Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 40 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 30-04-21

 

Commentaires: 78 reviews

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Romance

 

Résumé: Elle est japonaise. Il est américain. Elle sauve. Il tue. Elle soigne. Il assassine. Elle se bat contre la mort, lui, il la défiait tous les jours. Une femme, un homme, une rencontre, deux existences qui se croisent, jusqu'à ce que ... Cette histoire devrait être classée NC-17 (certains passages lemon) mais n'ayant pas les accès à cette section je ne peux pas y publier. Toutes mes excuses.

 

Disclaimer: Les personnages de "Yes or no" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

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   Fanfiction :: Yes or no ?

 

Chapitre 6 :: Espoir

Publiée: 24-12-20 - Mise à jour: 24-12-20

Commentaires: Bonjour à toutes et tous ! Voilà la suite. J'espère qu'elle vous plaira ! Il ne me reste qu'à vous souhaitez de passer une très belle fête de Noël ... et je vous dis : à l'année prochaiiiiiiiiine !!!!!!!

 


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Je retournai tout, les livres, les classeurs, les dossiers, les pochettes. Un paquet de feuilles tomba au sol sans que je ne m'en soucie. Et puis tout suivit, finalement, c'était la manière la plus simple de chercher et de calmer mes mains fébriles.  

 

Et, un à un, tous les documents de mes étagères allèrent s'éparpiller par terre. La bibliothèque se vidait petit à petit et cette constatation augmentait mon impatience.  

- "Allez ..."  

 

Et les rayonnages furent vides. Il restait bien un peu de poussière, mais c'était tout ...  

- "Et merde !"  

 

J'attaquai alors les tiroirs de mon bureau, sans grand espoir mais ça me permettait de m'activer tout en laissant mon cerveau chercher l'endroit le plus logique pour un classeur :  

Etagères ? Elles sont vides.  

Armoires ? Elles accueillaient les dossiers patients. Non, je ne l'aurais jamais rangé là.  

- "Mais où ? Où ? Où ? Où ? Où ? Oùùùùùùùùùùùùùùùù !"  

 

Je me rendis compte que je criais tout en tapant des poings sur mon bureau, ce qui, finalement, était plutôt libératoire.  

 

Alerté par le bruit de mon nettoyage de printemps, le Doc franchit bientôt la porte, suivi de Ryo poussant Mick dans un fauteuil, accroché à sa patère de perfusion. Ils me regardaient tous les trois d'un même air ahuri. Si je n'avais pas été aussi énervée contre moi-même et ma mémoire de poisson rouge, j'aurais été tentée de rire, à les voir ainsi, les yeux ronds de surprise.  

 

Je continuai, m'invectivant moi-même :  

- "Mais merde, réfléchiiiis Kaz !!! Où as-tu mis ce putain de rapport !!!"  

 

Je tournai comme un lion en cage. J'entendis Mick prononcer derrière moi :  

- "Elle est toujours aussi ... déterminée ? Elle est un peu … flippante, non ?"  

 

Ryo lui répondit :  

- "T'oses même pas imaginer ... La dernière fois, j'ai failli perdre mon mokkori dans l'affaire !"  

 

Mick s'étrangla :  

- "Quoi ? Comment ça, ton mokkori ?"  

- "Je te raconterai ça à l’occasion …"  

- "Ryo ! La ferme !" répliquai-je.  

 

Et soudain.  

Placard.  

Là où je range mes vêtements et mes chaussures de rechange, mes romans policiers et d'Heroïc fantasy.  

 

J'ouvris la porte et me mis à genoux, puis à quatre pattes pour fouiller à l'intérieur, sachant pertinemment que les trois hommes derrière moi, n'en perdraient pas une miette. Tant pis. Je pestai intérieurement : pourquoi est-ce que j’avais mis une jupe courte aujourd'hui ? Et fendue à l'arrière en plus !  

