Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 18-09-20

Mise à jour: 30-09-20

 

Commentaires: 19 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire pour poster un jeu intéractif?

 

Il suffit de se connecter. Puis, dans la section Games, - créer un nouveau jeu - ajouter/modifier les pages du jeu: les nouvelles pages sont créer automatiquement si elles sont référencées dans une autre page. - Il y a 2 types de pages: une page à proposition et une page à Question/Réponse. - Il y a aussi la possibilité de faire une page combat (C'est une page à propositions où un simulateur de dé est inséré) - ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapitre 7 :: Chapitre 7

Publiée: 24-09-20 - Mise à jour: 24-09-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bon qu'a caché Ryo à sa partenaire? Qu'ils avaient passé la nuit ensemble et que sa grossesse lui est imputable? Découvrons-le. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 7  

 

Kaori ne pouvait pas y croire. Ryo lui cachait quelque chose sur cette soirée-là. Ce n’était pas la première fois mais elle ne pensait pas qu’il le ferait sur ce sujet. Il savait pourtant à quel point ça la bouleversait. Comment pouvait-il… Elle sentit son cœur sombrer en réalisant qu’il ne pouvait y avoir qu’une chose qui l’empêcherait de lui parler. La douleur monta mais plus encore la colère alimentée par la vision des deux hommes en face d’elle qui la regardaient d’un air coupable. Elle lâcha la poignée à laquelle elle se raccrochait et approcha de Mick et Ryo.  

 

- Qu’est-ce que j’ai le droit de savoir et que vous ne voulez pas me dire ?, répéta-t-elle d’une voix beaucoup trop calme.  

 

Ryo détourna le regard, la mâchoire serrée. Il ne voulait pas avoir cette conversation avec elle maintenant, peut-être même jamais. Il lui suffisait de se taire, elle se lasserait, lui ferait la tête et ce serait fini. Mick, lui, baissa les yeux et ce fut vers lui que Kaori se tourna pour obtenir des réponses.  

 

- Mick, qu’est-ce que tu sais ?, lui demanda-t-elle.  

- Rien, je ne sais rien., répondit-il, mal à l’aise.  

- Je pensais que j’avais au moins un ami ici…, cracha-t-elle.  

 

Elle le vit s’assombrir. Elle savait qu’elle lui assénait un coup bas. Elle savait qu’elle remettait en cause leur amitié à cause de Ryo mais elle avait besoin de réponse.  

 

- Vu que Monsieur Saeba fait l’autruche depuis deux jours, je pensais au moins que tu me parlerais. Que me cachez-vous ? Qui couvre l’autre ou alors vous vous couvrez mutuellement ? Vous avez un secret inavouable à cacher ? Je dois en parler à Kazue ?, leur demanda-t-elle amèrement, les acculant volontairement.  

- Combien d’autres personnes doivent être blessées pour que je sache la vérité ?, ajouta-t-elle, la colère faisant vibrer sa voix.  

- Arrête tes conneries. Il n’y a rien d’important à savoir., gronda Ryo.  

- Si ce n’est pas important, pourquoi ne pas me le dire alors ?, lui rétorqua-t-elle, le prenant à son propre piège et se tournant de nouveau vers Mick.  

- Je… ce n’est pas à moi de te le dire, Kaori. Tout ce que je peux te dire, c’est que ça concerne un homme jaloux et une femme libérée de ses inhibitions. C’est tout ce que je dirai., lui opposa-t-il, la voyant ouvrir la bouche.  

- Je suis désolé., murmura-t-il en passant à côté d’elle et regagnant le café.  

- On ferait mieux d’y aller. Saeko va venir avec nous pour protéger Hitomi. A toi de voir si tu veux te mettre à l’abri ou pas., l’informa Ryo, se dirigeant à son tour vers la porte de service.  

