Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 18-09-20

Mise à jour: 30-09-20

 

Commentaires: 19 reviews

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Romance

 

Résumé: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapitre 4 :: Chapitre 4

Publiée: 21-09-20 - Mise à jour: 21-09-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite d el'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Kaori sortit lentement des limbes du sommeil avec une agréable sensation de chaleur. Ca n’avait rien à voir avec les derniers jours, ça n’était ni moite ni lourd. Sa tête reposait sur une surface moins moelleuse que d’habitude mais elle s’en fichait. Elle était bien. Elle se recala sur son lit, remontant la jambe lentement, son pied glissant sur une surface douce et chaude au niveau de son talon et de ses orteils. Elle entendit dans le même temps un léger grognement et ouvrit brusquement les yeux. Tout son corps se tétanisa et elle posa les mains sur le torse puissant sur lequel elle reposait, prête à bondir, mais deux mains appuyèrent sur son dos, l’empêchant fermement de bouger.  

 

- Tout doux…, entendit-elle murmurer.  

- Je… Ryo…, balbutia-t-elle, piquant un fard monumental.  

- Evite de bondir pour me retomber dessus juste après. J’ai déjà dû dormir comme ça toute la nuit. On va éviter de prolonger cela., lâcha-t-il d’un ton pince-sans-rire.  

- Je me suis évanouie dans tes bras ? Mais… Pourquoi tu ne m’as pas remise dans mon lit ?, lui demanda-t-elle, gênée.  

- Parce que tu crois que j’ai été capable de te lever ? Tu fais ton poids, ma chère., lui rétorqua-t-il.  

 

Salaud, se traita-t-il. Il venait de passer l’une des meilleures nuits de sa vie, voire la meilleure, et il reléguait cela à une corvée, un évènement sans intérêt même plutôt ennuyeux. Il regarda sa partenaire, blessée, se relever et se glisser à l’autre bout du canapé. Elle était terriblement sexy dans son débardeur et son petit short qui découvrait ses longues jambes finement galbées. Il avait largement profité de la douceur de sa peau, se demandait même comment il avait pu résister à l’envie de la faire sienne alors qu’elle avait moulé son corps contre le sien, lui faisant prendre conscience de ses courbes, de la façon dont leurs corps s’imbriquaient. Rien que deux minutes auparavant, il avait senti toutes ses connections nerveuses électrisées par le frôlement de sa jambe entre les siennes. Il avait même espéré un moment qu’elle remonta plus haut, rien que pour le plaisir de la voir rougir.  

 

Quel con, fut la deuxième invective qu’il se lança. Depuis le temps, il aurait pu avoir tout cela, des nuits, peau contre peau, des réveils en douceur aux côtés de l’être aimé, des soirées de luttes acharnées et charnelles… Il sourit, légèrement rêveur, et se redressa dans le canapé au même moment où Kaori se levait. Il détailla sa silhouette. De son visage doux et délicat, il descendit sur le débardeur tendu sur sa poitrine, ne pouvant ignorer les détails qui ressortaient. Il dut se faire violence pour quitter cette zone ô combien tentatrice sous peine de se lever et d’aller tester si ses deux collines étaient aussi fermes qu’il en avait l’impression, pour savoir si la grossesse l’avait déjà rendue plus sensible aux attouchements, si… Il se gifla mentalement et continua son exploration visuelle. Il se demanda quand son ventre commencerait à s’arrondir, quand il aurait sous les yeux le fruit dont il se sentait responsable, quelque chose qui n’aurait pas dû arriver mais qui l’était quand même parce qu’il avait baissé la garde un moment.  

 

- Tu cherches où j’ai mis tous ces kilos en trop qui t’ont cloué au canapé ?, lui demanda Kaori d’un ton aigre.  

- Certainement pas dans ma poitrine puisque je n’en ai pas, ni dans mes fesses qui sont trop plates. Ce sont tes propres mots, non ? Je les ai encore moins dans mon ventre malgré mon état actuel. Mon occupant ne doit pas peser plus de quelques grammes. Tu me la ressortiras dans quelques mois. Essaie de ne pas oublier. Tu veux peut-être même que je te la note ?, lui demanda-t-elle, le regard douloureux.  