- "Etrange comme il est difficile de trouver les raisons au rétrécissement de certains vêtements ... " ajouta une petite voix intérieure avec un ton moqueur.  

- "Heureusement que je porte ma blouse ..."poursuivit une autre petite voix.  

 

Quand j'étais extrêmement nerveuse, je ne pouvais empêcher mon esprit de tourner à cent à l'heure et de penser à des choses parfaitement futiles.  

 

Et puis, je me reconcentrai sur mon objectif : le classeur bleu dans le fond du placard, rangé avec toutes les affaires de Shinishi, derrière la boîte à chaussures que m'avait rendue le responsable du département de la recherche des industries Kitagawa, une simple boîte à chaussures qui contenait ses effets personnels : quelques stylos, une tasse à café, un paquet de chewing-gum et une brosse à dents.  

Et une photo de nous.  

Mon cœur se serra quand j'effleurai le carton de la boîte mais cela ne dura qu'une fraction de seconde.  

 

Et puis, enfin, mes doigts se refermèrent sur la couverture rigide. Triomphante, je me relevai et me tournai vers les trois hommes. Selon toute vraisemblance, ils avaient apprécié le spectacle puisque Ryo avait les yeux dans le vague et la lèvre pendante. Mick et le Doc ne présentaient pas beaucoup mieux.  

 

Je claquai des doigts devant le visage des trois hommes :  

- "Hep, Doc, réveillez-vous ! Et vous aussi Mick ! Ryo ... toi, reste comme ça, tiens ..."  

 

Je balayai d'une main le fatras qui régnait sur mon bureau et ouvris le dossier que je feuilletai frénétiquement.  

- "Que cherchais-tu, Kazue ?" demanda la Doc qui s'était reconnecté à la réalité, puis je l'entendis rire doucement et s'adresser à Mick à voix basse : "Dites, jeune homme, pour quelqu'un qui veut mourir, vous avez l'air d'avoir sacrément repris goût à la vie ..."  

 

Je fis mine de rien avoir entendu mais j'avais parfaitement compris ce que le Doc avait voulu dire et je souris intérieurement, me sentant étrangement satisfaite tout en tournant les pages de ce foutu classeur. Et puis ... enfin ...  

- "Voilà, Doc, venez voir ..." Dis-je.  

 

Mon mentor s'approcha, clopinant sur sa canne. Il ajusta ses lunettes et lu la première page :  

- "Hummmm ... Intéressant ... Régénération cellulaire ?"  

- "Oui."  

 

J'étais nerveuse et je triturai mes doigts, à défaut de mon stylo habituel.  

- "Mais pas tout à fait au point, à ce que je vois" murmura le Doc, tournant quelques pages du dossier toujours sans lever la tête.  

- "Non. Effectivement. Shinishi n'a pas eu ..." Je pris une grande inspiration. "Shinishi n'a pas eu le temps de le terminer."  

- "Hummmmmm ... Shinishi ? C'est pour ça, le placard ?" demanda-t-il, la tête toujours penchée sur les papiers.  

 

Sans lever la tête, il avança sa main pour serrer doucement les miennes, m'encourageant ainsi à reprendre la maîtrise de mes nerfs.  

- "Tu penses pouvoir le faire en combien de temps ?"  

- "Aucune idée ... Deux semaines ... Dix jours ? Ca dépendra surtout de la disponibilité des kits de tests et des composés."  

- "Hummmmmm ..." Le Doc lut encore quelques pages sur lesquelles s'alignaient des formules chimiques suivies de graphiques et de statistiques résumant les différentes phases de tests cliniques. "Cette étude n'est pas allée au-delà du stade expérimental ..."  

- "Oui. Seulement sur les souris ..."  

- "C'est risqué ..."  

 

Je ne répondis pas car je venais de relever la tête et de croiser les yeux de Mick.  

- "Au point où on en est de toutes façons ..." dit-il avec un sourire en levant ses bandages devant son visage.  