 

Il savait qu’il ne s’en sortirait pas à si bon compte mais il devait tenter de s’échapper pendant qu’il en avait l’opportunité. Kaori était encore sous le coup de ce que lui avait révélé Mick. Elle avait le regard perdu dans le vide. Il ne fut cependant pas assez rapide et elle se précipita entre la porte et lui. Voyant qu’il ne s’arrêtait pas, elle recula jusqu’à être appuyée dessus, écartant les bras dans un vain effort pour l’empêcher de passer. Il n’avait qu’à la soulever pour pouvoir la dégager, elle le savait et lui aussi. Malgré tout, il ne le fit pas et détourna juste le regard en serrant les dents.  

 

- Laisse-moi passer, Kaori., gronda-t-il.  

- Parle-moi, Ryo., murmura-t-elle.  

 

Sa colère était tombée d’un coup au profit de l’appréhension. De cette discussion, beaucoup de choses découleraient et elle ne savait si elle devait s’en réjouir ou en avoir peur. Elle devait savoir. Elle voulait comprendre. Peut-être saurait-elle lui pardonner… Après tout, elle l’avait déjà fait pour tellement de choses mais elle devait savoir.  

 

- Je… Non, je ne peux pas., répondit-il, passant une main dans ses cheveux nerveusement.  

- Pourquoi ? J’ai besoin de savoir, Ryo. Tu le sais, non ? J’ai besoin de savoir., bégaya-t-elle, les larmes commençant à rouler sur ses joues.  

- S’il te plaît, parle-moi. Apaise cette peur que j’ai en moi. Dis-moi que mes doutes ne sont pas fondés, dis-moi…  

 

Elle ne put continuer, les sanglots la faisant hoqueter. Elle posa une main sur sa bouche pour les contenir pendant que l’autre s’accrochait au revers de la veste de son partenaire en quête de soutien. Elle sentit un bras l’entourer et l’attirer et se retrouva plaquée contre le torse de Ryo. Malgré toute sa volonté de garder une certaine distance, il n’avait pas réussi à la laisser. Il ne pouvait cesser de se répéter que c’était de sa faute, qu’il aurait dû mieux faire.  

 

- J’ai besoin d’avoir confiance en toi, Ryo. J’ai besoin de savoir. Je ne te demanderai rien de plus. Je peux te le promettre mais j’ai besoin de savoir. J’ai besoin de réponse… s’il te plaît…, l’implora-t-elle.  

 

Que c’était dur de lui résister alors qu’elle s’accrochait désespérément à lui, qu’il savait à quel point la situation la perturbait, qu’il la sentait trembler dans ses bras.  

 

- S’il te plaît, Ryo…, répéta-t-elle.  

 

Il ne pouvait pas lui dire. Il ne pouvait pas risquer de tout perdre pour une connerie d’un soir. Il avait décidé d’avancer avec elle. Il avait décidé d’enfin leur laisser vivre leur vie. Si seulement ce crétin d’américain avait su fermer sa gueule, enragea-t-il avant de se calmer. Ce n’était pas la faute de Mick. C’était lui qui avait tout fait foirer. Il aurait dû l’empêcher de boire ce verre. S’il l’avait fait, rien de tout cela ne serait arrivé.  

 

- Parle-moi… je t’en supplie., lui murmura-t-elle.  

 

Elle n’avait plus la force. Elle avait besoin de savoir mais elle ne le supplierait pas plus longtemps. Elle verrait si elle était capable de vivre avec son silence, elle verrait et elle aviserait. Elle prit une profonde inspiration et s’apprêtait à s’écarter quand il se décida à parler.  

 

- On s’est disputés., avoua-t-il.  

 

Il ferma les yeux, chassant la culpabilité pour ce qu’il allait faire.  

 

- Je le savais déjà, Ryo., murmura-t-elle.  

- Miki m’a déjà dit qu’on était sortis en se disputant de la boîte., ajouta-t-elle, s’écartant de lui.  

- Il n’y avait donc pas besoin d’en faire un si grand secret.  

- Sauf que dans le club, ce n’était que le sommet de l’iceberg. Dehors, ça a été… plus… dense., admit-il.  

- Vraiment ?  

- Oui. Je me suis conduit comme un connard. Je t’ai dit plein de choses désagréables…, admit-il.  