- En attendant, je vais prendre ma douche., acheva-t-elle, ne supportant pas son silence.  

 

Elle disparut dans le couloir et ferma la porte de la salle de bains derrière elle, essuyant ses yeux. Ca aurait pu être un beau début de matinée. Elle pouvait compter sur les doigts le nombre de fois où elle s’était réveillée non loin de lui. Là, elle avait émergé dans ses bras et elle s’était sentie si bien qu’elle n’aurait jamais voulu ouvrir les yeux. Pourquoi s’était-elle sentie si gênée d’être contre lui ? Par culpabilité peut-être de s’être probablement donnée à un autre et d’en avoir ramené les conséquences. Ryo lui couchait avec d’autres femmes mais il était plus malin qu’elle apparemment car jamais aucune n’était venue le revoir pour lui montrer le fruit de ses œuvres même si elle l’avait pensé une fois avec la petite Chiori. Elle sourit tristement en se glissant sous la douche. Malgré tout ce qu’elle représentait à ses yeux, elle avait aimé cette petite fille. Elle aurait été prête à l’accueillir dans sa vie si elle avait été sa fille. Elle l’aurait aimée et protégée comme si elle était la sienne.  

 

Elle sentit les larmes revenir en posant la main sur son ventre. Si elle gardait le bébé, est-ce que Ryo saurait lui faire une place dans leur vie ? Elle se mit à trembler à la pensée qui lui vint soudain. Peut-être… peut-être qu’il lui demanderait de partir après cette mission. Il n’avait pas vraiment eu le temps de réfléchir entre le moment où elle lui avait annoncé et le moment où ils avaient dû se rendre au rendez-vous. Peut-être qu’il ne faisait que la ménager avant de l’éjecter ? Elle posa la main sur sa bouche pour étouffer les sanglots qui montaient. Elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas le quitter. Comment imaginer vivre sans lui même si elle attendait un bébé, un enfant qui aurait besoin d’elle ? Elle ne savait même pas d’où il venait, si elle devait pleurer ou se réjouir de sa venue. Ryo ne pouvait pas la renvoyer, pas maintenant, même jamais.  

 

- Kaori, grouille ! T’es pas toute seule !, entendit-elle derrière la porte.  

 

Sans un mot, elle ferma le jet d’eau et sortit de la cabine, s’enroulant dans une serviette. Elle en attrapa une autre qu’elle passa sur ses cheveux et sortit de la salle de bains, cachant ses yeux rougis et se glissant dans la chambre d’amis dont elle referma doucement la porte. Elle devait se reprendre, chasser ses pensées négatives jusqu’à ce qu’ils aient le temps d’en parler tranquillement sans que ça interfère dans leur mission. Hitomi méritait leur attention entière.  

 

- Kaori, ouvre., entendit-elle une nouvelle fois.  

 

Elle poussa un soupir et ouvrit la porte brusquement, croisant le regard onyx de son partenaire qui s’assombrit si c’était possible.  

 

- Tu vas me reprocher d’avoir pris toute l’eau chaude pour laver mon corps de baleine ?, lui demanda-t-elle agressivement.  

- Non. Tu as oublié tes vêtements dans la salle de bains., lui répondit-il, lui tendant le paquet avec, sur le dessus, ses sous-vêtements nettement pliés.  

- Merci., murmura-t-elle, se demandant pourquoi elle avait envie de pleurer en voyant qu’il n’y avait pas touché.  

- Je n’ai pas fait l’andouille avec…, répondit-il, ne comprenant pas ce qui la mettait dans cet état.  

- Je vois.  

- Tu veux me frapper ? Ca te ferait du bien ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il faillit se frapper quand il s’entendit prononcer ces paroles mais, à vrai dire, il se sentait extrêmement mal à l’aise face à ses larmes, et peut-être un peu coupable aussi, même si ce n’était certes pas la première fois qu’il la faisait pleurer. Il se retint de pousser un hurlement de frustration, ne comprenant pas pourquoi il n’arrivait pas à revenir à Ryo l’indifférent, je-m’en-foutiste, salaud, goujat de première qu’il était habituellement avec elle. Etait-ce la petite vie qui grandissait en elle, la responsabilité qu’il endossait par rapport à son état, autre chose qu’il était peut-être enfin prêt à accepter ? Il ne savait pas et ça l’insupportait.  