 

Nous restâmes tous les quatre silencieux encore un moment, le temps pour le Doc de prendre connaissance du travail de mon défunt fiancé. Quand il reprit la parole, il me tendit une feuille de papier et un stylo :  

- "Fais un inventaire rapide du labo et note-moi ce dont tu as besoin. Dans une heure, je passe commande."  

 

J'acquiesçai et filai sans un mot de plus dans le laboratoire.  

 

J'en ressortis six jours plus tard, éreintée, vidée, les épaules endolories et une migraine de fatigue qui me vrillait les tempes, j'avais l'impression de flotter. Je ne me risquai pas à me regarder dans une glace, je savais parfaitement à quoi je ressemblai ... à un zombie. Et ça n'avait franchement rien d'exceptionnel : un zombie crevé, avec des cernes sous les yeux, sentant la sueur et les cheveux gras ... Mais un zombie heureux ... Et ça, c'était plus exceptionnel. Je ne sais pas si ça existe, les zombies heureux ...  

 

Je trouvai le Doc dans son bureau, debout devant la fenêtre donnant sur la lumière du soleil couchant. Sans se retourner il me demanda :  

- "Tu as réussi ?"  

- "Bah, comment vous savez que c'est moi ?"  

- "Je ne répondrai pas à cette question, tu le prendrais mal ..." répliqua-t-il en riant gentiment avant de se tourner vers moi.  

 

Il était le seul dont j'avais supporté la présence durant ces six jours de travail acharné. Il m'avait apporté mes fournitures, des plateaux repas, du café, une couverture quand je m'endormais sur mon fauteuil, et tout ça, sans avoir prononcé un seul mot. Comme la première fois où j'avais investi ces lieux, il y a six ans, alors que je cherchais à stabiliser l'antidote à la piqûre des guêpes tueuses de Shinishi, pour ainsi restituer à Ryo sa virilité. Le Doc ne me connaissait pas encore à cette époque et pourtant, il m’avait prêté tout son matériel et il avait été d'une extrême gentillesse avec moi en m'accordant les mêmes petites attentions.  

 

Il répéta :  

- "Tu as réussi ?"  

 

Pour toute réponse, je hochai la tête. Je posai sur son bureau une petite fiole contenant un liquide violacé ainsi qu'une liasse de feuilles remplies de formules chimiques et de graphiques.  

- "Je vous laisse regarder."  

 

Toujours debout derrière son bureau, il ajusta ses lunettes et inspecta consciencieusement mes documents. Au bout de la cinquième page, n'y tenant plus, j'osai rompre le silence, le cœur battant :  

- "Comment va-t-il ?"  

- "Pas si mal. Il a demandé toutes les deux minutes quand tu allais sortir du labo pendant le premier jour et ensuite, il a finit par comprendre que c'était ta manière de travailler. Alors, il a décidé d'essayer de diminuer les doses de méthadone et de morphine. Il y a quatre jours, il a réussi à se lever et je l'encourage à faire un peu d'exercice ... Il restera alité un moment, ça ne peut que lui faire du bien. Il va bientôt souffrir mais il est prêt à se battre. Psychologiquement en tous cas. Pour le reste, il semble être un gaillard solide. Ryo a résisté à une dose bien plus importante d'une version bien pire de l'Angel-Dust. Il n'y a pas de raison que Mick ne parvienne pas à relever le défi."  

- "Ryo ?" demandai-je, incrédule.  

 

Le Doc gardait toujours le nez baissé sur mon rapport. Comme la plupart des hackers et des geeks, il avait cette capacité incroyable à faire plusieurs choses en même temps.  

- "Oui. C'est comme ça que je l'ai connu. Falcon et lui avaient été ramassés sur un champ de bataille. Ryo avait massacré tout le régiment de Falcon et il l'avait blessé aux yeux. C'est moi qui les ai soignés. L'un s'est battu contre les crises de manque et l'autre pour retrouver la vue ..."  