- Comme d’habitude quoi… Je suis habituée depuis le temps., lui opposa-t-elle.  

- Je… non, plus que d’habitude en fait.  

 

C’était la stricte vérité après tout. Il avait été furieux, jaloux. Sa colère était montée tout au long de la soirée pour finir par exploser. L’alcool avait chassé certaines de ses inhibitions et il l’avait vue accepter de danser avec d’autres hommes, des hommes qui l’avaient collée d’un peu trop près à son goût, des hommes qu’il aurait aimé la voir repousser. Elle avait même osé rire aux paroles de l’un d’entre eux murmurées à son oreille avant de lui faire un signe négatif de la tête avec un léger sourire et le rouge aux joues. Il n’y avait que lui qui avait le droit de la mettre dans cet état. Ca avait duré un bon moment et, à chaque fois qu’il grommelait qu’elle se ridiculisait, Mick lui répondait que non, qu’elle était très sexy quand elle dansait sans aucune retenue, qu’elle avait bien raison de prendre du plaisir dans une telle soirée, qu’il ferait bien d’en faire autant. Ryo avait été conscient du regard pénétrant que son ami posait sur lui mais il l’avait ignoré.  

 

Quand il avait entendu la musique changer et une plus lente et sensuelle emplir l’air, il avait poussé un soupir en se disant qu’il reverrait enfin Kaori revenir, qu’il pourrait se calmer enfin en la sachant à l’abri de ces autres mâles. Elle était revenue mais, contre toute attente, avec une audace que lui conférait l’alcool, elle l’avait invité à danser. Il se souvenait de l’avoir regardée, d’avoir détaillé sa silhouette emprisonnée dans cette jolie robe qui lui collait à la peau, soulignant toutes ses rondeurs appétissantes et avait considéré sa main tendue, l’imaginant lui proposer une toute autre danse. Il se souvenait du désir qui pulsait dans ses veines et qu’il cherchait comme toujours à réprimer pour tout un tas de raisons plus ou moins valables. Il avait eu envie de danser avec elle comme il l’avait déjà fait lorsqu’elle avait été Cendrillon mais il avait refusé.  

 

En fait, se corrigea-t-il, il n’avait pas refusé. Il lui avait lancé une remarque désobligeante sur son manque de vigilance alors que Miki, Kazue et Eriko arrivaient. Elle ne s’était pas démontée et avait répliqué. Une porte de sortie s’ouvrant pour lui, il avait pris sa veste et était sorti, la plantant là avec leurs amis, en sécurité. C’était ce qu’il avait pensé parce qu’à peine dehors, elle l’avait forcé à se retourner pour finir leur discussion et le ton avait monté. Il avait essayé de partir à nouveau, avait à peine fait quelques pas qu’elle l’avait rattrapé à nouveau, le traitant de lâche et, de fil en aiguille…  

 

- Ca a vraiment été plus violent que d’habitude, Kaori, mais on n’en pensait pas un mot. Je préfère oublier cet épisode… s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

- Oublions tout cela et concentrons-nous sur l’avenir., ajouta-t-il, sachant qu’elle accepterait plus facilement ainsi.  

 

Lâche, se traita-t-il. Il voulait effacer ce qui s’était passé ce soir-là. Ca n’avait pas existé. Ca ne pouvait pas avoir existé alors moins elle en saurait, mieux ce serait. Il pouvait ainsi vivre dans le déni s’il le souhaitait.  

 

- D’accord., accepta-t-elle.  

 

Elle aurait aimé avoir plus de détails mais il avait raison : cela ne servait à rien de remuer des choses désagréables, d’autant que pour sa part, elle avait bu et que les propos avaient certainement dépassé sa pensée.  

 

- Kaori, tu continues la mission ou pas ? Je dois savoir à combien on rentre chez Hitomi., l’interrogea-t-il.  

- Je sais que c’est dangereux mais je ne me regarderai plus en face si je ne viens pas. J’ai commencé cette mission, je vais au bout. Pour celles d’après, je verrai., lui répondit-elle.  