 

- Je préférerais que tu me prennes dans tes bras mais je sais que ce n’est pas près d’arriver., répliqua Kaori.  

 

Elle se sentit immédiatement mortifiée d’avoir osé dire cela. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Elle avait juste voulu dire oui, que ça aurait été avec un grand plaisir qu’elle l’aurait écrasé avec une massue si elle n’avait pas risqué de s’évanouir. Elle ne voulait pas répéter la journée de la veille et ses quatre presque rencontres avec le sol. Elle savait qu’elle ne contrôlait rien mais l’image de fragilité qu’elle dégageait ne lui correspondait pas et l’énervait au plus haut point, ce qui provoquait déjà des vertiges qui l’obligèrent à se raccrocher au bâti de la porte. Elle sentit deux bras l’entourer et l’attirer contre un torse chaud et rassurant.  

 

- Pourquoi tu fais cela, Ryo ?, murmura-t-elle, un moment plus tard.  

- Tu diras que je suis enceinte. Ce sont les hormones., plaisanta-t-il, ne voulant pas analyser plus ses raisons.  

 

Elle ne posa pas plus de questions et se laissa aller contre lui, fermant les yeux et sentant sa tension s’apaiser et les vertiges partir. Aucun des deux ne voulait réfléchir à ce que pouvait impliquer ce moment. Entendant la porte de la chambre d’Hitomi s’ouvrir, ils se séparèrent, remettant un peu de distance entre eux à regrets.  

 

- Je… J’ai interrompu quelque chose ?, demanda la jeune femme.  

- Non, non, on mettait au point le programme de la journée., répondit Ryo avant de se diriger vers la salle de bains.  

- Vous avez de la chance de vous avoir. Il est tellement prévenant avec vous…, soupira Hitomi, envieuse.  

- Ne vous fiez pas aux apparences. Ce n’est pas ainsi tout le temps., répliqua Kaori, le cœur lourd.  

- Vraiment ? Pourtant…, s’étonna leur cliente.  

- Ca ? Un moment d’égarement peut-être., lâcha la rouquine.  

- Pourquoi vous restez avec lui alors ?  

 

La question d’Hitomi ne la surprit pas vraiment. Ce n’était pas la première fois qu’on la lui posait mais, en général, ça venait de leurs amis. Kaori regarda la porte de la salle de bains, imaginant Ryo sous la douche qu’il venait d’allumer, prêt à rêver d’une de ses miss mokkori.  

 

- Parce qu’il est ma seule famille et que vivre loin de lui m’est impossible., avoua la nettoyeuse avant de rentrer dans sa chambre et de refermer la porte.  

 

Elle ne se doutait pas un seul instant que, bien que la douche coulait depuis quelques secondes, Ryo était juste derrière la porte et l’avait parfaitement entendue. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux et se glissa sous l’eau tiède. Il devait se reprendre. Il faisait des choses insensées depuis hier matin. Il la rassurait, il la prenait dans ses bras, il dormait avec elle. Non mais vraiment, qu’est-ce qui lui prenait ? C’était elle qui était enceinte et qui devait faire des trucs débiles, pas lui. Ponctuant ses réflexions, il se mit une claque.  

 

- Aïe ! Mais quel con !, cria-t-il.  

- Ca va, Ryo ?, entendit-il Kaori lui demander du couloir.  

- Oui, oui… Je me suis pris le gel douche sur le pied., répondit-il.  

- Quel con…, reprit-il plus bas.  

- T’es en manque de coups ou quoi ?, maugréa-t-il.  

 

L’image qui naquit devant ses yeux excita son imagination et son mokkori : il ne vit pas apparaître Kaori et sa massue mais Kaori en short-débardeur et il s’imaginait très bien l’embrasser en l’amenant sous le jet, faisant glisser le haut par dessus sa tête, faire tomber le bas le long de ses longues jambes fuselées, caresser sa peau en faisant glisser le gel douche moussant sur son corps dénudé, insister sur la rondeur puis la pointe de ses seins, les englobant de ses larges mains avant de descendre le long de son dos pour aller empaumer ses fesses fermes et rondes alors que ses lèvres prendraient le relais. Il plaquerait son bassin contre le sien, lui faisant sentir la force de son désir, sentant la chaleur humide de son intimité contre son meilleur ami. Il descendrait un peu plus les doigts, effleurerait…  

 

- Ryo, tu dois sortir ! Hitomi doit aller à son travail !, l’appela Kaori, le sortant de son rêve éveillé.  