- "Alors c'est Ryo qui ... Mon Dieu ... Et ils sont restés amis, lui et Falcon ?" murmurai-je, sous le choc.  

 

J'en eu des frissons, réalisant quelles qualités humaines devaient se cacher derrière la montagne de muscles qu'était Falcon pour pardonner un tel acte et offrir ensuite son amitié au responsable de cette mutilation.  

- "C'est terrible … "  

- "Comme beaucoup de choses qui se sont passées là-bas, oui. Mais ne t'inquiète pas. Notre patient tiendra le coup." répondit le Doc.  

 

Comme je restais silencieuse, il releva enfin la tête et me regarda :  

- "Il attend ton retour pour commencer la procédure de sevrage."  

- "Je comprends. Il ne veut pas souffrir inutilement. S'il ne peut pas utiliser ses mains et qu'il souhaite mourir, pourquoi endurer une procédure de sevrage ? Surtout à l'Angel-Dust ..."  

 

Le Doc gardait toujours les yeux rivés sur les résultats :  

- "Mais j'ai l'impression que le jeune homme a récemment changé d'avis. Apparemment, tu lui as redonné de l'espoir."  

 

Je me sentis gênée tout d'un coup et un doute insidieux pointa dans mon cœur :  

- "Vous pensez que c'est un faux espoir, c'est ça ? Ohhh, noooon, ne me dites pas que j'ai fait tout ça pour rien et qu'il attend sur mes résultats et que ..."  

 

Je me laissai tomber sur le fauteuil, en face du bureau du Doc. Des larmes de découragement et de fatigue troublèrent ma vision et je cachai mon visage entre mes mains tremblantes.  

- "Ca m'a l'air pas mal tout ça." Entendis-je, alors que je tentai de maîtriser mes sanglots.  

 

Je relevai la tête :  

- "Vous êtes sûr ?"  

- "Je vais relire ça encore une fois et nous en discuterons quand tu seras reposée. Mais, oui, ça me semble prometteur ..."  

- "Non, non, c'est bon ..." Dis-je en essuyant mes larmes sur la manche de ma blouse. "Faisons ça maintenant."  

- "Tu es épuisée, Kazue, tu devrais aller te reposer. D'ailleurs, tu peux retourner dans ton bureau, j'y ai remis bon ordre."  

- "Oh, merci beaucoup. Mais, c'est bon. Je peux encore tenir le coup."  

- "Va te reposer."  

 

Je restai cependant immobile. Mais, la douceur de son regard qu’il me lança par dessus ses petites lunettes rondes, m'apaisa immédiatement. Je sus qu'il avait raison.  

- "Va te reposer, ma petite Kazue."  

 

Je me levai et quand j'eus la main sur la poignée de la porte, j'entendis :  

- "Ce ne sont pas les faux espoirs qui motivent notre jeune homme. C'est l'espoir tout court. Ne sous-estime pas le pouvoir d'une petite jupe ... Surtout quand une femme comme toi se met à quatre pattes !" ajouta-t-il, riant à gorge déployée cette fois-ci.  

 

J'aurai dû être outrée d'entendre une telle remarque. Oui, j'aurais dû. Mais était-ce la fatigue ? Toujours était-il que je me sentis rougir comme jamais et j'ouvris précipitamment la porte pour m'enfuir, la laissant claquer derrière moi. A travers la porte fermée, j'entendis clairement le Doc ajouter en riant toujours :  

- "Et prends une douuuuuuuuuuuuuuuucheeeeeeeeeeuuuu !"  

 

Après un décrassage en règle, je m'étais longuement délassée dans la baignoire mais comme j'avais failli m'y endormir à trois reprises, je décidai finalement d'en sortir, n'ayant pas pour projet immédiat d'y mourir noyée. Et surtout, j’avais besoin de quelques heures de sommeil.  