- D’accord. De toute façon, nous avons Saeko en renfort. Il n’y a pas de raison de s’en faire., répondit-il, cachant son malaise.  

 

Il aurait préféré la savoir à l’abri mais il n’avait nullement envie de s’engager dans une nouvelle bataille alors qu’il venait de l’échapper belle. Ils s’écartèrent et se dirigèrent vers le café.  

 

- Merci de m’avoir expliqué cela, Ryo. J’avoue que je m’attendais à autre chose, peut-être à un début de réponse mais merci de m’avoir parlé., répondit-elle, se massant les tempes.  

- Ca va ?, s’inquiéta-t-il.  

- Je suis fatiguée., admit-elle.  

- C’est un mauvais moment à passer., la rassura-t-il.  

- Oui… si on omet les réveils en pleine nuit, les biberons, les couches et tout ce qui s’en suivra si je le garde., soupira-t-elle.  

- J’avais pas pensé à cela., pipa-t-il.  

- S’il le faut , je l’emmènerai au cabaret avec moi de temps en temps pour que tu puisses dormir., lui proposa-t-il, le regard pétillant de malice.  

- Et tu lui donneras des biberons de scotch et tu lui changeras ses couches sur les banquettes rouges ?, lui demanda-t-elle, lui coulant un regard sévère.  

- Je le confierai aux filles. Elles sauront quoi faire et avec un peu de chance…, lâcha-t-il, prenant un air pervers.  

 

Kaori l’attrapa par le col et le retint, une aura de colère montant autour d’elle.  

 

- Et avec un peu de chance quoi ?, gronda-t-elle.  

- Euh… elles accepteront de me rendre ce bébé tout mignon qui ressemblera tant à sa maman ?, tenta-t-il.  

 

Il se retrouva propulsé dans la porte qui donnait dans la salle du café si fort que les gonds cédèrent et Ryo se retrouva à plat ventre par terre sur le panneau de bois.  

 

- La maternité n’a pas l’air de la rendre plus douce., pipa Mick.  

- Ce sont les hormones. Ca fout le cerveau en vrac., répliqua Miki.  

- Déjà, elle a lâché la massue. C’est un bon point., admit Kazue.  

- Vous avez fini, les commères., gronda Umibozu.  

- Tiens Kaori, un verre de lait et des biscuits., lui tendit-il.  

- Merci, Umi. C’est trop gentil., murmura-t-elle, touchée.  

 

Le géant se mit à rougir et retourna à ses assiettes. Ryo laissa Kaori se faire de nouveau happer par ses amies et approcha de Mick.  

 

- T’as failli me foutre dans un beau bordel., grogna-t-il à voix basse, le regard noir.  

- Tu te fous dans le pétrin tout seul, le rigolo., répliqua Umibozu.  

- Je pouvais pas prévoir qu’elle allait débarquer. Tu lui as dit alors ?, l’interrogea Mick.  

- On a parlé., éluda Ryo.  

- On va y aller., annonça-t-il aux trois femmes qui l’accompagnaient et approchèrent de lui.  

- Donc maintenant, elle sait que vous vous êtes embrassés ce soir-là ?, insista l’américain.  

 

Ryo sentit le regard de Kaori se fixer sur lui, incrédule, et soupira.  

 

- Tu peux pas la fermer de temps en temps…, gronda-t-il.  

- On s’est embrassés ?, lui demanda-t-elle, faisant un pas vers lui avant de s’arrêter.  

- Ryo !, aboya-t-elle, l’estomac noué, alors qu’il gardait le silence.  

- On s’est embrassés, oui ou non ?, répéta-t-elle, furieuse, voyant qu’il s’obstinait.  

 

Il lui avait menti dans la ruelle. Il lui avait servi une demi-vérité pour avoir la paix. S’il lui avait caché cela, y avait-il encore autre chose ?  

 

- Je… Oui., avoua-t-il, détournant le regard.  

 

Il avait commis une erreur stratégique. Il aurait dû finalement avoir cette conversation dans la ruelle plutôt qu’ici sous le regard de tous leurs amis.  