 

Il tourna le pommeau vers le froid, étouffa un juron mais acheva de se laver rapidement avant de sortir et de se sécher. Il s’habilla et sortit de la salle de bains, croisant leur cliente dans le couloir.  

 

- C’est vous qui m’accompagnez au travail ?, lui demanda-t-elle.  

- Nous venons tous les deux. Vous serez bien couverte ainsi., répondit-il.  

- Vous devez vraiment être deux ?, l’interrogea-t-elle avec un regard admiratif.  

 

Il connaissait ce regard. Il n’avait jamais été dupe sur les sentiments qu’il provoquait chez ses clientes au bout d’un certain temps. Avec Hitomi, c’était… rapide.  

 

- Oui, nous travaillons en binôme et ce n’est pas prêt de changer., lui affirma-t-il, plongeant son regard sérieux dans celui de sa cliente.  

- Après, le binôme ne se prolonge pas la nuit, alors si vous voulez tirer un coup…, lui proposa-t-il prenant un air pervers et dirigeant les mains vers sa nuisette.  

- Non !, cria Hitomi, frappant sur ses mains et allant s’enfermer dans la salle de bains.  

 

Il la regarda faire, un petit sourire satisfait aux lèvres, et se retourna. Il croisa alors le regard consterné de sa partenaire qui ouvrit la bouche avant de la refermer et de tourner les talons. Il se réfréna d’aller la trouver pour tout lui expliquer. Le Ryo normal n’allait pas consoler ou s’expliquer auprès de sa partenaire. Il lui sortait une vacherie, faisait le pitre pour l’énerver et la sortir de ses pensées moroses mais il n’allait pas la consoler. Il n’allait pas…  

 

- Qu’est-ce que tu fais ici, Ryo ?, lui demanda Kaori qui prenait l’air sous le porche.  

- Euh… Je… Cigarette !, dit-il, sortant son paquet.  

 

Elle lança un regard noir au tube de tabac alors qu’il l’allumait mais ne dit rien et il tira dessus, exhalant lentement la fumée. Il faisait n’importe quoi décidément. Ryo Saeba ne rejoignait pas inconsciemment sa partenaire dehors ni ne la défendait face à leur cliente ni ne dormait avec elle et bla et bla et bla, se morigéna-t-il. Il connaissait cet air qu’il se répétait depuis le matin. Il avait presque l’impression de voir un petit Ryo se tordre de rire à côté de son oreille. Machinalement, il le chassa de sa main qui tenait la cigarette.  

 

- Fais attention., grommela Kaori, s’écartant.  

 

Il la vit soudain porter la main à sa bouche et partir en courant.  

 

- Nausée matinale… enfin matinale qui dure jusqu’en pleine nuit, c’est comme faire une visite nocturne à midi, ça n’a plus de sens., maugréa-t-il.  

 

Il éteignit sa cigarette et rentra. Il trouva Kaori sortant des toilettes, livide. Il l’attrapa par la taille et l’emmena jusqu’au divan.  

 

- C’est quoi cette fois-ci ?, lui demanda-t-il.  

- La cigarette., murmura-t-elle.  

- Ok, donc je ne peux plus fumer en ta présence… Dis donc, il deviendrait pénible, le petit bout., la taquina-t-il.  

 

Elle le regarda et il vit ses yeux se remplir de larmes. Elle se sentait mal de ne pas pouvoir mieux contrôler son corps et encore plus de s’être retrouvée dans cette position.  

 

- Je voudrais tant savoir ce qui s’est passé ce soir-là…, soupira-t-elle, frustrée, posant la tête dans le creux de ses mains.  

 

Ryo détourna le regard, se sentant coupable. Il aurait aimé pouvoir lui répondre mais ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas, se répéta-t-il. Ca ne changerait rien de toute façon. Il se leva et alla en cuisine, revenant avec un verre d’eau.  

 

- Tiens, bois ça. Ca te fera du bien., lui conseilla-t-il.  