 

Je retournai tranquillement dans mon bureau, enroulée dans un grand drap de bain, frottant mes cheveux mouillés avec une serviette quand j'entendis derrière moi :  

- "Sympa votre nouvelle blouse, Docteur Natori ! C'est pas conventionnel, mais sachez que j'adore ... really ..."  

 

Sachant pertinemment de qui il s'agissait, j'hésitai une seconde avant de me retourner alors que je me sentais déjà rougir. Et puis, je me concentrai sur ma respiration, tentant de me convaincre intérieurement qu'il ne pouvait absolument pas voir les fourmis qui dansaient dans mon estomac, et je lui fis face.  

 

Un peu plus loin dans le couloir, l'épaule appuyée contre le mur, les pieds croisés, les mains derrière le dos, l'air nonchalant et les yeux pétillants, Mick Angel me regardait avec un magnifique sourire. Les fourmis de mon estomac se liquéfièrent et une de mes mains se porta au drap de bain fixé sur ma poitrine alors que j'imaginai déjà ma honte si il venait à glisser.  

- "Vous êtes sortie de votre tour d'ivoire ?"  

- "De ma quoi ?"  

- "Oh, pardon, une référence chrétienne ... c'est un endroit dans lequel on se retire pour se couper du monde extérieur."  

- "Ah ... Alors, oui ... j'en suis sortie. Techniquement, ça ressemble plus à une cave qu'à une tour mais, oui. Et vous, vous êtes debout, c'est un beau progrès !"  

- "Oui, je suis content de pouvoir sortir de ma chambre. Si vous êtes là, c'est bon signe, non ?" Me demanda-t-il, ses yeux bleus pleins d'espoir alors qu'il s'approchait tranquillement de moi, les mains toujours derrière le dos.  

- "Oui. Je pense que j'ai quelques résultats. Nous devons encore en parler avec le Doc mais il m'a ordonné d'aller me reposer, je ... Je suis confuse ... Vous devez avoir l'impression que je me tourne les pouces alors que je devrais être en train de travailler ..."  

 

Je m'étais mise à parler de plus en plus vite quand il m'interrompit en prenant ma main dans la sienne.  

 

Je sursautai : il n'avait pas vraiment pris ma main, il avait simplement passé sa main en dessous de la mienne pour la soulever légèrement et il arrivait à la maintenir en l'air. La serviette avec laquelle je m'étais frotté les cheveux tomba sur le sol et je regardai ses mains, bouche bée. Ses bandages avaient été retirés et laissaient voir des zébrures écarlates comme autant d'éclairs sur sa peau blanche. Je pris délicatement sa main entre les miennes et l'inspectait :  

- "C'est ... génial ! Les dommages les plus importants ont parfaitement cicatrisé ! Donnez-moi l'autre. Parfait ..." Je suspendis mon examen et je le regardai : "Toujours pas de motricité ?"  

- "Non." A nouveau, le même voile de tristesse passa dans ses yeux si bleus.  

- "Vous sentez quand je touche vos doigts ?" demandai-je pleine d'espoir.  

- "Non." répondit-il sans ciller. "Je vous demande pardon, Kazue. J'ai été odieux avec vous l'autre jour."  

 

Je sentis ma gorge se serrer en repensant à sa colère et sa détresse :  

- "Je peux comprendre. Ce que vous vivez n'est pas simple. Mais, promettez-moi une chose et vous serez pardonné."  

 

Il me regarda, étonné mais ne répondit pas. Je poursuivis :  

- "Ne pensez plus à mourir. Pas avant que nous ayons tout tenté. Qui sait ? Vous tomberez peut-être à nouveau amoureux et vous pourrez peut-être vivre normalement ..."  

- "Peut-être ..." me répondit-il dans un murmure, tout en plongeant son regard dans le mien.  