 

- C’était juste un baiser, Kaori. On s’est engueulés, on s’est embrassés et basta., répliqua-t-il, désireux de clore le sujet.  

- Juste un baiser ? Il avait la langue qui touchait sa glotte, les mains sur ses seins…, gloussa Mick, se souvenant très bien de la scène à laquelle il avait assisté juste avant de se retirer.  

- Putain, t’en rates pas une, toi ! Tu vas la fermer !, hurla Ryo à son ami.  

 

Kaori le regarda s’énerver sur son ami, sentant qu’il y avait beaucoup plus en jeu qu’un simple baiser. Pourquoi avait-il voulu lui cacher cela ? Pourquoi ne pas lui avoir avoué ?  

 

- C’était si horrible de m’embrasser que tu ne voulais plus en entendre parler ?, lui demanda-t-elle, blessée, croisant les bras autour d’elle comme pour se protéger.  

- Réponds !, cria-t-elle, le voyant se terrer dans le silence.  

- C’était tellement dégoûtant de n’embrasser que moi, Kaori, la seule femme qui ne te fait pas bander, que tu préfères oublier ce moment de ton existence ? Tu as donc si peu de considération pour moi que tu me laisserais dans l’impossibilité de comprendre ce qui s’est passé cette nuit-là plutôt que d’admettre une erreur de jugement ?, l’interrogea-t-elle alors que le silence se faisait lourd autour d’eux.  

 

Il la regarda, ne sachant quoi répondre, puis soupira.  

 

- Je n’ai pas détesté t’embrasser, Kaori., admit-il.  

- Seulement, ça ne pouvait pas avoir eu lieu…, répondit-il.  

- Pourquoi ? Pour mon frère ? Parce que je ne suis pas assez bien ?, lui demanda-t-elle.  

- Parce que tu es trop bien pour moi !, répliqua-t-il, haussant la voix.  

- Parce que tu t’es jetée à mon cou parce que tu avais bu ! Parce que je n’ai pas su me contrôler et t’arrêter ! Parce que je ne t’ai pas protégée comme j’aurais dû le faire !, ajouta-t-il.  

 

Kaori le regarda, indifférente aux larmes qui roulaient sur son visage. Sentant ses jambes trembler, elle alla s’asseoir à une des tables, lui tournant le dos, et posa la tête dans ses mains en fermant les yeux. Elle aurait aimé rentrer chez elle et se terrer dans sa chambre, bien au fond de son lit. Tout son environnement s’écroulait et, même si elle savait que, parfois, tout raser pour tout reconstruire était la bonne solution, voire la seule solution, elle avait peur et elle était fatiguée.  

 

- Kaori, ça va aller ?, lui demanda Kazue, entourant ses épaules de son bras.  

- Oui… Comme toujours. Il faudra bien., murmura-t-elle.  

- Que s’est-il passé ensuite ?, demanda-t-elle, tout en gardant le dos tourné à Ryo.  

- Arrête Kaori…, l’implora-t-il.  

 

Ce n’était pas la réponse qu’elle attendait. Elle attendait un « Rien » ou « c’est tout » ou encore « je t’ai repoussée et dit une vacherie » mais pas « Arrête Kaori » parce qu’ « Arrête Kaori » revenait à dire qu’il s’était passé autre chose. Soudain, elle se demanda si elle avait la force pour en entendre plus et décida que non. Elle en avait pour son compte pour aujourd’hui. Le reste de la discussion interviendrait plus tard, au calme, quand elle serait un peu plus reposée et en état de l’écouter, quand elle n’aurait plus envie de pleurer d’avoir une nouvelle fois été rejetée parce que c’était à cela qu’équivalait son silence.  

 

- On y va., dit-elle, se levant et prenant son sac.  

- Kaori…, l’interpela Miki, étonnée de ne pas la voir insister.  

- On y va. Hitomi a sa journée de travail derrière elle et travaille demain. On y va., répéta-t-elle fermement.  

 

Hitomi ne broncha pas et la suivit vers la sortie, Saeko sur les talons.  

 

- Attends, Ryo. C’est trop facile !, s’insurgea Miki, furieuse de l’état de détresse de son amie.  