 

Elle acquiesça et prit le verre, le regardant partir de nouveau en cuisine. Il y resta quelques minutes, certainement le temps de prendre un café, loin d’elle et de ses nausées. Elle se leva et tourna la tête en entendant Hitomi sortir de la salle de bains. Son regard se porta un peu plus loin, à côté de la penderie, sur le miroir qui lui renvoyait son reflet. Elle porta machinalement une main sur son ventre et se demanda comment une si petite chose pouvait provoquer autant de conséquences.  

 

- Je suis prête. Nous pouvons partir., annonça Hitomi, jovial.  

- Très bien. Alors allons-y., enjoignit Ryo.  

 

Il avait vu le geste de sa partenaire, le regard qu’elle avait porté sur le miroir. Il aurait aimé savoir ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait, si elle savait ce qu’elle voulait faire du bébé mais ce n’était pas le genre de conversations qu’ils avaient. Pourtant, il savait qu’ils devraient en avoir une pour savoir quel serait le futur de leur partenariat, si elle voudrait rester avec un bébé dans les parages. Il chassa ses pensées en attendant Hitomi qui fermait la porte à clef et ils grimpèrent dans la mini.  

 

- Nous sommes suivis., leur apprit-il quelques minutes plus tard.  

- Quoi ? Vous ne pouvez pas les semer ?, s’inquiéta Hitomi, nerveuse.  

- Je le pourrais mais je ne le ferai pas. Nous allons l’affronter. Ce sera le moyen le plus rapide d’en finir., lui affirma-t-il.  

- L’affronter ? Mais je ne veux plus avoir affaire à lui, moi. Il me fait peur !, s’écria leur cliente.  

- Hitomi, Ryo sait ce qu’il fait. Nous ne vous laisserons jamais seule. Ce sera intense mais, dans quelques jours, ce sera fini., lui promit Kaori.  

- Je ne sais pas. J’ai peur., murmura Hitomi.  

 

Kaori se tourna vers elle et plongea son regard dans le sien.  

 

- Je sais que vous avez peur. Je sais que tout cela est nouveau pour vous et que vous n’avez pas choisi ce qui vous arrivait mais nous sommes là. Reposez-vous sur nous. Ryo… c’est le meilleur. Vous pouvez avoir confiance en lui., lui assura la moitié de City Hunter.  

- Et en Kaori aussi., ajouta l’autre moitié du duo, reconnaissant de sa capacité à toucher et calmer leurs clientes.  

 

Il se demanda aussi si ses paroles ne parlaient pas de ce qu’elle ressentait également et il espérait que la conclusion s’appliquait également en ce cas.  

 

- Je… D’accord., acquiesça Hitomi.  

 

Ils se garèrent dans le parking des bureaux et ils descendirent tous trois de voiture avant de monter jusqu’au trentième étage.  

 

- Il faudra que j’aille faire des courses., leur apprit leur cliente.  

- Vous avez une liste ?, demanda Kaori.  

 

La jeune femme acquiesça et la sortit de son sac. Ils la laissèrent à son bureau et se rendirent dans le hall d’où ils pouvaient la voir. La nettoyeuse prit la liste et l’examina.  

 

- Je pourrais aller faire les courses tout de suite. Il n’y a pas grand-chose. Ca nous évitera une sortie. Je ne pense pas que tu veuilles une confrontation dans un magasin empli de victimes potentielles., lui proposa-t-elle.  

- Tu as raison mais tu es sûre que c’est raisonnable ? Tu vas tenir le coup ?, s’inquiéta-t-il.  

- Il y a un magasin juste à deux rues d’ici. J’en ai pour une heure tout au plus aller-retour., argumenta-t-elle.  

- D’accord. J’aurai enfin le loisir d’aller distraire Hitomi., déclara-t-il avec plaisir.  

- Profites-en bien. Elle part en réunion., lui dit-elle avec un petit sourire narquois en pointant du doigt vers leur cliente.  