- "Vous me le promettez ? On va se battre, ensemble : vous, le Doc et moi. En attendant l'issue de ce combat, ne pensez plus à mourir."  

- "Bien. Je vous le promets." Il me sourit.  

 

Troublée, je détournai les yeux et reportai la conversation sur ses mains :  

- "Mais vous arrivez à maintenir le poids de ma main ?" demandai-je en joignant le geste à la parole alors que je posai à nouveau ma main sur la sienne. Il la souleva un peu et la redescendit pour la remonter encore une fois.  

- "Oui. Avec l'autre aussi. Ça a mis presque deux jours de plus."  

 

Alors, il fit pareil de l'autre main et nous nous retrouvâmes ainsi face à face, debout au milieu du couloir de la clinique, nous tenant presque les mains, nous souriant comme deux idiots.  

 

Il éclata soudain de rire :  

- "Je peux vous demander une faveur ?"  

- "Dites toujours." Répondis-je en reprenant contenance et serrant un peu mon drap de bain autour de moi, alors que je le sentais glisser légèrement.  

- "Quand j'irai mieux, je pourrai vous emmener danser ?"  

- "Quoi ?"  

- "Quand j'irai mieux, je pourrai vous emmener danser ? Vous savez danser ?"  

- "Heuuu, pas très bien, je dois avouer ..." répondis-je, gênée, serrant un peu plus mon drap de bain contre moi.  

- "Pas grave. Quand une femme a un bon partenaire, elle sait danser. Il suffit qu'elle accepte de se laisser guider."  

 

Il s’agenouilla pour ramasser ma serviette, utilisant ses deux mains comme une pince et me la tendit. Je le dévisageai, attrapai ma serviette et lui répondis, moqueuse :  

- "Parce que vous êtes bon danseur vous ?"  

 

Il remit ses mains derrière son dos et s'en alla d'un pas tranquille, me tournant le dos :  

- "J'avais cette qualité. Et comme c'est mes mains qui ont cramé, pas mes pieds ... J'ose espérer ..."  

 

Il esquissa quelques petits pas, tourna sur lui-même, me regarda avec son sourire espiègle mais, au moment où il se retournait, je le vis défaillir. Il voulut se retenir au mur mais ses mains le trahirent et il tomba, un genou à terre avant que je puisse le retenir.  

 

Je me précipitai vers lui, morte d'inquiétude, empêtrée dans mon drap de bain qui fit ce que je redoutais depuis le début. Je le sentis se détacher au moment ou je me penchai vers lui et je le retins de justesse devant ses yeux :  

- "Ca va ?"  

- "Oui, oui, ça va." Me répondit-il sèchement, il était manifestement vexé. "Mais, vous aussi, promettez-moi une chose."  

- "Laquelle ?"  

- "Promettez-moi que la prochaine fois que vous ne porterez pas votre blouse blanche, vous ne me ramasserez pas par terre et nous ferons vraiment quelques pas de danse ensemble ..."  

 

Je le regardai se relever.  

- "Promis." Répondis-je tout simplement.  

 

Il me sourit, d'un sourire à la fois doux et triste puis il repartit, toujours du même pas tranquille en direction de sa chambre. Sans se retourner, il me cria :  

- "Décidemment, j'adore votre nouvelle tenue, elle vous met beaucoup plus en valeur que l'autre !"  

 

Je fus tellement sidérée par ses paroles et ce qu'elles laissaient sous-entendre que je ne sus pas quoi répondre, restant immobile, seule au milieu du couloir pendant quelques secondes. Puis, je repris mes esprits et je l'entendis siffloter alors que je me dirigeai vers mon bureau.  

 

"Quand j'irai mieux." Il avait dit : "Quand j'irai mieux."  

- "Quand il ira mieux …" murmurai-je alors que je m’allongeai sur le sofa de mon bureau encore enroulée dans mon drap de bain.  

 

Je m’endormis aussitôt.  

 

 

 


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