- Quoi encore ?, s’irrita le nettoyeur.  

- Que s’est-il passé après ? Kaori est peut-être prête à abandonner mais pas moi. Elle mérite une réponse !, lui dit-elle.  

- Ca ne te regarde pas, Miki !, répliqua-t-il.  

- Voir mon amie souffrir, ça me regarde ! Quand tu en es responsable, je te demande des comptes !, lui asséna-t-elle en colère.  

- Tu veux m’entendre te dire quoi ? Qu’on s’est embrassés à en perdre haleine, que je l’ai emmenée dans la ruelle adjacente et que je l’ai caressée, que j’ai senti sa poitrine ferme contre moi, que j’ai relevé sa jupe pour toucher ses cuisses, que je me suis perdu dans son intimité. Je l’ai faite gémir de plaisir, j’ai aimé l’entendre le faire, ça m’excitait et j’avais envie de beaucoup plus. Oui, Miki, j’ai pelotée ta meilleure amie contre un mur dans une ruelle sombre et sale !, hurla-t-il, furieux.  

 

Il avait perdu tout contrôle. Il avait voulu s’enferrer dans son déni et il avait perdu le contrôle de la situation. Ca le mettait dans une colère noire, irrationnelle car il se demandait comment elle pourrait lui pardonner son mensonge, comment ils arriveraient à aller de l’avant maintenant qu’il en avait le courage.  

 

- Tu devrais monter dans la voiture, Kaori., lui conseilla Saeko, soucieuse de voir son amie livide et comme tétanisée par le discours de son partenaire, discours qu’elles avaient parfaitement entendu avec la porte du café grande ouverte pour aérer.  

 

Mais Kaori était incapable de bouger. Elle ne pouvait plus tant ses membres lui semblaient lourds.  

 

- Tu n’es qu’un salaud, Ryo ! Comment as-tu pu lui faire cela ?, hurla Miki.  

- Il faut que ça s’arrête…, murmura la rouquine.  

- Qui est le salaud, Miki ? L’homme qui l’a rejetée pour ne pas la prendre comme une pute dans une ruelle ou l’homme qui l’aurait baisée au même endroit ?, lui demanda-t-il, se faisant volontairement plus vulgaire que n’avait été la réalité.  

 

Ce soir-là, il n’avait pas eu envie de baiser avec elle comme avec les autres. L’envie, le besoin qu’il avait eus étaient déjà plus profonds que le bas instinct qui le guidait habituellement. C’était ça qui l’avait freiné malgré son désir exacerbé. Il ne voulait pas d’une ruelle pour elle. Il voulait un lit. Il ne la voulait pas sous le coup de l’alcool mais parfaitement consciente et consentante. Rien ne devait gâcher leur première nuit. Alors il avait mis fin à leur étreinte comme il savait le faire pour être sûr de ne pas la voir revenir à la charge. Il avait été blessant.  

 

Le poing de Mick l’envoya valser vers la porte et, étrangement, cela lui fit du bien. Maki aurait plus été en droit de le corriger mais Mick… Ben c’était comme un deuxième frère pour elle… Il se releva sans mot dire et se tourna vers la porte, trouvant les trois femmes à la voiture. Il n’attendait pas l’absolution de sa part mais, maintenant que tout était sorti, il lui devait au moins d’être clair.  

 

- Je me sens responsable de ce qui est arrivé, Kaori. Si je ne t’avais pas laissée boire ce verre, on ne se serait probablement pas disputés. On ne se serait pas embrassés ni… Enfin, rien ne se serait passé dans cette ruelle., soupira-t-il.  

 

Imaginait-il seulement la douleur qu’il lui causait en regrettant ce qui s’était passé ? Elle n’en avait aucun souvenir et, pourtant, elle aurait aimé malgré la culpabilité et le malaise. Elle essuya les larmes qui roulaient sur ses joues et leva les yeux vers lui.  

 

- On a couché ensemble ou pas ?, lui demanda-t-elle, le plus calmement possible.  