 

Elle s’en alla, entendant Ryo grogner derrière elle. Elle ne partit pas comme à son habitude comme une flèche. Elle évita au maximum les rayons du soleil toujours aussi chauds, les passants pressés, les chariots des livreurs exaspérés et arriva sans encombre dans le magasin. La fraîcheur de la climatisation la fit frissonner mais elle l’apprécia à juste titre. Elle prit la liste et déambula dans les rayons, remplissant son panier. Elle s’engagea dans le rayon suivant et s’aperçut qu’elle était dans le rayon puériculture. Elle faillit rebrousser chemin mais avança, observant les produits pour bébé, couches, biberons, petits pots, laits en poudre, tétines, bodys, petites cuillères élargies en plastique… Elle toucha du bout des doigts un pyjama en se demandant quand elle devrait commencer à prévoir. Elle secoua la tête : c’était trop tôt, elle ne savait même pas encore si elle voulait le garder ou non.  

 

- C’est émouvant, non ? Malgré l’âge, ça me fait toujours quelque chose de penser à ces touts-petits si fragiles et si mignons, voir leurs regards emplis de confiance et d’amour., lui dit une dame d’une cinquantaine d’années à ses côtés.  

- Oui. C’est… mignon., balbutia Kaori.  

- Vous avez des enfants ?, lui demanda sa voisine.  

- Non. Pas encore., répondit la rouquine, posant la main sur son ventre.  

- Vous êtes enceinte ? C’est tellement merveilleux., s’enthousiasma la dame.  

 

Kaori ne sut quoi répondre. Pour le moment, l’expérience n’était pas merveilleuse même si elle sentait quelque chose grandir en elle en même temps que ce bébé.  

 

- Je… Oui. Veuillez m’excuser mais on m’attend., répondit-elle.  

 

Elle termina ses courses rapidement et reprit la route vers le building qui abritait les bureaux où Hitomi travaillait. Au coin de la dernière rue, elle fut bousculée et laissa tomber son sac. Grommelant, elle se baissa et rassembla ses courses.  

 

- Je suis désolé, Mademoiselle. Je n’ai pas fait attention., s’excusa un homme d’une trentaine d’années.  

- Ce n’est pas grave. Ce sont des choses qui arrivent. Voilà, tout est là., affirma-t-elle, se relevant.  

 

Elle se sentit partir en arrière, la tête lui tournant. L’homme la rattrapa.  

 

- Ca va aller ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, oui, juste un vertige. Ce n’est rien., le rassura-t-elle.  

- Où allez-vous ? Je vais vous accompagner., lui proposa-t-il.  

- Non, ce n’est pas la peine., lui opposa-t-elle.  

- Voyons, laissez-moi faire ma BA de la journée, s’il vous plaît., objecta-t-il.  

 

Elle finit par accepter et lui indiqua l’immeuble non loin. Il la ramena jusqu’à l’entrée et la laissa, s’arrêtant un peu plus loin pour la regarder pénétrer dans le building.  

 

Après avoir déposé les courses dans le coffre de la mini, Kaori remonta jusqu’au trentième étage et rejoignit Ryo. Elle le trouva accoudé à l’accueil, draguant ouvertement la secrétaire qui n’était pas encore arrivée quand elle était partie. Bien évidemment, celle-ci était jeune et jolie et son regard de biche trahissait l’impression que lui avait faite Ryo. Elle sentit la colère monter, s’approcha de lui, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir trouver maintenant qu’elle ne pouvait plus l’assommer, et, soudain, un sourire étira ses lèvres.  

 

- Ryo chou, tu es tellement ému de bientôt être papa que tu te trompes d’étage pour le rendez-vous avec le gynécologue ?, susurra-t-elle d’une voix douce.  

 

Elle le vit sursauter puis se retourner brusquement vers elle avec un regard bizarre. Il recouvra rapidement son flegme habituel et haussa les épaules.  

 

- C’est beau de rêver mais tu sais bien que je ne bande pas pour toi., lui répondit-il du tac au tac.  

 

Kaori vit le regard déçu de la jeune secrétaire retrouver sa joie et la colère flamba.  

 

- Tu ne disais pas cela il y a quatre semaines, espèce de salaud !, s’écria-t-elle.  

 

Ryo se pétrifia, posant un regard acéré sur elle. Elle ne comprit pas son changement d’attitude et ne comprit pas non plus pourquoi il approcha d’elle avec autant de sérieux.  

 

- Tu te souviens de quelque chose ?, lui demanda-t-il. 

 


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