec elle sans que je te gêne ?, lui demanda-t-elle, blessée.  

- Tu crois vraiment que j’ai envie de coucher avec Hitomi après ce matin ? Je n’étais pas entrain de compenser., lui répondit-il, nerveux.  

- Ecoute, on a besoin d’avoir l’esprit clair alors cette conversation, on la finira à deux plus tard mais évite de te monter la tête, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

 

La journée passa rapidement et ils n’abordèrent plus le sujet. Lorsque Hitomi les rejoignit après sa journée, elle les suivit avec plaisir jusqu’au Cat’s. Ca lui ferait une sortie, une distraction. Ils se retrouvèrent donc au café où toute la bande était présente, y compris Saeko.  

 

- Ma Kaori chérie !, cria Mick en se précipitant sur son amie.  

 

Le choc arriva mais ce n’était pas le même que d’habitude. L’américain se buta contre le torse de son compère de beuverie qui s’était interposé.  

 

- Ne sois pas jaloux, Ryo chou. Je t’aime toujours autant, tu sais, mais pas pour la même chose., lui assura Mick, le contournant pour aller rejoindre Kaori.  

- Pas touche, Angel ! Fous-lui la paix !, lui ordonna-t-il, l’attrapant par le col et le tirant vers le comptoir.  

- Tenez un bon café. C’est une nouveauté. Vous m’en direz des nouvelles…, annonça Miki tout sourire.  

 

Ryo n’eut pas le temps d’intervenir que Kaori bondit de son siège et fila aux toilettes. Il se leva et alla la rejoindre.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il, la voyant s’asperger le visage d’eau.  

- Je l’avais à peu près supporté ce matin. Je pensais que ça irait., murmura-t-elle.  

- Tu ne t’en sortiras pas aussi facilement. Il a une moitié de gênes Makimura. C’est un peu têtu ces bêtes-là., plaisanta-t-il.  

- Idiot., lâcha-t-elle.  

- Je sais. Allez viens. Je pense que tu n’échapperas pas aux explications., lui affirma-t-il.  

- Je dois leur dire, tu crois ? Même sans savoir ce que je vais faire ?, l’interrogea-t-elle, nerveuse.  

- C’est notre famille. Ils seront là quoiqu’il arrive.  

 

Elle acquiesça et le suivit dans le café. Tous les regards se tournèrent vers eux et Kaori prit une profonde inspiration.  

 

- Ca va, Kaori ?, s’inquiéta Miki.  

- Oui. C’est juste… C’est juste que bébé ne supporte pas le café., expliqua-t-elle.  

 

Un grand silence régna dans la salle un moment. Elle sentit la main de Ryo se poser dans son dos et la pousser à aller s’asseoir.  

 

- Mais qui est le père ?, osa enfin son amie.  

- Je ne sais pas. Ca s’est passé le soir de la soirée d’Eriko probablement., expliqua-t-elle.  

- Tu as fait un test sanguin ?, lui demanda Kazue.  

 

Kaori sortit le résultat des analyses qu’elle avait passées à l’hôpital.  

 

- Tiens, regarde., lui proposa-t-elle.  

- Le test est bien positif., affirma la doctoresse.  

 

Voyant la conversation engagée, Ryo fit signe à Saeko de la rejoindre à l’arrière.  

 

- Tu as le dossier ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle le lui tendit et il le feuilleta, s’assombrissant au fil de la lecture. Ce salaud prenait plaisir à torturer ses victimes… Il n’aimait pas cela.  

 

- Kaori est enceinte…, murmura l’inspectrice, jetant un rapide coup d’oeil vers son ami pour jauger sa réaction.  

- Il y a tout ?, lui demanda-t-il, éludant la conversation.  

- Oui. Que vas-tu faire ?, l’interrogea-t-elle.  

- Le mettre hors d’état de nuire., répondit-il.  

- Je ne parlais pas de cela, Ryo., fit-elle dans un mouvement d’humeur.  

- Je sais. Je vais être là pour elle comme Hide l’aurait été. Elle ne sera pas seule., répliqua-t-il.  

- Est-ce que tu…, commença Saeko mais elle s’arrêta quand la porte s’ouvrit laissant passer Mick.  

- Je vous laisse. Je t’attendrai à l’intérieur., l’informa l’inspectrice.  

 

Elle disparut et laissa la place à l’américain. Mick sortit une cigarette et en tendit une à Ryo qui accepta. Ils restèrent silencieux un moment, légèrement nerveux.  

 

- Kaori est enceinte…, lâcha Mick, brisant le silence.  

- Oui, je suis au courant. J’ai déjà eu le droit aux nausées, vomissements, vertiges et évanouissements., ironisa Ryo.  

- Même pas en couple et j’ai le droit aux emmerdes…  

- Elle veut le garder ?, l’interrogea l’américain.  

- Elle ne sait pas.  

- Et toi, tu les garderais ?  

- Oui., souffla Ryo, jetant son mégot par terre et l’écrasant.  

- Pourquoi Ryo ?, le questionna Mick.  

 

Le nettoyeur tourna le regard vers la rue avant de revenir vers son ami.  

 

- Parce que je dois assumer mes responsabilités ! Putain, ça fait des années que je vais voir à droite et à gauche sans aucun accident et elle… Pourquoi je n’ai pas fait plus attention !, s’énerva le japonais.  

- Vous n’étiez pas dans votre état normal ce soir-là, Ryo. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure., déclara son ami.  

- Tu lui as dit au moins ?, lui demanda-t-il.  

- Que veux-tu que je lui dise ?, répondit Ryo sur la défensive.  

- Ce qui est arrivé. Kaori a le droit de savoir, non ?, répliqua l’américain calmement, plongeant son regard dans celui de son ami.  

- Qu’est-ce que j’ai le droit de savoir ?, entendirent-ils derrière eux.  

 

Ils se tournèrent vers la porte de service à laquelle se tenait Kaori, la main encore sur la poignée. 

 


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