 

Il voyait à son regard la réponse qu’elle attendait, la réponse qui la rassurerait certainement même si elle serait également douloureuse. Il tendit la main vers sa joue et la caressa doucement.  

 

- Non, je ne pouvais pas te faire ça., lui répondit-il.  

- Donc tu n’es pas le père de mon bébé., murmura-t-elle, son cœur se brisant.  

- Non ! Bien sûr que non !, lâcha-t-il brusquement, horrifié.  

 

Elle le regarda un quart de seconde puis le poussa et s’enfuit en courant. Au même moment, Ryo sentit cette aura malsaine naître et s’éloigner de lui.  

 

- Kaori…, lâcha-t-il, se tournant pour la suivre.  

- Laisse-la !, lui intima Saeko.  

- Tu en as déjà assez fait. Tu ne pouvais pas lui faire plus mal., lui dit-elle, fâchée.  

- De quoi tu parles ?, lui demanda-t-il, nerveusement, regardant la direction que prenait sa partenaire.  

- D’avoir l’air si horrifié quand elle a supposé que l’homme qu’elle aime aurait pu être le père de son enfant., lui répondit-elle, fâchée.  

- Comment peut-elle croire que je lui aurais caché une chose pareille ? Jamais. Je suis volage mais pas irresponsable. Lâche-moi maintenant ! Elle est en danger ! Il n’en a plus après Hitomi !, lui asséna-t-il, se dégageant de son emprise et suivant la trace de Kaori.  

 

Il devait absolument la rattraper. Il ne savait pas pourquoi mais toutes les pièces s’imbriquaient dans un puzzle qu’ils n’avaient pas prévu. Hitomi avait été la cible mais ne l’était plus, il le jurerait. C’était Kaori dorénavant, ce qui expliquait les résidus auprès de sa fenêtre. Pour le reste, c’était juste de l’intuition confirmée par cette sensation qui s’éloignait en même temps que sa partenaire.  

 

Pleurant, Kaori s’enfuyait en courant du Cat’s, enfin surtout de Ryo. Il venait de piétiner son cœur et son amour-propre comme il savait si bien le faire. Seulement elle ne savait pas si elle aurait la force de se relever même avec des promesses d’avenir. Elle aurait besoin de temps, de beaucoup de temps certainement. Elle finit par s’arrêter de courir à un carrefour alors que le feu pour les piétons était au rouge. Elle observa les alentours pour se situer et vit qu’elle était non loin du parc. Ca lui ferait du bien de se poser un peu. Elle n’avait pas tenu compte de sa condition physique et elle se sentait faible.  

 

- Kaori ? Quelle surprise !, entendit-elle à ses côtés.  

- Hiro… Oui… mais je ne peux pas rester., lui répondit-elle, ayant vraiment besoin d’être seule.  

- Vous n’avez pas l’air bien. Venez, je vais vous raccompagner., lui dit-il, la prenant par le coude et l’entraînant à l’opposé du parc.  

- Lâchez-moi, Hiro ! Je ne veux pas venir avec vous. Je veux rester seule., lui opposa-t-elle.  

- Impossible, Kaori. Vous et moi, c’est pour la vie., lui murmura-t-il d’une voix qui fit naître un sentiment de terreur en elle.  

 

Elle sentit un grand froid l’envahir et se tourna vers Hiro. Elle sentit l’humidité du spray qu’il pulvérisa sur son visage. Elle leva les mains et ferma les yeux pour se protéger mais le mal était fait et elle s’effondra, inconsciente. Il la chargea dans la voiture garée le long du trottoir qui démarra à peine la porte fermée.  

 

Ryo arriva au coin de la rue quelques secondes plus tard. Il ne vit pas Kaori mais sentit son aura s’éloigner trop vite pour qu’elle fut à pied.  

 

- Merde., gronda-t-il avant de repartir en sens inverse pour retrouver sa voiture.  

- Où est Kaori ?, lui demanda Saeko, le voyant revenir cinq minutes plus tard.  

- Enlevée. Occupe-toi d’Hitomi., lui ordonna-t-il, les plantant dans un crissement de pneus. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de